88e année
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Hebdomadaire
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janvier
2012
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france-catholique.fr
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FRANCE
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33
FRANCEFRANCE
Catholique
ISSN 0015-9506
50 questions sur
lamour et la vie
Offert avec ce numéro :
un outil d’évangélisation
en 19 langues !
BRÈVES
FRANCE
tRANSpoRtS:  Annoncée  le 
27 décembre, une hausse de 
3,2%  des  tarifs  à  partir  de 
janvier 2012  concerne  les 
TGV,  les  trains  interrégio-
naux et les trains de nuit. Les 
prix  des  transports  publics 
en  Île-de-France  ont  aug-
menté en moyenne de 1,5% 
au 1er janvier.
ClimAt:  Météo  France  a 
annoncé le 27 décembre que 
la  température  moyenne  a 
été  supérieure  de  1,5  degré 
à la normale en 2011, année 
la plus chaude depuis 1900. 
Savoie  et  Haute-Savoie  ont 
été  placées  en  vigilance 
orange  le  31  décembre  en 
raison d’un risque très élevé 
d’avalanches.
VoilE:  Le  navigateur  Loïck 
Peyron  et  son  équipage  ont 
mis 45 jours 13h et 42 min. 
pour  boucler  leur  tour  du 
monde sans escale, nouveau 
record du monde battu le 6 
janvier.
CiRCulAtioN:  De  nouvelles 
sanctions  sont  applicables 
dès  ce  début  d’année ;  les 
avertisseurs  de  radars  sont 
interdits  et  le  téléphone  au 
volant plus sévèrement puni. 
Le  nombre  de  tués  sur  les 
routes  est  passé  de  3 992 
en  2010  à  3 970  en  2011. 
Les radars ont rapporté 630 
millions d’euros.
moNdE
ÉCoNomiE:Le  Brésil  est 
devenu  en  2011  la  6e  puis-
sance économique du monde 
devant le  Royaume-Uni ;  les 
États-Unis  conservent  la 
première  place  devant  la 
Chine, le Japon, l’Allemagne 
et la France.
La directrice du FMI, Christine 
Lagarde,  a  pressé  les  diri-
geants  européens  d’accélé-
rer les réformes décidées au 
sommet  de  Bruxelles  du  9 
décembre et de modifier les 
traités pour renforcer l’inté-
gration budgétaire.
EuRo:  La  monnaie  unique 
a baissé au cours de la der-
nière  semaine  de  l’année 
pour  atteindre  au  plus  bas 
1,28  dollar ;  elle  est  pas-
sée  le  30  décembre  sous  la 
barre  des  100  yens  pour  la 
première fois depuis 10 ans. 
En fait, il s’agit moins d’une 
chute  que  du  retour  à  un 
cours  plus  réaliste  puisque 
la  valeur  de  référence  fixée 
en 1998 était de 1, 165 dol-
lar ; un cours proche de 1,15 
dollar en 2012 ne serait pas 
irréaliste. Affecté par la crise 
de l’euro, le CAC 40 a perdu 
17 % en 2011.
iRAN:  L’Iran  a  menacé  le 
27  décembre  de  fermer  le 
détroit  d’Ormuz  au  trafic 
pétrolier  en  cas  de  sanc-
tions contre ses exportations 
pétrolières.
La  France  a  demandé  le 
27  décembre  aux  autori-
tés  iraniennes  de  renoncer 
à  l’exécution  d’une  femme 
condamnée  à  mort  pour 
adultère.
ChiNE:  Des  milliers  d’em-
ployés  chinois  d’un  groupe 
sud-coréen  se  sont  mis  en 
grève  le  26  décembre  dans 
l’est  de  la  Chine ;  depuis 
quelques semaines, plusieurs 
mouvements  de  méconten-
tement  des  travailleurs  ont 
été  signalés  à  propos  des 
salaires et des conditions de 
travail.
La  Chine  a  dévoilé  le  30 
dé cembre  son  programme 
spatial  pour  les  cinq  pro-
chaines  années,  prévoyant 
notamment  l’envoi  d’un 
Chinois sur la Lune.
