La Virgule Saison 2016 / 2017 En littérature, une virgule distingue deux termes qui font partie d’une même phrase. Au théâtre, la virgule est une 8signifiante respiration. 20 15 (Ouverture à la location hors abonnement le lundi 19 septembre 2016 à 14h00) La Virgule, Centre Transfrontalier de Création Théâtrale, œuvre, sous la direction artistique de Jean-Marc Chotteau, à faire vivre sans frontières la création théâtrale au cœur de l’Eurométropole Lille Kortrijk - Tournai. Son implantation à Tourcoing (F) s’est enrichie de sa fusion avec le Centre Culturel de Mouscron (B) et des ses partenariats suivis avec de nombreuses telle Comines « ABONNÉ » « ABONNÉ » villes du «territoire, ABONNÉ » 7 - Warneton en Belgique. 14 11 L’équipe de La Virgule : Jean-Marc Chotteau : Directeur Marie-Irène Coutteure : Responsable d’administration Fabien Hénocq : Secrétaire général Éric Leblanc : Comédien, chargé de sensibilisation théâtrale Éric Blondeau : Régisseur général Émilie Meerpoel : Attachée aux relations publiques Myriam Serhani : Comptable Sofia Salah : Chargée d’accueil et de billetterie les collaborateurs du Centre Culturel Mouscronnois sous la direction de Christian Debaere La Virgule, Centre Transfrontalier de Création Théâtrale est une association loi 1901 Président : Michel Franceus Licences 1-1011810, 2-1011811, 3-1011812 SIRET : 501 337 620 000 14 APE : 9001Z Cette brochure, tirée à 29000 exemplaires, a été achevée d’imprimer en septembre 2016 sur les presses de l’imprimerie Tanghe Printing, Comines (B) Conception graphique : Pigment Studio Photos pp. 44, 45, 46, vignettes 1 et 19 pp. 50-51 : Frédéric Leprêtre Photos p. 48 et vignettes 2, 3, 5, 6, 9, 11, 17, 18, 20 pp. 50-51 : Pidz Dessins : Jun Kawada De nationalité japonaise, Jun Kawada sort diplômé de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Kyoto en 1970. Il s’installe à Paris et y devient dessinateur textile. Depuis son arrivée dans le Nord en 2005, il a participé à plusieurs expositions de la maison Folie - hospice d’Havré de Tourcoing : « Des bâtisseurs et des couleurs », « Les plus belles enveloppes illustrées de 1750 à nos jours », « Je vous ai apporté des bonbons ». La Virgule lui a demandé d’illustrer sa plaquette de saison sur le thème « L’homme et la bête ». Les créations de La Virgule et son répertoire s’attachent à proposer au public9des œuvres en réponse aux questions de notre temps, en s’ouvrant désormais à l’Europe entière dans le souci constant d’un théâtre populaire exigeant. 108 et artistiquement 90 63 9 C’est dans cette que La Mouscron, Virgule aux invite ses * Tarif réduit accordé auxdémarche habitants de Tourcoing, plus également de 60 ans, aux abonnés des structures culturelles aux adhérents MGEN, aux possesseurs des spectateurs, chaque eurométropolitaines, saison, à découvrir une programmation de comcartes Furet, Apace, Emotion, CEZAM, Écla-tset et s’inscrivant No-Limit, aux groupes de 10 pagnies répondant à la SRIAS, même éthique dans àlepartir même personnes. Il est accordé sur présentation d'un justificatif ou envoi d'une copie de celui-ci. dynamisme européen. Carrefour et lieu d’émergence de talents émanant des Hauts de France, de Belgique, mais aussi d’autres régions de l’Europe, La Virgule s’ouvre sans cesse à de nouveaux publics, pour un théâtre qu’elle veut faire vivre au cœur de la cité comme l’espace de l’échange, du lien social et du plaisir. (F) LaLaVirgule le bancaire soutien àde Règlement par chèque à l’ordre de Virgule ;reçoit par carte la :billetterie de Tourcoing ou à distance au +33 (0)3 20 27 13 63 ; en espèces aux billetteries de Tourcoing et Mouscron ; par virement bancaire sur notre compte en France : Crédit Coopératif Lille Centre 42559 - 00061 - 41020004082 - 51, ou sur notre compte en Belgique : Banque Fortis Mouscron 001 - 2871843 - 40. La Virgule accepte les Chèques Vacances, Crédit-Loisirs et les Tickets Article 27. Les spectacles sont proposés sous réserve de places disponibles. / Les réservations réglées ne sont pas remboursables et ne sont échangeables que sous réserve de disponibilités pour le même spectacle. / L’échange de billets déjà imprimés, s’il est possible, donne lieu à la facturation de 1,5€ par billet pour frais de service. / Aucun échange de billet ne peut avoir lieu après le début de la représentation concernée. / Les places payées dans le cadre d'un abonnement ne sont garanties qu'après réservation et confirmation de la réservation, sous réserve de places disponibles. / Les réservations ne sont effectives qu'après réception du règlement. / Les places doivent être réglées au plus tard 72h avant le début du spectacle. / Les réservations non réglées 72h à l'avance ne seront plus garanties et les places pourront être remises en vente. / Au Salon de Théâtre et au Centre Marius Staquet le placement est libre. / La salle du Théâtre Municipal Raymond Devos est numérotée, nous ferons notre possible pour vous attribuer des places groupées si demande en est faite. / Aucun retardataire ne sera admis dans les salles de spectacle après le début des représentations. / Aucune compensation ou remboursement n'est dû en cas de retard des spectateurs à une représentation. La Virgule Saison 2016 / 2017 L’Édito de Chotteau Pas si bête ? On peut l’être comme un âne, une oie ou une cruche, et rien ne nous met à l’abri de le devenir, sauf peut-être de le reconnaître ! « Mon Dieu ! Que les hommes sont bêtes ! » chante La Périchole. N’en déplaise à la gent féminine, il me semble aujourd’hui qu’on peut reprendre l’air en chœur, en l’appliquant à toute l’humanité, mais en commençant par soi-même, au moins pour avoir le droit de le dire. Tout lucide que nous soyons sur l’assujettissement grandissant de notre temps à l’empire de la bêtise, il n’est pas certain de pouvoir lui échapper. Et méfiance : « qui veut faire l’Ange fait la Bête », comme le disait Pascal dans ses Pensées ! Je vais donc redoubler d’attention en écrivant ces quelques lignes de présentation d'une saison que je voudrais… « pas si bête » ! Parler de « bêtise humaine » est d’ailleurs un pléonasme : il n’y a que les hommes qui soient bêtes ! Érasme dans son Éloge de la Folie le remarquait déjà il y a cinq siècles : nous n’avons rien à apprendre aux animaux. La société des hommes vaudrait-elle mieux par exemple que celle des abeilles ? « Quel architecte sait construire comme elles ? Quel philosophe a jamais fondé pareille république ? » Depuis Aristophane ou Plaute, voilà 2000 ans que le théâtre met en scène nos sottises. À voir aujourd’hui le peu de sagesse de nos nations, on peut se mettre à douter de sa vertu cathartique ! La sottise prolifère comme jamais ; elle trouvera même au cours de notre saison un de ses terreaux de prédilection : une élection présidentielle, dont on pourrait déplorer, en ces temps nouveaux de surenchères médiatiques où la forme l’emporte dorénavant sur le fond et les petites phrases sur la pensée, qu’elle se fera au suffrage universel. Je fais le pari que nous allons trouver dans nos campagnes, - et l’on en respire déjà les effluves les plus nauséabonds - ce qui aurait pu faire quelques volumes dans le Bêtisier que le bon Gustave Flaubert nous aurait légué, s’il n’était pas mort avant de le terminer, épuisé par l’incommensurable tâche à laquelle il s’était voué. « Ce sera comme une encyclopédie de la bêtise moderne, écrivait-il à l’une de ses amies, vous voyez que le sujet est illimité. » Ce roman de la bêtise, auquel il allait donner les dernières années de sa vie sans l’achever, c’est Bouvard et Pécuchet, pépite découverte sur les chemins de mon adolescence, chef d’œuvre que j’ai immodestement adapté pour le porter à la scène il y a vingt-trois ans, et La Virgule Saison 2016 / 2017 L’Édito de Chotteau que je me suis décidé à vous présenter cette année encore, désespéré de constater que son urgence n’avait pas faibli, mais impatient de retrouver l’accueil que le public et les critiques lui avaient réservé. En ce mois d’août 2016, à l’écoute des médias qui s’en repaissent à longueur de journée, je me dis que notre actualité n’aurait pas manqué de lui en donner, à Flaubert, des sujets d’articles pour son Encyclopédie ! À la lettre B par exemple, Gustave aurait sans nul doute écrit « B comme Burkini » et je suis sûr qu’il ne serait pas allé chercher les gendarmes pour déshabiller ces dames - qu’un De Funès à Saint Tropez s’acharnait d’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, à rhabiller ! Il n’aurait pas non plus invoqué la force de nouvelles lois, ni recherché à refaire un costume à cette laïcité que, depuis 1905, on ne cesse malheureusement de vouloir détricoter. Non, il n’aurait rien fait de tout cela : Gustave aurait ri. Oh ! Pas de ce rire qui tue, pas de cette ironie qui fait mal ! L’invective est un piège que nous tend la connerie, gardons-nous-en ! Pour comprendre la bêtise, il faut un minimum de recul et de précautions : rigueur, exactitude, et cet humour-là qui fait rire de la bêtise des autres en même temps qu’on rit de la sienne. Comment mieux désarmer que par le rire les tribus hystériques des Y’a qu’à et des Faut qu’on ! Donc, à la manière de Flaubert, et en matière de burkini, sujet capital on en conviendra, je propose qu’on se mette tous d’accord pour admettre, le sourire au coin des lèvres, que se baigner habillé protège du froid et de l’humidité, que pouvoir montrer son appartenance religieuse tout en s’essayant au dos crawlé est fondamental, que quitter ce bas monde pour se retrouver là-haut face à 72 vierges inexpérimentées n’est pas l’enfer, ou bien encore que ne pas manger de poisson le vendredi ou toucher un interrupteur électrique le jour du Shabbat peuvent nous y conduire… La bêtise se nourrit de nos peurs et se répand en clichés et lieux communs en se cherchant des ennemis, des minorités à humilier, et des frontières pour s’en mettre à l’abri. Dans tous les cas, elle simplifie et réduit le sens. « La bêtise consiste à vouloir conclure » disait encore Flaubert… Alors je m’en garderai bien… Il eût été aisé pourtant de terminer cet édito en réaffirmant le rôle de l’art et de la culture pour faire front à la bêtise. Et sans vergogne de vous redire que La Virgule participe de ce combat. Je n’aurai pas cette prétention, tout en étant conscient que ma formule sent la très jésuitique prétérition ! La Virgule Saison 2016 / 2017 L’Édito de Chotteau Mais les temps, quand même, sont durs… La pensée, comme l’annonçaient il y a trente ans avec clairvoyance quelques-uns de nos intellectuels, subit défaite après défaite. Déjà en 1870 Flaubert pressent le déclin de la création artistique en tant que rempart éthique à l’obscurantisme. Témoin de l’arrivée de la photographie et de l’industrialisation naissante des moyens de culture, il voit l’art se réduire littéralement au cliché, à la reproduction de masse, à l’économiquement rentable. Il pressent la lobotomisation des peuples : « Nous allons entrer dans une ère stupide écrit-il à George Sand. On sera utilitaire, militaire, américain et catholique ». Il dénonce avec prescience ce qu’une démocratie d’opinion entraînera comme trafics d’influence : autre forme, plus sournoise, de dictature. Nous n’en sommes pas loin. L’opinion ! Tyrannie de l’opinion, et comme l’aurait dit Flaubert, des « idées reçues », c’est-à-dire du n’importe quoi. Aujourd’hui chacun se targue d’en avoir une sans avoir pris le temps de s’informer. Les auditeurs ont la parole, et, chaque jour, plus nombreux sont les journalistes qui la leur cèdent : cela fait plus d’audience que le long discours d’un politique dont on ne retiendra que deux phrases pour alimenter les débats et se faire une opinion des opinions. L’information, qui devrait être la meilleure arme contre la bêtise de nos préjugés, devient un spectacle dont nous raffolons pour en être en même temps les acteurs et les voyeurs. Mais les grandes gueules ne sont pas forcément des grandes voix. Leur pensée simpliste et sous-informée attise la haine vis-à-vis des indispensables élites, et met tous les politiques dans le même sac d’un très injuste et permanent bashing. Le populisme est le triomphe de la bêtise. Le buzz et l’audimat en sont aujourd’hui les mortifères virus amplificateurs. Gustave ne les connaissait pas mais il se désolait déjà de constater qu’« une sottise ou une infamie en se renforçant d’une autre plus considérable peut devenir respectable. » Et d’ajouter : « Collez la peau d’un âne sur un pot de chambre et vous en faites un tambour ». Je me tairai. Sachez quand même que j’ai pris bien garde, dans les choix de programmation de cette saison, de ne pas abêtir. Sans jamais vous embêter. le 25 août 2016, Jean-Marc Chotteau AU THÉÂTRE MUNICIPAL RAYMOND DE AU THÉÂTRE MUNICIPAL RAYMOND DEVOS / TOURCOIN / TOURCOING [F] spectacles _ _leslesspectacles __ D’OUVERTURE DE SAISON SOIRÉESOIRÉE D’OUVERTURE DE SAISON