5.^ i"- -i« Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/grammairecomparOObaec GRAMMAIRE COMPARÉE LANGUES DE LA FRANCE. La. GRAMMAIRE COMPARÉE LANGUES DE LA FRANCE LOUIS DE BAECRER FLAMAND. ALLEMAND CELTO-BRETON, BASQUE, PROVENÇAL ESPAGNOL, ITALIEN, FRANÇAIS Comparés au SA!5SC111T. PARIS LIBRAIRIE CH. BLÉRIOT 29, rue Bonajinrlc 1800. ^ a^ iX ORIGINE DES LANGUES Avant toutes choses « monde « Dieu « le « qu'un Verbe ; le Verbe a été la Verbe , monde lumière du , et le Genèse et l'Evangile. du peuple d'Israël , , du Verbe monde suis le la pour Jean et parole est l'attribut de l'alphabet commencement la vie à l'univers l'humanité , , et n'a eu Pour Moïse le , : Ego sum alpha et la fin. La Emanée de Moïse, : , plus oméga. Je dans langue de la voilà la tradition adoptée par le première la et , , du parole divine a donné et elle s'est reflétée une langue-mère l'apôtre , plus grand digne de Celui qu'ils désignent par deux lettres et la dernière était (1). » la Christianisme Verbe et le a été créé par la puissance Ainsi s'expriment le législateur était le le ! Christianisme, atteint les proportions d'une croyance rehgieuse , elle a et elle est restée longtemps incontestée. Lorsque l'homme (1) Erat autem lerra , avide de connaître les causes de ce labii wiius cl scrmonum eorwndem. Gen., 1 c. 9, v. 1, —2— qui est , eut posé cette question Quelle a été : première la langue parlée sur la terre ? quelle est la langue primitive ? réponse a été d'abord confuse. la sont Platon dans son Cralijle Varron dans son tation, et d'Egypte , nouveau-nés sous avec il la langue latine. Mais des langues. Cepen- l'histoire Psammelicus, Il, c. 2) que (liv. les hommes , fit première la enfermer deux enfants d'un gardien ou berger, la surveillance avait enjoint de les tenir éloignés de tout contact hommes les Mais le il De voulant savoir quelle avait été langue parlée par auquel traité grammaire qu'à dant Hérodote a rapporté roi Aristote dans son Interpré- , ont exposées dans ces ouvrages sont plutôt les théories qu'ils relatives à la de linguistique se sont occupés Les premiers écrivains qui lui et de ne leur jamais adresser recommanda expressément de premier mot qui sortirait de la bouche des parole. la de retenir saisir et petits prison- niers. Lorsqu'ils eurent atteint l'âge de parler, le berger en- tendit un jour les averti du remarqua fait, nformé du sens que les enfants proférer ce cri la même exclamation qu'il fallait attacher à ce Phrygiens désignaient en conclut que la le la lui dit et le roi ; langue origi- hommes. Mais depuis on nouvelé l'expérience de Psammeticus , roi et s'étant , mot, on pain par Beccos langue phrygienne était nelle et naturelle à tous les Le Beccos. , a re- et les enfants sont restés muets. La recherche de langue primitive n'a été franche- la ment abordée que par par les théologiens. gieux , il fallait Il les commentateurs de y avait là pouvoir confirmer Bible la pour eux un intérêt le récit reli- des livres saints. L'hébreu obtint alors un droit de primogéniture sur autres langues lesquels , et des esprits d'une haute valeur on compte Juste-Lipse, Vossius , et Dom , les parmi Calmet, —3— ^aUanhèrent à ce droit d'un article de celle une importance presque égale à foi. Théodoret (1), Amira Myricœus (2), du Mont-Liban inaronites langue hébraïque en possession de son triomphe. diquèrent le la priorité chaldéen d'autres et (3) ne laissèrent pas longtemps , d'origine pour l'abyssinien , le Ils la reven- syriaque, l'arménien et l'éthiopien. Les Egyptiens et les , Chinois élevèrent les mômes prétentions en faveur de leur langue nationale. Pezron et Pelloutier se breton ; Th. de Sorreguieta J. B. Erro canus (7) Grave (9), Adrien Van pour le le sociétés (5) et basque; Goropius Bele gantois de flamand. Latour d'Auvergne Monde du D. P. de Astarloa Schrieck (8) et de l'Origine des premières l'auteur (4), plaidèrent pour (6) , champions du bas- firent les et , , l'auteur Court de Gebelin primitif, défendirent les , du droits celtique. décomposant C'était en en comparant les les syllabes à que ces auteurs s'efforçaient mots de leur langue et en des syllabes d'autres langues, de prouver l'antiquité de leur idiome de prédilection. Et pour donner un oorps à leur singulier système, lement, tout à ils cet ont écrit des livres volumineux échafaudage scientifique. Appuyé sur s'anéantir jour où la le des rêves, il insuam Gramm. Syr. (3) Prcefat. ùi Gramm. suam Chald. (4) La Semaine espagnole-basque. Madrid, 1804. (5) Apologie dv la langue basque. Madrid, 1803. (G) Kl Alfabcto primitivo. Madrid, 180G. {7) Origines {^) {':)) Antvcrpianœ. Anvers, 15G9. Origines reru7ncelticarum.Y]ires, 1G14. La République (les Seubase dut s'écrouler et philologie entra dans la voie qui Qu. GO, 61, in Gènes. (1) (2) Prcefat. ! manquait une il Champs-Elysées. Ci^nii , 180G. — venait de aux sciences s'ouvrir lorsqu'elle adopta — % comme , la c'est-à-dire positives, physique et chimie la l'ob- , se/valion des faits pour base de ses expériences et de ses lois. nom Leibîiitz attacha son donné à à ce nouvel essor la linguistique. Depuis lors l'Europe et , des spécimens de toutes même du monde jésuite espagnol Hewas en de Russie Catherine II connu furent publia à Césène paraître à Saint-Pétersbourg fit de l'Afrique. Ces précieux matériaux publiées à Amsterdam) Ils facilitèrent entre elles parenté Chamberlayne (versions que S. , , on , aux versions les langues de réunies et avait furent de la plus grande utilité. l'étude des langues les un de l'Asie et , joints , de l'Oraison dominicale dar.ô presque toutes terre Le colligés. et l'impératrice , vocabulaire comparé des idiomes de l'Europe la langues de les on compara celles-ci ; groupa par familles et l'on crut à leur , quoiqu'on ne sût pas encore comment elle s'était établie. La siècle philologie en était là , elle , lorsqu'à la 6n reçut de la politique un secours inattendu Anglais s'étaient rendus maîtres des Indes l'ancienne langue sacrée des Indiens savants de « la monuments remontent semblable à depuis longtemps une lui , il les et le sanscrit à trente-trois siècles celle d'une de ses Comme des nombreuses; a donné le comme lui premiers les , filles a eu une , la lan- le latin, le sanscrit langue morte n'a pas cessé de servir de langue lations , attira l'attention M. LeBrocquy, dont gue de l'ancienne Rome. il , : Grande-Bretagne. Cette langue, dit destinée du dix-huitième , et , sacrée comme à des est lui popu- encore, et bien plus que jour à beaucoup d'autres idiomes; enfin , comme toujours langue du Latium la de documents d'une grande valeur mettent de il , a laissé littéraire une foule et qui per- , soumettre à une étude philologique appro- le fondie. « Cet antique idiome se parlait jadis dans tout l'Indous- tan depuis , de Bengale jusqu'à le golfe Le au latin sanscrit est bien supérieur que et plus parfait encore , langues connues et la plus complète. Elle se prête à dire microscopique ; grec le flexible c'est la plus , mer d'Arabie du pays jusqu'aux mon- et depuis l'extrémité méridionale tagnes Himalaya au nord. la , la : de toutes plus les composée une analyse pour ainsi tous ses mots dérivés se ramènent faci- lement et clairement à leurs racines premières , qui exis- tent dans la langue elle-même. Or « , l'existence pour les premiers linguistes à qui fut révélée du merveilleux idiome , ce ne fut pas un médio- cre sujet de surprise et de joie de découvrir que le sanscrit l'Inde et de l'ancien persan d'oiî s'étaient , mais aussi formées toutes gage européen, le grec, toutes leurs ramifications , les et le teutonique latin le ainsi qu'il était la consommée , et la portée sur un terrain solide que laquelle bientôt elle a marché à , avec le celtique et le slave la révolution lin- science s'est depuis trouvée voie large et , souche grandes branches du lan- avec leurs affiliations diverses. Dès lors, guistique fut modernes de non-seulement des idiomes l'origine était féconde par de grandes et magnifiques conquêtes. Des savants de presque toutes « rope , et particulièrement pour l'étude comparée du sanscrit ciété asiatique les parties de l'Allemagne , , de l'Eu- s'associèrent aux travaux de la so- de Calcutta et d'autres linguistes anglais. L'unité originaire de toutes les langues de l'Europe fut établie avec une entière évidence sauf deux idiomes d'un , domaine géographique peu étendu basque, le finnois et le , qui ont été reconnus ne point se rattacher à la langue de l'Inde (1). En même temps « que que de les limites la haute linguisti- furent reculées prodigieusement les bornes de l'eth- , nographie , science née avec elle antéhistoriques dont désormais et , , données incertaines des écrivains de les de l'antiquité et les timides conjectures littérature la derne sur l'origine asiatique des peuples européens une éclatante confirmation , et quant aux , guistique retrouve les traces effacées de berceau scythique ou sanscrite , ; reçurent , dans sa patrie primitive , mer Caspienne elle la suit jusqu'à l'Allai qui s'étendait depuis , occupant non-seulement et l'Indostan , de l'Europe sol la Perse , qui ne et , la la ; monMédie peuplades tout que continuer fait la du Bolor nous l'Arménie mais couvrant de ses , , depuis , chaîne la dans ses vastes émigrations tre , la lin- va la prendre à son elle et , grande famille la Paropamise jusqu'aux sources du Tobol la mo- généraux faits acquirent un caractère de certitude absolue. Ainsi iranienne elle Les vagues traditions conservées des temps est inséparable. le le territoire de l'Asie. L'hypothèse de « gues , réalité la descendance collatérale des lan- dont auparavant on , ne faisait que soupçonner la ayant été ainsi heureusement vérifiée à l'aide du sanscrit sur l'ensemble des groupes européens , on se trouva puissamment encouragé à en poursuivre le dans langues connues. On (I) le le classement de toutes fit les autres développement avec empressement et persévérance Nous reviendrons sur ce point. , et voici très-succinctement résumé immenses recherches du ces connaître dans ses détails et , sacrer que quelques lignes à plus générale la indépendantes singulièrement exagéré ( du globe présenter dans son expres- prouva que toutes ramenaient à cinq ou se encore on avait on en avait compté plus de On excessivement réduit. fut que nous ne pouvons con- le qu'autrefois et naguère , à le faire nombre des langues-mères ou le : six classes 70 nombre des la totalité , premières , , par des autres idiomes. Le races crues d'abord primitives ou aborigènes dans fut restreint conducteur de même la proportion, et, guidé par du langage l'affinité , le plus diverses mœurs , , et devenus étrangers fil on constata que des peuples vivant aujourd'hui dispersés sous les latitudes les ) langues les et grandes divisions sous lesquelles venait se ranger genres ou par espèces Nos savoir et de la patience. comprennent que nous devons renoncer lecteurs sion résultat auquel aboutirent le , les les uns aux autres par la religion et les institutions politiques , appar- tenaient pourtant originairement à l'une des grandes races conquérantes ou émigrantes qui ou cinq avaient , , , au nombre de quatre dans des temps reculés peuplé paisiblement Les vœux de Leibnitz étaient exaucés , de toutes les contrées et la subjugué ou la terre. — plupart de ses prédictions accomplies. « Ajoutons que familles les du langage humain ont limites qui les tracées. Il de ces quelques grandes les caractères été bien séparent sont en résulte qu'il paraît difficile encore des points de contact suffisants qui commun , puissent science présente unir comme définis, aujourd'hui entre elles les , d'y et que nettement découvrir comme un classes que lien la distinctes et isolées. Certains lin- guistes l'ont tenté cependant; car, si la recherche d'une —8— langue primitive est définitivement abandonnée que pas d'auteurs qui persistent à d'une langue unique type à jamais perdu , autres idiomes doivent reproduire les moins affaiblis quelques , n'ont pas jusqu'ici que vérité, dans n'y a il quelles communs font Ces essais concluantes A moderne. la pas deux langues, n'importe on différentes n'offrent certaines affinités verbales; leur sont bien que plus ou , linguistique la peut-être familles mais dont tous des preuves aussi fourni travaux de les autres , indélébiles. traits ne man- il , à la préexistence croire les , mais ces mots intégrante partie choisisse de l'un qui qui des idiomes et se rattachent à ses racines, tandis que dans l'autre ne sont en quelque sorte que superposés. ils nombre de mots coexistence d'un certain cette nature prouve bien ou mieux selle Les écrivains partisans de restreints , comme germe commun Cependant , d'Amérique ont prouvé , « : scrupuleuse exactitude muns aux {{) dans , se résume en donnant les deux langues d'un (1). , Des recherches Palœographic , faites avec en suivant une méthode qui employée dans l'étude de l'étvmolo- dit-il , l'existence de quelques vocabulaires des deux continents. nachgewicscn. » de Huraboldt va plus loin en par- l'illustre n'avait pas encore été gie l'hébreu quoique non développé , univer- qui a écrit pour établir une con- « l'existence lant des langues la plus , le sanscrit et certaine l'affinité eux-mêmes que des obtenus par leurs recherches compa- ratives. Ainsi, Lepsius nexion entre de mélange de deux peuples des langues n'accusent souvent résultats La qu'une communauté de race leurs relations subséquentes et de langage. le similaires mots com- Dans quatre- als mtltcl ftiy die sprachfurschung zunachst am sanskrit —9— américaines examinéej; par Barton et vingt-trois langues Vater, on trouve cent soixante-dix mots d'ont paraissent les mêmes; et de est facile il analogie ne peut être accidentelle , racines les que cette voir puisqu'elle ne repose pas purement sur l'harmonie imitati\e, ou sur cette confor- une mité d'organe qui produit dans premiers sons articulés par les presque parfaite identité Des cent les enfants. soixante-dix mots qui ont cette analogie, trois cinquièmes ressemblent au mantchou samoyède, et , au tongouse deux cinquièmes celtique et tchoude , biscayenne ont été trouvés en comparant , au mongol dans se retrouvent , et au langues copte et congo. Ces mots la totalité des caines avec la totalité de celles de les langues améri- V ancien monde car jus- , qu'à présent nous ne connaissons aucun idiome américain qui paraisse avoir une correspondance exclusive avec aucune des langues de l'Asie, de l'Afrique ou de l'Europe (1). » Ainsi , par une méthode plus sévère tion plus soutenue, au même résultat il que , par une observa- serait possible à la science d'arriver la Genèse , de conclure et comme , Moïse, à l'unité du langage humain. Pourquoi renoncerions-nous à cet espoir? faculté L'homme ne possède-t-il pas absolue de comprendre toutes les la langues du globe, en tant qu'elles sont des manifestations de l'intelligence humaine par des signes qui frappent ou Dans toute langue ne mentaux ou primitifs , l'oreille se trouve-t-il qui sont comme les tifier (1) S'il en avec les était la autrement, comment idiomes lue des Cordillères. si ? pas des sons fonda- base ou le des mots-racines, exprimant partout et toujours les idées? yeux germe mêmes pourrait-il s'iden- variés des peuples disséminés sur — la — L'homme surface de la terre? la de raison, et 10 pas un être doué u'est-il humaine n'est- raison elle même pas la partout. Or, le raison, si je puis immuable est il langage de l'homme est sente. m'exprimer comme mots seule des mots sont changeante, est variable et , Toute langue étabHe par donc qu'un ensemble de signes au moyen l'usage n'est desquels nous acquérons ou Nos idées proviennent , soit de gence. Par exemple, de l'animal repré- la raison qu'il signes et les interprètes des idées les toujours mobiles et modifiées. sur nos sens vêtement animé de sa Considéré en lui-même, ainsi. et invariable La forme car les le mot cheval , idées. de l'action du monde extérieur de notre l'action intérieure le nommé ainsi communiquons des soit intelli- de l'idée est le signe et cette idée est le résultat des nombreuses sensations reçues de quand l'objet cheval, frappa nos yeux pour la première il fois. C^est donc après une gestation purement intellectuelle que la parole naît et est émise par l'organe de mystère paternel du Créateur, « lui-même aux inspirant parole, les le verbe, le lèvres mot, : car les c'est véritablement les recréer. première parole et la de sa créature-enfant, nom nommer et pour faire Oui émues de nos passions toujours complet a fait la la , , il a , comme un , les lèvres la fait l'in- les fibres la poi- tendues claviçr intérieur que nous portons en nous langue pour articuler nomme dû enseigner communiquer, son de toutes le la approprié à leur forme première langue Celui qui a résonner , choses de leur vrai nom, telligence et le sentim.ent pour se trine voix M. de Lamartine, dit l'expression innée qui choses, en les voyant, du et à leur nature la ; Celui qui pour prononcer voix pour porter au dehors l'écho de l'âme ! , Des débris de première langue cette - 11 parfaite , quelques décadences intellectuelles les autres . et langues diverses et imparfaites, d'un temple écroulé désert, quelques abris pour la et l'oreille de ses pieds, par de son corps. Voyez parties ses joues , ses yeux Le moindre de pieds. tation qui est la , climats , compris même Nègre dans sur les côtes de la forêts humides; par par Chinois dans son le par , , le les geste de toutes les est mains ses , , ses une expression physionomie sa bouche tout parle en lui, : ses bras ; il l'est en vertu de dans tous pays les , partout où l'homme a porté ses pas. pris par le mau est ; le ; trahit la plus âme. légère émotion de son Ce langage sauvage mouvements ses toute sa personne est parole la mouvement de le le dans , parle encore pour il ; ses épaules , des pierres caravane (1). » yeux par les contractions de son visage mains comme parle pas seulement avec pour être compris par ses recomposées se rebâtissent lentement , Mais l'homme ne décomposée par se seront , ses déserts brûlants Mer d'imi- sous tous les Il est com- par l'Esqui- Glaciale; par l'Indien dans ses Malais dans ses le ; la loi monde muré ; îles poissonneuses; par l'Européen dans son Europe ouverte au commerce des nations. Quelle variété de peuples! et combien ces peuples paraissent aujour- d'hui séparés physiologiquement tant nous croyons que les humaine ont tous eu originaires le du centre de pour se répandre dans Providence. divers ont Il dû l'Asie est probable berceau , la , grande famille qu'ils sont tous et qu'ils sont partis de là contrées que leur réservait la que tant de Heux iniluer sur leurs (1) Vie de Gultcmberg. uns des autres! Pour- membres de même les les et de chmats manières d'être, sur leurs — — 12 habitudes et leurs travaux, modifier en eux sons ticuler certains changer par suite et , d'ar- la faculté le caractère de leur langage primitif. En effet, peuple qui le ou dans forêts du culture et de l'élève la voix que celui qui maritime ou du premier rit ; fluviale est âpre , du second celle sur le continent, dans les vit champs les qui s'occupe de chasse , bétail dure est meut forte , pêche ou à la se vit et , , molle et sur l'eau. , La langue le sol qui le flui'de comme l'élément don de la parole, Jacob Kalfschmidt, des poissons humide navigation la comme qui l'entoure. « Si les bêtes avaient reçu dit l'allemand je , le nommerais des oiseaux aérienne celle de a d'autres flexions dans , adonné à , , langue la , nour- et celle des quadrupèdes terrestre. » Ainsi sifdant tural , et vérifiée les , peuples maritimes ont un langage labial et et les peuples agriculteurs râlant. Cette peut proposition au moyen de l'analyse plusieurs langues. ou chasseurs Par exemple et , de la être , tandis que les sons constitutifs de les aflemande rappellent les mots facilement comparaison de langue grecque se ressentent du voisinage de de ses côtes l'ont gut- la mer la et stridents de la langue montagnes, les pays de chasse, les forêts et leurs habitants. Cependant tout enfant bien organisé prendre n'importe quelle est capable d'ap- Par imitation ou par langue. l'usage, il s'assimile les principales expressions chez qui il est élevé 11 se dépouille et profère avec ; même tous les sons lui du peuple deviennent famihers. des flexions de sa langue maternelle une égale facilité les , accents nouveaux qui frappent son oreille. C'est qu'il a à sa disposition des appareils d'une grande flexibilité : le gosier, la et les lèvres. Il y a bien aussi les narines; langue, mais les elles dents ne sont — — 13 mises en jeu que lorsqu'il doit prononcer et consonnants n les m. Ces quatre appareils fonctionnent au moyen de quatre mouvements , qui sont : des mouvements de percussion , de pression, d'aspiration et de respiration, et produisent autant de sons distincts dont voici k Sons linguaux. Son nasal g ch h r 1 ^ iO — Z^ "" tn seh tn — j n 3 ^^ .5 .2 tableau : SONS SONORES ou EXTERNES SONS SOURDS 00 INTERNES Se produisant au fond de la bouche. Sons gutturaux. le Se produisant à l'extrémité de Sons dentaux. t d s th la bouche. Sons labiaux. Son nasal p b f v m — rt Ainsi , — 14 à part les différences de détail disait le re- , grettable Fallot, l'organisme de toutes les langues est un ; les différences n'y portent que sur des subdivisions insigni- même. fiantes; l'essentiel est partout le « Aucune langue n'a eu jusqu'à présent substantif le et ci m j 2o rius de 1 < ses corrélatifs: féminin, neutre; r • i nombres j i • i i singulier, duel, pluriel; : verbe: Plus de trois personnes 4f> 50 Plus de sept temps : je, tu, Go Plus de six modes jonctif, l'optatif \ il ; présent, futur premier et second, : imparfait, parfait défini et indéfini < I « • trois . ,^1 V o' Plus de sept cas. / le . f l Pour :. masculin, lo Plus de trois genres /" Pour : : , plus-que-parfait. l'indicatif, l'impératif, le ou conditionnel, sub- l'infinitif et le participe, Les langues qui n'ont pas toutes ces formes suppléent à celles qui leur manquent par double