france-catholique.fr ISSN 0015-9506 FRANCE Catholique 88 e année - Hebdomadaire n° 3289 - 13 janvier 2012 50 questions sur l’amour et la vie Offert avec ce numéro : un outil d’évangélisation en 19 langues ! 3€ BRÈVES FRANCE transports : Annoncée le 27 décembre, une hausse de 3,2% des tarifs à partir de janvier 2012 concerne les TGV, les trains interrégionaux et les trains de nuit. Les prix des transports publics en Île-de-France ont augmenté en moyenne de 1,5% au 1er janvier. Climat : Météo France a annoncé le 27 décembre que la température moyenne a été supérieure de 1,5 degré à la normale en 2011, année la plus chaude depuis 1900. Savoie et Haute-Savoie ont été placées en vigilance orange le 31 décembre en raison d’un risque très élevé d’avalanches. Voile : Le navigateur Loïck Peyron et son équipage ont mis 45 jours 13h et 42 min. pour boucler leur tour du monde sans escale, nouveau record du monde battu le 6 janvier. Circulation : De nouvelles sanctions sont applicables dès ce début d’année ; les avertisseurs de radars sont interdits et le téléphone au volant plus sévèrement puni. Le nombre de tués sur les routes est passé de 3 992 en 2010 à 3 970 en 2011. Les radars ont rapporté 630 millions d’euros. Monde Économie : Le Brésil est devenu en 2011 la 6e puissance économique du monde devant le Royaume-Uni ; les États-Unis conservent la première place devant la Chine, le Japon, l’Allemagne et la France. La directrice du FMI, Christine Lagarde, a pressé les dirigeants européens d’accélérer les réformes décidées au HUMEUR Qui veut des emplois en France ? Nicolas Sarkozy a surpris deux fois son camp la semaine dernière en mettant les Français au pied du mur en ce qui concerne l'emploi. La première a été quand il a obligé son gouvernement à soutenir une proposition de reprise de l'armateur Sea-France, par ses 880 salariés sous la forme d'une Société coopérative ouvrière. Ces marins ne semblent pourtant pas disposés à risquer leurs primes de licenciement pour devenir leurs propres actionnaires sous l'égide du syndicat CFDT dont la réputation locale est très discutée… La deuxième surprise concerne la TVA sociale. Cette mesure faisait partie du programme présidentiel. Elle avait été abandonnée en 2007 après des élections législatives décevantes pour le pouvoir... Mais les fêtes de fin d'année ont prouvé une fois de plus que les Français n'achètent pour ainsi dire (en dehors de l'alimentaire) que des produits d'importation. Il ne faut pas s'étonner de l'accroissement du chômage ! Il n'y aura des emplois que si l'on produit sur notre territoire des biens qui puissent faire jeu égal avec les importations. Une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (largement importée) et une baisse des taxes sur les salaires (français) est a priori une mesure de bon sens. François Hollande crie pourtant à la trahison des consommateurs pauvres, des retraités, des fonctionnaires… et Alain Madelin au gadget économique. Mais ils n'ont rien à proposer de mieux. Gageons qu'un Hollande président ne reviendrait d'ailleurs pas sur cette hausse de la TVA. Nicolas Sarkozy se coupe de ses amis et, paraît-il, de toutes chances de se faire réélire, en prônant le bon sens, mais un peu tard… puisque ces mesures n'entreraient en vigueur qu'en juillet. Et puis on apprenait, le 6 janvier, que Nicolas Sarkozy envisageait de mettre en route une taxe sur les transactions financières sans attendre l'accord de ses partenaires européens ! On dit que certaines personnalités ne révèlent leur pleine efficacité que dans les périodes de catastrophe… Encore faut-il qu'elles se soient ménagé un minimum de temps pour réagir. En l'occurrence, le quinquennat n'y aide pas. F.A. sommet de Bruxelles du 9 décembre et de modifier les traités pour renforcer l’intégration budgétaire. Euro : La monnaie unique a baissé au cours de la dernière semaine de l’année pour atteindre au plus bas 1,28 dollar ; elle est passée le 30 décembre sous la barre des 100 yens pour la première fois depuis 10 ans. En fait, il s’agit moins d’une chute que du retour à un cours plus réaliste puisque la valeur de référence fixée en 1998 était de 1, 165 dollar ; un cours proche de 1,15 dollar en 2012 ne serait pas irréaliste. Affecté par la crise de l’euro, le CAC 40 a perdu 17 % en 2011. Iran : L’Iran a menacé le 27 décembre de fermer le 2 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 détroit d’Ormuz au trafic pétrolier en cas de sanctions contre ses exportations pétrolières. La France a demandé le 27 décembre aux autorités iraniennes de renoncer à l’exécution d’une femme condamnée à mort pour adultère. Chine : Des milliers d’employés chinois d’un groupe sud-coréen se sont mis en grève le 26 décembre dans l’est de la Chine ; depuis quelques semaines, plusieurs mouvements de mécontentement des travailleurs ont été signalés à propos des salaires et des conditions de travail. La Chine a dévoilé le 30 dé­cembre son programme spatial pour les cinq pro- chaines années, prévoyant notamment l’envoi d’un Chinois sur la Lune. La Chine a annoncé le 31 décembre un premier décès dû à la grippe A (H1N1). Turquie : 35 villageois kurdes ont été tués le 29 décembre au cours d’un raid de l’aviation turque près de la frontière irakienne. Ils avaient été confondus avec des militants du PKK. Afghanistan : Deux légionnaires français du 2e régiment étranger de Génie ont été tués le 29 décembre par un soldat de l’Armée nationale afghane. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, s’est rendu le 31 décembre à Kaboul pour visiter les forces françaises. Russie : Après l’incendie d’un sous-marin nucléaire, le niveau de radioactivité sur le lieu de l’accident ne présenterait pas de menace pour la population, d’après un communiqué du ministère des situations d’urgence daté du 30 décembre. Japon : Un puissant séisme de magnitude 7 a été ressenti le 1er janvier dans la région de Tokyo sans déclencher de tsunami. Égypte : Le procureur a re­quis le 5 janvier la peine de mort pour l’ancien président Moubarak accusé d’être responsable du meurtre de manifestants lors de la révolte contre son régime. Hongrie : Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté le 2 janvier à Budapest contre le Premier ministre conservateur Viktor Orban qui profite d'avoir la majorité des 2/3 au Parlement pour rendre consti­­tutionnels, c'est-àdire quasi irréversibles, un cer­­tain nombre d'éléments de son programme électoral. J.L. ÉDITORIAL SOMMAIRE ACTUALITÉ 4 5 6 7 POLITIQUE Quels repères ? ÉCONOMIE Chômage en hausse AFRIQUE Boko Haram ÉTATS-UNIS Santorum, le catholique DOSSIER 8 ÉVANGÉLISATION Le CD "50 questions" ESPRIT 18 LECTURES 2e dimanche ordinaire 20 LIVRES Mystiques rhénans 21 ECCLÉSIA 2 milliards de chrétiens 22 LIVRES Dieu et Internet 23 INTERNET Edmond Prochain, blogueur anonyme 24 CHARITÉ La méthode Jaccard 25 DÉBATS Lettre ouverte aux prêtres 26 LIVRES Sélection : chemins de foi MAGAZINE 27 CINÉMA « Parlez-moi de vous », « 10 jours en or », « J. Edgar », « La colline aux coquelicots » 28 HISTOIRE Peut-on parler du génocide vendéen ? 30 EXPOSITIONS Patrick Faigenbaum photographe de Paris, proche et lointain 32 B.D. 34 THÉÂTRE Le hasard n'écrit pas de messages « Elle était une fois… Anne Baquet » « Le grandiloquent moustache poésie club » 35 TÉLÉVISION « Another year », « Le monde de Narnia 3 », « La liste de Schindler », « Aventures de médecine » 36 TÉLÉVISION 38 BLOC-NOTES Votre début de soirée Vie associative et d'Église Un CD "50 questions sur l'amour et la vie" est joint à ce numéro. Écoutez la chronique de Gérard Leclerc, du lundi au jeudi. Le sénat de l'Église E N NOMMANT une nouvelle promotion de cardinaux, Benoît XVI a assuré la pérennité d’un collège dont la tâche la plus importante consiste à élire le pape à chaque vacance du siège romain. Bien sûr, les cardinaux assument également d’importantes fonctions dans la direction de l’Église catholique, soit comme responsables des dicastères et des organismes de la Curie, soit comme pasteurs des plus grandes métropoles de la planète. Le pape distingue des personnalités de premier ordre pour l’assister dans sa tâche universelle. C’est la raison d’être de cet organisme qu’on a pu appeler « sénat de l’Église » dans une acception assez différente des organes de gouvernement de la vie publique. Il convient, en effet, de considérer le gouvernement de l’Église dans son originalité, telle qu’elle s’explique par le développement d’une par Gérard LECLERC tradition bimillénaire. Depuis les origines, la primauté de l’évêque de Rome, telle qu’elle est affirmée déjà chez Ignace d’Antioche et Irénée de Lyon est reliée à la fondation de l’Église locale par les apôtres Pierre et Paul. C’est parce qu’il est successeur de ces deux apôtres que le pape est investi de son autorité propre. « Car avec cette Église, dit Irénée, en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s’accorder toute l’Église, c’est-à-dire les fidèles de partout, elle en qui toujours, au bénéfice des gens de partout, a été conservée la Tradition qui vient des apôtres » (Contre les hérésies, III, 3, 4). Il y a donc lieu de ne pas faire d’erreur d’identification. Le caractère romain de l’élection du pape est impératif. C’est pourquoi il convient de repousser l’idée d’un chef de l’Église qui serait l’élu de l’épiscopat mondial. Les cardinaux sont tous symboliquement attachés à une paroisse de Rome et c’est comme membres de cette Église particulière, comme membres de son presbyterium, qu’ils participent à l’élection du successeur des apôtres fondateurs, et d’abord du chef du collège apostolique. Deux déviations intellectuelles sont à récuser : le collégialisme qui fait du pape le mandant du collège épiscopal (à ne pas confondre avec la collégialité définie à Vatican II) et le « surépiscopalisme ». L’évêque de Rome n’est pas un « surévêque », il est le premier des évêques et ces derniers le sont à part entière, inassimilables à ce que sont les préfets dans la République. Le statut hiérarchique des missions dans l’Église se trouve donc notamment garanti par le sénat constitué par les cardinaux. ■ FRANCECatholique N°3289 13 JANVIER 2012 3 ACTUALITÉ NOUVELLE ANNÉE pOLITIqUE quels repères ? Qui sera élu en mai 2012, et dans quelles conditions ? Aucun sondage ne peut faire actuellement de prévisions sérieuses. Mais le chemin peut être balisé. I de bonne méthode de prendre les sondages pour des données incertaines, prises pour vraies par une partie de l’opinion, et qui modifient par conséquent les comportements des candidats et des électeurs. Les sondages de 2002 n’annonçaient pas la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour ; ceux de 2007, qui laissèrent croire à un retour en force du candidat frontiste, marquèrent profondément une campagne où il fut beaucoup question, à droite et à gauche, de l’art et la manière de battre celui qui n’était pas encore « le père de Marine ». Nous ne savons pas encore comment les médias vont choisir dans les sondages qui sont publiés chaque jour mais il est certain que Marine Le Pen sera le troisième personnage de la campagne – après François Bayrou en 2007. Cependant, les médias ne font pas les élections et les chroniqueurs célèbres, comme les instituts de sondages, sont soumis au cours aléatoire des événements. Or les premiers mois de l’année 2012 verront se prolonger des tendances beaucoup plus déterminantes qu’en 2002 ou en 2007. ( l est La France est depuis 2008 complètement entrée dans la crise économique occidentale. Beaucoup de sommets ont été réunis, beaucoup de décisions ont été prises mais les mesures d’austérité creusent l’endettement public et risquent de déclencher des mouvements de protestation. tion alternative à la crise de la monnaie unique. Une explosion de la zone euro, à laquelle se préparent nombre de pays et d’entreprises, avantagerait Marine Le Pen qui défend un programme de sortie de l'euro assorti de protectionnisme et qui ne sera pas concurrencé par celui d’un François Hollande Le résultat de Nicolas Sarkozy au premier tour de l’élection présidentielle sera fonction de la vitesse de la propagation de la crise de la zone euro : une stabilisation de la situation lui profiterait car il apparaîtrait effectivement comme le président protecteur qu’il veut être face à un candidat socialiste qui ne propose pas de solu- fidèle au libre-échange et à l’intégration européenne. Les médias vont privilégier le « travail d’image » de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Le président sortant souffre de sa conception égocentrée de la politique qui explique la virulence de l’antisarkozysme. François Hollande s’est habilement Il est certain que Marine Le Pen sera le troisième personnage de la campagne 4 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 par Alice TULLE présenté comme un candidat « normal », mais un début de dérapage verbal — se mettant dans la peau du président, il imaginait celui-ci se regardant lui-même comme un « sale mec » — a montré qu'il peut encore modifier sa tactique. Parmi les repères, il ne faut pas oublier les scandales qui menacent. Les socialistes sont confrontés notamment à l’affaire Guérini à Marseille et peuvent craindre de nouvelles retombées de l’affaire DSK, mais c’est actuellement la droite qui est dans la situation la plus dangereuse en raison des progrès de l’enquête sur les contrats d’armement et le financement de la campagne d’Édouard Balladur — que soutenait Nicolas Sarkozy. La menace peut être différée pendant plusieurs mois encore, mais si la justice arrivait aux conclusions redoutées par le président de la République, c’est là encore Marine Le Pen qui en profiterait, car la gauche traîne depuis les années quatre-vingt un très lourd passif que ses adversaires n’hésiteront pas à rappeler. Seule certitude au vu de ces aléas : les médias ne s’intéressent qu’à Nicolas Sarkozy, François Hollande et Marine Le Pen, ce qui signifie que les autres candidats vont souffrir de l’indifférence polie qui sera comme d’habitude portée à ceux qui sont classés, d’entrée de jeu, dans la catégorie des « petits candidats ». n CRISE ÉCONOmIqUE par A.T. Chômage en hausse Toujours exposé à la crise internationale et au risque d’explosion de la zone euro, Nicolas Sarkozy est confronté à une aggravation du chômage qui ne peut reculer avant avril. D ans son programme de 2007, le candidat Sarkozy affirmait que « en cinq ans, nous pouvons atteindre le plein emploi, c’est-à-dire un chômage inférieur à 5% et un emploi stable à temps complet pour tous ». Devenu Président, il voyait apparaître à l’été 2007 les premiers signes de la crise qui s’est déchaînée un an plus tard dans le monde occidental. Dans une France exposée à la concurrence mondiale, il était difficile de « travailler plus pour gagner plus » et de produire plus en relançant l’activité industrielle en proie aux délocalisations. Ces objectifs devenaient inatteignables alors que le système capitaliste entrait dans des convulsions bien analysées par Nicolas Sarkozy et ses conseillers. Il fallut battre en retraite et tenter de préserver ce qui pouvait l’être. Le gouvernement a renforcé le dispositif du chômage partiel et augmenté en 2009 les emplois aidés. Comme la politique industrielle annoncée n’a pas été mise en œuvre, comme l’euro cher pénalise nos exportations, il a fallu constater à la fin de l’année 2011 que nous étions à nouveau sur une mauvaise pente. De fait, le nombre de chômeurs a augmenté tout au long du dernier trimestre de 2011 et la France se retrouve avec 3 080 000 chômeurs de la première catégorie – ceux qui n’exercent aucune activité. Si l’on ajoute les deux autres catégories, le total des inscrits à Pôle emploi se pendant dix ans » son marché du travail — alors que la France entreprend cet effort « depuis quelques années seulement ». Ce qui annonce un développement de la flexibilité et des salaires réduits après l’élection présidentielle, si Nicolas Sarkozy est réélu. En attendant, le ministre monte à 4 510 500 chômeurs. Ministre du Travail, Xavier Bertrand a présenté à la presse une analyse qui exonère les actuels dirigeants d’une responsabilité parti culière : en Europe, tous les pays sont touchés par le chômage à l’exception de l’Allemagne qui a réformé « en dix ans et annonce des mesures sur l’activité partielle : il s’agira de simplifier et de raccourcir les délais pour avoir recours à ce type d’activité. Il propose aussi des « pactes compétitivité-emploi » : il s’agirait, sur le modèle allemand, de réduire l’activité en maintenant l’emploi si les organisa- tions syndicales, reçues avant la mi-janvier, sont d’accord. Lors de son allocution télévisée du 31 décembre, Nicolas Sarkozy a appelé à la mobilisation pour l’emploi. Une réduction des charges sociales est envisagée, de même qu’une fiscalité permettant de résister à la désindustrialisation. On devine que le gouvernement s’oriente vers une taxe sur certaines importations et envisage une politique de ré-industrialisation. Ce pari est difficile : la France n’a pas la maîtrise de sa politique monétaire, ni de sa politique commerciale qui est décidée à Bruxelles et elle va inscrire sa politique budgétaire dans la « règle d’or » de l’équilibre. Le recours au crédit est difficile pour les entreprises et le fait que 10% de la population active soit au chômage limite la consommation et par conséquent l’activité des entreprises qui n’ont à satisfaire qu’une trop faible demande. Dans ces conditions générales et compte tenu de la forte concurrence de l’Allemagne et de la Chine, la récession dans laquelle la France est entrée devrait se poursuivre tout au long de l’année. Candidat à sa réélection, Nicolas Sarkozy est confronté à une difficile tâche de proposition et de rapides réalisations. n Le gouvernement s'oriente vers une taxe sur certaines importations ) FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 5 ACTUALITÉ NIGERIA Boko Haram Un mouvement terroriste, spécifiquement anti-chrétien, a ressurgi au Nigeria, ensanglantant la fête de Noël dans la capitale. L 4 0 m o r t s de l’église catholique Ste-Thérèse dans les faubourgs de la capitale fédérale Abuja à la fin d’une messe de Noël ont suscité une prise de conscience de la part des autorités nigérianes qui ont proclamé l’état d’urgence. Le groupe terroriste qui a revendiqué l’attentat à la bombe contre l’église a posé un ultimatum aux chrétiens qui avaient jusqu’au 5 janvier pour quitter les États du nord réservés exclusivement aux musulmans. Le groupe s’intitule « Boko Haram », ce qui signifie la prohibition de l’école (occidentale). C’est très intéressant au plan de la mémoire collective si l’on se souvient de l’interdiction faite au début du XXe siècle aux missions chrétiennes d’opérer au Nigeria du Nord. La mesure avait été décidée par l’administrateur britannique Sir Frederick Lugard, premier gouverneur général (jusqu’en 1919) qui a donné son nom au système dit d’administration indirecte qui consistait à s’appuyer sur les potentats locaux, en l’occurrence les émirs des États du nord. L’autorité, la hiérarchie, y reposent donc sur l’éduca- ( tion coranique, jugée supérieure à l’école occidentale qui, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, était exclusivement chrétienne. C’est la qualité de lettré musulman qui détermine le statut social. ment jugé comme une grave erreur. Le précédent empêche pratiquement aujourd’hui une répétition de ce choix. Contrairement à certaines propagandes, le pays n’est pas au bord de la guerre civile Ceci explique aussi que, jusqu’à pré sent, les postes de la fonction publique au Nord sont souvent tenus par des chrétiens du Sud, isolés et régulièrement exposés à la vindicte musulmane et donc voués à l’exode. Ce fut déjà l’origine de la guerre du Biafra de 1967 à 1970 avec le reflux des Ibos vers leur région d’origine. Le général dissident Ojukwu, qui vient de mourir le 25 novembre dernier, avait choisi la sécession, ce qui fut rétrospective- ni de la division entre Nord et Sud comme au Soudan. Il y a des musulmans au Sud. Il y a des chrétientés autochtones sinon au Nord du moins dans la partie centrale, objet de certains enjeux. La concentration des affrontements interreligieux sur le plateau de Jos en est l’illustration. Au centre géographique appartient aussi la capitale fédérale, Abuja, qui a remplacé la côtière et occidentale Lagos dans les années 90. Capitale © ISTOCKPHOTOS es Le pays n'est pas au bord de la guerre civile ni de la division entre Nord et Sud 6 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 par Yves LA MARCK administrative, elle incarne la dualité profonde du pays, à peu près également peuplée de musulmans et de chrétiens, 80 millions de chaque côté, mais au cœur de plus de deux cents ethnies différentes. L’alternance démocratique depuis la fin du régime militaire en 1999 n’a pas