Théâtre des
BOUFFES
DU NORD
Saison 2012 2013!
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Contact : Marko Rankov, Production / Tournées
! : +33 (0)1 46 07 32 58 - ! : +33 (0)6 22 64 35 16
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TOUT VA BIEN
EN AMERIQUE
un essai théâtral et musical de Benoît Delbecq et David Lescot
Mise en scène David Lescot
Direction musicale Benoît Delbecq
Production : C.I.C.T. / Théâtre des Bouffes du Nord
Coproduction : Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Théâtre de Chelles , le collectif
Stratégies Obliques (en résidence au Théâtre de Chelles)
TOUT VA BIEN
EN AMERIQUE
un essai théâtral et musical de Benoît Delbecq et David Lescot
Mise en scène David Lescot
Direction musicale Benoît Delbecq
Scénographie Eric Vernhes
Lumières Paul Beaureille
Costumes Sylvette Dequest
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avec
Steve Argüelles
batterie et électronique en temps réel
D' de Kabal
narration, chant, électronique, et personnages multiples
Benoît Delbecq
piano, claviers, électronique, chant, narration
Irène Jacob
narration, chant, clavier, et personnages multiples
Ursuline Kairson
chant gospel, narration
Mike Ladd
slam, narration, claviers, électronique
Franco Mannara
guitares, électronique, chant, narration
Eric Vernhes
cinéaste électronique
Création en mars 2013 à Paris, au Théâtre des Bouffes du Nord
En tournée à partir d’avril 2013 et sur la saison 2013/2014
Production : C.I.C.T. / Théâtre des Bouffes du Nord
Coproduction : Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Théâtre de Chelles , le collectif
Stratégies Obliques (en résidence au Théâtre de Chelles)
A PROPOS DE
TOUT VA BIEN EN AMERIQUE
TOUT VA BIEN EN AMERIQUE
est un oratorio slammé et chanté s'appuyant sur
des textes historique, récits de colons ayant choisi de vivre parmi les natifs, worksongs,
premier discours au Congrès revendiquant l'abolition de l'esclavage, organisation
économique de l'esclavage dans quelques ports d'Afrique de l'Ouest, compte-rendus
de grèves ouvrières réprimés dans le sang par l'agence privée Pinkerton, ambiguïtés
d'Abraham Lincoln quand à ses terres privées et « ses » 400 esclaves, comment le vol
d'un bibelot aurait initié la quasi-destruction des premières nations indiennes... autant de
tableaux qui seront agencés en regard des versions officielles, celles de manuels
scolaires de différentes époques ou de réactions politiques contemporaines.
Gospel à venir, rap de demain, jazz d'après-demain, chansons du futur remixées sur le
vif, spoken word post-contemporain : ce dispositif théâtral en forme de workshop
collectif viendra dynamiter les idées reçues nées de l'histoire officielle tout en
présentant une créativité musicale et scénographique inédite.
Benoît Delbecq
Bibliographie
Carnets de Christophe Colomb
Charles Reznikoff : Témoignage
Henry David Thoreau : Résistance au Gouvernement civil
Walt Whitman : "Feuilles d'herbe"
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NOTE D’INTENTION
L'histoire du jazz ne peut être détachée de celle de l'esclavage. Cette pratique musicale
collective aujourd'hui ramifiée en une vive constellation de possibles en reste l'incarnation
sonore. Bien que souvent exploités par les multinationales du disque, le rap et le slam
indépendants conservent aujourd'hui un message d'insoumission à la règle du plus fort.
La musique a toujours montré qu'elle se faisait l'écho des gênes de l'Histoire des hommes.
