E c o n o m i c W o r l d
France : une reprise shamallow pour un chômage carambar.
A l’évidence, le gouvernement français est passé maître dans l’art du marketing et de la manipulation
médiatique. Ainsi, alors qu’elle avait donné sa démission au Président de la République depuis le samedi 23
janvier, Madame Taubira ne l’a annoncée officiellement que le mercredi 27, jour de la publication du nouveau
record absolu atteint par le chômage français en décembre 2015.
Si bien que cette vraie information catastrophique a été complètement éclipsée par le coup d’éclat de l’ancienne
« garde des sceaux à vélo ».
Il s’agit pourtant d’une vraie mauvaise nouvelle, puisqu’en dépit des aides habituelles et du traitement statistique
du chômage (lié notamment aux radiations…), le nombre de chômeurs de catégorie A en métropole a augmenté
de 15 800 personnes, soit un total historique de 3 590 600 chômeurs.
Mais ce n’est pas tout, puisque le nombre de chômeurs toute catégories et dans la France entière a flambé de
35 200 personnes sur le seul mois de décembre.
Sur l’ensemble de l’année 2015, la progression atteint 340 500 personnes, consacrant un nombre total de
6 510 300 chômeurs. Une vraie horreur économique, qui n’a pourtant quasiment pas été évoquée sur la scène
médiatique, monopolisée par Madame Taubira, les « contrats iraniens » et la grève des taxis.
Plus de 6,5 millions de chômeurs en France.
Sources : DARES, ACDEFI
Qu’à cela ne tienne : il ne peut y avoir de démission de ministre tous les jours. La première estimation par
l’INSEE des comptes nationaux du quatrième trimestre 2015 devait donc remettre les pendules à l’heure et
rappeler que la France est loin de la reprise tant annoncée par les différents ministres de l’économie depuis 2010.
De plus, après avoir gonflé les stocks au troisième trimestre, il paraissait évident que l’INSEE ne pouvait pas
utiliser le même subterfuge pour masquer la réalité.
Et bien non ! L’INSEE a osé utiliser le même artifice deux trimestres d’affilé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
au troisième trimestre, la variation du PIB français a été de + 0,3 %, mais de - 0,3 % hors stocks. Au quatrième
trimestre, bis repetita : la variation du PIB est annoncée à + 0,2 %, mais - 0,3 % hors stocks. C’est tout simplement
énorme !
En deux trimestres, les stocks ont ainsi contribué à hauteur de 1,1 point à la variation du PIB. Depuis 1977, un
tel phénomène n’a été observé que 3 fois : aux premier et deuxième trimestres 1982, sur la même période en
1994 et au premier trimestre 2011.