La  Chine  a  annoncé  le  31 
décembre  un  premier  décès 
dû à la grippe A (H1N1).
tuRquiE  :  35  villageois 
kurdes  ont  été  tués  le  29 
décembre au cours d’un raid 
de  l’aviation  turque  près  de 
la  frontière  irakienne.  Ils 
avaient  été  confondus  avec 
des militants du PKK.
AFghANiStAN: Deux légion-
naires  français  du  2e  régi-
ment étranger de Génie ont 
été tués le 29 décembre par 
un  soldat  de  l’Armée  natio-
nale afghane. Le ministre de 
la  Défense,  Gérard  Longuet, 
s’est rendu le 31 décembre à 
Kaboul pour visiter les forces 
françaises.
RuSSiE:  Après  l’incendie 
d’un  sous-marin  nucléaire, 
le  niveau  de  radioactivité 
sur  le  lieu  de  l’accident  ne 
présenterait  pas  de  menace 
pour  la  population,  d’après 
un  communiqué  du  minis-
tère des situations d’urgence 
daté du 30 décembre.
JApoN:  Un  puissant  séisme 
de magnitude 7 a été ressen-
ti le 1erjanvier dans la région 
de Tokyo sans déclencher de 
tsunami.
ÉgyptE:  Le  procureur  a 
re quis  le  5  janvier  la  peine 
de mort pour l’ancien prési-
dent Moubarak accusé d’être 
responsable  du  meurtre  de 
manifestants  lors  de  la 
révolte contre son régime.
hoNgRiE:  Des  dizaines
de  milliers  de  personnes 
ont  manifesté  le  2  jan-
vier  à  Budapest  contre  le 
Premier  ministre  conserva-
teur Viktor Orban qui profite 
d'avoir  la  majorité  des  2/3 
au  Parlement  pour  rendre 
consti tutionnels,  c'est-à-
dire  quasi  irréversibles,  un 
cer tain  nombre  d'éléments 
de son programme électoral.
J.L.
2 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012
Qui veut des emplois en France ?
Nicolas Sarkozy a surpris deux fois son camp la semaine dernière
en mettant les Français au pied du mur en ce qui concerne l'em-
ploi. La première a été quand il a obligé son gouvernement à soute-
nir une proposition de reprise de l'armateur Sea-France, par ses
880 salariés sous la forme d'une Société coopérative ouvrière. Ces
marins ne semblent pourtant pas disposés à risquer leurs primes de
licenciement pour devenir leurs propres actionnaires sous l'égide
du syndicat CFDT dont la réputation locale est très discutée… La
deuxième surprise concerne la TVA sociale. Cette mesure faisait
partie du programme présidentiel. Elle avait été abandonnée en
2007 après des élections législatives décevantes pour le pouvoir...
Mais les fêtes de fin d'année ont prouvé une fois de plus que les
Français n'achètent pour ainsi dire (en dehors de l'alimentaire)
que des produits d'importation. Il ne faut pas s'étonner de l'ac-
croissement du chômage ! Il n'y aura des emplois que si l'on
produit sur notre territoire des biens qui puissent faire jeu égal
avec les importations. Une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée
(largement importée) et une baisse des taxes sur les salaires (fran-
çais) est a priori une mesure de bon sens. François Hollande crie
pourtant à la trahison des consommateurs pauvres, des retraités,
des fonctionnaires… et Alain Madelin au gadget économique.
Mais ils n'ont rien à proposer de mieux. Gageons qu'un Hollande
président ne reviendrait d'ailleurs pas sur cette hausse de la TVA.
Nicolas Sarkozy se coupe de ses amis et, paraît-il, de toutes
chances de se faire réélire, en prônant le bon sens, mais un peu
tard… puisque ces mesures n'entreraient en vigueur qu'en juillet.
Et puis on apprenait, le 6 janvier, que Nicolas Sarkozy envisageait de
mettre en route une taxe sur les transactions financières sans attendre
l'accord de ses partenaires européens ! On dit que certaines person-
nalités ne révèlent leur pleine efficacité que dans les périodes de
catastrophe… Encore faut-il qu'elles se soient ménagé un minimum
de temps pour réagir. En l'occurrence, le quinquennat n'y aide pas.
F.A.
