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Research and Strateg
objectifs deviennent difficiles à atteindre. Le plan laisse la zone euro dans un piège
d'austérité pro-cyclique, avec une consolidation budgétaire généralisée et une faible
demande privée enfermées dans un cercle vicieux. En conséquence, il existe un risque réel
que la crise s'aggrave et que de plus en plus, des conséquences imprévues ou inattendues
commencent à se manifester, ce qui intensifie encore la crise ;
La marche arrière de l'Allemagne sur l'étendue et le calendrier d'exécution des plans
d'union bancaire a mis encore plus en péril une résolution de la crise de la zone euro. Sans
union bancaire sérieuse, le cercle vicieux de l'interdépendance entre des banques faibles et
des gouvernements faibles ne peut pas être brisé. Le plan Draghi a besoin d'une union
bancaire pour fonctionner à plus long terme et la BCE a fait ce qu'elle pouvait dans le
cadre de son domaine de compétence. La crise est apparemment une crise économique,
mais les obstacles pour la résoudre continuent d'être politiques ;
Nous affirmons de nouveau que pour que la zone euro reste rassemblée sous sa forme
actuelle et pour résoudre la crise : la BCE (ou un mandataire) aura besoin de s'engager à
acheter des quantités illimitées de dette souveraine des pays de la zone euro sans
restriction et à mettre en œuvre une union bancaire ; l'Allemagne aura besoin d'agir
rapidement pour stimuler considérablement son économie et de tolérer une inflation plus
élevée ; une consolidation budgétaire prudente, mais non excessive, sera nécessaire
pendant une période prolongée dans les pays en crise ; et/ou la zone euro aura besoin
d'évoluer vers une union de transfert budgétaire. Faute de mesures probantes, le scenario
pour la zone euro est toujours susceptible d'être que : L'Allemagne seule ou
conjointement avec les autres pays de l'Europe du Nord quitte la zone euro ; ou plusieurs
des pays en crise se retrouvent en défaut et/ou quittent la zone euro ;
Compte tenu de la situation actuelle : L'économie de la zone euro a toutes chances de
continuer à se contracter en raison du ralentissement de la demande mondiale, de
l'austérité budgétaire et d'une offre de crédit en déclin. Les élections italiennes et, tout
particulièrement, allemandes en 2013 ont toutes chances de diriger la nature et le
calendrier de la crise de la zone euro à court terme. À ce titre, la zone euro devrait rester
intacte au moins jusqu'à l'élection de septembre-octobre 2013 en Allemagne. Les chances
que la Grèce et le Portugal quittent la zone euro à moyen terme sont élevées et la
probabilité d'une sortie de l'Italie et/ou de l'Espagne à plus long terme est modérée et
progresse ;
Des niveaux importants d’impression des billets par la BCE finiront par avoir l'inflation
pour corollaire. Pour autant, cela est peu susceptible de constituer un risque à court ou
moyen terme. Le chemin vers la consolidation budgétaire est toujours long et la déflation
demeure la menace actuelle. Soulignons que la considérable expansion de la base
monétaire ne conduit toujours pas à une croissance significative de l'agrégat monétaire ;
Nous maintenons que l'inflation dans l'ensemble de la zone euro et au Royaume-Uni a
toutes chances de rester modérée au moins jusqu'à mi-2014, si ce n'est plus longtemps.
Malgré tout, l'inflation est susceptible de redevenir un problème à plus long terme, eu
égard à l'option irrésistible que constitue pour les gouvernements la monétisation de leur
dette ;
Un abaissement des taux de la Banque d'Angleterre plus tard dans l'année est désormais
moins probable, mais les taux devraient demeurer à leurs niveaux bas actuels au moins
pendant les six trimestres à venir. Il en va de même pour les taux de la BCE. La Banque
d'Angleterre devrait annoncer de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif au cours
des deux prochains trimestres et les chances que la BCE ait au final à mettre en œuvre un
vrai assouplissement quantitatif ou un assouplissement quantitatif en toute discrétion
demeurent réelles ;
En raison de taux artificiellement bas causés par la répression financière exercée par les
banques centrales, la durée de la plupart des placements à revenu fixe reste excessive. En
outre, la plupart des autres classes d'actifs ont des segments pour lesquels les prix actuels
ont aspiré une grande partie des primes de risque et de taux d'intérêt des flux de trésorerie
futurs. La notion que le risque global de portefeuille devrait être augmenté simplement
parce que les rendements attendus des actifs principaux sont bas est imprudente.