IM version de Perspectives N° 169_Lettre_PEF_BFT_Gestion

La croissance annuelle de 7% affichée par la au T2,
et comme objectif pour 2015, nest plus crédible au vu des
statistiques elles d’activi. Les autres économies
émergentes se gradent également pour des raisons
internes. Avec le ralentissement de la demande chinoise et
la chute des cours des matières premières, elles pourraient
s’enfoncer dans un cercle vicieux durablement déstabilisant
: le recul de la croissance et la perte de confiance qui en
résulte provoquent des sorties de capitaux qui accentuent
les chutes de leurs devises, obligeant les banques centrales
à remonter leur taux, ce qui freine davantage leur
croissance.
Face à ce constat, nous tablons sur une révision en baisse
de la à un niveau proche de 3% cette
année (inférieure donc à 2014) mais qui ne se prolongerait
pas en 2016. Les autorités chinoises disposent, en effet, de
moyens substantiels pour relancer leur économie
(notamment monétaires) et il convient de relativiser la
dépendance des économies avanes à l égard des
émergentes. Par ailleurs, la baisse des prix énergétiques
soutiendra la consommation des ménages (dans les pays
avancés comme émergents).
En , la reprise se poursuit, mais sans
accélération, avec des indicateurs d’enquêtes sur le climat
des affaires qui restent bien oriens. Grâce à
l’assouplissement de la BCE, la progression annuelle de la
masse motaire M3 passe 5% et celle des crédits
accélère (+1% vs -1,6% un an plus tôt).
Aux , le taux de croissance du PIB pour le T2
a été révisé en hausse (3,7% en annualisé vs 2,3% en 1ère
estimation) et la confiance s’améliore nettement dans les
services avec l’indicateur des commandes au plus haut
depuis 10 ans.
Au , en dépit de la contraction de 1,6% du PIB
en annualisé au T2, l’indicateur avancé de l’OCDE poursuit
sa lente progression et se situe désormais au-dessus de
sa moyenne de long terme.
En , le suivi de données physiques tangibles, telles
que la production d’électrici (qui est passée dune
progression annuelle de 8% en juillet 2014 à -0,5%) et le fret
ferroviaire (-11% sur un an) montre que le ralentissement
de lactivité est notable.
Lannonce surprise des autorités chinoises, le 11 août,
de changer le mode de fixation du cours de change du yuan
et la dévaluation de la qui en a découlé ont
déclenché la suspicion des marchés quant à la solidité de la
croissance chinoise et à la menace d’une guerre des
changes.
Par ailleurs, dans les minutes de la dernière réunion du
FOMC, la reconnait que les progs réalisés par
l’économie américaine plaident en faveur d’une prochaine
remontée de ses taux. Elle reste, cependant, préoccupée
par la faiblesse de l’inflation et la modération des salaires
par rapport au niveau de croissance. Avec leffondrement
du prix des matres premières et la poursuite de la
contraction des prix à la production, les anticipations
d’inflation ont de nouveau reculé, ce qui pourrait prolonger
l’attentisme de la Fed. Nous pensons que cette dernière
attendra la fin de lannée pour enclencher un nouveau cycle
de hausse de ses taux et qu’il sera de faible ampleur. La BCE,
de son côté, a réaffirmé qu’elle serait prête à accroître son
action en cas de baisse des perspectives d’inflation.
Sur les , la chute des anticipations
d’inflation a provoqué un léger aplatissement de la courbe
des taux. Le 10 ans US a terminé lété à 2,1% (contre 2,4%
début juillet). Dans la zone euro, en dépit de la résolution
du dossier grec, les taux longs ont connu de violentes
turbulences en raison des craintes sur la Chine et de la
défiance des marchés, sans que le Bund ait joué son rôle
habituel de valeur refuge. Nous maintenons notre prévision
d’une remontée très progressive des taux longs avec le T-
Note 10 ans mi-2016 à 2,70% et le Bund à 1%.
