Introduction.
Le 28 juin 1914, à Sarajevo, l’archiduc François-Ferdinand (héritier de l’Empire Austro-hongrois) et sa femme sont assassinés par un Bosniaque
partisan du rattachement de la Bosnie à la Serbie indépendante.
Le 28 juillet, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie. C’est le début du conflit qui s’étend rapidement à une grande partie de l’Europe à cause
du système des alliances défensives.
Pourquoi la Première Guerre mondiale est-elle une guerre totale ?
I. La Première Guerre mondiale : une guerre extrêmement violente …
A. Les phases de la guerre.
En août 1914, l’armée allemande envahit le Nord de la France en passant par la Belgique (pays neutre). En peu de temps, les Allemands se
retrouvent à 40 kilomètres de Paris. Les taxis parisiens sont réquisitionnés pour convoyer les soldats en renfort sur le front. Après la bataille de la Marne
en septembre 1914, les Allemands reculent. C’est la guerre de mouvement.
À la fin de l’année 1914, les armées n’avancent plus. Les fronts se stabilisent. Pour s’abriter, les soldats creusent alors des tranchées qui
s’étendent de la Suisse à la mer du Nord (650 km de long). C’est la guerre de position. Durant trois ans, l’objectif est d’user l’ennemi par des offensives
quotidiennes pour lui prendre quelques mètres. Toutes ces tentatives pour percer le front se soldent par un échec : de février à juin 1916, les Français et
les Allemands se battent à Verdun. Cette bataille cause la mort de 500 000 Français et Allemands et fait 400 000 blessés.
L’année 1917 marque un tournant dans la guerre. En effet, les Etats-Unis entrent en guerre au côté de l’Entente. Autre événement, la Russie
bolchevik suite à deux révolutions, signe le traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918. Cette paix séparée la désengage des combats et permet à l’Allemagne de
rapatrier ces soldats sur le front de l’ouest.
En 1918, l’utilisation de nouveaux matériels (comme les chars et les avions) permet de relancer la guerre de mouvement et de stopper l’avance
allemande. Progressivement, l’Allemagne voit ses alliés l’abandonner les uns après les autres. La situation devient catastrophique. L’empereur Guillaume
II abdique. Le nouveau gouvernement (républicain socialiste) accepte de signer l’armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes qui met un terme à quatre
années de combats.
B. La bataille de Verdun : des soldats confrontés à d’extrêmes violences.
En 1916, lors de la Première Guerre mondiale, les soldats français et allemands s’affrontent, avec une « violence de masse », dans les tranchées
de Verdun. Comment se traduisent ces violences de masse durant les combats et les moments de répit ?
Lors des combats, les soldats devaient soit monter à l’assaut et prendre la tranchée ennemie soit défendre leur position. Dans le no man’s land,
ils se retrouvaient à découvert face aux tirs ennemis. Les combats se terminaient souvent au corps à corps. Les soldats utilisaient alors leur baïonnette ou
bien tout simplement des pelles aiguisées. Les offensives étaient particulièrement meurtrières. Celles-ci s’expliquent par l’utilisation d’armes nouvelles
(ex : les mitrailleuses, les gaz asphyxiants ou toxiques, les obus, les lance-flammes, etc…). La bataille de Verdun (1916) qui a fait plus de 500 000 morts
allemands et français, dont 30 000 le premier jour, le montre bien. Les hommes étaient alors devenus de « la chair à canon ».
Lors des moments de répit, les soldats vivaient entassés dans des tranchées étroites dépourvues de confort, creusées à même le sol. Entre deux
attaques, ils s’occupaient en lisant le courrier envoyé par la famille et les marraines de guerre ou ils confectionnaient des objets avec les douilles d’obus. Ils
devaient en plus de la menace ennemie affronter l’attente et l’ennui, la fatigue, le froid, le manque d’hygiène (ce qui a valu aux soldats français le surnom
de « Poilus ») et de sommeil, les ravitaillements qui tardaient mais aussi la boue, les rats, les poux et les puces qui s’introduisaient partout (dans leur
couchage, leurs vêtements et leur nourriture). Ils devaient également vivre au quotidien avec la peur de mourir et le dégoût de la mort omniprésente
puisqu’ils étaient entourés de cadavres, parfois leurs camarades.
Pour conclure, cette bataille qui a fait plus d’un demi-million de morts parmi les soldats français et allemands sans compter les milliers de
blessés, de mutilés (« gueules cassées ») et les traumatismes psychologiques engendrés reflète bien la violence de masse dont ont été victimes les soldats
durant la guerre des tranchées.
C. Le génocide arménien : des violences faites aux civils.
Les Arméniens sont une minorité catholique au sein de l’empire ottoman. Ils sont persécutés depuis le XIXème siècle en raison de leur religion et
de leur aspiration à l’autonomie. En 1915, la guerre entre les Ottomans et Russes sert de prétexte au gouvernement turc pour mettre en place une
politique de génocide contre la minorité arménienne, dans le Nord-Est du pays.
Dès leur première défaite face aux Russes à Sarikamich en janvier 1915, les Turcs ottomans, qui sont entrés en guerre au côté de l’Allemagne,
les accusent de trahison et commencent à désarmer, torturer et massacrer les soldats arméniens. À partir d’avril, des rafles ont lieu dans les villes puis, en
mai, les civils, notamment les femmes et les enfants, sont systématiquement déportés dans les zones désertiques. Beaucoup meurent en route en raison des
massacres et de l’absence de nourriture et d’eau.
Cette violence de masse qui touche des civils s’exprime par les moyens utilisés : pillage, viol, déportation, exécutions collectives dans des camps
mais aussi privation. Le bilan humain est extrêmement lourd : plus de la moitié de la population vivant dans l’Empire ottoman a péri. C’est un génocide
(extermination intentionnelle et systématique de tout un peuple) puisque ce massacre a été soigneusement préparé par l’État ottoman en vue de supprimer
cette population en raison de ses origines et de ses différences religieuses (les Turcs sont majoritairement musulmans et les Arméniens chrétiens).
La violence de masse (entre 1,5 et 2 millions de morts) exercée contre la population arménienne en 1915 fait que ce peuple est victime du premier
génocide de l’histoire.
II. … devenant une guerre totale …
A la suite de l’assassinat de François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, le 28 juin 1914, le monde est plongé dans une guerre totale
qui se termine 4 ans plus tard avec l’armistice signé le 11 Novembre 1918. En quoi la Première Guerre mondiale est-elle une guerre totale ?
Tout d’abord, la Première Guerre mondiale est une guerre totale car elle mobilise toutes les ressources humaines. L’entrée en guerre des pays
provoque la mobilisation de milliers d’hommes qui, persuadés d’une victoire rapide, ont accueilli l’annonce avec une certaine détermination. Même les
colonies sont mises à contribution puisque des tirailleurs sénégalais ou algériens ont participé aux combats dans les tranchées. A l’arrière, les femmes ont
été également mobilisées : elles ont remplacé les hommes aussi bien dans les champs que dans les usines (ex : les “munitionnettes”). De même, les
scientifiques sont mobilisés pour créer de nouvelles armes (ex : les gaz asphyxiants).