COMPTE RENDU
Après avoir remercié les professeurs présents ainsi que Madame la députée Valérie Boyer de leur
présence et de s’être ainsi courageusement positionné contre le trafic et les prélèvements forcés
d’organes en Chine, le Docteur King a brièvement fait l’exposé de la situation, précisant que toutes ces
informations pouvaient être retrouvées dans le livre « Organes de l’Etat – Abus de transplantations en
Chine. »
Selon le Docteur King, les prélèvements d’organes forcés sont un problème éthique majeur dans la
communauté internationale et notamment en Chine. Depuis 1980, le gouvernement chinois a permis à
la police d’utiliser sans restriction les cadavres de prisonniers pour des transplantations d’organes, avec
ou sans consentement des familles ou de l'individu. Le premier impact de cette loi a été de violer pour la
première fois la loi éthique reconnue au niveau mondial quant au consentement de la personne. Le
second impact a été la grande opacité conséquente du système, car les services de police et les
militaires gèrent intégralement les prisons en Chine.
Le Docteur King mentionne la résolution de Hangzhou signée depuis peu par 169 hôpitaux chinois dans
laquelle le gouvernement chinois projette de limiter l’utilisation des organes prélevés sur les prisonniers
condamnés à mort et exécutés.
Selon lui, cette résolution est un discours de façade, à l’image de la loi sortie en Chine en 2007
interdisant les prélèvements d’organes forcés suite à la pression internationale suscitée par la
publication du rapport sur les prélèvements d’organes forcés de David Kilgour et David Matas et du
rapport de Manfred Nowak, rapporteur spécial des Nations Unies. Dans les faits, cette loi n’a pas du
tout été respectée, malgré la bonne volonté d’une quarantaine de transplanteurs chinois. Au contraire,
ce commerce d’organes en Chine touche dans une plus grande mesure les prisonniers de conscience
qui n’ont commis aucune faute pénale. « Bien que DAFOH félicite et encourage ces changements en
Chine, nous gardons un œil très strict sur ce qui se passe et notamment sur le gouvernement chinois,
qui n’a rien changé sur la traçabilité et la transparence. » Pour illustration il cite le chiffre communiqué
pour l’année 2012 par le gouvernement chinois à la communauté internationale : 1167 personnes
inscrites sur la liste des donneurs volontaires, un chiffre qui correspond étrangement au nombre exact
de personnes qui sont mortes dans cette période et qui ont pu « donner » leurs organes et aider ainsi
3700 patients.
Le Docteur King aborde ensuite la question des preuves. Il explique qu’elles s’accumulent depuis 2001
où un médecin, le Docteur Wang Guoci, avait témoigné devant le Congrès américain de la pratique de
prélèvements forcés d’organes sur les prisonniers de consciences. Le rapport de Messieurs David
Kilgour et David Matas et les recherches du journaliste américain Ethan Gutmann arrivent à la même
conclusion : des patients sont allés se faire greffer à l’étranger alors que les pratiquants du Falun Gong
ont été enfermés et torturés et qu’on leur faisait systématiquement des prélèvements de sang, des
analyses d’urines, des radiographies et autres examens médicaux.
La Chine est aussi le seul pays au monde où l’on peut avoir facilement et de manière habituelle un
organe dans un délai de deux semaines, un mois maximum.
Sont évoquées aussi les preuves que constituent les enregistrements téléphoniques pratiqués en
particulier par Monsieur Matas et Monsieur Kilgour lors de leurs investigations : « Ils se sont fait passer
pour des patients, (…) un notamment (médecin chinois) qui n’a pas réfléchi quand il a répondu, je
pense, a dit « Oui, oui nous avons des organes de pratiquants du Falun Gong, ce sont les meilleurs et
je vais les chercher moi-même ! » C’est terrifiant… »