Sur les , les devises des pays
producteurs de matières premières ont fortement baissé,
tandis que l’euro s’est raffermi sous les afflux de capitaux.
Nous pensons toujours que les divergences de politique
monétaire et de niveau de croissance devraient affaiblir
l’euro et le yen face au dollar US.
Sur les , malg lessoufflement
du rebond des profits qui avait por les marchés
européens, nous estimons que ces derniers restent
attractifs compte tenu de leur faible valorisation après la
correction de ces dernières semaines.
Directeur de la publication : Gilles GUEZ Directeur de la rédaction : Hugues DOUMENC
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l. : +33 (0)1 76 37 90 90 - Fax : +33 (0)1 76 37 05 20 www.bftim.com
Le krach boursier de cette fin d’été, provoqué par lavaluation du
yuan le 11 août, a pour origine la remise en cause par les marchés des
perspectives de croissance mondiale, encore esties par le FMI
(en juillet) à 3,3% pour cette année et 3,8% en 2016. Le 7% de croissance
affic par la Chine au T2, et qui reste lobjectif officiel du
gouvernement, n’est plus crédible au vu des statistiques réelles
d’activité. Les autres économies émergentes voient leur situation se
grader pour des raisons internes, mais qui seront aggravées à la fois
par le ralentissement de la demande chinoise et la chute des cours des
matières premres. Il faut garder à l’esprit que lensemble de la sphère
émergente (Chine compris) représente 50% du PIB mondial et
contribue à hauteur des 2/3 de la croissance mondiale. Quant aux
économies développées, elles peinent toujours à sortir de l’onde de
choc de la crise financière de 2008 avec une reprise qui reste freinée
par la faiblesse de l’investissement, l’ampleur de l’endettement et un
chômage qui ne diminue pas suffisamment.
Il faut certes prendre en compte les risques qui pèsent sur
le devenir de léconomie mondiale. Leffondrement du prix du pétrole
et des autres matières premières accentue la menace désinflationniste,
d’autant que les prix à la production continuent de se contracter
(-5% sur un an en Chine en juillet et -3% aux USA et en zone euro).
Les anticipations d’inflation ont de nouveau reculé, et ce de façon plus
marquée encore que fin 2014. Ce choc sur les prix des matres
premières, expliqué à la fois par un exs d’offre (avec pour le pétrole
le retour de la production iranienne) et par une demande atone aura
un impact encore plus récessif sur les économies émergentes
exportatrices de ces produits. Ces dernières pourraient alors
s’enfoncer dans un cercle vicieux durablement déstabilisant : le recul
de leur croissance et la perte de confiance qui en sulte provoquant
des sorties de capitaux qui accentuent les chutes de leurs devises,
obligeant les banques centrales à remonter leur taux, ce qui freinera
davantage leur croissance…
Face à ce constat, nous tablons sur une révision à la baisse des
anticipations de croissance mondiale, mais pas sur un plongeon.
En 2015, le taux de croissance de léconomie mondiale devrait se situer à un
niveau proche de 3% au lieu des 3,3% prévu par les grandes institutions
internationales et en recul donc par rapport à l’ane précédente.
De nombreuses études tendent à relativiser la dépendance des économies
avancées vis-à-vis des émergentes. Un choc négatif de 1% sur la croissance
chinoise aurait un impact au plus de 0,1% sur la croissance du PIB des Etats-
Unis et de 0,3% en zone euro au bout de deux ans. Il faut souligner d’autre
part que les autorités chinoises disposent de moyens encore substantiels
pour relancer leur économie tant sur le plan budtaire (même si elles
voudront rester prudentes face à un endettement des collectivités locales
qui demeure trop élevé), que surtout sur le plan monétaire. Les marcs
estiment, à juste titre, que les récentes mesures prises par la banque
centrale chinoise restent insuffisantes face à l’ampleur du ralentissement.
