Victoire à Alep: quelles leçons en tirer?

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Victoire à Alep:
leçons en tirer?
quelles
Le porte-parole de l’état-major des forces armées iraniennes a
félicité la Syrie et les combattants du « grand front de la
Résistance » ainsi que « l’oumma islamique » à l’occasion de
la libération d’Alep.
Le général de brigade Massoud Jazayeri a aussi mis en garde
les États-Unis contre la poursuite de leurs ingérences dans la
région, conseillant à Washington de tirer leçon de leur
défaite à Alep et d’en faire une raison pour retirer leurs
forces du Moyen-Orient.
Le porte-parole de l’état-major des forces armées iraniennes,
le général Jazayeri. ©Tasnim
« La stratégie des guerres par procuration en Irak et en Syrie
a échoué et les États-Unis et leurs acolytes ont bien prouvé
leur incapacité à faire face aux peuples de cette région et à
mettre en oeuvre leurs politiques. Que la nouvelle
administration américaine tire leçon des revers subis par les
démocrates et ne se donne plus de peine ! », a-t-il affirmé.
Le commandant iranien a vivement conseillé aux sponsors
régionaux du terrorisme de se dissocier au plus vite de l’axe
Israël/USA et d’arrêter de jouer le jeu des grandes
puissances. Il a émis l’espoir de voir le terrorisme
disparaître,totalement, dans la région et ce, dans un très
proche avenir.
Bruxelles: les
Paris oubliées?
leçons
de
La communauté internationale n’a pas tiré les leçons des
attentats de Paris. A quoi sert de renforcer l’OTAN et
d’investir dans le renforcement de la sécurité européenne,
alors que cette sécurité européenne n’existe plus ?,
s’interroge la diplomate russe Maria Zakharova.
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Chaque tragédie, aussi terrible soit-elle, nous donne des
leçons, et il faut bien les apprendre afin de prévenir de
nouvelles catastrophes. Aujourd’hui, il y a trois leçons à
tirer des attentats de Bruxelles, estime la porte-parole du
ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Premièrement, indique la diplomate, il est nécessaire de
comprendre qu’il n’y a plus d’endroits sécurisés dans le
monde et que la menace terroriste concerne désormais tout un
chacun.
« L’idée qu’il y a aujourd’hui des îlots de sécurité où les
gens puissent se sentir en sécurité totale est un rêve, et il
faut se réveiller. Ces lieux n’existent pas, ce paradis où le
terrorisme n’a pas mis le pied n’existe pas », indique-t-elle
dans une interview accordée à Sputnik.
La deuxième leçon, selon la porte-parole du ministère russe
des Affaires étrangères, consiste à comprendre que la seule
possibilité de faire face au terrorisme est d’unir ses
efforts au niveau international sous la bannière de la lutte
antiterroriste. Alors que tant de temps et tant de vies ont
été perdus, cette coopération doit être inconditionnelle.
« Répartir les terroristes en bons et mauvais, en ceux qui
luttent pour la liberté et la justice et ceux qui sont des
terroristes, tout cela encourage les terroristes à poursuivre
leurs activités », poursuit-elle.
Finalement, d’après Maria Zakharova, « il faut que tout le
monde comprenne que les jeux géopolitiques, les stratégies de
renversement des régimes, de soutien externe à des mouvements
séparatistes, amènent à ce que le monde est devenu
aujourd’hui : l’insécurité complète face au terrorisme
international ».
Évoquant les attentats qui ont frappé Paris en novembre
dernier, la diplomate russe rappelle que ce fut un choc pour
le monde entier. Mais les déclarations pleines de
détermination ainsi que l’intention d’adresser une riposte
ferme au terrorisme international, y compris à Daech, qui ont
suivi l’attaque, n’ont finalement débouché sur rien.
« Et même après cette tragédie, les leçons n’ont pas été
tirées », estime-t-elle. « On se pose la question ‘à quoi
servent alors toutes ces conférences internationales, à quoi
sert de renforcer l’OTAN, d’investir l’argent dans le
renforcement de la sécurité européenne, alors que cette
sécurité européenne n’existe plus?’ Et le terrorisme
international ne fait que monter en puissance ».
Sont en cause, selon Mme Zakharova, les intrigues politiques
qui se tissent au Proche-Orient ces dernières années et où,
sous le couvert d’intentions honorables, de nombreux États
ont été détruits.
« Et personne ne s’est jamais posé la question de savoir ou
iraient tous ces gens qui n’ont ni abri, ni argent, ni
famille, car une partie de leurs proches ont péri dans ces
incessants conflits. Cette question, nous l’avons maintes
fois évoquée », précise la diplomate russe.
D’après Maria Zakharova, les Européens mènent une politique
qui consiste à fermer les yeux face aux problèmes existants,
alors que ces questions sont au cœur des préoccupations du
public.
« Pratiquement toutes les semaines, nous commentons les
informations concernant des sommes énormes investies dans la
lutte contre la propagande et la menace russes. Et ce serait
nous la menace ? Ils inventent une histoire pour détourner le
regard des gens des problèmes réels qu’il faut résoudre.
Alors que nous leur proposons toujours de coopérer »,
explique-t-elle.
Selon Maria Zakharova, le fonctionnement de multiples
structures antiterroristes censées fonctionner à différents
niveaux « est aujourd’hui arrêté par nos collègues
occidentaux sous prétexte de divergences politiques ».
« Mais quand nous disons que les divergences subsisteront
alors que nous serons exterminés, personne ne nous entend.
Les États-Unis répètent qu’il faut arrêter toute coopération
avec la Russie, le conseil Russie-OTAN étant déjà suspendu.
Nous recueillons aujourd’hui les fruits de cette coopération
suspendue », conclut-elle.
100 ans du génocide des
chrétiens
arméniens
par
l’islam, et la Turquie donne
des leçons de morale !
1,2 million de chrétiens arméniens ont été massacrés en une
seule année, entre 1915 et 1916, dans l’ex Turquie islamique
alors Empire ottoman.
Parce qu’il s’agit d’un génocide commis par la religion de
paix et d’amour contre des chrétiens, l’ONU refuse encore et
toujours de le reconnaitre.
Mais à l’occasion du centenaire de l’un des trois plus
importants récents massacres de l’histoire de l’homme avec le
nazisme et le communisme, seul le nazisme est largement
reconnu pour son idéologie de mort, tandis que le communisme
est entourée de tous les soins pour le protéger de son passé
de mort, et l’islam continue ses massacres.
L’universitaire spécialiste de l’Arménie, Michel Marian,
espère que le centenaire sera l’occasion d’une reconnaissance
du génocide par la communauté internationale.
Je crois qu’il s’illusionne. Il suffit de contempler
l’indifférence du monde face au massacre de 200.000 syriens,
qui rachète sa bonne conscience en réclamant une enquête
internationale lorsqu’un jeune activiste palestinien est
blessé par le policier israélien qu’il tentait de poignarder.
Entre le printemps 1915 et le printemps 1916, les deux tiers
de la population chrétienne arménienne de l’Empire ottoman a
été méthodiquement massacrée, soit 1,2 million de personnes,
rappelle Michel Marian qui précise que si les hommes ont été
sauvagement tués, les femmes sont mortes d’épuisement ou ont
été forcées de se convertir à l’islam. La religion de paix ne
change pas.
La France a tardé à reconnaitre le génocide arménien, mais a
fini par le faire en 2012.
Le 2 juillet 1985, une sous-commission de l’ONU pour la
prévention des droits de l’homme et la protection des
minorités publie un rapport qualifiant le massacre des
Arméniens de génocide.
Le Parlement européen (18 juin 1987), le Conseil de
l’Europe
(déclaration
écrite
de
l’Assemblée
parlementaire le 24 avril 1998) et le Parlement du
Mercosur (19 novembre 2007) reconnaissent le génocide.
12 septembre 1984 : la Chambre des représentants des
États-Unis décrète le 24 avril 1985 « Journée nationale
du souvenir de l’inhumanité de l’homme pour l’homme » en
mémoire de toutes les victimes d’un génocide et en
particulier du « million et demi de personnes
d’ascendance arménienne victimes du génocide commis en
Turquie entre 1915 et 1923.
1995 : la Douma russe reconnait le génocide arménien le
14 avril
1996 : le parlement grec reconnaît le génocide le 25
avril
11 juin 1996 : la Chambre des représentants des ÉtatsUnis limite l’aide à la Turquie à moins que celle-ci 1°
reconnaisse, « comme les États-Unis, les atrocités
commises contre les Arméniens de l’empire ottoman de
1915 à 1923 » ; 2° « prenne toutes les mesures
nécessaires pour honorer la mémoire des victimes du
génocide arménien.
26 mars 1998: le Sénat de Belgique « invite le
gouvernement turc à reconnaître la réalité du génocide
arménien perpétré en 1915 par le dernier gouvernement de
l’empire ottoman. »
29 mars 2000 : le parlement de Suède utilise dans un
rapport le terme de génocide. Il rejète cependant une
résolution appelant à reconnaître le génocide.
11 mai 2000 : le parlement libanais a reconnu le
génocide à la quasi unanimité.
10 novembre 2000 : le Vatican reconnait une première
fois le génocide.
17 novembre 2000 : le parlement italien a reconnu le
génocide.
27 septembre 2001 : le Vatican reconnait une seconde
fois le génocide.
la France a officiellement reconnu le génocide arménien
par la loi du 29 janvier 2001 mais sans spécifier
l’auteur. Peu avant sa mort, le doyen Georges Vedel
avait signé un article dans lequel il considérait cette
loi comme anti-constitutionnelle, argumentation fondée
sur une critique des lois mémorielles.
13 mars 2003 : le Conseil national suisse rejette un
texte dans ce sens, puis adopte un postulat de
reconnaissance du génocide le 16 décembre 2003, contre
l’avis du Conseil fédéral.
2004 : l’Argentine (31 mars) ; les Pays-Bas (21
décembre) ; la Slovaquie (30 novembre) ; le Canada (21
avril) reconnaissent à leur tour.
Un monument en souvenir des victimes du génocide
arménien est érigé à Bruxelles.
2005 : la Pologne (19 avril) reconnait le génocide.
la Douma d’État de la Fédération de Russie (22 avril)
prend une résolution demandant la reconnaissance du
génocide par toute la communauté internationale.
28 septembre 2005 : le Parlement européen appelle la
Turquie à reconnaître le génocide des Arméniens,
considérant « cet acte comme un préalable à l’adhésion à
l’Union européenne ».
15 juin 2005 : le Bundestag (parlement fédéral de
l’Allemagne) accepte une résolution condamnant les
massacres contre les Arméniens dans l’empire ottoman
sans utiliser le mot « génocide ».
le Venezuela (14 juillet 2005) ; la Lituanie (15
décembre 2005), reconnaissent à leur tour le génocide.
12 octobre 2006 : l’Assemblée nationale française
adopte, en première lecture, avec cent six voix pour et
dix-neuf contre, une proposition de loi qui punit
sévèrement la négation du génocide arménien. Ce vote
suscite un tollé en Turquie. Le lobby turc en France
fait bloquer la loi en 2008 par le gouvernement avant
son passage au Sénat.
le 4 mai 2011, une exception d’irrecevabilité est
présentée au Sénat par Jean-Jacques Hyest, toujours sous
les manœuvres du lobby turc, et est adoptée. La
proposition de loi ne sera pas soumise au vote au Sénat.
le 5 juin 2007, le Sénat chilien adopte à l’unanimité
une résolution reconnaissant le génocide arménien et
demande au gouvernement chilien de soutenir un rapport
de 1985 d’une sous-commission des Nations Unies
décrivant ce crime contre l’humanité comme un exemple
clair de génocide.
