Titre déjà imprimé - Page perso de Tanguy Chassé

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Titre déjà imprimé
1
2
Un dossier réalisé par
Tanguy CHASSÉ
Vincent GRAIL
Arnaud TUFFERY
Elèves de première S3,
science de l’ingénieur
au centre scolaire:
« Aux Lazaristes »
24, montée Saint Barthélemy
69005 Lyon
3
4
Nous voulons dédier ce
travail à :
Pierre CHASSÉ,
dit « Ludo »
grand-père de
Tanguy CHASSÉ,
(1922-1997)
ancien résistant
dans les maquis et
ancien président
de l'Association
National des
Anciens des Maquis
de l'Ain et du
Haut Jura.
Et à
Louis DOUCET,
grand-père de
Vincent GRAIL,
(1917-1983),
ancien membre des
FFI au Bataillon
Régimentaire de
secteur de Thizy,
T-C-A, au 3ème
Escadron Mobile de
Prévôté, S./S. 2.
qui a participé
aux opérations de
Roanne, Sainte
Consorce, Charlieu
et Lyon.
5
6
LA RESISTANCE ET SON
ORGANISATION.
"Mais le dernier mot est-il dit? L'espérance doit-elle disparaître? La défaite estelle définitive? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et
vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont
vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. [ ... ] Quoi qu'il arrive, la flamme
de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas"
Le général de Gaulle le 18 juin 1940 à Londres.
7
Sommaire
INTRODUCTION
11
I NAISSANCE DE LA RESISTANCE
12
1) La défaite française
12
A) LA DEFAITE DE L’ARMEE
B) LA NOMINATION DU MARECHAL PETAIN.
C) LES PREMIERES MESURES
D) LES CONSEQUENCES POUR LES FRANÇAIS
12
16
18
21
2) Premières réactions : le temps des pionniers.
22
A) LES REACTIONS SPONTANEES
B) UN SEMBLANT D’ORGANISATION
1)Actes militaires
2)Regroupements civils
C) LA FRANCE LIBRE S'ORGANISE
1)L'appel du 18 juin 1940
2)Le début de l'organisation
3)La diversité des Français libres
4)Des relais de la France Libre
22
24
24
24
25
25
25
26
26
3) La diversité des motivations
27
A) LA FOI EN CERTAINES VALEURS
B) DE MULTIPLES CHEMINS
C) LE ROLE DES CONDITIONS LOCALES.
27
29
30
II S'ORGANISER
33
1) La France libre
33
2) la France intérieure : naissance et organisation des mouvements et des réseaux
35
A) LES RESEAUX
1)Les objectifs
2)Les états-majors
3)Un exemple de réseau
B) LES MOUVEMENTS
1) Leur création
2) Leurs actions
35
35
35
35
36
36
36
3) Les partis politiques
37
A) LE PARTI COMMUNISTE
B ) LE PARTI SOCIALISTE
C) LES PARTIS DE CENTRE ET DE DROITE
37
37
38
4) Le combat des idées
39
A) LA PRESSE CLANDESTINE
39
8
B) LES FORMES DE LUTTES MULTIPLES
1) Faux et usage de faux
2) La résistance intellectuelle
3)Les maquis
42
42
43
44
5) Les difficultés
46
A) LA REPRESSION ALLEMANDE
B) LES DIFFICULTES D’APPROVISIONNEMENT
C) LES DIFFICULTES D’ORGANISATION
46
46
46
III. UNIFICATION DE LA RESISTANCE
48
1)
48
Les relations entre la Résistance intérieure et la France libre
A) 25 OCTOBRE 1941, LE FACE A FACE DE GAULLE - JEAN MOULIN
1) Moment extraordinaire et émouvant.
2) L’œuvre de REX-MAX
Du 2 janvier à fin novembre 1942
De novembre 1942 au 27 mai 1943
2)Les étapes de l'unification et la mise en place d'un gouvernement provisoire de la
République
A) EN ROUTE VERS L'UNIFICATION
B) DU CFLN AU GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE LA REPUBLIQUE
48
48
48
48
49
51
51
52
IV LE ROLE DE LA RESISTANCE DANS LA LIBERATION DE LA FRANCE
54
1)La libération de la France
54
2) Un exemple local : la Libération de Lyon
A) LA PREPARATION
56
56
1) La bataille de Meximieux
2) 1er septembre 1944
56
56
B) LA LIBERATION DE LYON
56
2 septembre 1944
3 septembre 1944
56
57
EPILOGUE
58
ANNEXES
59
LEXIQUE
INDEX BIOGRAPHIQUE
CHRONOLOGIE
FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
BIBLIOGRAPHIE
REMERCIEMENTS
60
63
73
79
80
84
9
10
INTRODUCTION
Plus encore que les conflits précédents, la Seconde Guerre
mondiale impliqua la mobilisation de la totalité des ressources
humaines et économiques des nations engagées, le mépris de la
distinction entre soldats et civils, et l'extension du champ de
bataille à l'ensemble du territoire ennemi. Elle fut caractérisée
par des atrocités sans précédent contre les populations civiles,
un recul tragique du respect des droits de l'Homme, et surtout,
par le génocide auquel se livrèrent les Nazis, en pratiquant la
déportation et l'élimination systématique des Juifs et des
Tziganes, des opposants politiques dans des camps de
concentration.
Malgré la mise en place de la Société des Nations (SDN) qui
n’était pas très influente du fait de la non-adhésion des EtatsUnis d’Amérique au sortir de la Première Guerre mondiale, les
problèmes liés à l'application des traités ainsi que les énormes
difficultés économiques et sociales auxquelles furent confrontés
les gouvernements fragilisèrent rapidement et favorisèrent la
montée des contestations politiques, en provenance de la gauche
révolutionnaire
communiste,
mais
aussi
de
nouvelles
organisations qui revendiquaient une idéologie nouvelle, le
fascisme.
La France a été envahie par les allemands. Le
gouvernement français a capitulé et a choisi de collaborer avec
les nazis. Certains hommes ont refusé d’accueillir l’occupant, de
partir travailler en Allemagne ou de les aider d’une quelconque
manière. Ils se sont organisés et ont formé la Résistance. Ils
étaient tous motivés par des raisons diverses et variées: par
idéologie, par croyance, par conviction ou par détermination.
Comment la Résistance a t’elle pu s’organiser pour aboutir à
la victoire ? Pour ébaucher une réponse à cette question, nous
verrons successivement sa naissance, son organisation,
l’unification de la France libre et de la France intérieure et enfin
le rôle des résistants dans la libération du pays.
11
I NAISSANCE DE LA RESISTANCE
1) La défaite française
A) La défaite de l’armée
• La déclaration de
guerre
dépends du peuple slave.
Staline
récupère
d’anciens
territoires
russes les Pays baltes,
l’est de la Pologne et la
Bessarabie.
La France et le
Royaume-Uni
ont
décidé de soutenir la
Pologne et de ne plus
tolérer les agressions
allemandes.
HITLER envahit la
Pologne le 1er septembre
1939.
Ces deux pays
demandent alors la fin de
l’invasion et le retrait des troupes
nazies du territoire polonais.
N’ayant pas répondu à leurs
injonctions, la guerre est déclarée
à l’Allemagne le lundi 4
septembre 1939. La France, pour
la troisième fois en moins de
soixante-dix ans, entre dans une
guerre qui deviendra la Seconde
Guerre Mondiale.
Entre 1936 et
1939, la carte de l’Europe
centrale est profondément
modifiée sous l’impact
des coups de force
hitlériens. Ceux-ci sont
autant de violations du
Traité de Versailles :
remilitarisation de la
Rhénanie
en
1936,
annexion de l’Autriche et
annexion des Sudètes en
1938 par le IIIéme Reich
avec les accords de Munich de
septembre 1938. Ce qui a pour
conséquence de démanteler le
système d’alliance obtenu par la
diplomatie française ; les autres états
de la Petite Entente – Roumanie et
Yougoslavie – ayant adopté une
attitude de quasi-neutralité. La France
reste donc seulement liée avec la
Pologne.
En mars et avril 1939,
l’Allemagne s’agrandit encore de la
Bohême Moravie et de Memel, la
Hongrie annexe la Ruthénie et l’Italie
s’empare de l’Albanie. C’est le
•
triomphe de la force : les
démocraties comprennent qu’il Von Ribbentrop,
Staline,
signe
faut arrêter HITLER.
l’Allemagne le
Fort de l ‘appui de soviétique.
l’Italie et de la bienveillance
soviétique, HITLER peut se tourner vers la
Pologne. Dès le 23 août, son sort est réglé avec
le Pacte germano-soviétique signé à Moscou.
Son protocole secret prévoit sa disparition et le
partage de l’Europe Orientale. HITLER
commence à réaliser son « lebensraum » aux
12
Etat de l’armée et stratégie
militaire
L’armée française est
alors considérée comme
l’une des meilleures au
monde : elle est donc
redoutée de tous y compris
par les généraux allemands. Cependant, celleci possède de nombreuses faiblesses. Son
organisation, son mode de pensée ainsi que
son armement n’ont guère évolué depuis la
guerre de 1914-1918.
sous le sourire de
au
nom
de
pacte germano-
de ses lacunes, la France développe une
Tout d’abord du point de vue de
stratégie défensive avec la ligne Maginot.
l’organisation, les moyens d’intendance et de
Proposé par ses prédécesseurs, André
transmission de l’armée sont inadaptés pour
MAGINOT, alors ministre de la Guerre, fait
assurer une réaction rapide. La masse des
adopter le projet le 14 janvier 1930. Cette
troupes étant disséminée le long du front du
ligne
devait
fait de leur stras’étendre
tégie défensive le
FORCE AERIENNE
jusqu’à
la mer
long de la ligne
FRANCE ALLEMAGNE
du
Nord
en
Maginot, les réChasseurs
700
1000
longeant
les
serves sont indisBombardiers
150-175
1800
frontières
ponibles rapideEclaireurs
350-400
400
belges. Cette
ment pour opérer
Total
1200-1275
3200
conception
la contre-attaque
FORCE TERRESTRE
suppose donc
en cas de rupture
FRANCE ALLEMAGNE
la résistance
de la ligne de
Divisions infanterie
63
118
de chacun des
défense.
Divisions infanterie motorisée
7
7
maillons de la
Malgré un
Divisions de cuirassés
3
10
ligne
de
nombre suffisant
Divisions légères mécaniques
3
défense. Faute
pour encadrer les
Divisions de cavalerie
5
1
de
moyens
cinq millions de
Divisions forteresse
13
suffisants,
recrues mobilisés
cette
ligne
en France, contre
s’étend en 1939 à une vingtaine de kilomètres
près de cinq millions et demi en Allemagne ,
du Rhin suivant les frontières sud-est du pays
leur formation tactique n’est pas actualisée à la
jusqu’à l’ouest des Ardennes censé constituer
modernité du combat à venir.
un obstacle difficilement franchissable avec
A la veille de la guerre, l’armée
la montagne et ses forêts. C’est bien là son
possède du matériel inadapté aux futures
point faible et ce qui se révélera être sa perte.
confrontations. Ainsi pour l’essentiel, les fusils
sont de types de 1886 et les armes à tirs rapides
– mitrailleuses lourdes, pistolets ou fusilsmitrailleurs – font défaut. L’infanterie
• Stratégie inefficace et défaite de l’armée
française manque d’armes rapprochées comme
la mine terrestre antipersonnel. L’artillerie
Cette stratégie défensive laisse l’initiative à
française, beaucoup plus nombreuse qu’outre
HITLER de par sa nature même. Les troupes
Rhin, possède des canons de plus faible portée
s’ennuient dans les fortifications de la ligne
que ceux des allemands et presque entièrement
Maginot et se contentent d’exercices
du matériel de 1918 avec une doctrine
fastidieux. On se demande quand finira
d’emploi correspondant à une guerre de
cette « drôle de guerre ». Après une longue et
positions. L’armée ne s’est pas également
minutieuse préparation , HITLER donne
dotée d’une tactique utilisant les blindés – en
l’ordre d’attaquer la Belgique et les Pays-Bas.
créant une force autonome de 3 000 chars et
Ce plan consiste à attirer l’essentiel des
de 100 000 soldats de métier comme l’a
forces franco-britanniques dans les plaines
suggéré le colonel De GAULLE. Elle possède
belges et de percer par le centre, à travers les
cependant un bon matériel contre les blindés
Ardennes faiblement défendues, jusqu’à la
avec deux types de canons : un de 25 et un de
mer coupant ainsi les forces alliées en leur
47 qui est la meilleure arme de son espèce
infligeant successivement des défaites. Le
L’aviation française ne s’est pas assez
succès est fondé sur la surprise et son
modernisée : on constate un rapport de un pour
exploitation rapide grâce à l’action combinée
dix en matériel récent entre la Luftwaffe et
de l’aviation et de l’armée blindée. La
l’aviation française. Cons-ciente de certaines
formule de la guerre éclair prônée par
HITLER et le général VON MAINSTEIN
13
réussira. En moins de vingt jours la Belgique,
les Pays-Bas et le nord de la France sont
occupés. Le front attaqué le 5 juin est percé le
7 juin. La chute est entamée. Le 10, le
gouvernement quitte Paris (déclarée ville
ouverte) pour Bordeaux et l’armée allemande y
fait son entrée le 14 juin. La population rejoint
l’exode vers le sud. En quelques jours, les
unités motorisées allemandes gagnent des
points extrêmes du territoire malgré quelques
foyers de résistance. Elles atteignent ainsi la
Bretagne, franchissant la Loire et se dirigent
vers Bordeaux où s’est réfugié le
gouvernement. Il n’y pratiquement plus
d’armée française. La campagne a fait
100 000 morts, preuve qu’il y eut quelques
combats acharnés. Mais surtout près de 2
millions de soldats sont faits prisonniers.
En octobre 1939, le colonel De GAULLE présente ses
chars au président LEBRUN.
14
La carte des fortifications de la ligne Maginot.
15
b) La nomination du maréchal PETAIN.
•
L'armistice de 1940: une décision
politique.
Dès le 19 mai, on envisage
« l’éventualité d’une cessation
des
combats ».
WEYGAND adresse, en
effet, au président du
Conseil, Paul REYNAUD,
un rapport où il énonce
cette possibilité. Le sujet
est alors lancé : deux
camps s’affrontent parmi
les responsables civils et
militaires. Le 5 juin, Paul
REYNAUD remanie son
gouvernement :
l’entrée
comme sous-secrétaire d’état à la Guerre du colonel
De GAULLE est cependant
compensée par la promotion de Paul BAUDOIN,
sous-secrétaire d’Etat aux
Affaires
étrangères
et
d’Yves BOURTHILLIER,
ministre des Finances, qui rejoignent
rapidement le camp de l’Armistice. Le 13
juin, le maréchal PETAIN s’y rallie
ouvertement. Au cours de Conseil des
Ministres du 15 juin 1940, les deux thèses
s’affrontent.
Paul REYNAUD et une petite
majorité de son cabinet admettent que la
bataille est perdue : il est favorable à une
capitulation, mais pas un armistice qui est un
accord politique, contraire à l’accord francobritannique qu’il a signé le 28 mars 1940. La
capitulation n’interrompt pas les hostilités,
les pouvoirs civils seraient transférés en
Afrique du Nord.
L’autre partie rétorque alors que c’est
contraire à l’honneur de l’armée et prône
l’Armistice.
•
Le recours au maréchal PETAIN.
Le Conseil des Ministres ayant refusé
une surprenante proposition d’union totale
franco- britannique présentée par le général
16
De GAULLE, Paul REYNAUD découragé,
démissionne le 16 juin.
Aussitôt, le président LEBRUN fait
appel au maréchal PETAIN pour lui
succéder. De suite, le
nouveau ministre des
Affaires
Etrangères,
BAUDOIN fait
demander aux allemands
par l’intermé-diaire de
l’ambassadeur
d’Espagne les conditions
de la paix et le jour
suivant le maréchal
PETAIN
déclare
solennellement que la
France doit cesser le
combat. La délégation
française est alors convoquée par le régime
nazi le 21 juin dans la
clairière de Réthondes
dans
le
wagon
reconstitué du maréchal
FOCH.
•
L'armistice
Cet armistice, un nouveau « diktat »
est très sévère : les deux tiers du territoire
sont livrés à l’occupation de l’ennemi (art. 2)
et est occupé : tout l’est, le nord, le centre
jusqu’à la Loire et la zone littorale de
Dunkerque à Bayonne. L’armée est
démobilisée (art. 4) : la France a droit à une
force de police de 100 000 hommes appelée
l’ « armée de l’armistice ». Les réfugiés
allemands sont livrés aux nazis (art. 19). Les
prisonniers français sont maintenus en
captivité jusqu’à la conclusion de la paix
(art. 20). La France conserve son Empire et
sa flotte mais qui est, bien entendu,
désarmée et qui doit demeurer dans ses ports
d’attache. La conservation de l’Empire et de
sa flotte étant plus due à une convenance
stratégique de la part d’HITLER qu’à une
concession obtenue par les négociateurs
français.
En zone nord, les allemands
incorporent les trois départements de
l’Alsace-Lorraine au Reich : ils sont
administrés
par
les
« Gauleiter »,
fonctionnaires allemands . La langue
française est interdite et les indésirables sont
brutalement expulsés. Le Nord-Pas-de-
Calais est rattaché administrativement à la
Belgique occupée. Une « zone interdite »
dans le nord-est de la Picardie à la Lorraine
est créée. Les populations qui ont fuit
pendant l’exode ne peuvent y retourner.
L’Allemagne réclame 400 millions de francs
par jour à la France.
Le 22 juin 1940 l’armistice est signée à Rethondes dans le wagon historique.
17
c) Les premières mesures
•
Le régime de Vichy
En votant le 10 juillet 1940 les pleins
pouvoirs – même les pouvoirs constituants,
les députés fournissent au régime pétainiste
installé à Vichy une apparence légale
incontestée alors par une majorité de
français.
Philippe PETAIN et son entourage
veulent remodeler la France, avec la
« Révolution Nationale », par opposition
avec le régime républicain jugé responsable
de la défaite. Celle- ci se traduit par le
changement de devise : le « Liberté, Egalité,
Fraternité » révo-lutionnaire est remplacé
par un « Famille, Patrie, Travail »
vichyssois. Cette « révolution » doit
instaurer « un Etat rationnel, autoritaire,
hiérarchique et social » qui façonnera des
générations « d’ hommes nouveaux ».
Pour combattre l’individualisme, tenu
comme diviseur de la nation, le régime
redonne une place aux « communautés
naturelles » comme la famille et la patrie.
Anti-égalitariste, ce régime juge
dangereux la démagogie du suffrage
universel auquel il reproche de ne pas peser
la valeur de chaque voix – il y aurait, selon
lui, une inégalité des citoyens.
L’industrialisme est répudié. On
vante le modèle d’une France à dominante
rurale et artisanale. Le régime veut, tout de
même, administrer l’industrie. Pour cela, ils
instituent les Comités d’Organisation le 16
août 1940 afin de recenser les entreprises,
d’arrêter leurs programmes de production et
de fixer les règles de marche des entreprises.
Comme de nombreux régimes
autoritaires, les responsables de Vichy
développent « une politique de jeunesse ».
Elle se base sur la défiance de tout
intellectualisme, la réhabilitation de la
morale, du travail manuel et physique. Cette
politique se concrétise dans la
promotion du sport et la mise sur pied de
mouvements de jeunesse.
Le régime de Vichy mène
parallèlement une politique répressive contre
ceux qu’il juge irrécupérable et dangereux.
18
Une « Anti-France » est pourchassée: les
communistes à cause du Front Populaire
considéré comme responsable de la défaite,
les francs-maçons et les juifs.
L’inégalité se traduit par les deux lois
d’exclusion des 3 octobre et du 2 juin 1941
qui excluent les Juifs des fonctions électives,
de la fonction publique, des médias, et des
professions libérales. Une autre loi – celle du
22 juillet 1941, met en œuvre une «
aryanisation » des entreprises et des biens
juifs ruinant, par-là, l’activité économique de
la communauté juive.
•
La collaboration
Pierre LAVAL et Philippe PETAIN
proposent d’eux-mêmes la collaboration de
l’Etat français avec le III° Reich dans
l’espoir
d’améliorer
les
conditions
d’Armistice et le sort des prisonniers et de
sauvegarder l’avenir du pays au sein de la
« nouvelle Europe » hitlérienne. Cette
politique sera établie lors de l’entrevue de
Montoire du 22 octobre 1940 entre PETAIN
et HITLER – sur l’initiative de LAVAL. Le
maréchal appelle ensuite l’ensemble des
Français à collaborer « dans l’honneur et la
dignité ». Cela débouchera sur une
exploitation croissante du pays par
l’occupant.
Le gouvernement de Vichy répond
aux besoins prioritaires de l’Allemagne en
organisant, tout d’abord, une collaboration
économique. La France fournit des produits
agricoles et industriels, du matériel de
guerre. En manque de main-d’œuvre,
l’Allemagne en demandera au régime
collaborationniste.
