Il Barbiere di Siviglia Le Barbier de Séville Melodramma buffo en deux actes Musique Gioacchino Rossini Livret de Cesare Sterbini d’après la comédie de Pierre-Augustin Caron Beaumarchais créée en 1775 Créé au Teatro di Torre Argentina de Rome (Italie) le 20 février 1816 « Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille ; un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour même en fait sa femme, à la barbe et dans la maison du tuteur. » Voici tracé par Beaumarchais, le canevas du Barbier de Séville ou La Précaution inutile, qui à l'origine devait être un livret d'opéra-comique, mais qui fut monté avec un succès triomphal à la Comédie Française en 1755. Quelques années plus tard, Giovanni Paisiello puis Gioacchino Rossini s'emparèrent avec bonheur de ce thème vieux comme le monde. L'audace et la joie de vivre du célèbre barbier avait de quoi séduire le jeune Rossini, auquel il inspira l'opéra-bouffe le plus célèbre qui, depuis sa création en 1816, n'a plus guère quitté l'affiche. Les Jeunes au cœur du Grand Théâtre Programme pédagogique du Grand Théâtre de Genève Dossier réalisé par Kathereen Abhervé Juillet 2012 -2- Table des matières Les rôles et la distribution de la production du Grand Théâtre 4 L'œuvre, l'intrigue, la musique 5 L'argument 6 Description des personnages 8 Qui est Rossini ? 11 Qui est Beaumarchais ? 12 Liste d'écoute 13 Textes italien/français des extraits musicaux 14 -3- Les rôles et la distribution de la production du Grand Théâtre Il Conte d’Almaviva (Le Comte Almaviva), amoureux de Rosine Lawrence Brownlee, ténor Dottore Bartolo (Bartholo), tuteur de Rosine, docteur en médecine Alberto Rinaldi, basse Rosina (Rosine), pupille de Bartolo Silvia Tro Santafé, mezzo-soprano Figaro, barbier de Bartolo Tassis Christoyannis. baryton Don Basilio (Bazile), maître de musique de Rosina Roberto Scandiuzzi, basse Berta (Berthe), femme de chambre de Bartolo Sophie Gordeladze, soprano Fiorello, domestique d’Almaviva Nicolas Carré, baryton Un officier Aleksandar Chaveev, basse Production du Grand Théâtre de Genève (reprise de septembre 2010) Orchestre de la Suisse Romande Direction : Alberto Zedda Chœurs du Grand Théâtre Direction : Ching-Lien Wu Mise en scène : Damiano Michieletto Remontée par : Ivo Guerra Décors : Paolo Fantin Avec le soutien de la Fondation Leenaards Répétition générale : Vendredi 7 septembre 2012, 19h30 Durée : 2 h 35 (entracte compris) -4- Cette page due à Daniel Dollé est extraite du programme réalisé pour la production du Grand Théâtre de Genève, en septembre 2010. L’œuvre Il Barbiere di Siviglia est sans doute l’opéra bouffe le plus célèbre de l’histoire de la musique, et reste l’un des « tubes » du répertoire lyrique, une éternelle source de jouvence et de délices. Créée à la Comédie-Française le 23 février 1775, la pièce de Beaumarchais (1732-1799) inspira très rapidement de nombreux musiciens dont Giovanni Paisiello, un compositeur très populaire à l’époque et dont l’ouvrage fut représenté à Saint-Pétersbourg en 1782. Le 15 décembre 1815, Rossini reçoit la commande d’un opéra pour le Théâtre Argentina de Rome. Un premier livret, jugé insuffisant, est vite abandonné. Le 29 janvier 1816, le librettiste Cesare Sterbini termine un autre livret partant de la pièce de Beaumarchais. Rossini avait sollicité l’autorisation de Paisiello pour utiliser le même sujet et, afin d’éviter toute accusation de plagiat, avait intitulé l’opéra Almaviva ossia l’inutile precauzione. Le livret fut écrit en 11 jours, la partition en 13 jours. La force comique de l’ouvrage est incontestable, mais il faut encore chercher ailleurs la grandeur de cet ouvrage. La rencontre avec le texte de Beaumarchais donne une réalité humaine et sociale aux personnages. Le réalisme pré-révolutionnaire est passé par là, et toute l’audace de Figaro peut se résumer dans la réplique que lui prête Beaumarchais « Aux vertus qu’on exige d’un domestique, Votre excellence connaît- elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ? » Une réplique qui ne pouvait que séduire le jeune républicain de 25 ans, et qui permettait à Rossini, de faire un clin d’œil à la censure romaine. L’intrigue Le docteur Bartholo tient séquestrée sa jeune pupille Rosine qu’il aimerait bien épouser afin de conserver sa dot. Le comte Almaviva, épris de Rosine, vient donner une sérénade sous ses fenêtres. Encouragé par un billet d’elle, il achète, grâce à ses largesses, les services de Figaro, un de ses anciens domestiques. Parviendront-ils à déjouer la surveillance du vieux barbon secondé et conseillé par un complice, Basile, le maître de musique, et... maître en calomnies ? Une bague précieuse, un