Il Barbiere di Siviglia

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Il Barbiere di Siviglia
Le Barbier de Séville
Melodramma buffo en deux actes
Musique Gioacchino Rossini
Livret de Cesare Sterbini
d’après la comédie de Pierre-Augustin Caron Beaumarchais créée en 1775
Créé au Teatro di Torre Argentina de Rome (Italie)
le 20 février 1816
« Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille ; un jeune amant
plus adroit le prévient, et ce jour même en fait sa femme, à la barbe et dans la
maison du tuteur. » Voici tracé par Beaumarchais, le canevas du Barbier de Séville
ou La Précaution inutile, qui à l'origine devait être un livret d'opéra-comique, mais
qui fut monté avec un succès triomphal à la Comédie Française en 1755.
Quelques années plus tard, Giovanni Paisiello puis Gioacchino Rossini
s'emparèrent avec bonheur de ce thème vieux comme le monde. L'audace et la
joie de vivre du célèbre barbier avait de quoi séduire le jeune Rossini, auquel il
inspira l'opéra-bouffe le plus célèbre qui, depuis sa création en 1816, n'a plus
guère quitté l'affiche.
Les Jeunes au cœur du Grand Théâtre
Programme pédagogique du Grand Théâtre de Genève
Dossier réalisé par Kathereen Abhervé
Juillet 2012
-2-
Table des matières
Les rôles et la distribution de la production du Grand Théâtre
4
L'œuvre, l'intrigue, la musique
5
L'argument
6
Description des personnages
8
Qui est Rossini ?
11
Qui est Beaumarchais ?
12
Liste d'écoute
13
Textes italien/français des extraits musicaux
14
-3-
Les rôles et la distribution de la production du Grand Théâtre
Il Conte d’Almaviva (Le Comte Almaviva), amoureux de Rosine
Lawrence Brownlee, ténor
Dottore Bartolo (Bartholo), tuteur de Rosine,
docteur en médecine
Alberto Rinaldi, basse
Rosina (Rosine), pupille de Bartolo
Silvia Tro Santafé, mezzo-soprano
Figaro, barbier de Bartolo
Tassis Christoyannis. baryton
Don Basilio (Bazile), maître de musique de Rosina
Roberto Scandiuzzi, basse
Berta (Berthe), femme de chambre de Bartolo
Sophie Gordeladze, soprano
Fiorello, domestique d’Almaviva
Nicolas Carré, baryton
Un officier
Aleksandar Chaveev, basse
Production du Grand Théâtre de Genève (reprise de septembre 2010)
Orchestre de la Suisse Romande
Direction : Alberto Zedda
Chœurs du Grand Théâtre
Direction : Ching-Lien Wu
Mise en scène : Damiano Michieletto
Remontée par : Ivo Guerra
Décors : Paolo Fantin
Avec le soutien de la Fondation Leenaards
Répétition générale : Vendredi 7 septembre 2012, 19h30
Durée : 2 h 35 (entracte compris)
-4-
Cette page due à Daniel Dollé est extraite du programme réalisé pour la production du Grand
Théâtre de Genève, en septembre 2010.
L’œuvre
Il Barbiere di Siviglia est sans doute l’opéra bouffe le plus célèbre de l’histoire de la musique, et reste
l’un des « tubes » du répertoire lyrique, une éternelle source de jouvence et de délices. Créée à la
Comédie-Française le 23 février 1775, la pièce de Beaumarchais (1732-1799) inspira très
rapidement de nombreux musiciens dont Giovanni Paisiello, un compositeur très populaire à
l’époque et dont l’ouvrage fut représenté à Saint-Pétersbourg en 1782. Le 15 décembre 1815,
Rossini reçoit la commande d’un opéra pour le Théâtre Argentina de Rome. Un premier livret,
jugé insuffisant, est vite abandonné. Le 29 janvier 1816, le librettiste Cesare Sterbini termine un
autre livret partant de la pièce de Beaumarchais. Rossini avait sollicité l’autorisation de Paisiello
pour utiliser le même sujet et, afin d’éviter toute accusation de plagiat, avait intitulé l’opéra
Almaviva ossia l’inutile precauzione. Le livret fut écrit en 11 jours, la partition en 13 jours. La force
comique de l’ouvrage est incontestable, mais il faut encore chercher ailleurs la grandeur de cet
ouvrage. La rencontre avec le texte de Beaumarchais donne une réalité humaine et sociale aux
personnages. Le réalisme pré-révolutionnaire est passé par là, et toute l’audace de Figaro peut se
résumer dans la réplique que lui prête Beaumarchais « Aux vertus qu’on exige d’un domestique,
Votre excellence connaît- elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ? » Une
réplique qui ne pouvait que séduire le jeune républicain de 25 ans, et qui permettait à Rossini,
de faire un clin d’œil à la censure romaine.
L’intrigue
Le docteur Bartholo tient séquestrée sa jeune pupille Rosine qu’il aimerait bien épouser afin de
conserver sa dot. Le comte Almaviva, épris de Rosine, vient donner une sérénade sous ses
fenêtres. Encouragé par un billet d’elle, il achète, grâce à ses largesses, les services de Figaro, un
de ses anciens domestiques. Parviendront-ils à déjouer la surveillance du vieux barbon secondé
et conseillé par un complice, Basile, le maître de musique, et... maître en calomnies ? Une
bague précieuse, un pistolet viendront à bout de l’apparente intégrité du notaire et de Basile.