saison dedelalasaison 30 septembre 2016 à 20h30 30 septembre 2016 à 20h30 Jean-Marc présentera lasaison, nouvelle saison, surles scène par les ar Jean-Marc ChotteauChotteau présentera la nouvelle entouré surentouré scène par artistes des spectacles qui la composent, tandis que Les de Fouteurs de joie interprèteron des spectacles qui la composent, tandis que Les Fouteurs joie interprèteront les chansons de leur nouveau créé été au festival et d’Avignon et dont le chansons de leur nouveau spectacle,spectacle, créé cet été aucet festival d’Avignon dont le titre à merveille de cette saison nouvelle sur: la bêtise : illustre àillustre merveille le thèmele dethème cette nouvelle sur saison la bêtise Est-ce qu’on ne ne pourrait paspas s’aimer un peu ? Est-ce qu’on pourrait s’aimer un peu ? ÉricÉric de de Staercke / Jaco Van Van Dormael Staercke / Jaco Dormael 06 & 20162016 0607 & octobre 07 octobre p. 09 p. 09 Bouvard et Pécuchet Bouvard et Pécuchet Gustave Flaubert / Jean-Marc Chotteau Gustave Flaubert / Jean-Marc Chotteau 17 novembre - 17 décembre 2016 17 novembre - 17 décembre 2016 p. 13 p. 13 Éduc’ Éduc’ Jean-Marc Chotteau Jean-Marc Chotteau 11, 12 & 13 janvier 2017 11, 12 & 13 janvier 2017 p. 17 p. 17 Métropole Métropole Vincent Farasse Vincent Farasse 19 janvier - 04 février 2017 19 janvier - 04 février 2017 p. 21 p. 21 Le Principe d’Archimède Le Principe Josep-Maria Mirò /d’Archimède Bruno Tuchszer Josep-Maria 09 & 10 mars 2017 Mirò / Bruno Tuchszer p. 25 09 & 10 mars 2017 p. 25 Votre Gustave Gustave / Jean-Marc Chotteau VotreFlaubert Gustave 23 mars – 08 avril 2017 Gustave Flaubert / Jean-Marc Chotteau p. 29 23 mars – 08 avril 2017 Le Cid Corneille Le Cid/ Dominique Serron 27 & 28 avril 2017 Corneille / Dominique Serron p. 29 p. 33 27 & 28 avril 2017 Déjeuner chez Wittgenstein Thomas Bernhard / Agathe Alexis Déjeuner chez Wittgenstein 04 mai – 20 mai 2017 Thomas Bernhard / Agathe Alexis p. 33 p. 37 04 mai – 20 mai 2017 p. 37 Mélange 2 temps BP Zoom Mélange 2 temps 15 & 16 juin 2017 BP Zoom 15 & 16 juin 2017 p. 41 DesDes etoiles et des idiots etoiles et des idiots par Les Fouteurs de joiede joie par Les Fouteurs Ce n’estCepas un pas concert que les Foun’est un concert que les Fouteurs deteurs Joie de proposent, c’est unec’est expéJoie proposent, une expérience. Dynamique. Tendre. Ephémère. rience. Dynamique. Tendre. Ephémère. Une expérience de l’instant, celle de la Une expérience de l’instant, celle de la JOIE ! La joie, victoire sur l’obscuranJOIE ! La joie, l’obscurantisme, les dogmes et la victoire peur. Ellesur nous tisme, les dogmes et la peur. Elle nous fait danser, rire et pleurer. fait danser, rireun etguide. pleurer. Les étoiles, comme Sous les Les on étoiles, comme un on guide. belles étoiles, chante, on cogite, dort Sous les belles on étoiles, on chante, cogite, on dort paisiblement, est libre. Filante,on la route paisiblement, on estDepuis libre. Filante, est tracée, celle de l’amitié. 16 ans la route tracée, celle de l’amitié. Depuis 16 ans qu’ils seest connaissent, encore émerveillés, sevivants, connaissent, ils sont qu’ils debout, lucides.encore émerveillés, ils sontIdiots debout, vivants, lucides. Des idiots. comme Nicolas Ducron, Laurent Madiot,Idiots Alexandre LéauDes idiots. comme Nicolas Duthaud, cron, Christophe Tom LaurentDorémus Madiot, et Alexandre LéauPoisson,thaud, qui gesticulent frénétiquement Christophe Dorémus et Tom sous une boule àqui facette, chantentfrénétiquement en alPoisson, gesticulent lemandsous et pratiquent resune bouleleàkaraoké facette, au chantent en altaurantlemand chinois. et pratiquent le karaoké au resOui, les « Fouteurs » sont définitivement (imbéciles-)heureux d’être à nouveau taurant chinois. réunis tous les cinq, après plus»de 250définitivement représentations(imbéciles-)heureux de leur précédent spectacle Oui, les « Fouteurs sont d’être à nou La Belleréunis Vie, heureux decinq, se retrouver pourdeêtre ensemble. de leur précédent spec tous les après plus 250idiots représentations En route pour les étoiles ! Il sera toujours temps de redevenir idiots ! La Belle Vie, heureux de se retrouver pour être idiots ensemble. En route pour les étoiles ! Il sera toujours temps de redevenir idiots ! Interprètes : Christophe Doremus, Nicolas Ducron, Tom Poisson, Laurent Madiot, Patrick Neulat Collaboration artistique : Christophe Gendreau Christophe CréationInterprètes : lumière : Laura Sueur Doremus, Nicolas Ducron, Tom Poisson, Laurent Madiot, Patrick N Collaboration artistique :Genest Christophe Gendreau Régie son et lumière : Christophe Création lumière de : Laura Production : Les Fouteurs joie Sueur Régie :son etde lumière : Christophe Genest Coproduction Ville Morsang sur Orge, La Bouche d'Air (Nantes) Avec le soutien de l’ADAMI, du CNV,de dejoie la SPEDIDAM et de la SACEM Production : Les Fouteurs Remerciements : La Palène (Rouillac), La Maison du peuple (Millau) et L'Hippodrome - Scène Coproduction : Ville de Morsang sur Orge, La Bouche d'Air (Nantes) nationale de Douai Avec le soutien de l’ADAMI, du CNV, de la SPEDIDAM et de la SACEM Remerciements : La Palène (Rouillac), La Maison du peuple (Millau) et L'Hippodrome Entrée libre en fonction places disponibles. Réservation conseillée. nationale dedes Douai Entrée libre en fonction des places disponibles. Réservation conseillée. p. 41 7 AU CENTRE MARIUS STAQUET / MOUSCRON [B] Est-ce qu'on ne pourrait pas s'aimer un peu ? de Serge Bodart, Éric de Staercke et Sandrine Hooge Mise en scène de Jaco van Dormael En une suite de tableaux drôles, tendres et mordants - souvent absurdes -, un duo clownesque nous entraîne à sa suite dans les vicissitudes de la vie de couple. Mis en scène par Jaco van Dormael, réalisateur de Toto le Héros, Le Huitième Jour, Le Tout Nouveau Testament…, qui signe ici l’une de ses premières mises en scène théâtrales, Éric de Staercke et Sandrine Hooge se lancent à corps perdus à la recherche de l’amour. Les aléas de ce sentiment si souvent contrarié - à la ville et plus encore à la scène - leur offrent une multitude de situations tragi-comiques, véritable mine d’or théâtrale, où le duo s’engouffre pour notre plus grand plaisir, un rien sadique. Rythmée par un jeu physique et très expressif, leur quête éperdue est ponctuée par les accords d’un pianiste qui les observe d’un œil goguenard et narquois. Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ? n’a cessé de conquérir le cœur de son public depuis sa création grâce à un humour sans faille, délicieuse légèreté face à cette douleur exquise que s’inflige sempiternellement le genre humain. Jeudi 06 et vendredi 07 octobre 2016 jeudi à 19h30 vendredi à 20h30 Production Théâtre Loyal du Trac (Bruxelles) Avec l’aide de la CFWB, Art et Vie, des Centres Culturels des Riches Claires, De Rixensart et de Braine L’Alleud Avec Serge Bodart, Éric de Staercke, Sandrine Hooge Scénographie : Christine Flasschoen Costumes : Raphaëlle Debattice Maquillages et coiffures : Serge Bellot Régie plateau : Thu-Van Nguyen Régie et création des éclairages : Luc Jouniaux Construction du décor : Christophe Georis, David Natan, Didier Caffonnette Photos : Danièle Pierre Assistant à la création : Pierre Poucet 1h35 sans entracte I Jeudi 06 octobre 2016 rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation I 9 putes. Leur quête de l’inaccessible amour de l’autre n’a pas de fin. Les personnages de cette comédie ne renoncent jamais, ils courent toujours, même après le baisser de rideau… Ils veulent s’aimer, se toucher, se rencontrer envers et contre tout. Tous les moyens sont bons, du plus futile au plus tordu… Ainsi leurs destinées dérapent littéralement et passent du rationnel le plus banal et quotidien à l’absurde le plus débridé. Ce spectacle ne s’inscrit dans aucun genre connu. Il est à la fois proche du cinéma muet d’avantguerre et du théâtre absurde d’après-guerre. Il utilise la musique, le clown, la cascade, le texte, le mime, la grimace et le silence pour exprimer la quête d’amour. La mise en scène de Jaco Van Dormael tend à réunir trois types de démarche : la musique (Serge Bodart), le mouvement (Sandrine Hooge) et le Théâtre (Éric de Staercke). Il existe de nombreux points communs entre ces disciplines, mais c’est un art en soi de les faire cohabiter sur scène et de s’en servir pour la narration et l’action dramatique. Le jeu de clown sert d’expression majeure et sous-tend les personnages et les scènes. Les caractères sont grossis, les gestes chorégraphiés et orchestrés mais toujours servis par une sincérité et une sensibilité qui font osciller la mise en scène entre comédie et poésie dramatique. Décor, éclairages, accessoires, maquillages et costumes, tous ces éléments de la représentation contribuent, dans une grande sobriété et une parfaite symbiose, à mettre en valeur les situations, la musique et les personnages. Ils ont juste ce petit décalage qui permet le rêve et les dégage de toute réalité froide et concrète Est-ce qu'on ne pourrait pas s'aimer un peu ? De Serge Bodart, Éric de Staercke et Sandrine Hooge Une femme court, éperdument amoureuse, un homme surgit, désespérément épris. Ils s’élancent l’un vers l’autre avec passion. Une musique venue des cieux accompagne leur course avec lyrisme. Ils tendent les bras. La musique se fait de plus en plus forte. Ils ne sont plus qu’à quelques pas l’un de l’autre. La musique s’intensifie et ils s’enlacent. Un piano tombe du ciel et les écrase ! Noir ! Drame burlesque et musical, composé d’une série de tableaux rocambolesques évoquant la solitude et les actes désespérés - et immanquablement comiques - qu’elle engendre, Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ? raconte l’histoire de personnages dont les destins n’arrivent pas à se croiser. Ils traversent la scène, devant un pianiste, lui-même seul et abandonné, témoin silencieux de mille incidents, aventures, rencontres et dis10 Éric De Staercke Après avoir suivi les cours de théâtre et de mise en scène de l’Institut des Arts de Diffusion, Éric De Staercke fonde avec d’autres comédiens le Théâtre Loyal du Trac en 1985. À la même époque, il fait aussi partie des premières recrues de la Ligue d’improvisation belge. Seul en scène ou au sein d’une troupe, il poursuit sa carrière de comédien, signe de nombreuses mises en scène et écrit plusieurs spectacles. Depuis 1993, il enseigne l’improvisation et l’interprétation à l’IAD de Bruxelles. Il est directeur du centre Culturel des Riches Claires. La presse en parle Ce trio vous concocte une de ces soirées de bonheur qui décape votre quotidien d’amour et déchire ses miroirs consensuels dans l’éclat du rire. Michèle Friche, Le Soir Sous de piquantes caricatures, le couple se déguste à toutes les sauces. Grinçant et hilarant, le spectacle s’adresse à tous, tissé de générosité et de dérision libératrice. Sarah Colasse, La Libre Belgique Jaco Van Dormael Après des études de cinéma à l'INSAS (Bruxelles) et à Louis Lumière (Paris), Jaco Van Dormael devient dans un premier temps metteur en scène de théâtre pour enfants, notamment de numéros de clown. En 1991, son premier film Toto le héros reçoit la Caméra d'or au Festival de Cannes. Ses films explorent souvent la puissance de l'imaginaire et la part oubliée de l'enfance dans un quotidien morne et tragique (Le Huitième Jour, Mr Nobody, Le Tout Nouveau Testament). Président d'honneur de l'Association des réalisateurs et réalisatrices de films francophones, il signe parallèlement des mises en scène au théâtre (Kiss and Cry, Cold Blood) et, en 2012, met en scène Stradella de César Frank pour l’Opéra royal de Wallonie. En une série de tableaux parfaitement rythmés, maîtrisés le Loyal du Trac fouille de son scalpel les échecs, les blessures, les malheurs de l’amour. C’est corrosif à souhait. On rit aux éclats ! Philippe Mathy, Le Ligueur De cette variation sur l’amour, Queneau aurait fait tout un autobus. Le Théâtre Loyal du Trac en fait lui un canapé sur la plateforme duquel montent l’amour tendre au cœur, l’amour à pâte dure et l’amour vache qui rend chèvre. (...) Mime, acrobatie, silence éloquent, jeu et hors-jeu orchestrés de main de maître par Jaco Van Dormael renouvellent en toute simplicité l’art du théâtre. Sophie Creuz, L’Écho 11 AU SALON DE THÉÂTRE / TOURCOING [F] Bouvard et Pecuchet ` D’après Gustave Flaubert Adaptation et mise en scène de Jean-Marc Chotteau Avec Bouvard et Pécuchet, Gustave Flaubert voulait fustiger la bêtise humaine à travers l’histoire de deux modestes employés de bureau dont un héritage bouleverse la vie et qui partent entreprendre, dans une retraite campagnarde, une encyclopédique étude des Sciences. Leurs enthousiasmes n’auront d’égal que leurs déceptions : Qui et quoi croire ? finiront-ils par se demander, désespérés… Il y a vingt-trois ans, alors que commençait à sévir au détriment des vrais savoirs la maladie planétaire du