le 10 octobre 2007, la commission des Affaires
étrangères de la Chambre des représentants des ÉtatsUnis approuve, par vingt-sept voix pour contre vingt-etune voix contre, une résolution qualifiant de génocide
la mort de centaines de milliers d’Arméniens en Turquie
en 1915, contre l’avis de George W. Bush et malgré
l’hostilité d’Ankara. Le texte n’a pas été envoyé à la
Chambre pour un éventuel vote en séance plénière.
en janvier 2010, les parlements d’Écosse (37 voix contre
13) et d’Irlande du Nord (votée à l’unanimité des
présents) votent une motion générale reconnaissant le
génocide arménien. Cette motion stipule : « Notre
Assemblée… condamne sans réserves la négation ou le
dénigrement de la mémoire de la Shoah, tout autant que
le génocide des Arméniens et des Assyriens de 1915 en
Turquie, et la politique de haine et de division qui a
conduit à ces deux événements. »
le 27 janvier 2010, le Premier Ministre du Pays de
Galles reconnaît le génocide arménien lors de la journée
commémorative de l’Holocauste.
le 26 février 2010, le Parlement de Catalogne (Espagne)
adopte à l’unanimité une résolution reconnaissant le
génocide arménien.
une résolution de la commission américaine des Affaires
étrangères reconnaît le génocide arménien le 4 mars,
mais la reconnaissance n’a pas encore force de loi.
le parlement de Suède adopte le 11 mars une résolution
reconnaissant les génocides de 1915, dont le génocide
arménien.
le 22 décembre 2011, l’Assemblée nationale française
adopte le projet de loi sur la « Répression de la
contestation de l’existence des génocides reconnus par
la loi ». Bien que portant sur tous les génocides, les
débats des députés ont surtout concerné le génocide
arménien.
le 26 décembre 2011, une commission parlementaire
israélienne examine un texte reconnaissant le génocide
arménien.
le 23 janvier 2012, le Sénat français adopte le texte
voté par l’Assemblée nationale en décembre 2011 par 127
voix contre 86. Le texte prévoit de punir la négation
d’un génocide d’un an d’emprisonnement, d’une amende de
45 000 euros ou des deux à la fois. Cette loi est jugée
contraire à la constitution par le Conseil
constitutionnel le 28 février 2012.
le 18 août 2013, le Président égyptien par intérim
reconnait le génocide des Arméniens.
le 30 janvier 2014, le président syrien, Bachar El Assad
reconnait le génocide des Arméniens, tandis que les
massacres font rage dans son pays.
le 27 février 2014, le président géorgien, Guiorgui
Margvelachvili se recueille au mémorial de
Tsitsernakaberd avec sa délégation officielle lors d’une
visite d’état, avant de planter un arbre en hommage.
le 30 novembre 2014, les deux chambres du Parlement
bolivien reconnaissent le Génocide arménien.
le 19 mars 2015, le président israélien Reuven
Rivlin reconnait le génocide arménien lors de son
discours à propos des 70 ans de la libération
d’Auschwitz à la tribune de l’ONU.
le parlement syrien reconnait le génocide arménien le 19
mars 2015.
Moralement, une chose me gêne autant que l’éclipse du génocide
d’autres peuples par celui de 6 millions de Juifs, et c’est le
mutisme des dirigeants internationaux quand les antisémites
mentent et prononcent le mot génocide, pour les palestiniens.
Une autre chose est le silence sur cet autre génocide commis
par les musulmans ottomans à la même période, celui des
assyriens (ou araméens ou chaldéens ou syriaques) lors de la
Première Guerre mondiale. Les forces ottomanes et kurdes,
entre 1914 et 1920 massacrèrent entre 270 000 750 000
chrétiens.
Celui de l’Hindi Kouch, le génocide de 80 millions d’indiens
par l’islam,
Et bien entendu celui du Rwanda dont Alain Juppé ne pouvait
pas ignorer les préparatifs, sauf à réécrire l’histoire…
deuz
Quelles leçons ont été tirées
de
la
Guerre
froide?, »l’Occident impérial
ne se satisfait que d’une
paix où tous les atouts sont
entre ses mains » par Karim
MOHSEN
Le troisième millénaire duquel il était attendu beaucoup,
pour le développement humain, n’a pas été au rendez-vous des
attentes. Les guerres, les famines, les maladies sont toujours
là. Or, en cette fin de 2014, le monde est, plus que jamais,
proche du retour de la Guerre froide, que d’aucuns estimaient
bannie. Nous n’en sommes pas là! Les intérêts stratégiques des
puissants en ont décidé autrement, et figé toute avancée vers
un monde débarrassé des peurs et des oukases. Ce
qu’illustrent, absolument, les guerres civiles, en Ukraine et
en Syrie, le chaos, en Libye…Mais, à bien y regarder,
l’Occident n’est guère étranger à cette évolution négative des
situations, dans trois régions géostratégiques: en Europe de
l’Est, au Moyen-Orient et en Afrique. Pour la Libye, la
situation compliquée, qui y prévaut, est, d’abord, due à
l’intervention militaire de l’Occident, et son bras armé,
l’OTAN, qui ont laissé diverses milices – directement ou
indirectement, soutenues par l’Occident, via le Qatar et
l’Arabie saoudite – entretenir un chaos propice à toute
immixtion étrangère ultérieure. Dans un Moyen-Orient,
quasiment, sous la coupe états-unienne, la Syrie apparaissait
comme le village gaulois défiant César. Il fallait abattre ce
drôle d’Astérix, qui avait pour nom «Bachar al-Assad». Certes,
le personnage est peu sympathique, mais reconnaissons-lui
qu’il a su tenir la dragée haute à l’Occident et à la
déferlante jihadiste lancée sur la Syrie. La résistance
syrienne, inattendue, a changé la donne, qui a contraint
l’Occident à temporiser et à revoir ses plans.
