III-1 – L`âge industriel - Histoire géographie Dijon

publicité
III-1 – L’âge industriel – fiche d’exercice
En quoi l’usine de céramique de Paray-le-Monial est-elle le témoin et un des acteurs de l’âge industriel ?
L’usine de céramique de Paray-le-Monial, récompensée pour l’une de ses créations au pied de la Tour Eiffel
ie
Doc. 1 – La Société Charnoz et C en 1890
Les objets en céramique sont faits en argile
cuite ce qui permet d’obtenir une grande solidité.
Paul Charnoz crée une usine de fabrication de
carrelages en céramique, avec des motifs très
variés.
Cela fait intervenir, dans la fabrication, des grès,
qui, chauffés, permettent d’obtenir une très grande
variété de couleurs. Lorsque les matières premières
arrivent, il faut les broyer très finement, les
mélanger pour obtenir les couleurs souhaitées.
Les motifs sont obtenus avec des modèles de
réseaux en laiton et des contre-modèles qui
permettent de compartimenter les couleurs et de
verser les grès leur correspondant sans les
mélanger. Une fois la matière préparée, le carreau
va être pressé puis cuit.
Doc. 3 – Un modèle-réseau en laiton et son
résultat
Doc. 2 – Situation de l’usine de céramique de Paray-le-Monial
Doc. 4 – Affiche décrivant l’usine lors de sa faillite en 1890-1891
1. L’usine : la mise en place d’une
production de grande ampleur
Comment fonctionne l’usine ?
1° Doc. 4 – Relever les machines présentes
dans
l’usine ;
comment
sont-elles
actionnées ?
2° Doc. 1 p. 119 – Quelle source d’énergie
permet de faire fonctionner la machine à
vapeur ?
3° Quel est le matériau le plus utilisé pour la
fabrication de ces machines ?
4° Doc. 5 – Comment les différentes
machines sont-elles reliées à celle qui les
actionne ?
5° Doc. 4 et 5 – Comment les produits sontils déplacés dans les salles ?
6° Questions précédentes et doc. 4 et 5 –
Qu’est-ce qui différencie la production
artisanale de la production de la société de
Paul Charnoz ?
7° Questions précédentes et texte – Quelles
sont les matières premières nécessaires au
fonctionnement de l’usine ?
Pourquoi s’installer à Paray-le-Monial ?
8° Doc. 1, 2 et 4 – Pourquoi Paul Charnoz a
fait le choix de s’installer à Paray-leMonial ?
9° Quelle autre invention du XIXe siècle
représente un atout pour l’usine de Paul
Charnoz ?
10° Tableau montrant l’évolution des
temps et des coûts de transport au
XIXe siècle– Quels avantages représentent
cette invention ?
Doc. 5 - La salle des presses (environ 1900)
Elargissement
11° Doc. 1 – Où sont situées les principales
régions industrielles en France ?
12° Planisphère des régions industrialisées
à la fin du XIXe siècle – Où sont situées les
principales régions industrielles dans le
monde ? Quels sont les pays moteur de
l’industrialisation ?
Pourquoi une production de masse ?
13° Planisphère montrant les flux de
marchandises au XIXe siècle et document
montrant la croissance de la population
européenne – Pourquoi produit-on des
produits en grande quantité au XIXe siècle ?
14° Doc. 1 – Quelle stratégie établit Paul
Charnoz pour écouler sa production ?
Doc. 6 – Le fonctionnement de la Société Paul Charnoz et Compagnie
2. Comment financer la construction
d’une usine de céramique ?
15° Doc. 4 – Quelle est la valeur de
l’usine de Paul Charnoz ?
16° Doc. 6 – Lors de la création de la
société, en 1878, comment Paul
Charnoz réunit l’argent nécessaire ?
Comment s’appelle cet argent ? En vous
aidant des définitions du manuel, à quoi
sert cet argent ?
17° Doc. 6 – Quel avantage retire les
personnes
qui
participent
au
financement de la société lors de sa
création ? Comment leurs droits sont-ils
défendus ?
18° Déduction – Que se passe-t-il pour
eux si la société connaît des pertes ?
19° Dans les années qui suivent la
création de l’usine, Paul Charnoz a
besoin d’argent supplémentaire. Il
utilise un autre mode de financement.
Lequel ?
20° Que retirent ceux qui participent à
ce financement ?
21° Les actionnaires ne sont pas très
bien connus. En revanche, le nom et
l’origine
des
obligataires
l’est
davantage. D’après le doc. 1, d’où sontils ? Comment peut-on l’expliquer ?
22° Synthèse – D’après les réponses
faites aux questions précédentes,
comment font les sociétés industrielles
pour se financer au XIXe siècle ?