fait alterner d’une manière aussi régulière que prévu musulmans et chrétiens à la présidence du pays, pour des causes apparemment accidentelles (le mauvais état de santé du dernier président musulman décédé en 2010). Mais les institutions du pays restent fort solides. Le prestige du riche et très peuplé Nigeria en Afrique est à son apogée, notamment au plan culturel (chanson et cinéma nigérians ont envahi tout le secteur des médias à travers le continent, bousculant l’Afrique du Sud ou le Congo). Or c’est une image intégrée qui est ainsi véhiculée à l’extérieur. Il reste que le groupe terroriste Boko Haram, dont les autorités nigérianes avaient éliminé le fondateur en 2009, a réussi à se reconstituer. Il l’a fait en profitant de la perméabilité des frontières du Nord-Est du Nigeria, au point d’intersection de quatre États, autour du Lac Tchad, avec le Niger, le Tchad et le Cameroun. Ces trois pays francophones révèlent la continuité de l’axe sahélien et sa vulnérabilité. n PRIMAIRES AUX ÉTATS-UNIS L Le catholique Rick Santorum e 3 janvier , dans l’Iowa, le favori pour l’investiture républicaine, Mitt Romney, n’a pas réussi à s’imposer et a fait jeu égal avec un outsider imprévu, Rick Santorum. Celui-ci, ancien sénateur de Pennsylvanie (1995-2007), est un catholique pratiquant, militant des droits de la vie. On l’a aussitôt qualifié d’évangélique et de fondamentaliste, le mot intégriste n’existant pas en an­glais. Mais en l’occurrence ce n’est pas un catholique lefebvriste, il n’est affublé de ces attributs que parce qu’il combat l’avortement et le mariage ho­m osexuel. Mitt Romney, lui, est mormon, ne boit pas d’alcool, ni de boissons fermentées, café inclus, mais il est réputé plus « ouvert » sur les questions de société, donc il n’est pas fondamentaliste ! Santorum ne dit rien d’autre que ce que le Pape et l’Église professent. Durant son mandat au Congrès, il a réussi à faire voter deux lois pour la protection des bébés nés vivants, car il était possible de les supprimer notamment par la méthode dite de « naissance partielle », où on écrasait la tête du bébé à moitié engagé. C’est dire qu’aux États-Unis, le droit à l’avortement revêt une acception inégalée. Les législations sur l’homosexualité ont également été développées sans commune mesure avec ce qui se passe chez nous. On s’explique ainsi la vigueur du combat engagé par les partisans des valeurs chrétiennes. Ils ne sont pas plus extrêmes. C’est la loi qui est extrême. L’originalité du discours de Santorum n’est pas là mais dans le lien qu’il établit entre l’économie et les valeurs morales. Élu d’un État industriel, petitfils d’un mineur italien immigré, il s’est signalé par la défense des « cols bleus ». De la part d’un républicain et d’un catholique, cela n’est pas toujours évident. Et pourtant, il incarne cette tradition du catholicisme ouvrier qui fut longtemps vivace en France parmi les mineurs du Nord et de Lorraine, et encore plus dans la tradition polonaise. Dans le cas de Santorum, le lien est fait à travers la famille. On a connu en France ce que l’on appelait les familles ouvrières. C’est grâce au lien familial que l’ouvrier ne sombrait pas dans l’alcoolisme et conservait une dignité. L’ouvrier qui fréquentait l’Église, les cercles paroissiaux, s’élevait ainsi par la culture. La destruction des structures industrielles, notamment avec la mondialisation, est destructrice du tissu familial et religieux local. La destruction de la famille, avec l’individualisme, est destructrice du tissu économique et social de la collectivité, du sens de la communauté. Républicain, Santorum se sépare des démocrates seulement par le fait que pour lui ce n’est pas l’État-providence qui peut sauver la famille, mais c’est la force des familles — et de la religion — qui permet de restreindre l’exercice du gouvernement, donc une vision libé- rale (au sens européen) et moins interventionniste et étatique. On est loin de la caricature diffusée par les médias. On peut comprendre pourquoi ce message a quelque résonance au moins dans certains secteurs de l’Amérique, moins dans les zones les plus « libérales », au sens moral, comme les États de Nouvelle-Angleterre où le candidat mor­mon modéré et centriste a toutes ses chances, mais dans l’Amérique profonde. Santorum ne sera peut-être pas le candidat républicain ni le futur président des États-Unis mais il permettra de faire bouger les lignes. Mary-Jo York « L'étrange couple Santorum » Sur le site internet The Catholic Thing, Robert Royal prend la défense du couple Santorum que les médias libéraux veulent faire passer pour « l'étrange couple Santorum ». On a commencé par reprocher à la famille Santorum d’avoir amené à la maison le corps de leur enfant mort peu de temps après sa naissance, comme s’il s’agissait de quelque chose d’extrêmement bizarre, un peu comme le culte des morts au Mexique. De fait, dans toute autre culture que celle de l’Amérique d’aujourd’hui, ce geste aurait passé même pour les commentateurs les plus à gauche comme une preuve d’humanité contrairement au déni de la mort affiché par la bourgeoisie. Ignorant que cette manière de faire son deuil est effectivement recommandée par certains médecins américains, plusieurs de nos plus prestigieux médias se sont crus autorisés à s’immerger dans cette triste histoire parce qu’elle leur semble confirmer combien ces catholiques traditionnels se conduisent étrangement et quel est ce culte du fœtus qu’ils entretiennent — ce dont les électeurs doivent absolument être informés. Une seconde controverse mise en avant par certains groupes pro-avortement est que les Santorum ont eux-mêmes recouru à un avortement quand Mme Santorum fut victime de complications durant sa grossesse. Ce qui signifie qu’ils ne sont que des hypocrites comme tous les pro-vie qui sont prêts à sacrifier leurs principes quand cela les arrange. Là encore il s’agissait au contraire d’une circonstance qui est bien connue et traitée par la morale médicale catholique. La mère et l’enfant seraient tous deux morts si on n’avait pas administré des antibiotiques qui présentaient le risque de provoquer un accouchement. Les implications politiques de ce genre de questions sont particulièrement brutales. On entend toujours dire que l’avortement devrait en tout cas être autorisé en cas de viol, d’inceste et pour protéger la vie de la mère. Or ces trois cas ne sont pas équivalents moralement. Le viol et l’inceste sont des abus sexuels mais un enfant peut très bien mériter de ne pas être supprimé pour autant dans le ventre de sa mère. En revanche, la question de la vie de la mère est complexe. Selon les uns ou les autres, cela va d’une grossesse qui sera fatale à la mère ou qui lui fera manquer un semestre au collège. Quand la vie de la mère est effectivement menacée par une complication survenant pendant la grossesse, il est alors moralement licite dans certaines circonstances de sauver sa vie au risque, indirectement, de causer la mort du fœtus. C’est une situation dite à double effet occasionnant une conséquence non voulue. En recherchant l’objectif premier, vous acceptez, sans l’avoir voulue, la conséquence regrettable qui en découlera. Beaucoup de médecins ne font plus la différence entre ce type d’avortement et l’avortement tout court, tous deux étant présentés également comme des actes médicaux usuels. […] Pour les esprits très ignorants, les Santorum sont des gens bizarres qui ont pratiqué un avortement. Ceux qui diffusent ce genre de contre-vérités et d‘attaques vicieuses contre un candidat en campagne portent une lourde responsabilité morale. Les opinions de Santorum lui ont acquis sa popularité en Iowa et résonnent auprès de dizaines de millions d’électeurs catholiques, évangéliques, juifs orthodoxes et musulmans. Les présenter comme « étranges », alors qu’elles furent longtemps la norme dans tout le pays, introduit inutilement un facteur de haine au sein de l’électorat américain dont on ne se libérera pas facilement. Robert ROYAL FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 7 DOSSIER ÉvangÉlISatIOn le CD « 50 questio fruit de 15 ans Vous trouverez joint à ce numéro un petit cadeau de Nouvel an qui vous laissera peut-être un peu décontenancés. Notamment si vous n'avez pas d'ordinateurs ! Il s'agit en effet d'un disque compact (C.D.) intitulé « 50 questions sur l'amour et la vie » qui condense, sous forme électronique, des textes élaborés sous la direction de Gilles Malartre, que ce soit sous forme de brochures ou sur Internet, dans un assez grand nombre de langues, dans un but d'évangélisation… Pourquoi utiliser ce support du CD diffusé à grande échelle ? Il y a quelques années, nous avions offert à nos abonnés un CD de « La Bible des peuples ». La Bible est bien disponible sous forme de livre papier et sur Internet et, pourtant, notre CD avait été un immense succès. Vous en aviez commandé des milliers d'exemplaires pour les diffuser auprès de jeunes, d'amis, de paroisses… Car il est certains moments où ne pas avoir à chercher sur Internet, mais avoir ce support très particulier se révèle plus pratique pour délivrer la Bonne Parole. Que ce soit de la main à la main ou par courrier, en France ou à l'étranger. à vous de voir ce que vous pourrez faire de cette « galette » informatique. Mais nous vous faisons confiance pour au moins la porter jusqu'à votre paroisse habituelle. Ci-contre, Hervé Marie Catta nous raconte comment est née cette aventure et puis vous retrouverez, en encadrés, quelques extraits des textes disponibles, qui vous en indiqueront l'esprit et vous convaincront sans doute de leur utilité. 8 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 E n 1997, j'ai participé au « Congrès culturel européen » organisé à Vienne en Autriche par les frères Montagne, sur le thème « La personne à l’ère de la communication ». La journée sur l’Internet fut remarquable, je reçus une lumière à travers les conférences. Thérèse de Saint-Phalle, qui travaillait dans une maison d’édition, a parlé de l’écriture Internet. Un Anglais a exposé le fonctionnement et les avantages de l’Université à distance. Des spécialistes ont expliqué comment on organisait un réseau Internet pour une société commerciale mondiale. J’ai demandé à l’un d’eux si l’on pouvait remplacer les opérations commerciales par de l’évangélisation. « Absolument, me dit-il, c’est tout à fait un instrument pour vous. » Il m’a expliqué ce qui pouvait m’être utile. J’ai eu la vision d’une espèce de réseau, comme un filet léger, à quelques centaines de mètres d’altitude, sur lequel je pouvais, de la péniche, siège de l'Emmanuel au Pont de Neuilly, envoyer des messages qui circuleraient tout autour de la Terre. Jusque-là, les techniciens ne voyaient pas cet immense champ de possibilités. On me disait que c’était impossible d’évangéliser par Internet. Rentré à Paris, j’ai demandé au chargé de l’informatique de la Communauté, de m’apprendre à mieux manier un ordinateur. Il m’a donné un vieil appareil et expliqué comment me brancher sur Internet. En vérité, pendant les trois premiers mois, j’ai eu plus de difficultés que pour faire le magazine russe entre Paris et Novosibirsk : une fois j’avais oublié une manœuvre et l’ordinateur ne se connectait pas ; une autre fois j’avais fait une erreur et l’ordinateur était bloqué. Il fallait attendre alors dix ou quinze jours le passage du technicien pour redémarrer. C’est alors qu’un belge, Martin Timmermans, à la tête d’une société d’informatique à Bruxelles, est venu exposer à ns » de dialogue par Hervé Marie CATTA certains responsables, sur la péniche, les persLes pages sur Pont-Aven nous avaient mis pectives d’Internet. J’ai fait part à Martin de le métier en mains. Avec François Lespès pour ma vision à la suite du congrès de Vienne. Il m’a le graphisme et la mise en place technique — encouragé. en ligne —, moi-même pour le contenu, nous L’Esprit-Saint m’a fait renavons commencé à mettre contrer à ce moment-là un jeune sur le réseau Internet l’expéartiste, François Lespès. Ce grarience acquise par l’Emmanuel phiste, qui rentrait des États-Unis, en matière d’évangélisation. avait une excellente connaissance Nous avons publié progressid’Internet en plus de sa formavement, sur une extension du tion de cinéaste qui en a fait, site officiel de l’Emmanuel, depuis, un documentariste (apprédes dossiers artistiques et des cié notamment à KTO). Le premier Questions de l’homme, le texte dossier sur lequel avec François des brochures du même nom, nous avons fait notre expérience, puis les 50 questions sur la vie fut Pont-Aven et Nizon. J’avais et l'amour. accès à des archives sur l’histoire Nous avons mis en ligne des peintres de Pont-Aven, et de des pages en breton (cf. mon l’autre côté de la rivière de l’Aven, livre Des menhirs à Internet…). Hervé Marie Catta a été un des premiers membres de la communauté Emmanuel. Il a accumulé une immense sur la vie au manoir du PlessisL’anglais, l’espagnol et bien expérience de l'évangélisation qui fait la matière de son livre Nizon, où Théodore Hersart de d’autres langues allaient suivre. Des menhirs à Internet, la nouvelle évangélisation, La Ville-Marqué avait vécu. Nous Mar tin Timmermans nous éd. France Catholique, 210 pages, 22 e. Dans le coffre de avons présenté les lieux, l’histoire avait montré l’intérêt des stasa voiture, il y a presque toujours des milliers de brochures des peintres de Pont-Aven. En qu'il a rédigées. Il est à l'origine également de la publication sur tistiques. Il avait installé des Internet et en CD des « 50 questions sur l'amour et la vie ». même temps je décrivais le renoucompteurs à partir desquels veau de la littérature bretonne au on pouvait obtenir chaque XIXe siècle, avec La Ville-Marqué et son Barzaz semaine le nombre de visites et de pages consulBreiz, recueil de chants bretons historiques et tées. Le lundi matin je prenais des vitamines en légendaires. Avec des reproductions de tableaux observant la progression des visites, avec une de Gauguin, Bernard, Sérusier, et des cartes posidée de leurs origines géographiques. Cette étude tales des années 1890, il était amusant de faire des statistiques nous a permis de nous rendre le lien entre les lieux peints par les artistes et compte de la façon dont les jeunes cherchaient les récitatifs bretons évoquant des mêmes lieux. sur Internet. Les mots avortement ou masturbaOn cliquait, et l’image apparaissait en grand. tion suscitaient beaucoup d’intérêt, sermon peu. Serge, notre responsable Internet, était un peu Nous avons donc cherché dans nos articles les surpris qu’on fasse sur Internet autre chose que mots les plus susceptibles d’accrocher l’intérêt, la publication des informations officielles de la pour les inscrire comme « mots-clés ». Communauté. Après explication, Markus Gehlen, Cette expérience m’a conduit à préciser ma notre Modérateur à l’époque, m’a autorisé à déveconception de l’évangélisation par Internet. La lopper avec autonomie, une expérience d’évangégrande idée à la fin des années quatre-vingtlisation originale. dix, qui subsiste encore dans certains milieux Mettre sur le réseau l'expérience acquise en matière d'évangélisation FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 9 aimer : qu'est-ce que c'est ? C’est génial ! Comment vivre sans être aimé ? Et sans aimer ? Mais gare au toc. Le reflet n’est pas la lumière, le miroir n’est pas le visage. La femme de ma vie n’est pas la femme d’un instant. Se contenter de peu en amour, ce n’est pas connaître l’amour. Parmi beaucoup de façons d’aimer, il y a l’aMitié, l’aMour dES ParEntS pour leurs enfants, l’amour de dévouEMEnt. L’amour exclusif d’une femme et d’un homme qui s’unissent par le MariagE. L’amour qui nous saisit pour le bien ultime. Pour trouver la vérité de l’amour entre un homme et une femme, première question : qu’est-ce qui en lui, en elle, exerce sur moi cette attraction ? texte extrait du Cd « 50 questions sur l'amour et la vie » • Est-ce l’utilité ou les services qu’il peut me rendre ? • Est-ce le plaisir (quel qu’il soit) que © OzGURDONMAz/ISTOCK j’éprouve auprès de lui ou que nous pouvons partager ensemble ? • Est-ce les sentiments que j’éprouve à son égard ? une relation ainsi fondée, on le sent bien, serait imparfaite : l’autre tend à y être réduit à un objet. il est un moyen pour moi. Paradoxalement, c’est en fait vers moi que je suis tourné… aimer vraiment, c’est aimer l’autre pour lui-même. un amour profond, c’est d’abord être attiré par l’autre de telle manière que je désire son bonheur. Je ne l’aime pas seulement pour ce qu’il peut m’apporter, mais je l’aime en premier lieu parce que c’est lui (ou elle). à plus forte raison, dans une telle relation, les deux personnes seront susceptibles d’éprouver des sentiments, du plaisir ou de se rendre mutuellement service. Mais ce qui fonde la relation, c’est la personne elle-même, au-delà de ses qualités ou défauts apparents. aimer, cela implique donc de ma part un Choix LibrE : c’est décider d’aimer l’autre, de me tourner librement et résolument vers lui. on ne peut véritablement aimer sans un certain don de notre liberté à l’autre. Cette décision suppose d’être réciproque, car c’est la condition de la relation. ainsi chercher le 10 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 bonheur de celui ou celle qui m’aime, c’est contribuer à mon propre bonheur. tel est l’amour, don mutuel et libre. bien sûr, cela n’est pas toujours facile pour autant. nous sommes tous soumis aux changements d’humeur, à la routine de la vie quotidienne, aux épreuves qui peuvent subvenir, à notre égoïsme aussi. L’amour est fragile… Est-ce que je l’aimerai encore dans vingt ans ? Suis-je capable de supporter tel ou tel de ses défauts ? L’amour est-il possible pour la vie ? dans l’épreuve, la maladie ? En réalité, si notre relation s’enracine dans une décision libre et réciproque, elle peut grandir. Car l’amour, cela n’est pas donné une fois pour toutes. Méfions-nous du “coup de foudre” qui, même s’il est exaltant, n’est en définitive qu’une émotion très forte qui ne manifeste pas forcément un amour profond. Si l’amour est une relation personnelle, alors il se construit et s’approfondit avec le temps et dans une confiance de plus en plus grande l’un pour l’autre. Cela s’entretient, se renouvelle au jour le jour à travers des gestes et des attitudes qui manifestent à l’autre la place privilégiée qu’il occupe dans notre vie. Et les événements, les épreuves ou les joies partagées peuvent ainsi contribuer à une intimité de plus en plus grande, dans la mesure où, par-delà les difficultés, nous nous tournons l’un vers l’autre. L’amour n’est donc pas simple fusion de deux personnes, mais don mutuel de deux êtres libres avec tout ce qu’ils sont : corps, cœur et esprit, ainsi que ce bien très précieux qu’est notre vie. La logique de l’amour, c’est d’aspirer à un don définitif. Seule une décision réciproque et pour la vie permet à l’amour humain d’atteindre un certain absolu et est susceptible de combler notre cœur. Pour LE ChrétiEn, la source et le modèle de tout amour, c’est dieu. il est l'amour au-delà de tout amour, réussi ou malheureux. il nous aime avant que nous n’aimions et il nous aime encore quand nous ne sommes plus aimés. n'est-il pas ce bien ultime que nous cherchons ? n ecclésiaux, était de faire du « catholique » sur Internet : les catholiques prêchent aux catholiques ! Certes il est utile, nécessaire que les catholiques soient présent sur le réseau – net – mais si les catholiques ne parlent qu’aux catholiques, l’évangélisation n’ira pas loin. On peut distinguer deux grandes catégories de site . Il y a ceux qui ont pour but d’informer sur une institution, ses services et de donner ses communiqués : la Conférence des évêques de France, la paroisse St-Jean-Baptiste, la Communauté Emmanuel, par exemple. Un des meilleurs sites destiné aux catholiques, et qui atteint un public considérable, est oraweb, chaque jour sont proposés des prières, les textes du jour, des notices sur le saint du jour... La seconde catégorie se donne pour objectif d’aller à la rencontre de ceux qui sont hors de l’Église, et qui se posent des questions. Le concept que j’ai adopté consiste à aller chez les gens du dehors, à arriver chez eux par Internet, sans dire d’abord « ici nous allons vous faire un sermon et vous dire ce que c’est d’être catholique ». Une telle déclaration n’attire pas tellement de monde, en dissuade beaucoup. Bien sûr, des sites comme l’américain Catholic answers ont une grande utilité, mais ils s’adressent à des catholiques qui cherchent des explications, ou à des gens déjà bien en chemin. Avec notre autre méthode, nous avons réussi dans ces Questions de l’homme à nous adresser sans préalable aux gens qui cherchent sur Internet. Nous donnons des éclairages sur des questions essentielles comme la