zapping généralisé, Jean-Marc Chotteau s’autorisa, non sans audace, à adapter, pour la porter à la scène, l’aventure de ces deux personnages à la fois pathétiques et drôles, dont lui semblait flagrante l’actualité. François Lalande et le regretté Fred Personne en avaient été les merveilleuses incarnations. À l’heure d’internet, de la multiplication des croyances les plus sottes, de la défaite de la pensée dans un monde qui semble perdre la raison, La Virgule a pensé qu’il urgeait de reprendre un de ses plus gros succès, avec, cette fois, Éric Leblanc et Jean-Marc Chotteau luimême dans les rôles-titres. Du 17 novembre au 17 décembre 2016 mardi et jeudi à 19h30 mercredi et vendredi à 20h30 samedi à 17h00 relâche les dimanches et les lundis Production La Virgule Centre Transfrontalier de Création Théâtrale (Mouscron-Tourcoing) Avec : Jean-Marc Chotteau et Éric Leblanc Assistante à la mise en scène : Carole Le Sone Scénographie : Jean-Marc Chotteau Lumière et régie : Éric Blondeau Costumes : Benjamin Warlop Décoration : Frédérique Bertrand Assistante décoration : Périne Grzegorczyk 2h40 entracte compris I Tous les jeudis rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation I 13 qui copient une espèce d’encyclopédie critique en farce. Pour cela il va me falloir étudier beaucoup de choses que j’ignore : la chimie, la médecine, l’agriculture. Je suis maintenant dans la médecine. Mais il faut être fou et triplement frénétique pour entreprendre un pareil bouquin ! Tant pis, à la grâce de Dieu ! » Bouvard et Pecuchet Ce livre, c’est Bouvard et Pécuchet, son chef-d’œuvre, entreprise effectivement insensée puisqu’il la laisse inachevée en mourant à 59 ans au milieu du dixième des onze chapitres qu’il avait prévus, et avant même d’entreprendre le second tome dont il ne nous laissera que l’ébauche. D’après Gustave Flaubert « Si tu veux nous associers pour écrire, moi, j’écrirait des comédie et toi tu écriras tes rèves, et comme il y a une dame qui vient chez papa et qui nous contes toujours des bêtises je les écrirait. » C’est Flaubert qui écrit cela, et il faut lui pardonner ses fautes d’orthographe, car il signe cette lettre à Ernest Chevalier, son copain de collège, le 1er janvier 1831. À cette date il n’a que 9 ans… Faire de Bouvard et de Pécuchet d’authentiques personnages de comédie parut il y a 23 ans à JeanMarc Chotteau une audace à tenter : l’époque lui semblait propice pour le faire. Voilà ce qu’on pouvait lire dans la note d’intention qu’il signait en mai 1993 : Il ne tiendra pas ses promesses : il n’écrira pas des comédies mais des romans, avec, c’est vrai, deux escapades théâtrales, mais couronnées d’insuccès. Par contre, il aura bien toute sa vie l’obsession d’écrire, et d’écrire sur la bêtise. Plus seulement celle de la bonne de son père, mais de l’humanité. « On les connaît, les Bouvard et Pécuchet. Ils sont nombreux ! Quinquagénaires fatigués de la ville et de la vie, ils ont rêvé longtemps de tout recommencer, ailleurs, autrement, avant de se retrouver facteurs en Lozère, bergers au Larzac, retraités dans le Luberon, avec l’envie de prendre leurs distances pour mieux comprendre le monde. En regardant la télévision ! Toute son œuvre est traversée par cette question qui l’obsède, et il a 41 ans quand il annonce qu’il va écrire « une espèce d’encyclopédie de la Bêtise moderne » : « Je vais commencer un livre qui va m’occuper pendant plusieurs années… C’est l’histoire de deux bonshommes rêve commun : cultiver un domaine en Normandie, sûrs qu’ils sont de trouver dans les livres - qu’ils auront enfin le temps de lire - les savoirs qui leur manquent. Avec une foi touchante et en même temps irrésistiblement comique, les deux amis expérimenteront tour à tour l’agriculture, la chimie, la médecine, la géologie, l’archéologie, la gymnastique, le spiritisme, la religion, le théâtre…, mais d’insuccès en insuccès, ils échoueront lamentablement dans leur quête de certitudes. (…) Apprentis-sorciers qui croient connaître ce qu’ils ignorent, ils incarnent pathétiquement cette errance mélancolique de ceux qui sont revenus de tout sans être jamais allés nulle part. La presse en parle Bouvard et Pécuchet me donnent l’envie d’épingler les Trissotin du faux savoir, dévots scientistes dépourvus d’esprit scientifique, qui s’adonnent à cœur joie - et cerveau flatulent - au zapping fou de leurs télécommandes. La mise en dialogues est parfaite. Voilà un modèle de théâtralisation réussie d’un chef d’œuvre littéraire méchant miné par la tendresse ! Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité On rit beaucoup, on raille sans dérailler. Danielle Dumas, L’Avant-Scène Il me tarde de porter à la scène de tels personnages. » L’adaptation de Chotteau est astucieuse. La modernité de l’œuvre nous parvient... Jean-Luc Jeneer, Le Figaro magazine Jean-Marc Chotteau et Éric Leblanc, qui ont aujourd’hui l’âge des interprètes de cette création qui fut un des plus gros succès de la compagnie, partagent la même impatience d’offrir au public d’aujourd’hui cette comédie d’aujourd’hui. Allègre et malin. Une mise en scène inventive dans un décor très astucieux. Annie Copperman, Les Échos Un moment de théâtre épatant. Jean-Marc Petit, La Voix du Nord Cette adaptation du livre de Flaubert est habile ... On rit beaucoup. C. A., Le Point Les héros de Flaubert avaient, eux, les livres. Modestes gratte-papier à Paris qu’un hasard a fait se rencontrer sur un banc, un héritage leur permet de réaliser leur 14 Aussi drôle que poignant. Michel Cournot, Le Monde 15 AU CENTRE MARIUS STAQUET / MOUSCRON [B] ` uc' Ed Texte et mise en scène de Jean-Marc Chotteau Après avoir mis en scène la mémoire des ouvriers du textile (La Vie à un fil, Jouer comme nous) et celle des habitants de HLM (HLM - Habiter La Mémoire), Jean-Marc Chotteau signe avec Éduc’ une nouvelle pièce inspirée de témoignages. Cette fois, il s’est immergé dans le monde des éducateurs de rue dont la tâche difficile consiste à prévenir tout ce que le mal-être social, le décrochage scolaire ou le chômage peuvent entraîner de dégâts parmi les jeunes de nos quartiers. Il en a créé une pièce touchante et profonde servie par onze comédiens qui s’approprient les bouleversants récits de ces vies qu’on préfère souvent ignorer, cacher ou caricaturer. Dans un décor inspiré de ces rues dont les murs bariolés de tags et graffitis exposent en grand format les souffrances qui ne s’expriment que dans la marge, Chotteau donne à voir en pleine lumière un travail de l’ombre dont l’émouvante humanité donne des raisons d’espérer. Du 11 au 13 janvier 2017 mercredi et vendredi à 20h30 jeudi à 19h30 Production La Virgule Centre Transfrontalier de Création Théâtrale (Mouscron-Tourcoing) En association avec : l’AAPI Association d’Animation, Prévention Insertion (Tourcoing) Avec : Aurélien Ambach-Albertini, Sabrina Ammouche, Marie-Christine Demeester, Roxane Desmit, Sacha Dillies, Virginie Houillon, Nicolas Komorowski, Éric Leblanc, Annabel Molliard, Mégane Vangeluwe, Laurent Veraeghe Assistante à la mise en scène : Carole Le Sone Création vidéo : Fanny Derrier Création lumière et régie : Éric Blondeau Scénographie : Jean-Marc Chotteau Décor : Céline Duchilier, Sébastien Halliez, Jean-Marc Platteau des Ateliers de Mouscron Remerciements aux éducateurs de l’AAPI à Tourcoing et du Club Azimuts à Monsen-Baroeul, pour les récits de vie qu’ils ont confiés à La Virgule. 1h50 sans entracte ©DR I Jeudi 12 janvier 2017 rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation I 17 C’est une association d’éducation préventive, l’AAPI, de Tourcoing, qui est venue au printemps 2015 demander à La Virgule si elle pouvait présenter un de ses spectacles, dès l’année suivante, pour fêter le vingt-cinquième anniversaire de l’association. Il fut un moment question de la reprise de Night shop ou L’Arabe du coin, créé en 2010, mais très vite, Jean-Marc Chotteau, honoré et enchanté d’une demande susceptible d’ouvrir son théâtre à de nouveaux publics, fit la proposition d’écrire un spectacle « sur mesure », à la condition que l’association lui permît d’entendre et de récolter les témoignages de ses salariés. Ce qui fut fait. Ed uc' de Jean-Marc Chotteau Elle et lui sont des « muristes » comme disent leurs éducateurs : ils passent leurs journées dans la rue, à « tenir les murs »… Elle ne parle pas beaucoup (à l’école, on l’appelait la mutique) mais elle écrit sur les murs ce qu’elle ne sait pas dire. À la maison elle ne parle qu’avec son chat, à qui il lui arrive de faire la lecture… Elle s’appelle Sarah. Éduc’ est donc un spectacle inspiré d’un important collectage de près de cent heures de récits de ces travailleurs de l’ombre, qui mettent une grande partie de leurs vies au service des autres, et tentent de prévenir, par leur écoute et leurs conseils, les désordres inévitables d’une société en mutation. Lui est plus bavard, et Sarah l’écoute si attentivement qu’il lâche tout : ses démêlés avec la justice, la cour d’assise, le séjour en prison, et puis le bracelet électronique, mais aussi le soutien de Maggy et Tahar, ses éducs. Maggy surtout, à qui, de sa cellule, il écrivait des poèmes… Enfin, c’est Éric Leblanc, qui aura été le professeur des neuf premiers, qui tiendra le rôle d’un directeur d’une « asso de prév’ » sur le point de prendre sa retraite et dont quarante ans d’expérience lui ont appris que, pour travailler dans la rue, « il faut savoir se blinder, se faire une carapace »… Car la tâche est ingrate : « L’éducation préventive, c’est comme le ménage, c’est quand c’est pas fait que ça se voit »… Chotteau, à travers Éduc’ a voulu faire franchir à ses spectateurs les frontières fermées de certains de nos quartiers, en se gardant de tout misérabilisme ou prêchi-prêcha. Dans une société qui tend à vouloir appliquer la politique du résultat ou du chiffre à une profession qu’on méconnaît ou qu’on ignore, il porte l’éclairage sur un travail passionnant mais de longue haleine, dont on ne mesure pas, hélas, combien de Rayan il fait, chaque jour, sortir de l’ornière. Extrait Virginie : - Oui parce qu’une éduc de rue ça va vers les gens, et aller vers les gens c’est s’investir, y aller avec ses tripes, avec son cœur, avec son corps, à corps ouvert. Faudrait parfois se protéger de tout ça et ne plus y penser quand on rentre à la maison, en tout cas faudrait apprendre à le faire. Et ça on ne l’apprend pas à l’école ! Sinon on prend tout sur soi, et le paquet on l’emporte, on le porte, et c’est lourd ! Parfois je me réveille en pleine nuit, je me dis : - « oh ! J’aurais dû faire ça avec ce jeune-là ! ». Et, dès le lendemain, je vais tenter de mettre en place les choses auxquelles j’ai pensé en me tournant dans mon lit dans tous les sens ! C’est un métier qui est incrusté en nous, qu’on vit, comment dire, avec son corps. Éduc', Scène 4 Pour interpréter sa pièce, JeanMarc Chotteau a fait appel à onze comédiens, dont neuf sont issus de son École Transfrontalière du Spectateur, qui, on le verra, ne forme pas en trois ans de cours que des spectateurs, mais aussi des comédiens dont le professionnalisme et la justesse ont suscité l’enthousiasme à l’occasion des deux représentations données en avant-première les 2 et 3 juin derniers. À leurs côtés, Aurélien Ambach-Albertini, un jeune comédien formé à la prestigieuse école du Théâtre du Nord, dont l’interprétation sensible et sincère du rôle de Rayan a bouleversé le public. Il s’appelle Rayan, mais lui, il ne sait pas trop bien s’il va être sauvé comme le soldat du film. En fait, il ne sait plus très bien comment il s’appelle… « Ils ne savent pas comment nous appeler ! « Jeunes » ils disent parfois. C’est comme ça qu’ils nous appellent ! Quand t’es toubib, t’as des malades ou des patients, quand t’es psy t’as des fous, quand t’es prof t’as des élèves, quand t’es pompier t’as le feu, et quand t’es éduc’, t’as rien ! Si, des « jeunes » ! Ils disent jeunes, ou ayant droit, ou bénéficiaires aussi. Des fois ils disent public. Tu peux m’appeler « public » si tu veux… » 18 19 AU SALON DE THÉÂTRE / TOURCOING [F] Metropole ` Texte et mise en scène de Vincent Farasse Après Mon Oncle est reporter proposée la saison dernière, La Virgule est heureuse de présenter une seconde pièce de Vincent Farasse produite dans le cadre de leur compagnonnage soutenu par la DRAC Nord - Pas de Calais - Picardie. Le jeune auteur et metteur en scène propose cette fois une pièce où six personnages se croisent au gré de leurs déplacements dans l’une des grandes métropoles d’aujourd’hui. Réputés solitaires et anonymes, ces espaces urbains démesurés sont paradoxalement des lieux d’interactions constantes, même si celles-ci ne sont souvent liées qu’à des intérêts réciproques. Pièce à l’écriture moderne et au ton nouveau, composée de petites scènes comme autant de fragments d’une vie quotidienne éclatée, Métropole dresse le portrait sensible de nos villes et de leurs habitants. Personnages aux actions décisives ou éléments productifs interchangeables ? 