Ethique et Responsabilité / SVT & Philosophie TPE L’EVOLUTION DE L’EXPERIMENTATION SUR LE VIVANT Hugo METZGER, Chloé METZINGER, Emma MEZZAROBBA 1 Introduction L’homme a toujours essayé de comprendre le fonctionnement de son organisme afin de se soigner ou de prévenir les maladies qui le menacent. Depuis la Préhistoire, il s’est donc livré à de multiples expériences, que ce soit sur des animaux ou sur ses semblables tout en respectant le serment d’Hippocrate, mettant en avant l’intérêt primordial du patient. C’est pour cette raison que depuis l’Antiquité et jusqu’au XVIIème siècle la philosophie et la médecine étaient exercées par les mêmes personnes. « La science sans conscience n’est que ruine de l’âme » François Rabelais Ces expérimentations ont fortement évolué au fil des siècles. Les problématiques de la moralité et de la réelle utilité de celles-ci provoquent continuellement de nombreux débats. Les méthodes employées pour certaines d’entre elles sont souvent contestées. Ce qui nous amène nous aussi à nous poser la question : Est-ce que la pratique d’essais cliniques sur le vivant est justifiable au nom du progrès de la science ? Afin de répondre au mieux à cette interrogation nous prendrons pour support l’exemple de la vaccination et notamment celle de Jenner qui marque un tournant décisif dans l’expérimentation. Cette révolution scientifique a été si importante que Diderot et d’Alembert l’ont citée dans leur encyclopédie à l’article « inoculation ». 2 Sommaire I- L’expérimentation humaine et ses procédés à ses débuts A. Edward Jenner : des méthodes empiriques B. Louis Pasteur : des méthodes rationalistes C. Intervention de philosophes D. Le procès de Nuremberg : un tournant décisif II- De nos jours, des procédés bien différents A. Des connaissances accrues : l’immunologie B. Les essais cliniques : des procédures très réglementées C. De nouvelles lois bioéthiques D. Les essais cliniques sur des populations défavorisées III- Différentes perspectives d’avenir A. L’apport des nouvelles technologies dans la recherche clinique B. Le génie génétique C. Les adjuvants : une véritable polémique D. Expérimenter sans animaux ? E. L’interview du directeur d’Antidote Europe, André MENACHE Annexe Bibliographie/Sitographie 3 I-L’EXPÉRIMENTATION HUMAINE ET SES PROCÉDÉS À SES DÉBUTS Jadis presque toutes les maladies pouvaient être mortelles. Les épidémies n’étaient pas rares, particulièrement au XVIIe siècle et XVIIIe siècle périodes où les notions d’hygiène étaient rudimentaires. Ces siècles ont connu les plus grandes épidémies de l’Histoire, notamment celle de la variole, caractérisée par l’apparition de pustules sur le corps. Cette maladie touchait près de 80% de la population et engendrait alors un taux de létalité de 97%. La variole est donc extrêmement ancienne, contagieuse et très souvent mortelle. Elle fit des ravages partout dans le monde jusqu’au milieu du XXe siècle. A la fin du XVIIIe siècle elle provoquait en Europe la mort de 400 000 personnes chaque année. Personnes atteintes de variole 4 A- EDWARD JENNER : DES MÉTHODES THODES EMPIRIQUES Son expérience : Au XVIIIe siècle un médecin anglais du nom d’Edward Jenner constate que les fermiers ayant déjà contracté le virus du cowpox, également appelé « vaccine », ne contractent jamais la variole. Le cowpox est une maladie bénigne dont les symptômes sont les suivants : une fièvre qui se manifeste pendant quelques jours jours, ainsi que le développement de pustules sur le pis des vaches et donc sur les mains des vachers après avoir trait le bétail. Il émet l'hypothèse que le pus des malades contient des éléments permettant de se protéger de la variole. Dr Edward Jenner- E. Board 5 En 1796, Jenner prélève du pus d’une pustule sur une patiente atteinte de cowpox. Il s’agissait d’une paysanne appelée Sarah Nelmes infectée par l’une de ses vaches. Dans le cadre de son expérience, il inocule le liquide à un garçon de huit ans appelé James Phipps. Ce dernier contracte alors une fièvre, sous une forme inoffensive de la maladie puis en guérit très vite. Trois mois plus tard, Jenner inocule à cet enfant du pus de varioleux sans véritables précautions et il s’avère que la maladie n’a aucun effet sur ce dernier. La vaccine a rendu possible la production d'anticorps permettant de lutter contre la variole. Cette pratique est alors appelée : la variolisation. Ce procédé sera plus tard appelé « vaccination ». Rendue obligatoire en France à partir de 1902, la vaccination se répand dans le monde entier vers les années 1950. La variole régresse rapidement, jusqu’à disparaître totalement en 1977. Depuis 1980, on ne vaccine plus contre la variole : cette maladie a été éradiquée grâce à la variolisation. L’empirisme : L’empirisme est une méthode reposant exclusivement sur l’expérience et sur les données, une doctrine supposant que toutes les connaissances découlent de l’expérimentation. Elle s’oppose au rationalisme. L’empirisme se méfie de l’argumentation et n’accepte uniquement que ce qui est réel. Un procédé empirique est une démarche scientifique qui manque de rigueur, qui avance par tâtonnement. L’expérience de Jenner est un parfait exemple de procédé empirique. Jenner savait ce qu’il faisait mais n’avait pas vraiment de certitudes quant aux résultats de son expérience, ne connaissant pas la mécanique du système immunitaire. Il a analysé la situation, a fait des recherches, et en inoculant le virus au garçon a observé les événements pour en tirer les conclusions. Il a ainsi mis au point la variolisation, la première sorte de vaccination élaborée grâce à ses observations. De nos jours une telle expérience n’aurait néanmoins pas été réalisable dans de telles conditions. Suite au succès de son expérience, Jenner part à Londres et vaccine des centaines de personnes gratuitement. Ses travaux auront des répercutions à travers les années et inspireront beaucoup d’autres scientifiques à l’avenir. 6 B-LOUIS LOUIS PASTEUR : LE RATIONALISME Son expérience : Louis Pasteur est un grand biologiste, physicien et chimiste français né en 1822 et mort en 1895. Par ses travaux, il a permis à la médecine d'effectuer d'immenses progrès dans de nombreux domaines. Sa notoriété est principalement due à sa mise au point du vaccin contre la rage. Mais ais Pasteur a également réalisé de grand grandes recherches sur la stérilisation, la fermentation, la génération spontanée ainsi que sur les maladies du vin et de la bière. Mais nous allons nous concentrer sur ses études concernant nant les maladies co contagieuses des animaux et de l'Homme, omme, auxquelles il se consacre entièrement à partir de 1877. C'est à cette période qu'il découvre le principe de la Louis Pasteur – Félix Nadar (1895) vaccination à partir de culture du virus « atténué » du choléra des poules. En leur injectant inj la forme non-virulente virulente de la maladie dans un premier temps, les poules résistent ensuite à l'injection de souches virulentes et donc au choléra. C'est ainsi que Pasteur met en place le virus virusvaccin. Il s'attaque ensuite à la maladie du charbon des moutons qui se caractérise par une forte fièvre et une mauvaise coagulation du sang entrainant la mort de l'animal. Ayant 60 moutons à sa disposition, Pasteur démontre sa théorie concernant la vaccination par un raisonnement rationaliste. Parmi ces soixan soixante te animaux, 10 d'entre eux servent de témoins et ne subissent aucun traitement, tandis que 25 autres sont vaccinés au moyen de bacilles atténués inoculées à deux reprises. Douze jours plus tard, Pasteur injecte une dose très virulente du virus aux 25 moutons ns vaccinés ainsi qu'aux 25 restants encore jamais en contact avec le virus. Sa théorie est vérifiée puisque, tel qu'il l'a envisagé, les moutons témoins ainsi que ceux vaccinés résistent à la maladie tandis que les moutons non vaccinés meurent meurent. De 1880 à 1885 Pasteur se lance ensuite ensuite, dans des études concernant la rage. rage Celles-ci l’ont rendu célèbre dans le monde entier. 7 Le virus de la rage a pour particularité d'attaquer directement le système nerveux. Il entraine des troubles psychiatriques importants avant de provoquer une encéphalopathie c’est à dire une atteinte globale de l'intérieur de la boîte crânienne, causant la mort de l'individu touché. En étudiant d’abord cette maladie chez l'animal, Pasteur découvre que le virus se situe principalement dans la moelle des animaux. Il décide alors de dessécher des moelles de lapins, et remarque leur perte de virulence au fil du temps. Il broie une moelle inactive dans de l'eau stérilisée qu'il inocule à plusieurs chiens. Il répète cette action quotidiennement avec de la moelle de plus en plus virulente avant de faire mordre ces chiens par des chiens enragés. Aucun d'eux n'attrape la rage. C'est ainsi que Pasteur démontre l'effet du vaccin contre cette redoutable maladie. Il va ensuite, au delà de cette découverte, en vaccinant des chiens déjà atteints, ce qui leur permet de résister à la maladie. Pasteur crée donc le premier vaccin préventif mais aussi curatif. En 1885, il commence alors ses études sur l'Homme. Mais les premiers essais sont une succession de lourds échecs. Le plus désastreux est le cas de Julie-Antoinette Poughon, fillette porteuse de la rage. Dès le début des symptômes, elle est traitée par la méthode de Pasteur et décède le lendemain du début du traitement. Le 6 juillet 1885, il accueille Joseph, un garçon âgé de 9 ans, mordu par un chien porteur de la rage. Il décide de pratiquer lui-même le traitement et celui-ci fonctionna parfaitement puisque l’enfant fut sauvé. Inoculation du virus rabique dans le laboratoire de L. Pasteur. Gravure parue dans « L’Illustration » du 7 novembre 1885 8 Le rationalisme : Grâce à son raisonnement rationaliste, Pasteur met donc en place un vaccin révolutionnaire qui lui valu et lui vaut encore une grande reconnaissance scientifique. scientifique Le raisonnement rationaliste s'oppose à l'empirisme que nous avons vu chez Jenner. Cette démarche déductive consiste à découvrir des nouveautés à partir d'un savoir déjà existant, en partant du général pour aller au particulier. Pasteur utilis utilise cette approche car c'est à partir de ses connaissances de biologiste qu'il a pu mettre au point de nombreux vaccins. En un siècle, un grand nombre de choses séparent déjà Jenner et Pasteur en matière d’expérimentation. L’un procédant de manière empirique et l’autre de manière rationaliste, on constate un changement. Bien évidemment, lles es recherches de ces deux scientifiques font beaucoup parler d’eux, notamment otamment dans le milieu philosophique. 