vie, l’amour, la mort, la vie après la mort, l’art et la culture. Notre fréquentation augmente continuellement. Un second choix stratégique a été de publier sur Internet en différentes langues. Il y a dix ans, on considérait généralement que pour toucher le monde, il fallait publier en anglais et cela suffisait. Nous avons pris le parti de permettre à chacun, dans la mesure où nous le pouvions, de lire dans sa propre langue. J’ai baptisé ce concept : Dans la mondialisation, à la maison. Si les gens sont désireux de participer à ce qui se dit et s’écrit dans le monde, ils préfèrent le lire tout en restant Italiens, Espagnols, Russes ou Bulgares. Le Si les catholiques ne parlent qu'aux catholiques, l'évangélisation sur Internet n'ira pas loin © OzGURDONMAz/ISTOCK développement de l’Emmanuel dans de nombreux pays avait déjà donné lieu à des traductions. On pouvait aussi obtenir des articles originaux dans certaines de ces langues, qui seraient ensuite traduits en français et autre. Les circonstances nous ont permis de trouver le concours de traducteurs pour des langues et pays où nous n’étions pas implantés, comme ce fut le cas pour le bulgare et l’arabe. Quelques années ont passé et l’on a séparé l’adresse du site d’évangélisation du site d’information de l’Emmanuel, auquel notre adresse était accrochée. Le système devenait trop vaste et complexe du point de vue technique. Le site intitulé Questions de l’homme a pris une nouvelle adresse : http://www.1000questions.net/ Comme dans toutes les aventures, il y a des succès et des problèmes. Selon les techniciens, le changement d’adresse devait se faire avec transfert automatique et complet des anciennes aux nouvelles pages. En réalité, ce fut loin de se passer, nous avons perdu les deux tiers de notre public. Les moteurs de recherche répertorient les articles en les classant à partir de mots-clés. Pour que les articles soient classés en haut des pages qu'affiche le moteur en réponse à un mot recherché, au moins quatre facteurs interviennent : 1° La cohérence entre le mot-clé et le contenu de l’article, la fréquence du mot dans la page ; 2° le nombre des consultations de cette page ; 3° les liens d’autres pages Internet qui y renvoient ; 4° les liens de cette page vers d’autres sites... Il en résulte qu’avec le temps les pages qui ont un contenu valable, qui intéressent et qui sont citées ailleurs grimpent dans l’échelle des propositions. C’est ce qui se passait pour nos pages avec l’ancienne adresse. Mais énormément de pages n’avaient pas reçu de passerelle pour accéder à la nouvelle adresse, les gens tombaient dans le vide. Il nous a fallu recommencer à gagner de la notoriété et du « référencement ». Dans ces circonstances, les efforts et l’ingéniosité ne suffisent pas à l’évangélisation : si le Bon Dieu n’arrose pas, ça ne pousse pas. Sur le coup, ce désastre m’a découragé. Après plusieurs semaines de grand abattement, l’Esprit-Saint m’a aidé à repartir de l’avant : je suis allé voir François FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 11 vivre ensemble CoMMEnt êtrE Sûr quE L’on va réuSSir à êtrE fidèLE toutE Sa viE ? téMoignagE © OzGURDONMAz/ISTOCK texte extrait du Cd « 50 questions sur l'amour et la vie » a côte à côte sur un sommet de la vanoise nous contemplons en silence la vallée et le magnifique panorama qui nous entoure. Ces heures de marche que nous venons de faire ensemble sont une image de notre itinéraire de couple. il est vrai que la montagne reste pour nous une école de vie depuis notre voyage de noces où tu m’as entraînée sur les pentes. Et ces échappées à deux vers les cols et les glaciers sont l’occasion de faire le point quand il s’agit de repartir pour une autre étape. Je revois toute notre vie à la lumière d’aujourd’hui : que de chemin parcouru depuis les premiers temps de rêves et de projets à deux ! J’ai d’abord voulu te posséder, te transformer, te façonner à mon goût pour ne faire qu’un avec toi. il en a fallu des années de disputes, de révolte et de malentendus pour que je comprenne que tu n’étais pas moi. Et j’ai commencé à t’accepter différent, à aimer ta différence. Je me suis butée contre ton intelligence. Je ne comprenais pas pourquoi nous ne pensions pas de la même façon, et dans les discussions avec nos amis je n’étais jamais d’accord avec toi. Puis petit à petit je me suis mise à t’écouter et j’ai découvert combien nous pouvions être complémentaires : ensemble, nous exprimons une vérité bien plus riche. Je me fermais souvent, au début de notre mariage, quand tu ne comprenais pas ce que je ressentais. Je manquais totalement d’humour et je t’en voulais de ta maladresse. il a fallu que j’apprenne à exprimer plus clairement ce que je désire… Maintenant nous ne ssis 12 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 passons pas une semaine sans prendre un moment pour parler et partager à deux. En nous mariant, nous avions spécialement demandé à dieu la grâce de rester fidèles l’un à l’autre. Et un jour, parce que je ne sentais plus l’élan des premiers temps j’ai cru que je ne t’aimais plus. Mon cœur s’est mis à battre pour un autre et j’ai été tentée par l’aventure. Mais au fond de moi était gravée notre certitude du début. déchirée, j’ai sombré dans la dépression. après un an d’enfer, nous avons découvert les groupes de prière du renouveau et une folle espérance s’est levée en nous. J’ai crié vers le Seigneur et il m’a tirée de l’abîme. nous étions sauvés. tu m’as pardonné, notre amour a été totalement renouvelé, et maintenant c’est chaque jour que je te rechoisis. tu ne m’offres pas souvent de fleurs et je l’ai regretté. Cependant j’ai commencé à ouvrir les yeux sur tous les petits gestes d’amour que tu as pour moi et j’ai décidé de cueillir ces fleurs-là. aujourd’hui c’est tout un parterre que j’ai devant les yeux. nous avons appris à faire une seule chair. La fougue parfois maladroite des premières années s’est transformée en une amoureuse tendresse où chacun cherche à faire la joie de l’autre. ayant recu une éducation très différente nous nous sommes affrontés, quand nos enfants sont venus, sur la manière de les élever. J’étais possessive et parfois aveugle dès qu’il était question d’eux. Je me suis rendu compte combien il était important que je m’appuie sur toi et que nous nous en remettions ensemble au Seigneur pour bien faire. Maintenant que nos aînés sont adultes je mesure combien dieu nous a aidés. n Laure Lespès, il m’a déterminé à continuer. Cette fois-là, et d’autres. « Celui qui sème largement récoltera largement. » J’ai essayé de semer encore plus largement. Au cours de l’année 2010, nous avons eu 700 000 visites. Le site comporte des pages en seize langues, dont le russe, l’arabe, le vietnamien, et le chinois. Cinquante-cinq mille personnes l’an passé ont visité Qui était Jeanne d’Arc ? La vérité de l’histoire. Probablement, la plupart sont des jeunes qui ont une recherche à faire sur Jeanne d’Arc. La notoriété aidant, les élèves ou leurs parents se passent la référence. Cet article a été rédigé par une agrégée d’histoire, Sylvie Bernay, illustré par François Lespès. Nous avons mis en anglais cet article, ce qui m’a valu un message amusant : un Français écrivait, en anglais, pour nous féliciter ; il était agréablement surpris, trouvait « fair play » qu’un Anglais écrive un si bel article sur Jeanne d’Arc… Il a fallu lui avouer que c’était la traduction de l’article d’une historienne française. Pour le référencement, la page en français sur Jeanne d’Arc se trouve en premier écran sur Google, le moteur de recherche Internet le plus utilisé. Les 50 questions sur la vie et l’amour sont affichées en 13 langues et très consultées. Les 36 questions sur la vie après la mort sont également visitées continuellement, et sont l’objet d’un grand nombre de messages. Si des gens non pratiquants, non croyants ou plus ou moins croyants, surtout les jeunes, qui n’ont jamais fréquenté l’Église, ont une personne à laquelle ils étaient attachés qui décède, ils se posent des questions sur « l’après ». Par le moteur de recherche, un bon nombre arrivent sur nos pages. À partir de là, quelques-uns seront touchés, éventuellement demanderont à parler à une personne concrète : ami chrétien ou prêtre. Nous atteignons donc une très large aura autour du public plus relié directement à la vie chrétienne et à ses représentants. L’article : « Qui étaient Adam et Ève ? » atteint 20 000 visites par an (l'annonce de la comédie musicale de Pascal Obispo semble lui donner une nouvelle jeunesse). Une page bien fréquentée également : « Jumeaux comment être heureux ? » Elle est illustrée par les photos de la fête des jumeaux à Pleucadeuc, dans le Morbihan, et a été traduite en 4 langues. Des articles concernant l’art, comme Léonard de Vinci, Monet, Gauguin, le musée Guimet, etc. ont également une bonne fréquentation. L’un des plus visité est « Le premier visage humain ». Il s’agit de « La Dame de Brassempouy », du nom de la petite commune des Landes où a été trouvée cette sculpture sur ivoire de mammouth, probablement réalisée vingt-cinq mille ans avant JésusChrist, à l’époque du Gravettien. Cette figure de 6 centimètres et demi de hauteur est émouvante. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité a été représenté un visage humain. Cette tête de femme, au visage à la fois réaliste et idéalisé, donne une image de la jeunesse de notre humanité. Le maire de Brassempouy m’a procuré une visite spéciale au musée de Saint-Germain-enLaye où le conservateur nous a permis d’admirer de près la pièce originale. De plus, le maire a eu le bon goût, pour me remercier de la notoriété que l’article apportait à son musée de Brassempouy, de m’offrir un excellent foie gras… Nous recevons à l’adresse du site Questions de l’homme des messages de lecteurs, heureusement pas trop nombreux. En effet, le but est d’atteindre le plus grand nombre de lecteurs possible, et non d’entretenir une correspondance avec quelquesuns. Pour la même raison nous n’avons pas entrepris d’organiser un forum de discussion lié au site. Ces forums particuliers de discussion attirent un nombre restreint de participants, et exigent un temps considérable pour les gérer. Ce même temps peut être consacré à publier de nouveaux articles ou des traductions qui atteindront des dizaines de milliers de lecteurs. Notre site fournit des argumentaires sur des questions brûlantes, pour tous ceux qui désirent intervenir sur les forums, blogs ou réseaux sociaux. Comment garder un contact direct avec les personnes ? On reproche parfois à l’Internet d’être « virtuel », de ne pas procurer de vraies rencontres avec les personnes. Dans notre cas nous avons d’abord les statistiques. Elles nous disent clairement l’intérêt que tel ou tel article suscite. Elles nous aident à prévoir l’intérêt pour des articles nouveaux. Les messages reçus nous montrent un intérêt existentiel : nombreuses interrogations sur la mort, la vie après la mort, et l’amour. C’est pour Le texte de cet article moi-même garder un contact, une vulnérabilité est issu du chapitre XI aux personnes, que je vais discuter sur des forums du livre d'Hervé Catta Internet. J’expérimente la force et les faiblesses Des menhirs à Internet, la nouvelle évangélisation, de mes argumentations. Je repère de nouvelles éd. France Catholique façons d’aborder ces questions existentielles. De 212 pages, 22 e. nouveaux sujets d’articles naissent de ces rencontres, comme des circonstances. Dans une discussion sur un forum, une femme disait sa répulsion par rapport au « Royaume de Dieu » : passé imaginé épouvantable, refus de se soumettre à un Dieu-roi, etc. Je lui ai répondu qu’elle interprétait mal ce que Jésus appelle « le Royaume de Dieu ». Nous régnerons avec lui ! Il y a comme cela un certain nombre d’incompréhensions, de mauvaises Le but est d'atteindre le plus grand nombre de lecteurs possible FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 13 interprétations, de déformation des textes de l’évangile ou des enseignements de l’Église qu’il est utile d’éclairer, même si les intervenants restent, en apparence, sur leur position. Ils peuvent réfléchir ensuite ; une lumière peut entrer dans leur cœur, dans un événement ou une conversation plus tard. l’Esprit Saint les conduira plus loin : Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Il arrive que des amitiés se nouent avec des intervenants. J’ai ainsi invité un jour un contradicteur dans un excellent restaurant de Bourgogne, et suis reparti avec deux bouteilles de gevrey chambertin : appelez ça « virtuel » si vous voulez. Je complète ces rencontres par de l’évangélisation de rue. Des missions en Irlande, et de temps à autre, dans le Sud-Ouest, je vais tenir un stand sur le marché. J’y propose des livres d’occasion comme des romans policiers pour attirer l’attention, et les brochures dont j’ai parlé. Aux enfants je donne des images et des petites icônes. C’est l’occasion de se rendre compte s’ils ont une idée de Noël, de Dieu ou de la prière. La fidélité de la présence finit par donner des résultats : au bout de deux, trois ans, certaines personnes finissent par me parler de questions profondes. Je garde ainsi une veille de contacts personnels qui m’aident pour l’évangélisation sur Internet. Pour reprendre les idées émises précédemment, les publications sur internet répondent au défi de mettre dans la culture d’aujourd’hui un regard inspiré de l’Évangile sur les choses, les gens, les questions profondes. Il ne suffit pas de publier des pages chrétiennes pour des chrétiens, il faut entrer hardiment dans l’environnement culturel des autres. Il faut sur les questions du sens, de l’art, de la littérature, de la philosophie et des sciences être présent et accessible ; il faut gagner l’intérêt par la qualité du contenu, la compétence. Dans les articles de vulgarisation il faut viser non seulement la qualité, mais avoir les exigences de l’excellence. Enfin, en reprenant un vieil adage, on doit considérer que pour toute une génération, ce qui n’est pas sur Internet n’existe pas dans le monde. Nous sommes donc heureux qu’un certain nombre d’articles de Questions de l’homme soient republiés par différents sites, avec un lien sur nous, ce qui accroît évidemment leur service. Ainsi en Argentine, au Pakistan, au Kenya ont été reprises avec notre accord les 50 questions sur la vie et l’amour en espagnol pour les uns, en anglais pour les autres. De nombreux autres sites 14 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 L'amour, la rencontre amoureuse, la vie de couple, la transmission de la vie, qu'est-ce que l'Homme ? se contentent de reproduire un article ou une partie d’article, en France, au Canada, etc. Des blogs reproduisent telle ou telle page de chez nous, sans vergogne, parce qu’elle leur plaît ! Au temps de l’Avent j’ai découvert que sur un blog un quidam a reproduit intégralement mes Questions sur Noël, et nos plus belles crèches du monde. Ainsi commence à se réaliser notre but : mettre la lumière du Christ dans la culture de la mondialisation. Les 50 questions s'adressent plus particulièrement à des jeunes de terminale, ou de 16 à 25 ans, mais aussi à de jeunes couples. Les guidant et les aiguillant sur les bonnes voies pour trouver les réponses aux grandes questions sur la vie, l'amour, la mort, mais également en tentant d'apporter des réponses précises sur des sujets pratiques tels les relations amoureuses, la vie en couple, l'avortement, l'euthanasie, le handicap. Ces questions/réponses sont accompagnées de témoignages souvent tout aussi parlants et très émouvants, donnant une illustration concrète et forte aux thématiques abordées. Les textes sont regroupés par thèmes : l'amour, la rencontre amoureuse, la vie de couple, la transmission de la vie, qu'est-ce que l'Homme ?, la valeur de la vie, le bien et le mal, le sens de la vie, la mort et le bonheur. Dans toutes ces directions, on pourra trouver des réponses, des sujets de réflexion mais surtout des clés pour vivre sa vie en chrétien à la lumière de l'Évangile et le rappel constant que le Christ Dieu nous aime quoi qu'il arrive. Car ce qui porte ces textes c'est l'amour, l'amour que nous recherchons chacun d'entre nous et que Dieu nous porte. Ainsi que le rappelait Jean-Paul II dans un texte adressé aux jeunes de France inclus dans le CD : « Levez plus souvent les yeux vers JésusChrist ! Il est l’homme qui a le plus aimé, et le plus consciemment, le plus volontairement, le plus gratuitement ! Contemplez l’Homme-Dieu, l’homme au cœur transpercé ! N’ayez pas peur ! Jésus n’est pas venu condamner l’amour mais libérer l’amour de ses équivoques et de ses contrefaçons. LaissezLe être votre salut et votre bonheur. Laissez-Le saisir votre vie tout entière pour qu’elle atteigne avec lui toutes ses dimensions, pour que toutes vos relations, activités, sentiments, pensées soient intégrés en lui. Avec le Christ, reconnaissez Dieu comme la source et la fin de votre existence. » N'hésitez donc pas à donner ce CD à un jeune de votre entourage ou à lui indiquer le site sur les Questions de l'homme afin de transmettre l'amour du Christ. n donner la vie ? textes extraits du Cd « 50 questions sur l'amour et la vie » Et la famille : qu'est-ce que ça apporte ? La famille on s’en plaint, on l’aime, on en souffre, n’est-ce pas qu’elle tient aux racines mystérieuses de la vie et du bonheur ? La psychologie moderne a mis en évidence la nécessité d’une famille aimante pour le développement de l’enfant. bien sûr il y a un âge où il est normal de prendre son autonomie par rapport à la famille : « tu quitteras ton père et ta mère… » (gen 2, 24). © OzGURDONMAz/ISTOCK S’assumer soi-même, c’est un signe de maturité. La critique systématique de la famille serait plutôt un signe d’adolescence prolongée : c’est un point de passage vers une véritable autonomie. il est vrai que nous pouvons ne pas être d’accord avec l’éducation que nous avons reçue. insatisfaits des limites de notre famille. Caricaturant parfois ses défauts. nous avons peur aussi peutêtre que nos copains s’en moquent, que nos parents ne correspondent pas à l’image que nous aimerions donner d’eux (et de nous). Et pourtant ? fautil sonder le drame des enfants de divorcés pour découvrir que malgré limites et défauts, avoir une famille c’est un trésor ? Si nous avons quelque grief, laissons le temps, la maturité faire leur œuvre, et par le pardon, nous gagnerons une vraie liberté par rapport à la famille : ni l’agressivité réactionnelle, ni la trop grande dépendance qui inhibe. alors nous pourrons mieux achever de construire notre vie personnelle. Et proposer peut-être aussi une “alliance” à une femme, à un mari. il y a une vérité de la famille, que le chrétien découvre au-delà des cultures différentes, — et qui dépasse les faiblesses et les limites des uns ou des autres. Cette puissance de donner la vie de l’homme et de la femme adultes ne s’arrête pas avec la conception, avec la mise au monde. Le “oui” du mariage est la pierre de fondation d’une communauté de vie et d’amour. Là l’enfant va pouvoir se développer et se découvrir une personnalité unique. Là vont se construire une liberté, un visage et une histoire. de là, un petit d’homme va s’élancer pour la vie, pour l’amour, jusqu’à l’éternité. La famille n’est donc pas un cercle fermé. Elle est le point de base de toute société, de toute fraternité… bien ou mal ? Je suis allé trop loin... Personne n’est jamais trop moche pour dieu : il ne peut s’arrêter de nous aimer. « Je ne t’oublierai pas. J’ai dissipé tes crimes comme un nuage, et tes péchés comme une nuée, reviens à moi, car je t’ai racheté ! » (is 44, 21-22). de multiples fois dans la bible de telles paroles d’amour et de pardon nous sont adressées par le Seigneur. Mais ces paroles ne lui suffisaient pas pour nous dire qu’il nous aime au-delà de nos péchés, qu’il veut nous donner la vie au-delà de la mort : il est venu lui-même, le Seigneur dieu. C’est lui Jésus, fils du Père tout-Puissant, qui vient vivre parmi nous comme un enfant à noël. C’est lui-même qui nous raconte la parabole de l’Enfant prodigue. Et pour montrer jusqu’au bout que dieu est miséricorde et pardon, il préfère se laisser mettre à mort plutôt que de donner l’image d’un dieu vengeur : « Père, p a r d o n n e - l e u r, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). Jésus fait entrer au Ciel le premier un pécheur, un bandit, celui que depuis on appelle le bon larron. Le premier ! alors, si tu te juges toi-même, si toi tu n’arrives pas à te pardonner, va rencontrer Jésus dans le prêtre. au nom du fils de dieu, il a le pouvoir, il est obligé de te pardonner : « devant lui nous apaiserons notre cœur, si notre cœur venait à nous condamner, car dieu est plus grand que notre cœur » (1 Jn 3, 19-20). témoignage Il y a quatre mois, je me suis fait