Après la « relève » d’un prisonnier contre
trois travailleurs volontaires, institué en juin
1942 par LAVAL, la France établit le
Service du Travail Obligatoire (STO)
mobilisant tous les jeunes gens nés de 1920
à 1922 qui enverra 650 000 hommes en
Allemagne.
Le régime de Vichy instaure
également une aide logistique et militaire en
créant des organismes de combat comme les
Légions des Volontaires Français (LVF) ou
bien encore l’instigation de la Milice
française, police officielle dirigée par
DARNAND dès janvier 1943 chargée
d’éliminer la Résistance en liaison avec la
Gestapo.
Cette collaboration s’exerce dans
tous les domaines et notamment dans les
mesures antisémites avec une participation
dans la déportation des juifs.
Dans les collaborateurs se trouvent
des sympathisants fascistes d’avant-guerre
comme BACARD, Eugène DELANDE.
D’anciens militants de gauche s’engagent
aussi dans la collaboration, partisans d’un
socialisme nationaliste et autoritaire comme
19
Marcel DEAT qui fonde en 1941 le
Rassemblement National Populaire (RNP).
La collaboration est également
présente dans la presse. Il existe une
propagande favorable au nazisme donc
antisémite, anticommuniste et anglophobe.
Les thèmes sont développés à la radio par
des polémistes comme Jean HEROLDPAQUIS ou Philippe HENRIOT ainsi que
dans les différents journaux collaborationnistes : « Je suis partout »,
( Robert
BRASILLACH et REBATET), « la Gerbe »
( A. de CHATEAUBRIAND), « le cri du
peuple » (DORIOT) et « l’œuvre »
de
DEAT.
L’occupation de zone « libre » à
partir de novembre 1942 relance la
collaboration et place l’Etat français dans
une dépendance de plus en plus importante
vis à vis de l’Allemagne.
Entrevue de Montoire
20
d) Les conséquences pour les français
S’étant fait beaucoup d’illusions en
juin 1940, de nombreux français déchantent
rapidement. Dans la plupart des familles, un
proche manque : un fils, un frère ou un mari
prisonnier ou bien forcé de travailler en
Allemagne à partir de 1942.
•
•
Dans les transports
Dans les communications
Les communications sont réglementées: le nombre de cartes et de lignes est
soigneusement
compté.
Les
correspondances interzones sont réduites à des
« cartes interzones » qui n’autorisaient de
brèves nouvelles stéréotypées.
•
indice 100 en 1939, il passe à 70 en 1944
pour les produits agricoles et à 43 pour les
produits industriels. Sur cette production, les
allemands prélèvent une lourde ponction
allant jusqu’à 40% .
Dans l'industrie
Une pénurie des transports est
également constatée. L’automobile et le
camion disparaissent peu à peu faute
d’essence. La SNCF, obligée de livrer à
l’occupant le quart de ses locomotives et la
moitié de ses wagons marchandises, est
contrainte d’assurer en priorité les transports
allemands.
•
La France manque également
d'essence, d’engrais, de matières premières
comme la fonte ou l’acier. Mis à part la
production de charbon ou d’électricité qui a
été un temps maintenue et qui a même
progressé jusqu’en 1942 pour le charbon et
en 1943 pour l’électricité, la production
s’effondre dans tous les domaines : d’un
Dans l'alimentation
La nourriture manque plus qu’en ville
qu’à la campagne même si cela reste
insuffisant par rapport au besoin normal
d’une personne. Le rationnement est instauré
avec des cartes.
Tous les civils prennent la route, c’est la débâcle.
21
2) Premières réactions : le temps des pionniers.
Avant que la "paix" ou la défaite ne soient officiellement reconnues avec l'armistice, le
refus de la victoire nazie et l'humiliation entraînent certains hommes à une résistance spontanée.
A) LES REACTIONS SPONTANEES
•
Les hommes de l'île de Sein partent tous
pour l'Angleterre le 24 et 26 juin. Au total,
130 hommes seront accueillis par le général
de GAULLE comme "la moitié de la
France". Une
réaction similaire a eu lieu dans l'île de Batz.
L'acte de Jean MOULIN
Le 17 juin 1940, les allemands
somment Jean MOULIN, alors préfet de
l'Eure-et-Loir, de signer un "protocole"
reconnaissant que des tirailleurs sénégalais
ont commis, au
village de Saint
• Le Manifeste
de Bordeaux
Georges sur Eure,
Appel commun à manifester le 11-novembre 1940.
un
effroyable
En juillet
massacre, en fait
ETUDIANTS DE FRANCE !
1940,
Charles
commis par la
Le 11-Novembre est resté pour toi jour de fête
TILLON, ancien
Wehrmacht. Les
nationale. Malgré l'ordre des autorités opprimantes, il
mutin de la mer
sénégalais seront
sera jour de recueillement.
Noire,
ancien
massacrés près de
Tu n'assisteras à aucun cours.
combattant
de la
Lyon. Les alleTu iras honorer le Soldat inconnu à 17 h 30.
guerre
mands le tortuLe 11 novembre1918 fut le jour d'une grande
d'Espagne
et
rèrent afin qu'il
victoire.
membre
du
signe le "protobureau politique
cole" mais celui-ci
du parti communiste rédige une "directive"
tente de se suicider en se tranchant la gorge
qui appelle à la résistance contre l'ennemi
plutôt que de parapher ce texte déshonorant
hitlérien : c'est le Manifeste de Bordeaux.
pour l'armée. Dès lors, il ne cessera de porter
une écharpe afin de cacher sa cicatrice.
• Les jeunes du 11 novembre 1940
• L'appel du général COCHET
Les jeunes sont avides d'actions. Le
11 novembre 1940 nous le montrent. Les
Ce même jour, deux heures après le
étudiants et surtout des lycéens, organisent
message radiodiffusé du maréchal PETAIN
une commémoration de la victoire de 1918.
appelant à la cessation des combats, le
L'annonce de cette action passe oralement
général COCHET, commandant les forces
dans les facultés et lycées parisiens. Leur but
aériennes de la V° armée, rassemble ses
était de grouper un aussi grand nombre que
hommes qui l'ont suivis dans les monts du
possible de jeunes pour aller fleurir la tombe
Velay. Il leur donne des consignes de
du soldat inconnu. Les allemands au courant
résistance: poursuivre la lutte contre
par leur police l'interdisent. Les manifestants
l'ennemi, apprendre à dissimuler des armes.
passent outre.
Il symbolise l'immédiate réaction des
Plusieurs centaines de jeunes se
combattants.
regroupent en chantant La Marseillaise, le
chant du Départ et en criant "A bas HITLER,
• L'acte sénan
A bas PETAIN..". La répression allemande
22
suit : les soldats armés refoulent brutalement
les manifestants et les jettent dans leurs
voitures militaires.
Le bilan officiel, avancé par LAVAL
est de 123 arrestations dont 90 lycéens et 14
étudiants, 4 blessés, aucun mort. La radio de
Londres, quant à elle, annonça 11 morts.
•
Les actes anonymes
Il y a eu également des actes isolés,
comme la coupure de câbles téléphoniques,
le sabotage de quelques livraisons destinées
à l'ennemi, l'aide à des prisonniers de guerres
évadés. En zone sud, de nombreux graffiti et
diffusions de tracts ont lieu comme ceux
rédigés par Edmond MICHELET et ses
camarades du Cercle des équipes sociales de
Brives.
Un train saboté par des résistants
23
B) UN SEMBLANT D’ORGANISATION
-
la « Confrérie Notre-Dame » petit réseau
de Dordogne.
-
le
« Mouvement
de
Libération
Nationale » créé par Henry FRENAY. Il
édite des bulletins d’information et de
propagande.
-
En Juin 1941, le réseau « les Petites
Ailes » .
1) Actes militaires
Ce sont les militaires qui, en premier,
ont fait des actes organisés de résistance. Ils
espéraient que la situation pouvait encore se
renverser. Malheureusement, ils n’ont pas eu
beaucoup de succès.
Certains ont décidé de partir pour
l’Angleterre afin de continuer la guerre. Ce
fut au prix de nombreux sacrifices.300 000
hommes sont partis de Dunkerque, mais la
ville fut totalement détruite.
Des régiments ont continué à se
battre même après la demande d’armistice
comme le 1er régiment d’infanterie coloniale
qui a combattu près de Lyon.
Le Colonel COLSON cache des
armes dans le but d’une hypothétique
utilisation ultérieure.
Cependant après l’appel du Général
de GAULLE du 18 juin 1940, peu de
personnes se mobilisent.
2) Regroupements civils
Il y a aussi des débuts de résistance
civile : en juillet 1940, le socialiste J.
TEXIER distribue des tracts clandestins à
l’intention des ouvriers intitulés : « Conseils
à l’occupé ». Ces tracts ex-pliquent qu’il faut
ignorer les allemands.
A la fin de l’année 1940, les
premières convergences se notent à Lyon, la
capitale de la Résistance Démocratique
Chrétienne.
Les réseaux s’organisent :
24
Cependant, quelques projets ne verront
pas le jour comme « l’Armée des
Volontaires » ou encore « Le Mouvement
National Révolutionnaire ».
Il se forme des réseaux d’organisation
militaire comme :
-
le « Creux de la Libération » (CDDL)
qui regroupe exclusivement des officiers
d’aviation.
-
Le Colonel HEURTEAUX organise un
regroupement de hauts fonctionnaires et
d’industriels en Novembre 1940 : c’est
« L’Organisation
Civile
Militaire »
(OCM).
Les civils commencent à se regrouper en
comité par profession . Ils distribuent des
tracts, collent des affiches ou font des
graffitis sur les murs. C’est ce que l’on
appelle de la résistance passive.
Les étudiants communistes de Paris,
principalement de la Sorbonne lancent une
résistance active par des réseaux de sabotage
et d’évasion.
C) LA FRANCE LIBRE S'ORGANISE
1) L'appel du 18 juin 1940
s’occupe administrativement de 6 millions
d'habitants sur près de 3
Alors
que
Paul
millions de kilomètres
REYNAUD
vient
de
carrés. Elle se doit de
démissionner , le 17 juin
s'organiser.
1940, De GAULLE quitte
Il crée alors le
Bordeaux pour Londres. Le
Conseil de Défense de
18 juin, il appelle les
l'Empire qui est composé de
français à continuer la lutte
9 membres : l'amiral
et à le rejoindre à Londres
MUSELIER, les généraux
lors d'une allocution raCATROUX
et
de
diophonique. Celui-ci a eu
LARMINAT, le colonel
un très faible écho en
LECLERC, les gouverneurs
France compte tenu que
EBOU et SAUTOT, le
médecin général SI, le
près de huit millions de
capitaine de vaisseau d'ARGENLIEU et le
réfugiés affluent sur les routes de l'exode.
professeur CASSIN. Il n'a qu'un rôle
consultatif, car c'est le général de GAULLE
2) Le début de l'organisation
qui décide. Le Conseil doit "diriger l'activité
économique, soutenir la cohésion morale des
Entre le 18 et 27 juin, De GAULLE
populations étrangères des questions
entreprend de rallier les principaux chefs
relatives aux [... ] intérêts français".
militaires de l'Empire. Ainsi il fait appel au
Seules quelques rares personnalités
général NOGUS, résident général au
de la III° République répondent à l'appel du
Maroc et commandant en chef en Afrique
général De GAULLE: les députés Pierre
Française de Nord, à WEYGAND, puis aux
COT et P.O. LAPIE, le professeur du droit
généraux MITTELHAUSER (commandant
en chef au Levant) et CATROUX
René CASSIN, les journalistes Maurice
(gouverneur général
SCHUMAN, A.
de l'Indochine) mais
WEIL-CURIEL et
souvent en vain. *
F. QUILICI, les
Carte anniversaire de l’appel du 18 juin
Obstiné dans son
syndicalistes
H.
combat pour le ralHAUCK, quelques
liement de l'Empire,
hauts
il obtient ses prefonctionnaires
miers succès avec
comme
R.
l'adhésion des NouPLEVEN, adjoint
velles-Hébrides,
de Jean MONNET
puis du Tchad (le
au Comité de
23) puis de toute
coordination
l'Afrique Equatorifranco-britanique,
ale Française en fin
G. BORIS, G.
1940.
PALEWSKY
et
La France
M.
DEJEAN,
Libre est la seule reconnue pour représenter
habitués des cabinets ministériels.
"les intérêts de la France en guerre" et elle
Dans l'armée, à cause du prestige
est autorisée à développer des services
"du vainqueur de Verdun", on constate peu
administratifs. Mais elle n'est pas reconnue
de
ralliements
cependant
l'amiral
comme un gouvernement provisoire. Elle
MUSELIER, le général CATROUX et les
25
colonels de LARMINAT et MONTCLORS
ainsi que des officiers subalternes comme
LECLERC, KOENIG, DUVAURIN-PASSY
ou le lieutenant BUIS s’engagèrent.
3) La diversité des Français libres
La France Libre était composée d'une
multitude de personnes hétérogènes du point
de vue social, générationnel et politique.
Ainsi en 1940, lors de leurs ralliements
R. CASSIN avait 53 ans alors quE C.
FOUCHET en avait 20.
L'entourage proche de De GAULLE
était dominé par des hommes de tendance de
droite ainsi que de militaires.
Celui-ci inspire la méfiance du milieu de
gauche. Mais toutes les familles politiques
sont représentées : René CASSIN était
membre du partit radical, G. BOLIA avait
été chef du cabinet de Léon BLUM, H.
HAUCK et A.TIXIER étaient membres de la
SFIO et de la CGT.
Une organisation du service de
renseignements est mise en place dans l'été
1940. Celle-ci est facilitée par les
britanniques avides de renseignements sur
les troupes allemandes. La première mission
est effectuée par le lieutenant MANSION en
juillet et août 1940 en Bretagne.
Cependant tout n'est pas réglé comme
les questions du rapport avec les Alliés, de la
légitimité – deux France s'opposent – et de la
nature du pouvoir de la France Libre.
4) Des relais de la France Libre
Dès l'été 1940, des « Associations France
quand même » ou des « Comités de Français
libres » se créent dans les communautés
françaises émigrées. Ceux-ci sont d'actifs
relais de propagande.
26
Le Comité de Libération Nationale
3) La diversité des motivations
a) La foi en certaines valeurs
•
Le patriotisme
Pour de nombreux français la victoire de
l’Allemagne a amené la germanophobie
ainsi que le désir de revanche. Malgré cet
armistice, le français du milieu du XXème
siècle conserve une culture patriotique. La
Marseillaise, la référence fréquente à
Valmy, au soldat de l’an II, à la patrie en
danger
situent
clairement
l’héritage
revendiqué par les résistants. Le traumatisme
de la défaite, la désintégration de la structure
politique depuis longtemps admise, la
fracture qui s’opère alors dans la
communauté
nationale
favorisent
le
repliement
sur
des
réflexes
plus
traditionnels.
•
Les valeurs républicaines
Il semble incontestable que la résistance
se situe très majoritairement dans la droite
ligne de l’héritage républicain ou si l’on
préfère d’une culture républicaine. La France
des années 1940 malgré des pesanteurs
souvent soulignées n’est plus, culturellement
et socialement, la France de la fin du 18ème
siècle ou même du milieu du 19ème siècle.
Quel que soit le discrédit dans lequel est
tombé en 1940 la Troisième République, il
n’efface pas entièrement la réalité profonde
d’une culture républicaine forgée par le
19ème siècle et largement répandue par
l’école. L’exigence démocratique, passé le
premier désarroi, ne peut que resurgir et
contribuer au sentiment croissant de non
légitimité du gouvernement de Vichy, même
s’il ne s’agit pas toujours d’un ferment de
résistance à proprement parler.
On retrouvait, comme dans la résistance,
l’apprentissage de la clandestinité, la
coexistence des classes sociales, une certaine
diversité idéologique, allant parfois des
différentes nuances du républicanisme au
27
bonapartiste. Les brèves prises de parole , le
chant d’une Marseillaise associant des
connotations politiques et patriotiques, la
circulation d’écrits interdits, tout un arsenal
que la Restauration faisait tomber sous la
répression des «cris et écrits séditieux » mais
qui se prolongeait en fait bien au-delà. Quant
le mouvement prit quelque ampleur, ce
furent des manifestations à l’occasion de la
commémoration de journées symboliques,
ou la présence massive aux obsèques des
militants, seul rassemblement ne tombant
pas sous le coups de la loi.
•
Les valeurs chrétiennes
En 1937, sort l’encyclique de Pie IX
contre le nazisme « Mit brennender Sorge »
adressée aux évêques d’Allemagne. Mais le
nazisme est avant tout un nouveau
paganisme. Face donc, à la gigantesque
entreprise
de
déchristianisation
que
l’Allemagne connaît depuis 1934, les
hommes d’Eglise se montrent peut-être
davantage
préoccupés
par
« l’antichristianisation »
que
par
l’antisémitisme.
Néanmoins dès 1935 Oscar de
FRENZY , d’origine suisse, publiait chez
Flammarion « Les Juifs et les Chrétiens »
ouvrage préfacé par le Père DEVAUX,
supérieur des Pères de Sion. Lors de ses
conférences sur le sujet, il répondait à
tous : « Je défends Israël parce que Jésus
était de la descendance de David. Je défends
Israël parce que je suis chrétien ; j’ai le
devoir de le servir en chrétien » .
MONCHAMIN ne cessait de montrer
qu’il n’était pas possible « d’arracher la
moitié de la Bible, que l’on pervertit le
Nouveau Testament en lui enlevant ses
racines historiques ». Il s’efforçait d’éveiller
les consciences endormies en leur montrant
que «l’antisémitisme des nazis va jusqu’à
Dieu».
De plus, la doctrine chrétienne réprouve
l’assassinat, le vol, la trahison, la lâcheté, le
mensonge et le pharisaïsme sous toutes ses
formes, bref, tout ce qui symbolise
désormais le nom de Vichy.
L’attachement aux droits de l’Homme et
la solidarité minoritaire ont joué chez la
plupart des protestants et ne s est jamais
démenti à quelques exceptions près. Ces
sentiments étaient alors beaucoup moins
répandus dans le monde catholique.
Néanmoins il s’est trouvé quelques hommes
pour sauver l’honneur à Paris et à Lyon. A
vrai dire le Comité Catholique pour la
Défense du Droit du Parisien avec
VIOLLET, la petite Ecole de Lyon de
l’avoué Léon CHAINE et de l’abbé
BRUGERETTE n’ont pas eu beaucoup de
succès et ont été rappelés à l’ordre par les
intransigeants.
•
A partir des exactions commises par la
police de Vichy ou les allemands, des
hommes ont réagi au nom de la défense des
Droits de l’Homme. Mais c’est surtout après
les premières rafles et les représailles
collectives contre la population que la liberté
et le droit à l’existence des races furent
revendiqués.
•
La résistance à l’oppression
L’attitude des populations reste souvent
ambivalente :des exigences trop lourdes, des
actes inconsidérés qui provoquent de dures
représailles, entraînent des réactions de rejet.
Seul un approfondissement idéologique
parvient à donner un sens au combat.
Dominantes au départ, les motivations
idéologiques seront submergées, au fur et à
mesure des événements, par d’autres. En
effet, l’intensité de la résistance, et plus
particulièrement sous la forme de combat
armé, se manifestera de plus en plus comme
une réaction à l’aggravation de la répression.
L’humanisme
René CASSIN a défendu toute sa vie les droits
de l’homme
28
b) De
multiples
chemins
•
Les associations
de jeunesse
La
création
du
scoutisme ainsi que
des jeunesses communistes ou chrétiennes ont permis
une autonomie et une
prise de responsabilité nécessaire dans
la résistance.
•
A l’image de l’Allemagne, les jeunes sont embrigadés.
Les femmes
l’Espagne. Il s’en retrouve dans
Mouvements, les Réseaux, les Maquis.
les
Infirmières dans le maquis, agents de liaison,
boîtes aux lettres, convoyeuses d’évadés ou
d’enfants juifs, rédactrices ou distributrices
de la presse clandestine …les femmes ont
joué un rôle important dans la résistance. De
plus, elles se sont exprimées et se sont fait
voir en tant que femmes. Ces combattantes,
presque souvent ignorées par l’histoire,
s’engagèrent dans le combat dès 1940 et
contribuèrent notablement par leurs actions
incessantes à la lutte en vue de la libération.
En 1943, la population résistante est très
jeune. A « Franc-Tireur », plus de
71 % ont moins de 40 ans. Cette jeunesse est
d’autant plus remarquable que ces classes
d’âge ont fourni un contingent important de
prisonniers de guerre. Il en est ainsi des
jeunes venant des lycées comme ceux de
Bouffon, Lalande, les étudiants de Saucats
ainsi que les résistants de la « Cascade du
Bois de Boulogne ».
•
•
Les jeunes,
enseignants.
les
étudiants
et
les
Après la création d’un Secrétariat d’Etat
à la Jeunesse naquirent de multiples
organismes ou associations :
-
Chantiers de la jeunesse,
Compagnons de France,
Equipe nationale.
Ils eurent pour but de faire en la
personne du maréchal l’objet d’un véritable
culte qui ne dura guère.
De cent mille, le nombre de volontaires
aux Chantiers tomba en 1943 à trente mille.