Bartholo arrivera trop tard, pour constater le mariage des deux jeunes gens. Almaviva et Figaro
ont rendu les « précautions inutiles » et la fureur de Bartholo se calmera lorsqu’il apprendra que
le comte lui laisse la dot de sa pupille.
La musique
Lorsqu’on pense à la justesse des caractères et des situations, lorsqu’on songe à la prodigieuse
invention mélodique de l’œuvre, à son brio, il est difficile de croire au fiasco qui salua la création
de Il Barbiere di Siviglia pour marquer le début du Carnaval romain. Les causes de cet insuccès
furent nombreuses dues en partie à la popularité de Paisiello et aux incidents qui émaillèrent la
représentation. Le compositeur, qui tenait le clavecin, prétexta une indisposition pour ne pas
participer à la seconde représentation qui se déroula dans une bien meilleure ambiance. Le 27
février, au moment de la clôture de la saison du Théâtre Argentina, le public, qui avait conspué
le compositeur une semaine plus tôt, le porta en triomphe avant son départ pour Naples.
Pour composer son opéra, Rossini, qui avoue une certaine paresse, est obligé de piller ses
anciennes compositions pour réaliser de nouveaux assemblages que son génie exceptionnel
transforme en nouveauté. Cette ouverture, si célèbre et indissociable de cet opéra bouffe, a été
écrite dès 1814 pour Aureliano in Palmira, et déjà réutilisée pour Elisabetta, regina d’Inghilterra, son
premier ouvrage napolitain. Mais Rossini n’a pas limité les emprunts à l’ouverture. Le chœur
nocturne figure déjà dans Sigismondo; la cavatine du comte est tirée d’un air de Ciro in Babilonia;
l’orage était déjà esquissé dans L’occasione fa il ladrone, et Figaro utilise une « cabalette » de La
cambiale di matrimonio. Quant au fameux air de la calomnie, il est tiré de Sigismondo créé à Milan en
1815 et on le retrouvera dans l’air de la jalousie de Iago dans Otello ossia Il moro di Venezia représenté
à Naples en 1816.
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L’argument
Acte I
Ouverture
Une place à Séville, la nuit.
Devant la maison de Bartholo agrémentée d'un balcon dont la fenêtre est protégée par
une grille. Fiorello, le domestique du Comte Almaviva – une lanterne à la main – mène
quelques musiciens sur la scène. Le Comte suit enveloppé dans un grand manteau.
1er Tableau
Le Comte Almaviva fait donner une aubade à Rosine, pupille d’un austère vieillard, le
docteur Bartholo, qui a décidé de l’épouser. Malgré la sérénade du Comte ( Piste 1. Il
Conte d'Almaviva – Sorgi, mia dolce speme), la fenêtre de la belle reste close. Le Comte
renvoie les musiciens un peu trop bruyants et reste pour attendre l’apparition espérée.
Figaro, le barbier-chirurgien de Bartholo, arrive en chantant les joies de sa condition
( Piste 2. Figaro –Tutti mi chiedono). Almaviva le met au courant de ses amours et lui
demande son aide pour approcher Rosine. Cette dernière vient de laisser tomber un
billet dont le Comte se saisit prestement tandis que le méfiant Bartholo, qui a été
prévenu de la présence d’Almaviva, tente en vain de l’attraper. Rosine y invite le Comte
à poursuivre sa cour. Sur les conseils de Figaro, Almaviva répond aussitôt par une
sérénade où il prétend se nommer Lindor, pauvre, mais follement amoureux. Contre la
promesse d’une bonne récompense, Figaro suggère au Comte de se présenter au logis
du Docteur, déguisé en militaire du régiment royal qui arrive à Séville, pour
réquisitionner une chambre.
2ème Tableau
Rosine, seule, chante son amour pour Lindor et sa détermination d’échapper à son
tuteur ( Piste 3. Rosina –Io sono docile). Bazile, le maître de musique de Rosine, arrive
pour prévenir Bartholo que le Comte Almaviva, amoureux de sa pupille est à Séville.
Comment lutter contre lui ? Contre un tel risque, une seule parade : la calomnie (
Piste 4. Basilio –Piano, piano, terra terra). Bazile et Bartholo s’en vont préparer le
contrat de mariage par lequel le barbon prétend faire sienne la jeune fille. Figaro en
profite pour prévenir Rosine que son tuteur veut l’épouser le lendemain. Il ajoute que
Lindor, son prétendu cousin, est follement amoureux d’elle. Rosine remet à Figaro un
billet doux déjà préparé pour Lindor. Figaro est à peine parti que Bartholo fait
irruption, soupçonneux comme toujours. Mais Rosine a réponse à tout. Pourtant
Bartholo n’est pas dupe et proclame qu’il n’est pas homme à se laisser berner
facilement ( Piste 5. Bartolo –Signorina, un'altra volta). C'est alors qu'Almaviva,
déguisé en soldat, se présente et feignant l’ivresse, brandit sous le nez de Bartholo son
billet de logement. Ce dernier proteste en lui présentant le certificat l’exemptant de
toute réquisition. Almaviva insiste. Le dialogue s’échauffe. Ce tapage attire la garde. Le
Comte en profite pour glisser un billet à Rosine. Discrètement Almaviva révèle son
identité à l’officier qui se retire aussitôt avec ses hommes, laissant la maison dans la
plus extrême confusion ( Piste 6. Tous –Mi par d'essere con la testa). Bartholo n’y
comprend plus rien.