9 C-AVIS AVIS DES PHILOSOPHES Voltaire Kant Foucault Certains philosophes s’expriment sur le bien fondé de la variolisation, un sujet au combien controversé. Citons itons Kant, Voltaire et Foucault trois philosophes ayant des opinions bien différentes. Selon Kant : « Le prétendu péril de la petite vérole1 se fait bien peu sentir... et il ne représente de toute façon pas grand-chose... chose... Placer délibérément, par l'exemple, ou la persuasion, d'autres hommes dans un danger est de la méchanceté. » ». Il s'oppose également à la vaccination qui selon lui constitue pour l'humanité « un avilissement, puisqu'on introduit en elle une sorte de bestialité ». Voltaire quant à lui : Dans ans sa 11ème lettre philosophique philosophique, il prend parti pour l'insertion de la petite vérole en la justifiant de la manière suivante suivante: « ce qui a introduit en Circassie cette coutume, qui paraît si étrange à d'autres peuples, est pourtant une cause commune à toute la terre : c'est la tendresse maternelle et l'intérêt. ». 1 La variole est aussi appelée « petite vérole » Les Lettres Philosophiques de Voltaire (1734) 10 Plus récemment, Michel Foucault : Il revient sur le problème essentiel lié à l'expérimentation clinique de l'époque : « De quel droit pouvait-on transformer en objet d'observa on clinique un malade que la maladie avait contraint à venir demander assistance à l'hôpital ? Il avait requis une aide dont il était le sujet absolu dans la mesure où elle avait été conçue pour lui; et on le requiert maintenant pour un regard dont il est l'objet et l'objet relatif puisque ce qu'on déchiffre sur lui est des né à mieux connaitre les autres » La variolisation et les procédés pratiqués sont au cœur de nombreux débats, aussi bien dans le passé que de nos jours. Ces derniers se concentrent désormais principalement dans le domaine de la vaccination. Un siècle après les travaux de Jenner, un biologiste nommé Pasteur utilisant d’autres méthodes d’expérimentation innove à nouveau le domaine de la science. 11 D- LE E PROCÈS DE NUREMBERG : UN TOURNANT DÉCISIF Suite aux atrocités perpétrées lors de la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) les principaux protagonistes du régime nazi sont jugés lors des procès de Nuremberg (1945-1946), (1945 conformément aux différents accords établis par les Alliés. Ils ont lieu dans la citée de Nuremberg, ville Allemande alors en zone d’occupation américaine, ricaine, sous la juridiction du Tribunal Militaire International, du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946. Peu de hauts responsables nazis sont jugés sur place, la plupart étant soit morts, soit en fuite et sont par conséquent absents lors des procès. Outre utre les chefs d’accusation comme complot, crime contre la paix, crime de guerre, le terme de crime contre l’humanité est employé pour la première fois. De nombreux actes commis durant le conflit, et avant celui-ci, ci, sont jugés comme étant une atrocité incomparable. mparable. Les camps de concentration et d’extermination sont un exemple de ces actes. Dans ces lieux se succèdent une série d’actes violents et cruels, qui prennent des proportions inimaginables. 12 Des expériences « médicales » : Dans les camps de concentrations se déroulent des expériences dites « médicales » mais qui s’apparentent plutôt à des actes de barbaries. Le racisme biologique qu’encourage le nazisme, est une des principales motivations de cette logique destructrice. En effet, les médecins cherchent à prouver la supériorité des européens par rapport aux autres « races ». Il y a également une volonté d’optimiser les performances des soldats allemands sur le front grâce à ces expérimentations. Pour les médecins, les détenus ne sont plus considérés comme des personnes, suite à un long processus de déshumanisation dans les camps. Pour cette raison, la souffrance du « cobaye » leur est indifférente et donc aucune anesthésie n’est jamais pratiquée. Auschwitz Plus grand camp d’extermination et de » concentration du Troisième Reich, situé en Pologne, Auschwitz est un lieu où sont pratiqués bon nombre d’expériences sur les détenus menées par Josef Mengele : Expérience sur les jumeaux, dissections Expérience de stérilisation sur des femmes par injections intra utérines Examens de l’atrophie du foie Observation des modifications de l’organisme sous l’influence de la faim Mescaline Test de survie dans de l’eau glacée Inoculation de maladie Reproduction de blessures par balles Otto Klein, est un jeune âgé de 12 ans déporté avec son frère jumeau et sa mère à Auschwitz. Il subit l’expérience du Dr Josef Mengele dont le but réel n’est autre que d’étudier le secret de la gémellité. Témoignage d’Otto Klein : «Nous étions examinés par divers médecins prisonniers. Nous avons été vus par un ophtalmologue, on a même pris nos empreintes dentaires. On nous faisait aussi des prises de sang. Ils nous injectaient peut-être aussi des choses, je ne sais pas. Nous avons subi des examens cliniques, psychiatriques, tout. C’était certainement une préparation pour l’examen final, qui devait avoir lieu après notre mort. On a appris que ça avait déjà été fait avec des jumeaux tziganes qui avaient été tués. Le docteur Mengele nous a convoqué plusieurs fois lui-même et nous a examinés cliniquement. Il nous a tout mesuré, même le petit doigt.» 13 Dachau Autre grand camp de concentration et d’extermination, Dachau est également le théâtre de bon nombre d’atrocités. Il s’agit du premier camp de concentration mis en place par les nazis. Les principales expériences effectuées dans le camp sont les tests de compressions pour déterminer à quelles attitudes les personnels volants peuvent survivre sans oxygène. Un détenu des chambres à gaz soumis à un test de compression perd connaissance et meurt (Dachau, 1942) Des tests qui ont pour intention de rendre l’eau de mer potable sont également menés. Un détenu tsigane soumis à des expériences nazies visant à rendre l’eau de mer potable. 14 Le Code de Nuremberg : Du 9 décembre 1946 à juillet 1947 se déroule le procès des médecins allemands précédé du procès des responsables nazis. 23 personnes sont alors accusées, 7 seront pendus, 7 acquittés et le reste envoyé en prison à perpétuité ou durant de longues années. A l’époque, les médecins ne sont soumis à aucune loi concernant ces expériences. Presque aucune règle ne codifie l’expérimentation humaine. L’éthique médicale part du Code de Nuremberg, un additif au verdict du jugement des procès de Nuremberg qui définit un code de déontologie notamment sur les conditions et limites de l’expérimentation humaine. Il est basé sur 10 points essentiels : 1- Non seulement la personne concernée par l’expérience doit être consentante pour y participer, mais aussi éclairée sur les risques éventuels de l’expérimentation. « Le consentement volontaire du sujet humain est absolument essentiel. Cela veut dire que la personne concernée doit avoir la capacité légale de consentir […] il lui soit fait connaître : la nature, la durée, et le but de l’expérience ; les méthodes et moyens par lesquels elle sera conduite ; tous les désagréments et risques qui peuvent être raisonnablement envisagés ; et les conséquences pour sa santé ou sa personne, qui pourraient possiblement advenir du fait de sa participation à l’expérience.» 2- L’essai doit être capable de fournir des résultats importants pour le bien de la société « L’expérience doit être telle qu’elle produise des résultats avantageux pour le bien de la société […]» 3- Une expérimentation animale doit être entreprise auparavant et des connaissances sur la maladie acquises « L’expérience doit être construite et fondée de façon telle sur les résultats de l’expérimentation animale et de la connaissance de l’histoire naturelle de la maladie ou autre problème à l’étude, que les résultats attendus justifient la réalisation de l’expérience » 4- Tout doit être entrepris pour éviter toute souffrance physique ou morale « L’expérience doit être conduite de façon telle que soient évitées toute souffrance et toute atteinte, physiques et mentales, non nécessaires. » 5- Aucun essai ne doit être entrepris s’il subsiste des risques de mort ou d’infirmité sauf si éventuellement les médecins participent à l’essai eux –mêmes « Aucune expérience ne doit être conduite lorsqu’il y a une raison a priori de croire que la mort ou des blessures invalidantes surviendront […] » 6- Les risques pris doivent être moins importants que l’importance humanitaire de la résolution du problème 15 « Le niveau des risques devant être pris ne doit jamais excéder celui de l’importance humanitaire du problème que doit résoudre l’expérience. » 7- Tout doit être mis en œuvre pour éviter les effets secondaires à long terme suite à l’essai « Les dispositions doivent être prises et les moyens fournis pour protéger le sujet d’expérience […]» 8- L’essai doit être dirigé par des personnes qualifiées et compétentes. Le niveau de soin doit être des plus importants tout le long de l’essai. « Les expériences ne doivent être pratiquées que par des personnes scientifiquement qualifiées […] » 9- Durant tout le long de l’essai le volontaire malade a la liberté d’arrêter l’expérience si poursuivre l’expérience semble inenvisageable. « […] le sujet humain doit être libre de mettre un terme à l’expérience s’il a atteint l’état physique ou mental où la continuation de l’expérience lui semble impossible. » 10- Le responsable doit se préparer à arrêter l’essai à tout moment s’il se rend compte que la continuation de l’essai risque d’entraîner la mort ou une infirmité aux patients. « […] le scientifique qui en a la charge doit être prêt à l’interrompre à tout moment, s’il a été conduit à croire […] qu’une continuation de l’expérience pourrait entraîner des blessures, l’invalidité ou la mort pour le sujet d’expérience. » (Citations extraites du ‘’Code de Nuremberg’’ traduction du texte original en français) Ces règles ci-dessus sont toujours la base de la bioéthique actuelle, bien que de nombreuses réglementations supplémentaires soient aujourd’hui en vigueur. 