La crise, en Ukraine – une provocation délibérée de l’Occident
et des putschistes fascistes, qui ont pris le pouvoir, à Kiev
– qui s’est transformée en guerre civile a, aussi, pris une
tournure, non programmée par les Etats-Unis et les grandes
puissances européennes, qui estimaient venu le temps d’ôter à
Moscou sa prépondérance sur les pays de l’Europe de l’Est excommuniste et fermer le glacis autour de la Russie. Il est
vrai que la chute du mur de Berlin, en 1989, la disparition de
l’URSS et le démembrement du bloc soviétique, ont laissé la
Russie groggy. Fort de ladite victoire – en fait, une victoire
à la Pyrrhus – sur le bloc communiste, qui a vu la fin de la
guerre froide, l’Occident, en général, les Etats-Unis, en
particulier, se mirent, donc, à préparer le retour de l’Empire
– modèle britannique et français, que les indépendances ont
fait disparaître – et un long règne impérial, sur le monde.
Pour ce faire, il fallait, d’abord, contenir et mettre sur la
défensive la seule puissance militaire – hors Occident –
capable de contrarier ce projet. Toutefois, ils ne semblent
pas avoir pris en considération la donne Poutine, l’actuel
locataire du Kremlin, qui est d’une toute autre trempe que ne
l’a été Mikhaïl Gorbatchev – qui croyait, sincèrement, que le
monde pouvait s’amender – ou Boris Eltsine – qui dansait la
polka, un verre de vodka à la main – et qu’il ne se laisserait
pas faire, répondant du tac au tac à toute initiative pouvant
nuire à la Russie. Ainsi, tant en Syrie – où il contraignit le
Président US, Barack Obama, à reculer – qu’en Ukraine – aucune
solution n’est possible, sans la coopération de Moscou –
Vladimir Poutine marqua son territoire et les limites que
l’Occident ne pourra franchir, sans en assumer tous les
risques, qui peuvent, outre ranimer la Guerre froide, donner
lieu à une explosion, qui pourrait bien être atomique. Depuis
l’an 2000, l’Occident s’est engagé dans une reconquête à
rebours de sa puissance d’antan et la reconstruction de
l’Empire. Les Etats-Unis avaient, ainsi, mis au point des
plans (restructuration du Moyen-Orient, en petits Etats
ethniques et confessionnels, à la solde de Washington), qui
devaient éliminer les Etats arabes capables de leur résister
et de résister à leur gendarme avancé, Israël. En Europe,
l’OTAN – un substrat des USA – avait trop envie d’étendre ses
prérogatives à l’Est, par l’installation de bases militaires,
aux portes de la Russie (cf; les déclarations bellicistes des
différents responsables de l’Alliance atlantique), supputant
que cette dernière n’a plus les moyens de s’y opposer. Et
faire d’une pierre deux coups: couper la Russie de sa
profondeur européenne, et cerise sur le gâteau, la
neutraliser. Le moins que l’on puisse observer – à moins
d’être de mauvaise foi – est que l’Occident n’a lésiné, ces
dernières années, sur aucune provocation, afin de tester les
réactions de Moscou. Aussi, tous les ingrédients et signes,
qui annoncent le retour à la Guerre froide, sont-ils là. En
fait, l’Occident impérial ne se satisfait que d’une paix où
tous les atouts sont entre ses mains ou, à défaut, d’une paix
armée, avec tout ce qu’elle induit sur la sécurité du monde.
Toutefois, à force de jouer avec le feu, Etats-uniens et
Européens risquent de s’y brûler.
Révolution en Islande, belle
leçons de démocratie pour
l’europe
:
Nouvelle
constitution en Islande : Le
peuple chasse ses politiciens
Silence total des Médias !
(Photo Video)
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– Le peuple souverain a fait démissionner le gouvernement .
Si quelqu’un croit qu’il n’y a pas de censure actuellement,
qu’il nous dise pourquoi on a tout su au sujet des actes
prédateurs de l’ordre mondial en Egypte, en Syrie ou en Lybie
et pourquoi les journaux n’ont absolument rien dit sur ce qui
se passe en Islande :
– Le peuple souverain a fait démissionner le gouvernement au
complet,
– Les principales banques ont été nationalisées et il a été
décidé de ne pas payer la dette qu’elles avaient contractée
auprès de banques de Grande Bretagne et de Hollande, dette
générée par la mauvaise politique financière des dirigeants
corrompus,
– Une assemblée populaire vient d’être créée pour réécrire la
Constitution.
Et tout cela, pacifiquement.
Toute une révolution contre le pouvoir qui a conduit à cette
crise. Voilà pourquoi rien n’a été publié pendant deux ans.
Les citoyens européens doivent prendre exemple et cesser
d’être des victimes face aux oppresseurs financiers et
politiques.
Brièvement, voici ce qu’il faut faire, comme les Islandais
l’on courageusement faits :
– 2008 : La principale banque du pays est nationalisée. La
monnaie s’effondre, la bourse suspend son activité. Le pays
est en banqueroute.
– 2009 : Les protestations citoyennes contre le Parlement font
que des élections anticipées sont convoquées et qu’elles
provoquent la démission du Premier Ministre et, en bloc, de
tout le gouvernement. La situation économique désastreuse du
pays persiste. Par le biais d’une loi scélérate, il avait été
proposé à la Grande Bretagne et aux Pays-Bas le remboursement
de la dette par le paiement de 3.500 millions d’euros, montant
que paieraient mensuellement toutes les familles islandaises
pendant les 15 prochaines années à un taux d’intérêt de 5%.
– 2010 : le peuple descend à nouveau dans la rue et demande
que la loi soit soumise à référendum. En janvier 2010, le
Président refuse de ratifier cette loi et annonce qu’il y aura
une consultation populaire. En mars, le référendum a lieu et
le NON au paiement de la dette remporte 93% des voix.
Pendant ce temps, le gouvernement a entamé une investigation
pour régler juridiquement les responsabilités de la crise. Les
détentions de plusieurs banquiers et cadres supérieurs
commencent. Interpol lance une enquête et tous les banquiers
impliqués quittent le pays.