Doc. 7 – Quelques dates de la législation ouvrière en France
1864
Loi établissant que la grève n’est plus illégale
1874
Interdiction du travail des enfants de moins de 13 ans
Création de l’inspection du travail
1884
Loi autorisant les syndicats sauf pour les fonctionnaires
1892
Limitation de la durée du travail des enfants, de 13 à 18 ans, et des femmes à
11 heures par jour
Interdiction du travail des femmes de nuit
1898
Responsabilité du patron en cas d’accident du travail (indemnisation des
victimes)
1900
Journée de travail fixée à 10 heures pour les femmes et les enfants, 12 heures
pour les hommes qui obtiennent cette réduction en 1904, conformément à
l’application progressive de la loi
1906
Loi instaurant le repos hebdomadaire, fixé le dimanche, à presque tous les
salariés
1909
Congé maternité de 8 semaines au total avant et après l’accouchement, sans
rémunération mais sans rupture de contrat de travail
1910
Création du premier système de retraite pour les ouvriers
3. Quelles sont les conditions de
travail et de vie des ouvriers et
les relations de ceux-ci avec le
directeur d’usine ?
Les conditions de travail
23° Doc. 5 – Quelles sont les
conditions de travail des ouvriers
et des ouvrières d’après cette
photographie ? (posture, tenue,
dangers, etc.)
24° Doc. 7 – Résumer à partir de
ce tableau quelles sont les
conditions de travail des ouvriers
et des ouvrières. Que peut-on en
déduire sur les conditions de
travail avant l’établissement de
ces lois ?
Doc. 8 – Nombre d’ouvriers et salaires évalués
préparation
machine
presse (hommes)
(femmes)
magasin
four
équerrage
menuisier
poseur
forgeron
modeleur
manœuvre
cassettes
nbre
3
1
9
8
1
4 ou 5
3
1
2
1
2
1
1
salaire (f/jour)
2,3 / 4
3,5
1/2
1
0,7
1,5 / 2,7
1,8 / 3,5
1,8
?
?
7,2
?
1,8
Doc. 9 – Extrait de la description de l’usine lors de la faillite,
1890
Une partie des jardins de l’usine est concédée gratuitement
aux ouvriers […] ; le surplus est occupé par le directeur de
l’usine qui a, à droite de l’avenue tendant à l’usine au canal
du Centre un jardin anglais dans lequel se trouvent : une
tonnelle renfermant un fauteuil Bambou déclaré être la
propriété de M. Charles Charnoz, frère de M. P. Charnoz,
une table rustique, une table en fer, 6 mauvaises chaises de
jardins, un banc et trois cloches à melon estimé le tout
15 francs.
Les conditions de vie des ouvriers
25° Que peut-on déduire du tableau-doc. 8 ?
 ajout de documents montrant la différence de niveau de
vie des ouvriers et des patrons
Les relations entre les ouvriers et les patrons
26° Doc. 9 – A qui appartiennent les jardins ? Quels
avantages peuvent en retirer les employés et l’entreprise ?
27° Doc. 10 – Quel est le moyen de pression que Paul
Charnoz utilise ? Qu’attend-il de ses employés ?
Comment sont pensées les évolutions de la société ?
 ajout de documents et questionnement sur les
idéologies
4. Comment commercialiser une production de grande
ampleur ?
29° Doc. 11 – Où cette publicité a été publiée ? Pourquoi ?
30° Doc. 11 – D’après cette publicité, quels sont les
arguments vendeurs que peut faire valoir l’usine de Paray-leMonial ?
31° Doc. 12 – Quel autre moyen utilise l’usine pour faire
connaître ses produits ? Quel risque prend-elle ?
32° Doc. 12 et 13 – A quelles prestigieuses expositions
participe l’usine ?
33° Doc. 13 – Où sont vendus les produits de l’usine ?
Doc. 10 – Rapport du commissaire de police des chemins de
fer à Paray-le-Monial au préfet de Saône-et-Loire,
20 février 1884
Notre ville possède […] une usine de carreaux
céramiques où environ 100 ouvriers sont occupés pendant
l’année. Jusqu’en décembre dernier, ce directeur obligeait
ses ouvriers à faire des heures supplémentaires, en leur
assurant que des commandes lui étaient faites, pour occuper
tout son personnel pendant plus d’une année.
En août dernier, lors des élections pour un conseiller
général et un conseiller d’arrondissement, au premier tour
3 candidats étaient en présence et les voix se répartissaient
ainsi : Pézerat, républicain 553, Berger, maire et conseiller
sortant (républicain) 330, de Chalonge, réactionnaire 135.