De plus en plus nombreux, les jeunes
rejoignent les unités combattantes. Certains
s’évadent en Angleterre directement ou par
29
La Résistance juive
L’été 1943, les premières rafles, le début
de la déportation provoquent un véritable
choc. La résistance juive, aidée par
«Témoignage Chrétien » et « Franc-Tireur »
s’engage nettement par des tracts et une
campagne de protestations.
La répression de la population est, dans
le cas des juifs, la persécution qui fera peser
sur eux, qu’ils soient Français ou immigrés,
la menace de mort. Ces derniers prennent
conscience du danger et réagissent plus vite.
Cette conscience deviendra un puissant
levier pour «l’entrée en guerre » des juifs qui
seront amenés à faire un choix crucial entre
la soumission aux ordonnances de
l’occupant ou du gouvernement de Vichy et
la clandestinité.
Pour ceux qui voulaient réagir
collectivement en tant que juifs, une
tradition sociale particulièrement enracinée
chez les originaires de l’Europe Orientale, 3
formations s’offraient à eux comme structure
d’accueil :
- Les F.T.P. –MOI,
- L’armée juive (sioniste),
- Les éclaireurs israélites (apolitiques).
révolutionnaire, exprimé pour la première
fois lors de la guerre civile espagnole.
•
Les réfractaires du Service du Travail
Obligatoire (S.T.O.)
La mobilisation des jeunes des classes 4041-42 en février 1943 va provoquer un
mouvement important de la part des
concernés dans la Résistance. De même la
population devient hostile au STO puisque
son application promettait la libération des
Ainsi à l’occasion du premier
anniversaire de la Rafle des 16 et 17 juillet la
direction de l’U.J.R.E. s’adresse-t-elle «Aux
juifs membres des F.T.P. » pour évoquer
l’horreur de « l’enfer du Vel d’Hiv et de
Drancy » et apporte des informations sur la
situation dans les camps en Pologne.
•
La Résistance des étrangers.
Une forte minorité d’étrangers, très
supérieure à la moyenne nationale, milite
dans la Résistance. En liaison avec les
syndicats, ces travailleurs groupés dans le
M.O.I. (Main d’Oeuvre Immigrée ou
Internationale) s’organisaient dans la
clandestinité par des groupes de langues
(Polonais, Roumains, Tchèques, Espagnols,
Italiens…). Une grande majorité d’entre eux
participe à la résistance que pour accélérer la
défaite des puissances de l’Axe et donc la
libération de leur propre pays. Il ne s’agit
donc pas d’un ralliement avec la France.
Pour d’autres étrangers, il s’agit d’une
adhésion à la Résistance Française comme
les ouvriers italiens de Lorraine. Ils
appartenaient en majorité, mais non
exclusivement, au parti communiste français.
Leur présence souligne le caractère
international de la lutte antifasciste et
c) Le rôle des conditions locales.
•
Zone occupée et zone non occupée.
En France, la guérilla a été, hors les
villes, l’affaire des maquis. S’ils étaient la
30
Une affiche annonçant le STO
prisonniers de guerre. Ce qui n’ a pas été le
cas.
vocation normale de la lutte clandestine ils
ne pouvaient pas naître partout. Il leur fallait
de vastes espaces montagneux, boisés, peu
accessibles. Leur protection supposait de
nombreuses complicités dans la population.
Leur force était la réception d’armes,
d’équipement, et d’argent largués par
parachutages ; leur durée, une grande
mobilité et beaucoup de courage de la part
des maquisards .
C’est dans la zone occupée que se
forment les premiers Mouvements et qu’ils
sont les plus nombreux. On peut estimer que
chaque ville en possédait un. Parmi les plus
« grands » dont leur champ d’action
s’étendait en principe à toutes les régions
citons :
- L’Organisation Civile et Militaire (O.C.M)
- Libération Nord
- Ceux De La Libération (C.D.L.L.)
- Ceux De La Résistance (C.D.R.)
- Front National (F.N.)
Le plus important réseau est la Confrérie Notre Dame de Rémy qui devient
l’élément représentatif de la France libre en
zone occupée.
En zone sud, trois grands mouvements
disposent d’un journal:
- Combat
- Libération-Sud
- Franc-Tireur
Les réseaux très nombreux et développés exercent généralement leur activité dans
les deux zones, particulièrement le S.O.E.
(Special Operations Executive) du Colonel
BUCKMASTER.
•
Les villes
Les villes ont été un atout considérable
dans la Résistance de par leurs entrepôts
permettant la publication des journaux
clandestins. De plus, la foule humaine
permettait la plus grande facilité de passer
inaperçu. Lyon a été un grand pôle de la
Résistance de par ses traboules, sa proxi-
31
mité avec les maquis de l’Ain et du Vercors. De même, elle a bénéficié de nombreuses communautés chrétiennes et de
jeunes.
•
Les côtes et les frontières.
Les côtes françaises ont subi très tôt
l’occupation allemande de part leurs
positions stratégiques vers l’Angleterre et
l’Afrique du Nord. Malgré la présence en
masse de l’armée allemande en cas de
débarquement, la population et les marins
ont contribué à organiser des passages
clandestins vers l’Angleterre, à donner de
nombreuses informations sur la géographie
des côtes et sur l’emplacement des troupes
allemandes. Ils participèrent au subterfuge
qui fit croire à l’occupant un débarquement
au Pas-de-Calais.
Les régions frontalières eurent une
population active dans le franchissement de
la ligne de démarcation ou de la frontière
avec l’Espagne ou la Suisse. Ainsi plus de
20 000 jeunes ont réussi à franchir la
frontière espagnole afin de rejoindre les
armées de la France Libre.
•
Les montagnes
Elles ont acquis une place prépondérante
dans le développement des maquis de par :
- leur difficulté d’accès,
- leur climat hostile,
- leurs abris ou « planques »
La population locale a contribué au
ravitaillement des résistants.
Les maquis comme les Glières et le
Vercors sont les plus connus.
Un maquisard dans le massif du Vercors
32
II S'organiser
1) La France libre
•
Un début d'organisation
En s'installant à Londres comme d'autres
gouvernements de pays occupés – Belgique,
Pologne... – la France Libre entend continuer
le combat contre l'Allemagne nazie mais
également représenter le peuple français
libre celui qui lutte, celui qui résiste à
l'occupation allemande et au régime de
Vichy. Il a comme objectif après la création
de structures de base de se donner une
certaine légitimité – voir également en
I.2)a)2).
Le général De GAULLE organise les
services de la France Libre sur le modèle
militaire. Il est aidé par un cabinet miliaire
divisé en cinq bureaux et par un cabinet civil
composé de sept services dont ceux de la
finance (P. DENIS), des Affaires Extérieures
et Coloniales (R. PLEVEN), des affaires
juridiques (René CASSIN) et l'armement (A.
LABARTHE). En janvier 1941, quatre
directions civiles sont créées: - "Affaires
administratives et financières " confiée au
colonel ANTOINE
- "Affaires Extérieures et Economiques
"avec PLEVEN,
- "Territoires non libérés " dont la direction
est assurée par G. PALEWSKY;
- "Information" par J. MASSIP.
A la fin de 1941, P. DENIS réalise une
réforme monétaire et crée une Caisse
Centrale de Coopération Economique
centralisant la trésorerie. Sous la direction
du général PETIT, un état-major est
constitué complété par un comité militaire.
L'Ordre de la Libération est créé en
novembre 1940.
A partir du 4 février 1941, une
"conférence administrative" qui réunit les
directeurs civils, le chef d'état-major et les
membres du Conseil de Défense de l’Empire
présents à Londres, est convoquée autour du
général De GAULLE.
33
Cependant
cette
structure
est
relativement faible. Ainsi en mars 1941,
l'ensemble des services civils de Londres ne
rassemble que 93 personnes. Les locaux,
situés entre Carlton Street, saint James
square, Duke Street sont relativement petits.
•
Le Comité National Français.
Par l'ordonnance du 24 septembre
1941, la France Libre se dote d'une « constitution » qui organise le fonctionnement du
pouvoir et crée un Comité National Français
(CNF). Présidé par De GAULLE, ce comité
est composé de commissaires qu'il nomme.
Le Conseil de Défense de l'Empire conserve
un rôle consultatif. Les commissaires
disposent du pouvoir réglementaire et sont
responsables devant le président du Comité
qui décide et détient donc seul le pouvoir.
•
Représentation internationale.
Sous une idée de J.SOUSTELLE, la
France Libre se dote de délégations au sein
de nombreux pays qui représentent le
pouvoir français de Londres et doivent lutter
contre la propagande du régime de Vichy.
Grâce au travail d'A. TIXIER, de G.
MEDIONI à Mexico, de R. GARREAU et
d'autres , ils ont participé
à la
reconnaissance diplomatique du régime
dirigé par le général De GAULLE.
•
Propagande
Le service radiophonique français de
la BBC disposait de près de cinq heures et
demi de diffusion par jour avec la fameux
"Les Français parlent aux Français". Celui-
ci est indépendant de la France Libre qui ne
dispose que de cinq minutes quotidiennes
avec l'émission "Honneur et Patrie". Pour
éviter la censure britannique, la radio France
Libre cherche et obtient d'autres émissions à
travers le monde. Elle bénéficie ainsi de cinq
minutes quotidiennes à Mexico, puis trente
minutes hebdomadaires à New York. En fin
1942, la France Libre dispose de sept heures
quotidiennes d'émission.
La diffusion d'une presse diversifiée
apparaît: « La Lettre de la France
combattante », « Les Cahiers français »,
« les Documents »...
La France Libre subventionnait
également des maisons d'éditions comme les
« Lettres françaises » de Beyrouth. Le
commissariat de CASSIN établit des
relations avec des intellectuels français
réfugiés en Amérique. Ainsi des intellectuels
de renom comme G. BERNANOS ou J.
MARITAIN acceptent de défendre la cause
gaulliste.
Mais la plus efficace des propagandes
reste les voyages du général De GAULLE:
ainsi en 1940 , il passe deux mois et demi
hors de Grande-Bretagne et le double deux
ans plus tard.
•
L'envoi en mission de Jean MOULIN.
Jean MOULIN, préfet destitué par Vichy
et auteur d'un acte courageux (voir I. 2. a. 1),
arrive à Londres en septembre 1941 après
avoir passé près de deux ans à étudier la
Résistance. Sur un ordre de mission, De
GAULLE lui demandant d'unifier et de
rationaliser les moyens techniques de la
résistance, Jean MOULIN est parachuté dans
la nuit du 1er janvier dans les Alpines.
La France libre dérange !
34
2) la France intérieure : naissance et organisation des mouvements et des
réseaux
On peut distinguer deux types de résistance :
- La résistance militaire, organisée par les réseaux.
- La résistance civile, les mouvements.
a) les réseaux
1) Les objectifs
Les réseaux ont été structurés pour des
travaux militaires précis :
-
-
-
Collecter des renseignements comme-les
déplacements
des
troupes
allemandes avec leur position, leur nombre
leur armement et, si possible, le nom de
leur division et les faire parvenir à leur
état-major .
Faire des actes de sabotage comme
détruire des ponts, des centrales
électriques, des convois allemands.
Collecter
du
matériel
parachuté
comprenant des vivres, des médicaments
ou des armes et les cacher pour les
redistribuer à ceux qui en ont besoin.
-
Organiser des liaisons radio dans la
France et avec l’Angleterre.
-
Organiser des filières d’évasion vers
l’Angleterre pour les prisonniers de
guerre, notamment pour les pilotes d’
avion. Les résistants leur fournissaient
des informations, des cartes, des
boussoles , des faux papiers, des habits
pour quitter la France. Les principales
filières passent par l’Alsace, les
Pyrénées.
35
2) Les états-majors
Ils dépendent souvent d’ états-majors
étrangers comme :
-
Le Special Operation Executive qui est
principalement dirigé vers des opérations
dans les pays occupés par l’ Axe.
- L’Intelligence Service britannique
( SIS ou MI-6 )
-
Le Service de Renseignements (SR) de
la France libre, futur Bureau Central de
Renseignements et d’Action (B.C.R.A.)
-
L’ Office Off Strategic Service (OSS)
américain.
-
Les services soviétiques : GRU ou
NKVD .
3) Un exemple de réseau
Le réseau d’évasion du « Musée de
l’Homme » qui regroupe A. LEWITZHY et
Y. ODOLON est créé en automne 1940.
Fin 1940, ils sont rejoints par un groupe
d’avocats socialistes et forment le « Comité
National de Salut Publique ».
b) Les Mouvements
Ils ont un rôle plus politique et social que
les réseaux ; c'est la résistance civile.
Tireurs, qui organise les premiers maquis
importants paraît aussi en 1941.
Les principaux mouvements sont
« Combat », « Libération », et « FrancTireur » en zone sud ; « Défense de la
France », « Lorraine » et « Voix du Nord »
pour la zone nord.
L’intervention directe de ces différents
groupes reste cependant longtemps limitée.
Dès 1940, les Mouvements s'occupent de
cacher des réfractaires ( les français qui
refusent de partir en Allemagne pour le
service de travail obligatoire) et des juifs
pourchassés par les autorités du régime de
Vichy et la Gestapo allemande.
Les mouvements tiennent des journaux
clandestins imprimés avec les moyens du
bord comme des ateliers à imprimer pour
enfants. Ces derniers servent à informer la
population de l'existence de la Résistance et
de leurs principaux exploits. Ils sont
distribués sous la plus grande discrétion et
principalement dans les usines. Ils ont des
noms très parlants comme « Libération »,
« Combat » ou « Franc-Tireur ». Ceux-ci
sont les reflets des mouvements du même
nom. Ils recrutent au moyen du bouche à
oreille.
1) Leur création
En zone libre, au sud, Henri FRENAY
crée en août 1940 « le Mouvement de
Libération Nationale » (MLN).
Le mouvement « Libération », créé par
Emmanuel d’ASTIER de la VIGERIE en
novembre 1940 est composé de socialistes
et de syndicalistes.
Naît en novembre 1941, à Grenoble, en
zone libre, le mouvement « Combat » qui
vient de la fusion de deux organisations : le
« Mouvement de Libération Nationale » et
« Liberté », qui regroupe des militants
démocrates-chrétiens. Celui des Francs-
36
En zone occupée, les conditions sont
beaucoup plus périlleuses et les premiers
groupes, sans liens entre eux, sont décimés.
D’autres organisations voient le jour :
« Organisation Civile et Militaire » qui
s’introduit dans les grandes administrations
et met en place un réseau d’informations
efficace. Celles de la Résistance, liée à
« Combat » et à « la Libération » sont plus
axées sur l’action directe contre l’occupant.
Les communistes entrent massivement dans
la Résistance après l’invasion de l’URSS par
l’Allemagne en juin 1941. Ils fondent le
Front National qui mène de nombreuses
actions de sabotage. Leurs bras armés, les
Francs-Tireurs et Partisans Français (FTP ou
FTPF) restent indépendants des autres
groupes. Chacun de ces mouvements
possède sa propre presse et diffuse ses
journaux clandestins.
2) Leurs actions
Les activités des mouvements sont très
variées et témoignent de l'évolution que
connaît la Résistance au fil des années
d'occupation. D'abord centrées sur le journal
et le renseignement, ils élargissent
progressivement leurs missions. Ainsi se
développent les services de faux papiers et
de logement des résistants traqués par la
Gestapo, le recrutement et l'organisation de
l'armée secrète (composée de forces
mobilisables pour le jour du débarquement
allié), l'essor de petits groupes d'hommes.
Ceux-ci, enracinés dans la population,
pratiquent la guérilla, multiplient les
sabotages, les déraillements de trains, et
éliminent les «traîtres». Manquant de soutien
et d’armement, ils sont décimés par la Milice
et la Gestapo.
3) Les partis politiques
A) Le parti communiste
Le Parti Communiste Français
(P.C.F.) bien que provisoirement allié avec
le régime nazi condamna les exactions
appliquées sur la population à partir de juin
1940. Ainsi le pacte germano-soviétique a
jeté un trouble chez de nombreux militants
puisque pendant les années trente les
ennemis farouches du P.C.F. étaient
HITLER et MUSSOLINI.
Le 21 juin 1941, HITLER attaqua
l’U.R.S.S. Comme les autres mouvements, la
résistance communiste était orientée vers la
diffusion de tract et de journaux. Elle dut
faire appel à la formation d’un Front
National (F.N.) Ainsi le 21 août 1941, Pierre
GEORGES, alias colonel Fabien, effectua le
premier attentat individuel. L’aspirant
MOSER est tué en plein Paris. Les
cheminots de Sottevilles-lès-Rouen firent
grève et un groupe d’entre-eux, bientôt
grossi par d’autres manifestants défilèrent en
chantant «l’Internationale », tandis que la
population approuvait en criant derrière les
persiennes : « Bravo les gars ! »
Le parti communiste au lendemain de
l’armistice était complètement anéanti
devant la lourde défaite. Il était divisé entre
pacifistes et révolutionnaires. Ainsi PETAIN
obtint les pleins pouvoirs par 90
parlementaires contre 132 votants. Léon
BLUM vota contre et sera hostile au
nouveau régime et six s’étaient abstenus. La
force de ces voix encore très isolées
tranchait avec la discrétion des actions
collectives. A la base commençaient à se
réunir les sections, mais avec des effectifs le
plus souvent très faible:
-
40 à 60 militants à Lille, contre plus
de 3000 avant la guerre.
une quarantaine à Marseille
200, mais c’est exceptionnel, à
Roubaix où l’impulsion vient du
maire Jean LEBAS
37
Le P.C.F. va être alors le seul à
s’engager dans la lutte armée par des
attentats, des exécutions de militaires. Dans
le Pas-de-Calais une usine sautait à Wingles.
Des hommes comme Charles DEBARGE et
Julien HAPIOT, deux ré-sistants, vont
diriger des équipes de sabotages et d’actions
directes . Leurs actes vont même s’étendre
jusqu’en Espagne et parmi les mineurs et
cheminots du Nord.
Le renforcement de la Résistance se
fait sous l’impulsion directe du Parti
Communiste. Seul, en effet, il a su donner
une analyse juste des événements. Il possède
déjà une organisation clandestine solide et
des liens réels avec les masses. A partir de
1941, il attache de l’importance aux
manifestations, grandes et petites, que
doivent animer ses militants clandestins car
elles peuvent désormais associer la
population à une réelle résistance.
B ) Le parti socialiste
Une dizaine de parlementaires socialistes
décidèrent de siéger au Conseil National,
comme Paul FAURE, ancien secrétaire
générale de la S.F.I.O.
Et, au sommet il fallut attendre le 9 mars
1941 pour qu’un petit groupe de 9 militants,
dont Félix GOUIN vice-président du groupe
parlementaire, décida à Nîmes, la création du
Comité d’Action Socialiste (C.A.S.)
Mais, en mai de la même année, les
parlementaires ayant voté les pleins pouvoirs
furent exclus. Par conséquent, en juin,
Daniel MAYER était nommé secrétaire
général pour la zone sud.
Les
socialistes
prirent
une
considérable importance dans le mouvement
« Libération-Nord ». De plus, Léon BLUM,
emprisonné, a recouvré son autorité en
assurant sa défense au procès de Riom. Il
apporte son soutien au Général de GAULLE
le 15 mars 1943 comme l’avait fait René
CASSIN qui deviendra le conseiller
juridique de la France Libre, mais surtout le
principal auteur de la déclaration Universelle
des Droits de l’Homme.
C) Les partis de Centre et de Droite
Les partis de Centre et de Droite
furent dans le même cas que le parti
socialiste.
Henri FRENAY
38
Toutefois ceux-ci s’étaient affirmés
dans des idées comme la « Révolution
Nationale ». Il y eut d’illustres résistants
comme le colonel REMY, Henri FRENAY,
l’ancien ministre radical Marc RUCART, le
Marquis
de
MOUSTIER,
Jacques
RENOUVIN ancien militant de l’Action
Française. La plupart, très proche du
christianisme, a rejoint des réseaux
chrétiens, comme Georges BILDAULT.
4) Le combat des idées
a) la presse clandestine
Le rôle de la presse dans la
propagande contre le régime de Vichy a été
indéniable. A chaque mouvement ou réseau
se rattachait un journal clandestin gratuit.
Chaque mouvement a mis en place
une structure permettant de développer le
journal ainsi dans le mouvement « Combat »
ce fut la branche du « Recrutement,
Organisation, Propagan-de » (R.O.P. ) qui a
été chargée de publier le journal.
La presse clandestine, au début, devait
régler trois problèmes majeurs.
•
La recherche du papier
Les mouvements rusaient énormément
afin de trouver ce précieux papier en
quantité suffisante. Ainsi « Combat » obtint
ce fameux produit à l’aide d’une inscription
falsifiée d'une entreprise inexistante au
Registre de Commerce. Le mouvement
recevra par la suite plusieurs wagons en
provenance
d'Allemagne per-mettant
d'imprimer le journal jusqu'à la libération.
•
Le problème de l'impression
Le second problème était l'impression.
Celle-ci s'obtint grâce au concours de petits
imprimeurs. Le transport des plombs entre
ces différents imprimeurs accentuaient les
risques encourus. Ce fut pour les diminuer
qu’une seule imprimerie pour le mouvement
Combat rue Viala à Villeurbanne existait.
