La Première Guerre mondiale : l`expérience combattante dans une

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Yvan FRONTEAU, enseignant Histoire-géographie, Lycée Dupuy de Lôme (Lorient)
FICHE SEQUENCE.
La Première Guerre mondiale :
l’expérience combattante dans une guerre totale
Résumé :
Cette séquence s’inscrit dans le thème 2 du programme d’Histoire de 1
ère
ES-L : LA GUERRE AU XXe
SIECLE. Cette question invite à montrer la manière dont les deux conflits mondiaux témoignent de l’entrée
dans l’ère de la « guerre totale », aboutissant à la prise de conscience progressive de la nécessité d’une
régulation mondiale pour préserver la paix. Chacun des conflits est abordé en s’interrogeant sur les
transformations de la nature de la guerre à partir du sort qui est réservé aux combattants et aux populations.
La première étude s’intitule : La Première Guerre mondiale : l’expérience combattante dans une guerre
totale et est l’objet de cette fiche séquence.
L’ambition de cette fiche et de sa démarche est de traiter cette question en s’appuyant le plus possible sur
des témoignages et sources locales. La séquence s’appuie sur deux dossiers documentaires qui traitent de
l’expérience combattante et de ses implications pour les civils. Ces dossiers permettent de traiter ces deux
aspects de la guerre totale et de passer ensuite à l’élaboration de la notion de guerre totale.
Cette étude permet ensuite de définir le concept de guerre totale par le biais de l’expérience combattante et
de ses implications sur les sociétés.
Le temps consacré à cette séquence est de 4 heures.
Niveau
: classe de Première ES-L.
Discipline
: Histoire.
Objectifs généraux
: montrer que la première guerre mondiale et la violence de masse qu’elle
inflige aux combattants bouleverse les sociétés, qu’elle est une guerre totale.
Capacités mises en œuvre
:
I- Maîtriser des repères chronologiques et spatiaux
1) Identifier et localiser
- nommer et périodiser les continuités et ruptures chronologiques
- situer et caractériser une date dans un contexte chronologique
2) Changer les échelles et mettre en relation
- situer un événement dans le temps court ou le temps long
- mettre en relation des faits ou événements de natures, de périodes, de
localisations spatiales différentes (approches diachroniques et
synchroniques)
II- Maîtriser des outils et méthodes spécifiques
1) Exploiter et confronter des informations
- identifier des documents (nature, auteur, date, conditions de production)
- prélever, hiérarchiser et confronter des informations selon des approches
spécifiques en fonction du document ou du corpus documentaire
- cerner le sens général d’un document ou d’un corpus documentaire et le
mettre en relation avec la situation historique ou géographique étudiée
- critiquer des documents de types différents (textes, images, cartes,
graphes, etc.)
2) Organiser et synthétiser des informations
- décrire et mettre en récit une situation historique ou géographique
- rédiger un texte ou présenter à l’oral un exposé construit et argumenté en
utilisant le vocabulaire historique et géographique spécifique
- lire un document (un texte ou une carte) et en exprimer oralement ou par
écrit les idées clés, les parties ou composantes essentielles ; passer de la
carte au croquis, de l’observation à la description
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Yvan FRONTEAU, enseignant Histoire-géographie, Lycée Dupuy de Lôme (Lorient)
III- Maîtriser des méthodes de travail personnel
1) Développer son expression personnelle et son
sens critique
- critiquer des documents de types différents (textes, images, cartes,
graphes, etc.)
2) Préparer et organiser son travail de manière
autonome
- prendre des notes, faire des fiches de révision, mémoriser les cours
(plans, notions et idées clés, faits essentiels, repères chronologiques et
spatiaux, documents patrimoniaux)
- mener à bien une recherche individuelle ou au sein d’un groupe ; prendre
part à une production collective
- utiliser le manuel comme outil de lecture complémentaire du cours, pour
préparer le cours ou en approfondir des aspects peu étudiés en classe
Déroulement :
Première séance : 1h30
-1
er
temps : présentation des origines et des étapes de la guerre. 40 minutes.
Appui sur un diagramme des origines de la guerre et un tableau chronologique du conflit. (joints à la fiche)
-2
e
temps : travail de groupes en classe.