HUMEUR
EN NOMMANT une nouvelle promotion de cardinaux,
Benoît XVI a assuré la pérennité d’un collège dont
la tâche la plus importante consiste à élire le pape à
chaque vacance du siège romain. Bien sûr, les cardinaux
assument également d’importantes fonctions dans la
direction de l’Église catholique, soit comme responsables des
dicastères et des organismes de la Curie, soit comme pasteurs
des plus grandes métropoles de la planète. Le pape distingue des
personnalités de premier ordre pour l’assister
dans sa tâche universelle. Cest la raison d’être
de cet organisme qu’on a pu appeler « sénat
de l’Église » dans une acception assez diffé-
rente des organes de gouvernement de la vie
publique.
Il convient, en effet, de considérer le gou-
vernement de l’Église dans son originalité, telle
qu’elle s’explique par le développement d’une
tradition bimillénaire. Depuis les origines, la
primauté de l’évêque de Rome, telle quelle
est affirmée chez Ignace d’Antioche et Irénée de Lyon est
reliée à la fondation de l’Église locale par les apôtres Pierre et
Paul. C’est parce qu’il est successeur de ces deux apôtres que le
pape est investi de son autoripropre. « Car avec cette Église,
dit Irénée, en raison de son origine plus excellente, doit néces-
sairement s’accorder toute l’Église, c’est-à-dire les fidèles de
partout, elle en qui toujours, au bénéfice des gens de partout,
a été conservée la Tradition qui vient des apôtres » (Contre les
hérésies, III, 3, 4).
Il y a donc lieu de ne pas faire d’erreur d’identification. Le
caractère romain de l’élection du pape est impératif. C’est pour-
quoi il convient de repousser l’idée d’un chef de l’Église qui serait
l’élu de l’épiscopat mondial. Les cardinaux sont tous symbolique-
ment attachés à une paroisse de Rome et c’est comme membres
de cette Église particulière, comme membres de son presbyte-
rium, quils participent à lélection du successeur des apôtres
fondateurs, et d’abord du chef du collège apostolique. Deux
déviations intellectuelles sont à récuser : le collégialisme qui fait
du pape le mandant du collège épiscopal (à ne pas confondre
avec la collégialité définie à Vatican II) et le « surépiscopalisme ».
Lévêque de Rome n’est pas un « surévêque », il est le premier des
évêques et ces derniers le sont à part entière, inassimilables à ce
que sont les préfets dans la publique. Le statut hiérarchique
des missions dans l’Église se trouve donc notamment garanti par
le sénat constitué par les cardinaux.
SOMMAIRE
ACTUALITÉ
4 POLITIQUE Quels repères ?
5 ÉCONOMIE Chômage en hausse
6 AFRIQUE Boko Haram
7 ÉTATS-UNIS Santorum, le catholique
DOSSIER
8 ÉVANGÉLISATION Le CD "50 questions"
ESPRIT
18 LECTURES 2e dimanche ordinaire
20 LIVRES Mystiques rhénans
21 ECCLÉSIA 2 milliards de chrétiens
22 LIVRES Dieu et Internet
23 INTERNET Edmond Prochain, blogueur anonyme
24 CHARITÉ La méthode Jaccard
25 DÉBATS Lettre ouverte aux prêtres
26 LIVRES Sélection : chemins de foi
MAGAZINE
27 CINÉMA « Parlez-moi de vous »,
« 10 jours en or »,
« J. Edgar », « La colline aux coquelicots »
28 HISTOIRE Peut-on parler du génocide vendéen ?
30 EXPOSITIONS Patrick Faigenbaum photographe
de Paris, proche et lointain
32 B.D. Le hasard n'écrit pas de messages
34 THÉÂTRE « Elle était une fois… Anne Baquet »
« Le grandiloquent moustache poésie club »
35 TÉLÉVISION « Another year »,
« Le monde de Narnia 3 », « La liste de Schindler »,
« Aventures de médecine »
36 TÉLÉVISION Votre début de soirée
38 BLOC-NOTES Vie associative et d'Église
Un CD "50 questions sur l'amour et la vie"
est joint à ce numéro.
Le sénat
de l'Église
ÉDITORIAL
FRANCECatholique N°3289 13 JANVIER 2012 3
par Gérard LECLERC
Écoutez la chronique de Gérard Leclerc,
du lundi au jeudi.