Lautre facteur d’optimisme réside dans la baisse des prix de l’énergie qui
redonne du pouvoir d’achat aux nages et constitue donc un facteur
substantiel de soutien à la consommation privée (dans les pays avancés
comme émergents). Elle améliore aussi sensiblement les marges des
entreprises. Par ailleurs, dans ce contexte de faiblesse des taux d’intérêt et
d’inflation, nous prévoyons une remontée du taux d’intérêt directeur de la
Fed pour la fin de l’année 2015.
Le taux de croissance du PIB américain, pour le T2, a été révisé en
hausse. Il atteint +3,7% en rythme annualisé (contre +2,3% en
première estimation). La bonne nouvelle est que l’investissement
des entreprises aurait contribué positivement (+0,4% au lieu de
-0,1%) et que la consommation privée reste le principal facteur de
soutien à la croissance (+2,1%), avec des exportations nettes qui
n’ont pas trop souffert de la vigueur du dollar (+0,2%).
Cette dynamique de reprise est restée bien orientée durant l’été.
La production industrielle de juillet est ressortie en hausse de 0,6%,
contre 0,4% attendu par le consensus et 0,1% en juin, avec une
progression encore plus forte de la partie manufacturre
(+0,8% contre +0,4% attendu). Le taux d’utilisation des capacités de
production est, de ce fait, remonté à 78%, ce qui alimente le besoin
dinvestissement. Les ventes au détail ont également bien
progressé, avec une hausse sur le mois de 0,4% hors automobile
et essence (après +0,2% en juin). La faiblesse persistante de
l’inflation, avec le recul des prix alimentaires et énergétiques,
redonne du pouvoir dachat aux ménages et, avec des créations
d’emploi toujours dynamiques (plus de 200.000 par mois), devrait
continuer à soutenir la consommation. Les enquêtes de
conjoncture s’améliorent modérément dans l’industrie, mais plus
nettement dans les services avec l’indicateur des commandes au
plus haut depuis 10 ans. Il en est de même pour la confiance des
constructeurs dans l’immobilier résidentiel.
Néanmoins, plusieurs indicateurs avancés incitent à la prudence.
Celui de l’OCDE sur léconomie américaine reste gativement
orienté et se situe désormais à un niveau inférieur à sa moyenne de
long terme 99,4). Lindicateur cyclique de l’ECRI (l’Economic
Cycle Research Institute) recule à nouveau et se positionne sous le
niveau d’un ISM à 50, ce qui laisse présager une légère contraction à
venir de l’activité. A l’inverse, si l’indicateur avancé du Conference
Board se replie également, il reste sur une trajectoire de croissance
nettement positive.
La robustesse de léconomie américaine, confirmée par les
dernières statistiques publes, justifierait donc que la Fed
poursuive son processus de normalisation monétaire. Mais elle
devra également tenir compte de la dégradation de
l’environnement externe et du recul des anticipations d’inflation.
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES & FINANCIÈRES
4 septembre 2015 2
USA : Contributions croissance PIB (glissement trimestriel)
La reprise se poursuit en zone euro, mais sans accélération.
La hausse du PIB au 2ème trimestre est ressortie en léger retrait par
rapport aux attentes : +0,3% t/t (vs +0,4%). Cette relative ception
est imputable à la France qui a vu son PIB rester stable (contre +0,3%
attendu) au T2.15. Cette stagnation fait cependant suite à une forte
progression au T1 qui a fait lobjet d’une révision à la hausse (+0,7%
vs +0,6% en premre estimation). La contreperformance de
léconomie fraaise s’explique par le net ralentissement de la
consommation des ménages (+0,1% après +0,9% au T1) ainsi que par la
contribution gative des variations de stocks (-0,4%).