emploi de le celles qu'elles possèdent. « Toutes l'accent prosodique « Ainsi , même langues ont de les , l'accent tonique etc. on peut ramener formation et l'organisa- la un système tion propre de chacune des langues connues à unique qui les contienne toutes et les nément, comme on peut ramener expose toutes simulta- les alphabets de tous les peuples à un alphabet conventionnel unique qui les contienne tous (1). » Cette conclusion a été contestée dans ces derniers temps été vivement et avec une science profonde. elle l'a nié la preuve les communauté , on a montré idiomes de européenne. « d'origine la la des langues , et sépare race sémitique de ceux de la race indo- On Recherches sur ; a comme , ligne de démarcation qui a dit : « Dans les deux races rapprochées en apparence, c'est-à-dire chez (1) On les les plus les formes grammaticales de la langue frajiçaisc. Ariens — « ou Indo-Européens — 15 et les Sémites , « et les verbes simples sont constitués « des syllables « niables divers « procréés (1). » et caractéristiques les Les pronoms Européens ! ont : la , des fois , rtifants inévitablement et ceux des : 2' pers. indé- deux génies Comparons ceux des Sémites l'e pers. Hébreu à instinctivement pronoms simples phoniquement par complètement diCférentes « qui les 3« pers. — Les verbes la — 16 conformément aux ! règles qui président à formation des conjugaisons hébraïque, syriaque, chal- déenne Hébreu ^-coun; ).u-oi, je je dissous; layasi; lay-ali; délivre; ;.u-£iç — — Lu-o; : Français Anglais Lav-e, : Allemand : Laug-e, iu-ou^i. ;iii-£Te, lu-ilis, lu-unU lav-cst , lav-es, lav-e, lav-e, lav-c. laug-est, laug-et, laug-cn, laug-et, laug-en. langues de V Europe de Vlnde et conjugaison remarquer aussi fait , conjugaison est née de l'adjonc- la pronoms personnels que verbe. Donc, dans la , , lav-es, lav-e, lav-onsy lav-ez, lav-ent. que, dans ces langues, dans lay-amas; lay-alha; lay-anti. hj-op-vj , dans son introduction au Parallèle des Eichoff, tion des )v-u , lu-is, lu-it; lu-imut — — Lav-e, : M. : je serai; le-coun; ïe-coun; nc-^oun; te'Counou;ïe-counq\i. Lay-ami, : : Latin ou se placent toujours avant Lue-a, je prête; lue-t; luc-e; lue-nu; luc-ts; lue-tz; luc-u. : : Sanscrit Grec pronoms les , des verbes. Exemple le radical après Arabe et arabe à la syllabe radicale de cha- conjugaison européenne la sémitique les , procédés comme sont les mêmes. D'ailleurs, M. Chavé reconnaît lui-même que « les « verbes sanscrits et hébraïques composant les trois classes « d'imitations de bruits « sentent entre eux w blés. Le , (crier, souffler , çà et là , W, pré- des ressemblances inévita- d'un animal est cri détruire) même le F P chez tous les « peuples. Les sifflantes « partout dans les imitations du souffle et du bruit du « vent. Les craquements « les « groupes de consonnes explosions U, PAU, les , S , et le grattements , devaient entrer broiements, les devaient amener des consonnes etc. Quoi , tels qu'il que R KR en soit, , , et GR , des TR est toujours facile « i « d'observer de notables différences « grandes ressemblances, et encore ces grandes ressem- il même dans les plus — 17 — « blances ne se rencontrent-elles qu'une vingtaine de « fois tout au plus, » Nous croyons nous , qu'elles , rencontrent encore se dans d'autres verbes qui ne dérivent pas de l'harmonie Ainsi imitative. guérir pas dans l'hébraïque gee , portant être bien , , grec vyicu, sano, euro le ses dérivés; dans l'anglais gfo, aller, mand flamand gang et le , raédicamenté être , en santé vytwç^ saluhriter et ; marcher; dans l'alle- démarche; ganz, entier? allure, L'hébraïque ege, sonner, disputer, querelle, dans grec nZ'^ :> »x:ûç son, bruit; »/:?«, sonner; 5 dans l'espagnol et l'italien eco; mand écho; dans ago ^ , ^ L'hébraïque agg hôte flamand le , convié travailler et , , dans le , lemand auge , l'allemand gast, , l'italien dans le occhio le grec le dans , flamand oge aussi des substantifs hébraïques qui ont pagnol elalo , le , cy.y.cç le et slavon dans l'al- se retrouve dans une grande Exemple le latin : ala, aile; l'es- élevé. chêne , dans 5 œil? Ole, hauteur, Al, <iytù l'anglais guest et entourer, dans , analogie avec des substantifs européens. dans grec fêté ? oculus, œil; dans Il est l'alle- célébrer, dans le grec ayioç, saint; ûko; dans l'espagnol ojo Ale flamand et attention? L'hébraïque ag, aug le latin le agir; dans l'espagnol agio; dans le flamand et l'allemand acht dans dans le écho; »;^:«, russe exo ? le L'hébraïque igo latin, , ne se retrouve-t-il , : dans l'anglais olm, dans l'allemand holz, flamand hoU, bois. bien, héritage l'anglais leg ^ : dans le grec a«« , plaine; dans champ, pâture; dans l'allemand wohl , bien. 2 le — GiD le 18 — du corps nerf qui relie les diverses parties , : dans flamand keeten, enchaîner; dans l'allemand kette; dans calena, et l'espagnol cadena le latin Au, fortement : dans le , chaîne. grec «X/ç, assez; dans l'an- flamand heelmeesler, médecin glais heal, guérir; le ; held , héros. OiLOA côte , auprès; dans Olie h<iUe , auprès , le chambre , salle ; dans : mot vieux *le français lez , grec aAX<^, juste-au-corps. dans dans l'anglais : le latin , hall et flamand le l'espagnol et l'italien , aula , palais; etc., etc. En faisant ressortir syllabes les ressemblance qui existe la constitutives des verbes et des entre substantifs sémitiques que nous venons de citer et certains verbes et substantifs des langues européennes pas la , nous n'avons certes prétention d'inférer de là que ceux-ci dérivent des premiers nous voulons seulement constater des analogies ; résultant, selon nous, d'un lien de parenté qui doit avoir uni jadis les Sémites et les Japhétides ; mais d'une parenté collatérale qui se perd dans la nuit des renté semblable temps , d'une pa- à celle d'un héritier à qui manque preuve d'un ou de plusieurs la degrés généalogiques pour établir sa filiation avec l'auteur commun de la famille, et qui, à cause de ce défaut de preuves, est exclu de l'héri- tage de ses pères , quoique les présomptions les plus graves militent en sa faveur. M. Renan, les qui vient de prendre une si grande place dans études philologiques, et que l'on a classé parmi versaires de la doctrine M. Renan de les ad- l'unité d'origine des langues reconnaît cependant que « les origines de l'hu- « manité se perdent dans une H même n'ose se hasarder sur telle nuit, un terrain que l'imagination où toutes les in- — — 19 ductions semblent mises en défaut... » Et plus loin, » ajoute « : Nous reconnaissons que rien volontiers , il dans ce qui précède, n'infirme l'hypothèse d'une affinité primor- « « diale entre sémitiques et indo-européennes. les races On soit rigoureusement suffit, et rend compte de c ne peut dire qu'une telle hypothèse T( exigée par mais elle « plusieurs particularités sans cela difficilement explicables. les faits « Quelque distincts te ; en , effet tique et le système arien y que soient , le système sémi- on ne peut nier , qu'ils ne re- « posent sur une manière semblable d'entendre les caté<( gories « si du langage humain j'ose le dire, et même sur une , psychologie que, comparés au chinois, ces deux « systèmes ne révèlent une organisation intellectuelle anat( logue (1). » Nous sommes heureux de pouvoir l'éminent philologue français mettre c'est la , citer ces paroles de tout ce qu'il refuse d'ad- ; simiHtude des grammaires des Sémites et des Indo-Européens. A ce sujet de demander à M. Renan ne provient pas de ce que si , nous nous permettrons cette différence grammaticale race sémitique est une race la de ce qu'elle est à incomplète ; péenne pour nous servir des propres expressions du cé- , » « lèbre académicien « ce que , « ce que la de cette surabondance de « perfectibilité (2) ? « vie , , qui est ; de ce de cette largeur la condition de la y C'est en parcourant, dit des langues , peinture musique moderne « qu'elle manque enfin de cette variété « famille indo-euro- grisaille est à la la plain-chant est à le la M. Jehan, en jetant un coup d'oeil la chaîne entière sur ce tableau mobile (1) Histoire de la formation des langues scmiliriucs , (2) Histoire de la formation des langues scniidriucs , 17. p. 4.^8. — — 20 soumis à une rotation continuelle dans laquelle humaine se reflète sous mille nuances diverses reconnaît avec admiration unité dans l'essence l'unité et la variété même du concise des idées simples fondamentaux quante ; dans grès de chaque peuple , , nature : des sons nombre de cin- infinies dans des idées mixtes , , dans les qui caractérisent les pro- du sauvage et qui des cris jusqu'à l'inspiration du poète et à de la dans l'expression dans leurs combinaisons et l'assimilation parole que l'on , l'échelle limitée formes de chaque idiome spécial Combien , qui ne sont guère qu'au , variété l'abstraction , langage de la la s'élèvent dialectique de l'orateur. d'idiomes plus ou moins élaborés ont déjà disparu la surface du globe ! Combien d'autres se sont confon- dus, transformés par des révolutions violentes, ou modifiés et altérés par la marche progressive des ils se modifient encore tous les jours de la , siècles, comme sans que les efforts science ni les chefs-d'œuvre de la littérature puissent arrêter ce mouvement terrestres (1) ! irrésistible imprimé à toutes » (1) Dictionnaire de limjuislique , Introduction. les choses- II LANGUES DE L'ORIENT ET DE L'OCCIDENT Au centre de la haute Asie est une immense chaîne de montagnes entrecoupées de steppes Là de s'élève l'Hymalaya à 7821 de terres et fertiles. mètres au-dessus du niveau mer. C'est dans cette contrée que l'antique tradition la et la vraisemblance placent le berceau de l'humanité de , la première famille humaine, d'où sont sortis plusieurs rejetons qui ont donné naissance à diverses races , partant aux diverses langues parlées dans l'univers. Tout porte leur vaste bassin ont été les effectuée La , plateaux de ces hautes montagnes les premiers habités , et que c'est de là que la terre est aujourd'hui d'environ 5860 nouveau monde que, l'Amérique et toriales les , , et se partagent l'ancien c'est-à-dire l'Europe les îles de l'Océanie ou , TAsie la , l'Afri- Polynésie. peuples de ces cinq grandes divisions terri- peuvent (1) D'après langues (1) un du géo- milHard d'habitants, qui parlent, suivant l'évaluation Tous s'est première émigration des peuples. la population de graphe Balbi, et le dans à croire qu'après la retraite des eaux être ramenés cinq à une statistique publiée en 1859 par des langues qui se parlent dans 396 en Asie, 276 en Afrique le monde connu et 1,2()4 est en Amérique. le grandes London Journal, variétés h riomhra de 2,323, dont 587 en Europe, — — 22 de races que nous distinguerons par peau couleur de leur la : — La A. race blanche, au visage ovale et régulier, au front développé à l'angle facial ouvert, aux grands yeux , posés horizontalement occidentale l'Asie au nez aquilin , et partie la habite l'Europe , ^ de plus occidentale la l'Afrique. On a appelé aussi cette race caucasîqiie du Caucase croit originaire Caspienne et , montagne , , suivant M. Ludovic rameaux « 1° Araméen ou sémitique, comprenant Ces peuples ont les et Phéniciens Ils Cantabres un mot tous le les nom , busqué , commerce ; , comprenant les Indous Perses, Germains, peuples qui parlent les Pélasges , langues désignées la le rameau race caucasique comprenant , , Scandinaves, en de langues indo-européennes. C'est Scythique ou iarlare les Parthes, Turcs, Finlandais, Finnois, Hongrois, tants actuels etc. fondateurs des princi- les guerrier et perfectible par excellence de «3° , long et un peu étroit, la figure ont été du globe 2° Indo-européen sous Assyriens, les Abyssiniens , sont remarquablement enclins au ils pales religions Celtes, de Juifs , saillantes, le nez grand et assez au mysticisme. » , l'ovale pommettes peu et de plus Lalanne,, : Arabes , mer située entre la trois Chaldéens la mer Noire. la Cette branche se subdivise en parce qu'on du voisinage des Monts-Ourals et de ; ScUhes, les habi- la Sibérie jusqu'aux confins de l'Yénissel. B. — La race jaune, « la face aplatie, oblique et carré, et obliques les , le les pommettes saillantes menton légèrement cheveux droits et noirs et , le les saillant, la la peau front bas yeux ^ étroits- barbe gréle, olivâtre. Cette — variété — 23 dont un caractère moral assez prononcé , de est rester stationnaire après avoir acquis un certain degré de civilisation des régions occupées par les races Mandchou, comprenant « 1" un grand nombre de peuplades de habitants des caucasiques les nomades tribus y comprenant Kalkas et presque toutes les Mariannes , les , ; Chinois, Japonais, et les les Philippines îles à l'orient : Kalmoucks partie orientale de la Sibérie la 2° Sinique « rameaux répandus se divise en trois , , Carolines , et s'étendent au nord de l'équateur de toutes les terres qui depuis premier de ces archipels jusqu'au 172*^ degré de le longitude orientale. C'est de la variété « 3° mongolique des îles , comprenant les Lapons, et les habitants des Kouriles et Aleoutiennes. » — La C. plus remarquable le ; Eshimau ou hyperboréen Esquimaux du Labrador les rameau le race rouge cheveux longs et noirs au teint rouge de cuivre , au nez retroussé , , , aux à la barbe rare , habite l'Amérique. — D. crépus tra , La habite de Java , bles de race brune , la presqu'île de Malacca et les îles de de Célèbes et de Timor rOcéanie situées à jusqu'aux archipels des — E. écrasé , la La bouche large, aux cheveux à la , race îles l'est des noire, « mûchoire saillante Amis le , grosses, les cheveux crépus et de ; la Nouvelle-Zélande, et des îles Basses. crâne comprimé, l'angle facial aigu la , caffre et holtenlot. race nègre la De le nez les lèvres rameaux éthio- plus, on rattache encore à la population primitive de l'Australie et d'une partie des archipels de l'Océanie. sous , le peau plus ou moins noire. Elle existe au midi de l'Atlas et se divise en pien Suma- innombra- les îles Ces peuplades nom dWlfourous-Endamène et , comprises û\ilfourous-Aus- — tralien — 24 sont très-peu connues. Elles habitent , central de la Nou\elle-Guinée , plateau le quelques-unes des Mol- îles lusques et différentes parties de l'intérieur de l'Australie. Elles ont les cheveux rudes et lisses. Le « littoral de velle-Bretagne, de de Salomon Calédonie , la Nouvelle-Irlande, de , le la , que et nez un peu épaté et Nou- Louisiane, le , le visage assez ré- front élevé et se rappro- , grandes divisions de langues cinq parties du globe , savoir o humaines correspondent cinq ces cinq grandes races 1. la l'on croit originaires d'Afrique. Ils chent beaucoup des nègres de Madagascar (1). A de renferment encore une autre espèce de nègres, , chevelure épaisse et peu laineuse la gulier les îles des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle- nommés Papous ont Nouvelle- Guinée et la qui reçoivent leur , nom des : Langues de l'Asie , 2. Langues de l'Europe , 3. Langues de l'Afrique, 4. Langues de l'Amérique , 5. Langues de l'Océanie. Chacune de ces divisions se subdivise en familles ; milles de langues qui ont entre elles de l'analogie liens de parenté forment des groupes. Les deux groupes les plus de notre attention sont lui les fa- ou des remarquables et celui des , et pour nous {i)\\ Million de faits. le dignes langues sémitiques et ce- des langues indo-européennes. connu les plus Ce dernier est plus utile à connaître. le plus — 25 S I. LANGUES SÉMITIQUES. Les langues sémitiques se divisent en quatre branches : A. Hébraïque, B. Syriaque , C. Arabique, D. Abyssinique. — La branche hébraïque A. hébraïque, qui se subdivise en breu cienne le , la le 1° : rabbinique ; 2° : langue la l'ancien hé- langue phéni- la langue punique ou carthaginoise. La branche syriaque comprend 1° le syriaque, : chaldéen. — C. cien et 3° — B. 2° samaritain et le , comprend trois dialectes La branche arabique comprend 2" l'arabe , littéraire — La branche D. , 1° l'arabe an- : 3° l'arabe vulgaire. abyssinique comprend qui se divise en gheez ancien et gheez : 1° l'axumite, moderne 2° ; Tamba- rique. D'après Méditerranée, la le berceau des langues sémitiques au sud-ouest de l'Asie est situé entre M. Renan, mers qui entourent la la , dans région comprise la chaîne du Taurus , le Tigre et Dès péninsule arabique. les les temps anté-historiques, ces langues sont restées cantonnées dans les mêmes jourd'hui , régions oïi nous et d'où elles les voyons parlées encore au- ne sont guère colonies phéniciennes et l'invasion sorties musulmane, dans l'espace péninsulaire fermé au nord par de l'Arménie , et à l'est par les bassin du Tigre. voyagé , ni « Aucune les que par c'est-à-dire montagnes montagnes qui limitent famille les le de langues n'a moins moins rayonné à l'extérieur. . . Mais ce que les — — 26 Sémites ne firent point dans l'ordre des choses extérieures ils le tion , dans l'ordre moral firent leur attribuer au moins lectuelle A de l'humanité. la et l'on , , peut, sans exagéra- une moitié de l'œuvre intel- race sémitique appartiennent ces intuitions fermes et sûres qui dégagèrent tout d'abord la divinité de ses Yoiles , raisonnement, et, sans réflexion ni atteignirent la forme religieuse la plus épurée que l'anti- quité ait connue (1). » § Le groupe de vallée de Deux ces langues a son berceau dans la riante Kaschmir mer Caspienne « LANGUES INDO-EUROPÉENNES. II. et et dans gorges du Caucase nord de le , entre la chaïue de l'Hymalaya. la courants d'émigration se sont produits dans les temps qui précèdent vers l'Europe , soit , , : soit par le le sud de Nord son Dic- l'un au sud vers l'Iran (Perse) jusque par-delà par M. Jehan dans l'histoire, dit tionnaire de linguistique et plus à l'est Mineure les Gange le la dirigé l'autre ; Caspienne et de l'Asie- et par l'Oural. Cette race éner- gique et progressive s'est heurtée tour à tour aux races finnoises , tartares sémitiques , , nègres et américaines vovant successivement en Europe et les Slaves, tandis qu'en Asie la les Celtes , les , en- Germains domination appartenait à l'ouest aux Persans et à l'est (jusqu'en Océanie) au sanscrit. Aujourd'hui et civilisé le le privilège , la famille indo-européenne monde. C'est géncrak et a subjugué qui semble avoir désormais de réunir de proche en proche tous dans une providentielle (1) Histoire elle fraternité. les hommes » système cùmparc des langues sémitiques, p. 26 et p. 3. — — 27 Six familles de langues composent péen groupe indo-euro- le : A. Les langues indiennes. B. Les langues persanes ou iraniennes. C. Les langues celtiques. D. Les langues slaves. E. Les langues germaniques. F. Les langues gréco-latines. — Les A. Gange entre le tes , langues indiennes sont parlées aujourd'hui et l'Indus sous forme de plusieurs dialec- , par des peuples vainqueurs de l'ancienne nation in- dienne tels , que les Bengalis Malabrais, les Tamuls , les les , Seiks , les Mahrates de des langues indiennes se présente la famille Le SANSCRIT de tous gnifie les , douloureuses , ; avec forme ou la , Le nom de Ecrits conservées par documents qui nous les feuilles 1500 ans avant la fidélité ropéens , , avec les , ces , do- civilisation pres- lumière pour enseigner aux Eu- éléments de leurs propres idiomes, gine de leurs littératures En la con- chré- ou transmises de de l'Indou cuments sont de vénérables ruines d'une rendues à la l'ère de palmier bien fragiles, religion dans le temple génération en génération par que étreinte phases l'ont révélée physionomie sous laquelle nous sur des la mère cette langue si- » et indique par quelles naissons datent depuis plus de tienne. la , dû passer avant d'être consacrée par elle a et pourtant l'usage la parfaite tête : langue sacrée des Brahmines idiomes indiens. policée « la Mal- En montagnes. et les sauvages habitants des , les Telingas, les Mogols, les Turcs indiens, lesZinganais ou Zingalais, les Eingalais, les diviens , de leurs arts et l'ori- de leurs sciences. possession d'un alphabet de cinquante lettres ou carac- tères correspondant à toutes les flexions ou modulations de — ia voix , et - 28 exprimant avec une merveilleuse clarté les nom- breuses combinaisons des signes phoniques et graphiques, la langue sanscrite renferme en ropéennes et partage avec type des langues eu- elle le Sa composition ses trésors. elle , sans limites. Aussi poésie conserve-t-elle la aux quatre âges de premier âge , ; avec les appartiennent les lois dont l'un chante la victoire deux dvnasties régnantes Valmykis et de Manou, , de Ceyian et et qui ont valu à leurs auteurs bel âge de le l'esprit , commence numents celui , de la la , peu avant , et Calidasas langue indienne. Après ces décadence ; et l'Inde touchait déjà à son déclin commençait à peine velles langues de comme la presqu'île , d'origine mahrate secte boudhiste la mo- nous , et les Brah- le latin. des mots sanscrits est conservée dans les nou- 1° l.epraixrit 2° , les la vieille lorsque celle- , jamais sa langue sonore et sentimentale La forme , grands travaux. Mais l'Inde n'ou- ses mines l'étudient encore dans visible , des derniers siècles littéraires sœur de l'Europe de majes- taille où la sa gracieuse Sacontala, ont fait entendre les accents les plus suaves et les plus purs de blia le législa- de Mahabharat, Virgile, Jayadevas dans ses élégies pastorales ci le Vé- Yyasas, contemporains et voisins d'Homère, tueuse. Vient ensuite âges les l'autre la lutte des , réputation de poètes et de philosophes d'une dans éclat Puranas ou annuaires mythologiques poèmes gigantesques de Ramaya et les même le des Indes. Après l'histoire littéraire l'âge religieux auquel das, vient l'âge héroïque avec teur indien un champ et offre à l'art poétique est simple et logique Le Pâli , , indienne, qui sont : idiome vulgaire du peuple et des femmes , mais devenu nommée langue sacrée d'une la Dschaïnos ; langue sacrée du boudhisme du Ceyian presqu'île au delà du Gange où il s'est formé , , a — donné naissance à deux — 29 dialectes , le fan et le kavi. nier est un sanscrit très-pur parlé à Java et à Bali 3° Les dialectes populaires parlés à rindoustan 4-° , au pied de