16 II- DE NOS JOURS, DES PROCEDES BIEN DIFFERENTS IFFERENTS Aujourd’hui, les méthodes d’expérimentations ont bien changé. Dorénavant pour mettre au point un vaccin, ou tout autre médicament, il est obligatoire d’effectuer des essais cliniques en respectant des procédures très rigoureuses et réglementées réglementées.. On constate également un énorme progrès au niveau des connaissances médicales. A l’époque de Jenner ou de Pasteur, les connaissances dans le domaine médical étaient minimes. Leurs recherches ont néanmoins permis de mettre au point de nombreux vaccins, eett de sauver un grand nombre de vies. Il est aujourd’hui possible d’observer le fonctionnement du mécanisme du vaccin. 17 A- DES CONNAISSANCES ACCRUES : L’IMMUNOLOGIE IMMUNOLOGIE Nous savons désormais ce que des biologistes comme Pasteur et Jenner ne connaissaient pas à l’époque de leurs découvertes découvertes, comme par exemple, le fonctionnement du vaccin dans l’organisme. Dès l'entrée d'un agent infectieux dans l'organisme, le système immunitaire se met en marche. Les défenses innées s'expriment dans un premier ttemps, emps, il s'agit de la réaction innée qui se déroule toujours de la même manière quel que soit l'agent infectieux. Puis, si celui-ci ci n'est pas totalement éliminé, les défenses acquises interviennent alors en déclenchant la réaction adaptative. Elle est, con contrairement trairement à la réaction inflammatoire, bien spécifique de l'antigène et permet la mémorisation de cet envahisseur pour une réaction plus forte et plus rapide en cas de nouvelles expositions. (Lee système immunitaire comporte des millions de récepteurs différents érents pour les antigènes) Réponse immunitaire innée La réponse immunitaire innée est acquise dès la naissance et fait appel à des mécanismes de défense ne nécessitant aucun apprentissage. A l'entrée d'un antigène1 dans l'organisme, se déclenche la réac réaction inflammatoire, premier signe de la réponse immunitaire innée, qui se caractérise par des douleurs, des rougeurs, de la chaleur ainsi que des gonflements de la zone affectée.. En effet, afin d'augmenter l'afflux sanguins et donc l'arrivée de cellules im immunitaires, de nombreuses substances chimiques sont sécrétées localement pour permettre une dilatation des vaisseaux sanguins appelée vasodilatation, qui entraîne ces différents symptômes. Les cellules immunitaires recrutées telles que les macrophages, les granulocytes ainsi que les cellules dendritiques ont la capacité d'englober l'agent infectieux dans leur cytoplasme pour le détruire, c'est la phagocytose. 18 Réaction immunitaire adaptative Ces cellules vont, en plus de cela, déclencher une réaction immunitaire immuni adaptative qui est justement la réaction sollicitée par les vaccins dont nous parlerons par la suite. suite A la surface d'un antigène se trouve trouvent des déterminants antigéniques2 propres à chacun d'eux. Les lymphocytes B qui sont des cellules de l'immunit l'immunitéé adaptative possèdent des anticorps membranaires à leur surface qui vont reconnaître les marqueurs de l'antigène. Dès ce premier contact, les lymphocytes se multiplient et se différencient en plasmocytes3 sécrétant des anticorps4. Ils prolifèrent égalemen égalementt jusqu'à devenir des millions afin de neutraliser l’antigène et permettre sa destruction par les phagocytes. Mais certains lymphocytes B5 propres à cet antigène se transforment en lymphocytes mémoires à longue durée de vie qui permettent une réponse immunitaire itaire plus rapide et plus forte lors d'un nouveau contact avec l'antigène. Les lymphocytes B sont donc responsables d'une réaction adaptative à médiation humorale6 qui se caractérise par l'intervention directe d'anticorps. Les lymphocytes T7 sont quant à eux responsables d'une réaction adaptative à médiation cellulaire dite cytotoxique. Ces cellules spécifiques d'un cellules dendritiques8 qui antigène sont recrutées par les permettent un premier contact du lymphocyte avec l'antigène. Les lymphocytes T sontt alors capables cellules de détecter « anormales » des de l'organisme qui présentent à leur surface des fragments d'antigène. On distingue les lymphocytes T CD4 et CD8 qui ont des fonctions différentes. Les CD4 ont pour rôle de fabriquer des interleukine interleukines, substances qui vont activer tous les composants du système immunitaire et favorisent également la différenciation des lymphocytes B en plasmocytes. Les CD8 sont, quant à eux, des cellules tueuses qui détruisent in vivo toutes les cellules infectées. 19 Certains lymphocytes T se transformeront en lymphocytes T mémoires, permettant une réaction plus rapide et intense lors d'un contact ultérieur avec l'agent pathogène. Lors de la vaccination l'objectif est de produire des lymphocytes B et T mémoires spécifiques de l'antigène contenu dans le vaccin. En cas de contact avec le micro-organisme concerné, ces cellules mémoire se transformeront immédiatement en cellules tueuses et en plasmocytes permettant de maitriser la maladie avant tout symptômes. Mettre au point un vaccin n’est pas si simple. Le mécanisme étant désormais connu, de nombreux chercheurs tentent aujourd’hui de créer des vaccins traitant différentes maladies. Pour cela, ils doivent passer par un grand nombre de procédés extrêmement rigoureux et réglementés, impliquant toujours des êtres vivants. Glossaire 1. Antigène : Molécule reconnue comme étrangère par l'organisme. 2. Déterminant antigénique : Partie spécifique de l'antigène reconnue par les cellules immunitaires. 3. Plasmocytes : Cellules sécrétrices d'anticorps 4. Anticorps : Protéines immunitaires capables de reconnaître et de neutraliser un antigène. 5. Lymphocytes B : Cellules qui, après activation par un antigène, se transforment en plasmocytes sécrétant des anticorps 6. Réponse immunitaire à médiation humorale : Réponse immunitaire qui utilise les anticorps pour supprimer l'antigène. 7. Lymphocytes T : Cellules responsables de la réponse immunitaire cellulaire en opposition au Lymphocytes B, responsables de la réponse immunitaire à médiation humorale. 8. Cellules dendritiques : Cellules circulant dans le sang, les organes ou les muqueuses et qui permettent de déclencher une réponse immunitaire en activant la production de Lymphocytes T. 20 B-LES ESSAIS CLINIQUES : DES PROCÉDURES TRÈS RÈGLEMENTÉ MENTÉES Les essais cliniques permettent aux médecins de savoir quelle est l’efficacité et la tolérance d’un médicament ou d’un vaccin sur l’humain et quels sont ses effets secondaires éventuels dans une pathologie définie. Des analyses statistiques sont effectuées à partir de toutes les données recueillies au cours des essais, afin de déterminer si le médicament qui fait l’objet de l’étude peut être commercialisé. L’autorisation de mise sur le marché n’est délivrée qu’après une appréciation du rapport bénéfice/risque. Concernant nt les recherches cliniques sur les médicaments administrés à l’homme, précédées par la recherche pré pré-clinique, clinique, il existe un protocole bien précis composé de 4 phases. 21 Les différentes phases Recherche préclinique (avant les essais cliniques) La recherche préclinique consiste à évaluer les intérêts d’un traitement sur une pathologie, sur des sujets non humains tels que des animaux ou des modèles moléculaires. On y teste entre autre la toxicité des médicaments et son efficacité sur les sujets. Un essai clinique n’est à ce jour pas envisageable sans recherche préclinique. Phase I Lors de cette première phase, le traitement est injecté pour la première fois à l’homme. Des tests sont alors effectués sur un petit groupe de volontaires sains sous strict contrôle médical. Sont évalués la sécurité de l’emploi du produit, son seuil de tolérance (c'est-à-dire déterminer la dose maximale du médicament tolérée chez l’homme, jusqu’à quel point les effets secondaires sont supportables), ses effets indésirables, son devenir dans l’organisme ainsi que sa toxicité. Pour ce dernier il suffit de comparer les résultats précliniques à ceux obtenus chez l’homme. Phase II Les tests sont ensuite réalisés sur quelques centaines de patients. L’objectif est de déterminer la posologie optimale (dose optimale) du produit en termes d’efficacité et de tolérance. Le plus souvent ces études sont comparatives : deux groupes sont formés, l’un recevant la molécule étudiée et l’autre recevant un placebo. 22 Phase III Si le traitement semble efficace lors des essais menés dans la phase II, les tests sont alors réalisés chez les patients représentatifs de la population de malades concernés par le traitement. Il s’agit d’une étude sur plusieurs milliers de personnes. Des essais comparatifs sont effectués. On y confronte le nouveau traitement aux traitements de référence déjà commercialisés ou à un placebo. Il est tout de même contraire à l’éthique de proposer un essai comparateur versus placebo seul, s’il existe un traitement de référence. Généralement, ni le patient, ni l’équipe médicale ne savent quel traitement reçoit les patients pour écarter tout préjugé ou faux jugement sur l’efficacité ou les effets indésirables. Ces essais permettent de démontrer l’intérêt thérapeutique la qualité, l’efficacité et l’innocuité du vaccin du médicament ainsi que son rapport bénéfice/risque, qui permettront ou non la mise sur le marché. Phase IV Les essais ne s’achèvent pas immédiatement après commercialisation du médicament, mais se poursuivent tout au long de sa vente sur le marché. Ces tests sont donc désormais réalisés auprès d’un nombre des patients très important, qui peut aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ils ont pour but de repérer des effets indésirables rares qui n’ont pu être détectés lors des autres phases d’essais, mais aussi de préciser les conditions d’utilisation pour certains patients à risques. Tout évènement ou effet noté par les médecins et professionnels de santé est ainsi reporté au département de pharmacovigilance du laboratoire qui commercialise le produit. C’est une sorte de phase d’optimisation du traitement commercialisé, mais aussi une surveillance dite post-marketing. Les essais cliniques sont bien évidemment basés sur de nombreuses lois bioéthiques. Pourtant, ces lois ne peuvent pas restées inchangées et évoluent en raison de nombreux progrès scientifiques. 