Par ce résultat l’élection d’un des candidats républicains
paraissait assurée. Mais s’il faut en croire les bruits qui ont
circulé en ville à ce sujet une entente aurait été convenue
entre les réactionnaires et le candidat sortant qui au premier
tour avait eu la minorité. Ce dernier aurait engagé ses amis à
voter pour le candidat réactionnaire.
Or de mes renseignements il résulterait que la fermeture
de cette usine serait la conséquence de cette entente aux
dernières élections.
C’est par des procédés dont l’énumération est pénible à
faire que ce maire, s’est aliéné tout le parti républicain.
Notre ville possédait une compagnie de sapeurs-pompiers
composée essentiellement de bons républicains. Il en a par
tous les moyens possibles provoqué la dissolution. Ce
fonctionnaire essayait en décembre dernier une
réorganisation de la dite compagnie, dans laquelle l’élément
républicain était pour ne pas dire exclu réduit du moins à
une faible minorité et M. Charnoz directeur était présenté
comme devant être le capitaine.
Dans ce moment même ce directeur congédiait une
partie de ses ouvriers en leur disant : « Vous voulez la
République, c’est elle qui m’oblige à vous renvoyer par les
lois qu’elle fait ». […]
Doc. 11 - Publicité parue dans Paul Barré, Memento de
l'architecte et de l'entrepreneur, 1896.
Doc. 12 – Extrait de la Revue des arts décoratifs, 1901
La rosace du Palais de la Céramique à l’exposition de 1900. – On se
rappelle peut-être de la grande rosace qui formait le pavement de
l’entrée du Palais de la Céramique, au Champ-de-Mars, à l’Exposition de
1900. Elle fit l’étonnement des connaisseurs par ses dimensions
colossales et la prodigieuse difficulté de fabrication qu’il avait fallu
vaincre pour l’exécuter. Cette sorte de chef-d’œuvre sortait des usines de
Paray-le-Monial, dont les carreaux de pavements en grès mat sont
aujourd’hui célèbres dans le monde entier et défient, croyons-nous,
toute concurrence par leur caractère d’art et de goût autant que par
leurs qualités technologiques.
Doc. 13 – Monographie des communes du
Charollais et du Brionnais, sans date – L’Usine de
Paray-le-Monial
L’usine de la Société Anonyme des Carrelages
Céramiques de Paray-le-Monial a été fondée en
1878. La situation de cette usine, sur le bord du
canal du Centre et à proximité de la gare de Parayle-Monial, est des plus heureuses pour une
industrie de ce genre.
La renommée des carrelages de Paray-le-Monial
est, on peut le dire, universelle. Nombreux sont les
travaux remarquables exécutés à l’étranger : église
de Saint-Pierre de la Martinique (de lugubre
mémoire), à Zanzibar, au Tonkin, pagode
bouddhiste en Birmanie, palais du gouvernement à
Saïgon, palais des expositions à Hanoï ; immeubles à
Wei-Hai-Wei, établissements publics en Amérique
du Sud, au Canada, hôtels aux Etats-Unis… En
France, les produits de Paray sont répandus de tous
côtés.
L’usine de Paray-le-Monial produit surtout des
carrelages riches comme dessins et comme tons.
Les récompenses obtenues aux expositions et la
faveur du public témoignent que dans ce genre elle
a su conquérir une des premières places tant en
France qu’à l’étranger. Chacun a pu admirer en
1889 et 1900, à Paris, les rosaces exécutées par
l’usine et qui ont été considérées comme une
merveilleuse production artistique dans le genre.
Outre les carrelages riches, l’usine fabrique aussi
des carrelages ordinaires pour les parties de
l’habitation où doit régner la propreté la plus
rigoureuse : cuisine, office, salle de bains… Ces
carreaux, employés soit comme carrelages du sol,
soit comme revêtement ou soubassement,
fabriqués avec les mêmes pâtes que les beaux
carrelages, sont donc du grès le plus fin et comme
tels non poreux et inattaquables aux acides. Ainsi,
ces carreaux sont-ils fort appréciés des architectes
et des constructeurs qui les préfèrent à des produits
similaires n’offrant pas les mêmes qualités et, par
conséquent, moins chers. Nombreux sont les
hôpitaux, dispensaires, sanatoria, où les produits de
Paray sont employés. Dernièrement, cette usine a
été chargée de la fourniture de la plus grande partie
des carrelages du magnifique sanatorium que M. le
docteur Léon Petit, l’apôtre de la campagne
antituberculeuse en France, a fait construire à
Hyères. […]
En résumé, les carrelages et accessoires en grès
de l’usine de Paray-le-Monial satisfont à tous les
desiderata de l’hygiène moderne : nettoyage facile,
suppression des poussières, et, dans son genre,
cette usine est un combattant acharné contre le
fléau actuel : la tuberculose.
Téléchargement