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LA MONNAIE ET LE MARCHE MONETAIRE
Introduction :
Importance de la monnaie pour les échanges de biens et de services sur un marché.
Evolution vers une dématérialisation de plus en plus importante
Passage du troc à la monnaie :
Le troc (échange de marchandises) freine le développement des échanges car il faut :
- Une double coincidence des besoins (trouver un partenaire qui accepte l’échange)
- Une capacité de stockage des marchandises (coût)
- Une divisibilité de la marchandise (pas toujours évidente)
La monnaie (actif liquide) s’est donc naturellement imposée comme un bien intermédiaire pour faciliter les
échanges (valeur acceptée par tous, utilisation par tous, …). Elle fait partie du patrimoine des personnes.
C. OTTAVJ : « la monnaie est comme un langage : le français que je parle n’est utile que dans la mesure où vous
en faites autant ; de même que j’accepte la monnaie dans la mesure où vous l’acceptez également ».
Les fonctions de la monnaie :
Les fonctions économiques :
- Instrument d’échange : facilite les échanges par la suppression de la double coincidence des
besoins
- Instrument de mesure des valeurs : c’est une unité de compte pour mesurer et comparer la valeur
de différents biens
- Instrument de réserve de valeur : elle peut être conservée pour une utilisation ultérieure
(attention à l’inflation qui la déprécie)
La dimension sociale et politique :
- La monnaie et un instrument de cohésion sociale (lien entre les membres d’une société)
- Elle est aussi un élément de souveraineté (l’état choisit et impose sa monnaie).
Les différentes formes de la monnaie :
- La monnaie marchandise (équivalent du troc)
- La monnaie métallique : fer, cuivre, bronze, argent et or. Sont restés longtemps l’or et l’argent
(inaltérables) mais l’augmentation des échanges nécessitait une grande quantité de ces matières.
- La monnaie papier (dès le 14
ème
siècle). Elle suppose une confiance dans la valeur octroyée à ce
papier par son émetteur, d’où le nom de monnaie fiduciaire (fiducia = confiance).
- La monnaie fiduciaire : billets de banque, pièces de monnaie (monnaie divisionnaire), monnaie
électronique. Elle représente moins de 10% de la monnaie en circulation.
- La monnaie scripturale : il s’agit des dépôts à vue (liquidités confiées) que possèdent les agents
économiques non financiers (ménages, entreprises) dans les établissements de crédit (banque,
caisse d’épargne) et les centres de chèques postaux.
Le terme scriptural vient du jeu d’écritures (inscriptions dans les comptes : 1110 milliards d’euros
en Août 2009))
Les instruments de circulation de la monnaie scripturale :
o Le chèque
o La carte bancaire
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o Le virement
o Les effets de commerce
o L’avis de prélèvement
o Le TIP
On appelle Masse monétaire, la quantité de monnaie en circulation (donc non détenue par un établissement
de crédit) à l’intérieur d’une zone déterminée.
Les mécanismes de la création monétaire :
Lorsque la monnaie était constituée de métaux, la découverte de gisements permettait la création monétaire.
Aujourd’hui cette création est plus facile et dépend des banques de second rang (l’accord d’un crédit augmente
d’autant les moyens de paiement à la disposition de l’économie). La Banque centrale prête donc de l’argent aux
banques de second rang en échange de titres (ou créances) déposées par elles.
Les billets et les pièces représentent 15% de la monnaie fiduciaire et de la monnaie scripturale. Donc, les
banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas (« monnaie de crédit »). Elles créent donc la monnaie qu’elles
prêtent. « Ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits mais les crédits qui font les dépôts ».
Les différentes formes de création monétaire :
- Les crédits
- Le découvert
- L’escompte
Ce processus de création monétaire a une contrepartie qui est la destruction monétaire (lors du
remboursement des crédits). Cependant, l’accroissement de la masse monétaire est une réalité parce qu’il y a
plus de création que de destruction.
Les caractéristiques des circuits de financement
Pour investir, les agents économiques peuvent faire appel à leurs propres ressources (autofinancement ou
financement interne) ou alors recourir aux circuits de financement de l’économie (financement externe).
- Les capacités et besoins de financement
Les capacités de financement viennent des ménages (épargne) et doivent permettre de
répondre aux besoins de financement d’autres agents économiques (Entreprise, Etat) pour
leurs investissements.
- L’évolution du financement de l’économie française :
Lorsque le financement interne est insuffisant, les agents économiques font appel au financement
externe. Celui-ci peut être direct ou indirect.
o Indirect (ou intermédié) : c’est le crédit bancaire (les dépôts sont transformés en crédits
par l’intermédiaire de la Banque). On parle de financement non monétaire lorsqu’il n’y a
pas de création monétaire.
o Direct : depuis les années 80, processus de désintermédiation financière. Certains agents
se tournent vers les marchés financiers (actions, obligations) pour se procurer des
ressources.
