“
C’est l’une des conditions
requises pour devenir un centre
en nutrition parentérale
Pourquoi avez-vous souhaité inscrire
votre équipe d’endoscopie dans
une démarche d’accréditation d’équipe
auprès de l’HAS* et du CEFA-HGE** ?
Dr Arpurt : « Tout d’abord, il s’agit d’une
demande de l’équipe de soins. Nous avons
souhaité mettre en avant et valoriser notre
savoir-faire. L’évaluation des pratiques
professionnelles nous encourage à avoir
une réflexion pluridisciplinaire de façon à
améliorer nos pratiques en analysant nos
difficultés. En outre, il faut noter que notre
centre est le premier centre hospitalier,
non universitaire à ce jour, à avoir réalisé le
congrès de formation continue vidéo-digest
de la SFED*** en novembre 2012 ».
Pouvez-vous nous décrire votre activité ?
Dr Bellon : « Nous réalisons environ
4 500 actes d’endoscopie diagnostiques
et thérapeutiques. En outre, notre activité
interventionnelle a quelques spécificités
et nous pratiquons des techniques
endoscopiques innovantes : le cathétérisme
rétrograde des voies biliaires (340 actes
par an dont 20 cholangioscopies selon le
système de visualisation directe SpyGlassTM),
des écho-endoscopies (300 actes par an
dont 30 kystogastrostomies), le traitement
endoscopique du diverticule de Zenker
(12 patients par an) ou encore la dissection
sous muqueuse des petites lésions par voie
digestive afin d’éviter la chirurgie, consistant
à faire l’exérèse des « petits cancers de la
paroi digestive (12 patients par an) ».
Dr Coulibaly : « Par ailleurs, nous venons
d’acquérir un appareil pour réaliser
l’endomicroscopie confocale (Cellvizio®)
qui permet des analyses microscopiques
sans pratiquer de biopsie. Il s’agit d’une
technique récente et le centre hospitalier
est un des premiers CHG à s’en être equipé
avec une aide financière de la ligue du
cancer du département du Vaucluse. Enfin
nous pratiquons également la technique de
vidéocapsule… ».
Quels sont les avantages de la
vidéocapsule ?
Dr Bramli : « Nous avons été l’un des
premiers centres à utiliser la vidéocapsule.
Près de 150 patients par an bénéficient de
cette technologie d’exploration non invasive
(soit 900 au total depuis 2008). La petite
taille de la vidéocapsule permet de l’avaler
sans difficulté. Sous l’effet des contractions
normales de l’intestin, elle va progresser
au travers de tout l’appareil digestif, de
l’œsophage au rectum. L’ensemble des
images réceptionnées forme un film
interprété ultérieurement par le médecin ».
« Les indications de la vidéocapsule
sont actuellement bien encadrées. Cette
technique permet de mettre en évidence
des pathologies de l’intestin grêle non
atteignables par une colonoscopie classique,
en présence d’un saignement chronique
visible ou occulte sans cause apparente.
Les autres indications sont l’échec de la
colonoscopie et la contre-indication à une
anesthésie générale ».
Pouvez-vous nous décrire la formation
des infirmières d’endoscopie ?
Mme Imbert : « Le personnel infirmier
est formé à la technique de l’endoscopie
par le compagnonnage et la formation
continue. Aujourd’hui, l’offre de formation
se concrétise avec le DIU « Infirmier en
endoscopie », proposé par les facultés de
Limoges, de St-Etienne et de Brest, qui tend
à faire reconnaître cette fonction comme
une spécialité. Ce DIU a pour objectif de
répondre aux besoins des infirmiers sur
l’endoscopie digestive, bronchique et
urologique. Le référentiel métier est quant à
lui en cours d’élaboration. Enfin, les infirmiers
d’endoscopie participent à des congrès
organisés par le Groupement d’Infirmiers en
Endoscopie auquel nous adhérons ».
*HAS = Haute Autorité de Santé
**CEFA-HGE = Collège Évaluation Formation Accréditation
en Hépato-GastroEntérologie
*** SFED = Société Française d’Endoscopie Digestive
La lière bariatrique existe depuis 3 ans au CH d’Avignon. Les chirurgiens digestifs et la diététicienne
nous en expliquent les particularités.
Un chemin clinique très organisé
jusqu’à l’acte de chirurgie bariatrique
Un suivi pluridisciplinaire avant la
chirurgie
Pendant les 9 à 12 mois avant la chirurgie
bariatrique, le patient est suivi conjointement
par le chirurgien, l’anesthésiste, le psychiatre
et la diététicienne notamment. « En effet, la
chirurgie ne permet pas, à elle seule, de perdre
du poids et de le stabiliser dans le temps.
Elle n’est efficace qu’à condition de modifier
les habitudes alimentaires du patient,
d’augmenter son activité physique et de lui
faire bénéficier d’un suivi médical à vie »
explique le Dr Dutari. « Une phase de
préparation est indispensable et nécessite
un véritable engagement de la part du
patient sur le plan nutritionnel » précise
Mme Chapelot. « Parmi les examens
préopératoires, une fibroscopie digestive
est pratiquée à la recherche de la présence
d’« Helicobacter pylori » ou d’une tumeur »
ajoute le Dr Rasolofo.
300 patients pour les 3 premières années
et des demandes toujours croissantes
La chirurgie de l’obésité modifie l’anatomie du
système digestif. C’est une aide mécanique
et métabolique qui permet de diminuer
la quantité d’aliments consommés et/ou
l’assimilation des aliments par l’organisme.