pistolet viendront à bout de l’apparente intégrité du notaire et de Basile. Bartholo arrivera trop tard, pour constater le mariage des deux jeunes gens. Almaviva et Figaro ont rendu les « précautions inutiles » et la fureur de Bartholo se calmera lorsqu’il apprendra que le comte lui laisse la dot de sa pupille. La musique Lorsqu’on pense à la justesse des caractères et des situations, lorsqu’on songe à la prodigieuse invention mélodique de l’œuvre, à son brio, il est difficile de croire au fiasco qui salua la création de Il Barbiere di Siviglia pour marquer le début du Carnaval romain. Les causes de cet insuccès furent nombreuses dues en partie à la popularité de Paisiello et aux incidents qui émaillèrent la représentation. Le compositeur, qui tenait le clavecin, prétexta une indisposition pour ne pas participer à la seconde représentation qui se déroula dans une bien meilleure ambiance. Le 27 février, au moment de la clôture de la saison du Théâtre Argentina, le public, qui avait conspué le compositeur une semaine plus tôt, le porta en triomphe avant son départ pour Naples. Pour composer son opéra, Rossini, qui avoue une certaine paresse, est obligé de piller ses anciennes compositions pour réaliser de nouveaux assemblages que son génie exceptionnel transforme en nouveauté. Cette ouverture, si célèbre et indissociable de cet opéra bouffe, a été écrite dès 1814 pour Aureliano in Palmira, et déjà réutilisée pour Elisabetta, regina d’Inghilterra, son premier ouvrage napolitain. Mais Rossini n’a pas limité les emprunts à l’ouverture. Le chœur nocturne figure déjà dans Sigismondo; la cavatine du comte est tirée d’un air de Ciro in Babilonia; l’orage était déjà esquissé dans L’occasione fa il ladrone, et Figaro utilise une « cabalette » de La cambiale di matrimonio. Quant au fameux air de la calomnie, il est tiré de Sigismondo créé à Milan en 1815 et on le retrouvera dans l’air de la jalousie de Iago dans Otello ossia Il moro di Venezia représenté à Naples en 1816. -5- L’argument Acte I Ouverture Une place à Séville, la nuit. Devant la maison de Bartholo agrémentée d'un balcon dont la fenêtre est protégée par une grille. Fiorello, le domestique du Comte Almaviva – une lanterne à la main – mène quelques musiciens sur la scène. Le Comte suit enveloppé dans un grand manteau. 1er Tableau Le Comte Almaviva fait donner une aubade à Rosine, pupille d’un austère vieillard, le docteur Bartholo, qui a décidé de l’épouser. Malgré la sérénade du Comte ( Piste 1. Il Conte d'Almaviva – Sorgi, mia dolce speme), la fenêtre de la belle reste close. Le Comte renvoie les musiciens un peu trop bruyants et reste pour attendre l’apparition espérée. Figaro, le barbier-chirurgien de Bartholo, arrive en chantant les joies de sa condition ( Piste 2. Figaro –Tutti mi chiedono). Almaviva le met au courant de ses amours et lui demande son aide pour approcher Rosine. Cette dernière vient de laisser tomber un billet dont le Comte se saisit prestement tandis que le méfiant Bartholo, qui a été prévenu de la présence d’Almaviva, tente en vain de l’attraper. Rosine y invite le Comte à poursuivre sa cour. Sur les conseils de Figaro, Almaviva répond aussitôt par une sérénade où il prétend se nommer Lindor, pauvre, mais follement amoureux. Contre la promesse d’une bonne récompense, Figaro suggère au Comte de se présenter au logis du Docteur, déguisé en militaire du régiment royal qui arrive à Séville, pour réquisitionner une chambre. 2ème Tableau Rosine, seule, chante son amour pour Lindor et sa détermination d’échapper à son tuteur ( Piste 3. Rosina –Io sono docile). Bazile, le maître de musique de Rosine, arrive pour prévenir Bartholo que le Comte Almaviva, amoureux de sa pupille est à Séville. Comment lutter contre lui ? Contre un tel risque, une seule parade : la calomnie ( Piste 4. Basilio –Piano, piano, terra terra). Bazile et Bartholo s’en vont préparer le contrat de mariage par lequel le barbon prétend faire sienne la jeune fille. Figaro en profite pour prévenir Rosine que son tuteur veut l’épouser le lendemain. Il ajoute que Lindor, son prétendu cousin, est follement amoureux d’elle. Rosine remet à Figaro un billet doux déjà préparé pour Lindor. Figaro est à peine parti que Bartholo fait irruption, soupçonneux comme toujours. Mais Rosine a réponse à tout. Pourtant Bartholo n’est pas dupe et proclame qu’il n’est pas homme à se laisser berner facilement ( Piste 5. Bartolo –Signorina, un'altra volta). C'est alors qu'Almaviva, déguisé en soldat, se présente et feignant l’ivresse, brandit sous le nez de Bartholo son billet de logement. Ce dernier proteste en lui présentant le certificat l’exemptant de toute