Le comportement de stockage pourrait se traduire par un
rattrapage de la production au trimestre suivant. On note deux
bonnes nouvelles en revanche : la légère augmentation de
l’investissement des entreprises (+0,2%) et la contribution positive du
commerce extérieur (+0,3%) tiré par des exportations en hausse
(+1.7% t/t). La baisse de leuro bénéficie à lensemble de la zone qui
a enregist au T2 un exdent commercial record avec une
accélération des exportations (+8% en glissement annuel) bien plus
forte que celle des importations (+3%). La hausse du PIB allemand
s’avère également plus modeste qu’attendu (+0,4%, après +0,3% au
T1). Elle devient cependant plus solide et auto-entretenue en
reposant davantage sur la demande intérieure, avec une contribution
plus positive de la consommation privée (+0,3% t/t). Cette dynamique
devrait s’accentuer au 3ème trimestre, comme semble l’attester le
rebond des ventes au détail en juillet (+1,4% sur le mois, après avoir
reculé de 1% en juin), soutenu par des hausses de salaires au-delà
de l’inflation (+3% en moyenne lannée dernière). La croissance a été,
une fois encore, nettement plus forte en Espagne (+1% t/t, après
+0,9% au T1). Sur un an, le PIB espagnol est en hausse de 3,1%, contre
+1,6% pour lAllemagne, +1% pour la France et +0,5% pour l’Italie.
Les indicateurs denqtes sur le climat des affaires dans
la zone sont restés globalement bien orientés, en juillet comme
en at. La confiance sessouffle cependant dans lindustrie
(davantage en Allemagne qu’en France) du fait de perspectives
cevantes. Elle demeure favorablement orientée du côté des
services, au cœur de la zone comme en périphérie (à lexception
de la Grèce). Le moral des ménages commence à montrer quelques
signes de faiblesse mais reste toutefois sur un niveau historiquement
éle. Il est vrai que le recul du chômage est lent ;
il reste supérieur à 11% dans lensemble de l’UEM.
Nous tablons toujours sur une accélération dampleur modérée de
la croissance économique en zone euro au second semestre.
Elle devrait se situer autour de 2% en rythme annualisé. Cette
prévision repose sur trois principaux facteurs : les effets favorables liés
à la faiblesse relative de la devise européenne (soutien aux
exportations), le recul des prix du trole et des matières premières
(soutien à la consommation) et la faiblesse des taux d’intérêt qui
facilite la reprise des investissements productifs comme résidentiel.
Grâce à la politique d’assouplissement monétaire de la BCE,
la progression annuelle de la masse monétaire M3 dépasse 5% et celle
des crédits accélère son retournement (+1% en juillet vs -1,6% un an
plus tôt).
Le PIB du Japon sest contracté au 2ème trimestre de 1,6%
en rythme annualisé, conformément aux attentes. Il convient
cependant de souligner qu’il avait nettement progressé
le trimestre précédent avec une révision à la hausse en dernière
estimation (+4.5% en rythme annualisé). Le recul du T2 s’explique
principalement par le ralentissement de la consommation privée
(-0,8% t/t en contribution) qui a souffert, pour partie, de mauvaises
conditions climatiques. Il est possible aussi que les ménages aient
attendu la concrétisation des progressions de salaires pour accroître
leurs dépenses. La contribution de la balance commerciale a été
également négative (-0,3%), avec des exportations qui ont sans doute
été pénalisées par le moindre affaiblissement du yen et la baisse de la
demande chinoise avec son impact gatif sur les autres pays
asiatiques.
En dépit d’indicateurs qui restent favorablement orientés (indice
PMI au-dessus du seuil dexpansion), la production a reculé de 0,6% en
juillet (après +1,1% le mois précédent). Les entreprises projettent,
cependant, un rebond de 2,8% de leur production en août, suivi d’un
repli de 1,7% le mois suivant, ce qui se traduirait par une hausse globale
de la production de 0,7% au 3ème trimestre. Cette dernière serait
consistante avec la progression du même ordre de grandeur que nous
prévoyons pour le PIB du T3. Selon les dernières enquêtes Tankan,
la confiance reste à un niveau élevé dans les grandes entreprises et
elle remonte dans les PME. Elle rebaisse un peu, en revanche, chez les
nages malg l’amélioration attendue du pouvoir d’achat.