Avant la séance, les élèves ont lu, à la maison, le corpus documentaire et ont réfléchi aux principaux thèmes
qu’il contient.
Par groupes de 3 ou 4, les élèves traitent la consigne d’un des deux dossiers (soit l’expérience combattante,
soit ses répercussions pour les civils) en classant les informations des documents dans un tableau à double
entrée : une colonne par thème du dossier. Le professeur apporte éventuellement son aide pour aider les
groupes à déterminer les thèmes. 45 minutes.
Deuxième séance : 1 h30
-1
er
temps : l’un des groupes qui a travaillé sur l’expérience combattante présente son tableau (qui aura été
réalisé sur transparent ou traitement de texte, ou photocopié, scanné…). Les autres groupes qui ont effectué
ce travail complètent les éventuels oublis pour parvenir à une trace écrite commune. Les autres élèves
questionnent, le professeur complète par des informations non contenues dans le corpus. 30 minutes.
Le tableau final est ensuite photocopié pour tous les élèves (voir exemple de tableau proposé).
-2
er
temps : l’un des groupes qui a travaillé sur les répercussions pour les civils présente son tableau (qui aura
été réalisé sur transparent ou traitement de texte, ou photocopié, scanné…). Les autres groupes qui ont
effectué ce travail complètent les éventuels oublis pour parvenir à une trace écrite commune. Les autres
élèves questionnent, le professeur complète par des informations non contenues dans le corpus. 30 minutes.
Le tableau final est ensuite photocopié pour tous les élèves (voir exemple de tableau proposé).
Troisième séance : détermination de la notion de guerre totale. 1 heure
A partir du travail réalisé au cours des deux séances mais aussi en remobilisant des connaissances de la
classe de Troisième : par une discussion entre la classe et le professeur, faire émerger les idées suivantes :
une guerre mondiale qui a entrainé des bouleversements géopolitiques, une guerre industrielle et
technologique, une guerre de masse avec un lourd bilan, une guerre qui a mobilisé et transformé la société.
Présentation par le professeur du diagramme de synthèse (joint) : la Première Guerre mondiale, une guerre
totale.
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Yvan FRONTEAU, enseignant Histoire-géographie, Lycée Dupuy de Lôme (Lorient)
Les origines de la
Première Guerre
Mondiale
Les impérialismes coloniaux.
Les empires coloniaux.
Royaume-Uni :
Colonies : Afrique de l’Est, Afrique du Sud,
Indes.
Dominions : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande.
France :
Colonies : Afrique Occidentale Française (AOF)
Afrique Equatoriale Française (AEF), Algérie,
Madagascar, Indochine.
Belgique : Congo.
Italie : Libye, Somalie.
Allemagne : Cameroun, Sud-Ouest Africain, Afrique
Orientale.
Des tensions importantes ont opposé les Etats
européens lors de la conquête de ces colonies
(France/ Roy –Uni, Allemagne/France).
Les impérialismes en Europe.
Pangermanisme : des nationalistes
allemands souhaitent rassembler tous les
peuples germaniques d’Europe dans
l’empire allemand (Autrichiens, Tchèques,
Allemands de l’empire russe).
Panslavisme : des nationalistes russes
veulent rassembler tous les peuples slaves
d’Europe dans un grand empire (Polonais,
Tchèques, Serbes, Croates…)
Ces deux ambitions s’opposent car elles
réclament des territoires parfois identiques.
Des empires européens fragilisés.
De grands empires au centre de l’Europe
composés de multiples peuples.
Empire Russe : Russes, Polonais, Baltes.
Empire Austro-Hongrois : Autrichiens,
Hongrois, Tchèques, Slovaques, Roumains,
Croates, Bosniaques.
Empire d’Allemagne : Allemands, Alsaciens,
Lorrains.
Empire Ottoman : a perdu ses territoires
européens en 1912-1913.
Les peuples dominés de ces empires
(nationalité) réclament leur indépendance ou
sont réclamés pour intégrer d’autres Etats (ex:
Serbie veut créer une Grande Serbie incluant
les Croates et Bosniaques d’Autriche-Hongrie).
Des systèmes d’alliances.
Pour se protéger des ambitions de leurs
voisins les Etats européens créent deux
grands systèmes d’alliances militaires.