avorter. Cela a été terrible… Mais je ne savais plus vers qui me tourner : j’étais seule, j’avais dix-sept ans, je ne savais que faire… Ma mère me poussait à ne pas le garder. La vie pour moi n’avait plus aucun sens… Deux mois après, il y avait une mission dans notre ville et les jeunes sont venus FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 15 dans l’aumônerie de mon école pour témoigner de leur rencontre avec Dieu. Des prêtres étaient présents : nous pouvions aller nous confesser si nous le voulions. Je n’osais pas, mais, lorsque je me suis levée pour quitter la salle, j’ai fondu en larmes. Un prêtre s’est alors approché de moi pour parler. Je lui ai expliqué ce qui m’était arrivé. Nous avons prié et il m’a proposé de demander le pardon de Dieu. Je me suis donc confessée et aussitôt, me suis sentie libérée d’un grand poids. Je sais que beaucoup de jeunes sont dans mon cas, pour cette faute-là ou pour une autre et je voudrais leur dire qu’il n’est jamais trop tard pour demander pardon au Seigneur. Confiez-lui votre peine et vous serez libérés. Je sais maintenant que mon enfant est auprès de Dieu. Je crois qu’il m’a pardonné et qu’il prie pour moi. Frédérique vivre à quoi bon ? Pourquoi est-ce que je devrais vivre si je n'ai pas demandé à naître ? tu t’interroges parce que tu es malheureux. ta vie te paraît insupportable. Les causes en sont sûrement nombreuses : manques d’amour ou incompréhensions, abandons, deuils ou maladies, échecs successifs ou peurs de l’avenir, que sais-je encore ? tu ne peux t’accepter comme tu es. tourmenté, asphyxié, tu te sens seul… En somme tu ne t’aimes pas et tu crois que personne ne peut t’aimer. tu préfères mourir plutôt que vivre l’insupportable. La mort te paraît comme une porte de secours et te fascine. au cœur de ta détresse, je voudrais te crier un message d’espérance : tu es aimé ! veux-tu accepter de te laisser aimer — tel que tu es, maintenant — par quelqu’un qui a donné sa vie pour toi ? Son nom ? Jésus ! « Jésus est mort » me diras-tu ! oui, c’est vrai. Mais il est ressuscité, il vit. aujourd’hui, maintenant, tu peux lui parler. il t’écoutera. Ce n’est pas difficile : tournetoi vers lui dans le fond de ton cœur, dislui ta détresse, ton dégoût, tout ce que tu vis. appelle-le au secours… Ce sera ta prière. Crois-moi, elle touchera son cœur, car il te comprend. Comme toi, il a connu une angoisse terrible la veille de sa mort, à gethsémani. C’est pourquoi il est tout proche de toi. il veut et il peut te consoler. dans les moments de grande angoisse, ne reste pas seul. appelle au secours, parle à un ami, une connaissance en qui tu as confiance… téléphone à SoS Prière où un frère t’écoutera et priera avec toi ou à un autre organisme qui respectera aussi ton anonymat. quand on découvre qu’on est aimé de dieu, on peut se réconcilier avec soimême, s’accepter avec ses faiblesses et son passé… tu comprendras peu à peu que ta vie a un sens si tu la consacres aux autres, si toi aussi, tu essaies d’aider, de remettre debout ceux qui souffrent autour de toi. alors tu verras que ta vie n’est pas une goutte d’eau dans l’océan ou un numéro sorti au hasard d’une statistique. (voir aussi q. 42 et q. 43) témoignage J'avais 18 ans et envie de mourir. Épuisé, écœuré, j’étais complètement déprimé, avec l’impression de tirer un râteau dans les feuilles mortes jusqu’à ce qu’il s’en amasse tellement que je ne pouvais plus avancer. Mais je désirais mourir sans souffrir et l’idée me vint de recourir au cyanure, que j’imaginais aussi rapide qu’indolore. Comment se procurer du cyanure sans attirer l’attention ? Difficile là où j’habitais. Je préférai en fabriquer moi-même, avec les notions de chimie apprises au lycée. Un matin de février, profitant de ce que j’étais seul à la maison, je m’installai dans la salle de bain pour y fabriquer mon produit. Une étincelle devait provoquer la réaction. Mais l’expérience échoua. J’étais dans un tel état, résolu à en finir, que je m’apprêtai à descendre à la cuisine pour ouvrir le gaz… Ce serait plus efficace, même si c’était plus dangereux pour les autres. C’est alors qu’on sonna à la porte d’entrée. Sans doute le facteur ? Si je n’ouvrais pas, il sonnerait chez la voisine qui faisait des ménages chez nous. Elle allait apporter 16 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 le colis, se mettre au travail… et m’empêcher de me suicider. J’allai donc ouvrir. Dehors il faisait extrêmement froid cet hiver-là : il avait dû faire 25° au-dessous de zéro la nuit précédente. À la porte se tenait un mendiant. Il avait passé la nuit dehors. On l’avait envoyé chez nous parce que ma mère s’occupait des pauvres de la paroisse. Ma mère n’était pas là. Que faire ? J’hésitai à l’envoyer rapidement promener pour revenir à mon dessein. Mais il tremblait. Ses mains étaient bleues de froid… J’étais tellement abruti que c’est un souvenir de lecture qui me guida : faire entrer cet homme et lui offrir un café chaud. Il resta assez longtemps, peut-être deux heures, le temps de se réchauffer, avant de pouvoir boire et manger. Il me demanda un peu d’argent : on lui proposait un travail mais il n’osait pas se présenter avec ses cheveux longs et sa barbe hirsute, il voulait passer d’abord chez un coiffeur. Je lui donnai ce qui me restait d’argent de poche. Et, après son départ, je pris dans le porte-monnaie familial de quoi aller au cinéma pour penser à autre chose. Je sentais déjà que le Seigneur m’avait sauvé en m’envoyant un plus pauvre que moi ! Pierre Et après ? ... faut-il être chrétien pour être sauvé ? En relisant sans cesse l’évangile, l’église affirme que dieu promet la vie éternelle auprès de lui dans la joie, à tout homme de bonne volonté. (ainsi on ne risque pas d’être tout seul avec dieu au ciel, mais de retrouver tous les hommes de bonne volonté, c’est ce qu’on appelle “la communion des saints”.) Et il arrive que l’on accueille réellement Jésus sans le connaître. Ce sont les paroles du Seigneur lui-même lorsqu’il parle du jugement dernier : « venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume… Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… J’étais étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu… En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits ... Le bonheur alors ? Le bonheur ? nous aspirons tous à être heureux. tous nos choix dans la vie n’ont qu’un objectif : le bonheur. La véritable question est donc de savoir si ce bonheur est possible et comment. notre aspiration la plus profonde n’est-elle pas d’aimer et d’être aimé ? Les blessures d’amour ne sont-elles pas celles qui nous atteignent le plus profondément ? C’est aussi dans l’amour que nous pouvons trouver un vrai et durable bonheur. Et celui-ci n’est pas simplement une satisfaction personnelle mais davantage le don libre de soi-même à l’autre. Cela ne signifie pas que le plaisir, les biens matériels, la vie sociale d’autre part, même dans un amour authentique, on sent comme une limite, que la joie d’être ensemble n’est pas parfaite, que notre cœur aspire à encore plus grand que cela. notre cœur est fait pour un amour infini, et seul un amour infini pourra le combler. « tu nous a faits pour toi Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi », disait saint augustin. on pense que le vrai bonheur, le bonheur éternel que dieu promet, c’est pour après la mort. alors d’ici là… En réalité, le bonheur qu’est la vie éternelle dans l’amour de dieu commence dès maintenant, dès le moment où j’ouvre mon cœur pour croire quand il me dit : « tu as du prix à mes yeux et je t’aime. » dieu n’est pas lointain, il s’est fait proche, l’un de nous, en Jésus-Christ, l’Emmanuel. avec Lui, toutes les dimensions de notre existence peuvent recevoir un éclairage nouveau : l’amour humain, le travail, les relations sociales, l’art, la beauté de la création ; toute notre vie et jusqu'à nos épreuves. notre cœur entre avec joie dans sa vraie dimension. avec lui, voici que le royaume de dieu est déjà au milieu de nous, ce royaume qu’annonce Saint Jean : « Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle (…). J’entendis une voix proclamer : “voici la demeure de dieu avec les hommes. il aura sa demeure avec eux. ils seront son peuple et lui, Emmanuel (dieu-avec-eux) sera leur dieu. il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort il n’y en aura plus ; de peur, de cri, de peine, il n’y en aura plus (…). Je suis le Principe et la fin. Celui qui a soif, moi je lui donnerai de la source de vie gratuitement (…). Et je serai son dieu, et lui sera mon fils” » (ap 21, 1-7). n © OzGURDONMAz/ISTOCK textes extraits du Cd « 50 questions sur l'amour et la vie » de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mat 25, 31-45). donc tout homme droit qui essaie de faire le bien et qui ouvre son cœur à la misère des autres, c’est Jésus fils de dieu qu’il accueille, et il est sauvé. Est-ce à dire alors qu’il est inutile de se faire baptiser ? non bien sûr. Celui qui peut connaître l’évangile et comprendre qui est Jésus ne doit rien négliger pour l’accueillir, croire et « se faire baptiser au nom du Père, du fils et de l’Esprit Saint » (Mat 28). Car « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé. Celui qui ne croira pas sera condamné » (Mc 16, 16). Prendre l’évangile au sérieux c’est donc accepter le baptême et son engagement à suivre le Christ. Se faire baptiser, c’est accueillir la lumière de dieu pour devenir enfant de dieu. Jésus est « la lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde… il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de dieu » (Jn 1, 9-12). Se faire baptiser, c’est recevoir le pardon de dieu dans la mort pour nous de Jésus sur la croix. Pardon qui non seulement nous purifie, mais aussi nous donne “la grâce”, c’est-à-dire une force pour aimer et faire le bien. Le baptême nous introduit dans la communauté de tous ceux qui ont choisi et choisiront le Christ : l’église. ne peuvent contribuer au bonheur ; il y a là tout un ensemble d’éléments qui qualifient réellement notre vie. Mais en eux-mêmes, ils ne sont pas capables de nous combler. Ce qui fait notre bonheur et notre joie, c’est le don de nous-même et l’amour que nous recevons de l’autre. un tel bonheur, qui est merveilleux, demeure cependant fragile, car soumis à nos limites humaines : combien de fois on se surprend à poursuivre son plaisir personnel, à vouloir posséder, dominer ! Et notre société de consommation tend à renforcer en nous cette fuite en avant dans des comportements individualistes. Maladroite recherche de bonheur, qui engendre bien souvent des conflits avec les autres et une désillusion même si on n’ose pas toujours se l’avouer… FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 17 lectures 2e dimanche ordinaire (année B) Le corps est pour le seigneur jésus... et le seigneur pour le corps © LA BIBLE DES PEUPLES / ÉD. DU JUBILÉ par le Père Michel Gitton Jésus appelle ses premiers disciples 1. 35 Le lendemain, Jean était là de nouveau, et deux de ses disciples étaient avec lui. 36 Il fixa son regard sur Jésus qui passait et il dit : « Voici l’agneau de Dieu. » 37 Lorsque ces deux disciples l’entendirent, ils allèrent et suivirent Jésus. 38 Jésus se retourna et vit qu’ils le suivaient ; alors il leur dit : « Que cherchezvous ? » Ils lui dirent : « Rabbi (c’est-à-dire Maître), où demeures-tu ? » 39 Jésus leur dit : « Venez et vous verrez ! » Ils vinrent donc pour voir où il restait, et ce jour-là ils demeurèrent avec lui. Il était environ quatre heures de l’après-midi. 40 L’un de ces deux disciples qui avaient écouté Jean et avaient suivi Jésus, était André, le frère de Simon-Pierre. 41 Il alla d’abord trouver son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » (ce qui veut dire : le Christ). Et il l’amena à Jésus. 42 Jésus le regarda et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Képhas » (ce qui veut dire Pierre). O n fait souvent aux chrétiens ce double reproche de mépriser le corps et par ailleurs de surévaluer la gravité des péchés liés à la sexualité. C’est un peu contradictoire. Si le christianisme tenait effective– ment le corps comme une vile défroque promise à disparaître (comme les cathares et autres manichéens), on ne ferait pas tant d’histoires autour de la chasteté. Pour les adeptes du dualisme, le spiritualisme théorique a souvent fait bon ménage avec un laxisme pratique. Le corps, c’est si peu nous, que nous pouvons bien en faire ce que nous voulons, sans être éclaboussés par sa fange ! Saint Paul, quand il rappelle et précise les exigences bibliques en ce domaine, ne le fait que parce qu’il a en tête une vision profondément unifiée de l’homme qui est celle de la Genèse, encore renforcée par la foi en la Résurrection du Christ. Dieu n’a pas créé une âme qui serait tombée par accident dans un corps, il nous a voulu corps et cœur, deux dimensions profondément unies, qui permettent à l’être humain, ainsi placé à la frontière du monde matériel et du domaine des anges, de faire chanter la gloire de Dieu à l’univers entier. Et ce qu’il gardera de nous, après l’expérience de cette vie, c’est cet être intégral, qu’un jour il ressuscitera dans la gloire, ou qui sera promis à la damnation éternelle (cf. Jn 5,29). En attendant, l’importance donnée aux fautes contre la chasteté révèle la noblesse et la grandeur du projet de Dieu sur le corps humain et spécialement sur ce domaine si particulier où le corps n’est pas seulement lié aux réalités matérielles (comme dans la nourriture ou le vêtement, par exemple), mais où il est engagé dans une relation à la fois physique et spirituelle avec un autre être humain, pour donner la vie. Redisons-le : la chasteté, la vertu qui s’applique à ce domaine, n’est pas l’absence de sexualité, mais l’usage juste et droit de celle-ci. Il ne faut pas confondre la chasteté et la continence, encore que pour les personnes non mariées, les deux se rejoignent. Mais le langage lui-même nous dit que le contraire de la chasteté n’est pas le plaisir sexuel, mais l’inceste (in-chaste), 18 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 2e Semaine Semaine de la « grâce de la paix » (cf. collecte) par le Père Michel Gitton Restons dans cette lumière « épiphanique ». Dimanche [15 janvier] : deuxième per annum : 1. Jésus qui éveille nos âmes progressivement, en passant par la voix de ceux qu’il a mis sur notre chemin (lecture du premier livre de Samuel). la consommation de sa propre chair, l’inaptitude à rencontrer une véritable altérité, - que d’autres dérives, comme la masturbation et l’homosexualité, expriment également. Mais le passage de la lettre de saint Paul va plus loin. Incontestablement, pour condamner le dévergondage sexuel, Paul fait un parallèle osé entre la communion eucharistique et l’union sexuelle : « celui qui s'unit au Seigneur est avec lui un seul esprit » et « celui qui s'unit à la prostituée fait avec elle un seul corps » (v. 16 qu’on nous a raccourci dans la lecture liturgique, de peur que nos chastes oreilles en soient offusquées !). Il y aurait une inconvenance grave à faire coïncider deux « unions », qui, même si elles ne sont pas sur le même plan, engagent la vérité de notre être, le corps compris. Certes l’union avec le Christ dans le sacrement n’est pas de type sexuel, mais elle possède le même caractère de « livraison » totale de soi à l’autre. Si l’union charnelle n’est pas régulée par le Christ dans le sacrement qui en manifeste la vérité, elle devient une concurrence déloyale, une caricature néfaste ! Laissons l’Apôtre nous dire l’incroyable dignité de notre corps. Et, en retour, mesurons le sérieux de l’engagement du Seigneur Jésus, qui a voulu épouser notre humanité en se liant à sa chair, et si sérieusement que notre nature humaine, en lui, corps et âme, est assise à la droite du Père. n Dimanche 15 janvier Première Lecture : 1·Samuel 3.3-10, 19. Psaume 40.2, 4, 7-10. Deuxième Lecture : 1·Corinthiens 6.13-15, 17-20. Évangile : Jean 1.35-42. ordinaire ➤ Adorons l’Hôte de notre cœur. Point spi : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » ! 2. Jésus qui veut nous unir à lui et pour cela nous garder dans la pureté (lecture de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens). ➤ Adorons l’Amant qui nous veut tout pour lui. Point spi : Ne croupissons pas dans de troubles équivoques. 3. Jésus qui nous invite à demeurer avec lui (lecture de l’évangile de saint Jean). ➤ Adorons l’Ami qui nous invite à la dixième heure. Point spi : Osons engager tout de suite le dialogue. Lundi [16 janvier] : L’époux et le jeûne (Marc 2, 18-22) 1. Jésus qui défend ses disciples, qui les protège de la surenchère ascétique des groupes installés. ➤ Adorons le Maître qui a pris soin des siens et ne les abandonne pas, qui veille sur eux. Point spi : Ne nous laissons pas troubler par des comparaisons inutiles (chez N, on fait ainsi). 2. Jésus qui revendique le rôle d’ « époux », qui vient apporter aux siens la joie eschatologique des noces. ➤ Adorons Celui qui est bien plus qu’un maître, un chef, un patron : l’époux ! Point spi : Ne nous conduisons pas avec Jésus comme s’il nous demandait seulement des résultats. 3. Jésus qui veut que notre vie de prière et de pénitence soit liée à sa vie parmi nous, à son rythme à lui. ➤ Adorons Celui autour duquel s’or– donnent nos jours, nos semaines, notre année liturgique, chef de chœur, chef de ballet qui nous entraîne. Point spi : Vivifions ce qui risquerait de n’être que des habitudes de piété. Mardi [17 janvier] : Le Fils de l’homme et les épis froissés (Marc 2, 23-28) 1. Jésus qui entraîne des hommes à sa suite, qui ne leur propose pas une vie facile, qui leur fait éprouver la faim. ➤ Adorons Celui qui marche en tête de sa petite troupe à travers le désert de ce monde. Point spi : Ne murmurons pas quand c’est trop dur. 2. Jésus qui dispose pour eux des secours exceptionnels, qui leur vient en aide en réinterprétant la règle du sabbat. ➤ Adorons Celui qui dispose souverainement de tout, qui est le « maître du sabbat ». Point spi : Acceptons les ménagements qui nous sont offerts. 3. Jésus qui accepte d’être mal jugé par solidarité avec ses disciples, et qui comme David, se trouve marginalisé. ➤ Adorons le Fils de l’Homme que les hommes rejettent mais que Dieu glorifiera. Point spi : Assumons les jugements du monde contre les chrétiens. Mercredi [18 janvier] : Le Défenseur de l’homme (Marc 3, 1-6) 1. Jésus qui n’esquive pas l’affrontement, qui demande au paralysé de s’avancer devant tout le monde, qui met ses interlocuteurs au pied du mur. ➤ Adorons le Juge devant qui nos calculs, nos incohérences apparaissent au grand jour. Point spi : Sachons nous indigner devant l’hypocrisie, la lâcheté, la méchanceté. 2. Jésus qui guérit, qui se marque en faveur de l’homme handicapé, qui va jusqu’au bout pour lui. ➤ Adorons le Christ qui agit par avance avec la puissance de la Résurrection. Point spi : N’ayons pas peur de nous marquer, ne craignons pas l’opinion des autres. 3. Jésus que l’on commence à vouloir perdre, Jésus que l’on accuse bêtement. ➤ Adorons l’Innocent dont on médit, dont on travestit les intentions. Point spi : Ne pactisons pas avec les rumeurs et les on-dit. Jeudi [19 janvier] : La retraite et la foule (Marc 3, 7-12) 1. Jésus qui se retire et qui est suivi, Jésus qui ne se dérobe pas devant la foule qui l’assiège. ➤ Adorons le Sauveur venu au milieu de son peuple. Point spi : Ne nous dérobons pas à notre semblable, accueillons sa misère. 2. Jésus sur qui on se « précipite », Jésus que l’on saisit, que l’on enveloppe, que l’on touche. ➤ Adorons le Médecin des cœurs et des âmes, tellement disponible à toutes nos misères. Point spi : Répercutons cette ouverture en étant, nous-mêmes, très accessibles. 3. Jésus qui reçoit la reconnaissance sarcastique des démons, qui subit leur violence et leur dérision. ➤ Adorons le Saint et le Juste dont le Démon ne peut supporter la présence. Point spi : Ne nous laissons pas troubler par les discours réducteurs et blasphématoires que nous entendons. Vendredi [20 janvier] : Le choix des Douze (Marc 3, 13-19) 1. Jésus qui a conscience de faire naître quelque chose de nouveau et d’inédit, qui fonde réellement son église, le nouvel Israël, sur douze pierres de fondation. ➤ Adorons le Chef de l’humanité nouvelle. Point spi : Ne confondons pas l’église avec une institution humaine. 2. Jésus qui ne choisit pas seulement des instruments de sa mission, mais des disciples qu’il met à part et les attache à lui. ➤ Adorons Jésus au cœur de son église, réunissant des hommes à ses côtés. Point spi : Situons-nous clairement dans la fidélité et la docilité à l’église. 3. Jésus qui dans ses Apôtres, prend même un traître, qui accueille toute notre humanité avec sa faiblesse et son péché. ➤ Adorons le Christ les yeux bandés qui reçoit ses Apôtres comme ils sont, sans présager de leur avenir. Point spi : Renonçons à demander toujours des garanties. Samedi [21 janvier] : La famille qui ne comprend pas (Marc 3, 20-21) 1. Jésus qui est tout donné à sa mission, qui n’a plus le temps de manger. ➤ Adorons Celui qui vient nous partager sa vie et qui ne réclame rien pour lui. Point spi : Annonçons gratuitement la Parole de Dieu. 2. Jésus qui est rattrapé par sa famille, Jésus qui conserve des attaches humaines, qui n’est pas un extra-terrestre. ➤ Adorons Celui qui reste à jamais le Fils de Marie, le frère de Jacques, Simon, etc. Point spi : Acceptons de devoir dépendre du jugement de nos proches sans nécessairement leur céder. 3. Jésus que l’on peut croire fou, alors qu’il est suprêmement sage, Jésus qui bouscule nos limites. ➤ Adorons la Sagesse de Dieu plus sage que les hommes qui la croient folie. Point spi : Cherchons avant tout l’accord avec Dieu. n FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 19 livres histoire de la spiritualité Mystique et théologie par Don Patrick de LAUBIER Le bon équilibre entre la mystique et la théologie comme science n'a jamais été facile à trouver. La relecture des mystiques rhénans du XIVe siècle montre bien le problème et dans quelle direction se trouve la solution à la peine des théologiens actuels. C et ouvrage , issu d’une coopération franco-allemande de quelque cent auteurs, nous plonge au cœur de ce XIVe siècle terrible pour l’Europe et l’Église, avec la grande peste et le grand schisme, dont on peut dire que la Réforme protestante est sortie. Eckhart von Hochheim est certainement un dominicain de génie, sans être pour autant au sommet de la mystique occidentale. Henri Suso son disciple, béatifié en 1831, est de ce point de vue plus sûr, puisque le Maître vit 28 propositions tirées de son œuvre condamnées ou déclarées suspectes le 27 mars 1329 et le pape d’Avignon, Jean XXII, confirma par une bulle le 15 avril suivant ce verdict. Le cardinal Nicolas de Cues est le plus grand philosophe de son temps et, comme Eckhart, il se rattache au néoplatonisme chrétien à un moment où le thomisme n’a plus de représentant capable de continuer l’œuvre géniale du docteur angélique. Évoquer ici cette encyclopédie si riche et remarquable par la variété des points de vue n’a aucune prétention technique. On voudrait seulement faire un rapprochement avec une récente déclaration de Benoît XVI se plaignant de la « fatigue de croire » des chrétiens en Europe. De nos jours, comme au XIVe siècle la théologie catholique est à la peine. Il y a bien des théologiens, mais on peut dire, sans citer de noms, que rares sont ceux qui livrent dans leurs œuvres ce qu’ils ont contemplé dans la prière. La mystique ellemême connaît une situation étrange. Délaissée le plus souvent dans les institutions de formation des clercs au moment où deux nouveaux docteurs de l’Église, Thérèse de l’Enfant-Jésus et Jean d’Avila, se rattachent à cette tradition, elle connaît en même temps une étonnante fécondité au sein du peuple chrétien, du moins chez les authentiques pratiquants. Depuis qu’en 1966 le pape Paul VI a libéré les écrits mystiques et les révélations privées des contrôles formels du magistère, on assiste à une merveilleuse moisson de textes souvent admirables que l’on pourrait com- parer à L’Imitation de Jésus-Christ au début du XVe siècle. N’oublions pas que le Petit Journal de sœur Faustine a d’abord été interdit et que certains n’hésitent pas maintenant à la voir proclamée docteur de la Miséricorde. Citons encore un nom, celui de Maria Valtorta dont le succès d'édition sous tant de formes, sans être une preuve de bonne théologie, n’est pas non plus la preuve d’une mauvaise théologie. Nous pensons à un ouvrage de Valtorta comme Leçons sur l’épître de saint Paul aux Romains qui est un pur chef-d’œuvre théologique. On pourrait aussi comparer Lui et moi de Gabrielle Bossis (1874-1950) aux plus belles pages de la grande Gertrude d’Helfta dans Le Héraut. Nous avons évité de citer des noms de théologiens contemporains qui ont traduit dans leurs œuvres ce qu’ils contemplaient dans la prière. Il y a pourtant un disciple de saint Thomas qui répond à ce critère de manière si évidente et même géniale que l’on peut le nommer : Charles Journet (1891-1975) dont les œuvres en 21 volumes sont en cours de publication. On constate alors que théologie et mystique peuvent se conforter. Au fond, Journet n’a pas cherché, comme Eckhart et Nicolas de Cues, une autre voie, celle du néoplatonisme chrétien, pour prendre la place d’un thomisme en crise. Il a fait revivre le thomisme initial en y ajoutant la contribution de mystiques comme Catherine de Sienne et bien d’autres amies de Dieu. n sont ceux qui livrent dans leur œuvre ( Rares ce qu'ils ont contemplé dans la prière 20 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 Encyclopédie des mystiques rhénans, d’Eckart à Nicolas de Cues et leur réception, édition française par Marie-Anne Vannier, Le Cerf, 2011, 1280 pages (18 cm x 24 cm), 98 e. CONSISTOIRE Le Pape créera 22 nouveaux cardi­ naux, lors du Consistoire du 18 février. La liste en a été révélée le 6 janvier : Mgr Fernando Filoni (italien), préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, Mgr Manuel Monteiro de Castro (portugais), pénitencier majeur de l’Église catholique, Mgr Santos Abril y Castello (espagnol), archiprêtre de la basilique pontificale Sainte­Marie­ Majeure, Mgr Vegliò (italien), président du Conseil pontifical de la pastorale des migrants et des itinérants, Mgr Giuseppe Bertello (italien), président du Gouvernorat de la Cité du Vatican, Mgr Francesco Coccopalmerio (italien), président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, Mgr Joao Braz de Aviz (brésilien), préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée, Mgr Edwin O’Brien (américain), pro­grand maître de l’Ordre équestre du Saint­Sépulcre, Mgr Domenico Calcagno (italien), président de l’Administration du patrimoine du siège apostolique, Mgr Giuseppe Versaldi (italien), président de la Préfecture des affaires économiques du Saint­Siège, Mgr George Alencherry (indien), le catéchiste des syro­malabars, Mgr Thomas Collins (canadien), un universitaire éminent, Mgr Dominik Duka (tchèque), Mgr Willem Jacobus Eijk (hollandais), Mgr Giuseppe Betori (italien), Mgr Timothy Dolan (américain), Mgr Rainer Maria Woelki (allemand), Mgr John Tong Hon (Hong Kong), Mgr Lucian Muresan (roumain), Le P. Julien Ries (belge), Le P. Prosper Grech (Malte), Le P. Karl­Josef Becker (allemand). SCOuTISmE Le P. Jacques Sevin, un des fondateurs du scoutisme, sera proclamé vénérable en juin prochain. La décision a été prise par la Congrégation pour les causes des saints le 10 janvier. VATICAN Bruno Joubert, 62 ans, actuel ambassa­ deur de France au Maroc va remplacer I Plusdedeuxmilliardsdechrétiens l y aurait plusdedeuxmilliardsdechrétienssurlaterre,plusexactement2,2milliards. Cequiconstitueàpeuprèsletiersdelapopulationmondiale.Leschrétienssontdonc plusnombreuxquelesmusulmansquiseraient1,75milliard.Etpourdétaillercechiffre global,ilfautpréciserquelescatholiquesreprésententlamoitiédel’effectif,lesprotestants37%etlesorthodoxes12%.Lapremièreremarquequivientàl’esprit,enlisant cetteétudeémanantdel’institutaméricainPewForum,c’estquelechristianisme,loin d’êtreendéclin,asuivilestauxd’expansiondémographiquedelapopulationmondiale.Il n’yajamaiseuautantdebaptisésaucoursdel’histoireetpartant,pourl’Églisecatholique, jamaisautantdeséminaristesetdeprêtres.Laseconderemarqueconcernelamondialisationduchristianisme.Audébutduvingtièmesiècle,lesdeuxtiersdeschrétiensvivaient enEurope.Ilsnesontplusaujourd’huique26%àhabitersurleterritoiredupremier continentévangélisé. C’est l’Afrique qui a connu le taux d’expansion le plus vertigineux, puisqu’elle fait désormaisjeuégalavecl’Europe.Ilfautnoteraussilaprogressiondel’Asie.Parexemple, sienChinelechristianismeestencoretrèsminoritaire,iln’empêcheque67millionsde chrétiensysontrecensés.Lecontinentlepluspeuplédemeureceluioùlesconfessions chrétiennesconstituentdesminorités.Cen’estpaspourautantqu’ilestferméàl’évangélisationquinecessedeprogresser. L’usage des statistiques est délicat dès lors qu’il s’agit de mesurer des phénomènes quirelèventleplussouventduforinterne,mêmes’ilyaunevisibilitédesinstitutions.Il faudraits’interrogersurlecasdel’Europequiapparaîtendéclinparrapportauxautres régionsdumonde,quantàl’adhésionàunévangilequiestpourtantunevaleurpatrimonialepourelle.Ilya,eneffet,desfacteursidéologiquespropresàcecontinentqui,depuis ledix-huitièmesiècle,ontsuscitéuneforteréactionathéeetpositivisteàl’encontredela foi.maiscen’estqu’unmomentd’unehistoirequicontinueàs’écrire.N’endéplaiseaux Lumièresfranco-françaises,laLumièreduChristseprojettedésormaissurl’ensemblede laplanète. GérardLECLERC Stanislas de Laboulaye au Vatican. Celui­ci a en effet atteint la limite d'âge de 65 ans. CubA/mExIquE Le voyage de Benoît XVI au Mexique puis à Cuba aura lieu du 23 au 28 mars. Le Pape sera accueilli à Cuba le 26 mars par le Président Raúl Castro, l'archevêque diocésain et l'épiscopat cubain. Il célébrera la messe de l'Annonciation sur la Plaza de la Revolución. Le 27 mars au matin, Benoît XVI effectuera une visite privée au sanctuaire de la Vierge de la charité, avant de gagner La Havane, où il sera accueilli par le cardinal Jaime Ortega Alamino. Après une visite officielle au président cubain, il rencontrera l'épis­ copat national à la nonciature. (Source : V.I.S. 03/01/2012) AFRIquE Les évêques francophones, anglophones et lusophones d'Afrique de l'Ouest se réuniront à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 23 au 29 janvier 2012 pour « rechercher ensemble » des solutions aux grands problèmes qui se posent à leurs pays. (Source : ZENIT 23/12/2011) AmÉRIquE Le Saint­Père a signé le décret reconnais­ sant les miracles at tribués à sept bienheureux (4 femmes et 3 hommes). Parmi ces prochains canonisés figure Kateri (Catherine) Tekakwitha, qui sera la première sainte amérindienne. (Source : ZENIT 23/12/2011) FRANCECatholique n°3289­13­janvier 2012­­21 livres évangélisation 2.0 Dieu et internet par Claire MONTABONE Jean-Baptiste Maillard, journaliste de 32 ans, vient de publier un livre pour inviter les chrétiens à utiliser les nouvelles technologies. Selon lui, l’évangélisation n’a plus de limite, grâce à l’avènement de la communication instantanée et mondiale. l livre de Jean-Baptiste Maillard est résolument dans l’air du temps. Ce journaliste (très) indépendant, confirme que la plus grande invention du siècle passé — Internet – peut devenir un outil précieux de propagation de l’Évangile dans le monde. L’ouvrage se présente sous la forme de questions/réponses, comme un guide de l’internaute évangélisateur. Il s’agit pour l’auteur de partager son expérience personnelle et le feu qui l’habite pour cette mission qu’il vit depuis 2002 d'abord en tant que simple internaute puis en tant qu'animateur de divers sites chrétiens. Avec une bonne connaissance du réseau, Jean-Baptiste Maillard invite à œuvrer dans le monde du virtuel, lui-même ayant donc été à l’origine et ayant collaboré à la création de sites Internet à forte audience comme : Etanchermasoif.com, anuncioblog.com, benoitjaiconfianceentoi.org. Il explique comment les chrétiens d’aujourd’hui font preuve de créativité pour envahir la toile et y semer le message de l’Église. à travers des exemples de sites et applications comme les web-radios ( e nouveau lancées par des jeunes catholiques (Spreading Light), les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) et de nombreux témoignages, nous découvrons peu à peu les « missionnaires du Web » qui agissent pour différentes confessions et dont les catholiques sont loin d’être la majorité. En effet, comptant déjà 2,95 milliards d’internautes dans le monde et quelque 312 millions de sites Internet, le Web est devenu l'Agora moderne. Là nous pouvons rejoindre les « non encore croyants », comme les appelle JeanBaptiste Maillard, et leur apporter un message d’espérance au milieu de leurs occupations et questions. Animé par ce désir, ce livre donne les termes et leurs définitions qui permettent de se repérer sur Internet pour se mouvoir sur la toile et éventuellement créer soi-même un site. Il multiplie les descriptifs de sites Un outil précieux de propagation de l’Évangile dans le monde 22 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 à l'impact vérifié et tente d'analyser les raisons des succès. Ce livre pose un regard admiratif sur le progrès que peut représenter Internet s'il est bien utilisé et est un encouragement à tous ceux qui douteraient encore ou n'oseraient pas se lancer. D’une plume simple et accessible aux non-initiés, il décrit la culture du Web en nous familiarisant avec des outils qui ne sont parfois pas encore très connus de tous. L’auteur rappelle les paroles de Jean-Paul II et de Benoît X VI qui encouragent les chrétiens dans leur mission d’évangélisation sur le Web. Ainsi s’exprimait Benoît XVI lors de la 43e Journée mondiale de la communication, loin d’être réticent ou méfiant envers Internet : « Ces technologies sont un véritable don pour l’humanité : par conséquent nous devons faire en sorte que les avantages qu’elles offrent soient mis au service de tous les êtres humains, surtout de ceux qui sont dans le besoin et sont vulnérables, et de toutes les communautés. » Internet est donc un outil d’humanisation. Ce livre permet finalement de se faire une idée de la place qui peut être donnée à Dieu dans un monde extrêmement virtuel et qui peut sembler étranger à la question de la foi. Il nous donne également l’occasion de nous interroger sur notre propre usage du Web. Sommes-nous préoccupés par la question de l’évangélisation de nos contemporains ? Sommes-nous prêts à tisser des liens de charité envers eux sur le Web ? Un bel exercice à mettre en pratique sur la toile ! Et de nombreux sites à découvrir pour alimenter et vivre sa foi sur Internet ! n Jean-Baptiste Maillard, Dieu et internet, éditions des Béatitudes, 299 p., 15,50 e. http://www.dieuetinternet.com « BlogosPHÈre » Blogueur anonyme par Anne KURIAN Sur son blog, Edmond Prochain n'annonce pas les nouvelles, mais uniquement la Bonne nouvelle, toujours avec humour. Aujourd'hui ses planches de bandes dessinées sont adaptées sur papier. i un jeu parmi les fans du blog d’Edmond Prochain : démasquer celui qui se cache derrière ce surnom. La lecture de son blog renseigne peu ou prou sur les grandes lignes de son auteur : jeune, de sexe masculin, parisien, journaliste, proche de l’Emmanuel et d’autres groupes jeunes, cathos et énergiques. Mais qui est-il ? Il ne souhaite pas révéler son nom, pour éviter les interférences gênantes entre ses convictions personnelles et sa vie professionnelle. Edmond a l’esprit en éveil, prêt à partir au quart de tour sur tous les sujets. L'attaque anticléricale d’un communiqué, une perle trouvée sur le net, une pensée née d’une distraction pendant ses prières… Tout lui est prétexte pour laisser s’exprimer sa verve pleine d’humour, de fierté et d’autodérision. Un maniaque du clavier, aussi bien sur son blog que sur Facebook où Edmond Prochain a 1807 amis à l’heure où cet article est rédigé, ou encore Twitter. Edmond aime l’Église. Il la défend. Il s’insurge contre ses détracteurs. Il est un chrétien missionnaire. Mais il aime aussi se faire le poil à gratter des faiblesses de l’Église. Son dernier jeu en ligne, le Bingo des homélies, est le reflet l existe de ses espiègleries. Nous vous laissons découvrir ce mélange subtil de franche rigolade et de vraie dénonciation. Là où Edmond Prochain excelle, c’est lorsqu’il laisse travailler son imagination et, par exemple, transpose les évangiles à notre monde : les paraboles modernes (à lire sur son site) par exemple sont un emblème du genre. La Une des journaux actuels si Jésus vivait aujourd’hui fait preuve d’un véritable à-propos. Récemment, la nouvelle traduction de l’évangile de Saint Luc est à lire… juste pour rire. Dans la sphère chrétienne, il s’est notamment illustré par ses commentaires des Évangiles du dimanche. Une petite BD lapidaire : un comic strip. En trois cases, sur n’importe quel évangile dominical, Edmond Prochain peut faire rire. Comment ont réagi les disciples aux paroles de Jésus ? Edmond Prochain les imagine : vivants, mufles, jaloux, cancres… et finalement complètement humains ! Un vrai pari qui lui a réussi puisqu’un livre en sort qui rencontre un public nouveau. Ses dessins anciennement créés à partir du programme Stripgenerator ont été repris par le charmant coup de crayon d’Elvine (sœur du créateur du Lapin bleu). Les apôtres, qui avaient un air de R2D2 – le petit robot de Star Wars avec la mèche de cheveux en plus – prennent chair. Expressions franches, yeux animés, ceux qui ont suivi Jésus nous deviennent plus familiers. Et très sympathiques (cf. extrait ci-contre). L'humour d'Edmond Prochain avait tout à gagner à être ainsi illustré. Et à s’étendre au-delà de son blog. L’énergie d’Edmond Prochain est loin d’avoir atteint ses limites : il sort également un magnifique Dico Catho à destination des jeunes. En association avec le philosophe Paul Clavier — bien connu aussi pour son humour ravageur — et l’illustr atrice Anne Bordenave. L'ouvr age f ait 330 pages, ab or dant une centaine de mot s d'Absolu à Vocation, en passant par Communion, Famille, Prière, Résurrection et bien sûr Sexe… L'ouvrage a pour but d'expliquer clairement et simplement « ce que dit l'Église sur tous ces sujets » dans un langage et un style vivant et léger particulièrement adaptés aux jeunes. Le tout agrémenté de photos et de dessins poétiques et/ou drôles. n Edmond Prochain et Elvine, Les disciples, éditions de l'Emmanuel, 14 e. Paul Clavier et Edmond Prochain, Dico Catho, Mame, 330 p, 21,90 e. http://edmondprochain.wordpress.com/ Tout lui est prétexte pour laisser s’exprimer sa verve pleine d’humour ) FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 23 LIVRES AU SERVICE DES PAUVRES La méthode Jaccard par Patrick de LAUBIER Les frères Pierre et Raymond Jaccard méritent le Nobel de la charité… L volume relatant leurs aventures est paru sous le titre Mission impossible sans Lui (1) . Il vient d’être complété par un second volume intitulé : Mission impossible sans Elle (2) . Nous disposons maintenant des éléments permettant de mieux comprendre les méthodes et ce que l’on pourrait appeler l’esprit des deux inventeurs. Il s’agit bien, en effet, d’inventions qui n’ont pourtant donné lieu ni à des brevets ni à un prix, s’il existait, par exemple un Nobel pour ce genre d’exploits. Deux prêtres, frères, sans diplômes médicaux, partent au Cameroun pour soigner des lépreux. Ils inventent une technique aussi simple qu’efficace pour soigner les malades de la lèpre : au lieu de pansements, qui ne servent à rien, ils amputent et fabriquent des prothèses qui peuvent être produites sur place à des coûts extrêmement bas et même bricolées par les lépreux eux-mêmes. Du jamais vu dans ce domaine : la Croix Rouge Internationale, le Haut Commissariat aux réfugiés, Médecins sans frontières, l’Ordre de Malte, sans oublier la Chine, s’intéressent à leur trouvaille. Les péripéties de cette première aventure qui prit une extension mondiale sont rapportées dans le premier volume. Le second retrace une tout autre expérience et l’invention d’une tout autre e premier ( en fait beaucoup de miracles, les petits avec leurs conséquences immédiates, les grands avec leurs suites à plus long terme. La leçon que l’on peut tirer de ces histoires si concrètes, si humaines et si miraculeuses, c’est que la charité ne consiste pas seulement à secourir les plus démunis en les soignant et en les aidant à trouver une certaine autonomie matérielle, mais à répondre à un mystère. Le mal est un mystère, mais le bien aussi et il est plus profond encore. Faire le bien avec cette méthode des frères Jaccard c’est laisser Dieu agir en se servant des hommes et des Les frères Jaccard sont bien connus des lecteurs de France Catholique qui participa plusieurs fois au Festival femmes, y compris les contemde l'Espérance organisé par ces deux prêtres à Besançon. platives. Péguy disait que la révolution sera morale ou ne se fera pas. Il faut aller plus loin en disant que le triomphe, même partiel et temporaire du bien, est en premier lieu une affaire spirituelle. Les souffrances du monde sont à la fois des problèmes et des mystères et il convient d’y faire face en utilisant des techniques et des moyens d’un autre ordre, c'està-dire un esprit dont les frères Jaccard nous montrent l’efficaépreuves venues d’un peu partout. On cité que le monde veut ignorer. En lisant ces deux ouvrages on comcompte aujourd’hui 137 ateliers et 3 000 prend mieux le terme « caritatif » qui jeunes femmes en apprentissage ! Nous avons noté jusqu’ici les tech- finit