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Acte II
Tandis que Bartholo s’inquiète de l’étrange soldat qu’on lui a envoyé tout à l’heure,
Almaviva, toujours sur les conseils de Figaro, se présente une seconde fois, déguisé en
Don Alonso, en se faisant passer pour un élève de Bazile, le maître de musique de
Rosine, soi-disant souffrant. Pour gagner la confiance du méfiant docteur, il lui
montre le billet doux que lui a fait parvenir Rosine. Il dit qu’il l’a dérobé au Comte et
suggère de l’utiliser pour le calomnier. Ce trait, digne de Bazile, dissipe les soupçons du
barbon. Le vieillard qui tient à assister à la leçon de chant, finit par s’endormir, et les
amoureux en profitent pour se livrer à des apartés passionnées. Figaro arrive pour raser
le docteur et détourner son attention de Rosine et du Comte. Il parvient par ailleurs à
subtiliser la clef de la porte du balcon. Tout à coup, survient Bazile en pleine forme, à la
grande surprise de Bartholo. Une bourse adroitement glissée le persuadera qu’il est en
effet bien malade et doit regagner son lit. Tout en se faisant raser par Figaro, Bartholo
finit par surprendre les propos non équivoques des amoureux, et comprend quelle leçon
on est en train de donner à Rosine. Il entre dans une rage folle et chasse tout le monde.
Il faut précipiter le mariage. Il fait quérir Bazile. Berthe, la servante de Bartholo, se
réjouit en secret, car elle comprend qu’elle a toutes les chances de garder le docteur
pour elle seule. Lorsque Bazile arrive, Bartholo l'envoie quérir le notaire pour hâter son
mariage. Le vieux barbon en profite pour discréditer le Comte aux yeux de Rosine en lui
présentant la lettre remise par Don Alonso. Désespérée, Rosine consent alors à
l'épouser. Un orage éclate ( Piste 7. L'orchestre –L'orage). Grâce à la clef dérobée par
Figaro, le Comte et le barbier se sont introduits dans la maison. Rosine repousse tout
d’abord le Comte qui n’a aucun mal à se justifier et à se disculper. Il révèle enfin sa
véritable identité. Rosine et Almaviva se réconcilient et projettent de fuir. Mais
l’échelle a disparu, et Bazile arrive avec le notaire pour signer le contrat. Sans peine, le
Comte parvient à les persuader de modifier le contrat en sa faveur. Quand Bartholo
arrive avec la garde pour arrêter le Comte, il ne lui reste plus qu’à s’incliner et à
déplorer la « précaution inutile » qui lui a fait retirer l’échelle du balcon. Les jeunes
gens sont déjà mariés.
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Description des personnages
Figaro
Figaro, barbier de son état, donne son titre à la pièce de
Beaumarchais et à l’opéra de Rossini. Il est l’héritier
d’une longue tradition de serviteurs fourbes, habiles et
intrigants mais au demeurant sympathiques, qui
mettent leur talent au service des amours de leur maître,
contre rétribution.
Toutefois Figaro se distingue de ses prédécesseurs par sa
gaieté et sa joie d’être un homme libre, car Figaro n’est
plus un valet, quoique toujours très âpre au gain. Il a
dorénavant pignon sur rue (Ma boutique, belle et somptueuse
comme il convient). Il est par ailleurs le barbier, le
chirurgien, l’apothicaire du docteur Bartholo. Il va
utiliser sa situation privilégiée auprès du méfiant tuteur
pour devenir une sorte d’agent double, en servant les
intérêts du Comte pour lequel il semble éprouver une
certaine sympathie, d'autant que celui-ci à la bourse
généreuse. Il devient en quelque sorte son complice, ce
qui le place sur un pied d’égalité avec son ancien maître.
La tessiture de Figaro (hauteur de la voix avec laquelle le chanteur évolue avec le plus d'aisance)
Figaro est un baryton dont la voix grave et chaleureuse exprime la jovialité et la joie de
vivre ( Piste 2. Figaro –Tutti mi chiedono). Tous ses airs sont pleins de gaité et de
légèreté et reflètent la simplicité du personnage. Cet air, tout en croches, d'une
extrême difficulté, est l'un des plus célèbres du répertoire des barytons.
C'est le baryton grec Tassis Christoyannis qui chantera le rôle de Figaro sur la scène du
Grand Théâtre.
Il Conte d'Almaviva (Le Comte Almaviva)
Le Comte Almaviva, grand d’Espagne, jeune homme
libertin repenti en quête d’un amour sincère (serait-il le
frère de Don Giovanni ?) doit tout au long de l’opéra
dissimuler ses origines et son rang sous une apparence
modeste. Il désire être aimé pour lui-même et non pour sa
fortune. Il sera tout d’abord Lindor, puis un soldat
éméché, un étudiant et le cousin de Figaro, enfin Don
Alonso, un jeune maître de musique.
Le caractère d’Almaviva est complexe. Tout en appréciant
l’esprit de Figaro, il a les réflexes du noble prêt à user de
son pouvoir et à utiliser les arguments convaincants :
l’argent auprès de Figaro, son titre auprès de la garde puis
le pistolet auprès de Bazile. Digne représentant de
l’époque des Lumières, cet aristocrate se travestit tout au
long de l’opéra, afin de ne pas être distingué auprès de la
femme qu’il aime, par sa naissance mais par son mérite.