Une action est une part de l’entreprise (droit de participer à la gestion de l’entreprise et
droit de recevoir une part des bénéfices appelée dividende).
Une obligation est une créance (prêt d’argent) donnant droit à des intérêts.
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Les composantes et le fonctionnement du marché financier
Le marché financier :
Dans sa généralité, c’est un marché sur lequel s’échangent des capitaux. Il est subdivisé en 2 :
- le marché monétaire : offre et demande de capitaux à court et moyen terme
- le marché financier : offre et demande de capitaux à long terme.
Les intervenants :
Les investisseurs (demandeurs de capitaux)
Ils représentent la demande. Ce sont des personnes morales qui ont besoin de financer des investissements,
qui n’ont pas de capitaux à mettre dans ces investissements et donc ils vont avoir recours à des personnes qui
ont au contraire des liquidités disponibles à long terme. Les personnes morales peuvent être des entreprises
(d’une certaine taille) en émettant des valeurs mobilières, l’état pour financer de grands travaux et le déficit
budgétaire en émettant des emprunts, les collectivités locales pour financer des infrastructures publiques dont
elles ont la charge et les entreprises étrangères en émettant des titres sur le marché français.
Les épargnants (offreurs de capitaux)
Ils représentent l’offre. Ce n’est pas une épargne classique. Les placements souscrits vont permettre d’espérer
une bonne rentabilité, de la plus value grâce à la bourse et sa valorisation. Il y a des investissements directs
mais aussi indirects par les OPCVM. Les épargnants sont les particuliers mais ne sont pas seuls ; il y a quatre
autres intervenants :
les banques
les entreprises, les associations pour rémunérer leurs excédents
les ZINZINS (compagnie d’assurance, caisse de retraite, CDC)
les entreprises étrangères.
Les supports financiers sont de manière directe les actions et obligations ; de manière indirecte des OPCVM
(SICAV, FCP).
Les organismes de tutelle et de contrôle
L’AMF : née de la fusion de la COB (commission des opérations de bourse) et du CMF (conseil des marchés
financiers), elle a autorité sur deux plans :
- autorité professionnelle qui organise le marché (ex : règlements), pourvoir disciplinaire sur les
entreprises d’investissement, donne son accord lors de l’introduction ou de la radiation d’une
valeur
- autorité administrative et indépendante qui protège l’épargne publique, veille à la bonne
information des investisseurs, contrôle le bon fonctionnement du marché, donne l’agrément aux
sociétés de gestion de portefeuille, aux OPCVM.
Elle recherche un marché financier efficace, transparent et équitable.
EURONEXT PARIS SA : assure le fonctionnement du marché financier et la promotion de celui-ci à
l’international, gère tout le système de cotation, communique les cours de transaction en temps réel,
communique et fixe les horaires de séances de bourse, publie des informations, décisions et avis sur des
entreprises actives sur son marché.
EUROCLEAR France : dépositaire central national qui gère le système de règlement – livraisons c’est à dire les
flux de titres et financiers à l’échelle mondiale. Il facilite la circulation de ces flux et sécurise les transactions.
La BDF (banque nationale) : elle facilite les flux financiers en liaison avec EUROCLEAR.
La CECEI : autorité qui octroie les agréments aux entreprises d’investissement.
Le rôle du marché financier
Il va assurer 4 grandes fonctions économiques :
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- participer au financement de l’économie en assurant un lien entre les investisseurs et les
demandeurs de capitaux
- maintenir la liquidité de l’épargne qui est investie sur les marchés financiers ou les valeurs
mobilières en organisant grâce à la bourse un lieu d’échange
- révélateur économique, c’est à dire un instrument qui va permettre de connaître en permanence
la valeur des actifs des entreprises cotées en bourse (un baromètre sur la santé économique)
- minimiser les risques avec une couverture des opérations réalisées avec les marchés dérivés
(marché des spécialistes) : le MATIF (marché des titres international de France) et le MONEP
(marché des options négociables de Paris).
Les composantes du marché financier
Sur ce marché, il va y avoir différents types d’opérations selon une certaine chronologie : la souscription lors de
l’émission de la valeur mobilière, la négociation des valeurs mobilières existantes, la couverture du risque.