•
La diffusion
Une fois imprimé, il ne restait plus qu'à
le diffuser. Ce qui n'était pas le moins risqué.
La diffusion devait être rapide afin de
stocker les journaux le moins de temps
possible. Afin de relier les différentes villes
de la zone sud, tous les moyens de transports
étaient utilisés mais surtout le chemin de fer.
Grâce à de véritables réseaux, la distribution
39
était assurée dans toute la France , dans les
deux zones.
•
L'essor
Les premiers numéros des journaux
clandestins étaient tirés à quelques milliers
d’exemplaires, voir même quelques centaines. Les premiers numéros des « Cahiers du
Témoignage Chrétien » seront tirés à
5 000 exemplaires, « le Franc-Tireur » à
6 500 et près de 30 000 pour « le Coq
Enchaîné ».
La multiplication des journaux se
poursuivit et le tirage augmenta de même.
Ainsi « Combat » et « les Cahiers du
Témoignage Chrétien » seront tirés à 50 00
exemplaires et le « Franc-Tireur » à plus de
100 000 en 1944.
•
Les idées
Les journaux ont bien sûr été créés pour
exprimer les idéaux de ceux qui ont résisté
afin de recruter également des personnes.
La raison d'être de la presse clandestine
étaitt, bien entendu, la lutte contre le régime
nazi. Ils s'employaient à convaincre la
population que la guerre n'était pas
définitivement perdue. Tôt ou tard, tous s'en
prendront au régime de Vichy avec la
collaboration et ses lois comme le STO. Ils
défendaient tous la liberté et la démocratie.
Certains journaux développaient des idées
politiques comme « Libération » d'inspiration socialiste ou bien « Franc-Tireur » qui
était "contre le bolchevisme totalitaire et [...
] hors de la domination du capitalisme
international".
La devise républicaine était soutenue par
très nombreux journaux en opposant chaque
terme de " Liberté, Egalité, Frater-nité " aux
régimes de Vichy et de Berlin. Les bases
idéologiques du régime nazi étaient toutes
dénoncées: le racisme, l'antisémitisme...
Une certaine presse clandestine se
rattachait au général De GAULLE comme
«Franc-Tireur»,« Combat », «Libération ».
mais une autre refusait la tutelle de Londres
comme le « Coq Enchaîné ».
Ces journaux comportaient de nombreuses rubriques: informations locales,
nationales et mondiales ainsi que des
consignes à la population. Des chroniqueurs
savaient jouer sur l'ironie comme le titrait en
septembre 1943 l'un des journaux : " 4ème
année de la Guerre
Eclair ".
40
Le rôle de la presse clandestine dans la
propagande a été énorme. Leurs diffusions
bien que risquées ont participé entre autre à
un changement d'esprit des Français qui se
rassuraient en 1940 de la nomination du
"vainqueur de Verdun". Elle permettra à
faire des Français un peuple résistant à
l'occupant qui aidera la Résistance.
LA PRESSE CLANDESTINE
Zone NORD
Conseils à l'Occupé
Pantagruel
Vérité
Résistance
L'Université Libre
Zone SUD
1940
Les Feuilles Jaunes
Liberté
1941
Valmy
Bulletin d'Information et de Propagande
Défense de la France
Petites Ailes
Voix du Nord
Vérité
Front National
Libération
Socialisme et Liberté
Franc-Tireur
La France Libre
Combat
Libération-Nord
Cahier du Témoignage Chrétien
1942
Le Populaire
Coq Enchainé
Lettres Françaises
Le Père Duchène
Editions de minuit
Libéré et Fédéré
France d'Abord
Editions de Minuit
1943
La Presse régionale
L'Avenir
dans toutes les grandes villes
Le Gaulois
comportaient un bulletin d'information Bir Hakeim
de la France Combattante
1944
La Voix du Maquis (Directeur Pierre
Chassé à partir de 1965)
41
b) Les formes de luttes multiples
Divers moyens existaient pour lutter contre les allemands: de la fabrication de faux papiers par
le maquis en passant par la résistance intellectuelle.
1) Faux et usage de faux
Les résistants prennent d'énormes
risques. Ceux-ci étaient amenés à changer
souvent d'identité ce qui entraînait la mise en
place d’ateliers clandestins afin de fabriquer
des faux papiers. Ce travail demandait une
organisation solide.
A défaut d'avoir des originaux,
certains tampons, certains imprimés étaient
fort difficiles à reproduire. Pour répondre
aux besoins, un matériel très complet était
nécessaire : il se composait de près de trois
cent tampons et plus de cinquante modèles
d'imprimés différents.
Les documents étaient fournis aux
jeunes refusant le STO en les exemptant
(grâce à un vieillissement ou bien un
rajeunissement des personnes), aux prisonniers évadés d'Allemagne, aux résistants
obligés de changer d'identité.
Ces faux papiers devaient résister aux
premiers contrôles puis aux vérification en
profondeur.
Tout
d'abord
les
résistants
choisissaient une ville d'origine. Ainsi
certains penchaient vers des villes
bombardées comme lieu de naissance.
D'autres préféraient s'orienter vers les
territoires de l'Empire français. De ce fait, le
nombre de personnes nées en Afrique
Française du Nord – AFN – a augmenté
fortement après novembre 1942. Mais cela
est devenu suspect aux yeux de
l'administration française.
42
Il fallait fournir des papiers en règle
grâce à l'aide d'un secrétaire de mairie.
Celui-ci cherchait alors des noms pour
lesquels aucun titre de rationnement n'avait
été délivré en évitant, bien sûr, les personnes
qui étaient emprisonnées depuis 1940. Il
fallait aussi recevoir toutes les cartes, tous
les récépissés ou avis officiels – comme
ceux des impôts – obtenus soit en les
demandant ou en les achetant comme les
cartes de demi-tarif de la SNCF.
Ce travail d'obtention d'une nouvelle
identité obligeait à d'énormes précautions.
Ainsi la nouvelle identité ne devait pas
commencer par les mêmes initiales: les
résistants abandonnaient alors tous leurs
objets personnels marqués de leurs noms
(linges, portefeuille... y compris leur
alliance). Ce changement d'identité se
heurtait également à un autre problème, celui
de la photo: les résistants changeaient
régulièrement de physionomie (moustache,
barbe, longueur de cheveux , ...).
Cette action de fourmi a permis de
sauver de nombreuses vies de résistants
même si certains sont morts exécutés, avec
le tort d'avoir, par exemple, des faux papiers
de la milice. D'autres conséquences moins
graves auront lieu après la libération comme
la difficulté de l'Etat Civil à remettre de
l'ordre dans des familles où
plusieurs
personnes faussement nommées s’étaient
mariées et avaient eu des enfants sous ce
nom d’emprunt.
2) La résistance intellectuelle
Une résistance intellectuelle se mettait en place.
La force de mots, des couleurs, des
notes, de l'art en général était également une
force. Ils permettaient de lutter, à leur
manière.
Les intellectuels ne pouvaient rester
en dehors du combat que menaient les
résistants.
•
L’université française
Dès les premiers moments, elle entra
en résistance car les allemands luttaient
contre l'université française On assista alors
à des manifestations anti-allemandes des
étudiants de l'Ecole de Droit dans les rues et
aux Champs Elysées.
Les professeurs de l'université de
Strasbourg, repliés à Clermont-Ferrand,
furent poursuivis par les allemands ce qui
inspira le Chant de l'Université de
Strasbourg de Louis Aragon.
Les intellectuels français voulaient
montrer aux occupants qu’ils leur étaient
hostiles. De la sorte, de nombreux étudiants
s'engagèrent soit dans les maquis soit dans
l'armée secrète ou les FTP.
Cette résistance s'accentua avec
l'expulsion par les allemands des professeurs
israélites. Des journaux paraissaient tel que
« l'Université Libre » regroupant des
professeurs et des étudiants tandis que
« L'Ecole Libératrice » était fait par des
instituteurs et institutrices.
Bon nombre des membres de l'Education
Nationale furent exécutés ou bien déportés
comme Henri MASPRO. On peut
également citer Jean CAVAILLES, du
Docteur ULES, Marc BLOCH, Georges
BRUHAT. Tous étaient des membres
honorables de l'Université Française.
De nombreux membres entrèrent en
résistance comme le montre la création du
« Palais Libre ». Certains le faisant dans le
cadre de leur travail. Ainsi Maîtres PITARD,
HADJE et ROLMIKAS, avocats au barreau
de Paris, furent exécutés comme otages, pour
avoir plaidé la cause de patriotes.
•
Jean NOIR dit Jean CASSOU durant la
guerre publia de nombreux ouvrages contre
le régime nazi ce qui lui valut une traque de
la part des nazis l'obligeant d'aller de région
en région.
Paul ELUARD faisait partie également
des écrivains résistants. Il écrivit alors sur la
misère des français en dénonçant les
oppresseurs. Il participa aussi à la vie du
maquis car il croyait encore à la victoire de
la France: "Nos vainqueurs d'hier périront ». Son ami Georges HUGNET écrivit
un long poème, « Non Vouloir » illustré par
Pablo PICASSO dans lequel il oppose le non
vouloir des poètes à la volonté destructrice
des
occupants.
ELUARD
participa
également à la « Bibliothèque Française » un
des nombreux journaux clandestins.
Le poète cherche à mettre en avant les
martyrs français comme Lucien LEGROS.
Après avoir manifesté, il fut arrêté puis jugé
en juin 1942. Condamné aux travaux
français, il est livré à la Gestapo. Ayant senti
sa cause perdue devant le tribunal allemand
il clame haut et fort son patriotisme. Après
l'avoir gracié quelques jours auparavant,
Goering le fait exécuter comme otage.
•
•
Les écrivains
Peintres, musiciens, acteurs et autres
artistes
Différents artistes participèrent à la
résistance intellectuelle.
Le barreau
43
Ainsi grâce à l'effort des peintres et
de la Résistance, une publication d'un album
de luxe fut tiré à trois cent exemplaires au
profit des FTP.
Peintres, conservateurs de musée
résistèrent au pillage culturel des tableaux –
organisé par l'Etat Français à la solde du
régime nazi – en participant à leur
sauvegarde.
Les œuvres du Louvre furent cachées
en plusieurs endroits. La Résistance les
révéla à la France Libre de Londres.
Pablo PICASSO, malgré de multiples
invitations faites par les pays étrangers,
décida de rester en France. Il continua à
peindre. Dans son atelier de la rue des
Grandes Auges, il fait jouer, en avril 1944,
sa pièce Le désir attrapé par la queue où de
nombreux intellectuels de la Résistance
étaient
présents
comme
Raymond
QUENEAU, Albert CAMUS, SARTRE,
Georges HUGNET ou bien Cécile
DECAUNES.
Les musiciens résistèrent aussi en
illustrant musicalement des poèmes de Paul
ELUARD comme Liberté. Au début de
1942, le Comité des musiciens français
créèrent un journal où ils défendent la
musique française envahie par le romantisme
allemand.
Certains musiciens prirent des risques
afin de donner des cours aux juifs.
Les acteurs, les auteurs et les
cinéastes ne furent pas de reste également.
Pierre DUX, administrateur de la Comédie
Française dès août 1944 a distribué des tracts
en faveur de la résistance et a refusé de faire
44
jouer les pièces de propagande nazie à la
Comédie Française.
•
Les résistants de l'extérieur
Certains intellectuels se réfugièrent en
Afrique dès l'armistice où ils résistent avec
comme seule arme la force des mots. Ainsi
Max-Tol FOUCHET, dans sa revue
« Fontaine » exprime avec d'autres écrivains
son attitude de refus de la victoire
allemande. Il dénonça le régime de Vichy et
ses lois comme le STO.
Pour ceux qui sont à Londres, de
nombreux journaux vont paraître comme
« France » et « la Marseillaise » qui fut
interdit par Londres en avril 1943. Ils furent
publiés au Caire, à New York, à Alger et à
Dakar avec la collaboration de Jules
ROMAIN, Georges BERNANOS...
Les intellectuels français sont aussi aux
Etats-Unis comme
le professeur Henri
FOCILLON qui fonde l'Institut Français ou
l'Ecole libre des Hautes Etudes – c'est la
même école. Celle-ci défend le point de vue
des Français Libres.
Les membres de la résistance
intellectuelle permettèrent de développer la
culture de la France Libre en affirmant son
refus de l'Allemagne nazie, son patriotisme
et ses attachements aux droits de l'Homme.
3) Les maquis
Les rigueurs de l’Occupation,
l’invasion de la zone libre, en novembre
1942, et surtout l’instauration d’un Service
du travail obligatoire (STO) en février
1943, poussèrent un nombre croissant de
Français à entrer dans la clandestinité et à
mener des actions de harcèlement contre
les allemands et les miliciens. Le S.T.O.
fournit les maquis en jeunes réfractaires se
cachant dans les régions peu accessibles et
dans les contrées où une végétation
abondante masquait les mouvements de
groupes (Savoie, Dauphiné, Limousin,
Morvan, Jura, Auvergne. Ils sont aidés
puis pris en main par les
mouvements
de
Résistance. Ils leur fournissent vivres et papiers
puis, les incluant dans
l’action directe, leur
procurent encadrement,
armes et munitions. A
travers les maquis, la
Résistance prend ellemême
des
formes
diverses,
selon
les
tactiques adoptées. Créé
en 1941 et ayant aux côtés des dirigeants
communistes
(TILLON,
JOLIOT,
WALLON, Pierre VILLON) des hommes
tels que Louis MARIN et Jacques DEBUBRIDEL, le Front national engage ses
maquis dans une action de harcèlement des
forces allemandes et de la milice.
Le mouvement des Francs-Tireurs
organise les premiers maquis importants,
en 1941. L’intervention directe de ces
différents groupes reste cependant
longtemps limitée.
En zone occupée, les conditions
sont beaucoup plus périlleuses et les
premiers groupes, sans liens entre eux,
sont décimés. D’autres organisations
voient le jour : « Organisation civile et
militaire » qui s’introduit dans les grandes
administrations et met en place un réseau
d’informations efficace, Ceux de la
Résistance, liée à « Combat » et ceux de
« la Libération », sont plus axés sur
l’action directe contre l’occupant. Les
communistes entrent massivement dans la
Résistance après l’invasion de l’URSS par
l’Allemagne, en juin 1941. Ils fondent le
Front national qui mène de nombreuses
actions de sabotage. Leur bras armé, les
Francs-Tireurs et Partisans Français (FTP )
restent indépendants des autres groupes.
Le Comité d’action militaire
(COMAC) où sont représentés l’Armée
secrète
(gaulliste),
les
FTP
et
l’Organisation de Résistance
de l’Armée (ORA,), assure la
liaison avec les maquis. En
février 1944, toutes les forces
sont regroupées, en théorie,
dans les Forces Françaises de
l’Intérieur (FFI), dirigées à
partir de Londres par le
général KŒNIG. Des délégués
militaires, chargés d’encadrer
les FFI, de leur fournir des
armes et de leur transmettre
les directives des Alliés, sont
envoyés en France.
L’effectif maximal des maquisards,
difficile à estimer, est d’environ
20 000 hommes en octobre 1943, de
30 000 à 40 000 hommes en mars 1944 et
de 200 000 hommes en juillet 1944. Ils
sont incorporés dans l’armée française par
un décret du 24 septembre 1944. Leurs
principales zones d’action sont les Alpes,
où ils disposent d’un armement important
pris à l’armée italienne ; le Massif
Central ; le Jura et la Bretagne. Les maquis
de la Résistance interviennent en force
surtout après le débarquement allié en
Normandie (6 juin 1944), harcelant les
allemands et multipliant les opérations de
sabotage des infrastructures de transport et
de communication pour gêner leurs
mouvements.
45
5) Les difficultés
a) La répression allemande
De nombreux résistants furent arrêtés par la Gestapo ou la milice de Vichy. Ils
étaient dénoncés ou arrêtés au fruit d’un
hasard, d’un bavardage ou d’une étour-derie.
Ils pouvaient être trahis car des
personnes avaient parlé sous la torture ou
pour de l’argent. Par exemple, début 1942,
Henry De VILLIERS, agent double, faisait
passer des documents dans la zone Nord
pour le compte des résistants et en informait
les allemands. A cause de lui, de nombreux
résistants furent arrêtés.
-
-
Il existe 2 types d’arrestation :
les arrestations de masse souvent à la
suite d’une trahison ou d’une
dénonciation.
Les
gens
étaient
généralement fusillés en groupe.
les arrestations individuelles dues à la
vigilance de la Gestapo qui surveillait les
allers et venues suspectes.
La plupart des résistants arrêtés
subissaient la torture . En voici quelques
exemples :
- Les allemands leur plongeaient la tête
dans l’eau glacée d’une baignoire par
intervalles plus ou moins longs.
- Ils cassaient les doigts ou les dents,
retournaient les ongles, brûlaient au fer
rouge les différentes parties du corps
humain.
- Ils utilisaient la famille comme moyen de
pression pour les faire parler. Les
résistants
prenaient
donc
des
pseudonymes ou noms d’emprunt pour
éviter de mettre en péril la vie de leurs
proches.
Certains préfèrèrent se donner la
mort plutôt que de parler en se taillant les
veines ou en prenant des capsules de cyanure
qui étaient dissimulées sur eux.
46
Des résistants repérés mais
arrêtés par la Gestapo essayèrent
s’échapper en Angleterre ou dans
maquis. Le plus souvent, ils échouent
manque de temps.
non
de
les
par
b) Les difficultés d’approvisionnement
Les résistants ne pouvant s’approvisionner normalement du fait de leur
clandestinité utilisaient différentes façons
pour se nourrir ou s’armer.
Ils étaient nourris par les fermes
avoisinantes du maquis au risque et péril de
ceux qui les aidaient.
Ils fabriquaient de faux tickets de
rationnement.
Ils
étaient
fournis
par
des
parachutages de nuit qui étaient très
dangereux car c’était un moyen pour les
allemands de les repérer. De plus, il fallait
beaucoup de temps pour qu’ils récupèrent le
matériel envoyé et pour le cacher. Les
anglais qui étaient leur fournisseur principal
ont mis du temps à se rendre compte de
l’importance des agissements des résistants
et de leur réussite. C’est pour cela qu’au
début de la guerre, ils leur envoyait des
armes de qualité moyenne.
c) les difficultés d’organisation
Il existait des divergences d’idées au
niveau des différents groupes de résistants.
L’unification faite par Jean MOULIN en
1942 a permis une meilleure entente et des
actions plus nombreuses et plus efficaces au
niveau national.
Les états-majors basés à l’étranger et
notamment en Angleterre avaient du mal à
recevoir toutes les informations fournies par
les résistants car les allemands avaient le
moyen de localiser les différents émetteurs
français.
Les anglais avaient un doute quant à
l’efficacité de la Résistance. C’est pour cela
qu’ils ont mis en place des groupes spéciaux
appelés « Jedburgh » pour encadrer le
maquis. Ces groupes étaient composés de
Exécution de résistants
après une arrestation de masse
trois officiers : un anglais, un américain et
un français.
Les peines infligées à un auteur d’attentat
47
III. Unification de la Résistance
1) Les relations entre la Résistance intérieure et la France libre
A) 25 OCTOBRE 1941, LE FACE A FACE
DE GAULLE - JEAN MOULIN
1) Moment extraordinaire et
émouvant.
L’entente est immédiate entre ces
deux hommes que tout sépare – un général
maurrassien et un préfet de gauche – hormis
leur foi patriotique et le service à l’Etat. De
GAULLE décide immédiatement d’en faire
son délégué et de lui confier une mission.
Cependant pour répondre aux interrogations
de Jean MOULIN sur l’avenir de la
République, le Général, dans un discours du
15 novembre, reprend non seulement
« Honneur et Patrie » mais ajoute le devise
« Liberté Egalité Fraternité » et s’engage
solennellement à la rétablir.
Jean MOULIN plaide pour une unité
des mouvements pour rassembler toutes les
actions individuelles risquant de devenir
anarchiques et incontrôlées, tout en laissant
une certaine autonomie aux chefs. Ces
dirigeants, ayant fondé seuls leurs groupes,
ne supporteraient pas la subordination à un
général émigré loin de la métropole et de
leurs problèmes. Enfin, il fait apparaître le
danger de la concurrence communiste qui
risque de récupérer ces bonnes volontés
livrées à elles-mêmes, en cas de carence du
côté de la France Libre. Il veut unir, quelles
que soient leurs convictions politiques, tous
ceux qui souhaitent expulser les allemands
de France.
Les réseaux, dit-il, demandent des
liaisons avec Londres, de l’argent, des
armes.
Trois ordres de missions sont préparés :
48
-
Une mission politique : fédérer les
mouvements de résistance sous
l’autorité du Général de GAULLE.
Une mission militaire : organiser une
branche militaire spéciale de chaque
mouvement. La coordination et la
centralisation se faisant à Londres,
les opérations seront déclenchées sur
ordre personnel du général de
GAULLE. De GAULLE veut, en
face de CHURCHILL et du général
GIRAUD, affirmer son autorité,
contrôler les troupes et les
opérations.