23 C- DE NOUVELLES LOIS BIOÉTHIQUES L’historique des lois concernant la bioéthique en France est marquée par deux années importantes, 1994 et 2004, mais c’est avant tout la déclaration d’Helsinki qui pose les bases de l’éthique médicale mondiale. Quant aux essais cliniques, ils sont régis par la loi Huriet-Serusclat de 1988. Déclaration d’Helsinki (1964) La déclaration d’Helsinki a été adoptée par la 18e Assemblée Générale de l’Association Médicale Mondiale (AMM). Cette dernière a lieu en juin 1964 à Helsinki en Finlande. Il s’agit d’un communiqué qui s’adresse principalement aux médecins, mais également à toutes les personnes engagées dans la recherche médicale impliquant l’Homme. La Déclaration d’Helsinki souligne différents principes éthiques déjà établis au cours des décennies précédentes et maintient l’engagement des médecins vis-à-vis de leurs patients : « La santé de mon patient prévaudra sur toutes les autres considérations ». De même pour le Code International d’Ethique Médicale qui déclare qu’un médecin doit « agir dans le meilleur intérêt du patient lorsqu’il le soigne ». La santé du patient est donc la priorité du médecin et des personnes impliquées dans les recherches médicale. Il est entre autre stipulé que quelle que soit l’importance de la recherche, il faut évaluer en permanence la sécurité des études, l’efficacité, la pertinence ainsi que l’accessibilité. La Déclaration d’Helsinki précise également la règlementation concernant les personnes et populations vulnérables, les exigences et protocoles de recherches, les principes éthiques, la protection de la vie privée et de la confidentialité, les modalités du consentement éclairé et le recours à l’utilisation de placebo. 24 Lois bioéthiques (1994 et 2004) Suite aux lois du 20 décembre 1988 qui réglementent l’expérimentation humaine, c’est à dire les expériences réalisées sur les cobayes consentants, le sénat vote les lois du 29 juillet 1994, les premières lois bioéthiques. Ces lois sont encore aujourd’hui la base de tous principes de la législation de la bioéthique : La loi n° 94-653 du 29 juillet 1994 La loi n° 94- 654 du 29 juillet (revue en 2004) La loi n° 94-653 est relative au respect du corps humain et la loi n° 94- 654 concerne le don et l’utilisation des éléments et produits du corps humain à l’assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal. Ces deux lois obligent ainsi le consentement préalable et révocable à tout moment du patient, la gratuité, l’anonymat et le respect des règles. Hormis les grands principes éthiques reconnus par le Conseil Constitutionnel, la rapidité des progrès scientifiques implique une révision régulière de ces lois. C’est pourquoi, en 2004, comme la loi le prévoyait, les décrets du 29 juillet 1994 sont revus. Différents principes bioéthiques sont ainsi adoptés afin d’assurer, de la meilleure façon possible, la sécurité des patient, tout en permettant à la science de progresser.. Malgré toutes ces améliorations, il reste de nombreux points en matière d’expérimentation qui nécessitent une attention particulière. 25 Loi Huriet-Serusclat (1988) La loi Huriet-Serusclat établie en décembre 1988 est une loi française relative à la protection des personnes concernées par les expérimentations biomédicales. Elle touche à certains aspects de la bioéthique et est la première loi à encadrer les essais cliniques en France. Cette loi fixe six conditions générales obligatoires pour la recherche biomédicale. 1. Les connaissances scientifiques doivent être fondées de manière solide. 2. Une expérimentation préclinique est nécessaire à l’engagement des études. 3. La balance risque-bénéfice doit être équilibrée 4. La recherche doit mener à une extension des connaissances scientifiques de l’être humain et améliorer sa condition 5. La recherche doit se dérouler sous la direction d’un médecin expérimenté 6. Il est nécessaire que le matériel impliqué dans l’expérimentation soit adapté Il est également précisé que le consentement de la personne doit être libre et éclairé et précisé par écrit. Cinq informations sont ainsi nécessaires : 1. La visée de la recherche et sa durée 2. Les bénéfices mais aussi les risques liés à la recherche 3. L’avis du Comité Consultatif 4. Une personne ne peut être soumise à plusieurs recherches simultanées et par conséquent doit éventuellement s’inscrire sur un fichier national 5. Son droit d’arrêt de participation à la recherche sans condition L’autorité administrative doit également être informée et donc l’avis du comité consultatif est demandé. Des dispositions sont aussi établies quant aux recherches sans bénéfices direct, pour exclure certaines personnes des essais. 26 D-LES ESSAIS CLINIQUES SUR DES POPULATIONS DÉFAVORISÉ DÉFAVORISÉES De nombreuxx laboratoires pharmaceutiques pratique pratiquent en grande partie leurs essais cliniques dans des pays en développement ou sur des populations désœuvrées. désœuvrées Effectivement, la faiblesse des coûts et la maigre intensité des contrôles attirent les laboratoires principalement en Afrique. Beaucoup d’accidents ont lieu lors de ces essais, ce qui a conduit à l’annulation de certains d’entre eux. 27 L’affaire Tuskegee L’affaire Tuskegee, mondialement connue, se déroule entre les années 1932 et 1972, dans une ville d’Alabama (Etats Etats-Unis) d’environ 10.000 habitants : Tuskegee. Tuskegee Organisées par des médecins américains, cette étude concerne la syphilis qui à cette époque touche fortement la population noire. Les chercheurs choisissent donc cette ville en raison du fort taux de malades. L’étude démarre en 1932 sous les commandes de l’US Public Health Service qui travaille alors avec la Tuskegee Institute, et a pour but d’étudier l’évolution naturelle de la maladie sur un court terme et de trouver un remède. Le protocole stipule qu’aucun traitement ne doit être administré aux volontaires pendant six mois. Les patients tous de sexe masculin entre 25 et 60 anss sont donc recrutés. On prome promett des soins gratuits à vie, ainsi que des repas chauds, des transports gratuits pour se rendre aux visites médicales, sans oublier 50 dollars à la famille en cas de décès pour les frais d’obsèques. Sous ces conditions, environ 400 personnes signent pour participer à l’étude. 28 La violation de l’éthique médicale En 1933, l’USPHS décide de continuer l’étude sans que les patients bénéficient d’un traitement, comme prévu initialement. Les chercheurs trouvent ces délais trop court et décident de poursuivre la surveillance des patients jusqu’à leur mort. Cette étude est ainsi maintenue durant 40 années. Malgré la découverte d’un remède à base de pénicilline, et de la preuve de son efficacité en 1943, les études se poursuivent sans que les patients ne puissent recevoir de traitement. Tout est mis en œuvre pour que l’expérience continue. En 1941 on compte par exemple 256 patients s’engageant dans l’Armée américaine. Pourtant l’USPHS les exempte afin de poursuivre les études. Cela permet également que les travaux ne soient pas dévoilés au grand jour par les médecins militaires. Aucune information n’est donnée aux patients tout au long de l’étude. Il s’agit là d’une violation du Code de Nuremberg établi en 1946. Ce dernier stipule clairement que les médecins concernés par des expérimentations doivent obtenir le « consentement éclairé » des patients avant de procéder aux expériences. Il précise également que s’il existe un traitement, il doit être administré aux patients. Ici, les volontaires ne connaissent pas l’efficacité de la pénicilline, les médecins n’ont donc pas leur consentement éclairé. Le fait que les patients soient des personnes dans le besoin, influencées par des sommes d’argent et quelques petits avantages proposés par le laboratoire, constitue également une violation de l’éthique médicale. L’étude enfin stoppée En 1972, le scandale éclate. Un ancien enquêteur de l’UPSHS qui en 1966 exprime de larges réticences sur cette étude en 1996. Il révèle l’affaire à un journaliste de l’Associated Press, Jean Heller. L’agence envoie donc les informations à la plupart des grands journaux américains. Le New York Times révèle ainsi l’existence de cette expérimentation au monde entier. L’étude prend donc fin. En 1997, soit 25 ans après la fin des études Bill Clinton, président des Etats-Unis présente officiellement ses excuses aux patients et aux membres de la famille. Il qualifie alors cette étude de « clairement raciste ». 29 Le bilan L’affaire Tuskegee a fait énormément de dégâts.. On y compte 28 patients morts directement de syphilis, 100 morts de complications liées à cette maladie, 40 femmes affe affectées par leur conjoint et 19 enfants ayant contracté une syphilis congénitale transmise durant la grossesse. L’affaire Tuskegee est un des plus grands drames de l’histoire sanitaire des Etats Etats-Unis. 30 Encore aujourd’hui des tests tout aussi injustes es prennent place en Afrique. Afrique Les nombreuses études de Big Pharma sont particulièrement concernées.. Partout dans les pays du Sud, des firmes pharmaceutiques organisent des études cliniques sans prendre en compte l’éthique et la sécurité des patients. Les firmes irmes ne pensent pas toujours au consentement et à l’information des sujets, aux contrôles thérapeutiques, ni même aux bénéfices que ces études pourraient apporter aux malades et à la population. Malgré des procédés rigoureux et formalisés, on ne parvient qu’à identifier 10% des études dans les pays en voie de développement. En effet, cela révèle une tendance des industries du médicament à utiliser les populations du Sud pour résoudre les problèmes sanitaires du Nord sans aucun véritable profit pour les pays du Sud. 31 III-DIFFERENTES PERSPECTIVES D’AVENIR La science est en perpétuel mouvement. Les méthodes d’expérimentation et les connaissances médicales acquises grâce à ces dernières ont connu d’énormes progrès et évolution. Mais comme nous avons pu le constater, de nombreuses polémiques et injustices subsistent au sein de la bioéthique et des essais cliniques. De nombreux progrès progrè sont encore envisageables à l’avenir. 