21 Du 19 janvier au 04 février 2017 mardi et jeudi à 19h30 mercredi, vendredi et samedi à 20h30 samedi 28 janvier à 15h30 et à 20h30 relâche les dimanches et lundis Production : Compagnie Azdak (Lille) En compagnonnage avec : La Virgule (Mouscron-Tourcoing) Avec le soutien de : Centre National du Théâtre (Paris), DRAC Nord - Pas de Calais - Picardie Avec : François Clavier, Ali Esmili, Laure Giappiconi, Ève Gollac, Gaëlle Héraut, Aymeric Lecerf Scénographie : Julia Kravtsova Lumière : Nathalie Perrier Ce texte a reçu le Prix des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre 2015 Le texte du spectacle est à paraître aux éditions Actes Sud Papiers 1h30 sans entracte (création) ` Metropole De Vincent Farasse Six personnes se croisent dans le Grand Paris. C’est Paris, mais ce pourrait être Lyon, Lille, Berlin, Bruxelles, Londres, Francfort… Une métropole d’aujourd’hui. Un PDG, une jeune diplômée d’école de commerce, un cadre au chômage, un étudiant en médecine d’origine modeste, une femme de ménage et une traductrice, également stripteaseuse la nuit pour gagner sa vie. Ils se déplacent dans la ville, au gré des lois du marché - celui de l’immobilier, celui du travail - et au gré de lois plus intimes (retrouver l’être aimé, la mémoire d’un quartier…). Six personnes, qui se croisent à l’occasion de scènes à effet miroir, et dont les relations sont monnayées. Dans la métropole n’est pas réuni un groupe, mais une multitude de trajectoires individuelles, qui, pour la plupart, ne se croisent pas. Chaque trajectoire est comme une case, dont l’habitant ignore les habitants des autres cases. Pourtant des liens invisibles lient ces trajectoires, qui, souvent à leur insu, s’influencent les unes les autres. différente dans ce salon de ce qu’elle est chez elle. C’est presque, suivant l’endroit où il est, un nouveau personnage qui se révèle. Ces personnages, dans l’espace social, comme dans l’intimité, ont des masques. C’est dans les contradictions entre ces masques qu’une vérité du personnage devient sensible, et qu’apparaît la possibilité d’un sujet. J’ai voulu écrire sur cette question des influences, comment nos vies sont sans cesse influencées par des êtres que l’on ne connaît pas. Six personnages, dont certains se connaissent, d’autres non, mais qui sont comme pris sur une toile d’araignée. Quand l’un bouge, la toile tremble, et les secousses atteignent les autres. Raconter des histoires très simples : histoire d’amour, de travail, de logement, de survie au quotidien. Et explorer la résonance de notre société sur ces histoires. Comment la violence contemporaine, sourde, lancinante, agit sur toute relation. » Vincent Farasse Vincent Farasse se forme en tant que comédien et metteur en scène à l’Ensatt à Lyon, dont il sort en 2005. Il a depuis joué sous la direction de M.-S. Ferdane, G. Chavassieux, D. Mambouch ou D. Jauzion-Graverolles, et mis en scène Alladine et Palomides, La Mort de Tintagiles de Maeterlinck ainsi que Loin de Nedjma d’après Kateb Yacine et Ismaël Aït Djafer. En 2006, à 25 ans, il écrit sa première pièce, Suspendue, et reçoit la bourse d’encouragement du Centre National du Théâtre. En 2009 il met pour la première fois en scène l’un de ses textes, L’Enfant silence. En résidence au Centre National des Écritures du Spectacle en 2010, il écrit Le Passage de la comète, qu’il met en scène en 2012. En 2012-2013, il est auteur associé au Centre Dramatique National de Vire, où il écrit et met en scène Cinq jours par semaine. En mars 2016, dans le cadre du compagnonnage de deux ans entre la compagnie Azdak et La Virgule, il a présenté au Salon de Théâtre sa pièce Mon Oncle est reporter, créée avec l’aide du Centre National du Théâtre. Vincent Farasse La grande ville est un phénomène mondial. À quoi voulons-nous qu’elle ressemble ? Doit-on laisser séparer les riches des pauvres, le lieu de travail et d’habitation, doiton courir sans cesse d’un bout de la métropole à l’autre ? Le visage actuel de la grande ville, inégalitaire, énergivore, n’est pas une fatalité ou une évolution naturelle : la ville est notre œuvre. Pourtant nous subissons ses effets comme nous nous soumettons aux éléments. « A la base de cette pièce, il y a ce phénomène totalement fou de la grande ville, et plus particulièrement de la métropole. Plus les villes sont grandes et denses, plus les individus sont seuls. Certaines études ont même fait apparaître qu’un habitant de Paris, Lyon, ou Bruxelles, par exemple, n’avait pas plus d’amis et de relations proches, voire moins, qu’un habitant d’un village reculé. Chaque personnage de Métropole est vu dans des espaces différents, et chacun change suivant ces espaces. Xavier, client dans le salon privé du théâtre érotique, n’est pas le même que dans son bureau. Claire, stripteaseuse dans le même salon, est 22 23 AU THÉÂTRE MUNICIPAL RAYMOND DEVOS TOURCOING [F] Le Principe d'Archimede De Josep-Maria Mirò Mise en scène de Bruno Tuchszer Bruno Tuchszer (Une Mort moderne, Le Système Ribadier) revient à La Virgule pour sa seconde mise en scène avec sa compagnie Grand Boucan. Séduit par le travail d’écriture subtil et moderne d’un jeune auteur catalan, il porte à la scène cette pièce à l’ambiguïté soignée, où se trouve mise en scène la façon dont, à l’heure des réseaux sociaux et des chaines d’informations en continu, une phrase équivoque peut briser en un éclair l’harmonie d’une communauté et la vie de ses membres. Échaudés par de récents faits divers, les parents d’une école de natation réagissent violemment quand une enfant dit avoir vu le maître-nageur embrasser un enfant. Mais que s’est-il réellement passé ? La mise en scène sobre, où l’ambiance lumineuse suggérera simplement les émotions changeantes tels les reflets dans l’eau troublée d’une piscine, refuse de spolier le spectateur de la place d’arbitre que la pièce lui réserve. Les quatre solides comédiens de la Région auront alors tout loisir de jouer les nuances de leur partition pour convaincre ou dédouaner d’une vérité que la pièce ne tranche jamais, préférant alerter sur les dangers d’une société trop policée plutôt qu’offrir la catharsis d’un coupable trop vite désigné. Jeudi 09 et vendredi 10 mars 2017 jeudi à 19h30 vendredi à 20h30 Production : Grand Boucan (Lille) Co-production : La Barcarolle EPCC Spectacle Vivant Audomarois, Carvin culture, ville de Noyelles-Godault Avec le soutien de la DRAC Nord - Pas de Calais - Picardie, la Région Hauts de France, le Département du Pas-de-Calais Avec : Carine Bouquillon, Olivier Brabant, Nicolas Postillon, Bruno Tuchszer Collaboration artistique : Carine Bouquillon Décor : Alexandre Herman Lumière : Marc Weugue Création sonore : Laurent Doizelet Régie : Olivier Floury Traduction du catalan par Laurent Gallardo avec le soutien de la Maison Antoine Vitez 1h30 sans entracte (création) I Jeudi 09 mars 2017 rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation I 25 voir si le maître-nageur est coupable ou innocent, puisqu’objectivement aucun indice textuel ne permet de le dire ; il s’agit surtout de s’interroger sur un modèle de société qui semble s’imposer en Occident. Préférons-nous vivre dans un monde où un acte de tendresse envers un enfant est encore permis, même si cela suppose de possibles dérives, ou préférons-nous une société sécuritaire qui, pour prévenir tout risque, préfère accroître la surveillance des individus ? Voilà aujourd’hui le véritable dilemme des sociétés occidentales. La prolifération des dispositifs de sécurité donne à penser qu’elles ont déjà fait leur choix. Dans Le Principe d’Archimède, l’opinion publique ne finit-elle pas par condamner le maître-nageur, non pas pour ce qu’il a fait mais pour ce qu’il aurait pu faire ? Ainsi donc, au-delà du problème social de la pédophilie, cette pièce rend compte d’une réalité bien plus large, qui semble s’imposer à notre insu et que Gilles Deleuze associe à l’émergence d’un nouveau fascisme : « Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néofascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une paix non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de micro-fascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma ». C’est contre cette anesthésie générale dans laquelle l’époque puise sa force consensuelle que résiste Miró. Et s’il y a polémique, il y a aussi théâtre. » Le Principe d'Archimede De Josep-Maria Mirò « Le Principe d’Archimède n’est pas une pièce sur la pédophilie ; celle-ci sert de prétexte théâtral pour viser plus haut. Dans cette ambiance chlorée de piscine municipale - parabole parfaite de notre société aseptisée à l’excès -, Josep Maria Miró construit une histoire à partir d’un fait dont on ne sait jamais s’il a réellement eu lieu. S’agissait-il d’un baiser innocent sur la joue, comme ne cesse de le clamer le maître-nageur ou faut-il voir dans ce geste une intention malsaine ? Les faits sont soumis à deux lectures parfaitement réfractaires l’une à l’autre, qui se maintiennent d’un bout en bout de la pièce, de sorte que c’est au spectateur que revient la difficile tâche de trancher. Comme dans ses pièces précédentes, La Femme qui ratait tous ses avions et Gang Bang, on retrouve ici une constante de l’œuvre de Miró : le spectateur y est mis en mouvement, en travail, afin de prendre part au débat social que pose la pièce. Plus question de s’abandonner à l’illusion théâtrale, de se laisser dicter son attitude par le dramaturge. C’est sur cette liberté nouvelle que se fonde l’utopie présente d’un théâtre politique qui ne serait plus assertif ni dogmatique mais maïeutique. Du reste, le problème soulevé par la pièce n’est pas seulement de sa- Bruno Tuchszer Comédien formé au Conservatoire National de Région de Lille, Bruno Tuchszer partage sa carrière d’acteur entre le théâtre, la télévision et le cinéma. A la scène il joue notamment sous la direction de Claire Dancoisne, Jean Lacornerie, Stéphane Titelein ou encore Laurent Hatat. À La Virgule, il participe en tant que comédien à de nombreux spectacles de Jean-Marc Chotteau. Au cinéma on le voit notamment devant la caméra de Claude Berry, Philippe Lioret, Dany Boon, Vincent Garenq et de Christian Vincent. Après avoir adapté et mis en scène Une Mort moderne, la conférence du Docteur Storm d’après l’essai du Suédois Carl-Henning Wijkmark, une fausse conférence désopilante coproduite par La Virgule, il fonde sa compagnie Grand Boucan et présente sa première création Le Système Ribadier de Feydeau lors de la saison 20132014 de La Virgule. Extrait David : - Vous n’avez pas l’intention de chercher à en savoir un peu plus ? Anne : - Je vous le répète. Je n’ai pas le droit de poser des questions aux employés sur leur vie privée. Je ne l’ai jamais fait et je ne le ferai jamais. Maintenant, si vous le voulez bien… David : - Nous sommes très inquiets, vous savez. Ma femme a lu un commentaire sur la page Facebook des parents dont les enfants sont inscrits à la piscine. Anne : - Sur Facebook ? David : - Oui. Anne : - Tout le monde peut le lire ? David : - Uniquement les membres du groupe. Anne : - C’est une accusation très grave. David : - Il est normal que nous soyons inquiets. Anne : - Mais écrire une chose pareille, de but en blanc, sur Facebook… sans avoir la moindre certitude… David : - Vous avez des enfants ? Anne : - Cela revient à alarmer les gens à tort. On peut effacer un commentaire après l’avoir écrit ? David : - C’est ce qui vous inquiète ? Laurent Gallardo, traducteur de la Maison Antoine Vitez 26 27 AU SALON DE THÉÂTRE / TOURCOING [F] Votre Gustave D’après les correspondances de Gustave Flaubert Adaptation et mise en scène de Jean-Marc Chotteau Création musicale de Françoise Choveaux On connaît de lui Bouvard et Pécuchet, L’Éducation sentimentale et, bien sûr, Madame Bovary. On sait moins que Gustave Flaubert est l’auteur de plus de quatre mille lettres dont le style éblouissant constitue une œuvre qui aurait pu suffire à sa célébrité. Quand Françoise Choveaux, compositrice et pianiste à la réputation internationale, est venue voir Jean-Marc Chotteau pour envisager avec lui une collaboration à l’occasion de sa résidence au Conservatoire de Tourcoing, ils se sont mis très vite d’accord pour mettre en accord les jeux de la voix et du piano dans un spectacle original, à l’écriture vivante, aux incroyables résonances. À travers ses lettres, à Ernest son copain de classe, à Louise Colet sa maîtresse, à George Sand sa « chère bon maître », mais aussi à Maupassant, Baudelaire, Tourgueneff et autres figures éminentes du XIXème siècle, Jean-Marc Chotteau compose en l’incarnant le portrait d’un écrivain hors norme, mais surtout d’un homme tout simplement, à la lucidité attachante et tonique bien que désespérée. Votre Gustave est plus qu’une signature, c’est une invitation à vous approprier un géant, si proche de nous. Du 23 mars au 08 avril 2017 mardi et jeudi à 19h30 mercredi, vendredi et samedi à 20h30 samedi 1er avril à 15h30 et à 20h30 relâche les dimanches et les lundis Production La Virgule Centre Transfrontalier de Création Théâtrale (Mouscron-Tourcoing) En partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental de Tourcoing Avec : Françoise Choveaux, au piano et Jean-Marc Chotteau, dans le rôle de Gustave Flaubert Scénographie : Jean-Marc Chotteau Lumière et régie : Éric Blondeau Décoration : Frédérique Bertrand 1H25 sans entracte (création) I Chaque jeudi, rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation I 29 Votre Gustave de Gustave Flaubert Avant d’apposer son prénom au bas de ses lettres, Flaubert écrivait selon ses interlocuteurs : « Ton vieux bonhomme en baudruche », « Ton vieux ganachon », « ton vieux géant », « ton vieux », « votre vieux »… Il faut savoir que Flaubert employait déjà l’adjectif alors qu’il ne portait encore que des culottes courtes ! L’épithète ne devait donc rien à l’âge ! Peut-être l’auteur des quatre mille lettres de sa Correspondance voulait-il faire entendre par là que l’affection ou l’intérêt qu’il portait à ses proches n’avait pas la fugacité des passions de jeunesse. Cela nous dit aussi que c’est un homme qui signe, pas une statue sur laquelle le temps n’aurait pas de prise… C’est bien l’homme Flaubert que Chotteau a décidé de porter à la scène, à travers ses amitiés, ses amours, ses coups de gueule et ses réflexions désabusées sur une société qui s’enfonce dans la bêtise… À trente ans il demande à sa maîtresse Louise : « T’aperçois-tu que je deviens moraliste ! Est-ce un signe de vieillesse ? (…) J’ai quelquefois des prurits atroces d’engueuler le genre humain ». 