Une mission de propagande et de
renseignements.
Jean Moulin est le représentant
personnel du général de Gaulle et le délégué
au Comité National pour la zone sud. Sa
mission était de « réaliser en zone libre
l’unité d’action de tous les éléments qui
résistent à l’ennemi »
Ces deux hommes se sont
réciproquement une entière confiance.
faits
Porteur de ses ordres de mission, Jean
MOULIN est parachuté le 2 janvier 1942
dans la nuit, en Provence près de SaintAndiol, au sud des Alpilles.
2) L’œuvre de REX-MAX
« Malgré des difficultés inouïes, il allait
faire une œuvre gigantesque » (Colonel
PASSY).
Du 2 janvier à fin novembre 1942
Il met sur pied à Lyon les organes de la
Résistance Unie :
-
-
-
De novembre 1942 au 27 mai 1943
Le Bureau d’Information et de
Propagande (BIP) confié à Georges
BIDAULT, son successeur en 1943.
Le Noyautage des Administrations
Publiques
(NAP)
de
Claude
BOURDET est favorisé.
Le service de transmission pour les
liaisons radio avec Londres.
Le service des opérations aériennes
et maritimes pour les questions
logistiques(courriers, parachutages,
atterrissages).
Il travaille à souder les équipes avec
argent et moyens de Londres et fait régner
une union civique avec une discipline sans
état d’âme. Usant tour à tour de sentiment,
de logique et d’autorité, il persuade les
mouvements de la zone libre de se rallier à
De GAULLE :
- « Combat » (né de la fusion de « Liberté »
et « Libération nationale ») de Henri
FRENAY,
- « Libération » d’Emmanuel D’ASTIER de
la VIGERIE,
- « Franc-Tireur » de Jean-Pierre LEVY.
réseaux
Franc-Tireur
Combat
Libération Sud
Libération nord
Ceux de la Libération
OCM
Ceux de la Résistance
partis politiques
Parti socialiste
Parti radical-socialiste
Front national
Parti démocrate populaire
Alliance démocratique
Parti communiste
Le débarquement des alliés en
Afrique du Nord change quelque peu la
donne. Ignorant De GAULLE, les alliés
reconnaissent DARLAN puis GIRAUD
comme chef de l’autorité civile et militaire
appliquant les lois de Vichy.
Jean MOULIN sent le danger entre
les néo- vichystes (GIRAUD), les partis et
les communistes. Il contre-attaque auprès
des alliés et reprend un projet du parti
socialiste de créer un Conseil de la
Résistance fédérant les mouvements, les
partis politiques, les syndicats. Ainsi, de
GAULLE,
reconnu,
deviendrait
le
représentant légitime de la France résistante.
Les mouvements (anti-partis)
rebellent mais finissent par accepter.
se
Le Conseil de la Résistance créé le
27 mai 1943 se réunit à Paris au 48, rue du
Four.
Jean
MOULIN
est
nommé
représentant personnel de De GAULLE pour
toute la France et président du
syndicat
Conseil.
CGT
CFDT
Pour voyager sans éveiller les
soupçons, il est marchand de tableaux. Sa
galerie d’art « Romanin » à Nice, gérée par
une amie Colette PONS, est inaugurée le 9
février 1943 en grande pompe, sous le
portrait du maréchal PETAIN.
Un comité de coordination, sous la
présidence de Jean MOULIN, coiffe les trois
mouvements qui vont se constituer en
Mouvements Unis de Résistance : les MUR.
Il regroupe les éléments paramilitaires
dans une Armée Secrète unique (AS)
commandée par le général DELESTRAINT.
49
C’est la volonté de créer un
parlement clandestin, embryon
d’une représentation nationale
regroupant des délégués de tous
les mouvements de résistance, des
délégués syndicaux
et des
représentants des anciens partis de la droite à
l’extrême gauche soit 16 représentants : - 8
pour les mouvements
- 6 pour les partis politiques
- 2 pour les syndicats de résistance (cf.
tableau ci-dessus)
Jean MOULIN est venu à bout des
réticences, des obstacles, affirmant ainsi la
suprématie de De GAULLE. Cette légitimité
démocratique oblige les alliés à la
reconnaître et lui permet de l’emporter sur
GIRAUD.
De plus, il scelle l’unité de la
Résistance.
Les missions confiées
Moulin sont accomplies.
à
Jean
De GAULLE débarque à Alger le 30
mai avec cet extraordinaire atout.
Jean MOULIN
50
« Cette journée du 27 mai a été la
journée du sacre du général De GAULLE
par les barons de la résistance
métropolitaine ».
2) Les étapes de l'unification et la mise en place d'un gouvernement
provisoire de la République
A) En route vers l'unification
Jean MOULIN, parachuté en France le
1er janvier 1942, réalise en partie cette union
et constitue le Mouvement Uni de la
Résistance (M.U.R.).
En 1943, encouragé par le ralliement de
certains leaders politiques, de GAULLE
provoque à Alger la réapparition des anciens
partis, cela souvent contre les vœux des
résistants.
Le Conseil National de la Résistance
comprend des représentants des principales
tendances: Parti communiste, Parti socialiste,
Parti radical, démocrates chrétiens tenant de
la droite classique, auxquels se joignent des
représentants syndicaux. En 1943, l’attente
de la libération par les armées alliées est
quasi générale, même chez ceux qui
demeurent partisans du maréchal PETAIN.
Le Mouvement Uni de la Résistance et
l’Organisation de Résistance de l’Armée
préféraient conserver leurs maquis en
réserve pour une action généralisée et
concentrer leurs effets sur la transmission de
renseignements aux Alliés et aux F.F.L.
Les maquis de la Résistance
interviennent en force à partir du
débarquement allié en Normandie (juin
1944), soit en démantelant les réseaux de
communications ferroviaires utilisés par les
allemands,
soit
en
acceptant
des
engagements sur position afin d’opérer une
51
fixation des forces ennemies.
Au cours du second semestre de 1943,
les territoires de l’Empire français et les
forces armées extérieures et intérieures
étaient devenus dépendants du Comité
Français de Libération Nationale créé en
juin. Celui-ci prenait, le 4 avril 1944, le nom
de Gouvernement provisoire de la
République Française. Dès lors, la
Résistance formait un tout organique et
recevait une nouvelle force de son insertion
même dans la nouvelle structure politique.
Le G.P.R.F. comprend une assemblée
consultative au sein de laquelle on trouve
des représentants de tous les mouvements de
résistance. Au printemps 1944, l’union
s’accomplit progressivement entre l’Armée
secrète, l’Organisation de Résistance de
l’Armée (O.R.A.) et les Francs-Tireurs et
Partisans (F.T.P.).
Le général KOENIG est nommé chef
des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.).
Le C.N.R établit un programme politique,
économique et social. Il réclame une sévère
épuration qui devait guider l’élaboration du
nouveau gouvernement. En tout état de
cause, la Résistance est unanime dans son
refus d’un retour à la IIIe République.
L'œuvre d'unification de Jean MOULIN
aboutit une organisation complexe. (voir
organigramme page 52).
b) Du CFLN au gouvernement provisoire
de la République
La première séance du Comité Français
de Libération Nationale (C.F.L.N.), créé le
3 juin 1943, a lieu le 4 juin à Alger, sous la
coprésidence du général de GAULLE,
représentant les Français de Londres, et du
général GIRAUD, représentant ceux
d’Alger. Il comportait cinq membres: le
général CATROUX, le général GEORGES,
MASSIGLI, MONNET et PHILIP. Le 7, il
sera complété avec ABADIE, COUVE de
MURVILLE et René MAYER, présentés par
GIRAUD ; André DIETHELM, René
PLEVEN , Adrien TIXIER et Henri
BONNET présentés par de GAULLE.
Au cours des cinq mois de
coprésidence, l’influence du général
GIRAUD va décliner au profit de celle du
général de GAULLE.
GIRAUD était au 4 juin 1943
combattant civil et militaire de l’Empire,
rentré dans la lutte contre l’Allemagne nazie.
Sa réputation de soldat était grande ainsi que
sa popularité en Afrique du Nord. Il va jouer
un rôle prépondérant dans la campagne
victorieuse de Tunisie et dans la libération
de la Corse. L’armée française nouvelle sera
en grande partie son œuvre. Peu soucieux de
politique, il avait essayé de libéraliser le
régime en Algérie en laissant en place les
fonctionnaires du gouvernement de Vichy et
en libérant les adversaires emprisonnés. Il
bénéficie de l’appui de ROOSEVELT.
De GAULLE jouit, quant à lui, du
soutien de CHURCHILL .
Le 27 mai 1943, le Conseil National de
la Résistance, réuni par Jean MOULIN à
Paris, s’est prononcé en faveur d’une
direction politique confiée au général de
GAULLE.
D’emblée, un vif conflit oppose les
deux hommes sur la conception de leur rôle
respectif. Le 3 août 1943, GIRAUD accepte
le commandement en chef des forces
françaises, ce qui tendait à l’éloigner de
toutes fonctions politiques.
Le 1er octobre, au terme de la libération
de la Corse, le C.F.L.N. décrète qu’il n’y
52
aura désormais plus qu’un seul président élu
pour un an et rééligible.
Le 9 novembre, le C.F.L.N. remanié
n’a qu’un président: le général de GAULLE.
Le 8 avril 1944, le général GIRAUD
est privé de toute responsabilité militaire.
Sous l’impulsion du C.F.L.N., une politique
d’épuration se fait jour en Afrique du Nord
et frappe d’abord les représentants les plus
élevés de l’administration civile et militaire.
Le 10 août, le C.F.L.N. décide que
PUCHEU, ancien ministre de Vichy qui
avait rallié Alger, sera jugé par un tribunal
militaire. Il est condamné à mort et exécuté
(mars 1944).
Parmi les militaires aussi, une sourde
rivalité oppose partisans du général de
GAULLE et partisans de GIRAUD.
L’amalgame se réalise lentement grâce à la
mise sur pied d’un état-major commun, puis
à la fusion du Bureau Central de
Renseignements et d’Action (B.C.R.A.),
anciennement à Londres, et du Service de
Recherche
et
de
Contre-espionnage
(S.R.C.E.). De GAULLE en fait une
direction générale des Services Spéciaux
dirigée par Jacques SOUSTELLE
Le 3 novembre, le C.F.L.N. suscite la
naissance d’un partenaire où dominent les
représentants de la résistance intérieure:
l’Assemblée Consultative Provisoire. Désormais le C.F.L.N. se comporte comme s’il
était le gouvernement reconnu de la France.
Il prévoit l’ensemble des sanctions qui
frapperont les collaborateurs, à la libération
du territoire métropolitain (de la suspension
de fonctions à l’indignité nationale), et la
création de juridictions exceptionnelles.
Pendant la même période, le C.F.L.N.,
grâce notamment à GIRAUD obtient des
Américains la formation de quatre divisions
blindées (dont celle de Leclerc qui
débarquera en Normandie) sur douze
divisions
françaises.
Les
corps
expéditionnaires
représentent
256 000
hommes. Celui d’Italie est confié au général
Juin , et une deuxième armée est mise sur
pied sous le commandement du général de
LATTRE de TASSIGNY qui doit débarquer
en Provence. Développant une esquisse
politique extérieure indépendante, le
C.F.L.N. se proclame, le 26 mai 1944,
gouvernement provisoire de la République
53
française.
IV Le rôle de la Résistance dans la Libération de la France
1) La libération de la France
A partir du 6 juin 1944, date du
sent près de 80% des effectifs lors des sièges
débarquement en Normandie, les FFI
de Brest, Lorient et Saint Nazaire . En deux
mois, ils feront près de 20 000 prisonniers.
se grossissent. Beaucoup d'hommes
Il en va de même dans l'Est. Ainsi
qui ont hésité à vivre dans les maquis
certaines troupes allemandes mettent 15
se rallient aux FFI. A cela, s'ajoutent,
sur ordre du Gouvernement Provisoire
jours pour aller de Nancy à la Normandie et
de la République du général de
arrivent quand la victoire alliée est acquise.
A Paris, l'insurrection commence dès le
GAULLE, d’anciens officiers d'active
et de réserve, qui n’étaient rentrés en
10 août 1944 par la grève des cheminots,
résistance,.
puis les métros, les PTT et la police. L'EtatEn Normandie, les troupes
Major de KOENIG est favorable à un
allemandes
sont
en
nombre
soulèvement afin de montrer que la
considérable. Les seules actions
Résistance n'est pas un mythe. Cependant,
possibles sont donc le sabotage et le
celui-ci n'est pas sans risque s’il n’est pas
harcèlement, menées par des groupes
réalisé à la date prévue. En effet, les Alliés
de quelques hommes. Le transport des
sont à quinze jours de la ville. De plus les
armes, le passage des lignes de fer, le
Américains ne veulent pas prendre Paris
convoiement des parachutistes sont des
pour ne pas perdre de temps à approopérations militaires dangereuses.
visionner la ville. Après les requêtes de De
En Bretagne, les FFI interviennent
GAULLE et de KOENIG, ils autorisent la
directement. Ainsi fin juin 1944, avec
division LECLERC à marcher sur la
5 000 hommes, ils réussissent à
capitale. Le 25 août, elle entre dans Paris
interrompre la circulation des trains
aidée par les FFI. De GAULLE descend
dans toute la Bretagne. Malgré les
triomphalement les Champs Elysées le 26
pertes dues aux opérations allemandes,
août 1944. Grâce à la Résistance, Paris est
ils sont près de
libéré par des
20 000 fin juillet. Tout
Français.
l'intérieur
de
la
A l'ouest, les
Bretagne est presque
FFI harcèlent les
sans
contrôle.
La
troupes
percée d'Avrance de la
allemandes
IIIe Armée américaine
comme
le
jette les FFI bretons en
demande
plein
combat.
Ils
KOENIG. Ainsi,
servent de guides aux
la
division
Alliés, assurent la
tristement célèbre
garde des prisonniers,
"Das Reich ", celle
harcèlent les arrières
d'Oradour
sur
de l'ennemi. Au milieu
Glane, condamnée
du mois d'août, ils sont
à emprunter la
près de 80 000 homroute, est attaquée
mes. La IIIe Armée
tout au long de son
américaine laisse aux
parcours.
FFI la tâche de réduire
Dans
vingtles quelques poches de
huit départements
Une fiche de démobilisation d’un soldat
résistances
allemandu sud-est et du
de
la
FFI
des. Ainsi ils fourniscentre,
la
54
Libération est l'œuvre des FFI.
La Savoie, la Haute-Savoie, l'Isère,
la Drôme et l'Ardèche sont au main des
FFI du fait de la présence de nombreux
maquis dans la région. Malgré des
opérations contre eux, les FFI assurent
l'insécurité aux arrières des lignes
allemandes.
Dans le plan allié de débarquement
en France du Sud, les FFI doivent
désorganiser les
communications
ennemies. Ils s'acquitteront en grande
partie de leur tâche. Ainsi sur les
quatre divisions de réserve de la XIXe
armée
allemande,
trois
sont
immobilisées loin de la Mer
Méditerranée par les FFI. L'Ardèche,
grâce à l'intervention des FFI, est libérée
avant l'arrivée des Américains. Dans la
Drôme et dans l'Isère, les FFI servent
d'Infanterie aux Américains.
Dans la région lyonnaise, les FFI
s'emparent de Mâcon et de Paray-le-Monial
les 3 et 4 septembre. Les FFI du Sud-Est
font près de 40 000 prisonniers.
Le général EISENHOWER estime les
effectifs à quinze divisions. Le concours de
la population civile et la masse de
renseignements
fournis
aux
unités
débarquées, auxquels on peut rajouter la
division LECLERC et la 1re Armée, ont
fortement raccourci la durée de la guerre.
55
2) Un exemple local : la Libération de Lyon
Le débarquement de juin 1944 remplit
d'espoir la Résistance. Cependant celle-ci ne
peut être efficace sans l'appui de l'opinion
publique qui lui est acquis rapidement. La
Résistance entre dans l'action malgré les
nombreuses rafles de la Milice de la
Gestapo.
Ne pouvant être libéré par l'intérieur
faute de moyens satisfaisants, Lyon le sera
de l'extérieur.
Alban VISTEL décide de faire
converger vers Lyon le maximum d'unités
disponibles en liaison avec les armées
américaines et la Première Division
Française Libre.
Les unités éloignées – Savoie, HauteSavoie, Jura, Saône-et-Loire – sont chargées
d'anéantir les moyens de communication et
de liaison
des nazis, de les harceler,
d’assaillir leurs colonnes afin de les
immobiliser pour qu'elles fassent défaut à
Lyon.
Alban VISTEL demande à toutes les
forces
des
FFI
engagées
dans
l'investissement de Lyon d'être aux abords
immédiats de la ville le 29 août au soir.
L'ordre d'attaquer sera donné par le
commandement régional. Le 30 août,
VISTEL donne à Bayard (DESCAN) le
commandement des opérations.
A) LA PREPARATION
Le 10 août éclate à Lyon une grève
patriotique. Le mouvement est suivi par près
de 10 000 travailleurs. Cependant la grève
s'éteint progressivement.
1) La bataille de Meximieux
Le 31 août, mille cinq cent membres des
Maquis de l'Ain (voir journal Pierre
CHASS ), sur ordre de VISTEL, prennent
position autour de Meximieux. Les
Allemands ont besoin de contrôler
l'important carrefour routier de Meximieux
et envoient la XIe Panzer Division SS,
56
comprenant une vingtaine de chars. Les FFI
reçoive alors du renfort d'éléments avancés
de l'armée américaine (2 cars et une
cinquantaine d'hommes).
Avec les renforts américains de la nuit
du 2 au 3 août, les Allemands se replient sur
Lyon subissant ainsi de lourdes pertes : 13
chars détruits et plus d'une centaine
d'hommes hors combat. Les pertes des FFI
sont également lourdes : 75 morts et près de
150 blessés.
2) 1er septembre 1944
Le 1er septembre 1944, Alban VISTEL,
chef régional des FFI, se rend compte que
les Allemands ne chercheront pas à défendre
Lyon et que leur seul souci est de protéger
leur retraite. La voie de dégagement de
Meximieux étant coupée, cela ne peut
qu'accélérer leur repli.
B) LA LIBERATION DE LYON
2 septembre 1944
Dès la fin août l'armée allemande connaît
des problèmes de discipline. Certains fuient
à bicyclette volée aux civils. Depuis le 31
août, toute circulation est interdite sur les
ponts. Les quotidiens cessent de paraître.
Le samedi 2 septembre, les Allemands
font sauter tous les ponts à l'exception de
deux ponts sur la Saône. Dans l'après-midi,
ils quittent la Presqu'île. Ils battent en
retraite.
Dans la nuit du 1er au 2 septembre, la
Préfecture est abandonnée par les
Allemands. A 14 heures, VISTEL l'investit.
A 16 heures, le drapeau tricolore à croix de
Lorraine est hissé sur le bâtiment.
Le 2 au soir, toute la rive gauche du
Rhône soit le sud de Lyon est occupée par
les FFI et les Américains.
3 septembre 1944
Le dimanche 3 septembre, à partir de 6
heures, les FFI appuyés par des membres des
FFL se portent à l'assaut de Lyon dans la
Presqu'île et sur la rive droite du Rhône.
Du nord, arrivent les FFI du commandement MARY. A 8 heures, ils pénètrent
dans la ville par le quartier de Saint Jean. A
8 H 35, ils atteignent l'Hôtel de Ville.
Quelques combats ont lieu avec des
Miliciens et des Allemands retardataires. Les
FFI, dispersés en petites équipes, se chargent
de ces poches de résistance. A la fin de la
journée, Lyon est libéré.
La XIX Armée Allemande a parfai-
57
tement réussi son "décrochage".
Mêlés à une foule nombreuse et joyeuse,
les FFI, FIP, FFL et quelques soldats
américains se retrouvent dans la Presqu'île.
Une foule immense se déplace dans les rues.
Les drapeaux français et alliés fleurissent
partout. Les libérateurs sont acclamés. La
radio diffuse des hymnes et des chants ainsi
que des discours patriotiques enregistrés à
l'insu des Allemands.
Epilogue
La France est libérée.
La guerre est finie.
Le régime nazi n'existe plus.
Un travail de dénazification va se faire en Allemagne.
Les Hommes vont juger, l'Histoire aussi.
PASSANT VA DIRE AU MONDE QU'ILS SONT MORTS POUR LA LIBERTE.*
On ne doit pas pour autant oublier.
Nous, les générations futures doivent savoir ce qui s'est passé, de quoi l'Homme est
capable. Les associations d'anciens résistants nous y aident. Le devoir de Mémoire
est obligatoire pour que les erreurs du passé de ne soit pas les erreurs de demain.
Un monde nouveau va se développer.
Le monde va se doter d'institutions solides pour maintenir une paix mondiale.
L'Europe va changer, s'unifier.
Une paix durable s'est installée.
Cependant d'autres Résistances vont se développer face à d'autres oppresseurs.
Dans la vie, rien n'est jamais résolu définitivement.
Il faut être sur ses gardes. Prêt à la bourrasque. Capable de saisir la beauté d'un
soir, d'un matin, d'une seconde; parce que, le jour suivant et la seconde qui vient
peuvent être emportés par la tourmente. **
Un monde parfait n'existe pas.