32 A- APPORT PPORT DES NOUVELLES TE TECHNOLOGIES CHNOLOGIES DANS LA RECHERCHE CLINIQUE La recherche clinique est est, et va être profondément transformée par les nouvelles technologies numériques.. Ceci qui impliquera de redéfinir le cadre non seulement règlementaire mais aussi éthique des essais. Cette évolution permettra de réduire le délai de mise ise sur le marché des nouvelles thérapeutiques. Il apportera également une sécurité supplémentaire grâce à la possibilité de mettre en place des programmes d’observance et de suivi à grande échelle (amélioration de la phase 4 des essais cliniques). dans Les nouvelles uvelles technologies permettent un premier temps temps, un plus grand recensement des patients. Quelques laboratoires pharmaceutiques utilisent les réseaux sociaux et recrutement et le ciblage. les technologies mobiles pour améliorer le L’utilisation de plus us en plus fréquente des objets connectés permettent un recueil de données infini sur le patient, ce qui permet notamment la détection rapide d’éventuels effets indésirables mais aussi de repositionner des médicaments en mettant en évidence des corrélations inattendues (ex. : médicament développé dans la dépression et qui provoquait un sevrage tabagique spontané). Un autre avantage de cette technologie est d’éviter les erreurs de ressaisies ce qui permet une transmission et un stockage des données fiables ttout en permettant de répondre aux normes imposées par la Food and Drug Administration (FDA) et de l’Agence Européenne des Médicaments (l’EMEA). 33 L’ère d’Internet et des es réseaux sociaux ont entrainé une révolution certaine chez les patients qui deviennent nent acteur de la recherche clinique. Sur le site de recueil de données PatientLikeMe,, l’échange d’information entre patients a permis de démontrer l’inefficacité d’un traitement à base de lithium dans la sclérose latérale amyotrophie (SLA)) alors même que l’étude officielle n’avait pas commencé. La mise aux points de logiciels capables de gérer les grandes bases de données permet également une avancée dans l’évaluation des thérapeutiques. La vraie révolution se situe dans l’utilisation de matériels et de techniques informatiques capables de modéliser et de simuler l’impact des médicaments sur des organes. C’est ce qu’on appelle la recherche clinique in silico silico.. Cela permettra à terme de se passer des essais sur l’animal, de réduire les coûts et les délais mais aussi d’améliorer la sécurité des patients. Toutes ces évolutions permettent finalement d’acquérir plus rapidement et à moindre coût, des données aboutissant à la mise sur le marché de nouveaux procédés tout en améliorant la sécurité des patients. Reste este à régler le cadre juridique et éthique de la collecte ainsi que le stockage de toutes ces données personnelles. Mais les progrès de la science ne se limitent pas seulement à cela. 34 B- LE E GÉNIE GÉNÉ GÉNÉTIQUE Le génie génétique est un doma domaine ine qui découle de plusieurs avancées techniques de la biochimie, de la biologie moléculaire et de la génétique. Aujourd’hui encore ce domaine est souvent au cœur de débats divers et variés. Ainsi cet ensemble d’outils et de techniques de biologie moléculaire ire permettent de manière contrôlée, l’étude de modifications des gènes. C’est ainsi qu’à l’aide d’une centaine d’ d’enzymes différentes les es scientifiques ont réussi à assembler différents ADN afin de créer de nouvelles propriétés aux cellules du vivants. C C’est ainsi que le génie génétique prit également le nom de « technologies de l’ADN recombinant ». Le génie génétique intervient dans de multiples domaines tels que la pharmacie, pharmaci l’agrochimie,, l’industrie alimentaire ou même l’environnement l’environnement.. Or les scientifiques scienti se sont longuement interrogés au sujet des éventuels dangers de cette pratique et sur les bactéries susceptibles d’apparaître et de nuire à l’Homme. 35 Une question demeure néanmoins. Serait-il Serait possible de se servir du génie génétique dans la conception c de nouveaux ouveaux médicaments ? Il existe déjà des traitements conçus génétique grâce serait--il au génie possible de en effet, mais généraliser cette pratique ? Il pourrait s’agir d’une solution viable, qui serait plus sûre car mieux tolérée par le pat patient. ient. Les effets secondaires seraient serai moindre et les quantités produites amplement suffisante suffisantes.. Le nombre de médicaments produits grâce au génie génétique ne cesse d’augmenter ces dernières années. L’insuline, traitements trai du SIDA, de la jaunisse, de certai certains cancers, ou encore de la sclérose en plaques sont désormais fabriqués par génie génétique génétique. Ill se pourrait qu’à l’avenir leur nombre augmente. Actuellement, nous cherchons à créer de meilleure meilleures alternatives concernant les patients. Mais ne serait-ilil pas possible de changer certaines choses déjà existant existantes et de les améliorer ? 36 C-POLÉMIQUE POLÉMIQUE SUR LES ADJUVANTS Les adjuvants vaccinaux sont indispensables afin d’avoir un vaccin efficace. efficace Seuls les tous premiers vaccins (vaccine, rage etc.) etc. qui ne nécessitent pas d’adjuvants car ils sont à base de virus ou de bactéries entiers. Leur mécanisme d’action est lié au fait qu’ils se déposent au site d’injection. Ils entrainent dans un premier temps une stimulation de la réponse immunitaire innée ce qui qu potentialisera par la (lymphocytes T et B et cellules mémoires). suite, la réponse immunitaire adaptative Les adjuvants les plus uti utilisés sont les sels d’aluminium. Ils sont d’ailleurs à l’origine d’une polémique au sujet la toxicité neurologique des va vaccins. L’aluminium a des effets neurotoxiques connus tels que des troubles de la mémoire et il pourrait également déclencher des maladies neurodégénératives (sclérose en plaque, démence, maladie de Parkinson). Cela ne se produit que s‘il est ingéré en ggrande rande quantité ou de manière chronique. Hors dans le cas des vaccins la quantité injectée est nettement inférieur inférieure aux quantités admises par l’OMS pour l’alimentation. Les adjuvants sont également accusés de provoquer des maladies auto auto-immunes. Cela est certes possible de manière expérimentale expérimentale, mais aucune preuve ne permet d’incriminer formellement les vaccins.. Les analyses statistiques ne démontrent aucun lien entre la vaccination et la survenue de ce type de pathologie. L’effet indésirable reconnu pa parr tous est la myofasciite à macrophage (MFM) qui est une lésion des tissus correspondant à des dépôts de sels d’aluminium au point d’injection. Certains chercheurs ont associé cette lésion à des douleurs musculaires et des articulations ainsi qu’à une fatigue gue chronique. hypothèse. Une étude récente menée par les autorités 37 n’a pas confirmé cette La conséquence la plus grave de cette polémique est que le taux de vaccination a considérablement diminué en France. Nous voyons à nouveau des épidémies de Rougeole qui peuvent avoir des conséquences bien plus désastreuses. A l’avenir, il serait envisageable de se passer d’adjuvant. Des chercheurs tentent de trouver des solutions pour ne plus avoir à les utiliser dans la création de vaccins. Pour le moment, en retirant les adjuvants, les injections seraient plus nombreuses et il faudrait effectuer d’avantage de rappel. Néanmoins leurs effets secondaires de ces adjuvants sont de mieux en mieux étudiés et de moins en moins responsables des maux qu’on leur prêtait auparavant. Les chercheurs d’une unité de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) ont mis au point un nouveau procédé de vaccination qui permet de se passer d’adjuvant et d’aiguille. Pour le moment, il a seulement été testé sur des souris mais les résultats sont concluants et il pourra bientôt être transféré à l’Homme. Les chercheurs ont vacciné les souris par le biais de micropores formés dans leur peau par un laser, et les protégeant ainsi du mélanome. L’expérience conduite sur des animaux en bonne santé et d’autres souffrant d’un mélanome, a connu un effet rapide. Les populations de lymphocytes T CD8 et CD4 ont été stimulés de manière puissante et ont permis d’arrêter la progression de la tumeur dans le premier groupe de souris. Le second groupe a été protégé du cancer. Retirer les adjuvants des vaccins semble être une solution viable, mais encore très controversée. De nombreux points peuvent probablement être encore modifiés et améliorés dans l’expérimentation sur le vivant. 38 D- EXPÉRIMENTER RIMENTER SANS LES ANIMAUX ? Il parait assez évident qu'aucune espèce animale ne ressemble assez à une autre pour lui servir de modèle. Dès l'Antiquité les médecins s'en sont aperçus et ont tenté des expériences sur les condamnés à mort. Au XIXème siècle, Claude Bernard n'expérimentait sur les animaux que parce que la loi et la morale lui interdisait le recours à l'homme, malgré des résultats plus intéressants avec ces derniers. Plusieurs associations militent contre l'utilisation des animaux comme modèles lors des essais précliniques. C'est le cas d' « Antidote Europe ». Le but de cette association est d'accéder à une science plus responsable notamment en ne se fiant pas aux conclusions des expérimentations sur les rongeurs et aautres animaux utilisés lors des phases d'évaluation de la toxicité des substances testées. En effet, le comité scientifique compo composé de chercheurs nationaux voir internationaux, mettent en évidence de manière strictement scientifique les dangers liés à l'extrapolation trapolation des résultats de l'animal à l'homme. « Les humains ne sont pas des rats de 70kg. Il est temps de dépasser le paradigme actuel d‘évaluation de la toxicité des médicaments. La première étape serait de supprimer les exigences réglementaires pour d des es tests sur des animaux et remplacer ces tests par des méthodes scientifiques du 21ème siècle. » (Article d’Antidote Europe datant du 5 Avril 2011) 2011). Quelques exemples permettent de comprendre rapidement que l'animal n'est pas le modèle biologique de l'homme. La morphine est capable de rendre fou les chats alors que le 39 chien supporte une dose 20 fois supérieure à celle utilisée chez l'homme. Le cochon peut ingérer de l'arsenic, le lapin peut manger des amanites phalloïdes alors qu'un cochon d'Inde sera tué par une dose de pénicilline. Ces différences s'expliquent par le patrimoine génétique propre à chaque espèce. Ce dernier détermine la structure des protéines qui assurent les fonctions biologiques, donc deux espèces différentes auront des protéines différentes et donc des mécanismes biologiques différents. Les pouvoirs publics commencent à prendre conscience de cet état de fait et même si la loi régissant les essais cliniques n'a pas encore été modifiée les rapports se multiplient. En 2006 le conseil national de la recherche américain a publié un compte-rendu sur les tests de toxicité. Il y met en évidence les erreurs induites par les tests sur les animaux et propose l'utilisation de cultures de cellules humaines pour réaliser ces essais. C'est ce qu'on appelle des tests toxicogénomiques qui allient modèles mathématiques, simulations sur ordinateurs et cultures cellulaires humaines. Cette nouvelle technologie permettant d'obtenir des résultats beaucoup plus fiables, plus rapides et plus économiques. Le directeur d' « Antidote Europe », Mr MENACHE que nous avons contacté a été ravi de partager ces informations avec nous et nous l'en remercions. 