Dans ce contexte de crise, une assemblée est élue pour rédiger
une nouvelle Constitution qui reprend les leçons apprises de
la crise et qui se substitue à l’actuelle qui est une copie de
la constitution danoise.
Pour ce faire, on a recours directement au peuple souverain.
On élit 25 citoyens sans filiation politique parmi les 522 qui
se sont présentés aux candidatures. Pour cela, il faut être
majeur et recueillir le soutien de 30 personnes.
L’assemblée constituante commence ses travaux en février 2011
afin de présenter, en partant des avis collectés dans les
diverses assemblées qui ont eu lieu dans tout le pays, un
projet de Grande Charte. Elle doit être approuvée par l’actuel
parlement ainsi que par celui qui sera constitué après les
prochaines élections législation.
Voici, en bref, l’histoire de la Révolution Islandaise à
mettre en œuvre en France :
– Démission en bloc de tout un gouvernement
– Nationalisation des banques
– Référendum pour que le peuple puisse se prononcer sur les
décisions économiques fondamentales
– Emprisonnement des responsables de la crise et réécriture de
la constitution par les citoyens.
Nous a-t-on parlé de cela dans les médias européens ? En a-ton parlé dans les débats politiques radiophoniques ? A-t-on vu
des images de ces faits à la TV ? Bien sûr que non !
Le peuple islandais a su donner une leçon à toute l’Europe en
affrontant le système et en donnant une leçon de démocratie au
reste du monde
Révolution en Islande :
Le peuple chasse ses politiciens
Silence total des Médias !
C’est assez dur à croire, mais ce qu’il faut bien appeler une
révolution du peuple, par le peuple, pour le peuple, se
déroule actuellement en Islande, remarquez au passage le
silence odieux des caniches qui nous servent de médias.
L’information n’est presque pas relayée.
Pourtant, la nature des évènements en cours en Islande est
sidérante : Un Peuple qui chasse la droite au pouvoir en
assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une « gauche
» libérale de remplacement elle aussi évincée des «
responsabilités » parce qu’elle entendait mener la même
politique que la droite, un référendum imposé par le Peuple
pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques
capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays
dans la crise, une victoire à 93% imposant le nonremboursement des banques, une nationalisation des banques,
et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects «
révolutionnaire » : l’élection d’une assemblée constituante le
27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois
fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire
contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une
autre société.
Alors que gronde dans l’Europe entière la colère des Peuples
pris à la gorge par le rouleau-compresseur capitaliste,
l’actualité nous dévoile un autre possible, une histoire en
marche susceptible de briser bien des certitudes, et surtout
de donner aux luttes qui enflamment l’Europe une perspective :
la reconquête démocratique et populaire du pouvoir, au service
de la population.
1. Quand l’Islande réinvente la démocratie Le 16 décembre 2010
Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une
Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus
par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la
constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la
crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein
fouet.
Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande
a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires,
à commencer par la nationalisation des trois principales
banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous
la pression populaire.
Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une
coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis
composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’excommunistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une
première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme,
Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.
Très vite, le nouveau gouvernement se trouve face à un
problème épineux : le règlement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni
d’une dette de 3,5 milliards d’euros suite à la faillite
d’Icesave, banque en ligne dont les opérations étaient
tournées principalement vers ces deux pays.
Sous la pression de l’Union européenne, à laquelle les
sociaux-démocrates souhaiteraient adhérer, le gouvernement
fait voter en janvier 2010 une loi autorisant ce
remboursement, ce qui reviendrait, pour chaque Islandais, à
débourser pendant huit ans une somme d’environ 100 euros par
mois.
Mais le président de la République refuse de ratifier la loi,
dont le texte est alors soumis à un référendum. À plus de 93%,
les Islandais votent contre le remboursement de la dette (6
mars), et depuis le problème reste en suspens.
C’est dans ce contexte que l’Islande décide de modifier sa
constitution, qui en fait n’a jamais été vraiment rédigée :
lorsqu’en 1944 la république avait été proclamée, on s’était
contenté de recopier dans les grandes lignes la constitution
du Danemark, pays dont l’Islande dépendait depuis plusieurs
décennies, en remplaçant simplement le terme de “roi” par
celui de “président de la République”.
C’est donc une nouvelle constitution qu’il s’agit d’écrire
entièrement, et pour cela on a décidé de faire confiance au
peuple souverain. Il y a eu d’abord un appel à candidatures
(tout le monde pouvait se présenter à l’exception des élus
nationaux, à condition d’avoir dix-huit ans révolus et d’être
soutenu par au moins trente personnes) auquel ont répondu 522
citoyennes et citoyens. C’est parmi eux qu’ont été élus les 25
constituants.
Ces derniers commenceront à se réunir à la mi-février et
rendront leur copie avant l’été. Parmi les propositions qui
reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de
l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des
ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs
exécutif et législatif.
Certes, l’Islande n’est qu’un petit pays d’environ 320 000
habitants. Elle donne cependant là une belle leçon de
démocratie aux grands États dont la France : songeons que,
dans notre pays, la réforme constitutionnelle de 2008 a été
entièrement rédigée à l’Élysée, et que les parlementaires ne
l’ont adoptée qu’à deux voix près après avoir été soumis
pendant des semaines à des pressions intolérables de la part
du chef de l’État.
2. L’Assemblée constituante a été élue en Novembre
Un jour, il y a quelques mois, un anglais passant par Paris,
rencontré à la librairie Lady Long Solo, nous alertait sur la
révolution en Islande. Quelle révolution ? On n’en entend
parler nulle part.
Une rapide recherche google ne donne rien du tout,
aujourd’hui, ni en associant le mot « révolution », ni même «
crise », où l’on ne trouve que des détails sur la crise
financière, effectivement à l’origine de cette révolution, qui
a eu lieu en 2008, dans ce pays d’à peine plus de 300 000
habitants, classé au deuxième rang mondial sur l’indice du
développement humain, l’IDH, derrière la Norvège, à la veille
de cette crise, en 2006.