ACTUALITÉ
4 FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012
Il est de bonne méthode
de prendre les sondages
pour des données incer-
taines, prises pour vraies
par une partie de l’opi-
nion, et qui modifient par
conséquent les comporte-
ments des candidats et des
électeurs. Les sondages de
2002 n’annonçaient pas la
présence de Jean-Marie Le
Pen au second tour ; ceux de
2007, qui laissèrent croire à
un retour en force du candi-
dat frontiste, marquèrent
pro fondément une campagne
il fut beaucoup question, à
droite et à gauche, de l’art et
la manière de battre celui qui
n’était pas encore « le père de
Marine ».
Nous ne savons pas encore
comment les médias vont
choisir dans les sondages qui
sont publiés chaque jour mais
il est certain que Marine Le
Pen sera le troisième person-
nage de la campagne – après
François Bayrou en 2007.
Cependant, les médias ne
font pas les élections et les
chroniqueurs célèbres, comme
les instituts de sondages, sont
soumis au cours aléatoire des
événements. Or les premiers
mois de l’année 2012 verront
se prolonger des tendances
beaucoup plus déterminantes
qu’en 2002 ou en 2007.
La France est depuis 2008
complètement entrée dans la
crise économique occiden-
tale. Beaucoup de sommets
ont été réunis, beaucoup de
décisions ont été prises mais
les mesures d’austérité creu-
sent l’endettement public et
risquent de déclencher des
mouvements de protestation.
Le résultat de Nicolas Sarkozy
au premier tour de l’élection
présidentielle sera fonction de
la vitesse de la propagation de
la crise de la zone euro : une
stabilisation de la situation lui
profiterait car il apparaîtrait
effectivement comme le prési-
dent protecteur qu’il veut être
face à un candidat socialiste
qui ne propose pas de solu-
tion alternative à la crise de la
monnaie unique. Une explo-
sion de la zone euro, à laquelle
se préparent nombre de pays
et d’entreprises, avantagerait
Marine Le Pen qui défend un
programme de sortie de l'euro
assorti de protectionnisme et
qui ne sera pas concurrencé par
celui d’un François Hollande
fidèle au libre-échange et à
l’intégration européenne.
Les médias vont privilé-
gier le « travail d’image » de
Nicolas Sarkozy et de François
Hollande. Le président sortant
souffre de sa conception
égocentrée de la politique
qui explique la virulence de
l’antisarkozysme. François
Hollande s’est habilement
présenté comme un candidat
« normal », mais un début de
dérapage verbal se mettant
dans la peau du président, il
imaginait celui-ci se regar-
dant lui-même comme un
« sale mec » a montré
qu'il peut encore modifier sa
tactique.
Parmi les repères, il ne
faut pas oublier les scandales
qui menacent. Les socialistes
sont confrontés notamment à
l’affaire Guérini à Marseille et
peuvent craindre de nouvelles
retombées de l’affaire DSK,
mais c’est actuellement la
droite qui est dans la situation
la plus dangereuse en raison
des progrès de l’enquête sur
les contrats d’armement et le
financement de la campagne
d’Édouard Balladur que
soutenait Nicolas Sarkozy.
La menace peut être diffé-
rée pendant plusieurs mois
encore, mais si la justice arri-
vait aux conclusions redou-
tées par le président de la
République, c’est encore
Marine Le Pen qui en profi-
terait, car la gauche traîne
depuis les années quatre-vingt
un très lourd passif que ses
adversaires n’hésiteront pas
à rappeler.
Seule certitude au vu de
ces aléas : les médias ne s’in-
téressent qu’à Nicolas Sarkozy,
François Hollande et Marine
Le Pen, ce qui signifie que les
autres candidats vont souffrir
de l’indifférence polie qui sera
comme d’habitude portée à
ceux qui sont classés, d’entrée
de jeu, dans la catégorie des
« petits candidats ».
n
NOUVELLE ANNÉE POLITIQUE
(
Qui sera élu en mai 2012, et dans quelles conditions ?
Aucun sondage ne peut faire actuellement de prévisions
sérieuses. Mais le chemin peut être balisé.
Quels repères ?