l'Hymalaya Vhindoustani ; 5° Enfin Zingari , des les dialectes la fusion du Mu- ; 600,000 Ziguanais du dialectes formés ; ; sanscrit , Gypsies Egyptiens ou Bohémiens errants en Europe des Indous noirs de l'Asie de monts Vindhya de l'arabe et du persan, et parlée par 19 millions de sulmans du Mogol de l'Inde der- l'est et à l'ouest et des langue née de , Ce , , et sanscrit pur du persan ou de mots empruntés à des langues encore inconnues. B. le — Les langues persanes , Tigre par un peuple qui formait autrefois Perses et des Parthes Kurdes et les Buchares , 1'' nouveaux Parsis, les dans les et le Le puschlu qui paraît être , diennes et persanes royaume de Caboul , une ; Le zend , : transition entre les langues in- et les Belutsches dans l'État de Syndi Afgans dans dans , langue qu'on retrouve dans Perse occidentale , , est la ; traductions et qui fut parlée autrefois dans la les rives toute persane, quoique son vocabulaire soit en grande partie sémitique , les dans l'ancienne Médie et sur du Tigre. Sa grammaire 4° Lg parsi , ; l'ancienne langue de Zoroastre et de des livres de Zoroastre le Belutschistan le Bactriane, la souche des langues persanes modernes 3° Le pelhvi , un dialecte composé est parlé par les il Relutschistan hautes vallées du Cau- Les langues persanes comprennent d'indou et de persan 2° , royaume des les dans l'Afghan sur les frontières de l'Inde case. les le de vivre parmi et qui continue , Guèbres ou adorateurs du feu, et parlées entre l'Indus et l'ancien idiome des persans ; , conservé peut- — Guèbres de Perse être parmi les de l'île Mozambique , de l'Inde occidentale et ; 5" Le po'san moderne l'arabe, — 30 , mélange du vieux avec parsi langue littéraire de peuples indiens, persans et la boukhariens; 6° ristan Le , dialecte kurde l'oselle, et Géorgie, par les , parlé dans le Kurdistan et le au milieu du Caucase, au nord de temps Rhin Yarménien ; Les langues celtiques furent parlées les plus reculés et l'Océan. entre les Alpes et , Les Celtes s'allièrent plus anciens peuples indo-européens auxGaëls , dans l'île , , de Bretagne ; même île et s'y dans les Pyrénées, les le et donnèrent naissance nom d'Ombriens le en les derniers Boigs et Armoricains , , de bonne heure aux des Séquanais et des Avernes rent ensuite sous en Boïens géorgien aux Cimbres. Les premiers fondèrent et des Eduens lois et le de classer ethnographiquement. qu'il est difficile — la Irous que l'on suppose être des descen- dants des Alains du moyen-âge C. Lou- , , et se Italie , , Etats les propagè- et de Gal- qui se partagèrent envahirent aussi cette étabhrent. Soumis d'abord aux Romains, ensuite aux Germains, les Celtes ont vu l'unité de leur langue se fractionner en deux petits groupes bien dégénérés d'hui dans l'Irlande Angleterre , groupes sont 1° il dans et la province de Galles en Bretagne en France. Ces deux la petits parlé dans les comprend Virlandais primitif, dont qui monuments encore parlé dans littéraires les du VP au X^ siècle, idiome campagnes de montagnes de l'Ecosse par des Gaulois 2° qui se maintiennent aujour- : Le gaélique reste des , l'Ecosse et , fugitifs Le cymrique , l'Irlande , où ; et Verse , il a été importé le gallois, parlé ; auquel se rapportent — dans province de Galles, où la connus sous nom le — 31 a él6 imiiorté par les Celtes il de Cimbres le ; comique Cornouailles, et \ebas-brelon, parlé dans où çaise, il parlé dans le , Bretagne fran- la a été importé par les Celtes qui s'établirent dans l'ancienne Armorique. « Nous ne savons presque M. langue que parlaient nos pères Alfred Maury, de Gaulois mais que , le la nombre de mots petit même resté suffit pour rattacher au branches de dont t'a famille ont été les destinées De moins heureuses les en effet et les plus bornées. Les langues celtiques sont venues mourir sur de l'Océan rives hies par les populations latines tiques ont perdu pour plupart la les parlaient. ou germaines , Enva- les races cel- langage qui le sans perdre pour cela tout à , les qui opposait une barrière infranchissable , aux émigrations nouvelles de ceux qui guait les toutes les c'est celle , dit , qui nous en est groupe. indo-européenne rien les distin- cachet de leur in- fait le dividualité (1). » D. — Les langues slaves, parlées entre la mer Noire et la Baltique par une population de soixante-deux millions d'habitants , qu'on distinguait autrefois en Sarmates, Roxolans, Gzekes , Venètes et Pruzes Illyriens, Polonais nommés , Bohémiens , , niens. Ces langues se divisent en trois 1° Le serbo-russe, l'esclavon dont et traces russe Russie le ; militaire le ; rameaux , , Lithua- : parlé par les Slaves de l'est, comprend serbe le , lithurgiques ont conservé des les livres moderne dans carnique , la parlé dans , Servie dans la , la Revue des Deux-Mondes , p. 918 , 13 la avril grande et petite Dalmatie Carniole Croatie provinciale. (1) , Lettes ou vieux slavon, idiome en usage jusqu'à Pierre- le-Grand ; aujourd'hui Russes Wendes 1857. , la et la Croatie Carinthie et la — 2° Le vendo-polonais comprend et une bohémien le de partie 3° et la Le Hongrie; une partie de la Gallicie et Haute la dans le la la Silésie ; le , Moravie la , la Pologne venède , dans , la parlée autrefois dans Prusse orientale la rappelle le plus son origine sanscrite Samogitie la ; du centre parlé par les Slaves prussique ou vieux prussien le thuanie et Bohême polonais, dans Basse-Lusace. letto-prussien comprend parlé par les Slaves de l'ouest , usité , — 32 le letton , , dans ; , , langue éteinte le lithuanien, qui parlé dans la Lila Courlande et la Livonie. Quant au mélange subséquent des langues slaves avec les idiomes germaniques, M. Eichoff en donne une assez juste idée dans les lignes suivantes « Lorsque à l'Europe mières de de mots , la génie de Pierre-le-Grand révéla le et appela landaises , de toute part au milieu civilisation qu'il devait des Allemands , : , le russe , la Russie d'elle les lu- déjà enrichi d'une foule au contact des Mongols , des Polonais , adopta encore beaucoup d'expressions hol- anglaises et françaises, consacrées aux découver- tes nouvelles et devenues dès lors indispensables, et vit ainsi immense. son vocabulaire s'étendre dans une progression Par bonheur, telle est la souplesse et l'extrême régularité des langues slaves, que tous ces mots d'origine étrangère, loin de produire une bigarrure fâcheuse, s'incorporèrent tout naturellement dans la masse des racines existantes , en adop- tant leurs formes et leurs llexions et en imitant leur nature, de manière à produire un ensemble parfaitement rationel et homogène , qui a fini par devenir une des langues les plus remarquables de l'Europe (1). (1) Hiil. elc la langue et » de la liltéralure des Slaves. Paris, 1839. — — Les E. la langues germaniques. Longtemps avant que race latine sortît des gorges manique Rhin dans s'était arrêtée Carpathes, et les — 33 les du Caucase le ger- la famille , nord de l'Europe entre Alpes et la mer le Glaciale; peut- être avait-elle été primitivement confondue avec les vieux Une branche de Scythes. haut Danube forma , , atteignit l'Elbe Lombards et s'établit de Une , Angles , le nom les Saxons, les Frisons, les cours de l'Oder, le nord Aussi phases , il le joug de Dans le Rome et cons- , midi de l'Europe, l'histoire des langues germaniques présente quatre période gothique, c'est-à-dire celle où ment curieux de La la La Bible d'Ulphilas est un langue mœso-gothique du période de l'ancien haut-allemand dans toute l'Allemagne méridionale Thuringe IX® En , , etc., et qui se subdivise Scandinave siècle, conservé , parlé dans la la b. En , le Goths le III*' siècle. parlé autrefois Suisse , la Scandinavie du dans l'Edda et suédois et , la monu- Hesse : la donné naissance aux idiomes modernes norwégien les dans l'ancienne Médie (la Servie et Bulgarie de nos jours). a. mais : L La la ; est resté intact. finirent par se fixer II. sur , Baltique. Ces peuples, d'origine germanique, leur idiome fut absorbé par celui des nations vaincues le des , de Scandinaves et de Golhs tituèrent l'occident moderne. dans et , qui allèrent bientôt se fixer en un jour pour secouer se liguèrent des Suèves , troisième branche suivit sous la engendra et et les Angleterre. du partie des rives cœur de l'Allemagne Allemands; tandis qu'une autre branche et des les côtes le nation guerrière des Teutons la Franks cette famille poussa dans Voluspâ : , VHP au et qui a l'islandais , le danois; ancien bas-allemand, parlé au moyen âge dans 3 — 34 — une grande partie de l'Allemagne septentrionale et qui a produit anciens Pays-Bas, moyen âge en Angleterre (d'où d'un mélange avec 2° le néerlandais le le vage de la batave frison septentrional de Schleswig duit les ISihelungen et XV« au IV. La la , la et , du Danemark. a pro- langue des minnessanger la le du duché côte occidentale îles voisines , du siècle. période du haut-allemand moderne venu depuis Luther gne parlé sur , dans quelques de frison le Westfrise la : et le ri- et père , La période du haut-allemand intermédiaire III. XP et flamand le Westphalie , provinces de les les Flandre la anciennement sur frison de le : dans , \)SiT\é de Rhin jusqu'à l'Elhe le dans né Vanglais par suite est et sur les côtes frison, parlé le mer depuis sous-dialectes trois , et saxon, parlé au le comprend aujourd'hui qui , hollandais; 3° roman) 1° : langue la de toute l'Allema- littéraire langue de Goethe et de Les langues germaniques qui est de- , Schiller. se rattachent plus au zend persan qu'au sansrrit. Leur étroite liaison avec iraniennes indique suffisamment les et au langues point de départ des peu- le ples qui chassèrent les Celtes vers l'occident et prirent leur place dans l'Europe centrale. F. — Les les Alpes et l'Hémus, Une la langues de la famille gréco-latine qu'on ap- , pélasgique ou thrace, ont eu leur berceau entre pelle aussi la mer Méditerranée et la mer Noire. branche de cette famille s'étendit dans l'Asie-Mineure, Phrvgie se fixa la , dans Lydie et la les plaines poussa à travers s'v arrêta et la de Troade la Thessalie vers la , , tandis qu'une autre Grèce Péloponèse, et le donna naissance aux idiomes des Pélasges et des Hellènes, d'oii sortirent bientôt des Ioniens traversa le Bosphore et , Thrace les dialectes des Doriens et des Achéens. Puis des Éoliens, elle gagna les — côtes de dont on admire encore Longtemps avant de îles et même la le nom de Tusques ou La langue de de l'Adriatique d'Étrusques dont ces derniers , sance aux langues italienne , et ibérien espagnole , en partie à l'anglaise et , transportèrent chaque petite ville naissante s'accroissait la mêla aux rameaux celtique çaise , de l'au- devenue l'idiome des Ro- jour de tribus italiques et des vaincus de toutes se au civilisation d'Osques ou de Latins. tre sous celui , la où déjà d'autres rameaux sur le sol italien, famille occupaient les bords d'un côté sous mains chefs-d'œuvre. les domination des Macédoniens en la grecques avaient semé les colonies , delà des — Phénicie et de l'Egypte, et s'éternisa dans une la littérature Asie 35 , nations, les donna nais- portugaise , fran- , autant de véhicules qui , langue latine dans toutes la et du parties les globe. Telles sont les six familles de langues qui constituent le groupe indo-européen emprunté aux , nommé aussi japhétique traditions hébraïques — , , nom d'un à l'un des trois fils de Noë. Des Hnguistes ont ibérien ou et en la hésité à ranger dans ce langue basque , groupe l'ancien qui se parle encore en France Espagne des deux côtés des Pyrénées, parce qu'ils ont cru que sa structure grammaticale se rapprochait beau- coup de celle des langues du Nouveau-Monde. Mais présence du mémoire de M. Peter du Ponceau sur le carac- tère général et les formes grammaticales des langues ricaines que , , l'hésitation doit cesser dit-il seur Vater , , j'ai d'un En examinant à croire en partie sur son autorité ble lumière que fis « : d'abord été porté je crus voir jaillir livre traduit de , la avec et par en , le amé- le bas- profes- quelque fai- comparaison que je en cette langue avec l'original , que les - 3G -- formes de ses verbes étaient h peu près mômes que les celles de nos Indiens (d'Amérique). Je n'avais pas encore vu Milhridates structure de cette langue est très-bien la au commencement du second volume décrite le où , quatrième où , se trouve baron de Humboidt. Ce fois , je pas sa pareille dans tout et aussi , dans une savante dissertation par fut alors que pour , connaissance avec une langue qui fis le le reste , la première je crois du monde. Je le n'a , avec la vis étonnement conservée seulement dans un coin de l'Europe, par quelques milliers de montagnards même plan et d'après parlés dans les même le dont , seul fragment qui tous formés sur , langue basque existe et les coquilles siècles. Elle est soit , ancienne rien à la sienne. ; comme dans ses formes artificielle à la fois , entourée de langues dont soit , , moderne celles et la fait étrange et de nos Indiens , elle est composée de manière à ex- beaucoup d'idées; mais , lorsqu'on la , il com- est impossi- ne pas apercevoir l'immense différence qui existe elles. exemple « la ne ressemble en , pare à celles des aborigènes de l'Amérique ble de entre , effrayant de longue suite de C'est une langue tout à seule de son espèce primer debout là Comme d'animaux tes- comme un monument l'immense destruction produite par une structure généralement sont depuis longtemps éteintes les races le qui probablement et étaient une grande partie de l'ancien continent. ossements du mammouth tacées , système une époque très-reculée existaient à le , nous reste de peut-être cent dialectes Il suffira, je crois, d'en donner un seul : C'est un des traits les plus frappants de nos langues indiennes , qu'elles sont entièrement dépourvues des verbes auxiliaires être et avoir. Je ne connais dans aucun de ces idiomes des mots qui puissent exprimer abstraitement les — idées qui nous sont ont Ils le tel lieu teneo , verbe slo mais mais , communiquées par ces deux verbes. , smn; verbe le n'ont pas liabco ils , dans ils le ont possideo, sens que donnons à ce mot. Dans la au contraire, ces deux auxiliaires sont tout; la leur permet d'exprimer à nous conjugaison des verbes basques, grammaire prodigue que du verbe, ou dans je suis dans telle situation n'ont pas ils — 37 eux c'est à cette profusion de formes qui toutes les idées accessoires la fois tandis que l'action ou la passion principale s'ex- prime séparément, au moyen du participe. Par exemple, je l'aime , amo eiim, est un verbe transitif, et se rend, en basque, par maileluha dot, qui, littéralement traduit, gnifle amatiim illum habeo ego. Maileluha : amatum ; qui exprime la forme du participe idées sont comprises dans mière et l d lettre représente signifie le le illum pronom ego seconde o la , indiens et , que , comme à la fois plusieurs idées (1). rangement est si grande celles-ci signifie On peut dire, comme celles que ces formes sont compliquées , , qu'il est impossible la habeo à la vérité, exprimer de leur ar- de dire source. Il , y a plusieurs autres formes dans structure du qui diflèrent essentiellement de celles des langues américaines ; me mais je de ne pas ajouter à la dispense de les désigner continent. « Il , le et l'une ne doute pas, Nous donnerons dans auxiliaire basque doi ou dut. le ici , afin longueur de ce rapport. » Pour M. de Humboldt, gine européenne (1) la qu'il même existe de l'affinité entre elles ou qu'elles sortent de la basque pre- des verbes elles servent à toutefois la différence : autres les trois monosyllabe dot, dont si- mot est le basque est une langue d'ori- des plus anciennes de notre dit M. Jehan , cours Je cel ouvraj;e une autre que cette lan- e.viiiication du verbe — gue liste répandue dans toute n'ait autrefois été hispanique et ; donne il de noms de lieux tanie que de — 38 tant de , Tarragonnaise la Bétique et de la , gue commune de là Il même la retrouve hors de à l'Arno et , en suit mêlée à péninsule , paraît être basque des côtes. Enfin la lisière dont le Le Lusi- savant ayant été il lan- la la trace race celtique. la d'abord dans toute puis le long de la Méditerranée , dans cette ; la basque. le comme la race ibérienne cette race s'est trouvée oii l'Aquitaine basque le la une , ne s'expliquent lesquels d'une manière satisfaisante que par allemand regarde donc péninsule la à l'appui de son opinion , nom , des Pyrénées de Ligurie lui Li-gor, peuple d'en haut, ou peuple : même nature de recherches lui parait déceler l'ancienne existence de cette langue dans les trois grandes du bassin de îles l'Espagne, la France et la Méditerranée comprises entre l'Italie. Amédée Thierry, dans l'introduction de son Histoire des Gaulois, reconnaît à son tour qu'un grand d'institutions soit le dans relatés , aux Ibères ment par nombre de noms d'hommes, de , soit basque l'histoire aux Aquitains les , du gothique a reconnu des traces appartenant nous classerons langues indo-européennes celtique et comme s'interprètent facile- » (1). D'après ces considérations parmi , dignités, , dans car, d'un côté, : du la le basque proximité du M. de Humboldt celtique dans des noms de villes et de populations de presque toute la moitié occidentale la péninsule ibérienne, et, d'un autre côté trouve entre le basque analogies de vocalisation et théogonique (1) Dictionnaire , M. Aug. Chao et le sanscrit ce qu'il appelle notamment dans , de leur vocabulaire de Unguisliquc , p. 710. ; et de la partie des savante nous avons remarqué — 39 - des mots basques qui nous ont paru dérivés du gothique ou ayant au moins une grande affinité avec cette langue. Nous espérons démontrer aussi l'anologie des formes grammaticales du basque avec celles du sanscrit. m LANGUES DE LA FRANCE En remontant dans haut que que le«î que la , Méditerranée, 600 , la Germanie blirent sous le , de nom gallois racontent la dans Dalmatie l'Italie et les et les Lloegrians (de l'île (la , où ils la Gascogne) Bretagne française) appelée depuis Bède-le-Vénérable rappelle de la même , 1 et les vinrent Grande-Bretagne. liv. I si loin eut aussi ses jours de revers. Les , (2). Mais ses s'éta- ce lointain souvenir dans son Histoire ecclésiastique de V Angleterre, c- (1) s'emparèrent de l'Asie-Mineure de l'Espagne et Pyrénées ils , Rhin, le de Celtibériens. Les bardes bretons et Brythons de l'Armorique fixer Alpes entre dans leurs vieux poèmes nationaux que des colons celtes, se les aussi , permettent, on voit ans avant l'ère vulgaire d'une grande partie de de plus reculés les le Celtes occupaient l'espace compris l'Océan et siècles les données historiques les cette nation conquérante armes victorieuses , Celtes furent refoulés par ceux-là taient installés. Deux siècles (1) MONE, Gcsehichtc der hcidcntliums (2) Sketch ofte 700 before Christo carltj history lo a. D. 500. , qui avait porté mêmes chez qui ils avant l'ère chrétienne, iiii nordliche Europa , s'éles I. ofthc Cymry or anciens Bretons from the yeur _ Teutons du nord de la — 41 Germanie poussés sans doute par , des populations d'origine asiatique tombèrent sur eux , écrasèrent ou les forcèrent à se retirer dans les parties , les mé- ridionales et occidentales des Gaules. Cinquante ans tard plus les , Romains s'emparèrent d'une province gauloise baignée par nom qui reçut le peine écoulé que ses voisins cours de et demi-siècle était à dans la nécessité de réclamer du se- métropole. César vint avec ses légions, et dix la C'est à , colonie romaine eut des difficultés avec et se vit , la ans après la Méditerranée la Un de Narbonnaise. Gaule soumise. lui était que nous devons lui premières notions exactes les que nous possédions sur cette contrée. Le général romain la divise de comme on , Narbonnaise la nées et : Garonne la ; sait en trois parties, déduction , l'Aquitaine, bornée par les Pyré- 2" la Celtique proprement dite entre l'Aquitaine et la Belgique dant depuis la marque que les , lingiiâ , mœurs , d'institutions et , legibus ou savoir s'étenIl re- de langage : le latin : inter se diffenmt. de race germanique ; , les Celtes et la seuls Donc , ayant une langue à eux. , quatre langues étaient parlées dans basque dans l'Aquitaine, le et le , Gaule à l'époque de son invasion par , , I}. Aquitains étaient de race ibérienne les au rapport de Jules César maines 1. instiiuiis étaient de leur propre sang la ( Ccp5., située . habitants de ces trois grandes provinces dif- plupart des Belges dans et 3° la Belgique , Marne jusqu'au Rhin fèrent entre eux de Hi omnes En effet faite 1*^ le les Narbonnaise la , armées rol'ibérien , celtique chez les Celtes tudesque chez ceux des Belges originaires de la , Ger- manie. Cependant taires , , malgré le « l'opinion qui voit texte si dans les positif des Commen- Celtes et les Germains — deux peuples de race temps sans conteste , — 42 différente a trouvé après avoir régné long- , récemment des contradicteurs qui cherchent à tème diamétralement opposé , M. Arendt dit , prévaloir faire un sys- d'après lequel Celtes et Ger- mains sont deux branches d'une même souche dont l'une a précédé l'autre dans l'occupation des pays occidentaux de l'Europe. Considérée en elle-même Tous ceux qui ont étudié savent que déjà dans nouvelle. l'antiquité des auteurs d'un grand poids jusqu'à Suidas et Zonaras dire que cette opinion n'est pas , depuis , dernier, elle fut tout en la qu'il y a 70 soutenue ; même on peut la renaissance des lettres jusqu'au siècle le plus généralement adoptée. Niebuhr, considérant ans l'ont , depuis Strabon , , comme erronée répandue elle était , avoue cependant acceptée au point et qu'aucune voix qui aurait essayé de la combattre n'eût été écoutée (1). « Le revirement ne date que de première moitié du la XVIII'^ siècle; son point de départ fut GaUicarum et francicarum rerum face de ce célèbre recueil la , la publication des scriptores. D. Bouquet Dans la pré- soutint l'identité de langue gauloise avec l'idiome du pays de Galles, et jeta ainsi les et les fondements du système qui voit dans Germains deux races foncièrement occasion s'offrit