La hausse annuelle des salaires reste moe (+0,4%) mais
commence enfin à dépasser celle des prix à la consommation après
la fin de l’impact négatif de la hausse de TVA. Elle devrait s’accentuer
à la suite des négociations salariales (dites « shunto ») du printemps.
L’indicateur avancé de lOCDE pour le Japon poursuit sa lente
progression et se situe sormais au-dessus de sa moyenne
de long terme. Celui du cabinet du Premier ministre, l’ESRI, remonte
également et laisse présager un redressement de la croissance du PIB
au second semestre comme nous le prévoyons d’ailleurs (+2%
en rythme annualisé selon notre estimation). A la suite de cette
contraction du PIB au T2, nous avons réduit de +0,3% notre prévision
de croissance pour 2015 à +0,9%. En revanche nous révisons
à la hausse celle de 2016 à +1,5%.
3PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES & FINANCIÈRES
4 septembre 2015
LE JAPON
Japon : salaires et inflation (g.a.)
4
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES & FINANCIÈRES
4 septembre 2015
Lannonce surprise des autorités chinoises, le 11 août dernier, de
mettre un terme au régime de change du yuan « à ancrage souple » au
profit dun change « quasi flottant mais encad » (le taux retenu étant
celui de la clôture de la veille) a créé une forte nervosité sur les marchés
financiers. Cettecision s’est, en effet, traduite par une dévaluation de
la devise chinoise de plus de 4% par rapport au dollar en 3 jours. Elle a
d’autant plus inqu qu’elle faisait suite à une accumulation de
mauvaises nouvelles économiques qui mettait fortement en doute la
réalité de la croissance chinoise (encore estimée officiellement à 7% au
me trimestre) : net recul des exportations en juillet (-8 % sur un an,
avec un repli d’ampleur similaire des importations), ralentissement de la
production industrielle (+6%, après +6,8% en juin), manque
d’acration de la consommation privée.
Le suivi de données physiques tangibles, telles que la production
d’électricité et le fret ferroviaire (qui sont d’ailleurs repris dans l’indice «
Keqiang », ju plus crédible comme mesure de la croissance du pays),
montre que le ralentissement de l’activité est notable. Le ralentissement
de la production électrique est même substantiel, passant d’une
progression annuelle de 8% en juillet 2014 à -0,5%. Dans le me temps,
le fret ferroviaire a recu de 11%.
Les autorités chinoises sont intervenues à plusieurs reprises via
différentes mesures pour tenter de limiter cette spirale pressive. Face
à l’effondrement de la bourse de Shangai, le gouvernement a autori
les fonds de pension des collectivités publiques régionales à investir
jusquà 30% de leurs actifs nets (soit plus de 80 Mds €) sur les marchés
d’actions chinois. Pour soutenir la croissance, la BPoC a abais, pour la
cinquième fois, de 25 pb son taux de refinancement et de 50 pb le taux
des réserves obligatoires (mesure qui sera effective à partir du 6
septembre). La progression de la masse motaire M3 avait déjà
fortement ac en juillet (+15,7% sur un an vs +14,4% le mois
précédent), deme que les encours de crédit (+13,3% vs +11,8%).
En attendant, le freinage de la demande chinoise accentue le recul
des prix des matres premières et affaiblit d’autant l’économie des pays
producteurs concernés à commencer par le Brésil dont plus de 20% des
exportations sont en direction de la Chine. Le PIB de ce dernier s’est
contracté de 1,9% au 2ème trimestre (après -0,7% au T1) et, sur un an, il
s’est repl de 2,6%.