Confronté alors à la faillite brutale du système bancaire, le
peuple était descendu dans la rue. Du jamais vu au pays des
jeysers d’eau chaude. La droite avait aussitôt dû céder la
place à la gauche. Et, pour commencer, les banques avaient été
nationalisées.
Notre informateur anglais en avait entendu parler pour les
projets législatifs de liberté totale pour internet, tels que
des sites anglais pensaient à s’héberger là. Plus encore, il
insistait pour parler d’une véritable révolution, sans pouvoir
la décrire plus, mais s’étonnant qu’on n’en ait jamais entendu
parler.
Cherchant alors avec obstination, on a fini par voir des
images du palais présidentiel assiégé par une foule qu’on
qualifierait ici sans hésiter d’anarcho-autonome.
En plus des drapeaux noirs, on pouvait deviner dans la foule
une forte composante de citoyenneté de type écologiste. Et on
comprenait que le pauvre malheureux flic, tout seul devant le
palais présidentiel, ait rapidement dû se rendre sous la
pression de la foule.
Celle-ci, néanmoins pacifique, n’usait que de casseroles et
autres objets bruyants, selon la méthode argentine du
cacerolazo, qui a su s’avérer très payante aussi là-bas.
Le président avait plié bagage. Un nouveau gouvernement
s’était institué. Mais, quelques temps plus tard, celui-ci
avait la mauvaise idée de proposer le remboursement de la
dette des banques vis-à-vis du Danemark ou de la Grande
Bretagne. Le peuple est de nouveau descendu dans la rue.
Un référendum sur la question était imposé par volonté
populaire, et une petite majorité de 93% rejetait l’accord
prévu par les gentils gouvernants. Parmi les informations
glanées, cette image saisissante de l’agora dans les bains
publics chauds, où le peuple s’assemble tous les matins pour
débattre de comment refaire le monde.
Consécration de cette révolution, l’élection d’une Assemblée
constituante, le 27 novembre 2010, événement peut-être plus
considérable que la nuit du 4 août 1789 où était votée
l’abolition des privilèges, dont on ne se serait pas aperçu
sans la vigilance de Truks en vrac, de notre ami B.Bec, du
Gers, relayant le CADTM, ou de Jean-Luc Mélenchon, qui trouve
là
une
similitude
avec
ses
propres
thèses
constitutionnalistes, mais ne semble pas voir plus loin que le
bout de son nez anti-capitaliste.
Merveille
de
la
désinformation.
Un
événement
aussi
considérable qu’une véritable révolution démocratique, telle
qu’on n’en a jamais vue en Europe, peut se produire sans que
la presse, ni google, ne permettent d’en savoir quoi que ce
soit.
C’est sûr qu’à l’heure de la consolidation anti-démocratique
que vivent la plupart des pays européens, l’exemple islandais
ne fait pas vraiment l’affaire de nos régimes policiers, qui
montrent là encore leur aptitude à verrouiller rigoureusement
la conscience collective.
On aimerait assurément en savoir plus sur cette révolution
islandaise. Voilà des mois que Paris s’éveille rêve de
téléporter sa rédaction pour un reportage approfondi au pays
des chasseurs de baleines et d’utopie. S’immerger dans les
bains chauds de la révolution démocratique fait certes envie,
surtout vu du cœur de notre hiver sécuritaire.
Il faut s’imaginer les 25 « simples citoyens » qui vont
plancher sur la constitution idéale. Le souffle de l’humanité
devrait se retenir. Où l’on verra probablement qu’il n’est pas
difficile de faire mieux que toutes les figures de pseudodémocraties qui se sont déclinées jusqu’ici sur les cinq
continents.
source : parisseveille.info
http://www.vigile.net/Revolution-pacifique-en-Islande
http://zebuzzeo.blogspot.fr/2012/02/revolution-en-islande-le-p
euple-chasse.html
http://www.planete-revelations.com/t4488-revolution-pacifiqueen-islande-black-out-des-medias
Reçu cet excellent commentaire
sur l’Islande qui complète bien :
Début 2010, l’accord du renflouement des banques privées en
faillite par de l’argent public du peuple a été approuvé par
44 parlementaires islandais sur un total de 63, soit à 69,84%.
Dans tous les autres pays, les parlementaires ont également
approuvé le renflouement de leurs diverses banques privées en
faillite. Dans de nombreux pays, la réponse, aux nombreuses
manifestations des peuples totalement opposés de porter la
responsabilité pécuniaire de la faillite des banques privées,
a été la répression policière brutale. Mais le président
islandais, Olafur Grimsson, après avoir reçu une pétition
signée de 13% de la population, soit 42 000 signatures pour
118 000 habitants, a décidé de soumettre l’accord du
renflouement des parlementaires à un référendum populaire. Les
islandais ont rejeté à 93% ce plan de renflouement. Les
peuples des autres pays n’ont eu droit à aucun référendum,
mais ont eu droit à beaucoup de coups de matraque. Le
président islandais est un véritable démocrate et cest un
grand héros. Tous les autres pays, en premier la France, sont
gouvernés par des dictateurs inféodés aux banquiers. Le
président Grimsson a également fait en sorte que le peuple
soit le réel législateur en créant leur assemblée populaire
constituante. Dans les autres pays, nous n’avons le choix que
d’élire des parlementaires archi carriéristes et corrompus,
qui une fois élus ne votent que des lois liberticides et
contraignantes pour les peuples et des lois exclusivement à
l’avantage des financiers, lobbies, amis… Un Grimsson ne
pourrait jamais être élu président dans les autres pays
dictatoriaux, car les divers médias de masse y appartiennent
aux financiers. Les financiers y sont donc totalement aux
commandes des puissants laveurs de cerveaux. Les résultats
sont que les candidats des financiers sont toujours élus par
les peuples lobotomisés. Le Grimsson français ressemblerait à
Nicolas Dupont-Aignan, mais il ne ferait qu’un tout petit
score. La vraie démocratie islandaise est due uniquement à
leur président Olafur Grimsson. S’il aurait été comme les
autres présidents, les islandais seraient actuellement
le même enfer que nous
dans
Référendum en Islande : seconde
torgnole à la finance mondiale
Référendum
en
Islande
:
Seconde torgnole à la finance
mondiale
Olafur Ragnar Grimsson, président d’Islande, dans un bureau de
vote
de
Reykjavik,
le
9
avril
2011
(Ingolfur
Juliusson/Reuters).