bientôt d'étudier les Gaulois distinctes. Une question plus complè- la tement. « En 1741 l'Académie , mit au concours « la des inscriptions et belles-lettres question suivante : « Quelles étaient les nations gauloises qui s'établirent en Asie-Mineure sous nom de Galates en quel temps y passèrent-elles ? « quelle était l'étendue du pays qu'elles y occupaient? « le (1)V. Niebuhr, Vorlracge , ïtbcr aile lacnder-tind Vœlkerhmdc. — « quelles étaient leurs — 43 mœurs, leur langue, la forme de leur en quel temps ces Galates cessèrent-ils « gouvernement « d'avoir des chefs de leur nation et formèrent un Etat in- « dépendant? , de Berlin, remporta » Pelloutier, et, généralisant ses recherches, publia, en Histoire des Celtes 1750, prix, le sa célèbre qui embrasse presque tous les côtés de , imparfaitement par nn grand nombre la question, traitée d'auteurs antérieurs. Pelloutier s'attache à démontrer que Celtes et Germains sont deux noms désignant et qu'à l'exception d'un petit nombre de même la race, contrées, les Celtes ont donné des habitants à l'Europe entière. Les témoignages contemporains sont unanimes h signaler duite par l'ouvrage de Pelloutier; mais, presque toujours voqua une réaction dans le un système tout d'oii sortit sens opposé. Schœpflin, iUustrata , combattit le pflin distingue le premier dans ses Vindiciœ Cellicœ , comme arrive il aussi exclusif célèbre auteur de VAlsatia les opinions de Pelloutier qui parurent en soigneusement pro- système absolu pro- l'exposition d'un , sensation la 1754. Schœ- des Germains, ren- les Celtes ferme les premiers dans les hmites de l'ancienne Gaule, et repousse particulièrement l'opinion qui considère ces deux comme peuples étant de môme ne répondit race. Pelloutier point de son vivant à l'agression de Schœpflin mort on trouva parmi ses papiers mais à sa une réfutation des Vin- diciœ, qui fut reproduite, en 1771, par la ; M. de Chiniac dans nouvelle édition de VTIistoire des Celtes de Pelloutier. Schœpfiin refusa toute discussion ultérieure de m'abandonner à « bon u blique des lettres , disait-il , et , cision lui fut favorable lopper et se fortifier arrivé à l'état , ; la , « ayant trouvé décision de de ne jamais répliquer. son système n'a à tel point que de doctrine reçue et à , fait » que la répu- Cette dé- déve- se de nos jours , il est peu près généralement _ _ 44 adoptée. Cependant, depuis quelque temps côtés de différents , des tentatives indépendantes les unes des autres ont , été faites pour revenir au premier système, celui de l'identité. Des recherches approfondies avaient Allemagne sur les traces les Celtes, de séjour qu'ils été entreprises en leurs migrations, leur langue, ont laissées dans différentes parties du pays. Le mouvement général des études historiques s'étant porté sur les origines de la nation nouveaux furent mis au jour et d'éléments voir , beaucoup de , et qu'une question aussi fondamentale que faits était à pré- il celle des rap- ports entre les races primitives ne tarderait pas à être reprise. C'est ce qui a eu lieu en , Après que différents tra- effet. vaux d'une moindre importance eurent préludé, en quelque sorte, de aune l'identité nouvelle manifestation de l'ancienne doctrine parut, en , mann, de Heidelberg, dans lequel fort la 1855 intitulé du professeur Holtz- le livre , : Kelten und Germanen..., thèse de l'identité est plaidée avec un talent remarquable, avec une très-grande érudition et surtout avec une conviction si entière que l'auteur, tout en recon- naissant que sa doctrine peut , au premier abord paradoxale, n'hésite cependant pas à exprimer le poir qu'elle finira par être généralement adoptée. de M. Hoitzmann a produit de trant de vives contradictions. , paraître ferme es- Le livre la sensation, tout en rencon- On peut reconnaître que plu- sieurs des considérations invoquées par le savant professeur de Heidelberg sont faites pour ébranler avait jusqu'ici dans le système être est-il permis de prévoir de que la la la foi absolue qu'on non-identité, et peut- doctrine régnante devra être modifiée dans quelques points (1). » Quoi qu'il (1) Bulletin en soit , le résultat de de l'Académie royale de Bclr/iquc la , t. domination romaine 23, II^ partie, 1856, p. 81 et s. — dans la Gaule dans génie de le de l'idiome primitif des Gau- fat l'altération de cet idiome par lois, ensuite l'absorption tait non seulement Rome mœurs., mais encore sa lan- imperiosa civitas non solum ju- ut est gum verum etiam linguam suam , Augustin Saint , langue romaine Par pagera sa , elle « foi. cette fait même quents, voit en destiné. qui C'é- latin. le d'imposer aux nations conquises ses lois et ses gue. Opéra data — 45 domilis gentibus remarque en termes élo- temps dans ce rayonnement de la quehjue chose de providentiel et de prél'Eglise rayonnera sur le Sans doute dit , M. monde Villemain et pro- il , y avait des idiomes locaux , des patois qui se cachaient dans quel- que coin de ; mais parlait latin la village langue que avec ter lui guerre parlait latin la , le lui demander grâce remise de l'impôt, pour prier dans fallait la Les beaux esprits la , le pour obtenir , temple , toujours la il langue latine la , , , langage ressem- au plus haut degré de arrivée portait en elle le germe qui le Cette langue si germe même si gences de l'éloquence et de bouche de Cicéron et oii elle et la poésie , , si serait barbare. bien assouplie à toutes de Virgile la de sa dégrada- devait se développer le jour littéraire, Paris au croassement des corbeaux. devenue l'instrument d'un peuple ignorant la latin était le élégance, lorsque qu'une petite bourgade dont perfection tion loi de Lyon, de Poitiers, de Bordeaux, parlaient avec blait assez, suivant Julien Mais la langue latine (1). » de Toulouse, n'était partout ; , vainqueur imposait au vaincu. Pour trai- pour , religion parlait latin la les exi- harmonieuse dans avait une grammaire trop savante pour ceux dont les besoins et les idées étaient (1) Tableau de la littérature du moyen âge , 1. 1. _ simples et bornées. Aussi cles Romains lorsque , vers le IV® et , V® le siè- germaniques vinrent se heurter contre les nations , — 46 en Gaule après et s'établir les les avoir vaincus caractère synthétique de la langue latine fut principal le au obstacle à ce qu'elle se maintînt dans toute sa pureté milieu de ce pays , où les le , armes romaines l'avaient fait ré- gner durant quatre cents ans. A la même les Franks les seconds çaise. fut , l'île les , Ces la Gaule nom la Petite Bretagne fugitifs étaient De là cet de nifestée d'une que tionale Bretons de la Gallois et venaient cher- , demander , asile à s'est ma- la fête na- union qui ; de lors 1838 en offrirent Bretons du pays les France manière bien imposante, les , antique lien de race et de langage qui unit encore de nos jours Galles et les mer qui, ou Bretagne fran- , de race celtique cher un refuge dans un pays celtique d'anciens compatriotes. des Bretons , traversaient la , et premiers au midi^ dans l'Armorique abordaient nommée , Burgondes les , les troisièmes au nord qui portait leur chiules et sur leurs depuis à l'est Visigoths les envahissaient , fuyaient de époque où à leurs frères d'Armorique. Voici comment cette cérémonie est rapportée dans le Journal des Débats 1838 M. Th. de « : la lève de l'Ecole des Chartes pour étudier les , par que Galles. . . , du 22 octobre envoyé à avait , , en se servant de termes encore usités dans , [dit du passé un témoin oculaire , titre pour prévoir d'é- français , eu l'heureuse idée Nous ne soupçonnions pas dans nous entourait la religion , Gouvernement le manuscrits gallois de composer un chant armoricain possible à la date , Villemarqué , l'effet le le , autant pays de peuple qui assez de foi dans magique produit par cette démonstration vivante d'une origine commune. Etonné de comprendre la voix fortement accentuée de — l'auteur , 11 - 47 dressait sur les bancs se chapeaux les , s'éle- vaient dans l'air, et les trépignements qui ébranlaient la tion un simple témoignage de n'étaient plus salle une émotion trahissaient ils , Un réelle. satisfac- des hommes plus éminents de l'auditoire a remercié avec effusion les M. de la Villemarqué , et une coupe de barde lui a été of- ferte. » Les côtes occidentales de les visitées Gaule ne furent pas la par les insulaires de Anglo-Saxons môme temps brique vinrent en la Grande-Bretagne. Des Saxons voisins de et des les seu- Chersonèse cim- la s'établir sur notre littoral du nom de Littus Saxonicum. Ces nouveaux envahisseurs étaient, comme les Buret, comme les Burgondes, gondes, de race germanique nord, qui reçut de cet établissement le ; qui avaient introduit la langue tudesque dans la province gauloise avoisinant le nos jours , les maritimes auxquelles fois , oij elle s'est Saxons le , la même haut et le , le , différence qui existe encore aujourd'hui devenu , flamand dans fait ressortir la son rapport à la par les Pays-Bas , pour , la naissance au nederduitsch puissance des traités poli- Flandres française et belge M. l'abbé de similitude de ces Haerne le 30 août 1858 la garantie réciproque de , , et a très- deux langues dans chambre des représentants belges convention conclue les populations bas-allemand. le hollandais en Hollande. bien les des Burgondes et celui des La langue des Saxons donna ou néerlandais tiques conservée jusqu'à avaient disputé leur rivage. Toute- ils y avait entre l'idiome il entre Rhin Saxons l'introduisirent parmi entre la , sur la Belgique et la propriété des œuvres scientifiques et littéraires de ces deux royaumes. « Le nederduitsch, bas-allemand , a dit l'honorable représentant, ou le qui ne diffère d'une nation à l'autre que par — — 48 quelques légères modifications orthographiques et par certaines tournures de phrases, est reconnu par le traité même étant une seule et différentes , cette langue sous deux dénominations langue qui est également comprise dans de l'Allemagne. commune « y a quelques années Il origine s'est réveillé aussi réunirent tous en congrès dans les Pays-Bas , ; tous parlaient Revenons à poser , la , de parmi , et 1850 , amis ils murs d'Amsterdam , nous ; la la voyons se décom- au choc des populations nouvelles de , se Belgique et de l'Allema- la Gaule. Cette langue admirable des étrangers les même langue. la langue latine déformer se nord et l'on vit à cette belle fête littéraire des Flamands de la France gne le souvenir de le , des lettres néerlandaises. Le 16 septembre capitale des comme par finit s'allier à la l'idiome de cette alliance bizarre sortirent des mots hybrides inconnus aux Romains. Même des mots d'un tu- desque pur furent latinisés pour devenir romans. Une autre cause contribua ment le latin de Neustrie. Ces farouches la , aussi c'est la descente des donné des noms mandie Ainsi à importèrent Scandinave, qui la Nor- actuelle. du à la fin , différents Le , savoir VHP celtique Le siècle établis ou tout au commenceen France six : , 2" L'ibérien ou 3° , le quelques bourgs et villages de ment du IX^, nous voyons 1» sur les côtes hommes de mer dans cette contrée leur idiome national a altérer singulière- à Normands le basque , latin 4" L'allemanique ou l'idiome des Burgondes 5° Le saxon 6" Le Scandinave. , idiomes — Ces même d'une En branche. présçnce d'éléments que devint et de la langue de la poésie , la langue divers si que devint , philosophie du , langue latine droit, de l'Eglise exprimant avec fa- flexible, variée, nous l'avons déjà , dit latin ? le idées les plus abstraites de l'intelligence? les cilité idiomes ne sont que des rameaux derniers trois — 49 — La demandait pour être , parlée, d'une part, des esprits cultivés, habitués à réfléchir, sachant distinguer sion nuances les les plus fines licatesses de la parole et de Burgondes les Celtes, les la , phrase latine. Or, Saxons les vaient point de telles aptitudes. transformer; il Le Dagobert , rex Francorum VIP VHP et le de Pépin portent avec et , les Ibériens, Normands n'a- dut fatalement se latin des signes de sa récente corruption Dagobertus les , se transforma, et, dès le siècles, des chartes de elles d'une expres- d'autre part, des oreilles aptes à saisir toutes les dé- ; : — De vir inlusler, etc. omnes negotianles in regno exislenles venientes in illâ stradâ qiiie vadit vél de ultra , ad Parisiis , mare etc. — Cœteri pagences de alias civilales persolvunl de illosnavigios de tienies unaquaque puarrada , etc. iàm Saœones quam Frisones — De omnis necu- vel alias naciones pro- miscuas de quâcumque pages vel provincias ad festivitate Sancti Dionisii martyris, Voilà l'état où cles ; etc. le latin était des mots juxtaposés , tombé aux VU" et VIIF siè- point de règles grammaticales M. tout y est fortuit. « Cependant, dit , Villemain, une al- tération progressive ne tarda pas à s'introduire. Les restes des anciens idiomes celtiques avait à demi-effacés portés par les Francs latines. , que reparaissaient , , la ; conquête romaine quelques mots , ap- s'introduisaient avec des désinences L'ignorance grammaticale , fort grande dans 4 les — — 50 magistrats et les officiers publics, l'était plus encore dans peuple. Ces désinences que , l'on ne savait plus varier, vinrent un embarras que l'on supprima. VIF qu'au au VII I*^ et d'un jour insensible être cette siècles à l'autre L'idiome moderne commença et On ne , ne peut douter peut- révolution, universelle. fût d'abord fut le de- roman rus- le tique. Mais causes diverses qui avaient produit sur les de décomposition rapide, et en effet reconstruction Le roman Loire un temps de lente n'avaient pas agi partout avec uniformité. , parlé dans les provinces situées où tout rappelait encore , même le latin au midi de romaine civilisation la la , avait conservé plus d'analogie et d'affinité aNec la langue latine , que roman des provinces le septentrionales nouveaux conquérants étaient plus nombreux pas renoncé à De langue où les langue de leur ancienne patrie. la de là cette division et en , et n'avaient La d'oïl. la langue romane en langue d'oc ligne de démarcation qui sépare le premier de ces idiomes du second commence au sud-ouest au bord de Gironde la départements de la près Bla\ e , vers l'est de celui de la Vienne à l'est la et de Haute-Loire que , Vienne et le ; et , la nord de à travers les Charente la Haute- au nord des départements de de l'Ardèche et de deux langues et le droit se dirige Creuse; puis, pénètre dans l'Allier et passe la du Puy-de-Dôme, tion des , Charente-Inférieure et de que l'Isère. Cette distinc- fut telle qu'elle réagit sur la politi- les Etats de ces deux portions de la France s'assemblèrent quelquefois séparément pour voter des subsides , mées pays de et que provinces les droit écrit , et celles du midi furent nomdu nord pays de droit coutumier. « Toutefois, écrit M. le professeur Moke dans son His- — — 51 toire de ht lllli'-rature franraise forma en Provence, langue d'oc par roman que l'usage désigna sous et le qui se nom de ne semble guère différer de celui du nord que , caractère plus éclatant des sons qu'il affectionne. le n'adopte point Ve muet nales le dialecte , sourd dans , venu remplacer était , qui une partie des voyelles , voyelles dans toute leur force un rôle essentiel dans soires, il le mot provinces septentrio- les latines. chaque , langue devient la , En étudiant sa for- mation , ciation vivement accentuée qui développait, pour est facile d'y reconnaître les effets il les syllabes dominantes sait toutes les autres. , France, et d'une pronon- cadencé ainsi dire, qu'elle affaiblis- Cette variété d'intonations dait le langage brillant et disparu de même temps en jouent mais, quand elles sont acces- ; sonore et plus nerveuse. à la fois plus conserve ces Il fois qu'elles supprime totalement. Ainsi les murmure par une sorte de , Il , qui ren- n'a pas entièrement , prononciation ordinaire dans le midi de la la elle était encore plus générale au moyen-âge, car on assignait alors pour caractère distinctif aux habitants de l'Aquitaine l'éclat de leur parole. Or, « la sonorité de la langue et son accentuation nent l'importance du rhythme dans sourd , comme le roman du Nord poétiques imparfaites et confuses que mesure poésie. Un idiome n'a guère que des formes , , la amè- puisque même les sons n'y res- sortent pas , à l'oreille mais un idiome cadencé conduit à une versifica- tion ; et régulière , la rhythmée , musicale syllabe offre une valeur précise féremment, et et de leurs que les effets contrastes , essais , , nettement parce que chaque que toutes résonnent dif- qui naissent de leurs rapports sont parfaitement langue d'oc devait donc prêter à ses premiers arrive à peine la poésie sensibles. La romane dès , des formes harmonieuses et des com- — — 52 binaisons délicates à l'opposé de ce qu'on pouvait attendre dialecte septentrional. » du Aujourd'hui la langue d'oc subsiste encore dans plusieurs dialectes vulgaires de certains départements de la savoir France , : Le languedocien proprement , dit dans est parlé , le Gard, l'Hérault, les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Arriére, la Haute-Garonne le Lot et le , Le provençal du-Rhône , le Lot-et-Garonne Tarn-et-Garonne les , dans Hautes , le Vaucluse et les Basses-Alpes Le dauphinois dans l'Isère , Le lyonnais, dans Loire , Var; et le , Bouches- les , ; Rhône, le l'Aveyron , l'Ain et Saône-et- la ; L'auvergnat, dans r Ardèche , la Lozère , l'Allier, la Creuse , rente la , l'Indre , le Basses-Pyrénées Il est , la Vienne , la Gironde, les Dordogne la Landes, , qu'on a flétris depuis des siècles du , la , Cha- ; Hautes les , il et littéraire de la et fait , de l'an- dans un , tableau histori- le par quatorze millions d'habitants. langue romano-provençale, et en a de patois, est vrai langue parlée dans la littérature qu'elle a nom M. Mary-La font ouvrage couronné par l'Institut, a tracé maire et la démontré aujourd'hui que tous ces dialectes méri- cienne langue des Romains. , ; et le Gers. sont la continuation, un peu déteinte France Haute-Loire, Haute-Vienne la , la et le Cantal Charente-Inférieure et l'Indre-et-Loire Le gascon, dans dionaux Corrèze la Cher Loire, Puy-de-Dôme le Le limousin, dans que Tarn le ; Drôme la , le midi de la Il l'a qualifiée de connaître la gram- produite de nos jours. « remontant à ses premiers rudiments, dit En M. Lafont, on retrouve les premières pages de notre histoire ; en obser- — — 53 vant sa marche et ses progrès assiste pas à pas à ce cu- on , rieux et long travail qui précède l'enfantement des empires; et puis quand , elle est formée voix s'écroulent était la que ces empires dont elle et , une ardeur plus vive c'est avec , encore, et une attention plus solennelle qu'on étudie sa renaissance dans les temps modernes et sa nouvelle fixation dans temps contemporains. les » Plusieurs auteurs ont considéré dans Roussillon le comme un , le catalan dialecte de la langue d'oc romano-provençale; mais nous croyons plutôt [tropres, et une grammaire qui littérature et devenu l'idiome est qu'il qu'il est ou une une existence individuelle, parce qu'il véritable langue ayant a engendré une qui est parlé , d'une sont lui de partie l'Espagne. Les Le normand la Bretagne, la Saintonge comprend qui Perche, le la le Nivernais, Bas - Bourbonnais Lorraine et Le la Thiérache et Le bourguignon dans qui le le : dans les sous-dialectes parlés Poitou et le Flandre, comprend Berry , le les «ous-dialectes l'Orléanais, le la la Bas- parlés Touraine, Champagne, plus important, de l'Ile-de-France, de de qu'est sortie lui la langue de Paris de la science , , le la Franche-Comté. la était l'idiome Hainaut le l'Ile-de-France, , dans les sous-dialectes parlés Rhételois. dialecte picard était pitale. C'est langue d'oïl sont Maine, l'Anjou, le comprend qui Picardie, l'Artois, Maine, la ; Le picard la de dialectes principaux de , la la la parce qu'il cour et de la ca- langue française actuelle, des classes élevées , de la littérature , politique et de l'enseignement public de la France, mais non de tout en la présente année 1860 : le peuple français; car, — 200,000 Français ol parlent — — — — — — — 1,160,000 1,070,000 160,000 200,000 100,000 14,000,000 18,891,628 Ilamand le l'allemand, le breton, le basque, l'italien , catalan ou l'espagnol, le romano-provençal le proprementdit le français et ses différents dialectes. Total35,781,628 la France 1" janvier 533 n" , chiffre égal à celui , population de la tableau dressé en vertu d'après le 1851 et inséré , de au Bulletin des du décret du lois de 1852, (1). La France résumerait donc en toutes les langues de l'Europe. elle En , pour ainsi dire effet, par le , flamand et l'allemand, elle touche aux langues des Iles britanniques, de l'Islande, de de Norwège , de la Suède Russie (2), des Pays-Bas, de la Tout (1) la ce et du Danemark , Belgique, de l'Al- que nous disons des langues parlées en France peut s'appliquer aux lanfijues parlées flamand, la , en Belgique; car 1,827,141 Belges y parlent français, 2,471,248 54,060 allemand, ii Ainsi, suivant la Slatistique de la Belgique, en flamand, avec leurs dialectes, sont à peu près les seules it 1849, Il langues parlées dans la Belgique. Le flamand prédomine sur Il rapport de 570 à 421, ou de 4 à 3 environ. Les provinces des deux Flandres Il d'Anvers, de Limbourg II ment Il des habitants parlent français ou plutôt wallon; leur nombre est à celui des Il flamands Il le français et le parlé. Dans comme et de Brabant, sont celles où cette dernière province, 1 est le flamand dans est particulière- à 2 environ, n les ouvriers que y ont appelés, et par les étrangers qui s'y trouvent l'in- mo- II dustrie elle II racntanément de passage; Il langue d'une partie du Luxembourg, n Il recherches faciles à faire Tidentité étroite de l'islandais avec Il suédois; sa parenté avec l'allemand, Il D'autres ont établi, par des recherches vraiment savantes, ses rapports avec Il îrrec (2) il faut en excepter cependant l'allemand qui est la Rask, undersœgcslc om dct garnie ùlandske sprog. et les le cependant, une assez grande partie Les autres langues ne sont parlées en