On peut tout de même se demander si le Comte aurait été aussi follement amoureux de
Rosine si elle avait été libre ?
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La tessiture du Comte Almaviva
Le Comte est un ténor, une tessiture qui correspond au registre le plus élevé des voix
d’hommes. Au XIXe siècle, cette tessiture est réservée principalement aux jeunes
premiers et aux amoureux ( Piste 1. Il Conte d'Almaviva – Sorgi, mia dolce speme).
C'est le ténor étasunien Lawrence Brownlee qui chantera le rôle du Comte Almaviva sur
la scène du Grand Théâtre.
Dottore Bartolo (Docteur Bartholo)
Le Docteur Bartholo a élevé Rosine qui était orpheline et
envisage de l’épouser, malgré son âge avancé et le refus de la
jeune fille.
Bartholo est un personnage inspiré du Pantalone de la
commedia dell’arte. Ce barbon de la comédie italienne, réunit
le personnage du docteur en médecine et du pédant ridicule.
Mais ce vieil homme égoïste, cupide, soupçonneux et jaloux,
amoureux d'une jeunesse, se démarque de ses ancêtres, par sa
ruse et son intelligence. Il ne sera pas si facile à berner et les
autres protagonistes auront bien du mal à arriver à leurs fins.
Paradoxalement, Bartholo sera l'artisan du dénouement de
l'opéra - très fâcheux pour lui - et de son malheur puisqu'il
verra sa pupille lui échapper définitivement en se mariant à un autre. Si seulement il
n'avait pas eu la mauvaise bonne idée de retirer l'échelle, Rosine lui aurait appartenu.
La tessiture de Bartholo
Le rôle de Bartholo est tenu par une basse, qualifiée de bouffe. La voix de basse est la
voix d'homme la plus grave. Il existe plusieurs catégories de basses qui varient selon le
caractère des personnages interprétés. La voix de basse bouffe nécessaire pour camper
Bartholo, doit être souple, preste, pleine de vaillance et capable d'en découdre avec le
texte et le rythme. Ce type de voix est en parfaite adéquation avec les rôles comiques qui
demandent de la part de l'interprète de réelles qualités scéniques ( Piste 5. Bartolo –
Signorina, un'altra volta).
C'est la basse bouffe italienne Alberto Rinaldi qui chantera le rôle de Bartholo sur la
scène du Grand Théâtre.
Rosina (Rosine)
La jeune fille est orpheline et a été élevée par Bartolo qui la
cloître car il s'est mis en tête de l'épouser. Mais elle ne
l'entend pas de cette oreille. Quoique jeune, belle, vive,
charmante et possédant toutes les qualités d'une jeune fille de
bonne famille , elle « n'a pas sa langue dans sa poche ».
Elle ment sans vergogne à son tuteur et le trompe sans
remords. Le type même de l'ingénue qui sous couvert
d'innocence, cache à peine sa rouerie. En fait Rosine semble
plus amoureuse de liberté, que de Lindor-Almaviva. Il
représente pour elle, non pas l'image du prince charmant
mais l'instrument de la liberté à laquelle elle aspire tant :
« Soyez sûr que l'infortunée Rosine pour rompre ses chaînes,
est prête à tout faire. »
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La tessiture de Rosine
Au XIXe siècle, les rôles de jeune fille, d'ingénue étaient en principe dévolus aux
sopranos légers, les femmes de caractère et d'âge mûr étant plutôt campées par des
mezzo-sopranos. Rossini a cependant composé le rôle de Rosine pour une mezzosoprano qui doit posséder une voix claire et agile, capable de vocalises assez aiguës tout
en maîtrisant la partie plus grave du registre des voix de femmes ( Piste 3. Rosina –Io
sono docile). Cet extrait musical est par ailleurs tenu par la mezzo-soprano espagnole
Teresa Berganza. Par ce choix, le compositeur illustre le caractère bien trempé de
Rosine et sa volonté sans faille, étonnante pour une jeune fille ayant toujours vécue
cloîtrée.
Toutefois pour la version parisienne, Rossini a dû s'adapter au goût français et
recomposer le rôle pour une soprano colorature, dont la tessiture élevée correspondait
mieux au profil d'une jeune fille.
L'extrait musical proposé est considérée comme l'un des chefs-d'œuvre du bel canto.
Certaines solistes rajoutent même parfois leurs propres ornementations.
Aujourd'hui ce rôle peut être chanté aussi bien par des mezzo-sopranos que par des
sopranos, comme ce fut le cas au Grand Théâtre de Genève, qui proposa en alternance,
les deux interprétations lors des représentations de cet ouvrage en septembre 2010.
C'est la mezzo soprano espagnole Silvia Tro Sanafé qui chantera le rôle de Rosine sur la
scène du Grand Théâtre.
Basilio (Bazile)
Bazile, maître de musique de Rosine, est chargé par Bartholo
de garder en respect le Comte Almaviva qui « tourne autour »
de sa pupille pourtant bien cachée.
C'est un homme assez antipathique et veule, adepte de la
calomnie qu'il pratique pour perdre les honnêtes gens. C'est
avant tout un hypocrite dans la lignée des Tartuffe qui ne
recule devant aucune vilénie ni corruption. C'est un
personnage cupide et fourbe.