La Triple Alliance: Allemagne, Autriche-
Hongrie, Italie.
La Triple Entente : France, Royaume-Uni,
Russie.
Ces alliances sont dangereuses car elles
prévoient une entrée automatique en guerre
des alliés si l’un des trois est attaqué.
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Yvan FRONTEAU, enseignant Histoire-géographie, Lycée Dupuy de Lôme (Lorient)
LES ETAPES DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE.
PHASES DU
CONFLIT GUERRE DE MOUVEMENT
AOUT 1914-NOVEMBRE 1914. GUERRE DE POSITION
(GUERRE DES TRANCHEES)
NOVEMBRE 1914-MARS 1918.
DEUXIEME GUERRE DE
MOUVEMENT.
MARS 1918- NOVEMBRE 1918.
BELLIGERENTS
ET CONTEXTE
INTERNATIONAL
GUERRE EUROPEENNE.
Triple Entente et Triple Alliance.
1
er
octobre 1914 : entrée en guerre de
l’Empire Ottoman aux tés de la Triple
Alliance
MONDIALISATION DU CONFLIT PAR
APPEL AUX COLONIES.
500000 africains appelés par la France en
Europe pour combattre + main-d’oeuvre.
Dominions blancs participent au conflit :
Australiens, Canadiens, Néo-Zélandais…
Entrée en guerre du Japon contre l’Allemagne
dans les îles du Pacifique Nord.
22 et 27 mai 1915 : entrée en guerre de l’Italie contre
l’Autriche – Hongrie puis l’Allemagne.
14 octobre 1915 : entrée en guerre de la Bulgarie aux tés de
la Triple Alliance.
2 avril 1917 : entrée en guerre des Etats-Unis aux côtés de
l’Entente. (envoi de 2 millions de soldats en Europe +
industrie puissante).
Juin 17 : entrée en guerre de la Grèce aux côtés de l’Entente.
1
er
août 1917 : entrée en guerre de la Chine contre Allemagne
et Autriche- Hongrie.
Mars : paix entre l’Allemagne et la Russie
bolchevique : traité de Brest-Litovsk.
PRINCIPALES
OPERATIONS
MILITAIRES.
Août 1914 :
Offensive allemande : plan Schlieffen : surprendre
et vaincre rapidement à l’Ouest pour ensuite
concentrer les forces à l’Est : attaque par la
Belgique neutre.
avancée des troupes allemandes jusqu’à 40 km de
Paris
septembre 1914 : contre-offensive française :
Bataille de la Marne du 6 au 13 sept menée par
Joffres.
Octobre novembre 1914 : Course à la mer :
volonté de contourner l’ennemi par le Nord
Stabilisation des fronts.
300000 tués et 600000 portés disparus, blessés ou
prisonniers en France.
EST : offensive surprise des Russes arrêtée à
Tannenberg par Ludendorf en août.
Enlisement des offensives : les armées s’enterrent le long du
front.
Grandes offensives meurtrières pour briser le front
ennemi.
Bataille de Verdun : février 1916 - décembre 1916.
Offensive allemande : échec. Victoire française menée par
Philippe Pétain.
243000 allemands et 262000 français tués.
Bataille de la Somme : juillet - novembre 1916 : échec français
Chemin des Dames : avril 17 : échec français
Ypres : juillet 17. : échec anglais.
Des centaines de milliers de tués à chaque offensive.
Seule réussite : victoire autrichienne à Caporetto en novembre
1917.
Guerre sous-marine :
Début en février 17 : sous-marins allemands coulent tous les
navires alliés et neutres pour répondre au blocus.
Aggrave tension avec Etats-Unis : en 1915, les Allemands
avaient déjà coulé un paquebot, le Lusitania, sur lequel
voyageaient des américains.
Les Etats-Unis entrent en guerre au nom de la liberté des mers.
Octobre 1917 : Révolution Russe :
mars 18 : paix de
Brest-Litovsk entre Bolcheviks et Allemands : Allemagne peut
se concentrer à l’Ouest.
Les Allemands veulent vaincre avant l’arrivée massive
des Américains.
Offensives en Picardie, Artois, Champagne. Paris est
bombardé par la Grosse Bertha.
Le général Foch devient généralissime des forces
alliées pour coordonner l’armée alliée.