Belgique que par commerce le français le ii J'ai constaté le par des danois et le hollandais, l'anglo-saxon et l'anglais. langues slaves. » X. .Marmier, Icllrcs sur l'Islande, 1844, p. le 517. — lemagne et de la Suisse par basque le , par ; particuliers de l'Irlande et de la civilisation N'est-ce pas un tion que , catalan l'Italie dans à quelques idiomes , de l'Ecosse et de et Grèce; par la de , monde. le phénomène curieux et digne d'observa- vernement centralisateur, aussi puissant que On France? n'a pourtant pas manqué qui les ont proscrits. Louis XÏII lois un Pau ne puisse plus être plaidé dans il dans toutes les , ajoute-t-il de servir pour la , langue flamande, pour soit et , aux magistrats souffrir et ment , , , les de pro- à peine de juges delà province ou subalternes, autres expéditions , de de ladite province, en fait et à tous autres magistrats (ju'il actes, con- par des notaires ou de judicature ou autre- seront écrites en langue française , les quelque nature qu'elles soit qu'elles soient faites défenses à tous juges fiers , » procédures faites devant soit supérieurs puissent être greffiers ni , du Conseil du 30 janvier 1685 ordonne que « toutes les trats de se plus , plaidoyers, soit les ou autres procédures de désobéissance. d'Alsace, d'Ypres, et la ville défendons pour cette ; desdites villes et châtellenies de le arrêt faire que doréna- « noncer leurs jugements qu'en langue française Un de 1621 Louis XÏV, par à tous avocats et procureurs les écritures nullité et ni , la autres villes et châtellenies de la Flandre occidentale qu'en langue française fin de défend de , les actes officiels. du mois de décembre 1684, veut édit vant d'édits ni un gou- celui par son édit de , portant création du parlement de usage du béarnais dans le la science persistance de ces divers idiomes sous la ; aux langues de l'Es- , notions des arts elle vulgarise les , breton le du pays de Galles , l'italien et le pagne, du Portugal, de français oo , ; fait baillis, appartiendra , très-expresses notaires, gref- d'en recevoir au- — cune en langue allemande contrats et procédures Un et , du mois de édit , à peine de nullité desdits actes de 500 catalan ) munautés , et porte « que toutes les Cerdagne (où des magistrats des notaires les actes , et Nonobstant cet édit , des l'on parle com- villes et , seront mis et cou- à peine de nullité. » curés les , , du Roussillon s'étaient maintenus dans l'usage de rédiger en langue catalane testaments nuncupatifs qu'ils recevaient. Mais 24 mars 1754, des généralement tous ac- tes publics qui se passeront ès-dits pays chés en langue française , » les sièges et juridictions Conûans , les délibérations , d'amende. livres 1700 février procédures qui se feront dans pays de Roussillon — 56 prononça de nouveau la la nullité loi les du de tout testament nuncupatif qui serait rédigé autrement qu'en lan- gue française. Ces que de lois la n'étaient probablement plus observées à l'épo- Révolution française crue obligée s'est de renouveler la , , car la Convention nationale 2 thermidor an le II de la République , défense d'écrire tout acte public en aucune autre langue qu'en français , à peine de sis mois d'empri- sonnement. Les députés de l'Alsace réclamèrent contre cette loi qui fut suspendue jusqu'à nouvel ordre. Le 24 vigueur , prairial et le XI an , les prohibitions furent 19 ventôse an XIII , il remises en y fut sursis pour l'île de Corse seulement. Enfin, de nos jours un ministre de l'Instruction publique s'est enquis de l'origine des idiomes et patois locaux moyens de propager la langue française dans les et des , campagnes. J'eus l'honneur d'être consulté sur cette importante question. Voici quelle fut « que ma réponse relativement au flamand : L'idiome populaire des arrondissements de Dunkeret d'Hazebrouck et d'une partie de celui de Saint-Omer — flamande; je est la langue — 57 langue a\ec intention, dis qu'on sache bien que ce n'est pas un patois mot dans terpréter ce dernier les Nodier langue du père : de Gravelines Louis XIV extirper grammaire a sa eut conquis flamand et le du grand Roi lonté la priver conservée dans , une langue qui remplacer par le , d'un ; moyen a il voulu en La vo- Au surplus, , profitable à la le crois pas, car de communiquer avec facile peuples du nord. Je considère ; — Lorsque français. serait-il utile France? Je ne la est parlée seize millions d'habitants et sa littérature. n'est pas encore accomplie. population flamande de ce serait donné Char- a Flandre maritime la le ce résultat n'est pas à désirer les est moins d'in- à , lui langue du pays Kœnisberg par à une langue qui , Le flamand les races simples. sens que le afin même les entraves qui ont été portées à l'enseignement du flamand dans les écoles de notre Flandre, comme ayant été funestes au développement intellectuel de la classe ouvrière pagnes. Qu'est-il en effet de nos villes et de nos cam- advenu de ce système de prohibi- tion? C'est que l'enfant de l'ouvrier flamand, dont gue maternelle est le flamand et qui ne que sait le la lan- flamand, étant forcé d'apprendre à Hre et à écrire en français dans les écoles, sans pouvoir consacrer à cette étude le pour bien posséder saire le français bancs de son école sans savoir Que dre il faut enseigner civilisation. non cet enfant quitte les , ni le français ni le conclure de ce fait? C'est que dans Mais, dira-t-on , , — Oui le , temps néces- simultanément le les écoles flamand. de la Flan- français et le flamand français est le plus puissant le\ier de pour celui qui comprend le français , — pour celui qui l'ignore. L'expérience a démontré en Belgique que « l'élève qui a appris nel les parties du discours leur usage , , dans son idiome mater- et s'est pénétré de leur qui s'est formé une idée du style , but et de qui s'est rendu — compte des idiotismes de et plus facilement — 58 une langue étrangère livré d'emblée à l'étude de celle-ci , que point de comparaison sent aussitôt les différences de tournure et de cons- , truction que présente la langue étrangère malgré ses maîtres naissant , pouvant le lecte avec désapprendre ceux de son , confond , la comprendre plus du tard celle beaucoup d'analogie le ; dialecte second con- local les idiotismes vant : Tous « apprend gramma- du flamand aide à du grec latin et , avec laquelle » (1) Alsaciens les M. de Ring de Strasbourg , ception , dans les villes , ne qu'il L'allemand est aussi persistant en Alsace que en Flandre et , de ce dia- construction première langue la ticalement. Ajoutons que elle a celui qui s'est sans avoir régulièrement , Le premier, ayant un appris celle-là. certain apprend beaucoup mieux sa langue, , m'écrivit , le flamand un jour le sa- parlent l'allemand à l'ex- de quelques jeunes ou de quel- filles ques jeunes gens, auxquels leurs parents n'ont point donné de bonnes qui leur ont appris cette langue macbinalement dans leur enfance et qui , soin de l'apprendre. , pins tard Tout Alsacien n'ont pas senti le be- , est né Allemand et doit parler l'allemand. campagne la donc essentiellement — Tous gens de les parlent cette langue, et, dans un ravon éloi- gné des grandes villes dans parle l'allemand et jargonne seulement le les villes français. puis la , Tous frontière ils que ignorent prédicateurs les ; les écoles les instituteurs ne sauraient empêcher — On ne (1) le français. , dans du Palatinat jusqu'à chent en allemand le zèle , les celles campagnes les , de- de Suisse, prê- sont allemandes , mettent à enseigner et , malgré le français, enfants de parler cette langue. l'enseigne pas dans les lycées .Vcmoùc aux Chambres Tout bourgeois, Icgialalivcs de Ilclijiijui, du gouvernement ; — — 59 on l'enseigne au contraire dans et une famille protestante n'est pas il où cette langue français n'est usité que pour le On est à Strasbourg, la d'un étranger. il même , dans l'intérieur de , langue usitée; siècles, gymnases protestants les maison langue de la , haute société; la un peu ils proches des Ainsi « dans toute c'est villes la il est il y en a et encore ces dix sont- un peu considérables. comme , , deux a il \ encore ignoré du peuple, où, sur cent individus, à peine dix qui le jargonnent soit la réception la ignorait le français en Alsace devenu ne , vous province. voyez le , l'allemand se maintient , mais a été introduit avec la con- n'v a point été Il au contraire le français qui y introduit quête Loin donc de poser « causes qui ont introduit la aurait fallu demander pour disparaître ? la faire depuis cinquante ans à difficultés sont bien mençant , question Quelles sont les ; langue allemande en Alsace : Le gouvernement le faire ; saciens , , de et , comme , haute société la tout l'origine le monde allemande de et , j'ai dit pour le chu et Jaubert de Passa que « ; mais les com- je le disais en , qui par ton ne par- connaît cette langue, et la province. Il n'y a que l'intérieur par conséquent Français d'origine et qui ignorent totalement Ce que français cherche autant que possible employés du gouvernement, venus de France il à l'exception de quelques Alsaciens et de quel- lent pas allemand les ; Quel moyen pourrait-on prendre grandes ques Alsaciennes de reste fier la la llamand l'ont dit , de langue allemande. »> MM. Mary-Lafont pour le provençal la non Al- , , le Arbas- et le catalan. Trop strictement renfermés dans le cercle de l'inves- tigation théorique, écrit le premier de ces philologues, les érudits ne songeront pas à se tourner >ers l'UniNcrsité , et à - — 60 existe quatorze millions d'individus connais- l'avertir qu'il sant à priori ces patois romans, et que, dès lors de chercher crire, de leur esprit à les effacer faut en faire la 6ase de il car, en les prenant pour échelle nément au français et que le jour, les trois l'enseignement , au latin ronde de tiers , et les comparant simulta- on démontrerait, , comme clair et , dès lors, se simplifierait et abré- , au moins (1). » la Gi- grande famille française, les habitants la , de leurs magistrats. cette ignorance de la lanijue nationale? livres écrits On » dans 1833 ayant sans doute , sition — De vient l'absence de , que la loi du 28 juin ouvert une ère nouvelle à l'instruction primaire, du pavs euskarien ont mission d'enseigner français à leurs élèves. moyen — D'où idiomes français et basque. les m'objectera les instituteurs — C'est possible. — le Mais quel a-t-on fourni à ces instituteurs pour les mettre en po- d'apprendre Aucun. — Il n'existe pas de n'existe point de (2). langue française à leurs écoliers? la — grammaire basque-française : vocabulaire à l'usage des deux idio- » M. Jaubert de Passa « lieu pros- partie occidentale des Pyrénées n'entendent point le la mes au , les inspecteur des écoles primaires dans langage de leurs frères il de lieu renseignement linguistique; triplant sa portée Nés dans « : , au langues sont identiques gerait sa durée des deux M. Archu , , , correspondant de l'Institut Lorsque des écrivains recommandables entreprennent : la pénible rédaction d'un dictionnaire ou d'une grammaire, et qu'ils se décident à les publier cueille (1) Tableau historique France, (2) ces ouvrages et , ; lorsque le on doit en conclure que littéraire de la langue parlée p. 8. Choix de fables de Lafontaine traduites en vers bascjucs. dans public acla langue, le midi delà — — 61 que ces mêmes ouvrages nous font connaître core une longue existence par , que et doit avoir en- , dicté contre elle l'arrêt politique, soit en Catalogne, soit en Roussillon, ne la saurait être exécuté, tant qu'il sera mœurs , avec ment de ces en opposition avec les caractère national et avec l'esprit d'isole- le deux contrées. Le catalan restera langue na- tionale en Catalogne tant que les habitants de cette pro- , vince se persuaderont que les rois de Castille ne sont que comtes de Barcelone mœurs du peuple même catalan mœurs térêts et les que et tant , , d'un trop petit nombre caractère aient agi sur , le n'auront pas changé national. la masse , Le l'instruc- et en faveur commerce, l'industrie communication la langue catalane , plus habituel et le mœurs les et modifié Jusqu'à ce que ces diverses causes l'idiome roussillonnais dominera et le département des Pyrénées-Orientales , que tant , un seul point tant que ; les un système d'administration plus favorable aux intérêts locaux Aussi comme seront en opposition avec les in- résultat aura lieu en Roussillon agricole et , des autres peuples de l'Espagne. tion publique sera concentrée sur le les intérêts M. de Salvandy , ou sera il si , le l'on veut, moven de plus populaire dans le (1). pensa-t-il » qu'il fallait tenir compte des idiomes locaux pour l'enseignement du peuple la : « Nous n'aurons jamais assez de coopérateurs dans noble et pénible entreprise de l'amélioration de l'instruc- tion populaire , étant ministre écrivit-il cette belle cause doit trouver en ; tout ce qui servira nous une protection recon- naissante. Les travaux en langue rustique, tout modestes qu'ils (1) peuvent paraître , ont donc quelques droits à l'estime Recherches historiques sur la langue catalane, dans société des antiquaires de France , t. VI, p. i02, 403. les Mémoires de la — 62 — des esprits préoccupés des besoins moraux et intellectuels du peuple (1). » D'ailleurs Rask reste , et , , les lois , comme l'a les mœurs , très-bien , observer le savant changent; la langue fait les religions pour apprendre à connaître l'origine d'un peuple, pour pénétrer dans un passé obscur où nous manque, oii l'histoire est la tradition certaine souvent interrompue, n'est il pas de guide plus sûr que les langues (2). Respectons pères , derne. , les vieilles langues parlées par nos débris des nationalités dont est sortie la France Que Flamands Bretons ses donc , Normands , , Picards, Basques, Provençaux, Cor- honorent et chantent la commune de leurs montagnes et de leurs plaines qu'une âme et mo- Alsaciens, Lorrains, Bourguignons, un cœur pour l'aimer patrie dans l'idiome , mais qu'ils n'aient et la servir! (!) Dictionnaire français-breton de Lcgonidce. Introduction de M. de la Ville- marqué. (2) Vnclersœgclsc omdct r/amlc nordiskc sprog. Lettres islandaises rfc Marmier, GRAMMAIRE COMPARÉE PREMIÈRE PARTIE SYSTÈME PHONIQUE « Quand on compare tions élémentaires de , M. Egger dans grammaire comparée , No- ses « les mots et formes grammaticales en usage dans plusieurs lan- « les ce gués, pour en montrer on renées « rative ou comparée. » Par , la fait ressemblances et les ce qui s'appelle de « cales » dit la dilïé- les philologie compa- comparaison des mots et des formes grammati- de plusieurs langues , on est parvenu à découvrir les règles et les procédés de leur formation. Dans la ces derniers temps , l'étude composition des mots a été mot mal fait, suivant férerait , si de nommée la dérivation et de linguistique M. Ad. Renier, mot on voulait bien lui laisser tout auquel , d'un il pré- son sens , le — vieux et quoi , maire 64 — qu'on en dise, très-respectable nom de gram- (1). Peut-être a-t-on renoncé en France à ce qu'on s'était grammaire Réduite à ces termes, si parce , elle grammaire, en la La « : de parler et d'écrire correctement. est l'art qu'un art; mais nom Lhomond habitué à cette définition de » n'est effet, devient une science de premier ordre on admet avec Denys Thrace qu'elle embrasse le , con- la naissance approfondie du mécanisme des langues et de leur histoire, des étymologies et des analogies, c'est-à-dire, des formes yiaç de l'arrangement de? mots ou de et iv^io-tç* la àvaXoyiaç, iKT^oytçfxcç. C'est en nous plaçant au point de vue du célèbre grammairien grec, nous proposons d'étudier les langues usitées en France , Du De flamand. Du Du celto-breton l'allemand Or, mots pris c'est-à-dire De Du catalan ou espagnol Du provençal l'italien : , français proprement et des formes grammaticales discours , dit. entre les langues deux sources ; et des différentes c'est-à-dire isolément, étudiés en dehors de le la , d'une , des des mots place qu'ils occu- mots jouant un discours. (1) que nous rapports des , rapports qui existent les les , famille procèdent de pent dans le principes et basque Et du même syntaxe. Traité de la formation des mots dans la laiiguc grecque. rôle dans — Les rapports des mots, « dont on a plus abusé le — 65 M. Ampère, dit , binaisons de sons que peut former sont limitées est il parmi et , sont ceux et qui prouvent le moins. les un grand nombre que la Les com- bouche de l'homme combinaisons possibles Dans l'oreille rejette. en il , ce qui reste n'est pas étonnant qu'il se rencontre des ressemblances surtout si compare une grande quantité d'idiomes l'on de ce qu'un mot existe dans une langue , il , car ; ne s'ensuit pas nécessairement qu'un mot analogue ne puisse exister dans aucune autre (1). » par exemple que le , En lewàpala, en persan pader espagnol yadre gothique fadar et alla , mand moderne , falher en latin vater en vieil , paler en , en grec italien et 7raT«'p allemand fatar en anglo-saxon fader en , , en , en alle- en anglais , en vieux saxon fadar, en néerlandais (hollandais , vader et flamand) fader , en sanscrit pitr s'écrit en provençal paire , de savoir effet, à quoi servirait-il mot père en , , en vieux nordique fadir athair irlandais vieil lique tad, en lithuanien téwas , , , en suédois en celto-breton et gal- en letton thews , en prussi- quefmos, en vieux slavon ot'z\ en russe otetz", en polonais ojciec en bohémien olec , , en finnois isa , en lapon attje, en lapon moderne atzhje, A en basque aita ? en estonien issa q[\\\oi\^vo\% , alya quoi servirait-il de savoir tout cela si , j'ignore que le mot|}^re est aussi, par le son et par le sens, de la famille gistrat uns , , des mots patrie que etc.: le sanscrit pat main gouverner , rir , et vement dont le labial (1) Liltcraturc , le , ; pour voyages , paître vitalité, maître, , est , ma- pour les qui signifie élever, tenir, avoir sous la dont germe t , thème de tous ces mots la est le son tt les autres etc., signifie nour- t qui procède du mou- pa qui racine est tome , Itr, p. ad 299. , qui signifie en sans- — crit manger nourrir , 66 — du mouvement dental t et procède , Réunir en groupes ou ranger sur composés à peu près des mêmes être d'une grande utilité en philologie. de montrer n'est pas tant crit un les différentes même mot seul et l'origine et langue mais Ce racine. est , labeur ce allemand vrai est il , est digne de , même dernier procédé un , suivant , mots qui importe, ce manières dont , s'é- mais de , famille, ayant une qui seul véritable signification la Ce dans plusieurs langues réunir les différents mois d'une même ligne des n'est pas indiquer , de ces mots. Ce procédé ne peut ni la filiation ni l'origine même la lettres ? fait connaître de chaque mot d'une travail long et fastidieux ; poëte d'un l'expression sueur des plus nobles et des plus la braves. Aussi, M. Fallot a-t-il dit avec raison que w l'étude des langues comparées entre elles doit se porter d'abord non point sur les mots, mais sur les sons dont se composent les langues. communs Il y a un nombre indéterminé de sons généraux à toutes les langues , mais cune un petit nombre de sons qui il y a aussi dans chasont propres et qui lui n'appartiennent point aux autres. Non-seulement chaque langue a des sons qui lui sont propres , mais a elle aussi des alliances de sons qu'elle recherche et qu'elle affectionne des combinaisons qui , que tout autre. men de chaque composent , Il langue et il , du moins plus fréquemment donc se faut , faut livrer d'abord , dans l'exa- à l'analyse radicale des sons, qui comparer entr'eux les combinaisons des sons des différentes langues sons et les (1). » Qu'est-ce donc qu'un son vocal? (1) Recherches sur les , sont particulières et qu'elle repro- sinon exclusivement duit la lui furmes grammaticales de la langxie française , p. 429. — C'est cavité Ce du que bruit le — 67 l'air fait entendre en traversant larynx. bruit concourt à former parole et produit ce qu'on la appelle les voyelles et les consonnes Les voyelles en passant par empreinte langue , la l'air de particulière part des parois la : chassé des poumons n'éprouve bouche aucun obstacle la aucune marque , ni lorsque , ni , , ne reçoit aucune ni , de la part de la des lèvres, ni de l'ar- cade dentaire inférieure; Les consonnes bou- lorsque ces diverses parties de la , che apportent certains obstacles à l'émission de sim- la voix ple. 1. Il la — DES VOYELLES. y a plusieurs sortes de voyelles; leur variété forme que prend la bouche au moment de leur dépend de livrer pas- sage. En effet M. Kersten « la , , bouche , en qualité de simple passage en qualité de simple canal sa longueur depuis le vres extérieures , , , ouvert dans toute pharynx jusqu'à l'extrémité des est capable considérablement sa cavité, dit lè- d'augmenter ou de diminuer soit en s'allongeant et en se raccourcissant, soit en s'élargissant et en se resserrant (1). » D'un autre côté ture qui résulte , du la physiologie enseigne que cordes vocales est très-étroite est large, le son est grave. là trois classes (1) Essai sur l'aclivilc l'ouver- , le son est aigu ; que si elle Entre ces deux points extrêmes, l'harmonie place des sons moyens ou doux. De si plus ou moins de rapprochement des de voyelles : du principe pensant , p. 4G0. — 1® Les graves , gie intérieurement 2° Les aigiies rieurement : , produites par la bouche allongée â, ô, o, o, au, : et élar- ou; par la bouche raccourcie et retrecie inté- a, ê, è, é, i; Les moyennes ou 3*^ — 68 mais retrecie en même douces les temps à , par bouche allongée la l'intérieur : eu , eu , i3 , , œ e, u. Dans cette nomenclature des voyelles nasales par , dont nez une partie de le nous n'avons pas tenu compte , son s'obtient en faisant passer le l'air nécessaire à leur prononciation. Ces voix simples ne sont autres que des voyelles orales accompagnées d'un attribut On particulier m ou, là, qui ne forment qu'un son, avec bles , , n, ng. doit bien se garder de confondre les voyelles qui produisent un double son "puits, nuit, cuire, luire diable, ; ie dans ciel , n , dou- les voyelles comme , au , eu dans lui miel, pied ; ix dans etc. Ces voyelles doubles s'appellent diphthongues, parce qu'étant réunies sans l'intermédiaire d'aucune articulation, elles au moyen se prononcent rapidement, mais distinctement, d'une seule émission instantanée de émission unique bien réels tion du , , pour lesquels et l'air sonore. Dans cette on entend pourtant deux sons différents il a fallu une double modifica- corps de tuyau de l'organe vocal. Par exemple pour prononcer le mot luire , la bouche s'allonge , rétrécit. C'est cette double opération qui constitue Ihongue ; autrement, il puis se la n'y aurait qu'un son grave diph, une voyelle longue. La langue sanscrite a dix voyelles simples et quatre diph- thongues ou voyelles composées. et en longues longue. ; On les distingue en brèves chaque voyelle brève a une correspondante 69 VOYELLES SIMPLES. A comme qui se prononce , ment des mots comme , devant deux consonnes l'a français o au milieu et il , prend au commence- comme e à la fin ; son de Va long. le ây a long. i , i bref. î , î long. u, ou ï( la où long. , ri bref. r liquide , prononciation ri r long. , et ri sont l'a a été ; la voyelle * doit , qui est Il paraît que ces deux dernières voyelles ri supprimé. Abréviations des voyelles primitives a/n ) et âlri ^ long. l , à peine s'entendre dans reste assez vague. une abréviation d'une voyelle primitive ar, dont /n, /liquide Iri du j dont Vi doit aussi être à peine en- , tendu dans la prononciation. DIPHTHONGUES OU VOYELLES COMPOSÉES. Ai, a-\-i di a , -h- i au , 6 long. au , -{- « prononcez , u prononcez , , ê long. êi. ou. Les voyelles autres que a beaucoup de cas, dit et M. Baudry d sont susceptibles , thongues ou en syllabes composées tion à leur , dans de se changer en diph, par suite de l'adjonc- gauche d'un a (changement qui s'appelle giina) ou d'un d (vriddhi). En voici le tableau : 70 Voyelles, i, î: — — nent comme m\}-ren La à et û longs; par exemple ik-hen, tâches : ; murs. , voyelle ee ou ê long a trois sortes de sons long-aigu et fort; culier - 71 pour l'écriture : long-doux, n'a pas de caractère parti- désigner; l'oreille seule doit en les les saisir nuances. Oo ou aigu; ô long a deux sortes de sons non plus de l'écriture n'a pas désigner les : long-doux et long- pour signe particulier nuances de ces deux sons, qui diffèrent du reste très-peu l'un de l'autre. Dans certaines parties de comme la ei et a presque Flandre occidentale U allemand a sonne fermé comme se en français , , laut de changer comme a tantôt l'ont c'est la , le son qui lui , français , , ô, û a, 6, Vum- est propre, ce mieux comprendre orale- comme : aa, ee, oo, ah, eh, oh de simples voyelles longues la U, û , eu , ou, qui et ie , sauf grammaire allemande. cello-breton possède quatorze voyelles i : propriété de avancé quelques grammairiens, quelques exceptions qu'enseigne i valeur de Vé la l'écriture. sont prononcées , de Vu qui une double émission de voix, mais par une Sept voyelles doubles è o,ueiy, qui i, tantôt celle de Ve muet. , seule qu'il est plus facile de faire Le , ai , ay, au, du, ei, ey ne se pro- : en donnant à chaque voyelle ment que par a, e à l'exception un son simple en un son composé. Sept diphthongues qui nécessiterait : dans ; i. surmontées du signe de Vumlaut comme œ, œ, ue; se prononcent noncent pas, , ou, et de Ve qui tantôt celle de ïè ouvert Trois voyelles comme prononce six voyelles simples comme se prononcent valeur d'une diphtliongue la il , Flandre, Vy se prononce la se : a, â, e, prononcent comme è en et iv qui est toujours suivi d'une voyelle et se pro- nonce à peu près comme oa seule émission de voix avec 21 diphthongues OttyOe, ui Le u 0, , , wa, au, ou, et y, , oyo ua , ieys , comme comme , wi , voyelle qui suit. aou au , , , , te, iu, eue. a, à, e, é, ai, iou : Vi. 11 a, e, è, you, eou, , o,u ety i, , ue six voyelles a, e, ay, , aii i, qui sonnent prononce se diphthongues ai, , aou, iaou, aia, yayo. o, u et y, dont Ve sonne Vu comme a en outre les e qui et les ui , ou, et Vy plus longue- diphthongues ua, ue L'italien a six voyelles a, e [é], i, les , m , eu, no, oui cy, comme ou; Vé fermé français, ment que ni à l'exception de eu, ia, oa, ua U espagnol a comme , eo , les voyelles diphthongues a six voyelles fermé, et u é ei ieu. , en français oi, les ea, , oua, oue, oui y aou, iu, ue , Le basque ei loe, la ao , ro?nano-proi'ença/ possède èou, ie ia ae : mais en ne formant qu'une , diphthongues ua [oua], ue [oue) , o, , ui. u, {ou), /, et ui (oui), ta, iu , (iom), io. Le 0,6, français possède les voyelles a, â, e, é , é è , , ^, î , y, u, û, au, eu, ou, an, in, un, on, et les diphthongues : ai, ia, ié, iè, iai, oi, eoi, ouai, ain, oin, ouin, io, ien, ian, ieu, ion, iou, oë, ouan, ua, oue, oui, ue, ui, uin. Toutes ces voyelles sont sonores ou sourdes plus ou moins d'ouverture de tendre , bouche qui la suivant le les fait en- ; Les voyelles sonores et sourdes sont longues Les ou brèves sont orales ou nasales voyelles longues Les voyelles orales ou nasales sont graves , ou brèves; aigiies ; ou douces. Des auteurs ont prétendu que d'une langue cessaire , , qu'elles en sont qu'elles sauraient les la même voyelles sont le fond partie essentielle et né- à elles seules en consti- — tuer une (1) que et , de point d'appui — 73 consonnes ne servent que de les de passage naturel d'une voyelle à , lien, l'autre. D'autres, au contraire, soutiennent que les voyelles n'ont pas de signification dans racine des mots, et que leur la unique objet est d'établir une distinction entre même d'une comme famille, mots les pâture et pastein\ proférer et préférer, etc. (2). Ces contradictions peuvent très-bien nous semble, se concilier par M. Kersten Chez « : bouche ouverte , , et le besoin veux dire que de biles la , bouche est bouche aigiies et les fait moins sentir. Je rapprochement des parties mo- le libre , ; le les voyelles et consonnes. Chez ces demeure canal l'emportent mêmes , dominent dans le discours sourdes sont plus rares. Au , peuples, et les voyelles contraire peuples qui habitent des dimats froids et qui suite la prononcent aisément de moins fréquent et fait valoir éclatantes, qui exigent une grande ouverture les voyelles les les , ce ceux qui vivent sous une de l'articulation se chez eux de beaucoup sur la considérations que les voyelles se , constamment ouvert de les peuples qui ont constamment c'est-à-dire, chez température élevée suite les , , chez par une , donnent peu d'ouverture aux conduits nécessaire, aérifères, les parties mobiles de la bouche doivent se tou- cher constamment et produire ainsi d'innombrables articulations. De même , chez eux sourdes, l'emportent en , les voyelles aigiies nombre , faibles , sur les voyelles éclatantes et fortes. » Encore (1) si les vovelles et les consonnes restaient immuables Le vocabulaire océanien de l'abbé Boniface Mosblcch renferme nombre de mots uniquement composés de voyelles. (2) Der laut odcr vocal est in der Wurzel bedeuntungslos; erst in den ans ihr crwachsenen slammcn oderWorteren dicnen die verschiedenen lautc zur unterschti- dung ahnliclier worter. — Hendrich Kalfscbmidt. — dans formation des mots la unes ou les mais 74 peut-être pourrait-on dire que , en sont l'âme et leur donnent les autres les voyelles que aussi bien , sonnes aussi bien que — les voyelles les , consonnes la vie et les , con- sont sujettes à des causes de permutation qui influent souvent sur sens intime des le mots. PERMUTATION DES VOYELLES. Dans tous l'état actuel de nos langues, la voyelle est la base de sons simples; elle sonne d'elle-même, mais les faut l'alliance de la consonne pour donner naissance car, suivant la forme le mot , belle expression de Jacob Grimm, il lui au mot; consonne la et la voyelle le fixe et l'enlumine (1). La consonne, de son côté, a aussi besoin de s'allier avec la voyelle, pour être entendue distinctement, pour produire le son qui que lui est la voyelle et la saisit propre avec plus de clarté et de netteté. Lorsse montre , consonne tournoie autour la suivant une autre expression pittoresque , d'elle du cé- lèbre philologue allemand (2). Toutes cèdent toutes les voyelles à toutes peuvent se réduire à les voyelles A les les autres. , T , U ; Primitivement, elles trois il sont primordiales et langues. C'est un point que , dont pro- n'y avait que communes Grimm et Bopp ont démontré dans leurs grammaires (3). C'est du jeu et des rapports de ces trois voyelles que dépendent non-seulement leur fixité (1) ou leur mobilité , leur brièveté Dieconsonanz gestallet, der vocal bestimeiil ou leur allonge- uiid bcleuchtet das wort. Deut. Grain. (2) Der vocal rulit, Deutsche sprachc , (ô) Bopp. \ , der consonant scliwebt und ergreifl jenen. Geschichte der 191. Deut. f/rammatik von J. Grimm. — Vcrgleichendc fp-ammalik von Franz — -- 75 ment , mais encore la flexion et sonorité harmonieuse des la mots. La A voyelle entre 1 et U voyelles une , les trois , bouche cours temps , termédiaires A , et la elle est à On bouche que si Al, AU , le bouche la voix le elle se rétré- , moitié ouverte pour dire s'étonner qu'un mais encore suivant d'un même la son le plus légère modification de même cantons ; 2*^ combinent les , mot sonne différemment, les différentes les involontaire , , contrées qu'il traverse, les villes , les bourgs , les pays? fait de trois manières permutation la 1° Les voyelles ; en permutant restent simples et conservent leur son se , son I, on puisse faire sonner Cette dissemblance de sons provient de des voyelles, qui se ou long 1 y ait place pour des sons in- modification souvent irréfléchie , non-seulement suivant villages u. langue. la Puisqu'un son dépend de faut-il , ô ,ou, par un élargissement intérieur du canal au moyen de la laisse à avec les lèvres, on entende é, è, ê; et qu'après , i après avoir laissé passage au son , le canal se raccourcit , , plus naturelle; est la et voix des comprend qu'entre ces trois il , , genres les trois les trois , autres voyelles les presque fermée pour U. modifications de A la voyelle Pour plus libre. le avec les deux autres , déclinaisons en a les trois est ouverte sans effort de plus en plus; cit Grimm personnes les trois , La prononciation de la dit , qu'on retrouve dans trilogie nombres les trois verbes ; est la génératrice des sons intermédiaires elle l'orme brèves deviennent longues et deviennent ; 3" , bref les voyelles diphthongues avec un son bref ou long. La cause de cée sur elle , la permutation est tantôt l'influence exer- soit |)ar une voyelle voisine , soit par une con- sonne tantôt ; climats, de la paresse des organes la quelquefois aussi permutation se d'une même même langue ou d'un Toutefois langue une , loi , , core nettement définie dans même que , trouve écourtés sonores cèdent elles , la rapports de plu- dans ceux des dialectes ; dialecte. grammairiens n'ont pas en- les fait dit 31. , Ampère, que mots harmonieux les on redescend plus appauvris pour , ainsi fait étouffées , ; , ; Un exemple démontrera ce fait aham Zend azem, Celto-breton am Lithuanien a?,z, Slavon az Grec iyoa Latin ego Birman nà. Basque Roraano-provençal. ni . . , , nie iou. xjo Italien io Français je Gothique ïA- Flamand ih (je les les voyelles muettes enfin : Sanscrit pleins de de sourdes finissent par disparaître. » Espagnol plus on plus on , dire place aux voyelles sourdes deviennent tout à permutation la d'une langue ou d'une famille l'histoire retentissantes les semble présider à de langues, plus on trouve voyelles , des d'harmonie. L'effet dans famille la diversité dans ceux de certains mots d'une des voyelles. « C'est un s'élève haut tantôt , besoin le fait sentir même de sieurs langues — 76 ou moi) , et — Allemand ancien 77 . . , ih Allemand moderne. . . ich . eg Islandais Suédois jurj Danois jeg Anglais i Dialecte bourguignon, i. Sanscrit Basque ma, mâlar (mère) ama Celto-breton mamm. Grec junrn^ Latin mater. muothar Gothique Allemand ancien. . . muoter Allemand moderne. . miitter . modir , modiir Danois moder et suédois .... . . madré Romano-provençal. . . maire. mère. Français mots comment voit par ces l'a s'assourdit en passant à l'Occident et vient é; là du , i; ici sanscrit gues modernes , , moeder. et italien Espagnol final , Islandais Flamand On — , il se mâtar sonore de l'Orient au Nord change en o; là , ; ici, , qu'il disparaît complètement dans nous avons vu que Vi du sanscrit pitr changé en a, dans les paler, padre , Ce fait a que , , faire , l'a s'assourdit tellement dans les lan- nonciation. Cependant, dans un autre exemple haut de- il en u. Enfin , la proplus cité père , s'est dérivés européens vaier, vader etc. une anomalie , d'après toutes les observations , paraît être dit M. l'effet Pictet, parce du temps sur — de les voyelles est les Le — 78 changer de fortes en faibles sanscrit se trouve-t-il placé ici gré inférieur à plusieurs des autres langues de la pas le contraire. tandis que pour presque tout le reste En remplacé par d'autres termes aurait-il , L'exemple de pitr père , , il , que Bopp et à un de- famille leur est supérieur? un a primitif? i croit dérivé par cor- ruption d'une forme plus ancienne pâtr (de la racine j)d, cette opinion, toutes protéger), appuierait nourrir, non , une autres langues indo-européennes ayant les voyelle forte à la place de Vi (1). » A l'a bref et long du sanscrit , correspond en général bref et long de nos langues de France , surtout lorsque cette au commencement ou dans voyelle se trouve placée pense bien le , des usages prendre à du temps, des organes, des dia- ae ea , , aoi ei, remarqué , de Exemples : des variations de l'orthographe , bref les formes diverses àe o l'a , ii ; etc. et quelquefois , L'a du sanscrit yaA'5 (railler , i, e, qu'on y a fait , l'a ai déjà , jouer) devient o a« dans l'allemand /«î/cA^m, oa le flamand dans le celto-breton c'/«oari, ou dans le , ainsi , rarement de ui. dans dans comme cette concordance n'a pas toujours lieu. , L'influence des climats, lectes pre- la mière syllabe des noms. J'ai dit en général, car, on l'a j'ocAt??, le provençal yowg'ar, yo basque yokhatcea, u dans l'espagnol jugar [pro- noncez joug ar), iuo dans l'italien giuocare, ou dans le fran- çais jo^/er. L'a du dans le sanscrit pai/i (parler flamand bidden, celto-hretoiï (1) De pèden l'a/Jînité ^ i ie , demander, dans le è provençal in-\itar, des langues ccltitiucs avec f)ra7nmatik \on Bopp., p. G2. prier) devient dans l'allemand bielen, le sanskrit, p. 10. dans i i le dans — Verglcichtnde — basque bidatcea le mvifare, l'italien L'a du dans l'espagnol con-wdar i ; dans i l'allemand essen, e dans e dans yalea le , le grec iJ'où dans e à cause de sa concordance avec gothique ytan , et i dans du pers. i dans e dans finale ea la basque le celto-gallique ilam le , sing. d'é'rfo), devenu ia dans est il flamand elen le le latin esl, (3'" mais ; , le français in-\\ler. ad devient sanscrit — 79 y dans ; ; rede- il vient e dans le celto-cambrien ^sw et dans l'anglais lo Eat. L'a du que yo \itea, et dans L'a du le dans sanscrit at (aller, marcher) devient ai sanscrit yâ le celto-breton aio, et gâ (aller , le bas- ira. il marcher) devient ae dans flamand gfam, et edans l'allemand gehen. L'a du sanscrit jal (froid flamand kout , ou dans glacial) devient , et le celto-breton skourna o dans , hotz, et dans le danois et l'anglais kold et cold le le basque oei dans le , norvégien koeil. Le changement de m en e, e, e, i, î , a* de l'on réfléchit à la modification Ainsi crit. L'i du thique aigin et en , M. oi etc., , Pictet, si guna en sans- è par : sanscrit îç (posséder , , avoir en propre) devient ei allemand eigan et oigan et oi dans le vieil mand i ei , est très-fréquent, et cela surprendra peu, dit ae dans l'anglo-saxon aegeu , exemple : ai dans dans et le go- le fla- en passant dans l'allemand eigen. L'e du latin l'espagnol se change en ie ; , tempus lat. , esp. tiempo. L'i augo du (œil) 00 dans le le sanscrit œil oculus ; devient au dans ea dans l'anglo-saxon eag ; flamand oog suédois oega tin iks (voir) ; dans ; ; le gothique ey dans l'anglais eye, au dans l'allemand auge; oedans ou dans u dans ; le le norvégien ouge provençal huel l'italien ojo et ; œ ; o dans dans dans l'espagnol occhio. le la- le français — Vu du sanscrit thique saUncan e si'ic — 80 (distinguer) devient ai dans le ta dans l'islandais sia et ; le dans l'anglo-saxon sean, seon et seican mand sehen L'u du dans ; dans i lodare français éloge dans le , dans et au loin) devient par dans l'espagnol elogiar ou dans louer; au dans ; provençal le , ; l'alle- flamand zîen. le sanscrit lut (parler l'italien go- norw égien siaa dans /aH.sfl/', , guna dans : le laudarcy latin le basque /a»f/aYrm le le et , et ^î* dans celto-breton meu-leùdi. L'o du latin devient ue en pas- sant dans l'espagnol y a en sanscrit Il part ; l'a , bonus, esp. bueno. : deux sortes de diphthongues bref se fond avec se fond avec deux exemple forme ai et i u, et forme d [au) ; (é) ; sième , lieu , d long suivi ments puissent i le mot forme ai français baum , mais, , mais En troi- comme les deux élé- dans ces deux mots tandis que ai bref sonne et il , u forme et suivi de , prononciation la être entendus, allemands icaise et dans de de manière que dans d'une de manière qu'aucune des voyelles élémentaires ne se fait plus entendre toutes les deux sont fondues dans un troisième son. au ; de l'autre au bref, comme dans comme celui de Laure. Cette dernière sorte de diphthongues prend naissance , lorsque, pour éviter Thiatus tractent en de marna une seule état. , comme Pour bien comprendre faut ne pas oublier que Vé de sultante de l'absorption de final de marna ce qui fait que a attire à lui et les deux a et crites sont -H brefs i). Il suit de de , i). se con- contraction Par l'a , il forme guna ré- sa position, l'a bref bref initial s'étant fondus , , de aitat; forment par et en font reparaître Vi pri- là au nombre de quatre [aa -+- u) et ai [aa -+- i. , cette contraction ctat est la absorbe vriddhi Va long de mamàital mitif de ai (a deux voyelles , dans mamàital que : é les diphthongues sans- (a -+-1) , ô [a -h- u), au — Pour qui mand a lu quelques pages écrites en flamand celto-breton , ou français , il — 81 , provençal , que sera évident basque mêmes modifications produites par les provoqué les modifications des voyelles. inutile de confirmer ce , alle- italien diphthongues du sans- les retrouvent dans nos langues de France crit se les espagnol , , ; mais avec causes qui ont nous paraît donc Il par des exemples particuliers. fait Mais ce n'est pas seulement de langue à langue qu'a la permutation des voyelles divers dialectes d'un d'une manière si ; même elle se lieu manifeste aussi dans les idiome. uniforme par toute Le français, enseigné France la , n'y est ce- pendant pas encore parlé d'une manière uniforme. L'ouvrier des campagnes des villes et l'habitant — ne respectent guère On Tarbé la (1) — le peuple illettré, verra dans le tableau suivant, que j'emprunte à , comment les voyelles seule province française, 1851. , véritable prononciation des mots. la permutent entre Champagne Recherches sur l'histoire du langage (1) cl des patois elles M. dans une : de Champagne , Reims, — rmr jsk^ :^3b Où fiont 82 ml*i — :^^ J^^- "wu de réunies quelques-unes des variations subies dans les patois Champagne par 1 — — 83 Les mêmes changements de voyelles les dialectes français des autres parties ceux de Flandre la Bourgogne cogne On de , Vendée la du Béarn , , du Hainaut de , de dans de , France la , Picardie la de , de , la la Gas- de l'Isère, du Berry, du Rémois, etc. , de l'abbé Corblet Rouchi d'PIécart dans Normandie la peut suivre ces variations dans patois picard se rencontrent dans , Recherches sur les dans , le Dictionnaire le Dictionnaire patois de Lille le de Pierre Legrand , dans Vllistoire de l'idiome bourgui- gnon de Mignard , dans francO'normand le de Vanglo-saxon de Thommerel et du patois normand de Glossaire du Dictionnaire du patois Corde binet , dans , dans Recherches sur la fusion du les Julien Travers Vocabulaire du Rerry , centre de la France du comte Jaubert Dupin , dans Poésies béarnaises les pulaire de la Vendée de Léon sur les polIion-Figeac duMéril, dans naire critique Ainsi , crâne. Il , , , le l'abbé de , dans dans , Glossaire le Morvan de le Langage po- le Aude, dons le Recherches les Guide des Gascons de a , lierd , dans la jjater , M. S. dans est très-ouvert à la comme Chamet J. du patois normand d'Edelestand raisonné du langage vicieux , du , papa et , , des syllabes fin prend crène, pour lard , Diction- le etc. son de è le liard , patar cesse d'être long dans pâte que l'on prononce patte et s'élide s'mère dans Omnibus du langage les et à Lille mots dans lerd dans , Dictionnaire le , et des , patois ou idiomes vulgaires de la France de D. dans dans Vocabulaire du bas langage rémois de Sau- le le Rray de paxjs de , dans dans les articles et m' sœur , pour « La diphthongue ai ta dam pronoms féminins femme portail , , sa mère , : ma , r/Vmmé», sœur. » éventail, médaille se contracte en a .-portai, éventai, médale. Dans le Hainaut et le Cambrésis , a devient i dans di- — — 84 minche pour dimanche; ar dans arcajou pour acajou: dans invanie pour avanie ; o dans j>o/e pour pauvre dans omère pour armoire ; é ewmw dans in et , pour anneau ; e muet dans co;iSome^io» pour consommation. En Picardie» devient pour parler : o dans dans sercler pour sarcler , perler e pour de/à, <i^}6» dans moison pour maison faire , mingeoëttent pour ils pour lieinl ; ils au devient voulaient : ils mangeaient dans grui pour gruau; eu dans t En Bourgogne pour ange dans iei ; ; morcieu pour morceau. , o ou au dans évaulai pour avaler ; ; vo- pour A'^tise a dev ient ai dans atôn" pour abri a?