A 180 degrés de ses pairs académistes rejetant la culture orale qu'est le jazz, le
compositeur György Ligeti confiait à Jazz Magazine en 1998 combien le jazz était
indéniablement la plus importante poussée artistique musicale du XXème siècle en cela
qu'il est la première véritable expression artistique multi-culturelle de l'histoire. Aujourd'hui
encore, le jazz et ses prolongements, lorsqu'ils sont inféodés, portent un message de
liberté, d'émancipation de la condition humaine qui se nourrit des beautés des cultures du
monde ainsi que de l'idée du folklore imaginaire si chère à Belà Bartok.
Collaborant depuis fort longtemps avec le théâtre, la danse contemporaine, le cinéma, les
arts plastiques, la psie et/ou le rap, notre intention de compositeurs et d'auteurs est de
caler le propos du contexte historique en le traitant tel une fiction contemporaine. Le jeu
théâtral, la scansion du slam, la musique, les images et projections, ainsi que la dramaturgie
de la pièce viendront s'entrechoquer, donnant ainsi une forme inédite au spectacle vivant.
En nous appuyant également sur l'écriture collective de gospels et worksongs inspirés par
les exceptionnels textes et greffes de l'époque, nous projèterons ces témoignages de
l'histoire en un monde sonore d'aujourd'hui : voix, voix chantées, voix slammées, parfois
traitées en temps réel, instruments acoustiques et électroniques, mutations sonores en
temps réel. Un essai théâtral et musical dédié au savoir et à la mémoire.
Benoît Delbecq, D’de Kabal et Franco Mannara
QUELQUES EXTRAITS
Extrait 1.
Le récitant (D' de Kabal)
En 1776, les esclaves noirs représentaient 25% de la population, et jusqu'à 50% dans
certains comtés. La crainte d'une révolte des esclaves s'amplifiait. George Washington
avait rejeté la requête de noirs en quête de liberté à combattre dans l'armée
révolutionnaire. C'est alors que le commandeur militaire de Virginie, Lord Dunmore,
provoqua la consternation lorsqu'il promit la liberté aux esclaves qui rejoindraient ses
forces. Un rapport du comté du Maryland s'inquiéta des blancs pauvres qui
encourageaient les fuyards noirs :
Extrait 2.
Le narrateur (D' de Kabal)
A New York, après des escroqueries complexes, 800 000 acres de terre furent prises
aux Mohawks, achevant ainsi la phase de lien amical entre les Mohawk et la ville de
New York. Les greffes relatent Hendrick, le chef des Mohawks exprimant son amertume
au Gouverneur George Clinton au Concile Provincial de New York, en 1753 :
Extrait 3.
Le narrateur (D' de Kabal)
Un homme noir, Benjamin Banneker, qui s'était enseigné seul les mathématiques et
l'astronomie, qui avait su prédire avec précision une éclipse solaire, et était pressenti
pour travailler à la planification de la ville nouvelle de Washington, écrit au Président
Thomas Jefferson :
Extrait 4.
Le récitant (Benoît Delbecq ou Franco Mannara)
Avoir un enfant en dehors du mariage était un crime : les greffes de la cour coloniale
abondent en dossiers de femmes poursuivies pour « bâtardise » - le père de l'enfant qui
n'était en rien concerné par la loi n'avait lui aucune poursuite pénale à craindre.
Un journal colonial de 1747 a publié un « discours de Miss Polly Baker devant la Cour du
Connecticut près de Boston en Nouvelle-Angleterre en tant qu'accusée pour la
cinquième fois d'avoir eu un enfant bâtard », une invention ironique de Benjamin Franklin
en personne :
Miss Polly Baker, (Irène Jacob) et Miss Polly Baker (Ursuline Kairson)
note : Ursuline Kairson énonce ce texte en anglais fragment par fragment, Irène Jacob le reprend en
français sur le mode de la traduction simultanée
Extrait 5.
«
Chanson de Polly Baker
»
, le texte est repris en slam par Mike Ladd, en anglais, avec
un gimmick chanté en chœur en anglais par tous les interprètes sur le plateau. Musique
jouée en direct par Mannara, Delbecq, Jacob, Ladd.
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