Et paf, seconde torgnole ! Près de 60% de « non » sans
condition ! Après une première claque retentissante en mars
2010, nos volcaniques amis islandais ont réitéré par
référendum, le samedi 9 avril, à la finance internationale et
à leur gouvernement, leur refus de payer les pots cassés de la
Grande Crise.
Ou plus précisément ceux de la brochette d’imprudents clients
anglais et néerlandais lors de la faillite de la banque
Icesave en 2008. La population islandaise persiste et signe :
pas question d’éponger les pertes d’une banque privée avec des
fonds publics.
Tête des dignitaires de la haute finance interlope devant
l’affront fait à leur toute-puissance, tête de leurs zélés
défenseurs (Fonds monétaire international), tête du
gouvernement islandais de centre-gauche, sorte de PS local,
qui n’avait pas ménagé ses efforts en faveur du « oui », avec
le soutien empressé des élites et des médias du coin (un
classique !).
Les cris d’orfraies des (mauvais)
perdants
Après cette nouvelle dérouillée, plaintes vénéneuses et
menaces à peine voilées des perdants :
« La pire option a été choisie. Le vote a coupé le pays en
deux. Nous devons tout faire pour éviter un chaos politique
et économique après ce résultat. » (Johanna Sigurdardóttir,
premier ministre islandais).
« Le temps des négociations est passé. C’est désormais une
affaire pour les tribunaux. » (Jan Knees de Jager, ministre
néerlandais des Finances).
« Nous avons l’obligation de récupérer cet argent, et nous
poursuivrons nos efforts jusqu’à ce que nous y parvenions. »
(Danny Alexander, ministre britannique du Trésor).
Il faut dire qu’ils s’étaient donné du mal, nos confits
déconfits, pour essayer de sauver leurs joueurs de billes en
péril. Ils avaient même sorti les sondages de
circonstance annonçant la victoire à quelque 61,3% du « oui »
au plan concocté par Johanna Sigurdardóttir.
« Vos créances pourries, vous vous
les gardez ! »
Mais repaf ! Le syndrome du référendum sur la constitution
européenne ressurgit ! Avec juste un peu plus de constance que
celle manifestée par les cousins irlandais.
Est-ce à cause de ceux-là, mais aussi des Grecs et des
Portugais, avant les Espagnols et les Italiens, que l’annonce
des résultats de ce second référendum est passée assez
inaperçue dans nos unes médiatiques ?
Le symptôme d’une maladie tenace avec fort risque de
propagation virale est flagrant. Imaginez que les premières
victimes expiatoires de la grande débandade européenne se
sentent gagnées par la révolte islandaise et entonnent avec la
vigueur tempétueuse d’une Björksurvoltée cet infernal
couplet :
« On s’en fout de votre aide ! On n’en veut pas et on n’en
peut plus ! Vos créances pourries, vous vous les gardez ! On
reprend nos billes et on se débrouille tout seuls ! »
Les Portugais, Irlandais, Grecs
devraient s’inspirer des Islandais
De fait, il y a fort à parier qu’ils y seront tôt ou tard
contraints. Car il est de plus en plus évident que le monde
court tout droit à UN INEVITABLE BLOCAGE SYSTEMIQUE !
Celui-ci ne menace pas seulement l’Europe. Les Etats-Unis
républico-obamiens viennent une nouvelle fois de sentir le
vent du boulet passer tout près et usent de ficelles de plus
en plus improbables pour reculer l’échéance. Les pays
asiatiques voient déjà la surchauffe mettre en péril leur
fragile émergence.
Les pénitents actuels, portugais, irlandais, grecs (si mal en
point, ceux-là, qu’ils vont bientôt devoir demander une
seconde aide pour rembourser la première !) gagneraient à
s’inspirer de l’exemple islandais.
Et s’épargner cette période pénible d’humiliations à laquelle
leurs « partenaires » encore rescapés les contraignent en pure
inutilité. Arrêter enfin cette interminable agonie ubuesque.
Source: Rue89
.
Nouvelle constitution en Islande : la
conspiration du silence…
L’Islande a terminé l’année 2011 avec une croissance
économique de 2,1% et devrait, selon les prévisions de la
Commission européenne, atteindre le taux de 2,7% en 2013 grâce
principalement à la création de nouveaux emplois.
L’Islande est le seul pays européen qui a rejeté par
référendum le sauvetage des banques privées, laissant
s’effondrer certaines d’entre elles et jugeant de nombreux
banquiers pour leurs crimes financiers mais curieusement les
médias français et européens n’en parlent pas ou très peu…
Il n’y a pas de censure officiellement dans les médias presse,
radio ou télé mais les journalistes et experts de tous bords,
si prompts à parler de ce qui se passe en Egypte, en Lybie ou
en Syrie, ne disent absolument rien sur ce qui se passe en
Islande. En a-t-on parlé dans les nombreux débats politiques
en vue de l’élection présidentielle ? A-t-on vu des images à
la TV ? Bien sûr que non car les citoyens européens pourraient
avoir la mauvaise idée de s’en inspirer…
En Islande, le peuple a fait démissionner un gouvernement au
grand complet. Les principales banques ont été nationalisées
et il a été décidé de ne pas payer la dette qu’elles avaient
contractée auprès de banques en Grande Bretagne et en
Hollande, dette générée par leur mauvaise politique
financière.