Les minutes de la réunion de la serve dérale, du 29 juillet, ont
montré que cette dernière restait prudente sur le calendrier
d’enclenchement de la remone de ses taux. La Fed reconnait que les
progrès économiques réalisés, du côté du marché du travail notamment,
plaidaient en faveur d’un rapprochement de la date du relèvement. Mais,
elle reste préoccupée par la faiblesse de l’inflation et la modération des
salaires par rapport au niveau relativement élevé de la croissance. Le
renforcement du dollar et la débâcle boursière chinoise avaient
également retenu l’attention des membres du FOMC comme sujets
d’inquiétude. Les fortes turbulences sur les marchés boursiers,
observées depuis par la valuation du yuan, pourraient obliger la
banque centrale américaine à prolonger cet attentisme en pit des
bons chiffres publs dernrement. Les prises de parole récentes de
plusieurs membres du FOMC (D. Lockhart et W. Dudley notamment)
éloignent la probabilité d’une action en septembre. Nous continuons de
penser que la Fed attendra la fin de l’année pour enclencher un nouveau
cycle de hausse de ses taux directeurs et que ce dernier sera de faible
ampleur. Les taux des Fed Funds devraient atteindre 1% à l’horizon de juin
2016 dans notre snario central. Son objectif devrait être plus de
retrouver de la marge de manœuvre, aps cette longue riode
d’assouplissement maximal, que de lutter contre un risque d’inflation qui
reste minime. La prochaine réunion de la Fed se tiendra le 17 septembre.
Lors de sa dernière réunion de politique motaire (le 17 juillet), la BCE
a itéré sans surprise ses engagements d’assouplissement quantitatif
(achats mensuels de 60 Mds jusqu’en septembre 2016 et au-delà si
l’objectif de 2% d’inflation nest pas en vue). La BCE demeure confiante
quant à l’efficacité des mesures prises sur l’activité économique. Mario
Draghi a réaffir que la banque centrale serait prête à accrtre son
action en cas d’évolution adverse des perspectives d’inflation. Il a, par
ailleurs, rappelé le rôle décisif joué par la BCE pour éviter l’effondrement
du système bancaire grec et les effets de propagation aux pays
riphériques (via l’Emergency Liquidity Assistance ELA). Il avait,
également, soulig le risque l au ralentissement de la croissance dans
les pays émergents. Plusieurs représentants de la BCE se sont exprimés
depuis face aux perturbations liées à la « crise chinoise » qui ont fait
chuter les perspectives d’inflation et provoqué un raffermissement de la
parité euro/dollar.
Ils ont réaffir (V.Constantio et P. Praet notamment) que la BCE avait
la volonté et la capacité à accrtre ses interventions si cessaire,
contribuant à limiter l’appréciation de la devise européenne.
La BoJ a également maintenu le cap de sa politique monétaire lors de
sa dernière réunion du 10 août. Elle continue de penser que l’économie
se redresse pas à pas, malgré de moins bonnes statistiques
dernièrement. La BOJ attend une amélioration de la compétitivi et des
fices des entreprises, permise par l’affaiblissement du yen, qui
devrait se manifester par une reprise des investissements et une hausse
des salaires qui viendront soutenir la consommation. La banque centrale
japonaise est cependant mise en difficul par le nouveau recul de
l’inflation avec les prix à la consommation qui ne progressent plus que de
0,2% en juillet en glissement annuel (vs +0,4% le mois précédent).
L’inflation sous-jacente (hors composantes volatiles) est stable sur un an
(vs +0,1% en juin), la publication de ce chiffre étant intervenu avant le
nouveau recul des prix des matres premres.