>?e;?er ; ils ouai dans jamouais pour jamais cause; ieu dans ftew pour feait «ai pour pour iw tros, f'iVos ai devient oë dans /bére pour e ainge , dans eme- ar dans aivocar pour avocat; o dans boisser pour baisser ; époizé pour apaisé; eau devient dans manteà pour mart/eau, dans ^eà au lieu m de peau, noveà pour nouveau. Dans Berry a devient do dans j)do pour pas |le pour là-bas , En Vendée grand; i , là bào tu vâo pour fw ras. , a devient o dans chon, gron dans dedins pour dedans; ea ou è , pour champ , dans chapea ou f/iopè pourcAaj)mî<. Dans pays basque le , l'a du dialecte de la Biscaye de- vient ai dans celui de Guipuzcoa de Labourt. Ex : Bise, ; i dans naz, Guip. naiz celui de Soûle et Lab. niz , Soûl. , uiz. Au celui contraire, ai de Biscaye , du dialecte de Guipuzcoa devient de Labourt et de SouIe : i dans Guip. nainzen Bise, ninzin. A Lille E se , nés en é cement : et bonteye comme prononce , cafcye , eye dans les mots termi- pour bonté au milieu des mots , , è ouvert café ; sonne au commen- comme eu : — — 85 peure, meure, pour père, mère dans bateau liau château , capiau; , chapeau , dont on , change en se batiau fait i ca- , dans feu qu'on prononce fu et se s'élide il muet c ; change en a dans peu qui devient jyau dans prononcia- la tion. Eu devient o dans jeune Ê long se noncent ses , ras : (\\ï V s' amis , : fronté, affronté; en é fermé En En encre i : en ou , change en o en eux , En ; peloton i : chapeau ; pronoms et devient dans embar- i imbarras , infants. : galetas, galatas; ef- décret, décret. , capiau ; beau biau , rieur jeune ; , , E jone , ; jeunesse ^jonesse , dé dans ébrener muet ne ploton , traifier , ; biau, complimcint cher, cherchi jeunesse eur ; déberner; in dans , ; é prononce pas se fermé devient jugé etc. ; repousser ; è le : , V , dans bonté , rapousser , jugié ; manger e en refus, ; bonté , , ; ; er en i dans changer jonesse ; , ; ; docteux ; en ; ié e compli- ; ; cher- eu en o dans eu en u dans malheur, malhur , e preinde; cangi , ercn re dans fermer, fremer ; mangier dans prendre ei miux ; eur en eux dans docteur leux. : E se change en é dans mère, ?nere; frère, frère; dans beau , ; riou ou vieux. vendre, veine; rendre, reine; argent, argeint ment mes, les, éperon, époron, ou bien en ou en a dans retenir, ratenir dans traiter en bête qui se pro- incarlate. , Picardie fermé, fermé. e : fermé devient écarlate , êpouron. Eu se r'fus ; o; gosier, gasio éperon E inke , , change en a se JE" tête et articles les on prononce En Hainaut, , etc. , L' s' infants un jone homme. : dans fête iè dans s'élide enfants , tiète , fiète : ismuet tes change eu ; mieux voleur , , vo- — E En Bourgogne, On pour berger mouïou pour dit pour léger, ligei Dans e é , ai ou ei , et ou, ; desliller : pour prière bannière pour / ; pour poussif io?i lit en ère ; en a t en oi t" ; en ei ; déloier pour délier, proijère : offère pour offrir : pour évalite , mefei pour métier, banneire pour : ; //" en iu : poussin lapan pour lapin, malan pour mahn taudion pour taudis : se déligence distiller, éluminer pour illuminer, divaigne pour di- , ier ir ; e se dans feindre, foindre. maine pour mine, famaine pour famine invalide, /ei pour en devient tous les dialectes que nous venons de citer, pour diligence vine, E devient eil meilleur, morvouillou pour merveilleux change en o dans peine, pone, change en u , chansenote pour chansonnette. , quelquefois i; on i o. tarre pour terre, hivar pour gouvanai pour gouverner, valu pour vertu, borgei hiver, se change tantôt en a, tantôt en se violatle pour violette dit ~ 86 fremion pour fourmi , ; i ; en tulupe pour tulipe. : souvent supprimé. Exemples est luer pour louer, : y«er pour jouer, ébluir pour éblouir, recmincer pour re- commencer, mi pour moi L'o se change en en oi oit brosse, broisse : ; avor ow avoor ; oen a oi en a : roide voar; oi en eu gnée, pignée; en eu : rade , : pour froid, ; gosier, gasio oi ; en ou effreu , ; boue , beue ; roi : en ; s'asseoir, s'assir; roue, reue toi. rosée, rousée : oi en d : effroi ti , i ; opinion, oupignon; frô trois, ^rô ; avoir, ; omelette, amehtle; ; roue ; en oa , : voisin mon, min; ton, o en eo allons : : visin , ; voir, poi- /i/i; ou alleons , ; bâton, bateon. L'ii se rir, supprime souvent. Exemples morir ; nourrir, «o;'ir tu aimes, t'aimes comène : en eu ; : ; , lui, oublier, oblier coup, co. lune : leune 6' : se ; H ; où, o ; mou- soaïir'w, sofrir: change en e : commune, une, ew/?e; chute , cheuie: — fortune foteugne; jusque , en truelle, troielle; sournom Paris et dans ses environs du monde, tuel : , prune en ou , : de voyelles n'ont ces permutations , langage des classes le jeuque; en o , humeur, himeux prone ; surnom, etc. , Sans doute dans i : — 87 pour camomille des provinces illettrées peuple, qui est le , diviner pour deviner , DéjàauXVF siècle, le , mais à ; camomèle , missère pour mes- ormoire pour armoire, sire, pipinicr e ipour pép'imère, que plus spiri- le pour arrière dit aussi: érière lieu etc. grammairien Jacques Dubois (Ja- cobusSvlvius), originaire d'Amiens en Picardie, avait signalé de le fait permutation des voyelles. Dans son Isagoge ou la Introduction à langue française la des changements que subissent en passant du en latin consonnes et les français. s'occupe longuement il , les voyelles énumère tous les II et les démontre par de nombreux exemples. Nous rapportons de ces exemples 1° A. 1. « En E ici , relatifs d'après M. Ch.-L. aux voyelles — L'a du latin se ala, elè (aile); ialis, : nestas, honesté ; amabam, aimée (1) Livet , un choix : change, en français tel ; par, per (j'aimais); (pair) : ; ho- audiebam, ouéè (j'oyais, j'entendais), etc. (2); 2° 3" mus En I En o y mions) : (2) et en u : [nous] aimons; ; devacuare tangere , , deu-idcr toucer (toucher) amabamus , ; ; ama- [nous] aimeons (ai- ; 4° En EA (1) vacuare, u-ider : aqua , éauè ou jauè par syncope de q (eau) ; La grammaire française et les grammairiens au XVh siècle. Dans le flamand du moyen-âge on trouve e pour o; geslecht ponr geslachl gcbcrde çonr gcbuerde. , — 5° En Al pax, : trames, traim grand pais d'où : granum, grain stramen, estraim ; ; val grand traim (velociter) «7 (magnam fra^'j/i — 88 alit farailiam) roman pour une dit 6" 7° En AÏ En AU 8° : I'a est si , : ; en français [his- ; legalis ; légales , , leal ; combiné avec u, au aurum, or ; thésaurus oïr, et auir, et ouir (ouïr) vent couè (queue) eue fauls (faux) aperlus, ouu-ert en ou et en eu audircy , romanus, romain ; En OD 9* Enfin falsus : , val a ; trado, g-e traï (je trahis) : leauls (loyal) ; histoire écrite toria gallico sermone conscripla) il cependant, de tra- ; nare^ traîner, c'est train qu'il faut dire mais on ; ; aucha auè , , ; change en o se thesor (trésor) , cauda, coè, ouè oiè , — en ; ; et plus sou- picard (oie). 2. E. 1° En A marche — L'e du latin se change : per, par; mercalor, marchant : , qui veut et qui car marcer vient de mercari, parce que ; : Impiger exlremos currit mercalor ad Indos. En 2° I par métathèsQ : légère, lire : ergo, or; lierres, hor ou hoir (héritier) ; iegula, tiulè , et , , tuile ; 3° En o 4-0 En u uns, lu, que les fumellè élu; thema raffinés ; , thumè (thème), apostema, apostème, prennent thème , prœpostus, pruvost (prévôt) 5" En lE : petra, pierre 6° En El : plenus 7° En 01 : rem, ; leclus, eleclus, luct, eluct, et, selon quelques- : , plein tela, toile [je] voiroiè ; heri ; ; , ; ; fœmella , hier; ingenium dormieham ou verroiè apostemè ; . , engein [je] ; dormoiè habere, hau-oir. ; vide- — — Remarque. voyelle e ment Celte diphthongue oi - est tellement , de , pe g-e, , Français traduisent te. , doi , g-oi , n'est Il me , et plutôt te cependant moi mands prononcent et non estellé et l'on crierait En EU 8" toi soi , telè : esfellè , ti, si, ne paraissent séè, tect, velè, ré, lé, , même Aujourd'hui etc. , mais ; Les soi. , on ; l'on entendait si , encore estoiUé (étoile) et on mourrait de , roi, pronon- cette dit bien rire au barbare. debitum, deu, ou deut, ou debtè (dette) : En A 1° lange ; dé- En E 3° En 4® latin se change : lingua. langue; lineum, linge, et, en picard, : u littera : : , lettré ; in , en ; p'imarms, prumier (premier) ; fimariiim, fu- ; En i-(j) simia, : réciproquement , Troi-a Troie , ; 5° du L'i ; 2° mier — L 3. raie toi , , disent mi, de les deueraent. bite, et lieu purs mots grecs. Les Nor- endoibté et non endebté , moi ils ; semble être en faveur à Paris estoille (étoile) au , toile, estoille, soie, soir, toict, voile [j'Jamoie (j'aimois) ciation toi la nom- qu'ils tous ces mots et les semblables avec un e non en oi; exemple améè, etc.; pour comme , poi, , te, par le latin tne, se ; ^ place de la donc pas étonnant que Picards sont plus près de l'étymologie pas moins acceptables à , du goût des Parisiens, leurs lettres boi^ coi he, ce — 89 En (verre) ; 01 : via , simi-è (singe) ;pipio, pii-on (pigeon), i-(ou j consonne) en i vovp e rai-a : , ; voie ; vicinus , vocin vitrum ; , voirrè fides, foi. Remarque. dire avec les - — Mieux vaudrait-il Normands : véè , vécin , , pour tous ces mots verre , fé ; cet e , , em- — ployé d'abord banlieue de Paris fé verè l'affinité ; En ED En El 6° 1° Français les , , des deux sons veu (vu) , e et oi a causé Dans oi. la la Par ma : confusion. ; vigilia, veilè (veille) : changé en l'ont on entend à chaque instant dire visus : 90 d'oîi evigilare , , eveiler (éveiller). En A 1° — L'o du 0. 4. Bahylon : latin se En E En u 2° 3° seux) ego, i-è et : amamus, [nous] En CD bois) (je) homo, horaè ; ossosus réciproquement, u se change en o ; 4° ; mieux g-è busce (bûche); ^ca-y.ov, : ; , En EU hora : os- mundus, monde moles ; , ; moulé (mesure de gros , heure ; coqiius , coqiiinarius (queux), cuicinier ;pro6HS, a,iim, preud, preudè horosus, vinosus d'un , œuf et cœur, en effet o En CI CI encore se le : du , l'addition qu'il ne faut parce qu'il ne peut y avoir trois voyel- sens /3off-;ici', change cor, ceur (cœur) ; syllabe même odiosiis, ; , labor latins se fait labeur et labour change en eu et : et en ou , tantôt dans des sens différents. bois (pic, bos; flam. la lettre bosc). — En double oe :pœna, poinè (peine); foin. En (cuissot) du masculin que par de certains mots tantôt dans fœnum, même ceu vulgaire, avec affinai, à cause , dans une : le ; , heureus, vineus, qu'il faut écrire , ovum euf (œuf) e ; les 7" odleus lequel ne diffère pas écrire 6° , comme non, s et féminin en o , ; 5° avec ; ossu amons; amor, amour : : babylard (babillard); domina, (ville), domisella, daraè, daraoisellè change ui ; : coxa, cuiscè oclo, uict (huit). ftuilarc , floter. (cuisse), d'oii le diminutif cwtsco^ — Réciproquement, ui se change U 5. 1° 2" En E En I ebur mundus monde r-(vy februarius : , iu-irè et iu-oire (ivoire) , summa, somme : ou bit 7° — En : enroué 8° français, ; : oindre , , rumè, ^ivfxa,^ : vo- : , sou- ; En 01 nux, nois; ungere fleuve En EU fluvius change en u ; réciproquement ; enrumè, d'oii eu , se et plus souvent, ; En ui : sui (je suis) puteus, puis (puits) lucere ; , luire siim ; , g-è ; 9° L'u (hv psilon) grec se change en u et en ou rvfxCcç tumbè , tumber d'oîi mes de mauvaise Remarque. vie — vç ; ; hou; houhou , , injure aux , roy , 5 1» les 2° 3° ; il [bis]. En deux loy une faute B : (V). d'écrire en français avec curvus , : ovum : pavo , , constare se bin pava , ; , fois , confondent veau pour beau ; rubus , ; panessè (paon) ; réciproque est plus fréquente la couster (coûter) touser (tondre). pan , , comme : pour vin vicem ; , roi, loi. courbé. euf roucè et ensuite ronce , — Le u change — Les Gascons lettres et disent En F En N ami faut écrire U , fem- sou, pieds de porc conservés. C'est un Y des mots qui ne sont pas d'origine grecque amy ; feu-rier change en u pulla, poulie; curia, cour; subiliis : subtilis, soubtil ; 6^ ou freu-ier, ïJ-(v) se auceau, eceau ou ouceau (oiseau) En ou ; pungere, pincer ; vere ,\ouGr; aviceUa, aucel ou ocel (pic). 5" : ; feru-ier, , — Réciproquement, (février). change latin se circulus, cercle; : : En En voyelle. — 91 — — L'u du ; donarium , douaire ; lônsare : , ^ - 92 Enfin u consonne est souvent intercalé entre deux voyelles deante, deu-ant; ainsi de a (grec) privatif et de eul : avons-nous (oculus), euclè,euglè, — Pour empêcher Remarque. t nous avons le mea avia ma , dearmare : mea amita ma , aie Le flamand, ma a formé , desarmer. , fait aw-eug'/é. l'hiatus outre , antè est devenu taie (mon ii-(v), le ma aïeule) ; tante et Vs ; : » deux qui n'est parlé en France que dans arrondissements, voit aussi ses voyelles permuter d'une , peut dire que de Gravelines à Steenvoorde de l'échelle a On une autre. ville à leul et ca en e la vocalisation. en i , u et en A y de Dunkerque à Bailelles change en se eo ; , , , y en e, parcourent toute œ e et en au , o en en a, eo en u, en M et en eu. Ces variations orthographiques sont com- munes à l'ancien anglo-saxon avec lequel notre flamand a , plus grande affinité. la Toutes ces voyelles paraissent avoir eu un son double ou accentué A et , d long ment par berg (1) l'a analogue à , prononciation danoise ou suédoise. la qui s'écrit ae , longueur la ; ne , que souvent il correspond à Par exemple quelques d'autres nonce , son le , et ce qui le confirme ; l'o comme , c'est anglais, à l'a danois et sué- vader (père) se prononce vauder dans communes, comme a il l'a de vader est très-bref et se pro- dans Croate. devient nonce tZer; ailleurs, (1) pas seule- aux environs du Cats- communes du canton de Steenvoorde. Mais dans très-ouvert; E , quelque chose de plus profond dans allemand de wahr (vrai) dois. se distinguent â veut il œ ou è Dunkerque, dans daer (là le ) , son de a est qui se pro- est plus profond et l'on dit dor. et é se distinguent l'un Commune A de l'autre par la longueur de Godewaerwelde, arrondissement d'Hazebrouck (Nord). et par son le 93 — e est plus ouvert et plus sonore ; apm dans vert français Dunkerquois disent mynhéer, twée (deux) les deux A d'anwtr. français Les s'écrit fé», Xe allemand de Hazebrouck Dunkerque à , comme , Vè ou- (\\ere. (monsieur). L'e, qui mî/n/i<'re est plus profond et plus prolongé mehr ou \é comme , ou \e anglais dans , lioei. on , dit Aujourd'hui, dans beginneji (commencer) sont muets, tandis e qu'en anglo-saxon nan. C'est ils étaient sonores et accentués de résultat le la contraction que le bégin- , temps fait subir aux mots. I et y diffèrent l'un de l'autre en danois. Le premier ou de ij; exemple wyn comme en est plus près Wî7(avec), : , de e„ islandais et second de le tin (étain); fj/d ( ii saison ), (vin). et d ou 00. verdoml (maudit) geboren (né) (curé) , , dans lomp, dom, est bref et ouvert , mais comme il il devient long dans boge (arc), l'est dans voor (devant) , pastoor qu'on prononce j^as^er. Dans notre Flandre n'est pas aussi étendu que Saxons représentaient par l'd islandais ow ; exemple que , , o long Anglo- les stow (place) : en , islandais sto. U et ù long; français /m cond [lï , le du; huys , prononcez et Aw.S5 long) devient eu dans mneren déchirer), qu'on prononce anglais, Vu comme u premier se prononce meilrm , (maison) schiieren , scheûren , dans le ; le se- (murs , tandis qu'en bref devient ou dans full (plein), pull (tirer), que Vu long prend le son deoo dans house. Voici un spécimen du dialecte populaire des Flamands de la France; c'est une' chanson enfantine que chantent en tenant leurs petits enfants sur quels elles impriment en trot même temps du cheval. Dans ce chant, on verra les le les genoux mères , aux- mouvement du cités les noms des — de Menin villes Lvnke d'Ypres et de Cassel, et des , Loon d'Ekelsbeque , — 94 villages de de Sox, toutes communes et des arrondissements de Dunkerque et d'Hazebrouck, à l'ex- Menin ception des villes d'Ypres et de aujourd'hui à qui appartiennent Belgique. la lu te kotle Te Cassel En l'Yper Is l'Ypere perdetchje, om om è sleretclije asijl geene Rid van dae nâe Meene Isser loi , : ; Meenen goedlkoop , Brinkler er tien of fwalf sloop. Perdelcliji 'K , wilt gy wel zeere loopen, maije met aver koopen. zal ê Perdetchje liep den drif den draf En by dae kwaem als , en krceg niel Nocli aver, nocli kaf ; 'T goundl van dae nae Lynke 'T kreeg è teûche drinke 'T ging van dae nae Loon 'T kreeg è nialje boon' , ; , ; 'T king van dae naer Ekelsbeke 'T kreeg dae een malje met aver l'eelen ; 'T king van dae nae Socx 'T krees daer al de dike ville broks. TRADUCTION. Allons petit cheval ! y en val , a-l-il à Menin à là à veux-tu courir vile il , , , il s'il , là à oblint une petite eut une petite Ypres une quand Lynke , il petite il forme cours de d'étoile) et à là Menin ; manger mesure d'avoine. Petit y arriva , il n'obtint rien obtint un peu à boire mesure de fèves à , apporte- en dix ou douze pots. Petit che- et , mesure d'avoine tous les bons morceaux. , je t'achèterai de petit gâteau (en n'y en a pas à au galop ni paille. Il alla Loon ; bon marché cheval courut au trot avoine pour un à Cassel , à Ypres pour du vinaigre ; il ; il alla de alla de' là à là à Socx ; il , ni alla de Ekelsbeke , il reçut là — Dans le les diverses — tableau suivant on verra d'une manière succincte transformations subies par les voyelles des lan- gues germaniques Golhiqae. 95 , depuis le gothique jusqu'au flamand : Dans l'ancienne poésie germanique inlluencée par Ainsi une flexion, soit qu'il Grimm que Jacob une quantité déterminée voyelle qui a dans un mot, reste invariable soit qu'étant décliné Une diphthongue umlaut ou ahlaul est 3" Une voyelle brève invariable tanden » double consonne, lam, » valîen; chute, Une .5° la suite. de deux consonnes halmen; tant, reste , « dent, » mot voyelle à la fin ou au milieu d'un suivie d'une « suivie , deux termes , longue de sa nature. chaume, « reçoive kint, enfant, kinden, etc. ; Une 4** halm : il perde, tandis qu'elle varie par ce la appelle allemands qui seront expliqués dans 2° voyelle est encore position qu'elle occupe dans le mot. la 1° une , la , conserve voyefle sa même suit la agneau, « règle himmen, » quantité , mais : val, , tant etc. primitive qu'une flexion ne vienne se joindre au thème du mot exemple dans veu prononciation la comme » rael, « conseil, , mer les ceci : uns avec Ou a) le glas, glase ; : , étable haer ; « , che- mots ne sauraient les autres. Sont-ils déclinés, il ri- arrive alors monosyllabe devient dissyllabique voyelle brève reste in>ariable rade stael » etc.; et ces déclinaison a lieu par l'adjonction d'une voyelle, la et dans ce cas exemple ; sal, « je dois, » dar, « j'ose, » ne sonnent pas : haer , , etc. hare ; ; ; exemple dadi : , et la daghe; rat , la voyelle longue devient brève; rael, rade; wijn , wine; loon loue. b) sonne Ou ; la déclinaison a lieu par l'adjonction d'une con- reste keerde; pinen vient mot conserve alors le et la voyelle longue : , le même nombre de syllabes ou redevient longue; exemple pijnde. Si halen , keren, voyelle est brève, elle de- la haelt : ; breken , breect ; maken , — même phénomène maecte. Le qui résulte de saelt la de sal dal On 97 — se reproduit dans tout contraction de deux autres mots. mot Exemple : etc. , pourrait croire que, dans l'un et l'autre cas, il y a eu permutation d'une voyelle brève en longue, ou d'une voyelle longue en Grimm 267, que, dans ni Cette conclusion ne serait pas exacte. brève. enseigne dans sa Grammaire allemande , ces circonstances, la 265- I, voyelle n'est ni longue brève, mais douteuse, incertaine. Dans la troisième partie de plus de et , de lorsque nous , nous parlerons avec , des causes particulières de détail des voyelles cet ouvrage Formes grammaticales traiterons des la permutation de cette permutation sur l'influence la valeur et le sens intime des mots. — CONSONNES. H. Le de lecteur sait déjà librement émis la voix tacle pendant sa sortie consonne au contraire ment que intercepté , , la voyelle consiste dans le son n'ayant rencontré aucun obs- du pharynx est le et de la produit du son ?iyant rencontré bouche. La momentané- un obstacle pendant son émission. Dans l'état actuel de nos langues une consonne ne , peut être prononcée ni entendue sans être accompagnée d'une voyelle ; il faut donc , pour faire entendre une con- sonne, une double modification du corps de tuyau de gane vocal : 2° modification nécessaire à celui de Le l'or- 1° modification nécessaire au son de la voyelle, gosier plus ou moins contracté la , consonne. la langue , le nez , — dents et les modifient les lèvres son de le sont , — 98 parties de les bouche qui la voyelle et produisent par conséquent la consonnes. les De là , cinq catégories de consonnes 1° Les gutturales k, q elles se ; porte forment même du langue sont g , soit ch , sch , , au fond de : / x , ng , le gh ^ bouche, la pharynx. Le voile palatin et c , , soit à la dos de la principaux organes qui agissent. les 2° Les linguales avec l'extrémité de 3** h : Les nasales r,l. : la une partie de refluer par le nez le palais. forment en faisant ; elles se l'air forment se elles langue portée vers m, n , gn : mouillée; Il sonore au moment de , l'interception produite par un des appareils de la bouche. 4*^ Les dentales : z , s forment lorsqu'on appuie d, t, df pointe de la langue contre /", ph ss, , la st , th; elles se , la racine des dents supérieures. 