40 E- L’INTERVIEW DU DIRECTEUR D’ANTIDOTE EUROPE, ANDRÉ MENACHE Questionnaire effectué par mail Question (Q) : Votre association milite pour l'arrêt de l'expérimentation animale pour des raisons essentiellement scientifiques et éthiques. Mais y a-t-il également d'autres objectifs que vous pourriez citer ? André MENACHE (A.M) : Notre association lutte contre l’expérimentation animale principalement pour protéger la santé humaine et l’environnement. Regardez par exemple le lien suivant : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/05/19/la-guerre-du-modele-animal-naura-pas-lieu_4636423_1650684.html Cet article du monde explique les divers défauts de l’expérimentation animale. Chaque espèce serait unique et par conséquent les résultats obtenus ne pourraient pas être valables pour une autre espèce. Selon l’article « nous baignons dans 200 000 substances chimiques de synthèse dont nous ne savons rien quant à leurs dangers pour notre santé » pour ces raisons. De plus, on constate qu’en France le nombre de cancers a plus que doublé entre 2000 et 2009, que la maladie d’Alzheimer devient de plus en plus fréquente, le nombre de diabétique a été multiplié par deux et que le taux de naissance d’enfants autistes ne cesse de croître. Au siècle dernier peu de résultats sont obtenus sur des tests sur « modèle ». Peu de remède trouvés et dorénavant, on ne sait quoi faire des milliers de sujets animaux contagieux et malades. Le seul véritable modèle serait donc l’Homme. 41 Q : Depuis plusieurs années, il existe une grande polémique quant aux adjuvants contenus dans les vaccins. Pourquoi n'existe-t-il pas de phases supplémentaires dans les tests cliniques spécialement dédiées à ces adjuvants ? A.M : En fait, les technologies existent déjà, mais elles sont très peu usitées. On pourrait par exemple utiliser la « toxicogénomique » in vitro en phase préclinique pour tester les effets des adjuvants sur le système immunitaire humain. Une recherche dans Pubmed utilisant les mots clés « adjuvant » et « vaccin » et « toxicogénomique » ne produit qu’un seul résultat et pourtant quand on fait une recherche du mot clé « toxicogénomique » tout seul, on obtient 1506 résultats (par contre les mots clés « vaccine and adjuvant » obtient 35 000 articles !) L’étude suivante est un exemple ou la toxicogénomique est utilisée pour identifier des substances toxiques chez le nouveau-né. On pourrait également appliquer la même technique pour étudier l’effet des adjuvants sur le système immunitaire humain (en exposant les globules blancs issus du cordon ombilicale aux adjuvants de façon in vitro). Concernant les tests cliniques, il existe également une technologie performante mais peu utilisée : la « Vaccinomique » (l’équivalent de la toxicogénomique mais spécifiquement pour les vaccins). Cette technologie peux être utilisée pour identifier les individus sensibles aux effets nocifs de vaccins (soit du composant d’antigène, soit des composants d’adjuvants). Par exemple : en soumettant à une analyse vaccinomique les globules blancs issus d’un enfant quelques semaines après une première vaccination. Q : Pouvez-vous nous éclairer sur le procédé que vous souhaitez faire adopter afin de remplacer l'expérimentation animale (utilisation de cellules humaines, de biotechnologie, de l'informatique) ? A.M : Il est impératif d’étudier du matériel issu de l’espèce concernée (il faut donc observer du matériel d’origine humaine s’il s’agit d’études de maladies et de traitements qui concernent les humains). Il est également impératif d’utiliser une gamme de tests et pas simplement un ou deux essais. Cette stratégie s’appelle « Integrated Testing Strategy ». Donc, on pourrait utiliser des cellules humaines en culture (dans des études de pharmacogénomique et de toxicogénomique), l’imagerie non invasive, organes (humains) sur puce. 42 Q : Pensez-vous qu'il sera possible, à terme, de se passer de l'expérimentation sur l'homme dans les tests cliniques ? De même, les nouvelles thérapies issues du génie génétique pourraient-elles un jour se passer d'essais cliniques ? A.M : Il faudra d’abord se passer de l’expérimentation animale (voir nos articles ainsi que nos interviews sur le site d’Antidote Europe). En fait, on constate que l’industrie pharmaceutique s’est déjà lancée dans la voie de la médecine personnalisée : une médecine construite sur une caractérisation fine du patient notamment basée sur une l'analyse moléculaire et les signatures génétiques5 afin d'être plus prédictive d'optimiser les chances de guérison, d'efficacité des médicaments et d'améliorer la gestion de la maladie en identifiant mieux les prédispositions à une maladie d’un patient, aux éventuels effets secondaires d'un traitement, etc. Dans ce cas, elle se veut aussi être une médecine de précision (source : wikipédia). Toutefois, les autorités de réglementation vont continuer à exiger les essais cliniques pour des traitements destinés aux masses. Un traitement ciblé pour un seul individu pourrait éventuellement se passer d’un essai clinique, par exemple : http://www.roche.fr/pharma/medecine-personnalisee.html Le site proposé nous explique ainsi pourquoi la médecine personnalisée serait une meilleure alternative selon Roche.fr. Elle s’adapterait donc aux besoins de chacun, et créerait moins d’effets secondaires indésirables car le traitement dont bénéficierait le patient serait plus revu en fonction de certains de ses caractéristiques. 43 Q : De manière plus générale, d'un point de vue éthique voire philosophique, quelles seraient selon-vous les améliorations à apporter aux essais cliniques afin de continuer à faire progresser la médecine tout en respectant le monde du vivant ? A.M : Supprimer les essais cliniques de phase 1 (les volontaires sains) vu que ces gens sont exploités et ne sont pas conscients du risque sur leur propre santé. Regardez ces deux liens : http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-monde-ignore-testeurs-medicaments.html http://www.lemonde.fr/planete/article/2006/03/17/le-premier-essai-humain-d-un-futurmedicament-tourne-mal-a-londres_751759_3244.html Remplacer l’industrie pharmaceutique par une institution à but non lucratif afin de développer des médicaments essentiels pour la santé humaine au lieu de produits rentables qui ne sont pas forcément essentiels. http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/SCHEFFER/53952 Le premier lien nous conduit à un site internet présentant un livre : « Le monde ignoré des testeurs de médicaments : Témoignage et enquête dans l’univers de l’expérimentation humaine » de Michelle JULIEN. Ce livre relate les dangers des divers essais cliniques et soulève de nombreuses questions éthiques. Le deuxième lien nous mène à un article du Monde, qui expose un accident lors d’essais cliniques de phase 1 à Londres. Un patient meurt, suite à la prise d’une nouvelle molécule. Pour finir, le dernier lien nous présente deux livres concernant également l’industrie pharmaceutique en particulier « Big Pharma ». Ils dénoncent tous deux diverses pratiques qui ne sont pas morale. Des solutions sont également données, comme la nationalisation de l’industrie pharmaceutique, une médecine plus indépendante, ou encore la réduction du rôle du ministère de l’industrie dans le Comité économique des produits de santé. 44 Conclusion générale Pour conclure, nous avons vu que l'ensemble des progrès de la médecine est majoritairement du à la pratique d'essais cliniques. Bien que cette science ait évolué durant toute l'Antiquité, c'est au moment où la vaccination jennérienne s'est répandue que l'expérimentation à grande échelle a débuté. C'est d'ailleurs cette envie de comprendre, d'expliquer et d’agir sur la belle machine qu'est l'homme qui a poussé certains à agir de manière inhumaine, notamment lors de la Seconde Guerre Mondiale. Ces pratiques criminelles ont engendré une prise de conscience de la communauté scientifique quant à la nécessité de mettre en place un cadre bioéthique à la pratique d'essais cliniques. Même si ces lois donnent une place primordiale à l'individu, le recrutement de volontaires sains fait toujours débat comme nous l'a rappelé l'actualité (cf. annexe). En effet, une personne est décédée à Rennes au mois de janvier 2016 suite à l'étude de phase I d'un médicament dans le domaine neurologique. D'autres voix, telles que l'Association Antidote Europe, se sont par ailleurs exprimées quant au déroulé des études, notamment quant à l'expérimentation animale. En effet, elle ne permet pas d'obtenir des résultats fiables pour l'homme alors que d'autres techniques rendraient possible une analyse plus fine du profil toxicologique des substances. De même, d'un point de vue philosophique, l'homme prend conscience qu'il ne peut plus sacrifier l'écosystème qui l'entoure dans son unique intérêt. D'autre part, les progrès dans le domaine de l'informatique, du génie génétique et moléculaire vont considérablement transformer le déroulé des essais cliniques mais aussi entraîner d'autres questions éthiques, comme notamment l'atteinte à la vie privée. Ces multiples progrès permettraient déjà l'arrêt de l'expérimentation animale comme nous l'a confié André Ménache, Directeur d'Antidote Europe, mais tout n’est qu’une question de volonté politique. La fin de la pratique d'essais cliniques sur le volontaire sain sera, de même, bientôt réalisable et permettra d'éviter des accidents mais aussi de mettre à disposition plus rapidement un traitement plus sur. En revanche, dans le cadre des vaccins, et plus particulièrement dans le cadre des vaccins préventifs, le recours aux volontaires sains sera toujours nécessaire étant donné la finalité de ce type de médicament. L'intérêt des essais cliniques ne semble donc pas pouvoir être remis en question étant donné le niveau élevé d’exigences réglementaires sur le plan scientifique mais aussi éthique. 