La Résistance a donc encore de beaux jours devant elle...
Mais parce que la vie c'est la marche vers l'avenir. [...]
Il faut faire confiance à ce qu'il vient. **
*Inscription sur le monument du souvenir à la Résistance, place Bellecour à Lyon.
* *Martin GRAY, Le livre de la Vie : Robert Laffont. Il est également l'auteur de Au
Nom de tous les Miens.
58
ANNEXES
59
LEXIQUE/ACRONYMES
Afrique Equatoriale Française (AEF) : C'est une fédération qui, héritière du Congo français
et de l’ Ouest-Africain (1891-1910), regroupa de 1910 à 1958 les colonies du Gabon, du
Moyen-Congo, de l'Oubangui-Chari et du Tchad, limité :
au nord par le Sahara algérien et la Lybie ,
à l'est et au sud par le Soudan et le Congo belge,
à l'ouest par l'Atlantique et le Cameroun.
Alliés : C'est l'ensemble des nations qui, pendant la Première et Seconde Guerre Mondiale,
luttèrent contre l'Allemagne.
Aryanisation : mesures visant à l’expropriation des biens et à l’extermination des personnes
juives. Mesures discriminatoires, racistes et répressives particulièrement développées avec
l'idéologie nazie.
B.C.R.A.: Bureau central de renseignements et d’action.
BBC British Broadcasting Corporation : premier organisme de radio et de télévision du
Royaume-Uni, fondé en 1922.
CGT : La Confédération générale du travail est née à Limoges en 1895. C’est une date
essentielle du syndicalisme français. Il faut attendre 1919 pour que se crée une autre
confédération syndicale: la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens. Cependant, le
monopole de la C.G.T. pendant la période 1895-1919 ne doit pas faire illusion: le problème de
l’unité se pose, bien que ce soit en termes spécifiques. Il est l’expression de controverses entre
la C.G.T. et la Fédération des Bourses du Travail qui l’a précédée et revendique, comme sa
mission propre, les tâches de coordination.
Après trois scissions, la C.G.T. est ancrée dans le syndicalisme de masse et de classe.
Dirigée presque exclusivement par les communistes depuis 1947, adhérente de la Fédération
Syndicale Mondiale qui ne compte guère en Europe occidentale. Elle est la principale force
sur l’échiquier syndical français malgré le recul de son influence dû aux modifications du
monde du travail, à la crise du mouvement syndical et à la chute des régimes communistes
d’Europe de l’Est qu’elle a soutenus.
CNF : Comité National Français .
COMAC : Comité d’action militaire.
C.F.L.N : Comité Français de Libération Nationale. Organe créé le 3 juin 1943 regroupant les
gouvernements français d'Alger (général GIRAUD) et de Londres (général de GAULLE)
Dénazification : fait de dénazifier. De débarrasser un pays, une administration de ses
caractéristiques ou influences nazies.
Diktat 1. traité imposé par une nation à une autre.
2. par extension décision imposée.
FFL : Force Française Libre organe créé le 3 juin 1943, regroupant les gouvernements
français d'Alger (général GIRAUD) et de Londres (général de GAULLE)
FFI : Forces françaises de l’intérieur.
60
FTP ou FTPF : Francs-Tireurs et Partisans Français. Organisme de combat issu de la
Résistance, constitué principalement de communistes, agissant en zone occupée à partir de
1942.
G.P.R.F : Gouvernement provisoire de la République Française. Nom que prend le 3 juin
1944 le Comité Français de Libération Nationale (CFLN) réuni à Alger, assurant la transition
entre le gouvernement de Vichy et l’élection du premier président de la IVe République en
janvier 1947.
Gestapo : abréviation de " Geheime Staatspolizei ", police secrète d'État. Police politique au
service de l'Allemagne nazie.
M.U.R. :le Mouvement Uni de la Résistance
Lebensraum : espace vital en allemand.
Milice : organisme de police et de sécurité intérieure créé par l’État français, le 30 janvier
1943, pendant la Seconde Guerre mondiale pour s’engager, aux côtés de la Gestapo, dans la
lutte contre les résistants et dans la persécution des juifs.
MLN : Mouvement de Libération Nationale
Oradour sur Glane : village du centre-ouest de la France, commune du département de la
Haute-Vienne, arrondissement de Rochechouart, en région Limousin, situé au nord-ouest de
Limoges. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 10 juin 1944, les 160 SS de la division
«Das Reich» massacrèrent la population du village d'Oradour, en représaille des attaques des
maquisards freinant leur remontée vers la Normandie, où le débarquement allié était survenu
quelques jours plus tôt. Les ruines du village martyr sont très visitées par les touristes.
O.R.A. :Organisation de résistance de l’armée
R.O.P. : Recrutement, Organisation, Propagande. Branche dans le mouvement « Combat » qui
est chargée de publier le journal.
S.R.C.E. :Service de recherche et de contre-espionnage.
S.F.I.O : Section Française de l’Internationale Ouvrière.
S.R. : Service de Renseignement.
S.T.O. : Service du Travail Obligatoire. Organisme Français de la Seconde Guerre Mondiale
chargé de fournir à l'Allemagne de la main-d'œuvre pour ses entreprises. Le STO fut créé par
Pierre LAVAL le 16 février 1943. Il se substituait à la «relève» qui avait, depuis 1940, fait
appel à des volontaires pour aller remplacer dans les usines allemandes les prisonniers de
guerre. Le STO était obligatoire à l'image du service militaire. D'autres mesures avaient été
proposées, mais le STO, inscrit dans le cadre général d'une loi sur « l'utilisation et l'orientation
de la main-d'œuvre» promulguée le 4 septembre 1942 par le gouvernement de Vichy, devait
fournir à l'Allemagne une preuve supplémentaire de la bonne volonté française.Tous les
hommes nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922, soit trois classes d'âge du babyboom de l'après-guerre, furent mobilisés pour partir en Allemagne.
61
L'efficacité de cette mesure fut limitée : au total, peut-être 700 000 hommes furent déportés
en Allemagne au titre du STO, mais les rafles ne parvinrent pas à mobiliser autant que désiré.
De nombreux jeunes gens, pour échapper au STO, rejoignirent les maquis. Aussi furent mises
en place à l'instigation de Speer, ministre de l'Armement du Reich, des Sbetriebe installées en
France et dont la main-d'œuvre était dispensée du STO, en échange de 80 % de la production.
Celle-ci constituèrent, pour une Allemagne dont tout le tissu industriel était soumis aux
bombardements alliés, un appoint considérable.
Velay : région volcanique du Massif Central, en Auvergne, dans le département de la HauteLoire. Il correspond à peu près aux arrondissements du Puy-en-Velay et d’Yssingeaux, qui en
sont les villes principales. La vallée de l’Allier, à l’ouest, et le Vivarais, à l’est, limitent cette
ancienne province. La Loire la traverse du sud au nord.
Verdun, bataille de : engagement militaire majeur de la Première Guerre Mondiale opposant
Français et Allemands, à proximité de la ville de Verdun (département de la Meuse). Livrée
entre février 1916 et février 1917, la bataille a marqué un tournant décisif de la guerre sur le
front français et constitue aujourd’hui l’un de ses principaux symboles.
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INDEX BIOGRAPHIQUE
ABADIE : ≡ p.50
BACARD : ≡ p.18
BAUDOIN Paul : → p.15
BERNANOS Georges ( 1888-1948 ) : il se livre à la critique morale de la politique dénonçant
la bourgeoisie française et, plus tard, l'imposture de régime de Vichy. Il devient l'un des
animateurs spirituels de la Résistance. Il est l'auteur de nombreux romans comme «La joie »
publié en 1929. ≡ p.32 ;42
BLOCH Marc (1886-1944) : fils de Gustave Bloch, professeur d'histoire romaine à la
Sorbonne, il soutient une thèse traitant des rapports entre les rois de France et leurs serfs. En
1936 il est nommé professeur d'histoire économique à la Sorbonne puis entre dans la
Résistance en 1942 et meurt fusillé par les Allemands près de Trévoux. ≡ p. 41
BOLIA G. ≡ p.24
BONNET Henri ≡ p.50
BORIS G. ≡ p.23
BRASILLACH Robert (1909-1945) : après des études brillantes à l'Ecole Normale
Supérieure, il se lance dans le journalisme. Reconnu comme un des meilleurs critiques de sa
génération, il se passionne pour le théâtre. Engagé dans la politique d'extrême droite depuis
1934, devenu rédacteur en chef de « Je suis partout » il adhère avec une ferveur croissante au
fascisme. Entre 1941 et 1944, il écrit de nombreux articles en faveur de l'Allemagne
hitlérienne. Condamné à mort à la Libération, il est exécuté malgré la pétition de nombreux
intellectuels. ≡ p.18
BRUHAT Georges : ≡ p.41
BUIS : lieutenant ≡ p.24
CAMUS Albert (1913-1960 ) : son œuvre manifeste son sentiment de l'absurde, son exigence
de sincérité et de justice. Prix Nobel de Littérature en 1957. ≡ p.42
CASSIN René (1887-1976) : né à Bayonne le 5 octobre, d'une famille aisée. Il passera une
enfance heureuse. Il se dirige très tôt vers le Droit. En 1914, il est Docteur en sciences
juridiques, économiques et politiques. Cette même année, il est mobilisé pendant la Première
Guerre Mondiale durant laquelle il obtint la Croix de Guerre avec une citation à l'Ordre de
l'Armée et la Médaille Militaire. Tout en étant enseignant de droit, René CASSIN milite pour
l'Union Fédérale des Mutilés et Veuves de Guerre auprès du Bureau International du Travail
et adhère au mouvement pour la Société Des Nations (SDN). Il devient juriste international
renommé. Le 29 juin, il arrive à Londres répondant ainsi à l'appel du Général de GAULLE. Il
participe à la rédaction des statuts de la France Libre où il est secrétaire permanent du Conseil
de Défense de l'Empire. Il fut également Commissaire National à la Justice et à l'Education au
Comité Français de Libération Nationale. Compagnon de la libération, il fut décoré de la
63
Médaille de la Résistance avec Rosette. Militant des Droits de l'Homme des Nations Unies,
René CASSIN participe à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
dont il dirige le préambule. Après une vie orientée vers la défense des Droits de l'Homme: il
reçut le 10 décembre 1968 le prix Nobel de la Paix. René CASSIN s'éteint en 1976 à 89 ans.
≡ p.23 ;24 ;31 ;36
CATROUX Georges ( 1877-1969 ) : sorti de Saint Cyr, il sert en Indochine, en Afrique, et
participe à la Première Guerre Mondiale. Gouverneur de l'Indochine (1939-1940), il rejoint le
Général De GAULLE à Londres et est nommé Haut Commissaire au Levant (1941), puis
gouverneur général d'Algérie (1943-1944), commissaire d'Etat et au Comité Français de
Libération Nationale. Il est ensuite ambassadeur en URSS et grand chancelier de la Légion
d'Honneur. Après les troubles du Maroc, il est chargé des négociations pour le retour de
Muhammad V en 1955. ≡ p. 23 ; 24 ; 50
CAVAILLES Jean (1903-1944) : auteur d'ouvrages de logique et de philosophie des
Mathématiques, il s'oppose à la réduction des mathématiques et de la logique. Membre
directeur d'un mouvement de Résistance, il est arrêté en 1943, emprisonné à Fresnes, puis
exécuté à Arras par les Allemands ≡ p.41
CHATEAUBRIAND A. : ≡ p. 18
CHURCHILL Winston (1874-1965) : symbole de la détermination britannique pendant la
Seconde Guerre Mondiale, à la tête d'un cabinet de coalition. Il est Premier Ministre de 1951 à
1955. Il a laissé de nombreux ouvrages et a reçu le prix Nobel de Littérature. ≡ p.46 ; 50
COCHET général ≡ p.20
COT Pierre (1895-1977) : député radical-socialiste (1928-1940), il contribue au ralliement du
parti radical au Front Populaire. Réfugié aux Etats-Unis en 1940, il représente les radicauxsocialistes à l'Assemblée Consultative d'Alger en 1943-1944. Réélu député à l'Assemblée
Nationale en 1946, il se rapproche des communistes. Il est réélu député de Paris en 1967.
≡ p.23
COUVE de MURVILLE Maurice (1907-1999) : inspecteur des Finances avant la Seconde
Guerre Mondiale, il est membre de la commission franco-allemande de Wiesbaden après
l'armistice conclu par Vichy. Il gagne Alger après les débarquements alliés en Afrique du
Nord. Il est secrétaire général, puis commissaire aux Finances du Comité Français de la
Libération Nationale à Alger. Directeur général des affaires politiques au ministère des
Affaires Etrangères (1945-1950), il est nommé ambassadeur de France successivement au
Caire, à Washington, et à Bonn. Ministre des Affaires Etrangères de 1958 à 1968, il est
Premier Ministre de 1968 jusqu'au départ de De GAULLE. ≡ p.50
DARNAND Joseph ( 1897-1945 ) : après s'être distingué au cours de la Première Guerre
Mondiale, il se fait remarquer par son action dans les ligues d'extrêmes droite. Après
l'armistice de 1940, il est un des partisans de la collaboration, fonde le Service d'Ordre
Légionnaire, puis la Milice Française pour lutter contre les maquis de la Résistance. Membre
du comité directeur de la Légion des volontaires français et officier des Waffen S.S., il est
nommé secrétaire général au Maintien de l'ordre. Après avoir gagné Sigmaringen avec les
membres du gouvernement de PETAIN, il est arrêté en Italie, transféré en France où il fut
condamné à mort et fusillé. ≡ p.18 ;
64
De GAULLE Charles (1890-1970) : refusant l'armistice de 1940 et le gouvernement de
Vichy, il lance de Londres le fameux appel du 18 juin 1940, invitant à poursuivre les combats
contre les nazis et organise la Résistance. A la Libération, il devient président du
gouvernement provisoire de la République mais démissionne le 20 janvier 1946. Hostile "au
régime des partis" qui caractérise selon lui la IVe République, il se retire jusqu'en 1958, quand
la crise de la guerre d'Algérie lui permet d'instaurer un pouvoir présidentiel fort. Réélu à la
tête de l'Etat en 1965, il affronte l'opposition de la gauche, des syndicats et des étudiants –mai
1968 – et démissionne après l'échec d'un référendum sur une réforme du Sénat. Il meurt en
1970. ≡ p.7 ;12 ;15 ;20 ;22 ;23 ;24 ;31 ;32 ;36 ;46 ;47 ;48 ;49 ;50 ;52
De HAUTECLOQUE, Maréchal Philippe Marie dit LECLERC (1902-1942) : deux fois
prisonnier et évadé en mai-juin 1940, il rejoint De GAULLE à Londres et devient gouverneur
du Cameroun qui se rallie à la France Libre (1940). Commandant militaire de l'AEF, il part du
Tchad avec une colonne des FFL et conquiert Koufra sur les Italiens en mars 1942; c'est
encore du Tchad qu'il part en décembre 1942 pour rejoindre Montgomery à Tripoli. Il
participe alors à la campagne de Tunisie puis au débarquement allié en Normandie de juin
1944. Il libère Strasbourg le 23 novembre 1944. Commandant supérieur des forces françaiseS
en Indochine il reçoit, pour la France, la capitulation japonaise. Il meurt dans un accident
d'avion à 45 ans et reçoit le titre de Maréchal 5 ans après sa mort. ≡ p.23 ;24 ;50 ;52 ;53
DE LATTRE de TASSIGNY Jean-Marie Gabriel (1889-1952) : en novembre 1942, il tente
de prendre le maquis lors de l'envahissement de la zone libre, mais désavoué par Vichy, il est
interné. Il s'évade et gagne Alger et participe à la tête de la Ire Armée au débarquement de
Provence. Il libère Toulon, Marseille, Lyon, Dijon, l'Alsace, et le 8 mai 1945 il reçoit pour la
France la capitulation allemande à Berlin. La dignité de Maréchal de France lui est conférée à
titre posthume en 1952. ≡ p.51
DEAT Marcel ( 1894-1955 ) : député socialiste en 1932, il se sépare peu après de la SFIO,
fondant le Parti socialiste français à tendance réformiste en 1933. En 1939, il se prononce
pour une politique de compromis avec l'Allemagne dans « l'Œuvre ». Fondateur du
Rassemblement national populaire, parti collaborateur et fascisant, DEAT entre dans le
régime de Vichy comme secrétaire d'Etat en 1944 et se réfugie en Italie après la libération où
il meurt en 1955. ≡ p.18
DECAUNES,Cécile : ≡ p.42
DEJEAN M. : ≡ p. 24
DELANDE Eugène : Depuis 1987, ses cendres reposent au Panthéon pour les services
exceptionnels rendus à la France et à l'Humanité. Il fut tout au long de sa vie animé par des
convictions qu'il défendit avec ardeur durant toute sa vie. ≡ p.18
DIETHELM André : ≡ p. 50
DORIOT Jacques (1898-1945) : ouvrier métallurgiste, secrétaire d'Etat de la Jeunesse
Communiste, député, il est exclu du parti Communiste en 1934 et évolue vers le fascisme.
Partisan de la collaboration avec l'Allemagne, il contribue à la création de la légion des
volontaires français contre le bolchevisme – LVF – et combat aux côtés des Allemands sur le
front russe. Il meurt en Allemagne en 1945. ≡ p.18
DUVAURIN-PASSY ≡ p.24
65
DUX Pierre ≡ p.42
EISENHOWER, Général Dwight David (1890-1969) En 1933, le chef de l’état-major, le
général Douglas MACARTHUR, le remarque et l’emmène aux Philippines de 1935 à 1939.
La participation des États-Unis à la Seconde Guerre Mondiale lui ouvre de nouvelles
possibilités. En 1942, après s’être fait remarquer lors des manœuvres de Louisiane, il entre à
l’état-major général comme chef de la division des plans de guerre. Lorsque les Alliés
décident de préparer un débarquement en Europe, c’est à lui que pense le général
MARSHALL pour préparer les opérations. En fait, le débarquement a lieu d’abord en Afrique
du Nord et le commandement en chef lui en est confié. Après la libération du Maghreb en mai
1943, EISENHOWER dirige le débarquement allié en Sicile, puis en Italie. En novembre
1943, le président ROOSEVELT lui confie la tâche de commander toutes les forces alliées qui
seront débarquées sur les plages françaises . Les opérations qui commencent le 6 juin 1944 et
ouvrent le deuxième front en Europe se déroulent sous sa responsabilité. Le 7 mai 1945, il
reçoit, à Reims, la capitulation de l’armée allemande. En 1951, il est rappelé à la tête du
commandement suprême des forces de l’O.T.A.N. Après avoir refusé en 1948, il cède en 1952
au Parti républicain, et se présente à l’élection présidentielle. Sa popularité, un programme
rassurant, les tendances conservatrices qu’il affiche et qui correspondent aux sentiments de la
majorité lui assurent une victoire aisée. Sa réélection en 1956 ne sera pas moins facile.
