professionnels ou auprès de ceux qui accordent des crédits au nm d’une banque
mais sous leur responsabilité Dans les pays asiatiques, les tontines ont une
vocation économique où les fonds sont utilisés pour l’investissement.
L’une des raisons pour lesquelles l’Asie a réussie à concilier le rôle et
l’intervention de l’Etat avec le marché tient, selon Chaponnière, à l’existence
des divers liens associant l’Etat, les entreprises, les réseaux formels mais aussi
informels. L’Afrique semble être éloigner de cette réalité alors les liens
communautaires existent, que les tontines sont nombreuses, que les solidarités
ethniques sont réelles et que les activités informelles ne demandent qu’à
bénéficier d’un environnement favorable.
Les divers exemples concrets montrent que ce ne sont pas les dotations
factorielles initiales ou les conditions naturelles qui expliquent les écarts de
compétitivité entre l’Asie et l’Afrique mais bien plus le cadre plus ou moins
réglementaire auquel sont assujetties les activités de production et de
distribution. De fait, le dynamisme des activités officielles ou non, s’en trouve
renforcé ou pénalisé ; les acteurs du « bas » sont incités à travailler plus ou, à
l’opposé, amenés à satisfaire uniquement les besoins primaires de
consommation et/ou d’épargne, par précaution. Au lieu de produire pour
satisfaire le marché intérieur afin d’exporter ensuite au sein d’une filière locale-
nationale-régionale-mondiale, les micro-entreprises africaines se replient sur
elles-mêmes et restent isolées. Elles ont donc peu de chances de maîtriser la
connaissance nécessaire et d’acquérir la capacité de construire des réseaux de
distribution régionaux puis mondiaux qui limiteraient leurs coûts de transaction.
On voit mal dans ce contexte les chances de satisfaire les conditions d’un
processus de régionalisation. Non coordonnées, elles entrainent encore des
duplications de projets concurrents et peu viables. Et pourtant, depuis près de 40
ans, de nombreux organismes à vocation régionale ont été créés dans le but de
satisfaire les échanges commerciaux, de favoriser l’intégration des activités de
transformation, industrielles et de services, d’accéder davantage aux
technologies extérieurs. Les micro-entreprises sont finalement confrontées à une
fiscalité trop lourde, à un accès au crédit difficile et cher, à des taux de change
surévalués, à des appuis aux producteurs insuffisants ou mal ciblés. Le secteur
informel y est mal perçu, insuffisamment aidé, et les capacités d’exportations
restent trop limitées pour exercer un effet levier et stimuler la croissance. Or ces
capacités existent et elles peuvent être valorisées à l’échelle locale puis
régionale à partir, entre autre, des potentialités du secteur informel.
4. Des marchés étroits et administrés
La taille des marchés africains est conditionnée par des bas revenus. En
outre, les moyens de transport sont inadaptés. On trouve beaucoup de petits
« sous marché » limité en volume et en extension spatiale. La constitution d’un