La tessiture de Bazile
Le rôle de Bazile est chanté par une basse, la voix la plus
grave des voix d'hommes, dans ce cas parfaitement adaptée à
la noirceur de son âme ( Piste 4. Basilio –Piano, piano, terra
terra).
C'est la basse italienne Roberto Scandiuzzi qui interprètera le rôle de Bazile sur la scène
du Grand Théâtre.
L'orchestre
À plusieurs reprises, l'orchestre apparaît comme un personnage à part entière,
dialoguant avec les protagonistes, illustrant leurs émotions ou dessinant des
atmosphères, comme l'orage qui éclate au deuxième acte. Rossini affectionne les
orages et il n'est pas rare d'en trouver dans ses opéras.
Ainsi à la scène 8 de l'acte II, l'orchestre se fait orage : les éclairs sont lancés par les bois
sur le fond menaçant des cordes et des bassons ( Piste 7. Partie orchestrale –L'orage).
À la fin de ce passage orchestral, l'orage s'est apaisé pour laisser Figaro et le Comte
s'introduire dans la maison de Batholo sur la pointe des pieds. L'orchestre illustre cette
marche silencieuse.
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Qui est Rossini ?
Fiche d'identité
Nom : Gioacchino Rossini
Date de naissance : 29 février 1792
Lieu de naissance : Pesaro, Italie
Date du décès : 13 novembre 1868
Lieu du décès : Paris, France
Profession : Compositeur d'opéra
Ses principales œuvres :
Il Turco in Italia (1814)
Il Barbiere di Siviglia (1816)
La Cenerentola, ossia la bontà in trionfo (1817)
La gazza ladra (1817)
La donna del lago (1819)
Semiramis (1823)
Il viaggio a Reims (1825)
Le Comte Ory (1828)
Guillaume Tell (1829)
Gioacchino Rossini a eu une carrière fulgurante à l'époque romantique.
Commençant à composer des opéras dès l'âge de 18 ans, il devint très
rapidement célèbre. À l'âge de 37 ans, il prit sa retraite de compositeur pour se
consacrer à sa seconde passion : la cuisine.
Rossini symbolise l'âge d'or du bel canto (le beau chant), ce style qui donne la
préférence à la mélodie permettant de mettre en valeur les qualités vocales des
chanteurs. Il en sera l'un des derniers représentants. Avec lui l'opéra italien
retrouve une place importante face au grand opéra français et à l'opéra comique.
Rossini est né au bord de l'Adratique dans la région des Marches. Issu d'une famille de
musiciens – son père était trompette de ville et sa mère chanteuse -, Rossini entre à l'âge de
12 ans, à l'Accademia filarmonica de Bologne où il fut chantre. À quatorze ans, il s'inscrit au
Liceo musicale de Bologne où il étudie avec passion les œuvres de Haydn et Mozart et
compose son premier opéra, Demetrio e Polibio, et une œuvre intitulée Pianto d'harmonia per la
morte d'Orfeo.
Ses premiers succès scéniques datent de 1810. Il a à peine 20 ans. Entre 1810 et 1829, il
compose la quasi totalité de ses opéras, pratiquement tous des chefs-d'œuvre. Tancredi et
L'Italienne à Alger lui permettent de connaître à seulement 21 ans, une gloire nationale. Ses
opéras, d'abord de style buffa (comique), puis de style seria (sérieux), se succèdent à un
rythme effréné, ce qui amène parfois le compositeur à utiliser la technique du pasticcio
consistant à réutiliser des airs déjà composés. Comme ce fut le cas pour Il Barbiere di Siviglia
(voir page 5, La musique). En 1820, ayant quitté l'Italie, il devient directeur du Théâtreitalien à Paris, puis Intendant général de la musique du roi Charles X. La Révolution de
Juillet abrège cette carrière. À 37 ans, Rossini abandonne alors définitivement le théâtre
pour se consacrer à la cuisine (on lui doit, entre autres, la recette du fameux tournedos). Il
entre alors dans une longue retraite durant laquelle il continuera à composer des mélodies,
de la musique instrumentale et de la musique sacrée.
Il retourne en Italie durant une vingtaine d'années. Il y compose le Stabat Mater en 1841,
considéré comme un chef-d'œuvre de musique sacrée.
En 1855, il réintègre définitivement la capitale française et y tiendra un salon exceptionnel
où se côtoieront les grandes personnalités musicales de l'époque, comme Franz Liszt,
Richard Wagner et Clara Schumann. Quelques années avant de mourir à Passy, près de
Paris, en 1868, il composa une dernière œuvre religieuse, La Petite messe solennelle (1864).
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Qui est Beaumarchais ?
Fiche d'identité
Nom : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
Date de naissance : 24 janvier 1732
Lieu de naissance : Paris, France
Date du décès : 18 mai 1799
Lieu du décès : Paris, France
Profession : écrivain – musicien – homme d'affaires
Ses œuvres littéraires : Eugénie, drame (1767)
Les Deux Amis ou le Négociant de Lyon, drame (1770)
Trilogie de Figaro ou Le Roman de la famille Almaviva :
Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile, comédie (1775)
La Folle journée, ou le Mariage de Figaro, comédie (1784)
L'autre Tartuffe ou la Mère coupable, drame (1792)
Tarare, mélodrame, livret de Beaumarchais. musique de Salieri (1787)
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, né homme du peuple, puis anobli, a
connu de nombreuses aventures de tous ordres qui lui ont fait frôler à plusieurs
reprises l'échafaud et les galères. Homme d'action, passionné, intelligent,
habile, ambitieux et généreux, il fut horloger, maître de musique,
compositeur, spéculateur, procédurier, plusieurs fois veuf, brillant homme
d'affaires, vendeur d'armes, espion, secrétaire du roi et écrivain célèbre. Il
voyagea en Europe pour le compte des rois Louis XV et Louis XVI, puis s'engagea
pour la Révolution française, mais dut s'enfuir en Allemagne pour éviter la
guillotine. Après la Terreur, il revint en France pour refaire fortune et mourut
dans son lit d'une crise d'apoplexie.