≡ p.53
FARAGOLE dit ROMAIN Jules (1885-1972 ) Il exalte la défense des valeurs humanistes. Il
est l'auteur de "les Hommes de bonne volonté ", grande fresque romanesque, et de « Knock »,
célèbre pièce de théâtre où il raille la crédulité humaine. ≡ p.42
FOCILLON Henri (1881-1943) : il est l'auteur de travaux d'histoire de l'art dans des
domaines très variés. Il a soutenu que si l'œuvre d'art a pu être comparée à une image reflétant
la réalité extérieure, ou un signe renvoyant à toute autre chose qu'elle-même, elle est avant
tout une forme. Dépassant " la distinction conventionnelle du fond et de la forme", il affirme
que le "contenu fondamental de la forme est un contenu formel. ". Réfugié aux Etats-Unis
durant la guerre de 1939, il crée l'Institut Français ou Ecole des Hautes Etudes à New York. Il
meurt en 1943 aux Etats-Unis. ≡ p.42
FOUCHET Christian (1911-1974) : il rejoint la France Libre de Londres durant la Seconde
Guerre Mondiale. Ministre des Affaires Tunisiennes et Marocaines en 1954-1955,
ambassadeur au Danemark, haut-commissaire de la République en Algérie au lendemain des
accords d'Evian, il est plusieurs fois ministre de la Ve République. ≡ p.24 ;42
FRENAY Henri (1905-1988) : Patriote ardent , il a, dès la première heure mis toute son
énergie au service de la Résistance française . il a crée son propre réseau de propagande et de
renseignement. Il a aussi crée le journal « combat ». Il n’était pas très favorable à l’unification
de la Résistance par Jean MOULIN. ≡ p.22 ;34 ;46 ;47
GARREAU R. : ≡ p.31
GEORGES, général ≡ p.35 ;50
GIRAUD Henri (1879-1949) : commandant en mai 1940, il est fait prisonnier par les
Allemands, mais s'évade en avril 1942. Il prend alors la tête des forces françaises d'AFN au
lendemain du débarquement allié de novembre 1942 puis, après l'assassinat de DARLAN
66
représente la souveraineté française à Alger et bénéficie du soutien américain. Malgré son
hostilité à De GAULLE, il est amené à coprésider avec lui le CFLN mais démissionne en avril
1944. Il a cependant reconstitué en Afrique du Nord, après le ralliement du Général JUIN, une
armée française équipée par les Américains. ≡ p.46 ;47 ;48 ;50
GOERING Hermann (1893-1946) : il est plusieurs fois décoré comme aviateur durant la
guerre de 1914. En 1922, il rencontre Hitler qui l'impressionne fortement, et adhère au parti
nazi. Nommé chef des SA, il participe au putsch manqué de Munich. Hitler l'appelle aux plus
hautes fonctions: il est ministre de l'Air et commandant de la Luftwafe, maréchal du Reich et
chef suprême de l'économie de guerre. Comblé d'honneurs, il amasse une fortune considérable, constituant d'inestimables collections d'œuvres d'art volées dans les territoires occupés
par les nazis. Avec les échecs qu'essuie la Luftwafe, le prestige de Goering décline. Il est
désavoué par Hitler et expulsé du Parti en 1945. condamné à mort par le tribunal de
Nuremberg, il réussit à s'empoisonner dans sa prison. ≡ p.41
GRINDELE Eugène dit ELUARD Paul (1895-1952) : poète français. Membre du
mouvement surréaliste puis du parti communiste, il élabore un langage riche d'images et
d'harmonies. Il est également membre de la Résistance Intellectuelle. ≡ p.41 ;42
HADJE Maître ≡ p.41
HENRIOT Philippe (1889-1944) : membre d'extrême droite, député, il est un partisan actif
de la politique de collaboration au lendemain de l'armistice de juin 1940. Secrétaire d'Etat à
l'Information dans le gouvernement Laval, il est condamné à mort et exécuté par la Résistance
peu avant la Libération. ≡ p.18
HITLER, Adolf (1889-1945) : d'origine autrichienne, ancien combattant de 1914-1918, chef
du parti nazi national-socialiste : NSDAP – il se fait connaître par un putsch manqué à
Munich en 1923. Il est emprisonné durant 9 mois. Durant ce temps il rédige « Mein Kamp »
(Mon Combat) où il expose l'idéologie du nazisme. Excellent propagandiste, il séduit les
allemand humiliés par la défaite de 1918 et ruinés par la crise économique de 1929.
S'appuyant sur les organisations paramilitaires des SA de RÖHM et des SS de HIMMLER, il
devient chancelier en 1933 et chef – Führer – du IIIe Reich à la mort de HINDENBURG en
1934. Cumulant tous les pouvoirs, il organise avec GÖERING une redoutable police d'Etat, la
Gestapo. Il met en œuvre son programme : réarmement, annexions des pays voisins –
Autriche, Tchécoslovaquie etc., violence antisémite, puis extermination systématique des
populations supposées inférieures – homosexuels, tziganes ...et plus particulièrement des
Juifs. Il provoque la Seconde Guerre Mondiale. Finalement vaincu, il se suicide le 30 avril
1945. ≡ p.11 ;12 ;13 ;16 ;17 ;35
HUGNET, Georges ≡ p.41 ;42
KOENIG Marie Pierre (1898-1970) : capitaine en 1939, il fait partie du corps
expéditionnaire en Norvège, puis, ramené en Grande-Bretagne, il se rallie au Général de
GAULLE en 1944. A la tête d'une brigade des FFL, il résiste aux troupes italienne, puis
allemandes à Bir Hakeim. Nommé commandant des FFI en 1944, puis gouverneur militaire de
Paris après la Libération, il commande ensuite la zone d'occupation française en Allemagne –
1945-1949. Il entre par la suite en politique. Il est nommé Maréchal à titre posthume en 1984.
≡ p.24 ;49 ;52
LABARTHE, A. ≡ p.31
67
LAPIE, P.O. ≡ p.23
LARMINAT, général de ≡ p.23 ;24
LAVAL Pierre : plusieurs fois ministre, il est président du Conseil de janvier 1931 à février
1932. Face à Hitler, il veut assurer à la France l’alliance de l’Italie (janv. 1935) et celle de
l’U.R.S.S. (mai 1935). Se prononçant contre la déclaration de guerre à l’Allemagne, il revient
au premier plan après l’armistice. Le 23 juin 1940, ministre d’État, il fait intervenir le vote des
pleins pouvoirs au maréchal PETAIN, le 10 juillet à Vichy. Il devient alors vice-président du
Conseil. Persuadé de la victoire de l’Allemagne, il provoque la rencontre de Montoire entre
Pétain et Hitler, d’où sortira la politique de collaboration (24 oct. 1940). Le 13 décembre,
renvoyé par le maréchal, il reviendra au pouvoir le 17 avril 1942. Persuadé des difficultés de
la collaboration, LAVAL s’engage dans une longue série de marchandages pour limiter les
exigences de l’occupant. C’est la «relève» puis le Service du Travail Obligatoire. Mais, en
même temps, son gouvernement prend des mesures de répression contre les juifs et contre les
résistants. Prisonnier, il est jugé et condamné à mort le 9 octobre, LAVAL s’empoisonne dans
sa cellule; il est découvert agonisant, soigné et porté devant le peloton d’exécution.
≡ p.17 ; 18 ;21
LEBRUN Albert ( 1871-1950) : ancien élève de Polytechnique, ingénieur des Mines, il siège
à la Chambre des députés (1900) avec la gauche démocratique et est nommé ministre des
Colonies (1911-1914) , puis du Blocus et des Régions libérées (1917-1920). Président du
Sénat (1931), il est élu président de la Troisième République (1932-1940) et se retire après
l'armistice et la formation du gouvernement de Vichy (juillet 1940). Arrêté par les Allemands,
il est déporté (1944-1945). ≡ p.13 ;15
LEGROS, Lucien≡ p.41
MAGINOT, André ( 1877-1932 ) : député de la gauche démocratique (1910-1932) , soussecrétaire d'Etat à la Guerre (déc. 1913-juin 1914), il est grièvement blessé durant la Première
Guerre Mondiale et devient ministre des Colonies (1917 et 1928-1929) , des Pensions (19201924), de la Guerre (1922-1924 et 1929-1932). A ce poste, il obtient du Parlement les crédits
destinés aux fortifications de l'Est, qui portent son nom. (→ Index lexical: ligne Maginot) ≡
p.12
MANSION, ≡ p.24
MAINSTEIN, Maréchal Erich Von Lewinsky Von (1887-1973) : après s'être consacré à la
résurrection de l'armée allemande, il est le chef de l'état major de Runstedt en Pologne (1939).
En février 1940, il fait adopter par Hitler le plan de débordement de la ligne Maginot par les
Ardennes, qui va devenir le plan de la campagne de France. En Russie, il commande la IIe
armée et va conquérir la Crimée (1942). Au moment de Stalingrad, il est nommé
commandant du groupe d'armées du Don. Il résiste longtemps à la poussée soviétique, mais,
préconisant une vaste manœuvre de retraite, en contradiction avec les ordres de Hitler, il est
relevé de son commandement en mars 1944. Condamné à dix-huit ans de prison par un
tribunal militaire britannique allemand, il est libéré en 1953. En 1958, il est appelé comme
conseiller lors la formation de la Bundeswehr. ≡ p.13
MARITAIN, Jacques (1882-1973). C'est un philosophe essayiste français. Converti au
catholicisme avec sa femme, il est, contre la philosophie matérialiste et le bergsonisme, un des
principaux interprètes du thomisme. C'est en humanisme chrétien qu'il aborde les problème
68
de l'expérience et de la philosophe religieuse, de l'esthétique et de la politique. ≡ p.32
MASSIGLI, ≡ p.50
MASSIP, J. ≡ p.31
MAURIAC, François (1885-1970) : son œuvre romanesque, critique et journalistique évoque
l'inquiétude du chrétien dans sa lutte contre la tentation charnelle et dans son engagement
dans le monde. Il manifeste une attitude critique face au monde bourgeois. Prix Nobel de
littérature en 1952. Il fait partie de la Résistance intellectuelle.
MAYER, René (1895-1972) : l'un des promoteurs de la SNCF en 1937, il milite dans la
Résistance et fait partie du Comité Français de Libération Nationale, puis de plusieurs
cabinets sous la IVe République, comme ministre des finances et comme ministre de la
Justice. Président du Conseil –(janvier-mai 1953), il dépose devant l'Assemblée nationale le
projet de loi de la Communauté européenne de Défense, puis démissionne n'ayant pas obtenu
les pouvoirs spéciaux qu'il demande en matière des Finances. ≡ p.35 ;50
MEDIONI, G. ≡ p.31
MICHELET, Edmond ≡ p.21
MITTELHAUSER, ≡ p.23
MONNET, Jean (1888-1979) : en 1917-1918, il participe à la création du Conseil allié des
transports maritimes qui gère les ressources maritimes des Alliés et permet ainsi une
utilisation plus rationnelle du tonnage. Jean MONNET est, dès cette époque, convaincu que la
solidarité entre les nations est le seul moyen pour l’Europe de voir subsister son économie et
son prestige. Au lendemain de la guerre, il est secrétaire général adjoint à la Société des
Nations lors de sa création et exécute dans ce cadre le programme financier de relèvement de
l’Autriche. En 1938-1939, Jean MONNET est chargé par Édouard DALADIER d’acheter aux
Etats-Unis les avions de guerre indispensables à la défense de la France. En 1939, il devient
président de la commission franco-britannique d’approvisionnement. Quand, à la suite du
débarquement en Afrique du Nord, le général GIRAUD s’oppose au général de GAULLE,
MONNET est chargé par le président ROOSEVELT de réconcilier les hommes et les factions;
il n’y parvient que partiellement en participant au Comité Français de Libération Nationale
(Alger, juin 1943). À la Libération, préoccupé de la reconstruction de la France, il est, de
1947 à 1952, commissaire général au Plan dit de modernisation et d’équipement de la France.
Il perçoit que seule l’unification de l’Europe peut permettre la réconciliation de la France et
de l’Allemagne et le développement économique des démocraties occidentales. Premier
président de la C.E.C.A. (1952-1955), il ne cesse de réclamer une accélération du processus
d’unification; la signature du traité qui établit le Marché Commun satisfait ses aspirations,
encore qu’il réclame la mise en place d’un pouvoir supranational parlant véritablement au
nom de l’Europe. ≡ p.23 ; 50
MOULIN, Jean ( 1899-1943 ) : préfet de Chartres en 1940, il refuse de signer un document
présenté par les autorités allemandes et accusant d'atrocité des soldats français de couleur. Mis
en disponibilité par le gouvernement de Vichy, il rallie au général De GAULLE à Londres.
Chargé par celui-ci d'unifier la Résistance française, il est parachuté dans la zone sud le 1er
janvier 1942. Après la création des Mouvements Unis de Résistance, il est nommé à la
présidence du Conseil National de la Résistance. Arrêté à Caluire par la Gestapo, il meurt des
69
suites de tortures, héroïquement supportées, au cours de son transfert en Allemagne. Depuis
1965, il est inhumé au Panthéon. ≡ p.20 ;32 ;44 ;46 ;47 ;48 ;49 ;50
MUSELIER, amiral ≡ p.23 ;24
NOGUES, général Charles Auguste Paul ( 1876-1971 ) : sorti de Polytechnique, il fait la plus
grande partie de sa carrière en Afrique du Nord. Commandant en chef des opérations en AFN,
il se déclare partisan de la poursuite de la guerre en juin 1940, mais se rallie rapidement à
PETAIN et fait arrêter les parlementaires français du Massilia. Rallié à DARLAN, puis au
général GIRAUD, il est obligé de quitter son poste lors de l'arrivée du général De GAULLE à
Alger et s'exile au Portugal. Jugé par contumace en 1947, il vient en France se constituer en
1954. Mis en liberté provisoire, il est chargé par le gouvernement FAURE de négocier le
retour du sultan Muhammad V au Maroc. ≡ p.23
NOIR, Jean dit Jean CASSOU pendant la guerre ≡ p.41
PALEWSKY, G. ≡ p.23 ; 31
PETAIN, Maréchal Philippe ( 1856-1951 ) Héros de Verdun en 1916, appelé à la présidence
du Conseil en 1940, il signe l'armistice avec l'Allemagne et obtient les pleins pouvoirs,
mettant fin à la IIIe République en devenant le chef de l'Etat Français. Accusé en 1945 de
collaboration avec l'ennemi, il est condamné à mort mais sa peine est commuée en prison à
perpétuité. ≡ p.15 ;17 ;20 ;21 ;35 ;47 ;49
PHILIP. ≡ p.50
PICASSO, Pablo (1881-1973) Son œuvre est immense et multiforme. Doté d'une grande
vitalité créatrice, il transforme les objets qui l'entourent, imagine sans cesse de nouvelles
formes, avec autant d'aisance dans tous les domaines. La tauromachie et les portraits de ses
compagnes sont ses thèmes favoris. Son influence sur l'art moderne est capitale. Il réalise la
première toile cubiste de l'histoire de la peinture avec les Demoiselles d'Avignon en 1934.
≡ p.41 ;42
PITARD, Maître Georges ≡ p.41
PLEVEN, René ( 1901-1993 ) Répondant dès juillet 1940 à l'appel du général De GAULLE à
Londres, il contribue au ralliement de l'AEF à la France Libre. Membre du Comité National
français, puis du Comité de Libération Nationale, fondateur de l'Union démocratique et
socialiste de la Résistance, il est plusieurs fois ministre et à deux reprises Président du Conseil
de la IVème République. ≡ p.23 ;31 ;50
PUCHEU, (1899-1944) Il est plusieurs fois sous-secrétaire au Régime de Vichy où il prend
une lourde responsabilité dans l'exécution d'otages – choisis essentiellement parmi les
militants communistes – par la Wehrmacht. Après le débarquement allié en Afrique du nord,
il rejoint le général GIRAUD à Alger. Arrêté en 1943 par les autorités gaullistes, il est fusillé.
≡ p.50
QUENEAU, Raymond (1903-1976) Son œuvre composée de romans, poèmes, essais, mêle
réflexion et jeu sur le langage, poésie et humour. ≡ p.42
QUILICI, F. ≡ p.23
70
REBATET, Lucien (1903-1972) Attiré par l'Action dès 1923, rédacteur à « Je suis partout »
(1932), mobilisé pendant la seconde Guerre Mondiale, il écrit « Les Décombres .» Rédacteur
au « Cri du peuple », il est arrêté en 1945 pour sa collaboration avec les nazis. Libéré en
1952, il meurt en 1972. ≡ p.18
REYNAUD, Paul ( 1878-1966 ) Avocat, puis député, il est tour à tour ministre des Finances
de TARDIEU en 1930 puis ministre des Colonies sous LAVAL en 1931-1932 Il défend seul
le colonel de GAULLE qui préconise les mérites tactiques des escadrons cuirassés mobiles et
autonomes dans une armée. Opposé à la politique de Munich, il préconise une alliance avec la
Russie et une politique énergique à l’égard de l’Italie. Le 20 mars 1940, le président de la
République fait appel à Paul REYNAUD comme président du Conseil. Le 16 juin,
REYNAUD fait part de son intention de démissionner après la défaite du Nord de la France.
Arrêté et présenté à la cour de Riom chargée de juger les «responsables de la défaite», il est
condamné sans jugement à la détention dans une enceinte fortifiée. Après la guerre, il est
député du Nord de 1946 à 1962 et ministre des Finances en 1948. Favorable au retour du
général de GAULLE en 1958, il est président du Conseil consultatif constitutionnel. ≡ p.15
RIBBENTROP, Joachim von (1893-1946) Employé de banque en Angleterre, officier
pendant la Première Guerre Mondiale, puis représentant en vin (1919) il s'inscrit au parti nazi
en 1932. Sa connaissance des anglo-saxons le fait nommer ambassadeur à Londres en août
1936. Ministre des Affaires Etrangères (février 1938) il préside à la politique d'expansion
hitlérienne, jouant un rôle particulier dans le rapprochement avec l'Italie à la suite des accords
de Munich, et venant signer à Paris (6 décembre) la convention rétablissant avec la France les
conditions de Locarno. A Moscou, le 23 août 1939, il signe l'accord germano-soviétique.
Considéré comme l'un des responsables de la Seconde Guerre Mondiale, il est condamné par
le tribunal de Nuremberg et exécuté. ≡ p.11
ROLMIKAS, Maître ≡ p.41
ROOSEVELT, Franklin Delano ( 1882-1945 ) 32éme président des Etats-Unis de 1933 à sa
mort, trois fois réélu. Son programme économique et social, le New Deal, contribue à faire
sortir le pays de la crise de 1929. Il joue un rôle décisif dans la Seconde Guerre Mondiale.
≡ p.50
SARTRE, Jean-Paul ( 1905-1980 ) Penseur existentialiste marqué par HEGEL, MARX,
HUSSERL et HEIDEGGER, il analyse les situations concrètes dans lesquelles l'homme
engage sa liberté et son action. ≡ p.42
SAUTOT, ≡ p.23
SCHUMAN, Maurice (1911-1998 ) Ayant rejoint le général De GAULLE à Londres en 1940,
il est le porte-parole de la France Libre à la BBC. Membre de l'Assemblée consultative,
plusieurs fois ministre, il est l'un des fondateurs de l'Europe avec Jean MONNET. ≡ p.23
SOUSTELLE, J. (1912-1990) Professeur de sociologie à l'Ecole des hautes études, sousdirecteur du musée de l'Homme, il est membre de la ligue des intellectuels antifasciste.
Commissaire à l'Information dans le comité gaulliste à Londres, puis directeur des services
spéciaux à Alger, il est nommé commissaire de la République à Bordeaux en 1944 puis
ministre à deux reprises pendant la IVe République. Co-fondateur du Rassemblement du
peuple français, défendant l'Algérie française, il est à plusieurs reprises ministre sous la
présidence de De GAULLE. ≡ p.31 ; 50
71
STALINE Joseph Djougachvili dit « Successeur de Lénine » en 1924, il devient le maître
absolu du pays, l'organisant et le développant par la force, écartant TROSKI, faisant exécuter
ou déporter ses rivaux ou opposants. Allié, puis grand adversaires d'Hitler, il obtient en 1945,
après la victoire, l'hégémonie sur les pays de l'Europe de l'Est à la conférence de Yalta. Il
engage l'URSS dans la guerre froide. Il meurt en 1953 laissant le pays dans un pauvre état.
≡ p.11
TILLON, Charles ≡ p.20 ;43
TIXIER, A. ≡ p.24 ; 31 ; 50
ULES, docteur ≡ p.41
VISTEL, Alban ≡ p.54
WEYGAND, Maxime ( 1867-1965 ) Elève de Saint-Cyr, il est choisi, dès le début de la
Grande Guerre, par FOCH comme chef d’état-major de la IXe armée. Haut-commissaire (en
1923) et commandant de l’armée du Levant (en 1924), il devient chef de l’état-major et
inspecteur général de l’armée en 1930. Le 19 mai 1940, Paul REYNAUD le nomme
généralissime à la place de GAMELIN. Le nouveau commandant en chef voudrait aussitôt
tenter d’enfermer les divisions blindées allemandes. Le 12 juin, WEYGAND déclare que le
gouvernement doit demander l’armistice. WEYGAND va pourtant essayer d'organiser la
résistance de l’empire français en insufflant l’esprit de revanche à l’armée d’Afrique, sans
aller toutefois jusqu’à se rallier à de Gaulle avec lequel il n’a jamais sympathisé. Arrêté par
les allemands, il est libéré par les Américains en 1945, mais aussitôt inculpé pour atteinte à la
sûreté intérieure de l’État. Son procès aboutira à un non-lieu. ≡ p.15
72
CHRONOLOGIE
La marche à la guerre
1919
Création du parti national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP)
1921
Hitler évince Drexler et prend la tête du parti nazi.
1923
Echec du "putsch de la Brasserie", conduit par les nazis. Hitler est incarcéré durant
9 mois.
1925
Parution de « Mein Kampf »
1930
Le NSDAP obtient 20 % des suffrages aux élections.
1932
Hitler recueille 13 millions de voix aux élections présidentielles.
1933
30 janvier : Hitler est nommé chancelier par le Président Hindenburg
27 février : Incendie au Reischtag, imputé aux communistes. Purges au sein de
l'opposition.
28 fèvrier : Hindenburg signe l'abrogation des droits constitutionnels du peuple
allemand. C'est la fin de la République de Weimar.
23 mars : Hitler se fait voter les pleins pouvoirs au Reichtag.
14 juillet : Le NSDAP est proclamé parti unique.
14 octobre : L'Allemagne quitte la Société des Nations.
73
1934
26 janvier : Signature d'un pacte de non-agression entre l'Allemagne et la Pologne.
30 juin : Nuit des Longs Couteaux et assassinat de Roehm.
25 juillet : Assassinat par les nazis du chancelier autrichien Dollfuss au cours d'un
coup d'état manqué.
2 août : Mort du Président Hindenburg. Hitler se proclame Führer, chef unique du
Reich.
1 mars : La Sarre, sous tutelle de la SDN depuis 1919, est restituée à l'Allemagne.