parfois par désigner seulement une niques utilisées, leur simplicité et leur organisation, une entreprise, des resefficacité étonnantes. Il convient main- sources (il en faut c’est sûr), en oubliant tenant de parler de l’esprit de cette que le prochain le plus proche est Jésus aventure, un mot le résume : la prière Christ, car écrit Saint Jean : « Nous et même plus précisément l’adoration et reconnaissons que nous aimons les singulièrement sous sa forme eucharis- enfants de Dieu à ce que nous aimons tique. C’est le véritable secret de cette Dieu et que nous pratiquons ses comgrande aventure caritative qui exigeait mandements » (I Jean 5,2) . n technique. Cette fois l’opération se déroule en Amérique latine et principalement en Colombie. Des femmes et des enfants livrés à la misère sont tragiquement exploités et, plus généralement, un « machisme » traditionnel règne sans contrôle légal. Nos deux aventuriers inventent alors une méthode consistant à former les femmes, pour leur permettre d’obtenir un emploi qui leur donne les moyens d’avoir un revenu, de prendre en charge leurs enfants et d’échapper à l’asservissement. Là encore le succès est au rendez-vous après quelques tâtonnements et mille Ces histoires si concrètes, si humaines et si miraculeuses 24 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 (1) et (2) Éditions Le Livre Ouvert, 14 bis rue Ferrée, 10190 Le Mesnil Saint-Loup, 19 e. livres « leTTre OUverTe AUX PrÊTres » Pour ceux qui ont perdu leur enthousiasme par Anne KURIAN « Le Christ est vivant mais invisible. Comment voulez-vous qu’Il nous parle si ce n’est par votre bouche ? Qu’Il nous prie, si ce n’est par vos prières ? Qu’Il nous console, si ce n’est par vos paroles et votre tendresse ? Qu’Il nous sanctifie et nous guérisse, si ce n’est par le sacrement de l’Eucharistie ? » e n admonestant ainsi les prêtres, l’auteur af f iche l’audace d’une Catherine de Sienne. « J’ai voulu les secouer », explique Isabelle Prêtre, dont le leitmotiv est de rompre le silence : « Réveillez-vous ! Le monde vous attend. […] Criez fort, toujours plus fort. Continuez à pointer votre doigt vers le ciel et à secouer le monde ! Car le monde, sans vous, s’écroulerait. » Isabelle Prêtre — qui a décidément un nom prédestiné — s’adonne ici à une véritable harangue qui révèle la femme de foi qu’elle a toujours été : « Même pour ma première communion, j’avais déjà une conscience marquée de la grandeur de l’événement. » L’auteur puise à la fois dans sa culture de professeur de philosophie et dans sa flamme de croyante. Elle se défend pourtant d’avoir voulu faire un ouvrage de spiritualité : « Ce livre est pour tout le monde, même les personnes non-chrétiennes. C’est un livre de société. » Tout le monde en effet pourra partager l’affirmation selon laquelle un prêtre est un signe visible d’autre chose que lui-même : « Vous nous empêchez le plus grand des péchés : l’oubli de Dieu ». « Je nourris une passion pour le Christ, affirme Isabelle Prêtre, pour l’Église aussi, mais je vois ses défauts. » C’est ce qui peut rendre le premier chapitre dérangeant. Entre remises en question et apologie de l’Église, on a l’impression d’un grand écart qui génère un certain flou. « Lorsque je me fais le procureur de l’Église, je me fais aussi son avocate. » Il n’en reste pas moins qu’Isabelle Prêtre expose ses avis personnels sur de nombreux sujets de morale Isabelle Prêtre. sociale et familiale. Dans une lettre aux prêtres, qui restent nombreux à défendre courageusement les positions traditionnelles de l’Église, ce discours polémique risquerait d’occulter le réel propos de l’auteur. Il ne faut cependant pas s’y arrêter car le reste est plutôt sublime. Le texte coule comme un torrent jaillissant tout droit du cœur. à ses yeux, les prêtres sont tour à tour des briseurs de mirage, des consolateurs, des médecins, des pacificateurs, des professeurs, des artistes. « Vous n’êtes pas des hommes comme les autres », leur martèle Isabelle Prêtre. « Jamais le monde n’aura eu autant besoin de vous. Et jamais le monde ne vous l’aura aussi peu dit. Quand nous nous demandons quel est le sens de nos vies… nous vous voyons. Et nous savons. Vous êtes le plus beau cadeau de Dieu. Et les preuves incarnées de son existence. […] Dieu, on LE respire grâce à vous, qu’on le veuille ou non. Vous réconfortez les croyants, rassurez, quelque part, les agnostiques, et troublez, malgré tout, les athées. » D’où lui vient ce feu passionné dans les expressions ? L’auteur l’avoue aux séminaristes au terme de l’ouvrage : « La prêtrise est à mes yeux le plus grand des privilèges. » Amante du Christ, Isabelle Prêtre n’accepte pourtant pas d’être taxée d’écrivain catholique : « J’aime trop la liberté », dit-elle avec force. Peutêtre en effet, en s’inscrivant dans un courant de pensée, perdrait-elle de son ton libre, sans langue de bois ou de buis, parfaitement naturel et sans crainte des « qu’en dira-t-on ? » à la fois poète et philosophe, terre-à-terre et sentimentale, Isabelle Prêtre jongle entre envolées lyriques et messages de compassion. Un langage jamais fait de demi-mesure : « Nos vies sans vos vies seraient un drame. Vous êtes irremplaçables, uniques. Il est temps que vous le sachiez. » Ce qui sauve ce livre de la mégalomanie, c’est qu’il traite d’un sujet après tout… divin. n Isabelle Prêtre, Lettre ouverte aux prêtres et aux séminaristes, éditions Saint-Augustin, 164 pages, 22 e. Elle se défend pourtant d'avoir voulu faire un ouvrage de spiritualité ) FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 25 LIVRES ■ paraboles d'un curé de campagne PèrePierreTrevet, tomeIII.Illustrationsd’YvesGuézou, éditionsdel’Emmanuel,2011,278,p.,18€. Voici le troisième tome des paraboles d’un curé de campagne. Avec finesse, le P. Trevet nous propose des histoires savoureuses et nourrissantes pour notre foi, en parcourant les différentes étapes de la vie : l’enfance, l’adolescence, le temps de la construction, la vitesse de croisière et la vieillesse avec une partie intitulée : « Bien réussir sa mort ». En ouvrant ce livre par un conte un peu pessimiste sur la vie (mais réaliste sur la présomption de l’homme !), l'auteur prend son lecteur à contre-pied, avant de lui montrer le bonheur que la foi chrétienne peut apporter à une vie d'homme, du berceau à la tombe. Rien de moralisateur dans ces cent soixante-dix petites histoires, qui sont des occasions de rire… soit, mais aussi de réfléchir, de méditer sur notre manière de vivre concrètement notre foi. Oui, sourions à ce qui se révèle être « notre » expérience et reprenons quelques résolutions positives pour nous convertir vraiment. s.b. ■ introduction aux Œuvres de thérèse d'àvila le chemin de la perFection ThomasAlvarez, éditionsAlbin-Michel,2011,154pages,15€. En écrivant Lechemindelaperfection, Thérèse répond à la demande de ses confesseurs et de ses « filles » qui désirent une « charte » pour leur vie religieuse. Aussi leur livre-t-elle des conseils sur la prière silencieuse, aussi appelée « oraison ». Par le travail du P. Alvarez, on découvre dans quelle atmosphère Thérèse a préparé ces lignes : l’Inquisition est vigilante et traque les alhumbrados (les illuminés, pour qui la mystique tient lieu de rigueur ecclésiale). La théologie est mobilisée contre les excès de la spiritualité ; par ailleurs, interdiction est faite aux femmes de vivre l’oraison mentale, par peur de leur emballement. Aussi n’utilisera-telle pas certains mots. Par prudence, elle parlera de chemin de la perfection pour indiquer une voie qui mène à la contemplation… le véritable chemin qui n’est pas seulement pour ses « filles », mais au fond pour toute âme assoiffée de Dieu. Après un rappel de l’histoire du Carmel, une première partie s’attache aux trente années qui s’écoulent entre son entrée au Carmel et ses trois années de priorat ; une autre partie nous fait entrer dans la formation de la fondatrice, formation autant spirituelle qu’humaniste. Enfin, l’auteur nous 26 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 sélection Chemins de foi par Sophie BARON et Guy BARET présente l’expérience de Thérèse, cette sagesse de vie qu’elle a su transmettre aux âmes, et les divers manuscrits de l’ouvrage, leurs structures et leur première publication. Ce parcours des différents aspects de sa formation nous fait désirer reprendre l’itinéraire qu’elle propose, invitation à marcher dans la paix et la joie. « Elle parle ou écrit à partir de l’expérience et guidée par le Saint-Esprit ». Nous voici en route pour une méditation positive de l’œuvre majeure de Thérèse, nous permettant de porter du fruit pour nous-mêmes dans notre propre oraison et pour tous ceux qui cherchent à rencontrer le Seigneur dans la prière. s.b. ■ FranZ lisZt et l’espérance du bon larron AlainGalliari, éditionsFayard,295pages,22 €. Compositeur fécond et pianiste prodige, Franz Liszt eut tous les talents et, de son vivant, la célébrité qui va avec. Ces biens-là n’ont cependant pas comblé l’illustre musicien hongrois, c’est pourquoi sa quête religieuse n’a jamais cessé. C’est cet aspect-là de sa vie et de son œuvre que le musicologue Alain Galliari nous invite à découvrir. Liszt ne fut pas un saint, sa vie et sa foi n’étaient guère en harmonie ! Mais, comme disait le curé d’Ars « si tous les saints n’ont pas tous bien commencé, ils ont tous bien fini ». C’est au contact du grand amour de sa vie, Carolyne, qu’il fit retour à Dieu. Son espérance, dès lors, n’était plus que celle du Bon Larron, sans toutefois espérer le Ciel immédiatement, écrivant à Carolyne en 1876, dix ans avant sa mort : « Quoi qu’il en soit, je n’ai plus à chanter dahin (là-bas) pour aucune contrée de ce bas monde, mais seulement pour le purgatoire, où la grâce de Dieu me fera parvenir bientôt, j’espère ! » g.b. ■ la France terre de reFuge et de désobeissance civile LimoreYagil, tome3,éditionsCerf-histoire,447pages, 38 €. Ce troisième tome (1936-1944) est digne d’un intérêt particulier puisqu’il traite d’un sujet controversé : l’implication des milieux catholiques et protestants (et de la Résistance) dans le sauvetage des juifs dans la France occupée. Outre un historique méticuleux et de fines analyses sur l’attitude des uns et des autres, on y trouve différentes listes précises : fonctionnaires ayant aidé les juifs, gendarmes, policiers, écoles catholiques, évêques, etc. Un autre devoir de mémoire à l’égard des Justes. g.b. CINÉMA Parlez-moi de vous Animatrice de radio chaleureuse et à l'écoute des autres la nuit, Claire est psychorigide dans la vraie vie. Pour son premier long métrage, Pierre Pinaud signe une œuvre sensible et émouvante, qui oscille entre comédie et drame. Des moments cocasses allègent, en effet, une histoire lourde d’enfant abandonnée qui n’a jamais réussi à oublier cette profonde blessure de l’enfance. Karin Viard est impressionnante dans ce personnage de femme double, fermée dans sa vie, mais si ouverte à la radio. Elle est l’atout majeur d’une œuvre poignante et drôle, mais qui n’évite pas certaines facilités. ] Il y a beaucoup d’émotion dans l’histoire de cette femme à la recherche de l’amour de sa mère. Et la fin apaisée montre que rien n’est jamais perdu. Quelques confidences très intimes. Comédie dramatique française (2011) de Pierre Pinaud, avec Karin Viard (Claire Martin/ Mélina), Nicolas Duvauchelle (Lucas), Nadia Barentin (Joëlle Goulain), Patrick Fierry (André) (1h29). (Grands adolescents) Sortie le 11 janvier 2012. 10 jours en or Un représentant de commerce est contraint d'emmener avec lui un enfant sans-papiers. Pour son premier rôle dramatique, Franck Dubosc se montre aussi sobre que convaincant. Premier long métrage de Nicolas Brossette, également auteur du scénario, ce film plein de bons sentiments, peine à convaincre, tant le rythme est mou et la mise en scène inexistante. Quant aux autres comédiens, Claude Rich en tête, ils sont un peu en roue libre. Dommage ! Elle est très jolie (à défaut d’être originale !), cette histoire d’un solitaire qui s’humanise au contact d’un enfant et d’un homme âgé. Mais les bons sentiments ne font pas forcément les bons films. Comédie dramatique française (2011) de Nicolas Brossette, avec Franck Dubosc (Marc Bajau), Claude Rich (Pierre), Marie Kremer (Julie), Mathis Touré (Lucas) (1h35). (Adolescents) Sortie le 11 janvier 2012. par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ J. EdgAr Un homme complexe Avec cette brillante biographie de Hoover, Clint Eastwood signe un nouveau film passionnant. P endant près de cinquante ans, il fut l’homme le plus puissant des États-Unis. Plus puissant même que les présidents. Anticommuniste, raciste et homophobe, J. Edgar Hoover régna sur le FBI et se distingua en le réformant et en le modernisant. ] Comme le titre l’indique, Clint Eastwood s’est surtout intéressé à l’homme plutôt qu’à son action dans cette œuvre aussi brillante que passionnante. Certes, il est fait allusion à l’enlèvement du bébé de Charles Lindbergh, à la mort de John Dillinger, aux liens du héros avec la Mafia, et à ses fameux dossiers secrets, etc., mais l’on sent que ce qui intéresse le plus le cinéaste, ce sont les failles de cette personnalité complexe. De ses liens fusionnels avec sa mère à son amitié indéfectible avec son adjoint, Clyde Tolson, en passant par ses difficultés à nouer des relations durables avec une femme, le cinéaste explore toutes les facettes de cet homme de pouvoir. L’interprétation de Leonardo DiCaprio est réellement impressionnante, tant le comédien parvient à traverser les âges avec aisance et réalisme (et le secours d’une maquilleuse exceptionnelle), et elle est pour beaucoup dans l’intérêt que l’on prend à regarder ce film qui est pourtant très long et un peu trop confus, du moins au début. ( Le cinéaste explore toutes les facettes de cet homme de pouvoir ] Personnalité très complexe, voire ambiguë, J. Edgar Hoover apparaît comme un homme fidèle à l’éducation reçue de sa mère, mais aussi un homme écartelé en permanence entre ses principes moraux très stricts et ses pulsions homosexuelles. Au moins sut-il y résister. ■ J. Edgar. Drame américain (2011) de Clint Eastwood, avec Leonardo DiCaprio (J. Edgar Hoover), Naomi Watts (Helen Gandy), Armie Hammer (Clyde Tolson), Josh Lucas (Charles Lindbergh), Judi Dench (Annie Hoover) (2h15). (Grands adolescents) Sortie le 11 janvier 2012. La colline aux coquelicots À Yokohama, en 1963, Umi, une jeune orpheline de père, est tombée sous le charme du jeune Shun, qui se bat, dans leur lycée, pour sauver le vieux foyer, appelé Quartier latin, qui est menacé de destruction. Fils du grand Hayao Miyazaki, Goro Miyazaki signe une œuvre délicate, à l’univers très réaliste, contrairement à celui onirique de son père. C’est le Japon des années 60, marqué par la guerre de Corée, qui est décrit, avec beaucoup de soin, dans cette œuvre pleine de charme. Mais, si l’histoire se suit sans ennui, le film ne recèle pas cette magie qui faisait tout le prix des œuvres de Hayao Miyazaki. Le respect des traditions est au cœur de cette œuvre. Film d’animation japonais (2011) de Goro Miyazaki, d’après un manga de Shizuru Takahashi et Tetsurô Sayama, avec les voix de Nasami Nagasawa (Umi Matsuzaki), Jun’ichi Okada (Shun Kazama) (1h31). (Adolescents) Sortie le 11 janvier 2012. FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 27 HISTOIRE RÉVOLUTION FRANçAISE Peut-on parler du gé Alors que les parlementaires français sont en train de voter une loi pour punir ceux qui, sur notre sol, nient outrancièrement les génocides, qu'ils soient juif ou arménien*, le nouveau livre de l'historien Reynald Secher sur les guerres de Vendée, veut nous rappeler que la leçon pourrait bien valoir pour nous-mêmes. D à décembre 1793, une région (nord de la Ven­ dée d’aujourd’hui, nord d e s D e u x­S è v r e s , s u d du Maine­et­Loire et de la Loire­Atlantique) s’est révoltée lorsque le nouveau pouvoir, exoné­ rant ses propres enfants, envoie à la conscription les fils de paysans, inter­ dit la liberté de culte, n’apporte dans les faits ni la liberté ni l’égalité aux­ quelles aspirent les Vendéens comme les autres Français. Les premiers chefs de la révolte ne sont pas des aristo­ crates (qui ne se rallieront que sous la menace), mais un paysan (Bazin), un marchand de bœufs (Pajot), un facteur (Stoffet), un boulier­pêcheur (Cathelineau). La conception d’une extermi­ nation de masse va alors se mettre en place par les lois des 1er août et 1er octobre 1793 du Comité de salut public de Maximilien Robespierre et Lazare Carnot. Il ne s’agit pas d’une simple guerre civile avec quelques dérapages. Les documents des archives militaires françaises l’attestent. Un plan précis est transmis par « petits bouts de papiers », comme le révèle Reynald Secher. « La Vendée devrait être anéantie… La terreur panique a tout frappé, tout effrayé, tout dissi­ pé comme une vapeur… Détruisez la Vendée. C’est là qu’il faut frapper. Il e mars ( faut que les brigands de la Vendée soient exterminés », écrit Barère de Vieuzac dans son texte imprimé sur ordre du Comité. Comme pour toute pensée totalitaire, le bien et le mal ne passent plus au cœur de chaque homme, mais un procès d’intention est fait à des gens pour leur appar­ tenance à un groupe et non pour ce qu’ils disent ou pour ce qu’ils font. Louis­Marie Turreau, fidèle aux ordres qu’il reçoit et rendant compte régulièrement de ce qui se passe, applique ce qu’on lui demande. Il obéit à l’injonction de Carnot : « Extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. » De la conception du génocide, on passe à sa réalisation. Des tenta­ tives de gazage à grande échelle ont été expérimentées aux Ponts­de­Cé, « malheureusement » la technique n’est pas au point. Jean­Baptiste Carrier pro pose : « Faites empoisonner les sources d’eau. Empoisonnez du pain. Tuez­les à coups d’arsenic. » Mais là encore cette proposition scientifico­ industrielle, comme celle des mines antipersonnel est un échec. Il faudra en rester à des moyens plus artisa­ naux : guillotine, sabrage, exécution par balles, noyades… Le général Westermann se félicite : « Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les L'État français opère avec les Vendéens comme l'État turc vis-à-vis des Arméniens 28 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 femmes, qui, au moins, pour celles­là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. Les routes sont semées de cadavre. Il y en a tant que, sur plu­ sieurs endroits, ils font pyramide. » Les « mariages républicains », une femme et un homme nus, par­ fois un prêtre et une religieuse, ficelés ensemble avant d’être noyés, impres­ sionnent durablement les témoins. De nombreux lieux deviennent des camps de concentration avant extermination systématique. Les bijoux, les vête­ ments, les cheveux sont gardés pour être revendus. La graisse des victimes peut être conservée pour les hôpitaux. à Nantes ou à Angers les tanneries de peau humaine prétendent apprécier la qualité du nouveau produit. Au sud de la Loire les « colonnes infernales » de Turreau réalisent la conception du génocide. Louis Grignon, général de la pre­ mière colonne ordonne à ses soldats : « Je vous donne l’ordre de livrer aux flammes tout ce qui sera susceptible d’être brûlé et de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontre­ rez d’habitants sur votre passage. » Comme symbole d’extermina­ tion de la race impure, les pénis sont coupés pour en faire des boucles d’oreilles et des cartouches explosent dans les vagins des femmes. Le maire de Fontenay–le­Comte. Mariteau, constate : « Le général Amey part avec sa colonne et incendie toutes les métairies depuis La Rochelle jusqu’aux Herbiers. Sur une distance de trois lieues, rien n’est épargné. Les hommes, les femmes, même les enfants à la mamelle, les femmes enceintes, tout périt par les mains de sa colonne. » Les Vendéens ne sont plus des êtres humains, mais des loups, des serpents, nocide vendéen ? par Bertrand SOUCHARD des poulets que l’on égorge, selon le vocabulaire des exterminateurs. Finalement, selon les décomptes de Reynald Secher, en douze mois (août 1793­juillet 1794) 117 000 Vendéens sont morts sur une population de 812 000. Tout s’est arrêté avec la mort de Robespierre. Le plan génocidaire n’a pas pu aller jusqu’au bout de sa réali­ sation — faute des moyens industriels adéquats ? Mais alors commence, selon Reynald Secher, un mémoricide, expression dont il revendique la paternité. Le nouveau pouvoir va condamner Carrier, à huis­ clos, sans aucun représentant des vic­ times, pour éviter de mettre en ques­ tion la responsabilité de l’État et de ceux qui sont maintenant au pouvoir et se sentent complices. Mais en acquit­ tant Turreau, qui n’aurait fait qu’obéir aux ordres, ce pouvoir se contredit en reconnaissant de fait la responsabilité du Comité de salut public… Un