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Le modèle américain
–En apparence les EU sont un modèle de pays libéral .En réalité , l’intervention de l’Etat , en particulier
par le biais de la recherche militaire , est considérable (de l'ordre de 80% dela recherche) .L’Etat va
donc orienter l’effort de recherche mené par les entreprises ( cf. le programme pour aller sur la lune
de Kennedy , programme guerre des étoiles de Reagan, le rôle du pentagone dans le lancement
d’internet... )-
–Néanmoins , ceci n’empêche pas que les entreprises exercent un rôle important dans la recherche ,
en particulier dans son orientation . Alors qu’en France , les chercheurs se consacrent principalement
à la recherche fondamentale qui ne comporte pas véritablement de débouchés économiques, aux
EU , les chercheurs en particulier dans les universités sont associés aux entreprises, créent des
entreprises et font de la R-D qui débouche sur la production de biens innovants .
Le modèle japonais
Dans les années 50 , les Japonais copient l’occident ; dans les années 60 , ils améliorent les produits
occidentaux par des innovations mineures ; à partir des années 70 , les innovations incrémentales se sont
développées . La force du Japon repose donc sur 4 points
–un effort de formation de la main-d’œuvre très important
–comme pour l’Allemagne , une des chances du Japon a été de se voir interdire après la guerre de
39-45 de mener des recherches militaires qui , étant secrètes n’irriguent pas le tissu économique
( handicap de la France et des EU). Le Japon a pu alors se concentrer sur la recherche civile et
déposer des brevets profitant directement aux entreprises
–un effort de R-D résultant d’un taux d’épargne très élevé
–le MITI : le Ministère de l’Industrie va coordonner l’action de recherche des entreprises en
orientant l’effort de recherche vers les marchés qui sont les plus porteurs , c’est-à-dire que le MITI ne
se substitue pas aux entreprises , mais qu’il vient en complément des entreprises en gouvernant par ce
que l’on a appelé l’administration guidance qui est basée sur des mesures incitatives. Pourtant le
financement de la R&D passe principalement par les entreprises.
Le modèle européen
La recherche européenne est relativement peu performante (cf. l’informatique française). Ceci
résulte essentiellement de 2 tendances:
–chaque pays européen a voulu développer sa propre recherche, ses propres normes technologiques
afin de bénéficier de champions nationaux qui pourraient être compétitifs sur le marché mondial.
Ceci se traduit au niveau européen par des déséconomies d’échelle: plusieurs pays menant la même
recherche et arrivant séparément au même résultat
–chaque pays a voulu être présent partout: les efforts de recherches ont donc été dilués . Or, plus la
taille est restreinte, plus l’effort de recherche doit être concentré, ce qui nécessite une spécialisation
sur des créneaux .
Face à cette situation d’échec relatif, 2 tendances peuvent être anticipées:
–le modèle anglais à l’époque de Thatcher ultra libéral : qui conduit à une retraite pure et simple :
l’Etat diminuant son effort de recherche et le déléguant aux entreprises étrangères , ce qui à terme
nuirait à la compétitivité du pays
–poursuivre les efforts de recherche, mais non plus au niveau national , au niveau européen, ce qui
permettrait de mobiliser des capitaux beaucoup plus importants ( d’où économies d’échelle ),
d’éviter une concurrence inefficace, permettrait de lutter à armes égales avec les Américains, mais
nécessiterait de la part de chaque pays un effort de spécialisation, c’est-à-dire l’abandon de
certains créneaux, une division internationale de la recherche et de la production s’opérant au
niveau européen . L’égoïsme de chaque pays conduit au pessimisme; par contre, l’exemple d’Airbus
ou le développement des accords entre firmes européennes, les mouvements de concentration
permettent d’être plus optimistes
Les PVD
L'innovation dans les pays en voie de développement est restreinte par les possibilités de financement.
Est-ce que cela signifie que les PVD, ne pourront pas se développer?
Probablement pas. Paul Krugman à écrire que « les dragons doivent leur richesse plus à leur transpiration
qu’à leur inspiration ». Cela montre le rôle réduit de l'innovation dans le développement économique.
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