Esprit éclairé, homme de son temps, Beaumarchais traversa la seconde moitié
du XVIIIe siècle comme une comète. Il est considéré comme l'une des figures
emblématiques du siècle des Lumières.
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais nait en 1732 à Paris, d'un père maître-horloger de
renom avec lequel il commence à travailler. Mais cette vie ne convient pas au bouillonnant
jeune homme qui devient à 27 ans professeur de harpe de Mesdames, filles du roi Louis XV.
Son ambition le conduit ensuite à acheter une charge à la Cour qui lui confère la noblesse et
lui ouvre les portes du monde de la finance et des affaires. Doué pour les spéculations, il fait
rapidement fortune. Puis il achète une charge de secrétaire du roi, se marie, devient veuf,
hérite et se fait appeler Caron de Beaumarchais, du nom d'une terre de son épouse défunte.
Il se remariera deux fois. Commence alors une longue série de procès qui lui font perdre une
grande partie de sa fortune et sa notoriété. Mais fort dans l'art de rebondir, il devient agent
secret pour le gouvernement qui le charge de détruire partout en Europe, les pamphlets
écrits contre la famille royale. Puis en 1778, il s'engage pour l'indépendance des États-Unis
en envoyant par mer des armes aux insurgeants. Plusieurs de ses navires seront coulés par
les Anglais. Il se rallie ensuite à la Révolution française en fournissant des armes aux
troupes de la république, mais doit s'enfuir à l'étranger pour éviter la guillotine. En 1796, il
revient en France pour y mourir quelques années plus tard, tranquillement dans son lit.
Tout en menant ses très nombreuses activités politiques et commerciales, il reprend la
plume, malgré l'insuccès de ces deux précédentes pièces, pour livrer son premier chefd'œuvre littéraire. Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile est créé avec succès en 1775 à Paris,
suivi en 1778 par Le Mariage de Figaro qui ne sera représenté qu'en 1784. Le roi estime la pièce
dangereuse et il a bien raison car les propos de Figaro préfigurent les idées révolutionnaires
qui vont amener à la chute de la monarchie et à la disparition des trois ordres sociaux.
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Liste d'écoute musicale Il Barbieri di Siviglia
Cette liste peut être écoutée en ligne sur : http://www.geneveopera.com/opera_373
Identifiant : Labom
Mot de passe : opera
1.Il Conte d'Almaviva
Sorgi, mia dolce speme
2. Figaro
Tutti mi chiedono
3. Rosina
Io sono docile
4. Basilio
Piano, piano, terra terra
5. Bartolo
Signorina, un'altra volta
6. Tous (Bartolo, Basilio, Berta, Il Conte, Figaro, Rosina et le chœur)
Mi par d'essere con la testa
7. L'orchestre
L'orage
Ces choix musicaux sont extraits de l'enregistrement Deutsche Grammophon de Il Barbiere di Siviglia,
réalisé en 1972 sous la direction de Claudio Abbado avec le London Symphony Orchestra, The Ambrosian
Opera Chorus et les solistes : Luigi Alva (Il conte d'Almaviva), Enzo Dara (Bartolo), Teresa Bergenza
(Rosina), Hermann Prey (Figaro), Paolo Montarsolo (Basilio), Renato Casari (Fiorello), Stefania Malagú
(Berta), Luigi Roni (Un officier).
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Textes des extraits musicaux (de la page 14 à la page 18)
Il Barbieri di Siviglia
Piste 1
Piste 1
CONTE
Sorgi, mia dolce speme,
vieni, bell'idol mio,
rendi men crudo, oh Dio,
Lo stral, lo stral che mi ferì,
Lo stral che mi ferì.
LE COMTE
Parais, mon doux espoir,
Ah, viens, ma belle idole,
Rends moins cruel, ô Dieu,
Le trait, le trait qui m'a blessé,
Le trait qui m'a blessé.
Tacete ! Già veggo
quel caro sembiante:;
quest'anima amante
ottenne pietà.
Oh istante d'amore !
Felice momento !
Silence ! Je vois déjà
Ce cher visage :
Mon âme aimante
Obtient miséricorde.
Ô moment d'amour !
Instant de bonheur !
Oh dolce contento
che egual non ha !
Ô doux plaisir
Sans égal, oh non.
Piste 2
Piste 2
FIGARO
Tutti mi chiedono,
tutti mi vogliono,
donne, ragazzi,
vecchi, fanciulle,
FIGARO
Tous me demandent,
Tous me réclament,
Femmes, garçons,
Vieillards, pucelles,
Qua la parrucca...
Presto la barba...
Qua le sanguigna...
Presto il biglietto...
Là, la perruque...
Vite la barbe...
Là, la saignée...
Vite un billet...
