L’unité de lieu : Toute la pièce devait se dérouler dans le même
lieu. Cela évitait de changer les décors ; ce qui était difficile à
l’époque bien sûr mais surtout très dangereux vu l’éclairage par
bougies.
L’unité de temps : « La représentation dure deux heures, et
ressemblerait parfaitement, si l’action qu’elle représente n’en
demandait pas davantage pour sa réalité » Corneille.
En effet comment faire croire qu’en deux heures de temps se
passent plusieurs jours, voire semaines ? C’est donc dans un
effort de « faire vrai » que cette règle voit le jour.
L’unité d’action : « L’unité d’action consiste, dans la comédie, en
l’unité d’intrigue ou d’obstacle aux desseins des principaux
acteurs, et en l’unité de péril dans la tragédie, soit que son
héros y succombe, soit qu’il en sorte. » Corneille.
Une seule intrigue principale pour que le spectateur ne se perde
pas dans trop d’actions vu que le théâtre est un art visuel qui ne
permet pas de retour en arrière pour mieux comprendre.
Ces trois unités correspondent bien au goût de l’époque : Clarté et rigueur.
La règle de bienséance
: Il s’agit de ne pas MONTRER la violence, les
meurtres, la mort pour ne pas choquer les spectatrices…Mais on peut RACONTER à
un confident ou à une servante la mort d’un personnage.
La règle de vraisemblance
: « Faire vrai » car le « théâtre est art
d’imitation » mais ne peut donner tout le vrai…Donc seulement la vraisemblance :
c’est-à-dire qu’est exclu la tonalité fantastique sur scène…même si tout n’est pas
vrai on fait en sorte que cela y ressemble. On ne MONTRE pas ce qui est impossible
mais on peut le RACONTER : ainsi le confident et ami de Thésée raconte-t-il la
mort de son fils emporté par un monstre sorti des flots…On ne le voit pas…
La règle de la séparation des genres
:
« On tremble chez Corneille = la tragi-comédie
On pleure chez Racine = La tragédie
On rit chez Molière = la comédie. » Le dramaturge ne peut pas mêler comique et
tragique ! Ici, nous retrouvons cette séparation des genres dans l’Antiquité mais
disparu au 16ème siècle en Angleterre avec les pièces baroques de Shakespeare.
Toutes ces règles n’ont pas toujours été suivies par…Molière notamment :
Dans sa pièce Dom Juan, 1665, Molière ne suit en aucun cas aucune de ces trois
règles et sa pièce introduit le baroque dans la dramaturgie : mélange des genres,
éclatement des règles, et une course effrénée vers la mort malgré les « bons
mots » de Sganarelle.