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à la disparition des grandes exploitations modernes puis celles des petites exploitations
familiales. Le pays importe plus de 50000 tonnes dhuile de palme alors quil était le
deuxième exportateur mondial au moment de lindépendance (Etude de fond II.1). La
production de coton a quasiment disparue alors que le pays était le premier producteur
africain. Le manioc, principale culture produite sur une grande partie du territoire, a
des rendements moyens très faibles du fait de lutilisation de variétés traditionnelles à
faible productivité et lutilisation de techniques culturales inadéquates. La production
rizicole a décliné régulièrement depuis le début des années 90 avec une baisse de 17,23%
entre 1991 et 2002. Les autres cultures vivrières ont toutes, à lexception semble til
du maïs, connu des baisses spectaculaires au cours des années 90 (Etude de fond II.1).
Lagriculture aujourdhui est avant tout une agriculture de subsistance.
Lenclavement du pays relié aux infrastructures endommagées. Comme pour
toutes les autres parties de léconomie, les infrastructures et notamment les réseaux
routiers ont sérieusement souert des années de mégestion et de conits qui ont suivi.
Endommagées et/ou non entretenues, plus de la moitié des infrastructures routières
existantes nécessitent dêtre réhabilitées. Après des décennies de manque dentretien,
une grande partie du réseau routier nest plus fonctionnel. Les voies secondaires
(terrestres ou uviales) ne sont pratiquement plus uides, coupant ainsi la plus grande
partie des bassins de production (en particulier de produits vivriers) des principaux
centres de consommation. ui plus est, du fait de limmensité du pays, elles savèrent
insusantes à couvrir lensemble des besoins et relier les centres économiques et de
population. A lheure actuelle, de nombreuses zones du territoire sont inaccessibles.
Seuls deux chefs lieu (Matadi et Bandundu) sont reliés à la capitale par route, deux par
voie deau (Kisangani et Mbandaka) et six par voie aérienne. Seul 5% des 58000 km de
routes nationales sont revêtues. Le trac actuel sur le réseau de la SNCC est de lordre du
dixième du tonnage des années 70 (Etude de fond III.1).
La dégradation du secteur agricole combinée à une détérioration des infrastructures
et à linsécurité a contribué à réduire la disponibilité alimentaire. Le climat dinsécurité
a conduit nombre de fermiers à abandonner leur production agricole, ce qui a conduit
à un décit alimentaire généralisé. Cet abandon ajouté au nombre élevé de personnes
déplacées et de réfugiés a réduit lore de travail disponible pour la production alors
quen même temps la guerre détruisait les chaines de commercialisation, en particulier
pour ce qui concerne les envois des zones contrôlées par les rebelles en Équateur, au
Nord et Sud Kivu, et dans la Province Orientale. Le manque de bonne infrastructure
a fortement handicapé la commercialisation des denrées produites (jusquà il y a peu,
le transport de denrées alimentaires jusquà Kinshasa était fortement perturbé par la
détérioration de la route Matadi, Kinshasa-Kikwit) accentuant le décit alimentaire.
Enn, la dégradation de la productivité du sol du fait du manque de fertilisants et la
réduction de terre disponibles dans les périodes de jachère a contribué à une baisse
globale de lore alimentaire disponible. Entre 1998 et 2002 la production de céréales