silence sur les véritables culpabilités s’installe, même si Napoléon et Louis XVIII vont pratiquer, fort justement, une véritable politique d’indemnisations. Cette loi du silence ne se perpé­ tue­t­elle pas quand on donne le nom de Robespierre à des collèges et des lycées, et à de nombreuses places et rues ceux de Carnot, Kleber ou Marceau ? Les noms des génocidaires sont inscrits sur l’Arc de Triomphe. L’État français n'opère­t­il pas avec les Vendéens comme l’État turc vis­à­ vis des Arméniens ? La question nous dérange, voire nous choque. Pourtant, avons­nous jamais pris la mesure de ce qu'écrivaient les Conventionnels en 1795 ? : « Il faut employer le fer et le feu, mais en ren­ dant les Vendéens coupables aux yeux de la nation du mal que nous leur ferons. » Alors que les Vendéens défen­ dent l’égalité (face à la conscription) et la liberté (de culte) face à un pouvoir qui renie dans les faits les droits de l’homme et la devise républicaine, ils se retrouvent en position d'accusés, au moment des faits, mais également aux yeux de l'histoire majoritaire. Image d'Épinal : « Le patriote et le paysan ». Aujourd’hui encore, par une forme de terrorisme intellectuel, toute per­ sonne qui lève le voile sur ces mas­ sacres programmés est forcément « d’extrême droite ». Comment com­ prendre que les victimes deviennent des bourreaux dans le regard des autres ? Peut­être faut­il s’appuyer sur la théorie du bouc émissaire selon René Girard ? De nombreux mythes fondateurs de sociétés commencent par le meurtre d’un innocent. Mais pour que la foule unanime se dédouane de sa violence coupable, elle doit se persuader que le bouc émissaire, inno­ cent, est en fait coupable. Il a eu ce qu’il méritait. C’est de sa faute ! Reynald Secher et la psychana­ lyste Hélène Piralian dans sa postface entrevoient une dimension psychique à cette loi du silence. Le mémoricide est mortifère. Comment faire son deuil lorsque la victime n’est pas reconnue comme victime ? Les descendants des survivants sont pris dans une double contrainte : d’un côté ils ne doivent pas oublier ces morts tragiques, de l’autre ils sont contraints au silence sous peine d’être « coupables aux yeux de la nation ». Le déni détruit le lien généa­ logique et bloque le présent. Certains subliment par une résilience active, qui pourrait expliquer le dynamisme des entreprises vendéennes. D’autres ont tellement intégré le discours culpabi­ lisant qu’ils adoptent les propos des bourreaux par une sorte de syndrome de Stockholm, comme Clemenceau. D’autres aussi craignent le chaos ou sont en rébellion intérieure avec un sentiment d’injustice et d’oppression. D’autres encore se démènent avec des pulsions mortifères. n Reynald Secher, Vendée, Du Génocide au Mémoricide, postfaces de Hélène Piralian et de Stéphane Courtois, Cerf, 164 pages, 22 e. * NDLR : Quoiqu'on déplore l'impact liberticide et décervelant de telles lois « mémorielles », il n'y a pas d'autres solutions dans l'immédiat face à l'entêtement d'universitaires irresponsables ou, pire encore, face aux provocations délibérées d'un État négationniste tel que l'État turc depuis 90 ans, et qui vient publier, à grands frais, dans nos quotidiens nationaux des tribunes grossièrement négationnistes et insultantes pour la communauté arménienne accueillie en France comme rescapée des massacres de masse, comme chacun sait. F.A. FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 29 expositions Musée de La Vie roMantique Terrasse de Saint-Germain-en-Laye, mai 2011. © PATRICk FAIgEnBAum © PATRICk FAIgEnBAum paris,proche et lo Saint-Cloud, avril 2011. Le musée de la Vie romantique propose une sélection inédite de photographies de Patrick Faigenbaum. 30 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 © PATRICk FAIgEnBAum L ne s’attend pas nécessairement à découvrir une exposition consa crée à la photographie au musée de la Vie romantique. C'est pourtant la cinquième fois, au cours des dix dernières années, que l’Hôtel Scheffer-Renan renouvelle l'expérience. Aujourd’hui, les ateliers qui furent au XIXe siècle ceux du peintre Ary Scheffer, s'ornent donc d'un ensemble de tirages, inédits ou plus anciens, de Patrick e public Saint-Denis, avril 2011. Faigenbaum. « Paris - Proche et lointain » se rapporte à la fois au lieu et à une biographie. L’exposition rassemble des clichés de nature très diverse dont le point commun est d’avoir été réalisés à Paris et dans ses environs. Patrick Faigenbaum est né en 1954 à Paris où il vit et travaille. D’abord destiné à la peinture, il s’est très vite orienté vers la photographie. à ce titre, il fut pensionnaire, de 1985 à 1987, de l’Académie de France à Rome. Exposés au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, ses travaux réalisés en Italie l’ont fait connaître d’un très large public. Si le portrait demeure au cœur de son travail, un séjour à Brême en 1997 lui a permis de l’élargir au monde urbain : Prague, Barcelone, Saint-Raphaël, Tulle… ointain Nanterre Université, mai 2011. © PATRICk FAIgEnBAum La partie « biographique » domine le premier volet de l’exposition. On y découvre la mère de l’artiste, Suzanne, dans son magasin de la rue de la Chaussée-d’Antin. Et surtout de nombreux clichés (avril 2010) où, au soir de sa vie, elle est alitée. Photos sans concession, dures, qui peuvent troubler quelques visiteurs. « Situés entre le dessin et le film, les portraits de la mère, Suzanne, sont aussi d’abord un hymne à la lumière qui éclaire, anime, vivifie, qui contourne ou enveloppe l’obstacle des corps et des visages »*. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on découvre déjà dans cette première partie une « nature morte » : Citrons, 2006. Dans le second volet de l’exposition, Raisin et figues confirme que Patrick Faigenbaum est particulièrement heureux dans ce genre d’expression. De même, son travail sur la lumière, mis en évidence dans ses travaux sur sa mère, est déjà annoncé dans le portrait d’une femme âgée, Salvatorica, réalisé à Pâques 2006 dans le village de Santu Lussurgiu, en Sardaigne. Ou dans celui d’une jeune fille, Hanane Xouri, à Saint-Raphaël. Les alentours de Paris s’illustrent par une Terrasse de Saint-Germain-en-Laye, avec une vue de La Défense en perspective très lointaine, ainsi que par des photos du Marché de Rungis qu’un Soutine n’aurait pas désavouées. Très personnelle aussi est la vue du Parvis de Notre-Dame, où le sol luisant occupe la moitié inférieure de la photo. Là encore, le travail de Patrick Faigenbaum « tourne autour d’une présence silencieuse ». ■ © PATRICk FAIgEnBAum par Alain SOLARI Orly-Ville, mai 2011. * Jean-François Chevrier, historien et critique d’art. © PATRICk FAIgEnBAum « Patrick Faigenbaum – Photographies – Paris, proche et lointain », au Musée de la Vie romantique, 16 rue Chaptal, 75009 Paris, tél. : 01.55.31.95.63, jusqu’au 12 février, tous les jours (10h-18h), sauf les lundis. www.vie-romantique.paris.fr Rungis, mai 2011. Extrait de la nouvelle BD de Brunor, Le hasard n'écrit pas de messages. 32 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 Vous pouvez recevoir cette BD en envoyant une commande accompagnée de votre chèque à l'ordre de « France Catholique » (13 e par album, + 7 e de frais de port forfaitaires, quelle que soit la quantité demandée). FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 33 théâtrE « EllE était unE fois… annE BaquEt » Conte musical par Pierre François D ans la ligne de ses précédents spectacles, la comédienne-chanteuse Anne Baquet — oui c'est bien l'un des dignes enfants-comédiens du génial violoncelliste-alpiniste Maurice Baquet — chante toujours, et toujours aussi bien. Mais, cette fois-ci, ses chansons illustrent une histoire bien structurée. On n'est pas dans le cadre de transitions réussies entre deux airs. C'est presque le contraire : elle nous raconte la vie d'une petite fille au fur et à mesure qu'elle grandit, nous présente ses parents (l'adolescente boutonneuse ou sa mère en chanteuse russe alcoolique sont irrésistibles), parle de ses amours… Il y a un vrai travail de mime, et efficace du point de vue du comique ! Les costumes sont prévus pour que le minimum de changement dans sa tenue exprime le maximum quant Un spectacle avec autant de fraîcheur que de talent Gare aux gorilles moustachus D.R. « Le grandiloquent moustache poésie club » est un spectacle de slam. Mais pas n'importe lequel. Il en ressort une véritable poésie, sans tabou et au vocabulaire très riche. La mise en scène, sobre, sert elle aussi le texte. Ces lointains descendants des ménestrels et troubadours… sont trois, chacun avec sa faconde, son style et son répertoire personnel, tout en se mettant habilement en valeur les uns les autres. Mais pourquoi « moustache » ? C'est que le club ne comporte pas d'imberbe. Cette exclusive donne au passage l'occasion d'une parodie de l'argument selon lequel les homosexuels sont des personnes comme les autres, manié avec finesse. On note encore la tirade sur Toulon et ses pizzas, après avoir appris « avec tristesse » le fait que Brassens ne peut se joindre au groupe ce soir-là. Ou encore celui sur le thème « J'ai volé » utilisant, évidemment le double sens possible à partir de ce verbe. Il y a beaucoup de jeu muet et de mime dans ce spectacle, c'est plein de vie et le rythme, sans être effréné, est constant. n « Le grandiloquent moustache poésie club », avec Ed Wood, Astien, Mathurin. Mis en scène de Julie Chaize. Du 12 janvier au 3 février tous les jeudis et vendredis (19h30) aux Trois Baudets, 64, bd de Clichy, 75018 Paris, tél. : 01 42 62 33 33. 34 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 D.R. Anne Baquet passe du récital au conte sans abandonner la musique. Cela donne un spectacle très travaillé et bien réussi. à sa nouvelle identité. Car c'est elle qui interprète tous les personnages, hormis un passage durant lequel une voix off se fait entendre. Il y a autant de fraîcheur que de talent ! Spectaculaire est la mise en scène, spécialement pour le premier tableau. Les éclairages renforcent l'ambiance. On est dans un très beau spectacle. Outre son propre talent — indéniable — Anne Baquet a demandé à des « pointures » comme Jean-Claude Cotillard (metteur en scène), Damien Nédonchelle (pianiste) ou Jacques Rouveyrollis (lumières) de lui prêter les leurs. Sans oublier les musiques de Thierry Boulanger, Jérôme Charles, Thierry Escaich, Charles Gounod, Juliette, André Pétroff, Philippe Tasquin, Piotr Tchaïkovsky, Roland Vincent et Reinhardt Wagner. On est subjugué du début jusqu'à la fin, même si au balcon l'acoustique est moins bonne qu'à l'orchestre. On est pris par le spectacle, on sourit régulièrement, à chaque fois qu'une pointe d'humour touche en plein dans le mille. n « Elle était une fois… Anne Baquet », nouvelle création 2011. Avec Anne Baquet (voix) et Damien Nédonchelle (piano). Vendredi et samedi (19h), dimanche (11h30) jusqu'au 17 mars, au théâtre du Ranelagh, 5, rue des Vignes, 75016 Paris, tél. : 01 42 88 64 44, www.theatre-ranelagh.com. TÉLÉVISION Another year DR Le monde de Narnia 3 Fantastique américain (2010) de Michael Apted, avec Georgie Henley (Lucy Pevensie), Skandar Keynes (Edmund Pevensie), Ben Barnes (le roi Caspian), Will Poulter, Tilda Swinton (1h49). Diffusion le vendredi 20 janvier, sur Canal +, à 20h55. La liste de Schindler Pendant la guerre, l’industriel Oskar Schindler est un intrigant sans scrupules. Malgré sa longueur, ce film spectaculaire et émouvant met en scène un personnage authentique, d’autant plus impressionnant, que c’est, au départ, un homme déplaisant et intéressé. En choisissant le noir et blanc, Steven Spielberg a laissé éclater son talent de cinéaste, avec une mise en scène à la fois spectaculaire et intimiste, dans laquelle son inventivité est constante. ] La belle figure du comptable juif et l’extraordinaire prise de conscience de Schindler sont à mettre à l’actif d’un film qui n’évite pas les scènes atroces ou suggestives. Drame américain en NB (1993) de Steven Spielberg, avec Liam Neeson (Oskar Schindler), Ben Kingsley (Itzhak Stern), Ralph Fiennes (Amon Goeth), Caroline Goodall, Embeth Davidzt (3h10). Diffusion le jeudi 19 janvier, sur France 3, à 20h35. Ce grand film plein de finesse met en scène un couple de sexagénaires très accueillant. L a simplicité est, souvent, la marque de fabrique des très grands films, car elle implique une construction rigoureuse. Dans leur jolie maison londonienne, Tom et Gerri (ce sont leurs vrais noms !), forment un couple harmonieux et heureux qui aime recevoir ses amis et son fils. Il y a là Mary, la collègue de travail de Gerri, toujours un peu paumée et seule, Ken, un ami d’enfance de Tom, Joe, leur grand fils d’une trentaine d’années qu’ils aimeraient bien voir marié, etc. Au fil des quatre saisons (Tom et Gerry aiment à jardiner), Mike Leigh nous fait partager la vie quotidienne de ce couple et de leurs amis. Avec des dialogues d’une grande justesse de ton et une bande de comédiens sensation- nels, le cinéaste parle de la vie quotidienne avec une grande simplicité, mêlant rire et émotion. Cette chronique douce-amère met en scène des personnages qui se débattent avec les vicissitudes de leurs existences, et le film passe ainsi de la tendresse à la chaleur de l’amitié, puis, sans transition, à la cruauté. C’est toute la palette des sentiments humains qui apparaît sur les traits des différents personnages, et le cinéaste décrit une tranche de vie avec justesse et sensibilité. Magnifique ! ( Sans jamais juger quiconque, le réalisateur montre chacun dans son humanité ] Il y a beaucoup de chaleur hu– maine et d’attention aux autres chez ce couple, toujours prêt à écouter et à compatir aux malheurs des autres. Sans jamais juger quiconque, le réalisateur, dont le regard est toujours plein de tendresse, montre chacun dans son humanité, avec ses beaux et ses mauvais côtés. ■ Another year. Comédie dramatique britannique (2010) de Mike Leith, avec Jim Broadbent (Tom), Ruth Sheen (Gerri), Lesley Manville (Mary), Oliver Maltman (Joe), Peter Wight (Ken), David Bradley (Ronnie), Karina Fernandez (Katie) (2h05). Diffusion le mardi 17 janvier, sur Canal +, à 20h55. Aventures de médecine «Un visage, une vie» Un accident (ou une maladie) peut détruire un visage. En 2005, pour la première fois au monde, des équipes médicales françaises ont réussi la première greffe partielle d’un visage sur une femme. ] C’est cette aventure de médecine extraordinaire que nous raconte Michel Cymes, avec son humour et son grand sens de la pédagogie. Pour cela, il remonte jusqu’à la préhistoire, où la découverte d’un crâne de jeune fille permet d’affirmer que nos lointains ancêtres savaient fabriquer des prothèses et faire des trépanations. Quant au Moyen Âge, les chirurgiens, qui étaient des barbiers (ou des «barbières» !) anesthésiaient leurs patients avec de l’opium et pratiquaient des opérations du nez. En même temps, on suit toutes les étapes de la reconstruction d’un nez, coupé à la suite d’un cancer. Malgré quelques images impressionnantes, ce magazine est passionnant. Pulsations - TFV - CNC Pendant que Londres est sous le Blitz, Lucy et Edmund habitent chez un oncle. Là, ils doivent supporter la présence de leur cousin Eustace, aussi odieux que prétentieux. ] Les images sont magnifiques, tout comme les effets spéciaux, et elles servent une histoire mouvementée et pleine de rebondissements. Le personnage insupportable d’Eustace est très amusant et volerait presque la vedette à ses deux jeunes cousins. Mais il y a quelques longueurs, et l’on regrette que le scénario ne soit pas plus explicite sur bien des questions. ] On retrouve, dans ces aventures, l’inspiration chrétienne de C. S. Lewis, avec le courage, la solidarité, le dépassement de soi et la résistance à la tentation. Mais certains monstres risquent d’effrayer les tout-petits. par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ Magazine français (2011) présenté par Michel Cymes, mise en scène par Bernard Faroux, avec le professeur Laurent Lantieri (1h30). Diffusion le lundi 16 janvier, sur France 3, à 20h35. FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 35 tÉLÉviSion TF1 20.50 Les enfants de la télé. Dimanche 15 janvier Lundi 16 janvier Mardi 17 janvier TF1 TF1 TF1 20.50 L’œil du mal GA. Thriller 20.50 Une famille formidable «Vive la crise !» GA. Téléfilm avec DR FTV - Jacques Morell Divertissement présenté par Artur, (2008) de D. J. Caruso, avec Shia avec José Garcia, Bruno Solo, Léa LaBeouf, Michelle Monaghan Anny Duperey, Bernard Le Coq, Drucker, Richard Anconina, Vincent (1h53) 2. __] Original et bien Béatrice Agenin. __] SympaElbaz, Gilbert Melki, Enrico Macias, mené, mais assez angoissant. thique et amusant, mais outrancier Aure Atika, Michèle Bernier, 23.00 Banlieue 13 GA. Aventures et banalisant l’homosexualité. Antoine de Caunes. (2004) de P. Morel (1h21) 3. 22.45 Esprits criminels. Série 3. 23.20 Les experts, Miami 3. __] De belles cascades, mais un 01.05 Au Field de la nuit, avec Éric langage obscène. Lemasson, B. Kernel, Régis Jauffret, France 2 Guy Bedos et Pierre Richard, 20.35 Les stars du rire F. Beigbeder, Gaspard Proust. Émissions religieuses : s’amusent. Divertissement France 2 de P. Sébastien, avec Anthony 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses bouddhistes», «Islam», «Judaïca», «Chrétiens orientaux», 20.35 Castle : «Mort d’une Kavanagh, Stéphane Rous«Présence protestante» - 10h30 Le jour du Seigneur. miss», «Le troisième homme», seau, J.-L. Lemoine, Cauet, Magazine avec Albert Jacquard (et à 11h30) Raphaël Mezrahi, Patrick «Duel à l’ancienne» GA. Série Sébastien, Anne Roumanoff, 10h45 Messe en direct d’Ixelles (Belgique). avec Nathan Fillion, Stana Liane Foly, etc. Katic. __ Bien ficelé. France 2 22.55 On n’est pas couché. 22.50 Mots croisés. Magazine 20.35 Public enemies GA. Policier Magazine de Laurent Ruquier. présenté par Yves Calvi. (2009) de M. Mann, avec Johnny 00.30 La petite renarde rusée. France 3 Depp, Christian Bale, Marion Opéra de Leos Janacek, avec Elena Cotillard (2h15) 3. __] Brillant, Tsallagova, Jukka Rasilainen. mais sans émotion et désespéré. France 3 22.55 Non élucidé «Les meurtres 20.35 Aventures de médecine mystérieux de Perpignan». «Un visage, une vie» GA. Magazine France 3 présenté par Michel Cymes. (voir 20.35 Inspecteur Barnaby «Hors notre analyse page 35) circuit» GA. Série avec Neil Dud20.35 Climats «Les orages de la 22.40 Ces Français qui ont choisi geon, Jason Hughes 2. __ Le passion» GA. Téléfilm d’après Hitler. Documentaire. héros change, mais l’humour est André Maurois, avec Yannick Arte toujours là. Une scène sensuelle. Renier, Raphaëlle Agogué, Ludmila 22.40 Inspecteur Barnaby «Danse Mikaël, Macha Méril. (voir notre avec la mort» GA. Série avec John analyse ci-contre) Nettles, Jason Hughes 2. __] 22.20 La passion selon Didier Ø. Pittoresque, mais lent. Téléfilm avec Clémentine Célarié, 00.15 Les héros du dimanche. Daniel Russo (1h30). __]] Drame en NB et VO (1953) de L’histoire est émouvante, bien Mario Camerini, avec Raf Vallone interprétée et met en scène un 20.35 La dame de Shanghai GA. (1h35). prêtre attentif aux autres. Très Drame en NB (1947) de et avec opposée à la position de l’Église en Arte Orson Welles, et avec Rita matière de mariage des prêtres 20.45 Le parrain 2 A. Drame Hayworth (1h23). ___ Un film (allant jusqu’à dire que Rome est (1974) de F. Ford Coppola, avec Al baroque et somptueux, à l’interopposé à Dieu et à l’amour !), cette Pacino, Robert Duvall (3h12). prétation magistrale. œuvre met en scène un supérieur ___] Une fresque magistrale 22.05 Assurance sur la mort GA. très laxiste en la matière. À éviter ! et des comédiens exceptionnels. Policier (1944) de Billy Wilder 00.30 Appassionata «Une journée Mais que de violences ! avec Fred MacMurray, Barbara avec… Laurent Naouri». 00.05 Une histoire de la Mafia Stanwyck (1h47). ___] Ce (2/2) GA. __] Intéressant, malArte somptueux film noir met en scène gré une critique pénible de l’Église. 20.45 L’aventure humaine des personnages très amoraux. «Grande histoire des océans» J. M6 M6 Documentaire (2h36). __] Si la 20.50 Zone interdite «Ils construi20.50 L’amour est dans le pré. théorie de l’évolution est au cœur sent la maison de leur rêve pour Magazine. de ce film, il est précisé qu’il y a changer de vie». Magazine. 22.30 L’amour vache GA. Téléfilm autant de théories que de scienti22.45 Enquête exclusive «Nouavec Delphine Chanéac, Thierry fiques. C’est passionnant et veau look, nouveaux dangers : Le Neuvic (1h30). __] Amusant, superbe, mais mal doublé et un peu retour des extrémistes en Europe». mais prévisible et un peu sensuel. pompeux. Canal + Canal + 23.25 Tracks. 21.00 Football «Marseille/Lille». 20.55 Camelot (3 et 4/10) A/Ø. M6 Série avec J. Campbell Bower 2. KTO 20.50 NCIS . Série avec C. O’Don_]] Décevant et complaisant. 