réquisition. Almaviva insiste. Le dialogue s’échauffe. Ce tapage attire la garde. Le Comte en profite pour glisser un billet à Rosine. Discrètement Almaviva révèle son identité à l’officier qui se retire aussitôt avec ses hommes, laissant la maison dans la plus extrême confusion ( Piste 6. Tous –Mi par d'essere con la testa). Bartholo n’y comprend plus rien. -6- Acte II Tandis que Bartholo s’inquiète de l’étrange soldat qu’on lui a envoyé tout à l’heure, Almaviva, toujours sur les conseils de Figaro, se présente une seconde fois, déguisé en Don Alonso, en se faisant passer pour un élève de Bazile, le maître de musique de Rosine, soi-disant souffrant. Pour gagner la confiance du méfiant docteur, il lui montre le billet doux que lui a fait parvenir Rosine. Il dit qu’il l’a dérobé au Comte et suggère de l’utiliser pour le calomnier. Ce trait, digne de Bazile, dissipe les soupçons du barbon. Le vieillard qui tient à assister à la leçon de chant, finit par s’endormir, et les amoureux en profitent pour se livrer à des apartés passionnées. Figaro arrive pour raser le docteur et détourner son attention de Rosine et du Comte. Il parvient par ailleurs à subtiliser la clef de la porte du balcon. Tout à coup, survient Bazile en pleine forme, à la grande surprise de Bartholo. Une bourse adroitement glissée le persuadera qu’il est en effet bien malade et doit regagner son lit. Tout en se faisant raser par Figaro, Bartholo finit par surprendre les propos non équivoques des amoureux, et comprend quelle leçon on est en train de donner à Rosine. Il entre dans une rage folle et chasse tout le monde. Il faut précipiter le mariage. Il fait quérir Bazile. Berthe, la servante de Bartholo, se réjouit en secret, car elle comprend qu’elle a toutes les chances de garder le docteur pour elle seule. Lorsque Bazile arrive, Bartholo l'envoie quérir le notaire pour hâter son mariage. Le vieux barbon en profite pour discréditer le Comte aux yeux de Rosine en lui présentant la lettre remise par Don Alonso. Désespérée, Rosine consent alors à l'épouser. Un orage éclate ( Piste 7. L'orchestre –L'orage). Grâce à la clef dérobée par Figaro, le Comte et le barbier se sont introduits dans la maison. Rosine repousse tout d’abord le Comte qui n’a aucun mal à se justifier et à se disculper. Il révèle enfin sa véritable identité. Rosine et Almaviva se réconcilient et projettent de fuir. Mais l’échelle a disparu, et Bazile arrive avec le notaire pour signer le contrat. Sans peine, le Comte parvient à les persuader de modifier le contrat en sa faveur. Quand Bartholo arrive avec la garde pour arrêter le Comte, il ne lui reste plus qu’à s’incliner et à déplorer la « précaution inutile » qui lui a fait retirer l’échelle du balcon. Les jeunes gens sont déjà mariés. -7- Description des personnages Figaro Figaro, barbier de son état, donne son titre à la pièce de Beaumarchais et à l’opéra de Rossini. Il est l’héritier d’une longue tradition de serviteurs fourbes, habiles et intrigants mais au demeurant sympathiques, qui mettent leur talent au service des amours de leur maître, contre rétribution. Toutefois Figaro se distingue de ses prédécesseurs par sa gaieté et sa joie d’être un homme libre, car Figaro n’est plus un valet, quoique toujours très âpre au gain. Il a dorénavant pignon sur rue (Ma boutique, belle et somptueuse comme il convient). Il est par ailleurs le barbier, le chirurgien, l’apothicaire du docteur Bartholo. Il va utiliser sa situation privilégiée auprès du méfiant tuteur pour devenir une sorte d’agent double, en servant les intérêts du Comte pour lequel il semble éprouver une certaine sympathie, d'autant que celui-ci à la bourse généreuse. Il devient en quelque sorte son complice, ce qui le place sur un pied d’égalité avec son ancien maître. La tessiture de Figaro (hauteur de la voix avec laquelle le chanteur évolue avec le plus d'aisance) Figaro est un baryton dont la voix grave et chaleureuse exprime la jovialité et la joie de vivre ( Piste 2. Figaro –Tutti mi chiedono). Tous ses airs sont pleins de gaité et de légèreté et reflètent la simplicité du personnage. Cet air, tout en croches, d'une extrême difficulté, est l'un des plus célèbres du répertoire des barytons. C'est le baryton grec Tassis Christoyannis qui chantera le rôle de Figaro sur la scène du Grand Théâtre. Il Conte d'Almaviva (Le Comte Almaviva) Le Comte Almaviva, grand d’Espagne, jeune homme libertin repenti en quête d’un amour sincère (serait-il le frère de Don Giovanni ?) doit tout au long de l’opéra dissimuler ses origines et son rang sous une apparence modeste. Il désire être aimé pour lui-même et non pour sa fortune. Il sera tout d’abord