Echec de l’offensive allemande face à la supériorité
alliée ( chars et aviation ).
Front de l’Est :
Puissances centrales (Autriche-Hongrie, Bulgarie,
Empire Ottoman) demandent armistice en octobre
1918.
Front de l’Ouest :
Juillet 18 : offensive alliée : recul des Allemands.
Ravitaillement allemand de + en + catastrophique.
Novembre1918 : rébellion des marins de Kiel et
extension de la révolution.
9 novembre 1918 : Guillaume II abdique.
11 novembre : l’armistice est accepté par les alliés.
VIE POLITIQUE
FRANCAISE
31 juillet : assassinat de J. Jaurès.
1
er
août : mobilisation générale. Union Sacrée. 1915 : Aristide Briand : président du Conseil lance le 1
er
emprunt national de guerre.
1917 : fissures dans l’Union Sacrée : crise morale, début
rationnement, vague de grèves.
16 novembre 1917 : Georges Clemenceau est pdt du Conseil.
Epidémie de grippe espagnole.
Juin : cartes d’alimentation.
5
Yvan FRONTEAU, enseignant Histoire-géographie, Lycée Dupuy de Lôme (Lorient)
L’expérience combattante au front...
DOCUMENT 1.
DOCUMENT 2
. Le village de Paschendaele durant la bataille de
Flandres en 1917.
DOCUMENT 3.
Par bonds, entre les rafales de 210, nous atteignîmes la route de Somme-
Py, cette route était bordée d'arbres que les obus fauchaient
systématiquement et qui barraient la route à plusieurs endroits. Sous un
tronc d'arbre, en travers de la route, un soldat avait la tête écrasée. Au pied
d'un tronc coupé, un autre avait les jambes sectionnées sous le corps et
semblait assis sur ses talons, présentant les quatre faces du sectionnement
de ses membres, et hélas! Beaucoup d'autres ainsi, jonchaient le terrain, un
peu partout. Les cadavres français, sur ce terrain, y étaient beaucoup plus
nombreux que les allemands. Pendant six jours que je parcourus ce rayon,
je vis les mêmes morts, auxquels s'ajoutaient chaque jour des hommes de
corvées ou de liaison, tués à tout instant, surtout la nuit…
Près de la route, à gauche, se trouvait un important dépôt de torpilles
boches, une demi-douzaine de cadavres étaient aux abords. Le lendemain,
7 octobre, en repassant à cette même place, je remarquai que les torpilles
avaient sauté et que des morceaux de cadavres déchiquetés étaient rejetés
aux environs, deux brancardiers les ramassaient dans une toile de tente.
Un peu plus loin était la cabane du cantonnier; elle était pleine de sang,
des blessés avaient s'y réfugier, pour se mettre à l'abri des éclats d'obus,
et beaucoup y avaient été certainement pansés.
Ambroise Harel, Mémoires d’un Poilu breton, Editions Ouest-
France, 2012.
DOCUMENT 4.
« La compagnie était rassemblée dans un champ
en pente, à chaque minute, l'ennemi lançait sur le
croisement quatre obus à gaz de calibre 210 qui
venaient éclater devant nous avec un bruit d'enfer.
Heureusement beaucoup de ces obus éclataient
dans l'eau faisant jaillir jusqu'à cinquante mètres
de hauteur des gerbes de gouttes étincelantes,
comme un feu d'artifice. Nous ne disposions que
de masques primitifs: un tampon sur la bouche
retenu par trois lacets. »
Laurent Tromeur (originaire de Brasparts),
Mémoires d’un poilu.
Soldats du 94
e
R.I. équipés pour affronter les gaz.
DOCUMENT 6.
Chasse aux rats dans les tranchées.
DOCUMENT 7 :
DOCUMENT 5.
Albert Jugon, mutilé de la face (« gueule
cassée »), originaire de Montreuil-sur-Ille (Ille-
et-Vilaine).
Ecole nationale d’agriculture de Rennes:
Rééducation des mutilés. Photo
Edouard Brissy
(ECPAD, SPA 97 D 5360)
Consignes.
A l’aide des documents, expliquez l’organisation du front et ce qui en fait une
guerre technologique et de masse.
Expliquez les conditions de vie et les violences auxquelles sont soumis les
soldats.
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