
A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille 
Sciences économiques & sociales 
 
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Thème 1 - Economie et Démographie 
Questionnement 1 : Comment la dynamique démographique influe-t-elle sur la croissance économique ?  
 
Selon la définition proposée par l’ONU, la démographie serait « une science ayant pour objet l’étude des populations humaines, et traitant de leur dimension, de leur 
structure, de leur évolution et de leurs caractères généraux, envisagés principalement du point de vue quantitatif ». La croissance économique est l’augmentation 
sur  une  longue  période  d’un  indicateur économique  de  dimension,  en  l’occurrence    le  PIB  exprimé  en  termes  réels.  Les  liens  entre  démographie et croissance 
économique  sont  une  des  questions  clés  à  laquelle  tente  de  répondre  la  science  économique,  des  économistes  classiques  (Malthus,  Ricardo),  jusqu’aux 
développements plus récents qui ont cherché à valider empiriquement l’hypothèse du cycle de vie.  
 
Les grandes évolutions démographiques séculaires 
La dynamique démographique européenne et mondiale du début du 19ème siècle à nos jours peut-être synthétisée au travers de quatre périodes clés :  
 De  1850  à  1950,  l’Europe  connaît  une  période  qualifiée  de  transition  démographique.    Ce  modèle  permet  d’expliquer  le  passage  d’un  régime 
démographique traditionnel (pré-transitionnel) caractérisé par des taux d’accroissement naturel faibles, avec mortalité et natalité élevées à un régime 
démographique moderne (post transitionnel) caractérisé par des taux d’accroissement naturel faibles également, mais  avec natalité et mortalité faibles. 
Les caractéristiques de la transition démographique diffèrent selon les pays considérés (date de démarrage, étendue temporelle de la transition, …) mais il 
en résulte  une très forte  croissance de la population, due à des taux d’accroissement naturels  très  élevés dans la  période de transition (la  mortalité 
commençant à diminuer avant la natalité). 
 L’après  seconde  guerre  mondiale  est  marquée  par  le  baby-boom.  Ce  phénomène  qui  concerne  principalement  les  pays  d’Europe  septentrionale  et 
occidentale se traduit par des hausses sensibles de la fécondité dans tous les pays dès 1945/46. Le baby-boom prend fin au début des années 70,  la 
natalité retrouvant partout en Europe des niveaux proches de ceux observés avant-guerre. 
 L’Europe connaît depuis les années 80/90 un phénomène de diminution régulière des taux d’accroissement naturel. Le taux d’accroissement total de la 
population européenne passe de 9,7 pour mille entre 1950 et 1969  à 0,7 pour mille entre 1990 et 2000. Dans nombre de pays européens, la population 
continue de croître en raison de soldes migratoires positifs. La faiblesse des taux d’accroissement résulte de la conjugaison d’une hausse de l’espérance de 
vie (vieillissement par le haut) et d’une baisse de la fécondité (vieillissement par le bas), la France faisant figure à ces égards d’exception : la fécondité 
demeure élevée (autour de 2 enfants par femme) et la croissance de la population reste expliquée par les mouvements naturels et non migratoires. Le 
vieillissement de la population reste toutefois un phénomène généralisé : entre 1950 et 2010, la part des plus de 65 ans dans la population européenne a 
progressé de 112% 
 
L’impact des structures démographiques sur le niveau d’épargne : l’hypothèse du cycle de vie 
La théorie du cycle de vie (Modigliani-Brumberg, 1954) vise à expliquer les différences d’épargne, en les reliant aux variables démographiques. Son point de départ 
est microéconomique : les individus souhaitent maintenir le niveau de leur consommation tout au long de leur vie. Leur revenu évoluant en fonction de leur âge, 
l’épargne, qui est le solde entre la consommation et le revenu disponible, évoluerait également avec l’âge :  
 Au début de la vie active, lorsque le revenu est faible, les individus s’endettent (leur épargne est négative) notamment pour financer leurs études 
 Par la suite, le revenu croît jusqu’à dépasser le niveau de consommation souhaité, ce qui se traduit par une épargne positive 
 Avec la retraite, le revenu décroît et les individus désépargnent à nouveau (en « consommant » leurs économies) 
 
Si on retient une application stricte du modèle de cycle de vie, une vision courante des effets du vieillissement sur le long terme est de considérer qu’il doit faire 
baisser l’épargne, puisqu’il accroît l’effectif des individus en âge de désépargne.  
Empiriquement,  cette  hypothèse  n’est  pas  validé  si  l’on  observe  les  différences  de  taux  d’épargne  entre  pays  européens :  pour  ne  prendre  que  cet  exemple, 
l’Allemagne, bien plus touchée par le vieillissement que la France, a un taux d’épargne bien plus élevé que la France depuis 2002. 
La validité empirique de l’hypothèse du cycle de vie semble en revanche confirmée par les données relatives au patrimoine : en France, le patrimoine s’accroît tout 
au long de la vie active et commence à diminuer en fin de vie, sans pour autant être complètement liquidé. 
 
Plusieurs limites doivent amener à relativiser la portée de la théorie du cycle de vie, la principale résidant dans le fait que les comportements d’épargne sont résumés 
à des motivations de consommation différée alors même que d’autres motivations existent (précaution, altruisme générationnel). 
 
Les liens entre structures démographiques et situation macroéconomique  
Le lien investissement / croissance économique 
En  partant  de  l’équilibre  emploi-ressources  en  économie  fermée,  on  montre  que  dans  une  économie  fermée,  le  montant  de  l'investissement  est  strictement 
équivalent au montant de l'épargne annuelle.  
Or, empiriquement et théoriquement, il est également possible de montrer qu’il existe un lien entre investissement et croissance économique. Schématiquement, 
dans le cadre d’une fonction de production simple, une hausse de l’investissement entraîne un accroissement du stock de capital, ce qui a pour effet d’accroître les 
capacités de production et donc le PIB. L’investissement est également associé à une hausse de la productivité qui génère des revenus (baisse des prix ou hausse des 
salaires)  supplémentaires agissant positivement sur la demande et donc sur le niveau de production.  
La  croissance  économique  d'une  nation  est  liée  à  son  effort  d'investissement  et  donc  au  niveau  de  l'épargne  réalisée.  Selon  l’hypothèse  du  cycle  de  vie,  les 
transformations démographiques actuelles peuvent alors avoir des conséquences en termes de croissance  économique. Une forte croissance démographique, qui 
permet  une  augmentation  du  taux  d’épargne,  favorise  des  investissements  élevés  et  une  forte  croissance  économique.  Inversement,  le  vieillissement 
démographique risque de conduire à une réduction de l'effort d'épargne et d'investissement qui peut provoquer un ralentissement de la croissance. 
 
L’impact de la démographie sur la population active 
La démographie agit sur le nombre d’actifs sous l’effet de la variation de la population totale et par là de la population en âge de travailler. Une fécondité dynamique 
et  un  solde  migratoire  positif  sont  favorables  à  un  accroissement  de  la  population  active.  En  l’absence  de  politiques  d’immigration  plus  ouvertes  que  celles 
pratiquées aujourd’hui, les dynamiques démographiques actuelles se traduiraient, dans une cinquantaine d’années, par une baisse probable de  la population de 
l’Union et par un accroissement très  sensible de la part des plus de 65  ans. Ce  changement démographique conduira-t-il à une faible croissance ? La croissance 
semble davantage due à l’amélioration de la productivité qu’à l’accroissement de la population active ou son vieillissement.