Lindor, puis un soldat éméché, un étudiant et le cousin de Figaro, enfin Don Alonso, un jeune maître de musique. Le caractère d’Almaviva est complexe. Tout en appréciant l’esprit de Figaro, il a les réflexes du noble prêt à user de son pouvoir et à utiliser les arguments convaincants : l’argent auprès de Figaro, son titre auprès de la garde puis le pistolet auprès de Bazile. Digne représentant de l’époque des Lumières, cet aristocrate se travestit tout au long de l’opéra, afin de ne pas être distingué auprès de la femme qu’il aime, par sa naissance mais par son mérite. On peut tout de même se demander si le Comte aurait été aussi follement amoureux de Rosine si elle avait été libre ? -8- La tessiture du Comte Almaviva Le Comte est un ténor, une tessiture qui correspond au registre le plus élevé des voix d’hommes. Au XIXe siècle, cette tessiture est réservée principalement aux jeunes premiers et aux amoureux ( Piste 1. Il Conte d'Almaviva – Sorgi, mia dolce speme). C'est le ténor étasunien Lawrence Brownlee qui chantera le rôle du Comte Almaviva sur la scène du Grand Théâtre. Dottore Bartolo (Docteur Bartholo) Le Docteur Bartholo a élevé Rosine qui était orpheline et envisage de l’épouser, malgré son âge avancé et le refus de la jeune fille. Bartholo est un personnage inspiré du Pantalone de la commedia dell’arte. Ce barbon de la comédie italienne, réunit le personnage du docteur en médecine et du pédant ridicule. Mais ce vieil homme égoïste, cupide, soupçonneux et jaloux, amoureux d'une jeunesse, se démarque de ses ancêtres, par sa ruse et son intelligence. Il ne sera pas si facile à berner et les autres protagonistes auront bien du mal à arriver à leurs fins. Paradoxalement, Bartholo sera l'artisan du dénouement de l'opéra - très fâcheux pour lui - et de son malheur puisqu'il verra sa pupille lui échapper définitivement en se mariant à un autre. Si seulement il n'avait pas eu la mauvaise bonne idée de retirer l'échelle, Rosine lui aurait appartenu. La tessiture de Bartholo Le rôle de Bartholo est tenu par une basse, qualifiée de bouffe. La voix de basse est la voix d'homme la plus grave. Il existe plusieurs catégories de basses qui varient selon le caractère des personnages interprétés. La voix de basse bouffe nécessaire pour camper Bartholo, doit être souple, preste, pleine de vaillance et capable d'en découdre avec le texte et le rythme. Ce type de voix est en parfaite adéquation avec les rôles comiques qui demandent de la part de l'interprète de réelles qualités scéniques ( Piste 5. Bartolo – Signorina, un'altra volta). C'est la basse bouffe italienne Alberto Rinaldi qui chantera le rôle de Bartholo sur la scène du Grand Théâtre. Rosina (Rosine) La jeune fille est orpheline et a été élevée par Bartolo qui la cloître car il s'est mis en tête de l'épouser. Mais elle ne l'entend pas de cette oreille. Quoique jeune, belle, vive, charmante et possédant toutes les qualités d'une jeune fille de bonne famille , elle « n'a pas sa langue dans sa poche ». Elle ment sans vergogne à son tuteur et le trompe sans remords. Le type même de l'ingénue qui sous couvert d'innocence, cache à peine sa rouerie. En fait Rosine semble plus amoureuse de liberté, que de Lindor-Almaviva. Il représente pour elle, non pas l'image du prince charmant mais l'instrument de la liberté à laquelle elle aspire tant : « Soyez sûr que l'infortunée Rosine pour rompre ses chaînes, est prête à tout faire. » -9- La tessiture de Rosine Au XIXe siècle, les rôles de jeune fille, d'ingénue étaient en principe dévolus aux sopranos légers, les femmes de caractère et d'âge mûr étant plutôt campées par des mezzo-sopranos. Rossini a cependant composé le rôle de Rosine pour une mezzosoprano qui doit posséder une voix claire et agile, capable de vocalises assez aiguës tout en maîtrisant la partie plus grave du registre des voix de femmes ( Piste 3. Rosina –Io sono docile). Cet extrait musical est par ailleurs tenu par la mezzo-soprano espagnole Teresa Berganza. Par ce choix, le compositeur illustre le caractère bien trempé de Rosine et sa volonté sans faille, étonnante pour une jeune fille ayant toujours vécue cloîtrée. Toutefois pour la version parisienne, Rossini a dû s'adapter au goût français et recomposer le rôle pour une soprano colorature, dont la tessiture élevée correspondait mieux au profil d'une jeune fille. L'extrait musical proposé est considérée comme l'un des chefs-d'œuvre du bel canto. Certaines solistes rajoutent même parfois leurs propres ornementations. Aujourd'hui ce rôle peut être chanté aussi bien par des mezzo-sopranos que par des sopranos, comme ce fut le cas au Grand Théâtre de Genève, qui proposa