30 Engueuler le genre humain ! Le gueuloir de Flaubert est mythique : c’était son bureau même, parfois son jardin, où le romancier interrompait son écriture pour la gueuler, la mettant à l’épreuve de l’oral pour vérifier si ce qu’il avait couché sur le papier répondait bien à son exigence d’une langue parfaite, pure et audible. Comme un comédien, Flaubert savait l’importance de pouvoir mettre « ses mots en bouche », en ressentir la vie en les mettant à l’épreuve de sa propre respiration. Flaubert oxygène sa parole comme il rature les pleins et déliés de son manuscrit : aux murmures succèdent les montées en décibels, lui mettant, comme il le dit, « les poumons en feu ». S’il lui arrivait de hurler sa prose, c’est qu’il savait à quel point un mot mal placé rompt l’enchantement. Jean-Marc Chotteau reprend ainsi la démarche qu’il avait initiée avec succès en 2014 dans son spectacle Hypotyposes, où, à travers l’interprétation de ses textes préférés, il s’attachait à mettre en lumière toute la passion d’un homme de la scène pour cette figure de style qui consiste à donner au lecteur, à l’auditeur, ou au spectateur, l’impression de voir ce qui est simplement, au départ, écrit. Les phrases de Flaubert, enrichies de l’univers sonore de Françoise Choveaux dont le talent lui a valu de jouer et d’être jouée dans le monde entier, seront comme autant d’images photographiques ou cinématographiques pour composer le portrait d’un homme dont toute la vie est une lutte acharnée, épuisante, à la conquête de son idée sans concession du beau et du vrai. On comprend alors qu’à la grande pianiste Françoise Choveaux, qui, dans le cadre de sa résidence de compositrice au Conservatoire de Tourcoing, était venue suggérer à Jean-Marc Chotteau de créer ensemble un spectacle, celui-ci ait proposé, alors qu’il se préparait à reprendre sa mise en scène de Bouvard et Pécuchet, de travailler sur Flaubert et sa Correspondance. Rien ne pouvait justifier mieux une telle collaboration que cette interdépendance chez Flaubert de l’écriture et de la lecture, de la lecture et de l’oral, et de l’oral avec la maîtrise du rythme et des sons. Piano et voix se mêleraient donc pour faire entendre l’harmonie et la puissance quasi cinématographique de ces lettres que beaucoup de critiques littéraires considèrent comme un chef d’œuvre de littérature. Aucune des créatures inventées par Flaubert, celui de Madame Bovary ou de Bouvard et Pécuchet, n’est aussi réelle que le Flaubert de la Correspondance, l’homme de lettres, « prêtre, ascète et martyr », comme l’écrit Borgès. On y lit un destin, et le personnage qui signe ses lettres vaut tous les héros de roman. La presse en parle Françoise Choveaux, vue par la presse « Une façon précise de jouer, colorée. » Jean-Yves Bras, Diapason magazine « Une cascade d’émotions, un feu dévorant… » Jean-Pierre Govignaux, L’Est républicain « It benefited from Françoise Choveaux probing playing, revealing hitherto undemonstrated expressiveness and the rare ability to communicate pathos. » Los Angeles Times Flaubert les signait aussi Votre Gustave. Jean-Marc Chotteau en fera le titre de son spectacle : il souhaiterait faire descendre le romancier du piédestal inaccessible où nos manuels scolaires le placent pour vous faire connaître l’homme, et le faire vôtre. 31 AU THÉÂTRE MUNICIPAL RAYMOND DEVOS / TOURCOING [F] Le Cid De Corneille Mise en scène de Dominique Serron Dominique Serron et les comédiens de son Infini Théâtre investissent avec panache ce texte célébrissime du répertoire français. Ils revisitent la pièce, pilier du théâtre baroque mais écrite par un Corneille déjà rétif aux dogmes de son époque, et la délestent des artifices trop académiques pour coller au plus près aux alexandrins en offrant une fraîche et vivante expérience de théâtre. Sur le plateau presque nu, les comédiens vivent leurs répliques dans une invention permanente, tandis que les accents du tango qui rythment cette mise en scène, traduisent les affres de la passion fondamentale qui porte ce chef d’œuvre. Ce Cid enjambe les siècles d’un pas leste et donne à entendre dans toute sa profondeur un texte puissant, mis à nu par une belle équipe qui porte cette parole authentique vers la modernité. Jeudi 27 et vendredi 28 avril 2017 jeudi à 19h30 vendredi à 20h30 Production L’Infini Théâtre (Bruxelles) Avec France Bastoen, Patrick Brüll, Toni d’Antonio, Alexia Depicker, Vincent Huertas, Julien Lemonnier, Fabrizio Rongione, Laure Voglaire Assistanat à la mise en scène : Valentin Demarcin, Florence Guillaume, Géraldine Platbrood Scénographie et costumes : Christine Mobers Création lumière : Nicolas Olivier Régie : Samir Guenoun Photos : Pierre Bolle Nomination au « Prix de la Critique » : Meilleure mise en scène 2H00 sans entracte I Jeudi 27 avril 2017 rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation I 33 soient-elles ! Il nous expose des mécanismes qui nous renvoient à des valeurs et nous interpellent dans les contradictions les plus variées. Le Cid Nous allons laisser voir ce père de Rodrigue face à sa vieillesse et qui projette sans scrupule son incapacité en décidant pour son fils. Nous allons laisser voir aussi à quel point le père de Chimène souffre de voir un autre désigné à sa place. Nous allons raconter comment une justice centralisée remplace des codes barbares et inhumains pour soulager la vie de la violence de la réciprocité. Nous allons tenter de montrer un roi qui n’est pas objet de critiques, mais qui ménage cependant ses intérêts les plus immédiats dans une situation politique tendue. Nous allons mettre en jeu l’infernal effet de miroir qui brûle le regard poignant des amants déterminés. Rodrigue a voulu défendre l’honneur de son père en se risquant à un combat pour lequel il n’était pas préparé. L’auteur nous montre en le laissant gagner que « la valeur n’attend pas le nombre des années… », mais aussi que la détermination que nous avons à nous confronter aux choses définit davantage notre possible que la maîtrise à laquelle nous nous serions préparés. Cet acte que maudit Chimène nourrit l’amour qu’elle avait pour lui et le transforme en une véritable passion à laquelle elle ne peut que répondre par un retour à la hauteur de son immense grandeur. Nous allons donner corps à cet amour incandescent, que les actes de courage enferment dans une spirale d’ivresse. Là où désirer le désir de l’autre, qui désire lui-même le désir de l’autre, se tord en une rhé- De Corneille Chimène et Rodrigue s’aiment et leurs familles s’apprêtent à les unir. Mais, jaloux de la nomination du père de Rodrigue à de hautes fonctions, le père de Chimène humilie son rival lors d’une querelle. Une infernale tradition d’honneur pousse alors Rodrigue à la riposte et, au cours d’un duel, le jeune homme tue le père de sa bien-aimée. Déchirée, mais prisonnière des mêmes lois ancestrales, Chimène se doit de venger son père en prenant la vie de son assassin… L’Infante d’Espagne, secrètement amoureuse de Rodrigue, fait valoir auprès du Roi un soudain fait d’arme héroïque du jeune homme et obtient sa grâce. Chimène ne renonce pas pour autant à son devoir de vengeance... Notre Cid, note d'intention « Comment l’authenticité impétueuse de chaque instant peut-elle vaincre, par son intégrité, les obstacles que l’existence dresse sur notre chemin ? Corneille ne rédige pas un inventaire de ce qui lui semble bien et méritoire. Il ne nous dit pas que Rodrigue et Chimène ont raison d’être de bons et dignes enfants de leurs pères ni qu’il est exemplaire de respecter les traditions, si barbares 34 torique de sang, d’épée et de mort. Ils affronteront le langage jusqu’au bout de leur raison et par la force du verbe transcenderont l’impossible à dire. Nous allons privilégier l’histoire avec tous ses rebondissements porteurs de subversion et d’imprévisible. » Dominique Serron Dominique Serron Premier Prix de Conservatoire en interprétation et direction d’acteurs, Dominique Serron complète sa formation par une licence d’études théâtrales. Plusieurs fois primé, son travail se caractérise par une pertinence de l’occupation de l’espace et du temps, directement conséquente de la constitution du texte et liée à une approche du corps singulière. Un théâtre de recherche, qui s’exprime par des glissements de supports et un langage musical et chorégraphique dont la lecture reste accessible par tous. Elle enseigne dans les Conservatoires francophone et néerlandophone belges, à l'Académie d'Ixelles, à l’IAD. En 1986 elle fonde L’Infini Théâtre qui défend un projet culturel d’interaction entre l’individu, l’intime, la famille d’artistes et le social, le public, le politique et la cité. Sa compagnie a signé une vingtaine de spectacles, tels, récemment, No Body Else, Carmen La Véritable histoire, La Princesse Turandot. Elle avait présenté à La Virgule en 2009, un Roméo & Juliet créé avec la compagnie belge Les Mutants. La presse en parle Le classique des classiques, dont les spectateurs soufflent les répliques aux comédiens. Ce Cid de Corneille, inusable, pierre d'angle du classicisme en 1636, au seuil de la subversion, sous le couvert de son sous-titre : tragi-comédie ! Le revoici délesté de ses traditions entre les mains de Dominique Serron et de son Infini Théâtre. (…) Ils « font du théâtre » comme s'ils l'inventaient sur le champ, sans artifice, sans vidéos, sans violences extrêmes. Que du Corneille... et des corps en énergies croisées, assumant plus que de coutume l'humour de cette tragi-comédie tout en vibrant des doutes, des contradictions, des désespoirs les plus humains. Et voilà comment le Cid, mis en scène par Dominique Serron, se boucle en deux heures, portés par de bons comédiens, l'équipe fidèle de l'Infini Théâtre, qui s'affirme dans sa manière de rendre les classiques tout frais, tout chauds. Michèle Friche, Le Soir 35 AU SALON DE THÉÂTRE / TOURCOING [F] Dejeuner chez Wi�genstein De Thomas Bernhard Mise en scène d’Agathe Alexis Dans la suite de Avant la retraite, Agathe Alexis renoue avec le théâtre de Thomas Bernhard qu’elle transmet toujours avec éclat, profondeur et finesse. Ce déjeuner dominical réunissant la fratrie Wittgenstein, grande famille autrichienne avec son lot de cadavres dans le placard, lui offre l’occasion d’une nouvelle joute verbale au vitriol, qui, pareillement au Huis clos de Sartre présenté récemment à La Virgule, révèle toute l’ambiguïté de l’âme humaine. Au cours de leurs retrouvailles, sous les portraits de famille qui les toisent, frères et sœurs laissent surgir des sentiments aussi contraires qu’intimement mêlés : derrière leur irrépressible besoin d’amour et une certaine innocence enfantine surgissent la médiocrité et la laideur des plus bas sentiments : concupiscence, jalousie, haine… Agathe Alexis, Yveline Hamon et Hervé Van der Meulen investissent avec talent et précision la prose de Bernhard. Ils jouent avec délectation des tensions si humaines qui écartèlent cette famille. À travers les querelles des Wittgenstein, l’auteur germanophone interroge