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LA VALORISATION ANTHROPIQUE DU TERRITOIRE
ATLAS DES PAYSAGES DE l’archipel GUADELOUPE
la Guadeloupe libre : l’abolition de l’esclavage
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Un second événement transforme la société antillaise en 1848 : le 27 mai,
suite au combat parlementaire de Victor Schoelcher, l’abolition définitive de
l’esclavage est proclamée en Guadeloupe. Un grand nombre d’esclaves fuit les
Habitations pour occuper les terres encore libres (le cœur des Grands-Fonds,
les piémonts des reliefs de la Basse-Terre, les mornes et les façades littorales
sèches de Grande-Terre et Marie-Galante…). Sur de très petites parcelles, ils y
pratiquent des cultures vivrières et de l’élevage d’autosubsistance. Ce micro-par-
cellaire est encore visible par endroit.
Confrontés à un manque de main d’œuvre et aux revendications nouvelles des
anciens esclaves, désormais employés, les planteurs et l’administration coloniale
organisent l’immigration de travailleurs originaires d’Inde (essentiellement des
Tamouls du Sud du pays). À partir de 1854 et pendant plus de 30 ans, 45 000
« Coolies » vont ainsi arriver en Guadeloupe. Au terme de leur contrat de travail
de 5 ans, la plupart d’entre eux restent dans l’archipel. Cette immigration de
grande ampleur est à l’origine de la composition d’une part notable de la société
guadeloupéenne d’aujourd’hui qui assume et revendique son indianité.
l’abolition de l’esclavage par Schoelcher en 1848 (Auguste François Biard, 1849)
répartition de la communauté indienne en 1882 (Lasserre)
répartition de la communauté indienne en 1960 (Lasserre)