« Nous pratiquons quasi exclusivement la
sleeve gastrectomie correspondant au retrait
d’une partie de l’estomac, qui a l’avantage de
ne pas entrainer de carences vitaminiques »
explique le Dr Dutari. « D’autres techniques
sont proposées comme le by-pass ou encore
l’anneau gastrique » poursuit le Dr Rasolofo.
« Au-delà des indications, et des avantages et
inconvénients de chaque technique, le succès
de la prise en charge repose essentiellement
sur la compréhension du patient du sens de la
démarche » résume le Dr Dutari.
Après la chirurgie, un suivi à vie
Le patient sort généralement de l’hôpital
après 4 à 5 jours d’hospitalisation. Il est
ensuite revu en consultation à 3, 6 et 12
mois, la première année. Puis, une fois par
an à l’occasion d’un bilan complet.
« L’objectif est d’évaluer régulièrement la
perte de poids et l’évolution des autres
facteurs de comorbidité afin d’adapter la
prise en charge en conséquence » conclut
le Dr Dutari.
Dr Christian Dutari et Dr Eric Rasolofo, PH en Chirurgie Digestive
Nathalie Chapelot, Diététicienne
L’endoscopie interventionnelle : un secteur de pointe
hautement sécurisé
L’endoscopie est assurée
par une équipe qualifiée,
composée de personnels
médicaux et paramédicaux
formés et disponibles 7 jours/7
et 24 heures/24. L’objectif est
d’assurer la continuité des soins
dans la sécurité du patient et
le respect des règlementations
en matière d’hygiène en
endoscopie.
Dr Jean-Pierre Arpurt, PH, Chef du service
d’Hépato-Gastroentérologie
Dr Serge Bellon, PH en Hépato-Gastroentérologie
et Responsable de l’endoscopie
Dr Slim Bramli, PH en Hépato-Gastroentérologie
Dr Baya Coulibaly,
PH en Hépato-Gastroentérologie
et Responsable MICI
Dominique Imbert, Cadre de santé du Service
d’Endoscopie
L’Unité Transversale
de Nutrition Clinique :
pour aller plus loin
dans la prise en
charge nutritionnelle
P
ourquoi vouloir créer une UTNC alors
que l’expertise nutritionnelle est déjà
présente sur le centre ?
Dr Coulibaly : « Il était indispensable de
créer cette unité pour plusieurs raisons. Tout
d’abord, parce que la dénutrition touche
quasiment tous les domaines de l’hépato-
gastroentérologie et de la chirurgie. L’UTNC
a pour intérêt de mutualiser les compétences
en nutrition, de capitaliser sur les expériences
et d’optimiser les ressources. La création de
l’UTNC est aussi l’occasion de valoriser notre
expertise dans la prise en charge nutritionnelle
auprès des organismes de tutelle. C’est l’une
des conditions requises pour devenir un
centre en nutrition parentérale. Cette dernière
reconnaissance est indispensable pour assurer
le suivi des patients en nutrition parentérale à
domicile ».
Quelles sont les principales missions de
l’UTNC et de son médecin référent ?
Dr Raoto, médecin référent de l’UTNC :
« Sous l’égide du CLAN (Comité de Liaison en
Alimentation et Nutrition), l’objectif principal de
notre UTNC sera d’assurer le suivi nutritionnel
des patients hospitalisés. Pour atteindre cet
objectif ambitieux et nécessaire, il me faudra
organiser, avec l’aide des diététiciennes,
la formation du personnel médical à la
prévention, au dépistage, au diagnostic et
traitement des troubles nutritionnels, et aux
techniques de nutrition artificielle. Le médecin
référent coordonne les activités de l’équipe
de nutrition et assure la prise en charge et le
suivi des patients confiés à l’unité transversale,
avec l’équipe médicale. Il est en charge du
diagnostic nutritionnel, de la proposition
thérapeutique, du suivi et de la gestion
d’éventuelles complications. Afin d’améliorer
la prise en charge des patients hospitalisés,
plusieurs axes ont été envisagés et feront
partie de notre premier plan d’actions : la
nutrition des patients cirrhotiques, la nutrition
pré- et post-chirurgie ou chimiothérapie, ou
encore l’amélioration de la qualité des plateaux
repas ».
Pour l’équipe du Dr Arpurt, la
création d’une Unité Transversale
de Nutrition Clinique (UTNC) était
une évidence pour améliorer la
prise en charge nutritionnelle
des patients de l’hôpital et
pour devenir un centre expert
en nutrition parentérale. Point
important : le référent de l’UTNC
de l’hôpital sera un praticien
hospitalier du service d’Hépato-
gastroentérologie.
Dr Baya Coulibaly, PH en Hépato-
Gastroentérologie et Responsable MICI
Dr Andrimalala Irina Raoto, PH
contractuel en Hépato-Gastroentérologie,
DU nutrition du CHU de Nice
L’unité d’endoscopie en chiffres
• En plus des praticiens, une équipe
composée de :
- 8 infirmiers (dont 2 sont détachés à
la programmation)
- une inrmière d’astreinte chaque
jour pour la nuit le WE et les jours
fériés
- 2 secrétaires
- 2 aides-soignantes
- 1 cadre de santé
• Un parc de 22 endoscopes
• 4 500 actes d’endoscopie/an au total
Notre activité interventionnelle
a quelques spécificités et nous
pratiquons des techniques
endoscopiques innovantes »
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Une phase de préparation
est indispensable et nécessite
un véritable engagement
de la part du patient sur le plan
nutritionnel
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