20.40 La foi prise au mot «Diable nell 2. KTO et démons», avec le père Maxime Canal + d’Arbaumont et le père Laurent 20.40 Goulag, la mémoire enfer21.00 Football «Multiplex». Sentis. mée. Documentaire. KTO 21.45 Le paysan de Dieu. 21.45 Un cœur qui écoute 20.40 VIP «Amiral Olivier Lajous». 22.40 Les mardis des Bernardins «Suzanne Giuseppi-Testut». 21.40 Concert «La folle journée de «Le sport, vecteur de violence ou de 22.25 Hors-les-murs «Pauline JariNantes 2009 : Concert de clôture». cohésion sociale ?». cot et le renouveau missionnaire». 36 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 20.50 Les experts, Manhattan : «Business familial», «Après la bataille», «Le dernier festin». Série avec Gary Sinise 2. 23.20 Pascal, le grand frère. Magazine. France 2 20.35 Le cinquième élément GA. Science-fiction (1997) de Luc Besson, avec Bruce Willis, Milla Jovovich (2h). __] C’est bien fait et très spectaculaire. Mais le côté «être suprême» est gênant. 22.50 Infrarouge : «Jeux criminels 3», «Mes parents, leur divorce et moi». Documentaires. France 3 DR Samedi 14 janvier 20.35 Famille d’accueil : «Ying et Yang», «Nage libre» GA. Série avec Virginie Lemoine, Christian Charmetant, Samantha Rénier. __ Cette nouvelle saison est réussie, avec des personnages sympathiques et une héroïne très pédagogique. On y voit même des Chinois critiquer le laxisme des Occidentaux en matière d’éducation. 23.00 Ce soir (ou jamais !). Magazine présenté par Frédéric Taddéï. Arte L’euro, une monnaie en sursis ? 20.40 L’effet domino «L’euro sur le fil». Documentaire. 22.15 Débat. 22.45 Le dessous des cartes «Conflits 2030 (2) : Les lieux». 23.00 1954-1964 : Les bombes H de la guerre froide J. __ Ce documentaire, assez technique, est passionnant. On y voit les seules images filmées de l’explosion de la bombe d’Hiroshima. M6 20.50 Cauchemar en cuisine. Magazine avec Philippe Etchebest. 22.05 Le chef en Bretagne. Magazine présenté par Cyril Lignac. Canal + 20.55 Another year J. Comédie dramatique (2010) de Mike Leigh, avec Jim Broadbent, Ruth Sheen, Lesley Manville, Oliver Maltman, Peter Wight, David Bradley (2h05). (voir notre analyse page 35) KTO 20.40 Les Mardis des Bernardins «L’art s’enseigne-t-il ?». 21.45 Caravage, une vie en clairobscur (1/2) «Rome». 22.25 VIP «Amiral Olivier Lajous». tÉLÉviSion Mercredi 18 janvier Jeudi 19 janvier vendredi 20 janvier TF1 20.50 Grey’s anatomy : «Ques- 20.50 Les 100 plus grands… russes», «Mort d’un ange», «Soleil trompeur» GA. Série avec Serena Rinaldi, Marc Grosy, Thomas Cerisola 2. _ Une série décevante, avec des retours en arrière inutile et beaucoup d’invraisemblances. 23.25 New York, unité spéciale. Série avec Christopher Meloni 3. France 2 20.35 Envoyé spécial : «Un rabais, sinon rien», «Haïti, tribunal en sursis». Magazine présenté par Guilaine Chenu et Françoise Joly. 22.05 Complément d’enquête «Vieilles canailles». Magazine présenté par Benoît Duquesne. 23.10 Avant-premières présenté par Élisabeth Tchoungui. France 3 «Drôles et sexy». Divertissement présenté par Christophe Dechavanne et Sandrine Quétier. 23.20 C’est quoi, l’amour ? Ma– gazine présenté par C. Rousseau. France 2 DR DR tions-réponses», «La pression monte», «Garde de nuit» GA. Série avec Ellen Pompeo, Patrick Dempsey, Sandra Oh 2. __] Il y a des cas médicaux intéressants dans ces épisodes prenants, mais qui banalisent l’homosexualité. 23.15 Nikita. Série 3. France 2 20.35 Nos retrouvailles GA. Téléfilm avec Fanny Ardant, Charles Berling, Laurent Grévill, Jean-Pierre Marielle... _] On peut être sous le charme de la belle Fanny Ardant ou trouver son interprétation très artificielle, dans cette œuvre peu palpitante et pessimiste. 22.10 Secrets de famille. Magazine présenté par V. Guilhaume. France 3 20.35 Des racines et des ailes «Passion patrimoine : Un voyage en France de la Camargue à la Bretagne» J. Magazine présenté par Louis Lafarge. __ Un superbe voyage. 23.05 L’ombre d’un doute «Napoléon : L’énigme du tombeau». Arte 20.35 Louise-Michel GA. Comédie (2008) de Gustave Kervern et Benoît Delépine, avec Yolande Moreau (1h31). _ L’idée de départ est amusante, mais le rire est rarement au rendez-vous. 22.10 Coming home «75e anniversaire de l’Orchestre Philharmonique d’Israël». 23.10 La boîte de Pandore J. Drame (2008) de Yesim Ustaoglu, avec Tsilla Chelton, Derya Alabora (1h49). __] Dommage que le rythme soit lent dans cette œuvre poignante sur la vieillesse. M6 20.50 Maison à vendre. Magazine présenté par Stéphane Plazza. Canal + 20.55 Paul GA. Comédie (2010) de Greg Mottola, avec Simon Pegg, Nick Frost (1h40) 2. __] Drôle et bourré de clins d’œil à la science-fiction, mais très grossier. KTO 20.40 Terra sancta, gardiens des sources du salut (3). 21.50 Églises du monde. 22.15 La foi prise au mot «Diable et démons». 20.35 La liste de Schindler GA. RaDioS TF1 20.50 Interpol : «Les poupées FTV - Bernard Barbereau TF1 Drame en NB (1993) de Steven Spielberg, avec Liam Neeson, Ben Kingsley, Ralph Fiennes, Caroline Goodall, Embeth Davidtz (3h10) 2. (voir notre analyse page 35) Arte 20.35 Les Tudors (3 et 4/8) A. Série avec Jonathan Rhys Meyers, Henry Cavill, Sarah Bolger 3. ___] C’est très brillant, mais avec une scène très suggestive et une autre de torture dans le premier épisode. 22.15 Le dépistage du cancer en question. Documentaire. 23.10 Les gars et les filles «Les lovers». M6 20.50 Criminal minds : «Le complexe de Dieu», «Ne pas faire de promesse», «Dévotion». Série avec Forest Whitaker, Matt Ryan 3. 23.15 Les nouveaux visages de la prostitution (2/3) 3. Canal + 20.55 Terra Nova (1, 2 et 3/13) GA. Série avec Jason O’Mara, Shelley Conn. __] Cette série de science-fiction, produite par Spielberg, plonge les héros 85 millions d’années avant J.-C. C’est prenant, mais un peu lent à démarrer. KTO 20.40 Face aux chrétiens. Forum politique des médias chrétiens. 21.45 À la source. 22.25 Concert «La folle journée de Nantes 2009. Concert de clôture : Schütz - Buxtehude - Bach». 20.35 Nicolas Le Floch «L’affaire de la rue des Francs-Bourgeois» GA. Téléfilm avec Jérôme Robart, Mathias Mlekus, Didier Sandre, Sarah Le Picard (1h35) 2. __ C’est superbe, avec de beaux décors et costumes, des dialogues élégants et beaucoup d’humour. 22.25 Flashpoint (5 et 6/13) GA. Série avec Hugh Dillon 2. __] Prenant, mais affreux. 23.55 Taratata. Divertissement de Nagui, avec Thomas Dutronc. France 3 20.35 Thalassa. Divertissement présenté par Georges Pernoud, Laurent Bignolas et Sabine Quindou, en direct du Croisic. 23.30 Les grands du rire. Divertissement de Yves Lecoq, avec Liane Foly, Roland Magdane, Nicole Croisille, François Morel, etc. Arte 20.35 Beyrouth hôtel A/Ø. Téléfilm en VO avec Charles Berling, D. Hamzé (1h34). _]] Peu palpitant et avec des scènes érotiques. 22.10 La deuxième femme A. Téléfilm avec Monica Bleibtreu, Matthias Brandt, Maria Popistasu, Sven Pippig (1h28). __] Cette histoire émouvante et bien filmée analyse les liens familiaux avec justesse. Une scène triviale. M6 20.50 NCIS : «Opération “Chant d’oiseau”», «Le jugement dernier», «Beauté volée». Série avec Mark Harmon, Michael Weatherly 2. Canal + 20.55 Le monde de Narnia, chapitre 3 «L’odyssée du passeur d’aurore» J. Fantastique (2010) de M. Apted, avec Georgie Henley, Skandar Keynes (1h49). (voir notre analyse page 35) KTO 20.40 Sel & Lumière «Mgr Gérald Cyprien Lacroix». 21.45 La vie des diocèses «Mgr A. Marceau - Diocèse de Perpignan». 22.25 Goulag, la mémoire enfermée. Documentaire. Radio Notre-Dame Samedi 14 janvier 6h54 et 8h50 et dimanche 15 janvier 9h et 11h56 : « Le billet de Tugdual Derville ». Lundi 16 au jeudi 19 janvier 7h03 et 8h15 : Écoutez la chronique de Gérard Leclerc. Samedi 14 janvier 7h30 à quoi ça sert l’église ?, présenté par Sylvain Sismondi «Les forces et les faiblesses du témoignage dans la transmission de la foi», avec Laurent Gay. Dimanche 15 janvier 21h Un prêtre vous répond, avec le Père Delort Laval. Mardi 17 janvier 22h écoute dans la nuit, présenté par Chantal Bally «Vrais et faux visages du Christ», avec le Père Stan Rougier (éducateur, écrivain, conférencier). Mercredi 18 janvier 14h30 à quoi ça sert l’église ?, présenté par Sylvain Sismondi «Tout sur le Notre-Père», avec l’abbé Simon Chouanard. (Diffusion samedi 21 janvier à 7h30). 22h écoute dans la nuit «Tous nous serons transformés par la victoire de Notre Seigneur JésusChrist» (1 Cor15), (thème de la semaine de l’unité des chrétiens) , avec le Pasteur Philippe Auzenet (ministère itinérant auprès des personnes en souffrance.) France Culture Dimanche 15 janvier 10h Messe. «2e Dimanche ordinaire», depuis la basilique de Saint Denis, 1 place de la Légion d’Honneur, 93200 Saint-Denis. Prédicateur : Mgr Pascal Delannoy. Marie BIZIEN sur France 3 Samedi 14 janvier à 20h35 Climats GA En 1934, Philippe, un fils de famille, est tombé amoureux d’une jeune inconnue, qu’il décide d’épouser, au grand dam de ses parents. __ Cette adaptation d’André Maurois est assez élégante et fait revivre l’époque de l’avant-guerre. C’est aussi la description de la montée en puissance du drame de la jalousie. _] Les mœurs sont assez libres dans cette histoire, mais, s’il est fait allusion à un avortement, un personnage préconise la méthode Ogino pour avoir des enfants. T : Toutpublic Repères J : Adolescents GA: Grandsadolescents A : Adultes Ø : Œuvre(ouscène)nocive _: Elémentpositif ]: Elémentnégatif FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 37 BLOC-NOTES Paris ✔ L'Université de la Vie-Alliance VITA, BP 10267, 75424 Paris Cedex 9, donne un cycle de 5 soirées de formation à la bioéthique, 6 rue Albert de Lapparent 75007 Paris, les lundis 16, 23, 30 janvier, 6 et 13 février 2012 (20h30-22h30), pour adultes et étudiants, désireux d'approfondir les questions d'accueil de la vie, de bioéthique et de fin de vie, dans une approche qui respecte la vie, avec le Docteur Xavier Mirabel, Tugdual Derville, Caroline Roux, Ségolène du Closel, Henri de Soos. Rens./inscription obligatoire : contact@ universitedelavie.fr, ✆ 01.45.23. 08.29, www.alliancevita.org www.universitedelavie.fr ✔ À la paroisse Saint-Pierre-duGros-Caillou, 75007 Paris, le 6e colloque, ouvert à tous, sur l’actualité de la doctrine Cadeau sociale de l’Église, a lieu le 11 février, sur le thème «Crise économique, crise politique, crise morale ?», organisé par la Fondation de Service Politique, et l'Association des Économistes Catholiques. Avec Francis Jubert (président de l’Association pour la Fondation de Service Politique), Mgr Éric de MoulinsBeaufort (évêque auxiliaire de Paris), Jean-Yves Naudet (Président de l’Association des économistes catholiques) , Damien Le Guay (philosophe, maître de conférences à HEC)... Entrée libre, participa- tion aux frais demandée. Rens. : [email protected] http://www.libertepolitique.com http://aecfrance.new.fr ✔ Le Mouvement Résurrection vous propose, une fois par mois, de participer à sa soirée spirituelle, au Bon Conseil, 6 rue Albert de Lapparent, 75007 Paris : (19h30) buffet, (20h15) enseignement, (21h15) adoration du Saint-Sacrement. Les prochaines dates et thèmes : 16 janvier «Les saintes Écritures», ✂ 13 février «La Tradition», 19 mars «Présenter la vérité révélée», 30 avril «L'assimilation de la Révélation» et 14 mai «L'apocalypse». Rens. : ✆ 0 6 . 6 2 . 6 4 . 5 2 . 9 4 . w w w. mouvement-resurrection.org ✔ Colloque avec le Mouvement Résurrection le 25 janvier (19h21h), à l’Espace Bernanos, 4 rue du Havre, 75009 Paris « L'appel des chrétiens de Terre Sainte », avec Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo (Vicaire patriarcal pour Israël, évêque latin de Nazareth) , Mgr Philippe Brizard (Prélat de Sa Sainteté, ancien Directeur de l’Œuvre d’Orient), le Père Michel Gitton (animateur de pèlerinages, recteur de la Collégiale St-Quiriace à Provins...). Rens. : [email protected] ou ✆ 01.60.58.46.50. www. mouvement-resurrection.org ✔ Les poètes honorent Laurent Terzieff, par un hommage qui se tiendra le 28 janvier (16h), en l'église Saint-Germain-des-Prés, 3 pl. Saint-Germain-des-Prés, 75006 Paris, sous le parrainage de Jean-Pierre Siméon (Président du Printemps des Poètes) . Une vingtaine de poètes français ou étrangers, parmi lesquels Charles Juliet, Jean-Pierre Siméon, Charles Dobzynski, Lionel Ray, Philippe Delaveau... ont chacun écrit un poème en souvenir de l’acteur et de l’ami. Les poèmes seront lus sur scène par Michael Lonsdale. Ponctuation musicale chantée (courtes compositions et improvisations) par Paula Mesuret. Entrée libre. Rens. : [email protected] ✔ Le Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, 75005 Paris, organise une journée d’étude, le 28 janvier (9h-18h), "Santé, Éthique et Foi" sur le thème «Quelle espérance dans la souffrance ?». La maladie et la souffrance dans ses formes multiples mettent à l’épreuve les convictions sur le sens de la vie. Avec l’espérance, ceux qui souffrent semblent trouver un apaisement, parfois même une joie intime qui leur donne de tenir envers FRANCE Catholique HEBDOMADAIRE 76 € pour un an (au lieu de 110 €) Avec un premier abonnement, en cadeau, Abonnez-vous ! le CD audio de la bande originale du film composée par Gérard Salesses « Je m'appelle Bernadette » Offrez un (Éditions Jade) [Le CD peut être commandé seul, par courrier, au prix de 15 € franco, abonnement ! chèque à l’ordre de France Catholique, 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis Robinson.] À retourner, à "France Catholique", 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson ❒ Je souscris un premier abonnement à FRANCE CATHOLIQUE : 1 an = 76 € (au lieu de 110) (*)(**) ❒ Je reçois (avec un premier abonnement uniquement), en cadeau le CD « Je m'appelle Bernadette ». ❒ J'abonne un ami, un prêtre, une communauté… 1 an = 76 € et je reçois le cadeau(**), qui m'est envoyé(****) Adresse où "France Catholique" doit être envoyé : ❒ Mme ❒ Mlle ❒ M. ❒ Père ❒ Sœur NOM/prénom : ........................................................................................... 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(****) Le préciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement. et contre tout... Avec Emmanuel Falque (doyen de la faculté de phi- losophie, Institut Catholique de Paris), Hombeline Grimault (infirmière, Hôpital Saint-Joseph à Paris), Philippe Le Bourgeois (médecin, Hôpital Saint-Joseph) , Père JeanChristophe Vinot (aumônier, Hôpital Georges Pompidou), Mgr Renauld de Dinechin (évêque auxiliaire de Paris) . Entrée 25 €. Rens. : ✆ 01.53.10.74.44. ✔ «Construire ou déconstruire l'Humanité», "L'éducation face aux nouvelles idéologies" est le titre du 12 e Congrès, organisé par Communion des Éducateurs Chrétiens (8, av. César Caire, 75008 Paris), en collaboration avec l’Enseignement catholique de Paris, qui se déroulera les 28 et 29 janvier, au Collège Fénelon Sainte-Marie, 47, rue de Naples, 75008 Paris. Avec des conférences «La théorie du Genre, lecture critique», par Thibaud Collin (philosophe), «L’école et la personne», par Evelyne Martini (inspectrice d’académie) , «L’échec de l’athéisme. La légitimité de l’homme», par Rémi Brague (philosophe) , «Quelle réponse chrétienne aux nouvelles idéologies ?», par Jean-Noël Dumont (philosophe) ; des témoignages «L’accueil de la vie sans condition», par Marie-Noëlle Couderc (directrice de Tom Pouce [centre d’accueil de mères en difficulté]) ; un récital spirituel «Le chant du feu», poésie et chant sacré par Éric de Rus, Marie Golhen et ses filles. Part./frais : adulte 35 €, étudiant 15 €, couple 50 €. Rens. : 06.63.79.15.16. http://communioneduc.free.fr Bouches-du-Rhône ✔ La Pastorale familiale du diocèse de Marseille organise, une veillée de prière au cours de laquelle Alex et Maud Lauriot Prévost (fondateur du site "l'Évangile pour le couple") témoigneront sur «Jésus qui vient sauver le couple et la famille», le 17 janvier (20h30) au Centre le Mistral, 11 impasse Camille Flammarion, 13001 Marseille. Entrée 5 €. Rens. : Sylvie Davieau, ✆ 06.99.49.23.87. Pèlerinage ✔ Le Foyer de Charité NotreDame de Lacépède, 47450 Colayrac-Saint-Cirq, ✆ 05.53.66. 86.05, fax 05.53.66.10.02, organise, du 1 er au 12 mai 2012, avec le Père Dominique Bostyn, un pèlerinage-retraite en Terre Sainte : Sinaï, en Égypte et Israël. Pour passer un communiqué, contactez : [email protected] fax 01.46.30.04.64 ou inscrivez-le sur : www.france-catholique.fr SERVICE ABONNEMENTS Pour les abonnements par chèque, virement ou prélèvement, pour un changement d'adresse ou pour toute autre question relative à votre abonnement en cours, il vous faut joindre : Téléphone : 01.40.94.22.22 [lundi au jeudi 9h-13h et 14h-18h et vendredi 9h-13h et 14h-17h] Fax : 01.40.94.22.32 - courriel : [email protected] En revanche, pour un abonnement par carte bleue, le téléphone est : 01.46.30.37.38. ABONNEMENTS À FRANCE CATHOLIQUE France, 6 mois : 58 €/ 1 an (47 numéros) : 110 € / Étranger, 1 an : 122 €. Abonnement soutien : 250 €. Pour la Belgique, virements à l'ordre de E. Kerkhove, chaussée de Dottignies 50 7730 Estaimpuis, tél. 056. 330585, compte bancaire : 275.0512. 029.11. 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Communiqué dans le bloc-notes, forfait : 20 € ➥ Femme de plus de 50 ans, recherche un emploi commercial, urgent, secteur Nanterre (Hauts-deSeine), tél. : 07.77.07.18.25. ➥ Sports d'hiver en Suisse : Valais, 1100-2300 mètres, location appartement duplex, près des pistes, 4 pièces, 8 personnes, 85 m² , 3 sanitaires, lave-vaisselle, garage, libre février, 800-900 €. Contact : tél. 06.78.67.92.68, et [email protected] ➥ Alpes, gîte à louer, 2 à 7 personnes, 1000 mètres d'altitude, dans un village, "climat" chrétien, vue cîmes, parc clos, cadre magnifique, prix modéré, paix, accès handicapés, tél. : 04.76.08.61.00. France Catholique Tous les points de ventes sur la France sont sur : trouverlapresse.com FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaire N° Commission Paritaire de la Presse : 1016 C 85771 valable jusqu'au 31 octobre 2016 CNIL : 6778405 60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson Téléphone : 09 75 69 14 92 - 01 46 30 37 38 - Fax : 01 46 30 04 64 Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 X édité par la Société de Presse France Catholique, s.a. au capital de 984.928 euros. - 41838214900015 R.C.S. Nanterre - APE 5814Z Président : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (✆ 06. 77.90.36.20) - Éditorialiste : Gérard Leclerc - Rédaction : Tugdual Derville - Grégoire Coustenoble - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven. Imprimé par IPPAC-Imprimerie de Champagne, ZI les Franchises, 52200 Langres Les documents envoyés spontanément ne sont pas retournés. 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Nom et adresse (si différents de ceux inscrits sur le chèque) : ................................................................................................................ ................................................................................................................................................................................................................. ................................................................................................................................................................................................................. ................................................................................................................................................................................................................. nnn exemplaire(s) = nnnnn e Brunor : B.D. « LE MYSTèRE DU SOLEIL FROID » (3 édition !) 13,00 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e Brunor : B.D. « UN OS DANS ÉVOLUTION » 13,00 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e Brunor : B.D. « LE HASARD N’éCRIT PAS DE MESSAGES » 13,00 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e Brunor : « LE MONT ST-MICHEL SAUVÉ DES SABLES » 13,50 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e tugdual Derville : « ANIMAUX DANS L’ÉVANGILE » 19,00 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e gérard leclerc : « aBéCéDaire Du teMps présent » 20,00 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e gérard leclerc : « ROME ET LES LEFEBVRISTES » 9,90 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e Jean de Fabrègues : « JEAN-MARIE VIANNEY » 14,90 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e M.-o. Mergnac : « CoMMunions d’hier et de toujours » 18,00 e x nnn exemplaire(s) = nnnnn e + forfait frais de port de 8 e jusqu’à 26 e de commande (offerts à partir de 26,50 e de commande) = nnnnn e total (chèque joint à l’ordre de France Catholique), soit : nnnnnn e Hervé Marie Catta : « la nouvelle évangélisation » 22,00 e x e ne pas Mélanger : 1 chèque pour le réabonnement ; 1 autre chèque pour les livres .