le malaise d’une Autriche - d’une Europe - face à son passé récent, irrésolu voire refoulé. Du 04 au 20 mai 2017 mardi et jeudi à 19h30 mercredi, vendredi et samedi à 20h30 samedi 13 mai à 15h30 et à 20h30 relâche les dimanches et les lundis Production Compagnie Agathe Alexis (Paris) En collaboration avec le Studio d’Asnières Avec le soutien de l’ADAMI Avec Agathe Alexis, Yveline Hamon, Hervé Van der Meulen Traduction : Michel Nebenzahl L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté Scénographie et costumes : Robin Chemin Réalisations sonores : Jaime Azulay Lumière : Stéphane Deschamps Chorégraphies : Jean-Marc Hoolbecq Collaboration artistique : Alain Alexis Barsacq 2H10 sans entracte I Chaque jeudi rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation I 37 jonction à travailler ses textes avec obstination, sans relâche, à être soimême. Le théâtre de Bernhard est une suite ininterrompue de refus du conformisme ou de la mesure. Dans l’humour, comme dans le pathétique, c’est un appel aux acteurs à se laisser posséder par cette volubilité cathartique jusqu’au final et à l’anéantissement du personnage locuteur. Dejeuner chez Wi�genstein De Thomas Bernhard Cette scène-catastrophe se situe au cours du « repas dominical », régal bourgeois par excellence. Des idées me traversent l’esprit en pensant au thème récurrent de la famille chez Thomas Bernhard : le souvenir de Johann Nestroy, le grand dramaturge comique autrichien, mais également celui de Stan Laurel et de Oliver Hardy dans cette pièce étonnante, La Fin du commencement, qui met en scène la destruction involontaire d’une demeure bourgeoise. Une salle à manger, dans un quartier huppé de Vienne. Deux sœurs préparent le retour de leur frère. Elles sont comédiennes, mais ne jouent pas, ou presque plus, juste parfois un tout petit rôle quand cela les amuse. Le théâtre qui les met à l’affiche leur appartient. Lui est philosophe, et interné volontaire dans un hôpital psychiatrique. Ce n’est sûrement pas la première fois que ces retrouvailles se jouent, ni que tous les sujets de conversations tournent à l’affrontement. Mais aucun des protagonistes ne semble s’en lasser. Profiteroles, caleçons en coton, art contemporain, théâtre, chaque discussion, aussi banale soit-elle, déclenche inexorablement et avec une précision métronomique piques assassines et bris de vaisselle. Derrière cela, implicitement, l’amour-haine, le génie et la folie, la famille, autant de thèmes et d’obsessions chers à Thomas Bernhard. Le théâtre de Thomas Bernhard – excepté ses pièces sur le nazisme – est d’emblée d’essence comique. Il y joue de toute une palette de situations. Il déploie avec truculence sa verve satirique à la Swift ou à la Kraus, ne se privant pas d’un de ses passe-temps favoris, "l’humour". Un humour noir, très noir. Un rire qui ne naît que de notre trop humaine et mortelle condition, de l’absurde et du fiasco. Le rire se métamorphose en "rire sans poumons", en "rire sans joie", en "rire aphone". Celui de Kafka, celui de Beckett, celui de Bernhard. La grandeur de Bernhard est d’apporter lui-même la contradiction à Bernhard. » « Thomas Bernhard a donné aux personnages du Déjeuner chez Wittgenstein les noms réels de ses acteurs, ces mêmes interprètes qui ont créé ses œuvres les plus scandaleuses Avant la retraite, La Société de chasse ou Place des héros. C’est un hommage à leur talent et à leur courage, mais aussi, une in- Agathe Alexis Formée au Conservatoire d’art dramatique de Toulouse, Agathe Alexis travaille comme actrice sous la direction, entre autres, d’Armand Gatti, Jacques Lassalle, Jacques Rosner, Christian Schiaretti, Bernard Sobel ou Jean-Pierre Vincent. Elle se lance ensuite dans la mise en scène et intègre alors assez vite, avec Alain Barsacq et Christian Schiaretti, le collectif de direction artistique de L’Atalante, théâtre alternatif de Montmartre. Six ans après, elle est nommée codirectrice avec Alain Barsacq de la Comédie de Béthune. En quittant ce CDN douze ans plus tard, elle fonde la Compagnie Agathe Alexis qu’elle dirige depuis. Ses mises en scène portent le plus souvent sur des auteurs contemporains tels, entre autres, Rodolf Sirera, George Tabori, Ignacio del Moral ou récemment Daniel Call. Elle choisit aussi quelques « classiques contemporains » parmi lesquels Le Belvédère d’Ödon Von Horvath, Le Pain dur de Paul Claudel, ou Huis clos de JeanPaul Sartre, et quelques œuvres résolument classiques de Labiche, Villiers de l’Isle Adam, Zola ou Marivaux. Agathe Alexis enseigne aussi le théâtre à l’occasion de stages et de masterclass. La presse en parle D’une précision millimétrée, où le geste le plus infime, le va-et-vient des répliques vachardes et des philippiques proférées aboutit à une composition musicale et visuelle qui revient au grand art que Bernhard, paradoxalement - lui qui faisait profession de ne respecter rien - exige intensément. Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité Tout est juste, aucune outrance mais une présence qui nous tient en haleine. Courez-y, voilà du vrai théâtre, servi par des acteurs hors pair qui ont le souci rare de respecter la forme et le fond sans aucune prétention. Éléonore de Dampierre, Valeurs actuelles Une direction d’acteur au cordeau. Martine Piazzon, Froggy’s delight Un travail intelligent, sensible, qui donne corps à la traduction rythmée de Michel Nebenzahl et qui porte haut le verbe de Thomas Bernhard. Mireille Davidovici, Théâtre du Blog On se délecte de ces excellents comédiens qui jouent tout en nuances, avec une précision diabolique, ces personnages insaisissables. Mathieu Perez, Le Canard enchaîné Agathe Alexis 38 39 AU CENTRE MARIUS STAQUET / MOUSCRON [B] Melange 2 temps De et par BP Zoom C’est un spectacle à la fois poétique, émouvant et hilarant, enlevé par un duo épique de comédiens-clowns, que La Virgule est heureuse de présenter, pour conclure cette saison. Mister B, autoritaire et raisonnable, et Mister P, lunaire et maladroit, sont deux personnages intemporels, deux énergumènes qui adorent se détester. Tout semble les opposer, mais une fragilité commune les réunit toujours, cette sensibilité qui touche au cœur et chatouille les zygomatiques. Dans ce spectacle qui connaît depuis plusieurs saisons un formidable succès, l’action la plus banale devient un tableau drôle et enchanteur : un trajet de nuit en voiture se transforme en une virée rocambolesque ; une vieille boîte en carton se fait montgolfière pour un pique-nique au-dessus de Paris ; l’installation d’un simple micro prend des allures d’aventure homérique ; quand le plateau ne se transforme pas simplement en un aquarium féérique peuplé d’étranges poissons. Faisant montre d’un égal talent de clowns, de mimes, de joueurs de cuillères, de danseurs, et de bien d’autres prouesses encore, les BP Zoom régalent notre soif d’émerveillement et titillent notre âme d’enfant. Jeudi 15 et vendredi 16 juin 2017 jeudi à 19h30 vendredi à 20h30 Production Temal Productions (Paris) Avec Bernie Collins, Philippe Martz Prix du meilleur spectacle étranger : Buenos Aires, 2009 1er Prix Festival International de Clown : Barcelone, 2000 Prix spécial du Jury Performances d’Acteur : Cannes, 1998 1H15 sans entracte I Jeudi 15 juin 2017 rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation I 41 ce dans l’espoir secret de faire ressurgir ces belles réminiscences, de les vivre encore un peu, de les partager et de les perpétuer que toujours nous voulons revenir sur la piste, sur la scène, enfin dans la lumière, cette lumière qui fait briller les clowns. Car voilà : nous sommes clowns et nous voulons rêver, et nous voulons partager nos rêves. » Melange 2 temps De BP Zoom BP Zoom « Il arrive parfois qu’un mot, un bruit, un parfum suscitent en nous une image, nous ramènent tout à coup à un passé oublié. De la même manière, l’évocation du clown, souvent, nous replonge confusément dans un mélange de souvenirs d’enfance, clichés dont on ne sait plus trop s’ils sont empruntés à notre propre existence, aux pages de quelque livre feuilleté un jour et qu’on a oublié, ou aux affiches d’un cirque inconnu collées sur les platanes qui bordent la route des vacances et qui, à force de nous sauter aux yeux finissent par s’imprimer dans notre esprit. On se prend soudainement à fouiller dans ses propres souvenirs et à en ressortir pêle-mêle : qui une pure émotion d’enfance, qui un spectacle de cirque dont on ne sait plus si c’était en colonie de vacances un jour ou à la télé peut-être, qui l’image d’un ballon s’échappant dans le ciel en vous faisant éclater en sanglots, qu’importe ! On se fait son histoire de clown et tant pis si les images sont si lointaines qu’elles en paraissent improbables, comme sorties de l’imagination fertile d’un bambin insouciant. Sans doute est- BP Zoom est comme l’air d’une chanson dont on ne connaît pas le nom et que l’on se surprend à partager, deux personnages intemporels et récurrents qui font surgir drôlerie et poésie d’un geste banal ou de la situation la plus anodine. Depuis sa création le duo n’a cessé de façonner ses personnages et de les éprouver sous toutes ses formes : théâtre, music-hall, cabaret, en France et à l’étranger, avec le souci d’amener le clown précisément là où on ne l’attend pas. Le duo burlesque s’est forgé autour de quelques références : Buster Keaton, Jacques Tati, en passant par les Monty Pythons. Avec quelques idées forces aussi : réduire la parole et les artifices scéniques à leur plus simple expression, et par le rythme des corps et la complexité du geste, révéler la drôlerie et l’incongruité des attitudes humaines mais aussi leur aptitude au rêve et à la poésie. Le duo emprunte au théâtre de geste et de mouvement, au clown, au théâtre d’objet, et à la musique pour exprimer son univers artistique. 42 BP Zoom Né à New York en 1956, à 18 ans, Bernie Collins fuit la conscription pour la Guerre du Vietnam en rejoignant un cirque pour y faire le clown. Arrivé en France, il suit les cours de l’École Lecoq. Il poursuit depuis près de 40 ans un parcours de clown jalonné de multiples rencontres et collaborations. Il a parfois joué pour le cinéma, notamment dans Effroyables jardins de Jean Becker. Philippe Martz se forme dans les années 80 au cours Simon, à l’École Jacques Lecoq, à l’Actors Studio et à l’École Philippe Gaulier. Depuis, il joue et met en scène de nombreux spectacles de clown et de cabaret. Il joue aussi régulièrement au théâtre, entre autres aux côtés de D. Auteuil et E. Béart dans La Double inconstance de Marivaux, et de M. Bouquet dans Le Malade imaginaire. Il enseigne son art à l’occasion de stages professionnels et de masterclass au Samovar à Bagnolet et partout à travers le monde. La presse en parle Il y a du Buster Keaton mâtiné d’un "Tati-Groucho-Marxéisé"...un pur moment de Théâtre clownesque. Arts de la piste... même l’installation d’un simple micro tourne au délire. Télérama Il s’agit d’une très poétique violence, d’une tendresse inattendue. C’est exemplairement réussi. Le Figaro Ils se rencontrent en 1992 et forment le duo BP Zoom. En 1997, ils créent un premier spectacle éponyme. Suivront deux autres créations : What a wonderful world et, pour les 20 ans de leur duo, Mélange 2 temps. De festivals en tournées mondiales, ils ont joué ensemble plusieurs centaines de représentations, la longévité extraordinaire du duo n’ayant d’égales que la fraîcheur et la poésie qui, chaque fois, émane de leur rencontre. À découvrir d’urgence ! L’Express 43 LES SPECTACLES PROPOSÉS DE LA VIRGULE EN TOURNÉE FUMISTES ! et autres Zutistes, Jemenfoutistes, Incohérents, Hirsutes et Hydropathes de la Belle Époque Avec Fumistes, et les textes des nombreux autres cercles littéraires (Incohérents, Hirsutes, Jemenfoutistes, Hydropathes...) où s’inventa un rire nouveau, "hénaurme" et "insensé", Jean-Marc Chotteau fait revivre une époque de trente ans qui s’acheva à la veille de la première guerre mondiale - et qu’on n’appela "Belle" qu’une cinquantaine d’années plus tard... La pièce se passe un soir de printemps 1914 dans un café-concert imaginaire, Le Mouton Noir, où trois acteurs s’apprêtent à célébrer, à travers un florilège de textes aussi irrésistibles les uns que les autres, l’esprit fumiste fait de non-sens et de provocation, et dont plusieurs auteurs passèrent à la postérité, comme Charles Cros, Alfred Jarry ou Alphonse Allais. En inventant le monologue, les Fumistes ignoraient qu’ils accouchaient d’un nouveau genre de spectacles, qui allait s’exporter aux États-Unis avec les standup et renaître en France un siècle plus tard à travers des Fernand Reynaud, Jamel Debbouze, en passant par des Desproges ou des Devos... Hier et aujourd’hui, ces rires résonnent dans une salutaire dérision, comme pour conjurer cet esprit de sérieux qui n’est pas le meilleur rempart contre les apocalypses à venir. « Un