1935
16 mars : Réintroduction du service militaire obligatoire en Allemagne
3 octobre : les troupes italiennes envahissent l'Ethiopie.
7 mars : Occupation par les troupes allemandes de la Rhénanie démilitarisée.
1936
25 octobre : Création de l'axe Rome-Berlin.
1937
1 janvier : Hitler dénonce officiellement le Traité de Versailles.
5 novembre : Hitler dévoile à son état-major ses plans de guerre.
1938
12 mars : Les troupes allemandes entrent en Autriche
13 mars : l'annexion au Reich est proclamée
23 septembre : Hitler exige auprès des Tchèques l'évacuation du Sudetenland
30 septembre : Signature des accords de Munich amorçant le
démembrement de la Tchécoslovaquie
1 octobre : Les soldats allemands prennent possession du Sudetenland
9 novembre : Nuit de cristal. Les vitrines de milliers de magasins juifs sont brisées.
1939
5 janvier : Hitler réclame le rattachement de Dantzig au Reich.
15 mars : les chars allemands entrent à Prague.
31 mars : France et Grande-Bretagne réaffirment leur intention de défendre la
Pologne.
7 avril :Invasion de l'Albanie.
28 avril : Rupture du pacte de non-agression de l'Allemagne avec la Pologne.
22 mai :Signature du pacte d'Acier entre Rome et Berlin.
23 août : Signature à Moscou du pacte de non-agression germano-soviétique.
29 août : Ultimatum lancé par l'Allemagne à la Pologne.
74
La Seconde Guerre Mondiale
1939
1 septembre : Entrée en Pologne des forces allemandes.
3 septembre : Entrée en guerre de la Grande-Bretagne et de la France.
27 septembre : Capitulation de Varsovie.
14 octobre : Torpillage du Roya.l
30 novembre : Invasion soviétique de la Finlande.
17 décembre : Sabordage du Grap Spee à Montevideo.
1940
1 janvier : Mobilisation générale en Angleterre.
12 mars : Traité de paix soviéto-finlandais.
9 avril : Invasion du Danemark et de la Norvège par la Wehrmacht.
15 mai :Capitulation hollandaise.
28 mai :Capitulation belge.
6-9 juin : Rupture de la Somme.
10 juin : L'Italie déclare la guerre à la France.
14 juin : Entrée des Allemands à Paris.
16 juin : Formation du gouvernement Pétain.
17 juin : Pétain demande l'armistice à l'Allemagne.
18 juin: Appel de De Gaulle à Londres.
22 juin : Signature de l’armistice franco-allemand à Réthondes.
24 juin : Signature de l'armistice franco-italien à Rome.
22-29 juin : Création de la France libre à laquelle se rallient le Tchad, le Cameroun,
le Moyen-Congo et l'Oubangui-Chari.
2 juillet : Occupation de la Bessabarabie par les Soviétiques.
Pétain installe le gouvernent à Vichy.
10 juillet : Vote du Parlement donnant « tous pouvoirs au gouvernement de la
République, sous l’autorité et la signature du maréchal Pétain, à l’effet de
promulguer par un ou plusieurs actes une nouvelle Constitution de l’État français ».
Fin de la IIIe République.
Pétain devient chef de l’État. La devise « Travail, Famille, Patrie » remplace
« Liberté, Egalité, Fraternité ».
12 juillet : Pierre Laval, vice-président du Conseil, initiateur de la politique de
collaboration.
30 juillet. Création des Chantiers de jeunesse.
7 août : Accord franco-anglais reconnaissant la France Libre et lui donnant une
assise administrative et financière.
13 août : Interdiction de la franc-maçonnerie.
16 août : Loi instituant les Comités d’organisation, concentrant les entreprises par
secteur de production.
29 août : Création de la Légion des combattants.
Août : Les premiers agents de la France libre, chargés d'organiser des réseaux
arrivent en France.
Publication en zone occupée de "conseils à l'occupé" de Jean Texier.
9 septembre : ralliements des Indes françaises à la France Libre.
24 septembre : Ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre.
75
27 septembre : Pacte tripartie - Allemagne , Italie, Allemagne.
3 octobre : Promulgation d’un Statut des juifs.
24 octobre : Entrevue de Montoire, entre Hitler et Pétain.
27 octobre : Création du Conseil de Défense de l'Empire.
31 octobre : Débarquement anglais en Crète.
Novembre : De Gaulle institue l'Ordre de la Libération.
Création en Zone Nord du mouvement: Ceux de la Libération.
9 novembre : Dissolution des syndicats.
2 décembre : Création de la Corporation paysanne.
13 décembre : Arrestation de Laval, remplacé par Pierre-Antoine Flandin.
15 décembre :Mise en place de l'organisation civile et militaire.
1941
18 janvier : Loi organisant les Chantiers de jeunesse.
mars. Création du commissariat aux Affaires juives.
1 mars : Victoire des FFL à Kouffra sur les Italiens.
7 mars : Débarquement britannique en Grèce.
28 mars : Bataille navale du cap Batapan.
17 avril : Capitulation de la Yougoslavie.
14 avril : Pacte de non-agression URSS/Japon
11-12 mai : Entrevue de Berchtesgaden, entre Hitler et Darlan.
15 mai : Création du Front National de lutte pour l'indépendance de la France,
d'obédience communiste principalement.
2 juin : Deuxième Statut des juifs.
22 juin : offensive allemande contre l'URSS.
Juin :Mise en place des premiers réseaux de la section française du Spe dirigé
par le colonel britannique Buckmastercial Operation Executive.
juillet : premiers numéros de Libération-Sud.
7 juillet. Création de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme
(LVF).
21 août : un résistant communiste, le colonel Fabien abat un aspirant allemand.
4 septembre : Première opération "Lysander" (atterrissage clandestin).
24 septembre : Création du comité National des Français Libres.
2 octobre : Offensive allemande contre Moscou.
22-23 octobre : Exécution de 98 otages en représailles.
26 octobre. Publication de la « Charte du travail » qui interdit le droit de grève.
Novembre : Publication du premier numéro des Cahiers du Témoignages
Chrétien .
Fondation à Grenoble du mouvement Combat.
er
1 décembre. Entrevue de Saint-Florentin, entre Göring et Pétain.
76
1942
Janvier : Création du BCRA
2 janvier : parachutage de Jean Moulin dans les Alpines
17 janvier : Naissance du BCRA à Londres par Passy
février : "les Editions Minuits" publient le « Silence de la mer » de Vercors
fondation du mouvement Ceux qui font la Résistance.
Création des Francs-Tireurs
février-avril. : Procès de Riom, traduisant les hommes du Front populaire en
justice.
18 avril : Laval, chef du gouvernement, ministre des Affaires étrangères, de
l’Intérieur et de l’Information.
avril : Jean Moulin crée le BIP à Lyon.
6 mai : Débarquement anglais à Madagascar
29 mai : port obligatoire de l'Etoile jaune pour les Juifs
29 juillet : la France Combattante remplace la France Libre et la France Captive
Fin août : Protestation de Monseigneur Salièges, archevêque de Toulouse contre
les persécutions à l'égard des Juifs.
3 septembre : Accord d'assistance USA/Comité Français
19 septembre : représailles allemandes contre la Résistance avec 113 fusillés
28 septembre : l'URSS reconnaît le Comité National Français
septembre : Début du NAP
8 novembre : Débarquement anglo-américain en Afrique du Nord.
11 novembre : Occupation de la zone sud par les Allemands.
Le Général Delestraint est chef de l'Armée secrète
27 novembre : Sabordage de la flotte française à Toulon.
Novembre : installation des premiers maquis en zone sud puis en zone nord en
juin.
1943
26 janvier : Création des MUR.
30 janvier : Création de la Milice française aux ordres de Darnand.
16 février : Institution du Service du travail obligatoire (STO).
mars : Jean Moulin parachève l'union de toutes les forces de la Résistance.
Avril : Reconstitution clandestine de la Confédération générale du travail (CGT).
15 mai : Constitution du Conseil National de la Résistance.
27 mai. : Unification par Jean Moulin des différents mouvements résistants dans
le Conseil national de la Résistance (CNR).
27 mai : Première réunion CNR.
3 juin : Formation du comité français de libération nationale - CFLN - par
Giraud/de Gaulle
9 juin : Arrestation à Paris du Général Delestraint
77
10 juin : Débarquement allié en Sicile.
22 juin : Les Américains entrent à Parme.
8 juillet : Mort de Jean Moulin, après son arrestation par la Gestapo.
16-17 juillet : Rafle du Vel’ d’Hiv.
26 août :Reconnaissance du CFLN par la Grande-Bretagne, les USA, l'URSS,
3 septembre : Armistice Alliés/Italie.
24 septembre : la Corse est libérée par la Résistance intérieure et les FFL venues
d'Algérie.
Septembre : Georges Bidault assure la présidence du CNR
Décembre : Création des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
24 décembre : Assassinat de Darlan.
1944
5 janvier : Création des Mouvements de Libération Nationale
30 janvier : Conférence de Brazzaville.
21 février : Exécution de 22 partisans FTP-MOI (affiche rouge)
Février : Création des FFI
15 mars : Programme du CNR.
Mai : Désignation des commissaires de la république.
2 juin : Le CFLN devient le gouvernement provisoire de la République
6 juin : Débarquement allié en Normandie.
9 juin : Intégration des FFI dans l'armée française
10 juin : Massacre d'Oradour sur Glane.
26 juin : Cherbourg libéré par les Américains
12 juillet : Dernier Conseil des ministres à Vichy.
8 août : Libération du Mans par les Américains.
15 août : Débarquement allié en Provence.
19-25 août : Libération de Paris par les FFI.
20 août :Libération de Toulouse par les FFI.
23 août : Libération de Toulon.
28 août :Libération de Marseille.
31août : Le Gouvernement provisoire de la République Française est transféré
d'Alger à Paris.
3 septembre : Libération de Lyon.
10 septembre : Abolition de la législation de Vichy.
21 novembre : libération de Belfort.
22 novembre : Libération de Metz.
23 novembre :Libération de Strasbourg.
16-28 décembre : Contre offensive allemandes dans les Ardennes
78
1945
4-11février : conférence de Yalta.
7 mars :les Américains entrent à Cologne.
23-28 mars : les Britanniques et les Canadiens franchissent le Rhin.
21 avril : Entrée de l'armée française à Stuttgart.
24 avril : entrée des Soviétiques à Berlin.
26 avril : Arrestation et emprisonnement de Pétain.
28 avril : Exécution de Mussolini.
29 avril : Hitler désigne Dönitz pour lui succéder.
30 avril : Suicide d'Hitler.
2 mai : Capitulation de Berlin.
8 mai : Signature à Berlin de la capitulation allemande et fin du régime nazi.
23 juillet : Ouverture du procès de Pétain.
6 août : Première bombe atomique sur Hiroshima.
9 août : Deuxième bombe atomique sur Nagasaki.
2 septembre : Signature sur le Missouri de l'acte de capitulation du Japon.
FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
79
BIBLIOGRAPHIE
Dans cette bibliographie nous avons mis l'ensemble des ouvrages que nous avons
consulté et dont nous avons extrait des informations.
- J. Etévenaux. Jean Moulin : Hommes et régions LUGD
- CHRD Jean Moulin, unificateur de la Résistance
- Henri Michel: Histoire de la Résistance PUF, Que sais-je?
- Daniel Cordier Jean Moulin, la république des catacombes, Gallimard
- Musée de l'armée Ensemble ils ont libérés le France : Hachette
- Musée de l'ordre et de la Libération
Musée de la Résistance, conseil National de la Résistance
- Sous la direction de Georges Duby, Histoire de la France les temps nouveaux de
1852 à nos jours : Larousse
- Louis Parrot, L'Intelligence en guerre, Le castor Astrol,1990
- Henri Noguères, La vie quotidienne des Résistants, Hachette, 1986
- Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, Tome 1,
Editions Robert Laffont,1967
- Jean François Murracciole, Histoire de la Résistance en France, Que sais-je?
PUF, 1993
- Encyclopædia Universalis, version 6
- Encarta 2000
- Grand Larousse Universel sous la direction de F. DEMAY et D . PÉCHOIN
- Raymond Cartier, La seconde Guerre Mondiale, Larousse, 1965
- Petit Robert 2, Dictionnaire universel des noms propres, sous la direction de
Alain REY, 1986
- Le Robert, dictionnaire d'aujourd'hui, sous direction d'Alain Rey, 1992
- Marcel Ruby, La Libération de Lyon
- Marcel Ruby, la résistance civile et la résistance militaire, Hermès, 1984
- Union nationale des associations de déportés internés et familles de déportés
Pour la liberté,1971
- Marie Granet, Les jeunes de la résistance, 1985
- Lucie Aubrac, La résistance, naissance et organisation, Robert Lang, 1945
- Dominique Verner, Histoire critique de la résistance, 1996
- La résistance 1940-1945, écho de la résistance N° 100
- Eric Alary , La ligne de démarcation 1940-1944, Que sais-je ?, édition PUF
- Marc Ballot, Contribution à l' histoire de la résistance en France,
- Henri Lubac , Résistance chrétienne à l' antisémitisme 1940-1944,Ed.FAYART 1998
- Bernard Compte, Catholique français en Résistance 1940-1944 ,Ed .De l 'ATELIER
1998
- Guy Authier , La loi Nazie en France 1940-1944,Ed.Philippe Héradès 1974
- Sandrine Suchon , Résistance et liberté 1940-1944 Dieulefit , Ed .A. DIE 1994
- Rencontres Universitaires, Les étrangers dans la Résistance en France, Ed. Presse de
I.L.L. 1992
- Acte du Colloque tenu à Grenoble du 7 au 9 octobre 1976 , PUF 1978
- Mémoires et histoire :La Résistance , Ed .PRIVAT 1995
- Le parti communiste français de la Résistance , Ed .SOCIALE 1967
- Ouvrage collectif sous la direction de Pierre Guidoni et de Robert Verdier, Socialistes
en Résistance(1940-1944) Combats et Débats, Ed. SELI ARSLAN 1998
80
UNE TRANCHE DE VIE DE PIERRE CHASSE
Ces quelques photos retracent une partie de ma jeunesse : 1939-1945, la Seconde Guerre
Mondiale…
JANVIER 1939
Scolarité sanctionnée par un Brevet d’Etat. Je commence ma vie active en étant
employé aux écritures chez Hayaux du Tilly, agent de change parisien.
SEPTEMBRE 1939
La France déclare la guerre à l’Allemagne, l’Angleterre en fait autant 2 jours après.
JUIN 1940
L’armée allemande se dirige sur Paris. Des centaines de milliers de parisiens fuient
la capitale. Je pars en vélo, destination Oudon (Loire-Atlantique). Je rencontre les
premières troupes allemandes : toute la partie Nord de la France est envahie…
18 Juin : de Londres, le Général De GAULLE appelle tous les français à continuer
le combat. Comment le rejoindre ?
22 Juin : l’armistice partage la France en deux. Au nord de la Loire, c’est la zone
« occupée » administrée par les autorités allemandes. Au Sud, c’est la zone « libre » placée
sous l’autorité du gouvernement de Vichy.
JANVIER 1941
Je quitte Paris et franchis clandestinement la ligne de démarcation.
A Toulon, je m’engage dans une unité d’Afrique du Nord… mais 48 heures plus
tard l’interdiction rendant impossible mon départ, mon projet doit être modifié et c’est dans
une unité de chasseurs alpins située en métropole que se fera mon apprentissage de soldat.
Engagé volontaire le 26 Mars 1941 au 20ème BCA (Bataillon de Chasseurs Alpins),
cantonné à Digne dans les Alpes Maritimes.
Je suis fier d’être chasseur alpin, d’apprendre l’art militaire, dans l’espoir d’un jour
libérer la France de ses occupants.
NOVEMBRE 1942
L’armée allemande franchit la ligne de démarcation. La France est entièrement
occupée.
Le 27 Novembre, l’armée d’armistice est dissoute, les militaires sont renvoyés dans
leurs foyers. Mon foyer, c’est celui de mon père à Clamart qui est veuf, ma mère étant
morte en 1935. Mon ancien employeur accepte de me reprendre le 17 décembre 1942 . Ma
seconde période d’employé d’agent de change sera courte.
81
AVRIL 1943
Le Service de Travail Obligatoire me convoque et me remet un ordre de départ
prévu le 6 Avril 1943 pour l’Allemagne. Je décide de ne pas partir travailler pour
l’occupant. Devenu « réfractaire », je quitte Clamart pour Paris. Je suis hébergé par
l’intermédiaire de camarades étudiants d’abord dans le quartier latin puis dans un
appartement de Montmartre. Cet appartement est devenu vide car ses occupants, des
israélites l’ont quitté pour ne pas être déportés…
Londres… J’attends un départ pour Londres, mais le départ promis ne vient pas
assez vite pour moi. Je ne peux continuer à vivre sur mes économies, risquer les rafles, les
contrôles d’identité par les policiers français ou allemands. Il me faut trouver une solution
le plus rapidement possible…
AOUT 1943
Solution inattendue : ce ne sera pas Londres mais le « MAQUIS ».
Mon cousin André JACQUESON m’obtient un lieu de rendez-vous à Grenoble et
un signe de reconnaissance pour celui qui nous prendra en charge…
Vu de Paris, le maquis c’est l’inconnu… nous décidons cependant de tenter
l’aventure ! Quatre « clamartois » vont prendre le « maquis » : Roger BERNARD devient
‘Archer’ , François BENEZY devient ‘Hannibal’ , Alban PERRIER devient ‘Bambi’ et moi
Pierre CHASSE devient ‘Ludo’.
Dans la vie clandestine de la résistance, chaque personne n’est connue que par un
pseudonyme, un nom de guerre.
27 Août : nous quittons Paris pour Grenoble. Le contact est établi avec le service
« PERICLES ». Nous sommes dirigés sur un camp de triage situé en altitude près de
Cuculet non loin de ce qui deviendra les Deux-Alpes. Nous occupons un chalet d’alpage.
SEPTEMBRE 1943
Nous sommes déplacés à Theys (Isère) puis Lamoura (Jura) lieu de l’Ecole des
Cadres des Maquis de la Région Militaire R1 (Rhône-Alpes).
OCTOBRE 1943
Le groupe se sépare : Archer et Bambi restent sur place. Hannibal et moi sommes
envoyés dans la maquis de l’Ain.
Conditions d’habitat assez rudes, mais vie relativement calme. Les maquis de l’Ain
sont déjà bien armés.
La journée commence par le salut aux couleurs. Puis travaux de défense ou
d’aménagement du camp, corvées.
NOVEMBRE 1943
Le 10, le chef du maquis de l’Ain, le colonel ROMANS m’envoie en mission à
Oyonnax. Un résistant sédentaire me fait reconnaître un itinéraire. C’est par là que
défileront , malgré l’interdiction de toute manifestation, les maquisards demain.
Le 11 à 12 heures un convoi de 6 camions et de 2 voitures arrive à Oyonnax. Une
centaine de maquisards défilent, officiers en tête, drapeaux et garde d’honneur, suivant
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l’itinéraire reconnu par moi Nous nous rendons au monument aux morts pour y déposer une
croix de lorraine « les vainqueurs de demain à ceux de 1914-1918 » Surprise,
acclamations, accueil délirant de la population. Ré-embarquement dans les camions, retour
dans les camps d’origine sans aucun incident.
DECEMBRE 1943
Le camp des Granges se transporte dans la région de Brenod, sur le plateau
d’Hauteville. Entraînements, réception de parachutages. Les GMR (police de Vichy)
viennent en reconnaissance. Pas de violence, palabres, mais…
FEVRIER 1944
Les allemands attaquent en force. Le 6, nous sommes surpris à 5 par un camion.
Trois camarades sont tués, avec la quatrième qui est blessé nous échappons à nos
poursuivants. Le 8, je suis avec le PC départemental. Nous sommes 20 hommes dans une
ferme isolée en montagne. Une centaine d’allemands cernent notre refuge. Nous effectuons
une sortie : 10 des nôtres sont tués, blessé je parviens à m’échapper.
MARS 1944
Guéri de mes blessures, je reçois le commandement d’un camp de 40 nouveaux arrivants.
AVRIL 1944
Attaque générale par des troupes évaluées à 2 divisions. Mon camp n’est pas
engagé.
JUIN 1944
Débarquement allié. Nous coupons toutes les routes importantes sur l’axe LyonGenève.
JUILLET-AOUT 1944
Violents combats, les allemands cherchent à se dégager. Nous faisons jonction avec
les américains. A côté d’eux, nous nous battons à Meximieux.
SEPTEMBRE 1944
Les allemands sont en déroute. Le sol français est libéré . L’action des maquisards
en tant que combattants clandestins est terminée.
Les FFI de l’Ain seront dissous.
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REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier :
◊ Monsieur Durantet, notre professeur d'Histoire-Géographie, pour l'ensemble de
son aide et des documents mis à notre disposition.
◊ La documentaliste du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation
(CHRD) pour son orientation dans la recherche des documents.
◊ François Yves Guillin pour son témoignage qui figure par extraits dans le
dossier et en intégralité dans les annexes.
◊ Noémie Chassé pour son soutien et pour ses documents personnels mis à notre
disposition.
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