1- Les aspects techniques.
Le DMP réalise une application révolutionnaire permettant la collecte de données
individuelles de santé auprès des professionnels. Ces données doivent être conservées en un
lieu sécurisé, protégées et gérées en fonction des droits d’accès des personnes habilitées.
La circulation de données médicales est théoriquement acquise par le cryptage et les
hébergeurs seront soigneusement triés sur le volet. Ils doivent pouvoir être, selon le Pr
Fieschi, choisis en fonction de leur efficacité, de leur coût et de leur fiabilité. Aucun nom de
société n’est, pour l’instant avancé, mais les grands groupes pour répondre au cahier des
charges ne sont pas légions.
Six consortium sont déjà en place pour répondre à la candidature :
- EDS (Echange de Données de Santé regroupant Prorec, Edisanté, HL7 France), Siemens
Health Services et Privantis,
- Santeos (Atos Origin , UniMédecine et HP)
- EADS, Allô doc et CS
- Steria –Arès et un opérateur télécom;
- IBM, France Telecom et Cap Gemini;
- Invita (filiale d’Accenture) , Neuf telecom et La Poste.
Trois de six regroupements d'entreprises, semblent plus crédibles, compte tenu de
leurs expériences, compétences humaines et références identiques) ; les trois autres relèvent
plus du pari, voire du défi. Les intégrateurs ont besoin d’être adossés à des opérateurs qui
savent gérer sur une grande échelle les contrats d’abonnements, les hot line et les call center
(pour les appels d’urgence, les oublis de mot de passe et les changements de droits du DMP)
On imagine facilement les charges de sécurité relatives à la sauvegarde de 6O
millions de dossiers dont aucun ne doit être dérobé…
L’interfaçage du logiciel avec ceux utilisés par les médecins sera également épineux.
De nombreux éditeurs se déclarent déjà DMP compatibles sans savoir de quoi sera faite la
future norme. L’utilisation d’un langage commun est, en effet, prioritaire et demandera une
évolution par un standard reconnu qui n’est pas encore fixé. On parle d’une norme
européenne EHRCom, de la version 2 du CDA (Clinical Document Architecture) et d’HL7.
Un cahier des charges évolutif sera, comme pour les éditeurs de Sésame Vitale, l’occasion de
rendre les logiciels modulables et simples à utiliser pour les médecins surchargés de travail.
L’ADSL est actuellement un élément déterminant pour la généralisation pratique d’un
dossier éléctronique et personne n’ose avancer l’évolution de l’équipement médical sur ce
point crucial dépendant de France Télécom, notamment dans les régions rurales.
Le DMP, dont la dernière lettre a évolué, passant de Partagé à Personnel sans oublier
le P de professionnel, repose sur un outil informatique accessible aux médecins et aux
patients. La carte Sésame Vitale sera le vecteur de l’identification des acteurs de terrain. On
connaît déjà les dérives que son utilisation frauduleuse a pu entraîner. La logique voudrait
que les données médicales soient également inscrites sur cette puce, dont le patient est le
détenteur. La liaison entre les logiciels professionnels n’est théoriquement pas un obstacle à
un interfaçage, si on utilise une technologie de pointe comme le langage XML avec un
cryptage assurant une sécurité de transmission optimale. Néanmoins, personne n’est à l’abri
de fuites par des hackers intéressés par la revente d’informations confidentielles à des
assureurs ou de banquiers avides d’informations sur leurs clients.