Il est certain que Marine Le Pen sera le
troisième personnage de la campagne
par Alice TULLE
D
ans son
programme
de 2007, le candi-
dat Sarkozy affir-
mait que « en cinq
ans, nous pouvons
atteindre le plein emploi,
c’est-à-dire un chômage
inférieur à 5% et un emploi
stable à temps complet pour
tous ». Devenu Président, il
voyait apparaître à l’été 2007
les premiers signes de la crise
qui s’est déchaînée un an plus
tard dans le monde occiden-
tal. Dans une France exposée
à la concurrence mondiale, il
était difficile de « travailler
plus pour gagner plus » et
de produire plus en relan-
çant l’activité industrielle en
proie aux délocalisations. Ces
objectifs devenaient inattei-
gnables alors que le système
capitaliste entrait dans des
convulsions bien analysées
par Nicolas Sarkozy et ses
conseillers.
Il fallut battre en retraite
et tenter de préserver ce qui
pouvait l’être. Le gouverne-
ment a renforcé le dispo-
sitif du chômage partiel
et augmenté en 2009 les
emplois aidés. Comme la poli-
tique industrielle annoncée
n’a pas été mise en œuvre,
comme l’euro cher pénalise
nos exportations, il a fallu
constater à la fin de l’an-
née 2011 que nous étions à
nouveau sur une mauvaise
pente.
De fait, le nombre de
chômeurs a augmenté tout au
long du dernier trimestre de
2011 et la France se retrouve
avec 3 080 000 chômeurs de
la première catégorie ceux
qui n’exercent aucune acti-
vité. Si l’on ajoute les deux
autres catégories, le total
des inscrits à Pôle emploi se
monte à 4 510 500 chômeurs.
Ministre du Travail, Xavier
Bertrand a présenté à la presse
une analyse qui exonère
les actuels dirigeants d’une
responsabilité parti culière :
en Europe, tous les pays sont
touchés par le chômage à
l’exception de l’Allemagne
qui a réformé « en dix ans et
pendant dix ans » son marché
du travail alors que la
France entreprend cet effort
« depuis quelques années
seulement ». Ce qui annonce
un développement de la flexi-
bilité et des salaires réduits
après l’élection présidentielle,
si Nicolas Sarkozy est réélu.
En attendant, le ministre
annonce des mesures sur
l’activité partielle : il s’agira
de simplifier et de raccourcir
les délais pour avoir recours à
ce type d’activité. Il propose
aussi des « pactes compéti-
tivité-emploi » : il s’agirait,
sur le modèle allemand, de
réduire l’activité en mainte-
nant l’emploi si les organisa-
tions syndicales, reçues avant
la mi-janvier, sont d’accord.
Lors de son allocution
télévisée du 31 décembre,
Nicolas Sarkozy a appelé à
la mobilisation pour l’em-
ploi. Une réduction des
charges sociales est envisa-
gée, de même qu’une fisca-
lité permettant de résister à
la désindustrialisation. On
devine que le gouvernement
s’oriente vers une taxe sur
certaines importations et
envisage une politique de
ré-industrialisation.
Ce pari est difficile : la
France n’a pas la maîtrise
de sa politique monétaire, ni
de sa politique commerciale
qui est décidée à Bruxelles et
elle va inscrire sa politique
budgétaire dans la « règle
d’or » de l’équilibre. Le recours
au crédit est difficile pour les
entreprises et le fait que 10%
de la population active soit au
chômage limite la consomma-
tion et par conséquent l’acti-
vité des entreprises qui n’ont
à satisfaire qu’une trop faible
demande. Dans ces condi-
tions générales et compte
tenu de la forte concurrence
de l’Allemagne et de la Chine,
la récession dans laquelle la
France est entrée devrait se
poursuivre tout au long de
l’année.
Candidat à sa réélection,
Nicolas Sarkozy est confronté
à une difficile tâche de propo-
sition et de rapides réalisa-
tions.
n
CRISE ÉCONOMIQUE
FRANCECatholique n°3289 13 janvier 2012 5
Toujours exposé à la crise internationale et au risque
d’explosion de la zone euro, Nicolas Sarkozy est confronté à
une aggravation du chômage qui ne peut reculer avant avril.
Le gouvernement s'oriente vers
une taxe sur certaines importations
)
Chômage en hausse
par A.T.
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