Le Syndrome de Guillain Barré, décrit par Guillain, Barré et Strohl en 1916, appartient
aux polyradilonévrites inflammatoires aigues avec démyélinisation segmentaire multifocale
d’origine auto immune [1]. Elles se caractérisent par l’atteinte du système nerveux
périphérique ; les racines rachidiennes sont touchées de façon globale (cf. annexe 2). La
destruction de la myéline provoque une mauvaise transmission de l’influx nerveux, elle est
ralentie et de mauvaise qualité empêchant notamment la commande musculaire. Les déficits
moteurs peuvent aller de la parésie de quelques muscles à une paralysie totale. La maladie
peut également entrainer des déficits sensitifs, fonctionnels des membres inférieurs,
supérieurs et tronc. La démyélinisation (cf. annexe 3) peut s’étendre aux paires crâniennes
provoquant des troubles respiratoires, de déglutition et de phonation.
Le syndrome se divise en quatre phases : prodromique, d’extension des paralysies, de
plateau et de récupération qui peut s’étendre de quelques semaines à quelques mois. La
vitesse de récupération varie d’un sujet à l’autre. Dans 70% des cas, la récupération est
complète. Il n’y a pas d’amélioration au-delà de 12 à 18 mois. Elle touche une personne sur
100 000 sans distinction de sexe et d’âge.
Nous avons rencontré Monsieur P. âgé de 65 ans, atteint d’une tétraparésie suite à un
syndrome de Guillain Barré.
L’objet de ce mémoire est d’exposer la prise en charge de Monsieur P. lors de la phase
dite de récupération. Notre rééducation a duré six semaines du 12 septembre au 24 octobre
2008 durant laquelle il a été nécessaire de mettre en place un programme de kinésithérapie et
d’adopter un discours adapté dans l’attente d’une remyélinisation éventuelle.
Nos projets thérapeutiques seront axés sur :
-La lutte contre les troubles liés à l’immobilisation
-Le maintien de la contractibilité des muscles dénervés
-L’optimisation des capacités valorisables des membres supérieurs
-Le développement du maintien postural et de l’équilibre assis
-La maitrise des transferts
Une double problématique se pose à nous :
Dans un premier temps, nous nous demandons quel est la place et le rôle de la masso-
kinésithérapie dans une pathologie dont la récupération est incertaine.
Dans un second temps, nous nous demandons si l’ignorance de l’évolution de la maladie joue
un rôle dans le degré de motivation du patient.