- Le marché primaire (marché de l’émission)
C’est le marché du « neuf ». les entreprises qui sont cotées vont procéder à des appels de fonds auprès des
épargnants soit sous forme de capitaux (actions) ou d’emprunts (obligations), l’état et les collectivités locales
sous forme d’emprunts (obligations). A ce stade, il y a un circuit direct établi entre les apporteurs de capitaux et
les demandeurs. La contrepartie de cet échange va être la remise d’une valeur mobilière dématérialisée et
inscrit en compte. Il n’existe pas de lieu géographique, il est immatériel.
- Le marché secondaire (marché de la négociation / de « l’occasion »)
A partir du moment où le titre est émis et réglé, la valeur mobilière est tout à fait prête à être négocier. A ce
stade, il y a également un circuit quasi direct entre les acheteurs et les vendeurs puisque contre règlement et
livraison, ces valeurs vont changer de propriétaire. Il va permettre au marché financier d’assurer la liquidité de
l’épargne investie en valeur mobilière. C’est pour le public le plus connu, le plus médiatique et aussi le plus
important en nombre de transactions et en volume de capitaux. Il se subdivise en deux branches :
en bourse où investisseurs et épargnants ne vont jamais se connaître
de gré à gré où investisseurs et épargnants vont connaître la contrepartie en face.
- Le marché dérivé
Il va permettre de couvrir le risque des opérations de bourse. Ces opérations ont comme support des contrats à
terme :
pour le MATIF : il permet aux professionnels de la finance de se couvrir contre des variations futures de taux
pour le MONEP : il permet aux professionnels de la finance de se couvrir en anticipant des fluctuations de cours
de valeurs mobilières en achetant des options d’achat ou de vente.
Les principales opérations sur le marché financier
Sur le marché primaire
Il y a trois grandes familles d’opérations :
émission d’actions réalisée par des entreprises souhaitant augmenter leur capital social (leurs fonds propres)
lancement d’emprunt obligataire ce qui assure à l’émetteur une collecte de capitaux comme l’état et les OAT
émission de produits hybrides qui sont des produits financiers entre l’action et l’obligation comme les titres
participatifs, les obligations convertibles.
Sur le marché secondaire
Il y a aussi plusieurs grandes familles d’opérations à titre de négociation :
opération de vente et d’achat de titres
offre publique : OPA, OPE, OPR (retrait)
opération de négociation de droit (de souscription d’action nouvelle)
Sur le marché dérivé
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Pour le MATIF : c’est un marché d’anticipation et de couverture :
pour les détenteurs d’obligations à taux fixe et pour se protéger contre une augmentation des taux d’intérêts.
Ils peuvent vendre un contrat à terme qui va constituer un gain venant compenser la perte qu’il enregistrera
sur son obligation à taux fixe
pour les détenteurs de liquidité et pour se prémunir contre une baisse des taux, ils vont acheter un contrat à
terme qui va s’apprécier en cas de baisse des taux.
Pour le MONEP : c’est un marché d’anticipation mais également de spéculation :
les « calls » : option d’achat
les « puts » : option de vente.
Il a pour objet de permettre la négociation de ces options :
achat de calls : l’acheteur anticipe une hausse
vente de calls : le vendeur anticipe une baisse
achat de puts : l’acheteur anticipe une baisse
vente de puts : le vendeur anticipe une hausse.
La Bourse
Au sens économique et financier, une bourse est une institution (privée ou publique) qui permet de réaliser des
échanges de biens ou d’actifs standardisés et ainsi en fixer le prix. Mais la bourse est tout d’abord un lieu de
financement et de placement.
Elle permet :
- Aux entreprises de financer leurs investissement par une augmentation de capital (mise sur le
marché de parts du capital)
- Aux investisseurs d’épargner en achetant des parts de capital (marché primaire : augmentation
d’un capital ou introduction en bourse ; marché secondaire : titres déjà émis)
- De gérer les risques : elle contrôle les cours et permet une grande réactivité des investisseurs
- De rendre négociable les titres
- De mesurer certaines valeurs (indicateur économique)
- De contrôler la santé et la situation des entreprises
En France, les acheteurs et vendeurs passent leurs ordres de bourse par le biais d’un intermédiaire financier
(banque, société de gestion, conseiller financier,…) qui les transmet à un membre officiel de la bourse (courtier
par exemple).
De plus en plus, les achats et ventes se font par l’intermédiaire de programmes ou de sites internet (méthode
appelée : Trading).
Lexique :
Actifs standardisés
Biens qui sont échangés (achetés ou vendus) dans les bourses (p. ex. les marchandises échangées dans les
bourses de commerce, les monnaies échangées sur le marché des changes, les titres négociés dans les bourses
de valeurs, les contrats dérivés sur ces marchandises, monnaies ou titres).
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