humour pince-sans-rire qui fait mouche ! » Marie Pons, Let’s Motiv « Ne pas se prendre au sérieux, le plus sérieusement du monde, est un réel plaisir ! » Christian Vincent, La Voix du Nord « Jean-Marc Chotteau aime les mots et la malice. Un auteur joueur, un acteur complice, un partageur de bonne humeur. » Guillaume Deprecq, Croix du Nord « Le texte et la mise en scène de Jean-Marc Chotteau ravivent brillamment l’humour intelligent de l’époque que les comédiens reprennent avec talent. Entre hommage pertinent et rétrospective salutaire, Fumistes se trouve un chemin léger et rafraîchissant. » Guillaume Branquart, Sortir « Les « Fumistes » enfument joyeusement leur monde… L’art de mettre les points sur les « i » tout en maniant la contrepèterie avec une élégance joyeusement irrévérencieuse, une grivoiserie subtile teintée d’un rien de nostalgie. Bref ça pète sec et on rit de bon cœur de se laisser ainsi enfumer… Il y a du Charlie dans l’air sans qu’on ait besoin de le nommer… » Paul Kros, Liberté Hebdo « Alors que ces derniers jours les thèmes de la relation entre la liberté d’expression et l’humour sont plus actuels que jamais, la pièce ne manque pas d’être un clin d’œil à Charlie-Hebdo… » Notélé 10 novembre 2016 au Théâtre des Tisserands, Lomme (F) - 26 janvier 2017 au Centre des Arts Pluriels d’Ettelbruck (LU) - Du 14 au 16 février 2017 au Théâtre du Passage, Neuchâtel (CH) - 19 février 2017 au CSE de Wattrelos (F) - 23 février 2017 au Centre-Culturel de Comines-Warneton (B) ©DR Fumistes ! Écrit et mis en scène par Jean-Marc Chotteau à travers des textes d’auteurs fumistes dont Charles Cros et Alphonse Allais - Avec Jean-Marc Chotteau, Christian Debaere et Éric Leblanc - Assistant à la mise en scène David Lacomblez - Interprétation musicale Simon Fache Création lumières et régie générale Éric Blondeau – Scénographie Jean-Marc Chotteau - Construction Alain Le Béon (Artom) - Décoration Frédérique Bertrand - Assistant décoration Bertrand Mahé - Production La Virgule, Mouscron-Tourcoing - Durée du spectacle 1h45 sans entracte 47 PRISES DE BECS AU GALLODROME Sur le « pit » d’un gallodrome, l’arène traditionnelle des combats de coqs reconstituée à l’identique dans les salles qui accueillent le spectacle, Jean-Marc Chotteau met en scène des couples dans les scènes de ménage les plus drôles du théâtre français. De Molière à Ionesco, en passant par Feydeau, Courteline, mais aussi Simons le savoureux auteur ch’ti, les poules et les coqs de ces duels conjugaux caquètent, s’égosillent et se volent dans les plumes dans des disputes à pleurer de rire. Comme le théâtre, les scènes de ménage et les combats de coqs ont leurs règles et leurs rites, et la confrontation jouissive de ces univers pourrait bien montrer que le plus cruel n’est pas forcément celui que l’on croit. « À pleurer de rire. La performance des acteurs est remarquable. » F. Flourens, La Voix du Nord « Féroces, hilarantes, inquiétantes, pleines d’esprit ou presque anodines, les plus belles scènes de ménage de théâtre, pour un spectacle aussi inattendu que le lieu où il se déroule ! » Arnaud Laporte, France Culture « Un formidable numéro d'acteurs et une mise en scène réglée comme une chorégraphie... » Roland Duclos, La Montagne Prises de becs au gallodrome Un florilège des pires scènes de ménage de Molière à Ionesco Adaptation, scénographie et mise en scène Jean-Marc Chotteau - Avec Angélique Catel, David Lacomblez, Éric Leblanc, Sébastien Meerpoel, Laurence Salembier, Bruno Tuchszer Production La Virgule, Mouscron-Tourcoing - Durée du spectacle 1h25 sans entracte Une petite forme adaptée de Prises de becs au gallodrome a été conçue la saison dernière pour être jouée en appartement. Pour tout renseignement, nous contacter. L’ÉLOGE DE LA FOLIE En ce début troublé de nouveau millénaire, ce texte fondateur de l’humanisme européen - écrit en 1509 ! - n’a rien perdu de sa force comique et subversive. JeanMarc Chotteau n’a d’ailleurs pas eu besoin d’inventer quelque rajout pour en faire sentir, derrière les éclats de rire, la profondeur et l'extraordinaire actualité... « C’est la Folie qui parle » écrit Erasme en exergue de son texte sulfureux, comme s’il devait se défendre d’écrire un texte à prendre au sérieux... Habile travestissement pour mieux se protéger des foudres des Inquisiteurs ! En interprétant Dame Folie en travesti, Chotteau transpose à la lettre le brûlot du philosophe et son Éloge de la Folie devient un très érasmien Éloge du Théâtre... « Il n’y a partout que du travesti, et c’est ainsi que se joue la comédie humaine ! » clame la Folie à son auditoire… Un très raisonnable hymne à la déraison, un terrible mais tonique hommage à la comédie du monde. « Un bonheur de théâtre et une véritable performance d’acteur. Le tout est une réussite. » La Voix du Nord « Il y a du chef-d’œuvre dans cette interprétation-là ! » Passion Théâtre « Une véritable leçon de sagesse. » J. Dalbavie, La Provence « Une mise en scène pleine d’esprit et d’énergie contagieuse, un texte d’une modernité déconcertante... » M.S., Frankfurter Allgemeine Zeitung L’Éloge de la Folie d’Érasme - Adapté, mis en scène et interprété par Jean-Marc Chotteau Assistante à la mise en scène Carole Le Sone - Costumes Sophie Selosse - Collaboration scénographique Thomas Ramon - Production La Virgule, Mouscron-Tourcoing - Durée du spectacle 1h25 sans entracte 49 QUELQUES AUTRES CRÉATIONS 50 RÉCENTES DE LA VIRGULE... 51 SENSIBILISER TRANSMETTRE LES SPECTACLES DE LA SAISON PROPOSÉS EN MATINÉE SCOLAIRE Sensibiliser : « Rendre quelqu’un, un groupe, sensible, réceptif à quelque chose pour lequel il ne manifestait pas d’intérêt. » Transmettre : « Faire passer quelque chose à ceux qui viennent ensuite, à ses descendants. Communiquer quelque chose à quelqu'un après l'avoir reçu. » Le Larousse La Virgule et les équipes des spectacles accueillis dans sa saison proposent aux groupe et au public scolaire des représentations en matinée organisées sur les périodes de programmation des spectacles. MÉTROPOLE Écrit et mis en scène par Vincent Farasse Cie Azdak (Lille) Du 19 janvier au 04 février 2017 Salon de Théâtre, Tourcoing (81 places / représentation) LE PRINCIPE D’ARCHIMÈDE De Josep-Maria Mirò. Mise en scène : Bruno Tuchszer Cie Grand Boucan (Lille) Vendredi 10 mars 2017 à 14h00 Théâtre Municipal Raymond Devos, Tourcoing (600 pers. max.) VOTRE GUSTAVE Les actions de sensibilisation au théâtre par La Virgule : - Représentations proposées en matinées scolaires - La Comédie du Paradoxe d’après Denis Diderot - Lecture-spectacle : Je dis tu à Prévert - Théâtre-Action Transfrontalier (TAT) La formation à la pratique du théâtre et à ses métiers : - Ateliers-théâtre de l’École Transfrontalière du Spectateur (ETS) - Partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental de Tourcoing dans le cadre de l’ouverture de son département théâtre d’après les correspondances de Gustave Flaubert Adaptation et mise en scène : Jean-Marc Chotteau Création musicale originale de Françoise Choveaux La Virgule (Mouscron-Tourcoing) Du 23 mars au 08 avril 2017 Salon de Théâtre, Tourcoing (81 places / représentation) LE CID de Corneille. Mise en scène de Dominique Serron L’Infini Théâtre (Bruxelles) Vendredi 28 avril 2017 à 14h00 * Théâtre Municipal Raymond Devos, Tourcoing (600 pers. max.) DÉJEUNER CHEZ WITTGENSTEIN De Thomas Bernhard. Mise en scène : Agathe Alexis Cie Agathe Alexis (Paris) Du 04 au 20 mai 2017 Salon de Théâtre, Tourcoing (81 places / représentation) Tarif des spectacles en séances scolaires : 8€ par élève 1 accompagnateur exonéré pour 10 élèves payants (tranche révolue) Informations et réservations : Émilie Meerpoel +33 (0)3 20 27 13 63 ([email protected]) Élisabeth Detournay : +32 (0)56 860 163 ([email protected]) 55 LES CRÉATIONS DE LA VIRGULE DISPONIBLES EN SÉANCES PRIVATIVES ET AU SEIN DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES Dans le cadre de ses actions de sensibilisation, La Virgule propose certaines de ses créations lors de représentations spécifiquement destinées au public scolaire. La Comédie du Paradoxe et Je dis tu à Prévert peuvent ainsi être organisées à la demande de groupes constitués dans les salles de La Virgule ou dans les établissements scolaires disposant d’espaces adéquats. LA COMÉDIE DU PARADOXE Librement inspiré du Paradoxe sur le comédien de Denis Diderot Adaptation et mise en scène : Jean-Marc Chotteau Durée du spectacle : 1h20 + 40 minutes de rencontre-débat « Ce qui prépare les acteurs sublimes c’est le manque absolu de sensibilité. » Sous la plume de Jean-Marc Chotteau, la thèse paradoxale de Diderot devient une joute oratoire à la fois désopilante et pathétique entre un histrion cabotin et un universitaire dogmatique dont la conférence sur Le Misanthrope se voit brutalement interrompue. Jean-Marc Chotteau incarne lui-même le conférencier au côté d’Éric Leblanc qui joue l’acteur importun. « Un face-à-face comique et intelligent sur le métier de comédien. » D.M. Sud Ouest « La Comédie du Paradoxe propose une réflexion sur le personnage de théâtre autour d’un duel comique et passionné. Des rires éclatent à chaque tirade. (…) Un tableau vivant de l’art dramatique. Une pièce piquante. » A.D.S. Nord Éclair « Une heure exquise de théâtre vivant. Cette indiscutable réussite résulte autant du travail d’écriture de Jean-Marc Chotteau, la précision et la limpidité mêmes, que du jeu plaisamment contrasté des deux comédiens… Cela fouette l’esprit au plus vif ! » J.-M.S. La Voix du Nord « C’est vivant, souvent drôle, et parfois brillant. » J-L.J Le Figaro Magazine « Jean-Marc Chotteau est l’un des metteurs en scène qui a participé à la nouvelle ébullition scénique des textes de Diderot. » G.C. Le Magazine Littéraire JE DIS TU À PRÉVERT Textes de Jacques Prévert mis en forme par Jean-Marc Chotteau Durée de la lecture-spectacle : 1h10 sans entracte Lecture-spectacle « Je dis tu à ceux que j'aime » écrivait Prévert. Jean-Marc Chotteau et Éric Leblanc ont décidé de tutoyer Prévert en disant une sélection de leurs textes préférés du grand poète. Une rencontre conviviale en toute simplicité autour de poèmes, de chansons, d'extraits de scénarios où souffle dans le rire et la tendresse l'esprit de la liberté. Informations et réservations : Émilie Meerpoel +33 (0)3 20 27 13 63 ([email protected]) Élisabeth Detournay : +32 (0)56 860 163 ([email protected]) 57 LE TAT THÉÂTRE-ACTION TRANSFRONTALIER Des ateliers de pratique théâtrale à destination des publics en demande d’insertion sociale Pour affirmer sa vocation citoyenne sur son territoire d’implantation transfrontalier, La Virgule a créé un programme d’ateliers à destination des publics en demande d’insertion sociale. Le TAT est ouvert à tous les résidents français et belges ayant l’envie de rejoindre un groupe pour s’exprimer et vivre une aventure collective autour du théâtre. Au cours d’ateliers hebdomadaires, un comédien professionnel met les techniques du théâtre au service du lien social et de la citoyenneté. Les participants apprennent à travers un ensemble d’exercices pratiques à s’affirmer positivement par l’expression corporelle et orale, mais aussi par l’écriture et la médiation de textes inspirés principalement de leurs récits de vie. Les ateliers ont lieu une fois par semaine, en alternance, chaque trimestre, entre Mouscron (B) et Tourcoing (F). La Virgule facilite les déplacements transfrontaliers des participants au TAT en proposant une navette entre les deux villes le soir des ateliers. Le TAT peut être intégré à tout moment de la saison. Pour tout renseignement sur le TAT merci de prendre contact avec Éric Leblanc, comédien chargé de sensibilisation théâtrale pour La Virgule : Tél : +33 (0)3 20 27 13 63 Un espace de rencontre, d’échange et de réflexion à destination des travailleurs sociaux et des professionnels du secteur La Virgule souhaite développer autour du Théâtre-Action Transfrontalier un espace d’échange et de rencontre entre professionnels français et belges du secteur de l’insertion sociale. À partir de cette saison, elle invitera ainsi régulièrement les professionnels travaillant dans les associations et les institutions prenant en charge l’accompagnement des publics destinataires du TAT à des moments de concertation et de réflexion. Ces rencontres favorisant la confrontation des pratiques des travailleurs sociaux français et belges, ont pour but une meilleure connaissance réciproque des acteurs du secteur, grâce au développement et au renforcement des liens qui les unissent. L’interrogation de l’usage de la pratique culturelle dans le cadre d’un accompagnement social permettra également le perfectionnement de cet outil et une meilleure efficacité de son action. Pour tout renseignement concernant ces rencontres, nous contacter. 58 L'ETS LES ATELIERS-THÉÂTRE DE L'ETS ÉCOLE TRANSFRONTALIÈRE DU SPECTATEUR Comme son nom l’indique, l’École de théâtre proposée par La Virgule a pour principal objectif, avant même de susciter ou conforter des vocations d’acteur, de former des spectateurs à travers des ateliers de pratique théâtrale et des stages thématiques proposés à ses abonnés au cours de deux années d’immersion au sein d’une compagnie. Des ateliers de pratique hebdomadaires et des stages thématiques Une audition organisée début octobre permet chaque année à une vingtaine d'élèves de plus de 18 ans d’intégrer l’ETS et de suivre ce cursus dans une grande mixité intergénérationnelle et socioculturelle. La formation de l’ETS s’organise sur trois années consécutives. Les cours hebdomadaires animés par Éric Leblanc, alternativement chaque année à Mouscron (B) et à Tourcoing (F), proposent des exercices d’interprétation de textes de toutes natures en abordant à la fois le travail du corps et de sa mise en espace, celui de la voix, de la diction, et… des silences (les « virgules »). Sont également étudiées les questions des partis pris dramaturgiques et leurs implications dans les choix esthétiques, scénographiques et techniques (décor, lumière, costumes, son, …), en liaison avec les spectacles de la programmation de La Virgule. Des stages thématiques sont également offerts chaque saison au cours de week-ends sur des sujets aussi divers que le jeu à la caméra, l’improvisation, le travail du masque, l’écriture, etc. Un dialogue permanent avec des artistes De nombreuses rencontres avec des équipes artistiques permettent aux élèves de l’ETS de découvrir les différentes approches de la création théâtrale, mais aussi la multitude des métiers auxquels le théâtre fait appel. Spectateurs avant tout, les élèves de l’ETS assistent à l’ensemble des spectacles proposés dans les saisons de La Virgule. Ils dialoguent ensuite avec les équipes artistiques des spectacles, comédiens, metteurs en scène, créateurs de lumières ou de costumes, techniciens, à l’occasion de rencontres où l’échange est libre et convivial. Une fin de saison sous les feux de la rampe L’expérience de réflexion et d’observation d’un spectateur se complète utilement dès qu’il s’est trouvé lui-même sur scène, dans la lumière et face à un public. Aussi, en fin de saison, les stagiaires de chaque année présentent-ils sur scène un spectacle fruit de leurs travaux d’ateliers. Les élèves de troisième année peuvent parfois participer aux créations de La Virgule et, ainsi, découvrir la scène dans des conditions professionnelles. Tel est le cas cette saison avec le spectacle Éduc’, présenté en janvier, qui fait apparaître sous la direction de Jean-Marc Chotteau huit élèves ayant achevé leur formation à l’ETS en juin dernier. 59 Comment rejoindre l’ETS Les candidats, âgés de plus de 18 ans, désirant entrer à l’ETS pour la saison 2016/2017 sont invités à faire parvenir leur candidature (leurs coordonnées complètes et une photographie en portrait) à La Virgule jusqu’au lundi 26 septembre 2016 par e-mail ou par courrier. Des auditions seront organisées sur convocation le mardi 04 octobre 2016 au Salon de Théâtre à Tourcoing (F). Il sera demandé aux candidats d’y présenter un texte de leur choix, appris par cœur et d’une durée maximum de trois minutes. Les auditions sont ouvertes à tous ceux qui désirent s'y présenter, sans engagement préalable. Les personnes sélectionnées à l'audition doivent ensuite, avant de pouvoir intégrer la formation, souscrire un abonnement "Privilège" pour la saison en cours aux tarifs habituels. Une cotisation annuelle complémentaire est demandée pour la participation aux ateliers et aux stages. Cotisation annuelle ETS : 300€ Cotisation annuelle ETS étudiants / demandeurs d'emploi : 200€ Cotisation annuelle ETS bénéficiaires des minima sociaux : 150€ Renseignements : Tél : +33 (0)3 20 27 13 63 / +32 (0)56 860 164 E-mail : [email protected] LA VIRGULE PARTENAIRE DU CONSERVATOIRE DE TOURCOING POUR L’OUVERTURE DE SON DÉPARTEMENT THÉÂTRE Structuré autour de l’enseignement de la musique depuis le XIXème siècle, le Conservatoire à Rayonnement Départemental de Tourcoing proposera à partir de la rentrée 2016 un enseignement de l’art dramatique. La Ville de Tourcoing et son Conservatoire, dirigé par Victoria Ducret-Pottiez, associés à la Ville de Neuville-en-Ferrain, ont choisi de faire appel aux forces vives théâtrales de l’arrondissement pour structurer cet enseignement du théâtre en un cycle d’éveil et 3 cycles successifs de formation. La Virgule est heureuse de s’associer à l’ouverture du Département Théâtre du Conservatoire qui confie à Jean-Marc Chotteau les cours de pratique du jeu théâtral du 3ème cycle - (cycle de détermination professionnelle), donnés chaque lundi de 19h à 23h au Salon de Théâtre à Tourcoing (F). Par ailleurs, les artistes partenaires des saisons de La Virgule assureront les stages intensifs qui jalonneront ce cycle de formation de deux ans. Le 3ème cycle, accessible sur audition à partir de 18 ans, et sous réserve d’une pratique préalable du théâtre, proposera à ses élèves en plus de ces heures d’apprentissage du jeu, des cours théoriques confiés à Anne-Frédérique Bourget, professeur titulaire et coordinatrice du département, ainsi que des cours de voix et des cours d’expression corporelle, pour un total de 10 heures d’enseignement hebdomadaires. Tous les renseignements sur les autres cycles sont disponibles auprès du CRD. Programme des cycles : Éveil - en partenariat avec La Manivelle Théâtre à partir de 11 ans / 2 heures hebdomadaires / durée 2 ans Cycle 1 / Initiation - en partenariat avec La Manivelle Théâtre à partir de 14 ans / 4-5 heures hebdomadaires / durée 2 ans Cycle 2 / Approfondissement à partir de 16 ans / 5 heures hebdomadaires / durée 2 ans Cycle 3 / Détermination - en partenariat avec La Virgule à partir de 18 ans / 8 heures hebdomadaires / durée 2 ans Renseignements et modalités d’inscription : Conservatoire à Rayonnement Départemental 6 rue Paul Doumer - 59200 Tourcoing - France Tél : 03 20 26 60 74 / E-mail : [email protected] Site web : www.tourcoing.fr/conservatoire 60 61 À découvrir chez nos partenaires du Centre Culturel de Mouscron Le Centre Culturel de Mouscron vous présente une petite sélection des spectacles/concerts qu’il vous propose durant sa saison 16/17. Retrouvez la programmation complète du CCM sur le site internet www.centrecultureldemouscron.be ! NB : Les abonnés de La Virgule bénéficient des tarifs le plus bas sur les spectacles proposés par le Centre Culturel de Mouscron VENIR À LA VIRGULE Transfrontalière, La Virgule propose ses spectacles dans trois principaux lieux de part et d’autre de la frontière franco-belge. 9,1&(17'(/(50bNouveau spectacle Mardi 15 novembre 2016, 20h30 - Chanson française. Création en novembre 2016 P.A.F. : 29€ - 31€ - 33€ Pour ce spectacle à venir, l’idée est de revenir à la dimension simple de la chanson. Choisir les chansons anciennes que les gens préfèrent. Faire chanter la salle. Comme une urgence de cela. Se reconnecter à la chanson dans ce qu’elle a de plus simple, se souvenir à quel point les chansons font partie de nos vies. La scénographie sera simple mais présente, discrète pour aller dans le sens de ce retour à l’idée de chanson au premier plan. /(6,112&(176Mandarine Mercredi 14 décembre 2016, 20h30 - Chanson française. P.A.F. : 29€ - 31€ - 33€ Le Salon de Théâtre 82 boulevard Gambetta 59200 Tourcoing (F) Métro - Ligne 2 - arrêt Carliers Tram - axe Lille / Tourcoing arrêt Pont Hydraulique Parking gratuit Boulevard Gambetta et Rue des Carliers 81 places non numérotées Un verre vous est offert à la fin des représentations Théâtre Municipal Raymond Devos place du Théâtre - rue Leverrier 59200 Tourcoing (F) mb5HWURXYDQWOHFRPSOLFHSURGXFWHXU'RPLQLTXH/HGXGDOHQVWXGLROHGXR J.P. Nataf et J.C. Urbain a agencé un disque à quatre mains et deux voix, dont l’enveloppe sonore évoque autant l’œuvre solitaire de Nataf que ses DQFLHQVWUDYDX[FROOHFWLIV/HGXRG«URXOHGHVFKDQVRQVͤQHPHQWDUUDQgées et au verbe singulier, agençant, comme s’il n’avait jamais cessé de le faire, un mélange unique et improbable qui peut d’un refrain à l’autre évoTXHU'LFN$QQHJDUQHW3DXO0F&DUWQH\7RXMRXUVWRXUQ«HVYHUVO̵2XHVW leurs chansons convoquent des héros américains dans les rues du XXe arrondissement, osent la langue étrangère, s’offrent des orchestrations à O̵DQJODLVH(WFRQͤUPHQWDLQVLOHWDOHQWGHVHVDXWHXUVTX̵LOHVWG«VRUPDLV convenu d’aimer à cœur ouvert - ces Innocents que tant ont paradoxalement ORQJWHPSVDLP«VFRPPHXQSODLVLUFRXSDEOHb}Les Inrocks, mai 2015. Métro - Ligne 2 - arrêt Tourcoing Centre Tram - axe Lille / Tourcoing arrêt Tourcoing Centre Un parking gratuit est à votre disposition rue Leverrier à une trentaine de mètres du Théâtre Municipal Raymond Devos 750 places numérotées OLIVIER BARROT raconte… le théâtre de Vaudeville Mardi 21 mars 2017, 20h30. 'DQVOHFDGUHGHODODQJXHIUDQ©DLVHHQI¬WH En partenariat avec la bibliothèque de Mouscron. P.A.F. : 9€ - 11€ - 13€ Centre Marius Staquet place Charles de Gaulle 7700 Mouscron (B) 2QFRQQD°W2OLYLHU%DUURWOHMRXUQDOLVWHTXLDQLPHTXRWLGLHQQHPHQWGHSXLV l’émission Un livre un jourVXU)UDQFHHW790RQGH2QFRQQD°WPRLQV2OLYLHU %DUURWI«UXGHVSHFWDFOHVGHVSRUWGHYR\DJHHWG̵DFWXDOLW«TXLVHSODLW¢UDFRQWHU QRWUHKLVWRLUHU«FHQWH¢WUDYHUVVHVHQWKRXVLDVPHVHWVHVLQWHUURJDWLRQV'HX[ DXWHXUVIRQWU«I«UHQFHGDQVFHGRPDLQH*HRUJHV)H\GHDXHW(XJªQH/DELFKH qui sont régulièrement au répertoire de tous les théâtres du monde. Sur quoi VHIRQGHOHXUGLII«UHQFH"2OLYLHU%DUURWHVWDFFRPSDJQ«GHGHX[FRP«GLHQVGX Studio d’Asnières qui illustreront ses propos par des extraits de scènes célèbres. Centre Culturel de Mouscron asbl &HQWUH0DULXV6WDTXHW3ODFH&KDUOHVGH*DXOOH0RXVFURQ% 7«ObbbELOOHWWHULHVWDTXHW#PRXVFURQEH www.centrecultureldemouscron.be 62 Un parking sous-terrain gratuit vous attend en dessous du Centre Marius Staquet. L’entrée du parking « Les Arts » se situe dans la rue du Bois de Boulogne, face à la rue du Christ. (Une fois devant le Centre Marius Staquet côté ancienne piscine, tourner deux fois à gauche > rue Sainte-Germaine > rue du Bois de Boulogne). 430 places non numérotées 63 AU THÉÂTRE MUNICIPAL RAYMOND DE _ les spectacles _ de la saison / TOURCOIN SOIRÉE D’OUVERTURE DE SAISON 30 septembre 2016 à 20h30 Jean-Marc Chotteau présentera la nouvelle saison, entouré sur scène par les ar des spectacles qui la composent, tandis que Les Fouteurs de joie interprèteron chansons de leur nouveau spectacle, créé cet été au festival d’Avignon et dont le illustre à merveille le thème de cette nouvelle saison sur la bêtise : Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ? Éric de Staercke / Jaco Van Dormael 06 & 07 octobre 2016 p. 09 Des etoiles et des idiots par Les Fouteurs de joie Bouvard et Pécuchet Gustave Flaubert / Jean-Marc Chotteau 17 novembre - 17 décembre 2016 p. 13 Éduc’ Jean-Marc Chotteau 11, 12 & 13 janvier 2017 p. 17 Métropole Vincent Farasse 19 janvier - 04 février 2017 p. 21 Le Principe d’Archimède Josep-Maria Mirò / Bruno Tuchszer 09 & 10 mars 2017 p. 25 Votre Gustave Gustave Flaubert / Jean-Marc Chotteau 23 mars – 08 avril 2017 p. 29 Le Cid Corneille / Dominique Serron 27 & 28 avril 2017 p. 33 Déjeuner chez Wittgenstein Thomas Bernhard / Agathe Alexis 04 mai – 20 mai 2017 p. 37 Mélange 2 temps BP Zoom 15 & 16 juin 2017 Ce n’est pas un concert que les Fouteurs de Joie proposent, c’est une expérience. Dynamique. Tendre. Ephémère. Une expérience de l’instant, celle de la JOIE ! La joie, victoire sur l’obscurantisme, les dogmes et la peur. Elle nous fait danser, rire et pleurer. Les étoiles, comme un guide. Sous les belles étoiles, on chante, on cogite, on dort paisiblement, on est libre. Filante, la route est tracée, celle de l’amitié. Depuis 16 ans qu’ils se connaissent, encore émerveillés, ils sont debout, vivants, lucides. Des idiots. Idiots comme Nicolas Ducron, Laurent Madiot, Alexandre Léauthaud, Christophe Dorémus et Tom Poisson, qui gesticulent frénétiquement sous une boule à facette, chantent en allemand et pratiquent le karaoké au restaurant chinois. Oui, les « Fouteurs » sont définitivement (imbéciles-)heureux d’être à nou réunis tous les cinq, après plus de 250 représentations de leur précédent spec La Belle Vie, heureux de se retrouver pour être idiots ensemble. En route pour les étoiles ! Il sera toujours temps de redevenir idiots ! Interprètes : Christophe Doremus, Nicolas Ducron, Tom Poisson, Laurent Madiot, Patrick N Collaboration artistique : Christophe Gendreau Création lumière : Laura Sueur Régie son et lumière : Christophe Genest Production : Les Fouteurs de joie Coproduction : Ville de Morsang sur Orge, La Bouche d'Air (Nantes) Avec le soutien de l’ADAMI, du CNV, de la SPEDIDAM et de la SACEM Remerciements : La Palène (Rouillac), La Maison du peuple (Millau) et L'Hippodrome nationale de Douai Entrée libre en fonction des places disponibles. Réservation conseillée. p. 41