Tutti mi chiedono,
tutti mi vogliono,
Tous me demandent,
Tous me réclament,
Qua la parrucca...
Presto la barba...
Presto il biglietto...
ehi Figaro... Figaro...
Figaro, etc.
Là, la perruque...
Vite la barbe...
Vite un billet...
Eh, Figaro, Figaro,
Figaro, etc.
Ahimè, ahimè ! che furia !
Ahimè, che follia !
Uno alla volta,
per carità !
Holà, holà ! Quelle furie !
Holà ! Quelle folie !
Chacun son tour,
Je vous en prie,
Figaro... Son qua,
Ehi...Figaro... Son qua.
Figaro qua, Figaro là,
Figaro !... Voici,
Eh, Figaro !... Voilà.
Figaro ci, Figaro là,
Figaro su, Figaro giù
Figaro sus, Figaro sous,
Pronto prontissimo
son come il fulmine,
sono il factotum
della città, etc.
Fin prêt, toujours paré,
Je suis comme l'éclair,
Je suis le factotum
de la cité, etc.
Ah, bravo Figaro !
Brav, bravissimo,
Ah, bravo, Figaro,
Bravo, bravissimo,
a te fortuna, etc.
non mancherà.
Jamais Fortune, etc.
Ne t'oubliera.
Piste 3
Piste 3
ROSINA
Io sono docile, - son rispettosa,
sono ubbidiente, dolce, amorosa,
mi lascio reggere, mi lascio reggere,
mi fo guidar, mi fo guidar.
ROSINE
Je suis docile, respectueuse,
Obéissante, douce, amoureuse,
On me gouverne, on me gouverne,
Je laisse faire, me laisse faire.
Ma se mi toccano dov'è il mio debole,
sarò una vipera, sarò,
e cento trappole prima di cedere
farò giocar, farò giocar.
Mais si l'on s'en prend à mon cœur,
Je me ferai vipère, ah, oui,
Par mille stratagèmes, avant de plier,
Je me défendrai, me défendrai.
Piste 4
Piste 4
BASILIO
Piano piano, terra terra,
sottovoce, sibilando,
va scorrendo, va scorrendo,
va ronzando, va ronzando ;
nell'orecchi della gente
s'introduce, s'introduce destramente,
e le teste ed i cervelli
fa stordire, fa stordire,
fa stordire e fa gonfiar.
Dalla bocca fuori uscendo
Lo schiamazzo va crescendo ;
prende forza a poco a poco,
vola già di loco in loco ;
sembra il tuono, la tempesta
che nel sen della foresta
va fischiando, brontolando
e ti fa d'orror gelar.
Alla fin trabocca e scoppia,
si propaga, si raddoppia
e produce un'esplosione
come un colpo di cannone,
BAZILE
Piano, piano, rasant la terre,
À voix basse, elle va sifflant,
Puis se répand, se répand,
Se répand en bourdonnant ;
dans l'oreille du public,
Elle se glisse, elle se glisse adroitement,
Elle étourdit la tête,
Elle étourdit, elle étourdit
Et fait gonfler la tête.
S'échappant de la bouche,
Le vacarme va croissant
Et grandit de jour en jour,
Le voilà courant partout ;
On dirait une tempête
Au fond des forêts,
Qui roule et gronde et clame,
Et vous fait d'horreur trembler.
Elle crève enfin, elle déborde,
Se propage et redouble,
Et produit une explosion
Comme un vrai coup de canon,
un tremuoto, un temporale,
Un séisme, un ouragan,
un tumulto generale,
che fa l'aria rimbombar.
Un tumulte général
Qui retentit dans l'air,
E il meschino calunniato,
avvilito, calpestato,
sotto il pubblico flagello
per gran sorte va a crepar.
Et le pauvre calomnié,
Avili, foulé aux pieds,
Sous la réprobation publique,
N'a plus guère qu'à crever.
E il meschino calunniato,
avvilito, calpestato,
sotto il pubblico flagello
per gran sorte va a crepar.
Et le pauvre calomnié,
Avili, foulé aux pieds,
Sous la réprobation publique,
N'a plus guère qu'à crever.
Sotto il publico flagello
per gran sorte va a crepar,
Sous la réprobation publique,
N'a plus guère qu'à crever,
si, va a crepar, etc.
Oui, à crever, etc.
Piste 5
Piste 5
BARTOLO
Signorina, un'altra volta
quando Bartolo andrà fuori,
la consegna ai servitori
a suo modo dar saprà.
Signorina, un'altra volta,
BARTHOLO
Mademoiselle, une autre fois,
Quand Bartholo sortira,
Il saura quelle consigne
Donner aux domestiques.
Mademoiselle, une autre fois,
Eh, non servono le smorfie,
faccia pur la gatta morta,
faccia pure, faccia pure,
faccia pur la gatta morta.
Cospetton ! per quella porta,
nemmen l'aria, nemmen l'aria
nemmen l'aria entrar potrà.
Inutile de minauder !
Faites donc votre endormie,
Faites, faites !
Faites donc votre endormie !
Ah, morbleu ! Par cette porte,
Même l'air, même l'air,
Même l'air n'entrera plus.
E Rosina innocentina,
sconsolata, disperata,
Faccia pur la gatta morta...
Cospetton ! per quella porta,
nemmen l'aria entrar potrà.
E Rosina innocentina,
Et Rosine, l'innocente,
Désolée, désespérée...
