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Rappel du sujet
"L'intégration de la démarche de développement durable dans les grands projets immobiliers
est une tendance forte et inéluctable. Qu'il s'agisse des façades ou des toitures, végétalisées
ou photovoltaïques, des parois en bois ou en composés végétaux, de la récupération et du
stockage des eaux de pluie ou des déchets, de nouvelles contraintes apparaissent pour la
sécurité contre les risques d'incendie et de panique. Après un inventaire des problèmes
posés par la démarche environnementale au préventionniste, vous exposerez quelles
solutions techniques peuvent être préconisées puis vous proposerez des évolutions
réglementaires permettant une cohabitation raisonnée de cette nouvelle façon de construire
et de la sécurité incendie."
Résumé
Pour ce qui concerne la France, le bâtiment représente chaque année
(1):
- 21% des émissions de gaz à effet de serre (GES) ;
- 43% des consommations d’énergie ;
- 40% des déchets produits (y compris les déchets ménagers mais hors déchets
industriels) ;
- 4,7% de la surface du territoire national ;
- 18% des prélèvements d’eau correspondant à la consommation d’eau potable.
La question de la consommation d’énergie est largement intégrée dans la filière construction,
même si des efforts importants restent à faire dans l’habitat existant.
Les conférences internationales relatives au développement durable, le Grenelle de
l’environnement en France, sont des signes fort de la volonté politique dans le domaine.
Cette démarche est inéluctable et exprime un enjeu majeur pour les générations futures.
Les textes applicables en la matière et les nouvelles techniques de construction mises en
œuvre peuvent avoir une influence sur la sécurité incendie tant pour les établissements
recevant du public (ERP) et les immeubles de grande hauteur (IGH), que pour les habitations
ou les industries.
Les acteurs de la prévention et en premier lieu les préventionnistes se trouvent confrontés à
des difficultés sur le plan réglementaire pour analyser des non conformités aux textes ou
appréhender des « vides juridiques ». Des difficultés techniques apparaissent également.
Elles sont liées aux innovations constantes en matière de développement durable mais aussi
au manque de connaissance des préventionnistes. Enfin, ce changement de mode de
construction engendre de nouveaux risques, en particulier suite au renforcement de
l’isolation des constructions qui contribue à confiner l’incendie.
Toutefois, pour faire cohabiter de façon raisonnée les impératifs de développement durable
mais aussi de sécurité incendie, il est nécessaire de conserver nos règlements de sécurité
comme socle de base. En effet, ils répondent à de nombreux problèmes posés mais il
convient de les uniformiser puis de les adapter en faisant appel à d’autres références comme
les règlements de nos voisins européens ou bien en y intégrant des solutions techniques
innovantes (ingénierie de la sécurité incendie, détection incendie, sprinkler résidentiels, …).
Enfin des mesures plus organisationnelles et transversales doivent accompagner cette
démarche pour ne pas subir l’évolution mais pour que les acteurs de la prévention des
incendies deviennent des acteurs du développement durable.
(1) Source : Bureau d’informations et de prévisions économiques (BIPE).