45 Dans ce contexte du médicament de plus en plus sûr, une partie de la population se détourne des molécules issues de cette recherche. C'est le paradoxe qui consiste à exagérer le risque individuel et à oublier l’éventuel bénéfice collectif du traitement. Faire tomber ce paradoxe ne serait donc pas le plus grand défi scientifique, mais aussi philosophique des années à venir ? 46 Annexe : Dernières actualités concernant notre TPE - Remise en cause de la vaccination obligatoire en France (Le Figaro 12/01/16) http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/01/12/24483-marisol-touraine-lance-debat-public-surlobligation-vaccinale Marisol Touraine lance un débat public sur l'obligation vaccinale. Renouer avec la confiance du public dans la vaccination. C'est le cap tracé par la ministre de la Santé lors d'une conférence de presse ce matin. En ne mettant pas fin à l'obligation vaccinale, Marisol Touraine fait donc preuve de prudence. L'Académie nationale de médecine avait mis en garde dans un avis adopté le 27 octobre 2015: «Abandonner l'obligation vaccinale serait interprété comme l'aveu implicite que les vaccins ont une innocuité discutable.» Mais si Marisol Touraine n'a pas encore tranché, ce n'est peut-être que partie remise. «Force est de constater que la coexistence de vaccins obligatoires et recommandés nuit à la compréhension de la politique vaccinale», a-t-elle admis mardi, s'appuyant sur le rapport qui lui a été récemment remis par l'ex-députée Sandrine Hurel. La voie d'une vaste concertation citoyenne a donc été retenue pour «mieux comprendre ces inquiétudes, leurs rouages, leurs sources». L'année 2016 sera dédiée à ce travail, placé sous l'égide du Pr Alain Fischer: recueil des contributions du public et des professionnels sur une plateforme Web de mars à mai, analyse des propositions par des jurys en mai, et présentation des conclusions d'un comité d'orientation en décembre. Avec, à la clé, trois issues possibles à ce processus: la levée ou suspension des obligations vaccinales, le statu quo, ou une révision de la liste des vaccins obligatoires. L'intérêt de la vaccination ne fait aucun doute dans l'esprit des médecins, mais la pertinence de l'obligation est de plus en plus questionnée, y compris au cœur du dispositif d'évaluation vaccinale français, puisque le Haut Conseil de la santé publique lui-même estimait dès 2013 le statu quo intenable. Pourquoi une obligation sur la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite et pas sur l'hépatite B, la rougeole ou le HPV (papillomavirus, responsable d'une majorité des cancers du col de l'utérus)? Et d'ailleurs, pourquoi des obligations, alors que des recommandations pourraient peut-être suffire? Après tout, des pays comme l'Allemagne, le Royaume-Uni ou l'Espagne atteignent, sans obligation vaccinale, des couvertures presque aussi bonnes que notre pays concernant les vaccins obligatoires en France: diphtérie, tétanos, poliomyélite. Ils font même mieux s'agissant de la rougeole. 47 . Un «carnet vaccinal électronique» en développement Tout en rappelant que la couverture vaccinale en France est «globalement satisfaisante», à l'exception de la grippe et du HPV, Marisol Touraine assume sa prudence. «J'ai la conviction que si, dans le contexte français de doute et d'inquiétudes, j'annonçais ici, toute seule, que je supprime l'obligation vaccinale, le taux de vaccination diminuerait significativement», a-t-elle affirmé. La ministre a par ailleurs repris à son compte certaines propositions déjà formulées dans le programme national d'amélioration de la politique vaccinale 2012-2017 de la Direction générale de la santé, notamment le développement d'un «carnet vaccinal électronique», compatible avec le dossier médical personnel, qui suivra chacun à l'âge adulte. Une expérimentation sera lancée dans cinq régions dès le mois de mars. Un site Internet répondant à des questions très concrètes sur la vaccination et régulièrement actualisé devrait par ailleurs être lancé par la future agence nationale de santé publique à partir d'avril. Les professionnels de santé recevront quant à eux un bulletin trimestriel de la DGS, récapitulant les dernières connaissances scientifiques dans le domaine. Un autre volet du plan vise à lutter contre les pénuries de vaccins, comme celles récemment vécues en France (BCG, pentavalent). «Nous sommes dans une situation de tension préoccupante qui n'est pas acceptable, car elle suscite des inquiétudes», a estimé la ministre. Il est demandé aux laboratoires pharmaceutiques concernés qu'ils garantissent des stocks et identifient sources d'approvisionnement de matières premières. «Je les rencontrerai à la fin du mois pour qu'ils me remettent des mesures précises», a indiqué Marisol Touraine, soulignant, qu'en cas de manquement, «des sanctions pourront être prononcées». L'épidémie de rougeole, extrêmement contagieuse, menace toujours en France On avait oublié les ravages que pouvait causer la rougeole jusqu'à ce que, autour de 2011, une épidémie explose en France. «Du 1er janvier 2008 au 31 juillet 2015, près de 24.000 cas de rougeole ont été déclarés en France, dont près de 15.000 cas notifiés pour la seule année 2011», indique l'Institut de veille sanitaire (InVS). De plus, l'InVS remarque que «près de 1 500 cas ont présenté une pneumopathie grave, 34 une complication neurologique (31 encéphalites, une myélite, deux Guillain-Barré) et 10 sont décédés». C'est ainsi que la rougeole, qui ne faisait l'objet que de quelques dizaines de cas notifiés par an jusqu'en 2006-2007, vient à nouveau planer sur la population. Car la maladie est extrêmement contagieuse et l'OMS estime qu'il ne faut pas dépasser 5 % de sujets non vaccinés dans la population pour espérer l'éliminer. Or, selon la dernière enquête effectuée en France par l'InVS, le chiffre serait au-dessus de 7 % chez les moins de 30 ans. D'ailleurs, dans son dernier bilan des couvertures vaccinales en août 2015, l'InVS estimait que seulement 73 % des enfants avaient reçu deux doses à l'âge de 24 mois. 48 - Accident de Rennes (Le Monde 15/01/16) http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/01/15/essai-therapeutique-a-rennes-un-volontaire-enetat-de-mort-cerebrale_4848001_3224.html#xtor=AL-32280270 Ce que l’on sait de l’accident survenu lors d’un essai clinique à Rennes C’est un événement « inédit », a déclaré vendredi 15 janvier Marisol Touraine, la ministre de la santé. Un patient est mort, dimanche 17 janvier, à la suite d’un essai thérapeutique mené à Rennes. Quatre autres sont toujours hospitalisés, mais leur état de santé s’améliore, après avoir montré des signes de troubles neurologiques. Tous les patients sont des hommes, âgés de 28 à 49 ans. • Quelle est la molécule qui faisait l’objet d’un test ? Selon nos informations, la molécule testée est la BIA 10-2474, développée par le laboratoire portugais Bial, fabriquée en Hongrie et conditionnée en Italie. Mme Touraine a précisé qu’il s'agit d’un produit visant à traiter « les troubles de l’humeur et de l’anxiété, et les troubles moteurs, liés à des maladies neurodégénératives », comme la maladie de Parkinson. Le produit testé est une molécule à « visée antalgique » agissant sur les récepteurs cannabinoïdes. L’objet de la phase 1 de l’essai était d’évaluer la sécurité d’emploi et la tolérance à la molécule, prise par voie orale, d’abord en doses uniques puis en doses multiples, répétées pendant plusieurs jours. • Cette molécule contient-elle du cannabis ? Non. Plusieurs médias, citant le parquet, ont fait état de présence de cannabis dans la molécule testée. Il s’agit d’une confusion avec le terme « cannabinoïde ». Or les cannabinoïdes ne sont pas tous dérivés du cannabis. Il en existe trois sortes : issus de végétaux, dont les plus connus sont le tétrahydrocannibol (THC), le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN), composés actifs que l’on retrouve dans le cannabis ; les cannabinoïdes de synthèse issus de molécules fabriquées chimiquement ; et les cannabinoïdes endogènes, c’est-à-dire sécrétés par le corps humain. Les derniers, les cannabinoïdes endogènes, sont des « molécules naturelles qui régulent de nombreuses fonctions, comme le plaisir, la douleur, l’appétit ou l’anxiété », précise le professeur Michel Reynaud, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse, à Villejuif (Val-de-Marne). C’est en l’occurrence pour agir comme inhibiteur d’une substance qui dégrade des cannabinoïdes endogènes que le médicament incriminé a été développé. 