Faites donc votre endormie !...
Ah, morbleu, par cette porte,
Même l'air n'entrera plus.
Et Rosine, l'innocente,
sconsolata, disperata,
Désolée, désespérée,
in sua camera serrata,
Sera recluse dans sa chambre,
in sua camera serrata
fin ch'io voglio star dovrà.
Sì, sì, sì, sì,sì, sì, sì, sì, sì,
Sera recluse dans sa chambre
Aussi longtemps que je voudrai.
Oui, oui, oui, etc.
in sua camerata serrata
fin ch'io voglio star devrà,
sì, sì, sì, etc.
Sera recluse dans sa chambre
Aussi longtemps que je voudrai.
Oui, oui, oui, etc.
Signorina, un'altra volta,
Mademoiselle, une autre fois,
Signorina, un'altra volta,
Mademoiselle, une autre fois,
Eh, non servono le smorfie,
Inutile de minauder,
Cospetton ! per quella porta,
nemmen l'aria entrar potrà.
E Rosina innocentina,
Ah, morbleu, par cette porte,
Même l'air n'entrera plus.
Et Rosine, l'innocente,
fin ch'io voglio star dovrà.
Un Dottor della mia sorte
non si lascia infinocchiar,
no, no,
Aussi longtemps que je voudrai.
Un docteur de mon espèce
Ne se laisse pas embobiner
Non, non,
E Rosina innocentina,
sconsolata, disparata,
un sua camerata serrata
fin ch'io voglio star devrà, etc.
Si, star dovra, etc.
Parte.
Et Rosine, l'innocente,
Désolée, désespérée,
Sera recluse dans sa chambre
Aussi longtemps que je voudrai, etc.
Oui, que je voudrai, etc.
Il sort.
Piste 6.
TUTTI (Bartolo, Basilio, Il Conte, Figaro,
Rosina, Berta e Coro
Piste 6
TOUS (Bartholo, Bazile, Le Comte, Figaro,
Rosine, Berthe et le chœur
TUTTI
Mi par d'esser con la testa
in un'orrida fucina,
TOUS
Il me semble avoir la tête
Dans une effroyable forge,
dove cresce e mai non resta
Où croît et jamais ne cesse
dell'uncudini sonore
l'importuno strepitar.
Des enclumes infernales
Le tapage intolérable.
BERTA, ROSINA, CONTE E FIGARO
Alternando questo e quello
pesantissimo martello
..... etc.
BERTHE, ROSINE, LE COMTE et FIGARO
Les pesants marteaux
S'abattant l'un après l'autre,
... etc.
BARTOLO
Alternando questo e quello,
BARTHOLO
S'abattant l'un après l'autre,
mi par d'esser con la testa
in un'orrida fucina
dove cresce e mai non resta
dell'incudini sonore
l'importuno strepitar,
Il me semble avoir la tête
Dans une effroyable forge
Où croît et jamais ne cesse
Des enclumes infernales
Le tapage intolérable,
BASILIO ET CORO
Alternando questo e quello,
.... etc.
BAZILE et LE CHŒUR
S'abattant l'un après l'autre
... etc.
TUTI
fa con barbara armonia,
TOUS
Dans une harmonie barbare,
muri e volte, muri e volte,
muri e volte rimbombar, sì,
Voûtes et murs, voûtes et murs,
Voûtes et murs, font retentir, oui,
alternando questo e quello
S'abattant l'un après l'autre,
CORO
alternando questo e quello
LE CHŒUR
S'abattant l'un après l'autre
TUTI E CORO
E il cervello, poverello,
già stordito, sbalordito,
non ragiona, si confonde,
si riduce ad impazzar,
... etc.
TOUS et LE CHŒUR
Et ma tête, la pauvrette,
Étourdie, abasourdie,
perd le nord et la raison,
Et sombre dans la folie,
... etc.
BERTA, ROSINA, CONTE E FIGARO
Alternando, questo e quello
pesantissimo martello
... etc.
BERTHE, ROSINE, LE COMTE et FIGARO
Les pesants marteaux
S'abattant l'un après l'autre
... etc.
BARTOLO
Alternando questo e quello,
BARTHOLO
S'abattant l'un après l'autre,
Mi par d'esser con la testa
in un'orrida fucina
dove cresce e mai non resta
dell'incudini sonore
l'importuno strepitar,
Il me semble avoir la tête
Dans une effroyable forge
Où croît et jamais ne cesse
Des enclumes infernales
Le tapage intolérable,
BASILIO E CORO
Alternando questo e quello
... etc.
BAZILE et LE CHOEUR
S'abattant l'un après l'autre
... etc.
TUTTI
fa con barbara armonia,
TOUS
Dans une harmonie barbare,
muri e volte, muri e volte,
muri e volte rimbombar, si,
alternando questo e quello
Voûtes et murs, voûtes et murs,
Voûtes et murs, font retentir, oui.
S'abattant l'un après l'autre
CORO
Alternando questo e quello
LE CHŒUR
S'abattant l'un après l'autre,
TUTTI E CORO
E il cervello, poverello
già stordito, sbalordito,
non ragiona, si confonde,
so riduce ad impazzar,
... etc.
Ad impazzar, etc.
TOUS et LE CHŒUR
Et ma tête, la pauvrette,
Étourdie, abasourdie,
Perd le nord et la raison,
Et sombre dans la folie,
... etc.
Dans la folie, etc.
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