XIV - COMPLICATIONS CUTANEES ET
INFECTIEUSES
DU DIABETE
EN DEHORS DU PIED DIABETIQUE
Le diabète peut présenter diverses complications cutanées que nous classerons ainsi :
- Les complications cutanées chroniques du diabète.
- Les complications cutanées infectieuses du diabète.
- Les dermatoses associées au diabète.
- Les dermatoses liées au traitement du diabète.
- Une dermatose accompagnant un diabète secondaire.
I- LES COMPLICATIONS CUTANEES CHRONIQUES DU DIABETE.
1- La nécrobiose lipoïdique.
La nécrobiose lipoïdique est une manifestation cutanée rare, dont la prévalence est estimée à 0.3% des
diabétiques.
Les lésions sont caractérisées par des papules confluentes en plaques irrégulières, principalement à la face
antérieure des jambes, de façon bilatérale et symétriques. Les autres localisations sont plus rares : cuir chevelu,
visage, bras tronc, gland. Les bords sont infiltrés. Les sions évoluent le plus souvent vers une ulcération
centrale.
La physiopathologie est hypothétique, et les lésions pourraient être dues à la microangiopathie cutanée. Elle
s’associe au diabète de type 1 ou 2, excluant une origine auto-immune.
Sur le plan thérapeutique, la rémission peut être spontanée. Aucun traitement n’a démontré son efficacité de
façon certaine. La corticothérapie locale sous occlusion est proposée sur les lésions récentes, mais non sur les
lésions atrophiques car elle peut précipiter l’ulcération.
Forme débutante. Forme ulcérée.
2- La bullose diabétique.
La bullose diabétique est une affection rare, caractérisée par une éruption de bulles, en peau saine prédominante
au niveau des membres inférieurs et parfois au niveau des mains. Le liquide de la bulle est stérile.
L’immunofluorescence est négative. Elle évolue de façon grossièrement bilatérale et symétrique.
La physiopathologie est mal comprise.
L'évolution est habituellement bénigne et se fait vers la guérison en quelques semaines.
3- Le granulome annulaire.
Le granulome annulaire est plus fréquent, mais cette fréquence est mal évaluée. Il se présente sous forme de
petites papules jaunâtres ou érythémateuses, d’extension centrifuge. On retrouve un discret bourrelet péri
lésionnel. Il siège le plus souvent au niveau de la face dorsale et latérale des doigts et sur le dos du pied. Son
aspect histologique est très voisin de celui de la nécrobiose.
La physiopathologie est mal connue.
L'évolution est très souvent réversible de façon spontanée.
4- La xanthomatose éruptive.
Il s’agit d’une manifestation consécutive à une hypertriglycéridémie majeure associée à un diabète non contrôlé,
par déficit en lipoprotéine lipase due à la carence en insuline.
L’éruption est constituée de papules jaunâtres, fermes entourées d’un halo érythémateux. Les xanthomes siègent
sur les faces d'extension des membres et des articulations.
Les lésions disparaissent avec la correction des anomalies métaboliques, et notamment avec la mise en place
d’un traitement insulinique, mais peuvent laisser une pigmentation résiduelle.
5- La dermopathie diabétique.
C’est une manifestation fréquente chez le patient diabétique, mais non spécifique. Il s’agit de lésions
atrophiques, pigmentées, bilatérales, siégeant sur la face tibiale des membres inférieurs.
La physiopathologie de ces lésions reposerait sur une atteinte micro circulatoire cutanée.
II - LES COMPLICATIONS INFECTIEUSES CUTANEES DU DIABETE.
L’altération des fonctions des polynucléaires est associée au mauvais contrôle du diabète, responsable d’une
sensibilité accrue des patients diabétiques aux complications infectieuses et notamment cutanées. Ces infections
sont fréquentes chez le diabétique mais non spécifiques. Leur survenue incitera au dépistage du diabète sucré si
celui-ci n’est pas préalablement connu et dans le cas inverse à son contrôle pour favoriser la guérison du
processus infectieux.
1- Les infections bactériennes.
Les infections à cocci gram positif sont fréquentes et responsables de folliculites, furonculose, impétigo et
érythrasma.
L’érythrasma est dû à une corynébactérie, se manifestant par de larges macules squameuses.
Le diabète associé à l’obésité est un facteur de risque d’érésypèle, et également d’infections dermo-
hypodermiques sévères, notamment les formes nécrosantes (fasceite nécrosante).
Erythrasma.
Fascéite nécrosante.
2- Les infections mycosiques.
Les candidoses cutanéo-muqueuses sont fréquentes chez le diabétique. On citera les perlèches, vulvo-vaginites,
balanites, onychomycoses.
Les onychomycoses sont souvent associées à un intertrigo inter orteil mycosique. Elles sont dues le plus souvent
à des dermatophytes usuels (trichophyton rubrum et mentagrophytes), mais également à candida albicans.
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !