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Prière de Jésus avant sa Passion
Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole,
croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient
un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la
gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi
en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. (Jean 17)
Pour aborder cette question, je vous propose d’explorer 4 volets : Assumer à quel
point c’est difficile, d’aucuns diraient impossible, angélique, de vivre l’unité de
l’humanité, de la ressentir : « L’enfer, c’est les autres ». Et pourtant, cet autre
m’est donné, ce que nous révèle entre autres la Création. Nous verrons ensuite
comment la relation à l’autre nous amène à notre relation à l’humanité entière ;
et quelles conséquences cela a dans nos vies ? Enfin, nous verrons en quoi cette
affirmation est une ressource pour l’humanité et son environnement.
1) Tous si différents : « L’enfer c’est les autres » ?
Ces autres si différents de moi : culture, éducation, religion ; ces autres
fondamentalistes, ces autres indifférents, ces autres oppressants, et la liste peut
être longue. Les autres sont souvent sources de souffrance. Comment me sentir
unis, reliés à ces autres-là ? Sont-ils inhumains ou leurs actes sont-ils inhumains ?
Comment me sentir frère, sœur de ces êtres si différents, où le dialogue semble
impossible, êtres qui parfois même semblent inhumains ? Comment me sentir frère
ou sœur avec ce frère biologique ou cette sœur alors que tout nous oppose ?
Combien de familles voient des conflits d’une violence extrême en leur sein ?
Est-ce que je peux me sentir « UN » avec ces autres, cet autre ?
Deux éléments de réponse déjà ?
Par Sartre déjà qui commentait sa fameuse citation « L’enfer, c’est les autres » en
indiquant, non pas que les rapports avec les autres sont toujours empoisonnés mais
« que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer.
Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-
mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. »