– 2008 : Les banques Glitnir, Landsbankinn et Kaupthing sont
nationalisées pour éviter leur faillite plutôt que d’injecter
inconditionnellement des capitaux publics, comme en Espagne ou
dans les autres pays européens. L’ensemble des dettes de
l’Islande égale alors 9 fois son PIB. La monnaie s’effondre et
la bourse suspend ses activités après une baisse de 76%.
– 2009 : Le FMI, comme à son habitude, exige, en échange de
mesures dites « d’ ajustement » des coupures dans les dépenses
sociales qui provoquent la colère de la population, la chute
du gouvernement et la convocation d’élections anticipées.
La gauche remporte la majorité absolue, provoquant
l’effondrement du Parti de l’Indépendance, un parti
conservateur qui était traditionnellement la force dominante
dans le pays et qui ne conserve que 23,7% des voix. Johanna
Siguroardottir est choisi pour diriger le gouvernement
réunissant des sociaux-démocrates et les écologistes de
gauche.
La situation économique désastreuse du pays persiste. Par le
biais d’une loi, il est proposé à la Grande Bretagne et à la
Hollande le remboursement de la dette et un paiement de 3.500
millions d’euros, montant devant être payé mensuellement par
toutes les familles islandaises pendant 15 ans à un taux
d’intérêt de 5%. Mais le peuple descend à nouveau dans la rue
et demande que la loi soit soumise à référendum.
– Janvier 2010 : Le Président refuse de ratifier cette loi et
annonce qu’il y aura une consultation populaire.
– Mars 2010 : Le référendum a lieu et le Non au paiement de
la dette l’emporte par 93% des voix.
Pendant ce temps, le gouvernement essaie de régler
juridiquement les responsabilités de la crise. Les détentions
de plusieurs banquiers et cadres supérieurs commencent.
Interpol lance une enquête et tous les banquiers impliqués
quittent le pays. Dans ce contexte de crise, une assemblée est
élue pour rédiger une nouvelle Constitution en vue de se
substituer à l’actuelle qui est une simple copie de la
constitution danoise.
Pour ce faire, on a recours directement au peuple souverain
qui élit 25 citoyens sans filiation politique parmi les 522
qui se présentent aux candidatures (condition : être majeur et
avoir recueilli le soutien d’au moins 30 personnes).
– Septembre 2010 : L’ancien Premier ministre Geir Haarde est
poursuivi pour négligence dans la gestion de la crise.
Interpol émet également un mandat d’arrêt international contre
l’ancien président de Sigurdur Einarsson.
– Février 2011 : L’assemblée constituante commence ses travaux
afin de présenter, en partant des avis collectés dans les
diverses assemblées qui ont eu lieu dans tout le pays, un
projet de Grande Charte.
– Mars 2011 : Suite à quelques critiques concernant la faible
participation (36%) pour nommer les membres de l’assemblée
constituante, le Premier ministre, en accord avec les chefs
des principaux partis représentés au Parlement, met sur pied
un comité consultatif pour poursuivre la révision de la
constitution. Ce dernier propose au Parlement de nommer un
« Conseil constitutionnel » constitué des 25 membres de
l’Assemblée constitutionnelle dissoute.
– Avril 2011 : Les citoyens disent de nouveau Non à un second
référendum sur le paiement de la dette, après que le président
islandais Olafur Ragnar Grimsson ait refusé de contre-signer
la loi du 16 février 2011 (connue sous le nom de « troisième
loi Icesave »). Le nouveau gouvernement de centre-gauche
assurait en effet que le nouvel accord Icesave avait été mieux
négocié que le précédent mais la population islandaise
maintient son refus d’être mise à contribution pour la
faillite de banques jugées irresponsables.
– Juillet 2011 : Sur la base des rapports du Comité
constitutionnel et du Forum national (citoyens), le Conseil
constitutionnel adopte à l’unanimité un projet de constitution
qui est remis au Parlement le 27 juillet. Ce dernier, chargé
d’amender le projet, s’est attelé à cette tâche à l’automne
2011 et les débats se poursuivent toujours.
Les principales propositions de la nouvelle Constitution
Sur un total de 114 articles et de 9 chapitres, on peut noter
en particulier :
– Article 15 : Droit à l’information. Les informations et
documents détenus par les autorités publiques devraient être
disponibles sans exception et l’accès au public à tous ces
documents devrait être garanti par la loi.
– Article 63 : Création d’un Comité de contrôle de la
responsabilité du Gouvernement. Une enquête sur les mesures et
décisions du Gouvernement peut être demandée par 1/3 des
membres d’Althingi (parlement islandais).
– Article 65 : Droit à la consultation directe. 10% des
votants peuvent demander un référendum national sur les lois
votées par Althingi.
– Article 66 : Possibilité d’interpellation directe
d’Althingi. 2% des électeurs peuvent soumettre une question au
Parlement et un projet de loi peut y être déposé s’il est
soutenu par 10% des électeurs.
– Article 90 : Formation du Cabinet. Le Premier ministre est
nommé par le Parlement.
– Article 99 : Indépendance des tribunaux. L’indépendance des
tribunaux doit être garantie par la loi.
– Article 105 : Autonomie des collectivités territoriales. Les
sources de revenus des collectivités territoriales doivent
être garanties par la loi, tout comme leur droit de déterminer
l’utilisation de ces ressources.
La nouvelle constitution devrait être soumise à un référendum,
avant le vote par le Parlement. Il devrait avoir lieu le 30
juin en même temps que l’élection présidentielle ou à
l’automne.
L’Islande n’est certes qu’un petit pays de 320 000 habitants
mais elle donne cependant une belle leçon de démocratie aux
grands États de l’Europe et du monde. Songeons par exemple
qu’en France, la réforme constitutionnelle de 2008 a été
entièrement rédigée à l’Élysée et que les parlementaires ne
l’ont adoptée qu’à deux voix près après avoir été soumis
pendant des semaines à des pressions intolérables de la part
du chef de l’État…
Source
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Nouvelle-constitution-en
-Islande-la-conspiration-du-silence-11401.html
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