en alternance, les deux interprétations lors des représentations de cet ouvrage en septembre 2010. C'est la mezzo soprano espagnole Silvia Tro Sanafé qui chantera le rôle de Rosine sur la scène du Grand Théâtre. Basilio (Bazile) Bazile, maître de musique de Rosine, est chargé par Bartholo de garder en respect le Comte Almaviva qui « tourne autour » de sa pupille pourtant bien cachée. C'est un homme assez antipathique et veule, adepte de la calomnie qu'il pratique pour perdre les honnêtes gens. C'est avant tout un hypocrite dans la lignée des Tartuffe qui ne recule devant aucune vilénie ni corruption. C'est un personnage cupide et fourbe. La tessiture de Bazile Le rôle de Bazile est chanté par une basse, la voix la plus grave des voix d'hommes, dans ce cas parfaitement adaptée à la noirceur de son âme ( Piste 4. Basilio –Piano, piano, terra terra). C'est la basse italienne Roberto Scandiuzzi qui interprètera le rôle de Bazile sur la scène du Grand Théâtre. L'orchestre À plusieurs reprises, l'orchestre apparaît comme un personnage à part entière, dialoguant avec les protagonistes, illustrant leurs émotions ou dessinant des atmosphères, comme l'orage qui éclate au deuxième acte. Rossini affectionne les orages et il n'est pas rare d'en trouver dans ses opéras. Ainsi à la scène 8 de l'acte II, l'orchestre se fait orage : les éclairs sont lancés par les bois sur le fond menaçant des cordes et des bassons ( Piste 7. Partie orchestrale –L'orage). À la fin de ce passage orchestral, l'orage s'est apaisé pour laisser Figaro et le Comte s'introduire dans la maison de Batholo sur la pointe des pieds. L'orchestre illustre cette marche silencieuse. -10- Qui est Rossini ? Fiche d'identité Nom : Gioacchino Rossini Date de naissance : 29 février 1792 Lieu de naissance : Pesaro, Italie Date du décès : 13 novembre 1868 Lieu du décès : Paris, France Profession : Compositeur d'opéra Ses principales œuvres : Il Turco in Italia (1814) Il Barbiere di Siviglia (1816) La Cenerentola, ossia la bontà in trionfo (1817) La gazza ladra (1817) La donna del lago (1819) Semiramis (1823) Il viaggio a Reims (1825) Le Comte Ory (1828) Guillaume Tell (1829) Gioacchino Rossini a eu une carrière fulgurante à l'époque romantique. Commençant à composer des opéras dès l'âge de 18 ans, il devint très rapidement célèbre. À l'âge de 37 ans, il prit sa retraite de compositeur pour se consacrer à sa seconde passion : la cuisine. Rossini symbolise l'âge d'or du bel canto (le beau chant), ce style qui donne la préférence à la mélodie permettant de mettre en valeur les qualités vocales des chanteurs. Il en sera l'un des derniers représentants. Avec lui l'opéra italien retrouve une place importante face au grand opéra français et à l'opéra comique. Rossini est né au bord de l'Adratique dans la région des Marches. Issu d'une famille de musiciens – son père était trompette de ville et sa mère chanteuse -, Rossini entre à l'âge de 12 ans, à l'Accademia filarmonica de Bologne où il fut chantre. À quatorze ans, il s'inscrit au Liceo musicale de Bologne où il étudie avec passion les œuvres de Haydn et Mozart et compose son premier opéra, Demetrio e Polibio, et une œuvre intitulée Pianto d'harmonia per la morte d'Orfeo. Ses premiers succès scéniques datent de 1810. Il a à peine 20 ans. Entre 1810 et 1829, il compose la quasi totalité de ses opéras, pratiquement tous des chefs-d'œuvre. Tancredi et L'Italienne à Alger lui permettent de connaître à seulement 21 ans, une gloire nationale. Ses opéras, d'abord de style buffa (comique), puis de style seria (sérieux), se succèdent à un rythme effréné, ce qui amène parfois le compositeur à utiliser la technique du pasticcio consistant à réutiliser des airs déjà composés. Comme ce fut le cas pour Il Barbiere di Siviglia (voir page 5, La musique). En 1820, ayant quitté l'Italie, il devient directeur du Théâtreitalien à Paris, puis Intendant général de la musique du roi Charles X. La Révolution de Juillet abrège cette carrière. À 37 ans, Rossini abandonne alors définitivement le théâtre pour se consacrer à la cuisine (on lui doit, entre autres, la recette du fameux tournedos). Il entre alors dans une longue retraite durant laquelle il continuera à composer des mélodies, de la musique instrumentale et de la musique sacrée. Il retourne en Italie durant une vingtaine d'années. Il y compose le Stabat Mater en 1841, considéré comme un chef-d'œuvre de musique sacrée. En 1855, il réintègre définitivement la capitale française et y tiendra un salon exceptionnel où se côtoieront les grandes personnalités musicales de l'époque, comme Franz Liszt, Richard Wagner et Clara Schumann. Quelques années avant