Chine : Production d’Electricité
(moyenne mobile sur 12 mois)
Le changement dans le mode de fixation du cours de change du
renminbi et les dévaluations qui ont suivi (-3,5% entre le 11 et 13 août)
ont déclenché la suspicion des marchés quant à solidité de la
croissance chinoise. Les devises asiatiques ont été sous pression et
se sont repliées suite à cette annonce laissant ainsi planer la menace
d’une guerre des changes. En outre, les craintes dun ralentissement
plus marqué en Chine sont en partie responsables de la nouvelle
chute des prix de lénergie. Les devises énergétiques ont dans
l’ensemble souffert au cours de lété. Le dollar australien comme le
real brésilien ont respectivement cé 8% et 10%. L’absence de
visibilité, en matière de perspectives économiques, a provoqué
un regain de volatilité sur les marchés de capitaux. Au plus fort
de la crise, la parité euro/dollar a franchi le seuil de 1,16. La bonne
orientation de l’économie américaine n’a pas suffi à compenser
l’afflux massif de capitaux vers la devise européenne. L’euro/dollar
a renoué avec une parité de 1,12 à la fin du mois daoût et devrait
s’établir autour 1,10 en fin dannée.
Le taux d’emprunt des T-Notes à 10 ans a terminé lété à 2,1%
(contre 2,4% début juillet) marquant un léger aplatissement de
la courbe. La chute des anticipations d’inflation provoquée par
la contraction du prix des matières premières explique ce léger
abaissement de la partie longue de la courbe. Notons, par ailleurs,
que la partie courte de la courbe a également connu une gère
baisse. Plusieurs membres influents du FOMC ont souligné que les
conditions nécessaires et suffisantes pour enclencher une hausse
du taux de la FED en septembre n’étaient pas encore totalement
réunies, sans pour autant lexclure. Les anticipations de hausse des
taux d’intérêt, dérivées des taux forwards, montrent que le marché
penche davantage pour dune hausse du taux d’intérêt directeur
de la Fed en fin dannée. Nous attendons une remontée du taux
à 10 ans qui devrait atteindre 2,50% au quatrme trimestre.
Les incertitudes quant au maintien de la Grèce au sein de la zone
euro au mois de juillet dernier, ont mécaniquement exercé une
pression à la hausse sur le taux de rendement des obligations d’Etats
des pays périphériques. Durant cet épisode, le Bund a joué son rôle
de valeur refuge et a atteint un point bas à 0,6%. Mais, en dépit de la
résolution du dossier grec, les taux d’intérêt à long terme des pays
de la zone ont de nouveau connu de violentes turbulences sous
l’impulsion des craintes concernant la croissance économique
chinoise et du mouvement de défiance qui a affecté les marchés
de capitaux dans leur ensemble. Alors que les prix des actifs risqués
ont connu au mois d’août des baisses comparables à celles
observées en 2011, les taux allemands n’ont pas joué, cette fois, leur
rôle de valeur refuge. Le taux du Bund devrait s’établir à +0,8% en fin
d’année, selon nos prévisions.
5
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES & FINANCIÈRES
4 septembre 2015
ALLEMAGNE ETATS-UNIS JAPON
Facteurs
de hausse
èUne corrélation avec les taux
américains en dépit du moindre
rythme de croissance de l’économie
euroenne.
èLaclération de la reprise en zone
euro.
èUne remontée plus rapide de l’inflation.
èUne hausse des taux de la FED dès
septembre.
èLa poursuite des réductions de
penses budgétaires.
èDes anticipations d’inflation revues à
la hausse par les marchés.
èUne dynamique de reprise plus forte
grâce à la baisse des matières
premres.
èLa remontée de l’inflation. .
(objectif de 2%).
èUne diversification accrue des
placements des fonds de retraite.
Facteurs
de baisse
èLa poursuite du flight to quality
conséquence de la crise boursre
d’août.
èDes achats accrus de la BCE sur le marché
si les chiffres dinflation sont décevants.
èUne inflation à nouveau en baisse.
èUn report de la hausse des taux courts
cette année du fait de la situation en
Chine et de la hausse du dollar.
èDes déceptions sur le front de l’emploi
et de l’inflation.
èUne fragilisation du marché immobilier.
èUne diversification des réserves de
change.
èUn ralentissement de la reprise et un
nouveau recul de l’inflation.
èUn nouvel assouplissement
monétaire de la part de la BOJ.
èLa volonté du gouvernement de
maîtriser une dette déjà très élevée.
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