49 • Un homme est mort, quatre autres sont toujours hospitalisés Dimanche 10 janvier, un homme qui a pris de manière répétée le médicament dans le cadre de l’essai clinique mené par le laboratoire Biotrial, un établissement privé agréé par les autorités, a été hospitalisé. L’état de ce patient, un peintre, musicien et chanteur morbihannais, s’est très rapidement aggravé, selon le docteur Gilles Edan, responsable du pôle neurosciences du CHU de Rennes. Après avoir été déclaré en état de mort cérébrale, il est mort le 17 janvier. Cinq autres personnes ont également été hospitalisées dans la semaine, dont quatre présentant des troubles neurologiques graves. Les médecins craignent des « handicaps irréversibles » pour certains d’entre eux. Depuis le début de la semaine, leur état de santé s’améliore, seuls deux d’entre eux se trouvent toujours sous surveillance médicale au service neurologie de l’hôpital de Rennes. Deux autres ont été transférés dans les services de neurologie d’établissements proches de leurs domiciles ; le cinquième, « resté asymptomatique », selon le CHU, a pu rentrer chez lui. Selon le ministère de la santé, ces personnes appartiennent au même groupe d’essai clinique, composé de personnes non malades. Elles ont reçu, depuis le 7 janvier, la dose la plus élevée de molécule testée depuis le début de l’essai, en juillet 2015. Deux autres personnes, ayant pour leur part reçu un placebo, ont participé au test. • D’autres personnes sont-elles concernées ? Depuis le 9 juillet, date du début de l’essai clinique, cent huit personnes se sont vu distribuer cette molécule à des doses variables, selon Bial. Ces patients, qui viennent de Bretagne et de Mayenne, sont contactés un à un pour subir un examen médical au CHU de Rennes. Sur les dix-huit qui ont déjà bénéficié d’un examen neurologique et d’une IRM cérébrale, le 9 janvier, les médecins n’ont pas retrouvé « les anomalies cliniques et radiologiques présentes chez les patients hospitalisés », explique le CHU. Mme Touraine a annoncé que le test prévoyait d’inclure cent vingt-huit volontaires sains, hommes ou femmes, âgés de 18 à 55 ans. Le laboratoire a interrompu son essai le 11 janvier. • Dans quel cadre le test était-il mené ? Biotrial, qui conduisait l’essai clinique pour le compte de Bial, bénéficiait d’une autorisation, et a été inspecté deux fois en 2014. Les résultats de ces inspections étaient favorables et positifs, a affirmé Mme Touraine. Il s’agit d’un « laboratoire bien identifié, connu pour le sérieux des études qu’il mène ». Les autres essais menés par le laboratoire sur d’autres molécules n’ont pas été suspendus pour l’heure. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a autorisé l’essai clinique le 26 juin 2015, conformément à la procédure en vigueur. Selon Bial, « cet essai a été approuvé par les autorités réglementaires françaises, ainsi que par la commission d’éthique française, en conformité avec les guidelines [directives] de bonnes pratiques cliniques, avec la déclaration d’Helsinki et conformément à la législation inhérente aux essais cliniques. » 50 Enquête pour blessures involontaires Trois enquêtes, dont une judiciaire, sont en cours pour tenter de comprendre les raisons de l’accident. Une enquête en flagrance, confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes et au service de gendarmerie spécialisé dans la santé, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, a été ouverte pour « blessures involontaires supérieures à trois mois », a annoncé le parquet de Paris. Le ministère de la santé a par ailleurs saisi l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) afin de « mener une inspection sur l’organisation, les moyens et les conditions d’intervention de cet établissement dans la réalisation de l’essai clinique ». L’ANSM a également décidé de procéder à une inspection technique sur les lieux essais. Bial s’est engagé dans un communiqué à « collaborer » à l’enquête pour « déterminer de manière rigoureuse et exhaustive les causes » de l’accident qui a conduit à la mort de l’un des patients. Enfin, la commission des affaires sociales du Sénat a annoncé mardi qu’elle auditionnerait, après leurs enquêtes, les experts de l’IGAS et de l’ANSM, sur les garanties légales de sécurité pour les volontaires d’essais thérapeutiques. Cette commission a déjà par deux fois dénoncé l’absence de décret d’application de la loi du 5 mars 2012 sur les recherches impliquant la personne humaine. Ce texte, dit « loi Jardé », adopté à une large majorité au Sénat et à l’Assemblée, offre un cadre pour le développement de la recherche clinique, tout en améliorant la protection des personnes participant aux essais. Le décret attendu depuis bientôt quatre ans doit conforter le fonctionnement des comités de protection des personnes qui ont la tâche de valider les protocoles de recherche. 51 Lettre ouverte de l’Association Antidote Europe à Marisol Touraine (20/01/16) www.antidote-europe.org Pour une science responsable LETTRE OUVERTE Madame la Ministre de la Santé, Madame Marisol TOURAINE Ministre des Affaires sociales, de la Sant Santé et des Droits des Femmes 14, avenue Duquesne 75350 PARIS 07 SP Paris, le 20 janvier 2016 Le drame des essais cliniques de Rennes, un « évènement d’une extrême gravité », dites--vous. Ne serait-ce pas plutôt un dramatique mais banal effet secondaire de médicament, comme il s’en reproduit des dizaines de milliers par an en France ? Selon un de vos prédécesseurs, M. Bernard Kouchner, il y avait, déjà en 1997, 20 000 morts et 1,3 millions d’hospitalisations par an en France, du seul fait d’effets secondaires de médicaments, tous testés « avec succès » sur des animaux « modèles ». La cause première et unique de cette hécatombe, catombe, y compris de ce drame de Rennes : la confiance aveugle, pour des questions de santé humaine, dans les résultats obtenus précis cisément sur des animaux « modèles ». La notion de « modèle » est, en biologie, une pure fiction : aucune espèce n’est un modèle le biologique pour une autre. La preuve irréfutable est dans la définition m même d’une espèce, son isolement reproductif (les gamètes mâles et femelles ne peuvent se recombiner s’ils ne proviennent pas de la même espèce). Les patrimoines génétiques d’espèces différentes diff sont donc différents, chaque espèce va réagir à une maladie ou à une agression extérieure avec ses gènes, il n’y a donc aucune raison que la réaction à un candidat médicament d’un chien soit identique à celle d’un singe, ou que celles d’un chien ou d’un singe soient identiques à celle d’un humain. C’est une évidence scientifique qui s’impose sans discussion si on veut éviter des drames, qui font la une des journaux comme l’affaire de Rennes, ou qui se déroulent dans l’anonymat pour les dizaines de milliers de morts, victimes d’effets secondaires de médicaments tous les ans. Vos services de pharmacovigilance ont dû vous en communiquer le chiffre, mais il est sans doute frappé du sceau « Secret », puisque nous vous l’avons déjà demandé plusieurs fois, en vain jusqu’ici. Ne faut-il donc plus tester les médicaments dicaments ? Si, bien sûr ! Mais le seul modèle valable de l’homme homme est... l’homme, et pour commencer le matériel biologique d’origine origine humaine. Avant les tests cliniques de phases 1, 2, 3 et 4 (rarissime !), il faudrait un test « zéro » : (1) de pharmacogénomique sur des cellules pluripotentes induites obtenues auprès de personnes saines de sexes, d’âges et d’ethnies différents, différenciées dans l’une ou l’’autre des 243 lignées cellulaires humaines ; ce test met en évidence les organes affectés, les gènes dérégulés par le candidat méédicament, les voies pathologiques dans lesquels ce dernier engage les cellules ; (2) sur des « miniorganes » générés à partir des cellules pluripotentes induites (mini cerveau, mini foie, mini rein...), dont les réactions sont analysées par génomique comme ci-dessus. Ce sont là deux tests précliniques, valables pour l’homme, rapides, d’un coût abordable, largement utilisés à l’é ’étranger, mais d’autres peuvent les compléter. Affecter à ces méthodes, et aux recherches scientifiques pour d’autres, les moyens gaspillés en France dans des tests sur les soi- disant « modèles mod » animaux permettrait d’éviter les drames dus aux effets secondaires et le sacrifice de volontaires qui ont fait confiance aux paroles des cliniciens. Pourquoi ces derniers, s’ils étaient tellement sûrs de l’innocuité des candidats médicaments, ne s’y sont-ils sont pas exposés eux-mêmes ? Sachant à présent que la notion de « modèle » animal n’a aucune valeur en ce qui concerne la santé humaine, mais conduit bien souvent à de graves accidents, il vous appartient, au nom des pouvoirs attachés à votre fonction, de mettre un terme sans délai à l'utilisation de ces prétendus tendus « modèles ». Vous engageriez sinon votre responsabilité personnelle, comme ce fut le cas en son temps dans le scandale du sang contamin contaminé. Veuillez agréer, Madame la Ministre de la Santé, l’expression de notre haute considération. ration. Claude Reiss, Président 52 Bibliographie/Sitographie Sites Internet : • Le développement préclinique ou la première évaluation, consulté le 07/10/15, « http://www.leem.org/article/developpement-preclinique-premiere-evaluation-0 » (en ligne) • IEEM : LES ENTREPRISES DU MEDICAMENTS, Les essais cliniques en 10 question, consulté le 17/01/16 « http://www.leem.org/les-essais-cliniques-en-10-questions » (en ligne) • AGENCE NATIONALE DE SECURITE DU MEDICAMENT ET DES PRODUITS DE SANTE, Gérer les essais cliniques consulté le 21/11/15: « http://ansm.sante.fr/Activites/Essais-cliniques/Les-essaiscliniques/(offset)/0 » (en ligne) • Simone MATHOULIN-PELISSIER, Institut BERGONIE, Les essais cliniques consulté le 21/11/15 « bergonie.org/la-recherche/les-essais.html» (en ligne) • UNIVERSITE PARIS DESCARTES, Essais cliniques consulté le21/11/15« https://www.univparis5.fr/content/download/.../1/.../essais+cliniques.pdf » (en ligne) • SANOFI, Les essais cliniques : les phases, consulté le 21/11/15 « http://www.sanofi.com/rd/essais_cliniques/phases/phases.aspx »(en ligne) • FONDATION RECHERCHE MEDICALE, Variole, consulté le 08/10/15 « http://www.frm.org/recherche-medicale/les-recherches/8163/variole.html » (en ligne) • FUTURA SCIENCE, Poxvirus , consulté le 08/10/15 « http://www.futurasciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/biologie-poxvirus-11269/ » (en ligne) • ONTARIO MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOINS DE LONGUE DUREE, Maladies : varioles consulté le 08/10/15 « http://www.health.gov.on.ca/fr/public/publications/disease/smallpox.aspx » (en ligne) • CADUCEE .NET, La variole consulté le 09/10/15 : « http://www.caducee.net/DossierSpecialises/infection/variole.asp » (en ligne) • INSTITUT PASTEUR, Louis Pasteur consulté le 20/12/15 « http://www.pasteur.fr/fr/institutpasteur/l-histoire/louis-pasteur »(en ligne) • JULIE CONTI- LE TEMPS : Otto Klein, un des derniers patients du DR Mengele, est décédé à Genève, 26 mars 2014 consulté le 30/12/15 « http://www.letemps.ch/societe/2014/03/26/otto-klein-underniers-patients-dr-mengele-decede-geneve » (en ligne) • Article du journal L’EXPRESS, Recherche sans expérimentation animale ? 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