de mourir à Passy, près de Paris, en 1868, il composa une dernière œuvre religieuse, La Petite messe solennelle (1864). -11- Qui est Beaumarchais ? Fiche d'identité Nom : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais Date de naissance : 24 janvier 1732 Lieu de naissance : Paris, France Date du décès : 18 mai 1799 Lieu du décès : Paris, France Profession : écrivain – musicien – homme d'affaires Ses œuvres littéraires : Eugénie, drame (1767) Les Deux Amis ou le Négociant de Lyon, drame (1770) Trilogie de Figaro ou Le Roman de la famille Almaviva : Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile, comédie (1775) La Folle journée, ou le Mariage de Figaro, comédie (1784) L'autre Tartuffe ou la Mère coupable, drame (1792) Tarare, mélodrame, livret de Beaumarchais. musique de Salieri (1787) Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, né homme du peuple, puis anobli, a connu de nombreuses aventures de tous ordres qui lui ont fait frôler à plusieurs reprises l'échafaud et les galères. Homme d'action, passionné, intelligent, habile, ambitieux et généreux, il fut horloger, maître de musique, compositeur, spéculateur, procédurier, plusieurs fois veuf, brillant homme d'affaires, vendeur d'armes, espion, secrétaire du roi et écrivain célèbre. Il voyagea en Europe pour le compte des rois Louis XV et Louis XVI, puis s'engagea pour la Révolution française, mais dut s'enfuir en Allemagne pour éviter la guillotine. Après la Terreur, il revint en France pour refaire fortune et mourut dans son lit d'une crise d'apoplexie. Esprit éclairé, homme de son temps, Beaumarchais traversa la seconde moitié du XVIIIe siècle comme une comète. Il est considéré comme l'une des figures emblématiques du siècle des Lumières. Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais nait en 1732 à Paris, d'un père maître-horloger de renom avec lequel il commence à travailler. Mais cette vie ne convient pas au bouillonnant jeune homme qui devient à 27 ans professeur de harpe de Mesdames, filles du roi Louis XV. Son ambition le conduit ensuite à acheter une charge à la Cour qui lui confère la noblesse et lui ouvre les portes du monde de la finance et des affaires. Doué pour les spéculations, il fait rapidement fortune. Puis il achète une charge de secrétaire du roi, se marie, devient veuf, hérite et se fait appeler Caron de Beaumarchais, du nom d'une terre de son épouse défunte. Il se remariera deux fois. Commence alors une longue série de procès qui lui font perdre une grande partie de sa fortune et sa notoriété. Mais fort dans l'art de rebondir, il devient agent secret pour le gouvernement qui le charge de détruire partout en Europe, les pamphlets écrits contre la famille royale. Puis en 1778, il s'engage pour l'indépendance des États-Unis en envoyant par mer des armes aux insurgeants. Plusieurs de ses navires seront coulés par les Anglais. Il se rallie ensuite à la Révolution française en fournissant des armes aux troupes de la république, mais doit s'enfuir à l'étranger pour éviter la guillotine. En 1796, il revient en France pour y mourir quelques années plus tard, tranquillement dans son lit. Tout en menant ses très nombreuses activités politiques et commerciales, il reprend la plume, malgré l'insuccès de ces deux précédentes pièces, pour livrer son premier chefd'œuvre littéraire. Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile est créé avec succès en 1775 à Paris, suivi en 1778 par Le Mariage de Figaro qui ne sera représenté qu'en 1784. Le roi estime la pièce dangereuse et il a bien raison car les propos de Figaro préfigurent les idées révolutionnaires qui vont amener à la chute de la monarchie et à la disparition des trois ordres sociaux. -12- Liste d'écoute musicale Il Barbieri di Siviglia Cette liste peut être écoutée en ligne sur : http://www.geneveopera.com/opera_373 Identifiant : Labom Mot de passe : opera 1.Il Conte d'Almaviva Sorgi, mia dolce speme 2. Figaro Tutti mi chiedono 3. Rosina Io sono docile 4. Basilio Piano, piano, terra terra 5. Bartolo Signorina, un'altra volta 6. Tous (Bartolo, Basilio, Berta, Il Conte, Figaro, Rosina et le chœur) Mi par d'essere con la testa 7. L'orchestre L'orage Ces choix musicaux sont extraits de l'enregistrement Deutsche Grammophon de Il Barbiere di Siviglia, réalisé en 1972 sous la direction de Claudio Abbado avec le London Symphony Orchestra, The Ambrosian Opera Chorus et les solistes : Luigi Alva (Il conte d'Almaviva), Enzo Dara (Bartolo), Teresa Bergenza (Rosina), Hermann Prey (Figaro), Paolo Montarsolo (Basilio), Renato Casari (Fiorello), Stefania Malagú (Berta), Luigi Roni (Un officier). -13- Textes des extraits musicaux (de la page 14 à la page 18) Il Barbieri di Siviglia Piste 1 Piste 1 CONTE Sorgi, mia dolce speme, vieni, bell'idol mio, rendi men crudo, oh Dio, Lo stral, lo stral che mi ferì, Lo stral che mi ferì. LE COMTE Parais, mon doux espoir, Ah, viens, ma belle idole, Rends moins cruel, ô Dieu, Le trait, le trait qui m'a blessé, Le trait qui m'a blessé. Tacete ! Già veggo quel caro sembiante:; quest'anima amante ottenne pietà. Oh istante d'amore ! Felice momento ! Silence ! Je vois déjà Ce cher visage : Mon âme aimante Obtient miséricorde. Ô moment d'amour ! Instant de bonheur ! Oh dolce contento che egual non ha ! Ô doux plaisir Sans égal, oh non. Piste 2 Piste 2 FIGARO Tutti mi chiedono, tutti mi vogliono, donne, ragazzi, vecchi, fanciulle, FIGARO Tous me demandent, Tous me réclament, Femmes, garçons, Vieillards, pucelles, Qua la parrucca... Presto la barba... Qua le sanguigna... Presto il biglietto... Là, la perruque... Vite la barbe... Là, la saignée... Vite un billet... Tutti mi chiedono, tutti mi vogliono, Tous me demandent, Tous me réclament, Qua la parrucca... Presto la barba... Presto il biglietto... ehi Figaro... Figaro... Figaro, etc. Là, la perruque... Vite la barbe... Vite un billet... Eh, Figaro, Figaro, Figaro, etc. Ahimè, ahimè ! che furia ! Ahimè, che follia ! Uno alla volta, per carità ! Holà, holà ! Quelle furie ! Holà ! Quelle folie ! Chacun son tour, Je vous en prie, Figaro... Son qua, Ehi...Figaro... Son qua. Figaro qua, Figaro là, Figaro !... Voici, Eh, Figaro !... Voilà. Figaro ci, Figaro là, Figaro su, Figaro giù Figaro sus, Figaro sous, Pronto prontissimo son come il fulmine, sono il factotum della città, etc. Fin prêt, toujours paré, Je suis comme l'éclair, Je suis le factotum de la cité, etc. Ah, bravo Figaro ! Brav, bravissimo, Ah, bravo, Figaro, Bravo, bravissimo, a te fortuna, etc. non mancherà. Jamais Fortune, etc. Ne t'oubliera. Piste 3 Piste 3 ROSINA Io sono docile, - son rispettosa, sono ubbidiente, dolce, amorosa, mi lascio reggere, mi lascio reggere, mi fo guidar, mi fo guidar. ROSINE Je suis docile, respectueuse, Obéissante, douce, amoureuse, On me gouverne, on me gouverne, Je laisse faire, me laisse faire. Ma se mi toccano dov'è il mio debole, sarò una vipera, sarò, e cento trappole prima di cedere farò giocar, farò giocar. Mais si l'on s'en prend à mon cœur, Je me ferai vipère, ah, oui, Par mille stratagèmes, avant de plier, Je me défendrai, me défendrai. Piste 4 Piste 4 BASILIO Piano piano, terra terra, sottovoce, sibilando, va scorrendo, va scorrendo, va ronzando, va ronzando ; nell'orecchi della gente s'introduce, s'introduce destramente, e le teste ed i cervelli fa stordire, fa stordire, fa stordire e fa gonfiar. Dalla bocca fuori uscendo Lo schiamazzo va crescendo ; prende forza a poco a poco, vola già di loco in loco ; sembra il tuono, la tempesta che nel sen della foresta va fischiando, brontolando e ti fa d'orror gelar. Alla fin trabocca e scoppia, si propaga, si raddoppia e produce un'esplosione come un colpo di cannone, BAZILE Piano, piano, rasant la terre, À voix basse, elle va sifflant, Puis se répand, se répand, Se répand en bourdonnant ; dans l'oreille du public, Elle se glisse, elle se glisse adroitement, Elle étourdit la tête, Elle étourdit, elle étourdit Et fait gonfler la tête. S'échappant de la bouche, Le vacarme va croissant Et grandit de jour en jour, Le voilà courant partout ; On dirait une tempête Au fond des forêts, Qui roule et gronde et clame, Et vous fait d'horreur trembler. Elle crève enfin, elle déborde, Se propage et redouble, Et produit une explosion Comme un vrai coup de canon, un tremuoto, un temporale, Un séisme, un ouragan, un tumulto generale, che fa l'aria rimbombar. Un tumulte général Qui retentit dans l'air, E il meschino calunniato, avvilito, calpestato, sotto il pubblico flagello per gran sorte va a crepar. Et le pauvre calomnié, Avili, foulé aux pieds, Sous la réprobation publique, N'a plus guère qu'à crever. E il meschino calunniato, avvilito, calpestato, sotto il pubblico flagello per gran sorte va a crepar. Et le pauvre calomnié, Avili, foulé aux pieds, Sous la réprobation publique, N'a plus guère qu'à crever. Sotto il publico flagello per gran sorte va a crepar, Sous la réprobation publique, N'a plus guère qu'à crever, si, va a crepar, etc. Oui, à crever, etc. Piste 5 Piste 5 BARTOLO Signorina, un'altra volta quando Bartolo andrà fuori, la consegna ai servitori a suo modo dar saprà. Signorina, un'altra volta, BARTHOLO Mademoiselle, une autre fois, Quand Bartholo sortira, Il saura quelle consigne Donner aux domestiques. Mademoiselle, une autre fois, Eh, non servono le smorfie, faccia pur la gatta morta, faccia pure, faccia pure, faccia pur la gatta morta. Cospetton ! per quella porta, nemmen l'aria, nemmen l'aria nemmen l'aria entrar potrà. Inutile de minauder ! Faites donc votre endormie, Faites, faites ! Faites donc votre endormie ! Ah, morbleu ! Par cette porte, Même l'air, même l'air, Même l'air n'entrera plus. E Rosina innocentina, sconsolata, disperata, Faccia pur la gatta morta... Cospetton ! per quella porta, nemmen l'aria entrar potrà. E Rosina innocentina, Et Rosine, l'innocente, Désolée, désespérée... Faites donc votre endormie !... Ah, morbleu, par cette porte, Même l'air n'entrera plus. Et Rosine, l'innocente, sconsolata, disperata, Désolée, désespérée, in sua camera serrata, Sera recluse dans sa chambre, in sua camera serrata fin ch'io voglio star dovrà. Sì, sì, sì, sì,sì, sì, sì, sì, sì, Sera recluse dans sa chambre Aussi longtemps que je voudrai. Oui, oui, oui, etc. in sua camerata serrata fin ch'io voglio star devrà, sì, sì, sì, etc. Sera recluse dans sa chambre Aussi longtemps que je voudrai. Oui, oui, oui, etc. Signorina, un'altra volta, Mademoiselle, une autre fois, Signorina, un'altra volta, Mademoiselle, une autre fois, Eh, non servono le smorfie, Inutile de minauder, Cospetton ! per quella porta, nemmen l'aria entrar potrà. E Rosina innocentina, Ah, morbleu, par cette porte, Même l'air n'entrera plus. Et Rosine, l'innocente, fin ch'io voglio star dovrà. Un Dottor della mia sorte non si lascia infinocchiar, no, no, Aussi longtemps que je voudrai. Un docteur de mon espèce Ne se laisse pas embobiner Non, non, E Rosina innocentina, sconsolata, disparata, un sua camerata serrata fin ch'io voglio star devrà, etc. Si, star dovra, etc. Parte. Et Rosine, l'innocente, Désolée, désespérée, Sera recluse dans sa chambre Aussi longtemps que je voudrai, etc. Oui, que je voudrai, etc. Il sort. Piste 6. TUTTI (Bartolo, Basilio, Il Conte, Figaro, Rosina, Berta e Coro Piste 6 TOUS (Bartholo, Bazile, Le Comte, Figaro, Rosine, Berthe et le chœur TUTTI Mi par d'esser con la testa in un'orrida fucina, TOUS Il me semble avoir la tête Dans une effroyable forge, dove cresce e mai non resta Où croît et jamais ne cesse dell'uncudini sonore l'importuno strepitar. Des enclumes infernales Le tapage intolérable. BERTA, ROSINA, CONTE E FIGARO Alternando questo e quello pesantissimo martello ..... etc. BERTHE, ROSINE, LE COMTE et FIGARO Les pesants marteaux S'abattant l'un après l'autre, ... etc. BARTOLO Alternando questo e quello, BARTHOLO S'abattant l'un après l'autre, mi par d'esser con la testa in un'orrida fucina dove cresce e mai non resta dell'incudini sonore l'importuno strepitar, Il me semble avoir la tête Dans une effroyable forge Où croît et jamais ne cesse Des enclumes infernales Le tapage intolérable, BASILIO ET CORO Alternando questo e quello, .... etc. BAZILE et LE CHŒUR S'abattant l'un après l'autre ... etc. TUTI fa con barbara armonia, TOUS Dans une harmonie barbare, muri e volte, muri e volte, muri e volte rimbombar, sì, Voûtes et murs, voûtes et murs, Voûtes et murs, font retentir, oui, alternando questo e quello S'abattant l'un après l'autre, CORO alternando questo e quello LE CHŒUR S'abattant l'un après l'autre TUTI E CORO E il cervello, poverello, già stordito, sbalordito, non ragiona, si confonde, si riduce ad impazzar, ... etc. TOUS et LE CHŒUR Et ma tête, la pauvrette, Étourdie, abasourdie, perd le nord et la raison, Et sombre dans la folie, ... etc. BERTA, ROSINA, CONTE E FIGARO Alternando, questo e quello pesantissimo martello ... etc. BERTHE, ROSINE, LE COMTE et FIGARO Les pesants marteaux S'abattant l'un après l'autre ... etc. BARTOLO Alternando questo e quello, BARTHOLO S'abattant l'un après l'autre, Mi par d'esser con la testa in un'orrida fucina dove cresce e mai non resta dell'incudini sonore l'importuno strepitar, Il me semble avoir la tête Dans une effroyable forge Où croît et jamais ne cesse Des enclumes infernales Le tapage intolérable, BASILIO E CORO Alternando questo e quello ... etc. BAZILE et LE CHOEUR S'abattant l'un après l'autre ... etc. TUTTI fa con barbara armonia, TOUS Dans une harmonie barbare, muri e volte, muri e volte, muri e volte rimbombar, si, alternando questo e quello Voûtes et murs, voûtes et murs, Voûtes et murs, font retentir, oui. S'abattant l'un après l'autre CORO Alternando questo e quello LE CHŒUR S'abattant l'un après l'autre, TUTTI E CORO E il cervello, poverello già stordito, sbalordito, non ragiona, si confonde, so riduce ad impazzar, ... etc. Ad impazzar, etc. TOUS et LE CHŒUR Et ma tête, la pauvrette, Étourdie, abasourdie, Perd le nord et la raison, Et sombre dans la folie, ... etc. Dans la folie, etc. -18-