5" Les labiales naissent b p, pf, ps, sp, du mouvement des lèvres. : , , Toutes ces consonnes se font entendre avec ouverte ou presque fermée voyelles , ; r il, , , ip ; elles bouche la comme , l , s , : h, g , ng , j ch, sch , , sp , /", z. Les consonnes sourdes : Les consonnes sonores k , gk , m , t, d ,p,ps,h et sourdes sont gutturales guales, nasales, dentales ou labiales, , , lin- selon l'appareil qui mouvoir dans une bouche ouverte ou presque les fait les sonores ou sourdes. Les consonnes sonores sont ph, donc elles sont v fer- mée. Le ligible tableau suivant rendra cette classification plus intel: — 99 CONSONNES SONORES. Gutturales Linguales Nasales h, g, j, ch, sch. : r, : Dentales Labiales c, k, g, Il /. z, s, ss. : : f, ty ph, sp. fortes et de faibles force dépensée roulantes sifflantes cune , , gn. d, dty th, 5, i\ p, Des grammairiens ont donné les produire. Ils les liquides les aspirées , , les coulantes etc. , st. w, ps. à ces consonnes le ou douces, d'après pour gh. mouillé. m, n. : CONSONNES SOCKDES. le plus nom ou moins de ont distingué aussi , les de chuintantes , les les suivant le son propre à cha- d'elles. Le sanscrit a trente-quatre consonnes, et les riens indiens les ont classées de cette manière : grammai- — — 100 que par des nuances de prononciation, dans difficiles à saisir nos langues modernes. deux signes secondaires qui existe encore en sanscrit Il une influence sur exercent mots. Ce sont signes les prononciation de la anusvâra [son après) . arga (séparation). Le premier diquer un son nasal très-prononcé; de souvent de ah celle à son de le ses langues de ng b : Dans l'allemand k, tZ m, n l, V , 10 , Dans , p , w, pf, ph , m, n Ihj Dans tch th l , tt , , , Dans îl , m Il , , Dans r , s, f Dans p, q , r r , ss , Ih , , n p , l'italien V, , m q , 6 : v , s , j , ck,d, r , k , k, , l m , , n , sch , s , d , f g, h, j f, ff, , ss , h sz , t , , tch , y n , 6 , , , g , ch , c'h , , j , , l z. , : t, tg b , , v /c, ch n, nh , 6, : : q , s, , r c , c , , d f , g , h , , j z. kh , d, f, g, j, h, , p, ph c, ch , s b^ c, d : y r , rr , g , h m , , s , z , t t , , , f, d , f , , j , k , l v, x, z. g , h , l , n ^ p , q , z. le français , h , le. l'espagnol n , t basque le tz cli , X. p , les diver- z. romano-provençal le très- : b, c, ch, : lym,n,p,r,s, Dans donne cependant lui d, f, g , celto-breton le in- second se pose en rang le consonnes en usage dans les Sy t, V, p, r, , On ! France la flamand le la let- et sert à , s. Voici maintenant Dans vis- l indique une nasale affaiblie, une aspiration la ligne et semblable et met au-dessus de se laquelle elle doit être prononcée tre après certains t , V , : b, c, d, f, g, h, j, k X, z. , l, m,n, — 101 Permutation des ronsonncs. Les consonnes qui sont des mots est la , pour , comme permutent entr 'elles nature de l'instrument vocal qu'il est susceptible d'efforts dans son centre ainsi dans le ils même langue peut se pro- selon , la partie appuient de préférence ; langage qui font croire que chaque nation parle une langue différente la charpente Fabre d'Olivet même mot le de l'instrument vocal sur laquelle là les variétés la les voyelles. « Telle dit noncer différemment chez chaque peuple de , dans ses deux extrémités et en sorte que , , dire , tandis qu'elles parlent mais subdivisée par cette raison en divers , dialectes. « la Les consonnes des mêmes touches prennent facilement place les unes des autres dans les langues dérivées se prêtent même che à l'autre , les idiomes modernes substitution des consonnes On obstacles les que par la ne peut vaincre que présente la facilité de remonter jusqu'à ces racines primitives, plus lation propre la physionomie qui permet de , mémoire source primitive ou moins modifiées par à chaque contrée la possession des langues primitives, dont les mots radicaux présents à la donnent elles rendent l'étymologie et c'est alors qu'elles des mots de plus en plus incertaine. dans ; des secours mutuels en passant d'une tou- ; l'articu- ont encore conservé une les reconnaître ques consonnes aient été substituées en , même quoique quel- temps que les voyelles. « M. Ampère confirme termes mot : t< Ou l'on cette opinion en s'exprimant en ces possède les degrés intermédiaires qu'un a parcourus en passant d'une langue à l'autre, ou on — connaît générales et particulières qui président à la les lois permutation des « De - 102 ces lois deux langues. lettres entre ces , que j'appelle générales étaient con- celles me nues de tout temps et je bornerai à les rappeler ; elles se fondent sur l'analogie organique des lettres. Certaines lettres sont voisines tes par dans des sons la série , une disposition semblable des organes. Le passage de l'une à l'autre est plus naturel séquent plus probable que s'il plus fréquent , , organe , que même lettre Une dentales , labiales douce , , ou aspirée autre observation à faire gine , vonts'affaiblissant, s'étouffant, comme comme les voyelles par disparaître , les comme de , (1). » généra- la retentissantes à l'ori- sonores vont les voyelles diphthonges vont se contractant. Et terminales les , per- qui ne sont que dans c'est , tion des langues les consonnes fortes les les lettres gutturales , forte lettres plus on conçoit que mutations doivent s'opérer facilement entre même par con- , de deux s'agissait différentes entr'elles. D'après cela la produi- elles sont consonnes , devenues muettes finales se , finissent détachent aussi et se perdent. Dans les pays septentrionaux et dans les monta- gnes, les consonnes sont généralement nes et les pays méridionaux , elles fortes la , comme consonne qui cause de la suit pour les voyelles ou précède la les plai- sent adoucies. Enfin voisinage de certaines consonnes et de exerce aussi dans ; certaines , , le voyelles une influence sur consonne ou la voyelle,' permutation. Ce dernier procédé se fait parti- culièrenient remarquer dans les mots dérivés. C'est aux Grimm , aux Bopp que nous sommes redevables de , aux Rask la , aux Burnouf découverte des lois qui président aux changements des voyelles et des consonnes et (1) Quelques principes pour l'IiisU^irc comparée des IniiQues. — déterminent les limites 103 — dans lesquelles ils sont respective- ment renfermés pour chaque langue. Ainsi, on qué que chaque consonne du son équivalent dans de tracer le les a remar- sanscrit est représentée langues dérivées , et tableau de ces transformations. il par a été possible — Tableau indiquant en passant dans r italien , les 104 permutations que les dialectes r espagnol, le les consonnes du latin ont subies nés de la décomposition de cet idiome provençal et le français. : — Dans toutes M, N, L, R, p, germaniques langues les — 105 s restent invariables , les , A le hollandais et b, à l'exception de b, qui devient quelquefois p en allemand, et de en z dans consonnes s, qui se change llamand. le l'appui de ces tableaux, nous allons montrer le jeu de permutation des consonnes dans (juelques mots de nos la langues. On a vu plus haut que le groupe sanscrit sv est repré- senté en par latin s ou su sw ; en basque, par gothique, par sxa-sâr crit, s\as[t)ri, cas forts s-or, dont s'est \'s deux voyelles tre en grec, par ; ; F (esprit zp, etc. ; latin, sa position syus[t)er ; ancien-saxon, et ancien frison , sus{t)ar ; Sansc. TAN grec ; , ; an- anglo-saxon, an- sus(<)er ; polonais, sios[t)ar; glais, sis{t)er ; suédois, SYs[t)er; danois, s6s[t)er scnwes[t)€r ; flamand, en- c'HO-a?v , (arabe, okhrt); gothique, svi5(i)ar; nordique, SYs{{]ir cien-allemand en su-ora; italien, ; basque, afii-zp\; celto-breton français, soEU-r; ; Sans- : so-r-or pour so- changée en r à cause de provençal, soc-er, so-re rude) Exemples allemand, ; z\js{t)er. nivcù rotwcù. Tau , ; lat. TEXt/o, ex- TE^do, TEXeo; franc. TEsdre, éTE^dre; celto-breton STEiaa, asTE\na TE^dre ; sTEyen; allem. DEHNert flam. ; esTEvder ; sTEsdere ital. QUERN et TE'sdere ; ; espag. TEsder, provençal JE^dre KARN HOORN ; çarngan hébreu Quorn et keren grcc Jtspaçj allem. ; ; iiorn lat. Sansc. pel ; ; gorn ital. corno; NABH ; allem. Mespel et ^espel et yespola; franf. arabe ; et ; ; korn; espag. français corn^. grec ixio-TnXn ; ; lat. MEspilum; celt.-bret. îsèfle. flam. mîs- Mesper prov. yespou; basque Mizpira: espag. i^iespola pola es- cornu; gothique hadrn celt.-bret. roman. -prov. coRNa; basque apA^ra, mo-KUoa ccERNo; , basque heuxtcea, uzTErra. Sansc. GARNIS, flam. , ; ; roman. da\ . Mes- — 106 Sansc. PARAiu {para-arj)\ ital. veUegrino ^ ; e\'esQiie ; celt.-bret. pirc'hirin; ro- basque milaria; espag. veregrino ; \ veregrino; franc, pèlerin. Sansc. vi-KCP; RÏsdiop veregriuus; flam. pel- lat. grim; allem. vilger eivilgrim: man. -prov. velerin — grec iTria-KOTroç; lat. eviscopus allem. BÏschof ; celt.-bret. esKop basque avespiciia osispo; esp. ; flam. ; roman. -prov. ; \escwo; ital. franc. évèQue. Sansc. vid; grec hShv, wEETen: (lam. lat. Mjyere prov. saher, veir; basque ijaQuitea XEnere ; gothique wiTa^i allem. wissen; celt.-bret. gwe:;^^; esp. saoER, ; ; roman. ver ; ital. franc. savoiR, voir. ; Dans tous sonnes d'un ces mots même organe Grimm couvert par Jacob permutation s'opère entre con- la , , conformément au principe dé- , et en vertu duquel ces lettres se remplacent dans un ordre presque invariable et pour ainsi pour un sens déterminé. Mais il est des cas bien suivre et constater les règles de la permutation des con- dire dans où , sonnes, on est obligé de scinder un groupe de langues en familles, parce que, dans le groupe général, ces lettres pas- sent d'un organe à un autre. Ainsi donne naissance au l'espag. sue-no, latins, français so-wneil en M. Dans en L : les sansc. , ; l'ital. so-yno s\a-pna : , le changement du p le langues germaniques '^Lep; ancien frison SLeep par le sanscrit , so-wirn et à tous latin , le v sva-vna les dérivés néo- prov. so-mï , le primitif en n et sanscrit se change ancien allemand, SLaf, SLaff; goth. siap hollandais suiap anglo-saxon SLep ; ; derne scHLa/"; mais dans flamand , SLaep , staep; anglais ; allemand mo- l'islandais sv^/a, le v sanscrit est maintenu. Dans est aussi les dérivés du latin , sujette à certaines la permutation des consonnes règles. Nous signalerons les — — 107 transformations des groupes PL etFL. Dans FL deviennent souvent LL. Exemple pluma, flamma Dans le On dans basque, \e p de pluma le mot germanique de se servir sons de leurs idiomes de lettre dont v le , Ces peuples « , le w de Che- dit 31. ne trouvèrent pas dans l'alphabet son fût équivalent à celui de cette as- le que fort imparfaitement. représentèrent tantôt en doublant la ils tre (ic), tantôt luma, plume. : ch qui précède de caractères romains pour figurer pirée; aussi ne purent-ils la noter Devant LLama. , schlaf. Cette aspiration très-rude aux Allemands. vallet, obligés ht. plaga, pluvia, supprimé le PLet schicester et celui qui précède 17 dans mot allemand est propre latin est : Lhaga, LUivia aura remarqué sans doute cet autre les font en espagnol l'espagnol, en adjoignant au double la let- consonne h, ic la qui servait de signe à l'aspiration gutturale des Latins; mais comme beaucoup trop cette aspiration était rativement à leur la s'ensuivit il , que le servirent du ^ et du c, ou bien même encore entre le français D du sanscrit veuve , se (1). » , , il s'opère un changement d'un autre ordre consonnes et voyelles. Exemple dans la voyelle vi^ava ils notation la constater les permutations enire con- les lettres llamand iveeuwe employèrent organe et d'organe différent; c'est celui qui a lieu entre Dans ils Allemands ont conservée les Nous venons de sonnes de recours à des prononciation était plus forte, et la composée ch, que compa- signe se trouva tout à fait inexact. Aussi eurent-ils souvent consonnes dont faible du le provençal veousa u tient latin la place de vioua, de la l'italien , dans : le consonne vehova, de l'espagnol vinaa; du tt allemand tciTTice, du t celtobreton iruavez. (1) Origine cl fnrmalion du lu langue française , t. Il , p. 80, 90. — L7 du Exemple groupe : fiamma; pîaga, lat, ou pioggia; lat. PL latin dans l'italien djorno Les groupes espagnole en lat. filins, esp. , pi et hijo; lat. , dit , : , j esp. llama; , fréquente en si , dans hijo et par a été regardée par quelques grammaririens devant être d'importation arabe. ce que le s'appuient sur Ils son de cette lettre, soit qu'on l'assimile au kha gham , les langues sé- retrouvant dans le ch des Allemands , une valeur analogue Espagnols usage fréquent dans est d'un mitiques. D'autres les clamare, esp. lat. M. Jehan comme ou au langue la muger. esp. , italien. change en j fiamma, lat. ; en ital. , français jour. le et qui se trouve transcrite par g dans muger i changent dans en g. Ex. mulier « L'aspiration gutturale espagnol et fl se esp. lleno , devenu latin est ; piova ital. flamma lat. ; latin dies, diiirnus, se enj //, et li pluvia, lat. fhima d'où est venu , latins cl llamar; ht. pi emis se vocalise en italien piaga; ital. que 17 c'est-à-dire FL et ital. pluma, D'un autre côté, Vi du — 108 , ont depuis considéré cette lettre nomment jo^a, comme ayant , que été introduite par les tribus germaniques. D'autres sont fort disposés à croire, contrairement à l'une et à l'autre de ces opinions, que l'emploi de cette gutturale est antérieur et à la conquête des Arabes et à l'invasion des Barbares sur le sol espagnol , où , par la des habitudes de prononciation , et qu'elle est indigène nature toujours , si persistante elle résista à l'influence des Latins. « gnols Une , autre particularité de c'est le son qu'ils Ih des Anglais. et prononciation des Espa- donnent au : , son qui est celui du Les grammairiens font de de Vu accentuée (n) deux les valeurs la la double lettres particuHères qu'elles représentent soient , / (//) quoique communes aux Es- pagnols avec beaucoup d'autres peuples. La première, en répond à noire effet, mand Ll double qui italien le ; à la l'idiome catalan, espagnole il ; le n'a que la valeur autrefois chez du simple du latin I'^ , , alle- _; nous Vi con- au commencement des mots , place presque toujours du gl seconde la j ne se prononce ou de ce qu'on appelait , sonne. et gn dans bagne Dans comme h jota pas dite mouillée, / nous écrivons par naso-gutturale que digne, etc — 109 rem- , a le son mouillé ch n'a pas d'autre valeur que celle de notre propre c dur (1). » Jacques Dubois nous avons déjà , le grammairien du seizième nommé nous a , laissé aussi ses que siècle remarques sur les consonnes et les changements qu'elles subissent en Il en a cité de nombreux exem- lui sont empruntés (traduits par passant du latin au français. ples M. ceux qui vont suivre ; Livet) : Le B « G entre lettres a sa place entre le p et le ch c et le le comme , le ph ou d entre de chaque ordre sont toutes entre le f t , comme th et le dans elles le ; le les rap- port le plus étroit. 1 gent , 1** . B. savoir — — PH P. F. , — Ces consonnes B en u (v consonne) 2° B en u (voyelle) (1) Dict. de linguistique, v. : faba, feu-e (fève); faber : debttus , deu ; Espagnole. Le flamand du moyen-âge se servait aussi du b au En zwacrlikc te hebbene borstc. Van Maerlant. loods Borste est ici chan- : feu-rè, (fèvre, ouvrier) (2); (2) se oorl, pour vorsle. V tient quelquefois la place de ch , lieu afler pour achter. f" du t 154. : — 3° p en u (v consonne) cuu-el ou cuu-iel (cuvier) 4'' B en p proquement duplus : : 6° B en c : ciipa : ; cuu-e (cuve) , ripa , riu-è (rive) turba, troupe; lambere : 5" B en F — 110 , sibilare cubare doublé ; siffler ; , laper. , i-oucer (jucher) rouu-er, trois mots avec trois sens différents 1° B en G ruber : roug-è; rabies , ; rag-è, jubilare , , — Réci- , coucer (coucher) , cvpella ; ; ^ i-ougler (jongler). — G. — CH. — Ces consonnes 2. C. savoir ^ : 1° c en G acer : moucher) 2° c en ; — cut). quinque cinc , canlhus 5" c en T nitrè ; plalea 3 D : . Den tune (1) , D T : En flamand, En flamand cT/yrnrcn pour fois 's , vesquit (vé- , coquina, cuicine; ; ; ; coque , ( coquille , paître ) schola ; , ; benedicere ; — Réciproquement — TH . fatuus ; , , . , , be- /ws^^^m , — Ces consonnes changent — Réciproquement, en se , on lit d se met t ploter. fade ; panala , panade le c a pris quelquefois la le moucer , vacca, vace (cheval, vache) paistrè , plaudere donc vesci ; : g-antè (jante d'une roue) —T . mungere log-er. , parce que o ne va pas sans u concha : îocare ; naistrè , : ; placé (1). , kcerdc Martijn,\s. 3 (2) , pascere : , c , , ceval pour benicrè (bénir). , justice 1" non cinq et , , ; se nasquir , cabaîlus : CH en G QU escolè change en c g toucer (toucher) Réciproquement, qu en c 3" c en c 4° i-ugè , nasci : , , tangere QU judex aigre; , — Réciproquement ( se changent, place de r. (2) : Dans van Maerlant, Ver- cuine au lieu de rumc. parfois pour t et pour s. Ex, : (T begin pour jratcn, Vie de sainte Catherine, par BoRMANs, D se glisse au milieu du mot : mcnilzc pour mcnzc. p. 2 et '< bcgin : 371. Par- — 2" D en c empêcer lœdere : Itl bleter , ; — pendere, pencer l'on disait envelopper dans l'erreur ou : 3" D en G drè pingere — ; , D en L M 5° D en gumè egidius : , vereciindta : — Le G — 1'' En 3" En c- c H , , cin- 2°. (v consonne) : incudis , , en- gladius ; glau-è , glaiu-è. , : En d : girus, voy. vis d et , ; de là virer (1). H. 5. 1° plangere tindrè ; change se voy. c; : : incus ; vergonnè , 7° D en u- (v consonne) 4 G. , ; coutume , englumè (enclume) et 6° D en N peindre , ; ; gilè cons^ieludo : péché targ-er; quel- , Réciproquement iingere, cingere spargere, espardre ; 4*^ , comme c'est ; le rodere, rong-er; fardare : ques-uns disent tarder. plaindre impedire on donne quelquefois impeccare pour racine à ce : mot, par une étymologie plus subtile que juste si ; comme s'ajoute, aspiration au-devant des mots , latins : alius, ardeo, idula, pour former les hardi , hulotè mots : hault, ; 2" H se supprime dans hordeum, org-è (2). 6. L. En R 1° episiola 2" , En — L'l change : lucinia, rosciniol ou : epistre T se , pour pallium epistlè (3) ; palliolum, palleto : flamand du moyen-âge, ghe se change en zc : : , (1) Dans (2) Dans certains mois flamands du moyen-âge le roscinol (rossignol); , h pour paillot. rlccdge pour decdsr. se supprimait aussi : et pour hel, etc. (5) rine). En flamand , r devenait souvent i.. On disait Kalh'ncn pour Katrinen (Cathe- — 112 — M. — N. — Ces M 1° en N proquement 2°N en mappa : nappé , coninitiare : comencer , et — Le 8. P. En 1° le nom c spuma : escumè F 1° En G En — Le QU c. — rupes — Voy. les et des , ma R se : s et s pour des mesè , , de s en r était fréquent chez Nos femmelettes de Latins. mots semblables 1° mon r. Ils pesé, diront par exemple mon fresè pour Jesn-Maria, merè change en s : (1) : y.ov^ivoç^ cousin Christophorus En flamand, r permute verloos. aussi avec Paris, et, à leur affectent de mettre des r pour Parisiens prononcent coiirin, courine 2° R en L ; — S. , Masia là et d'escii- ; exemple quelques hommes, , de c. Le changement de r en Grecs et roce , , : B... change se œq^^aUs, égal : 10. R. s escumer , caput, cef(chef). : QU. 2° des : — Yoy. r- (v consonne). 9. les isle. d'escj/meMrs de mer, donné aux pirates En En 3° insula, spumare ; meurs de latin, aux pédants; 2° à la fois l'étui d'un limaçon — p se change , : — Réci- mattè. , savoir concha, coque; conchula, : mot désigne une coiffure de demoiselle; , ; — (Voy. u); u. ce dernier ; matla • 3° Enfin, n se supprime dans coquilè changent lettres se 7. , , , , Christollè. s. On Jesu- perè, frerè, etc. cousine etc. (1) , : et mille autres , que nos ; dit indistinctement : ik rerloor, ik — — Le T 11. T. l-En c. 2° En L 3" En G 4° En R — Voy. dire c; saturare satur : natare, nag-er; — Le t : r devant une autre vilrum saul , d et le , , sauler (soûl , soûler) , d'où verrines et verrières , Pierre , ; changent souvent en r se quadrare Petrus : voirrè (verre) , change se : , — 113 ; carrer ; c'est-à- fenestrè de verre. , 12. X. Comme c exire cet X , double valeur de es et de gs, et que l'x a la comme souvent Yx le issir le g ont un grand rapport avec , on trouve des Latins remplacé par deux ss en français (d'où issue). se conserve ou se — Si remplace par un s : exprimere , sur les autres. En M. » , dit sanscrit, cette influence joue un très- Pictet, et elle est réglée par des lois eu- phoniques invariables (1). Mais que sont devenues ces les idiomes celtique et basque? Y se serait-elle point opérée à à la formation de ces lois par le ; car , si elle com- une époque antérieure sanscrit? C'est là tion d'un haut intérêt, pour l'histoire européenne lois ont-elles jamais existé ? et la séparation de ces langues avec la souche mune ne ex- question de l'influence des consonnes les unes la grand rôle dans : après l'x vient une consonne, primer; exprohj'are, esprouu-er. Reste l's de une ques- la famille indo- peut être résolue pour les races celtique et basque, qui, très-probablement se sont séparées les premières du centre commun , elle le sera à plus forte raison pour les autres idiomes de la famille. (1) De ra/fmitti (les htiifjucs ccliitiuvs nii'c le sanscrit. 8 — Les — 114 euphoniques qui régissent lois jeu des consonnes le en sanscrit, sont résumées par F. Baudry, de suivante « S'il y : supprime la supprimée où a deux consonnes à la dernière. L'existence régulière de est attestée plus elle n'est Toutes perdent leur aspiration à fin la Cette règle ne cède que devant le une s'il sourde devant faible commence Par conséquent, par une sourde ou par une ou par une voyelle , faible sonore ; s'il la , fait asti yud « asti , y ut commence par une yud , pugna magna Dans elles été « est pugna bhavati, «. » , pugna , nor- sourde. , sui- Mais , la finale reste de ijudh, combat, y ut karoli, est » mot sifflante. change alors en nasale : le la finale ou par une sémi- finale se sonore ou devient nasale ad libitum. Ex. on mots finale la faible pauses et quand les les principe supérieur de l'at- commence par une consonne sonore voyelle La des mots. traction des consonnes semblables. vant consonne consonnes aspirées les male des mots terminés par une consonne est est la par sa réapparition dans finale. manière la d'un mot, on fin « pugna facit », yud ou yun mahati, (1). » quelles circonstances ces lois de l'euphonie ont- apphquées à nos langues parlées en France? C'est ce qui sera démontré dans les pages qui vont suivre. (1) Résume clcmoUairc de la ihcoric des foiinrs f)rammah'calcs en sanscrit, 1853. DEUXIÈME PARTIE SYSTÈME DE LA FORMATION DES MOTS De ment combinaison des voyelles et des consonnes se for- la les mots; en d'autres termes, les sons engendrent les mots. Tout porte à miers mots sortis de syllabiques. Pour plus douteux il les la a été vériflé par la pre- les bouche de l'homme étaient mono- langues indo-européennes, est constaté par les il ; du langage, croire qu'à l'origine philologie le fait n'est grammairiens indous moderne. Pour les , langues sémitiques, la grammaire de Genesius renferme des preuves d'un semblable raonosyllabisme. Les Goldsmith dit , formée de deux germes Des mots : le germe d'un son auxiliaire qui après la un sens qu'il racine et la , est la , le radical consonne qui se \oyelle; c'est élément principal •La et s'y ajoute. linguistes allemands distinguent en effet dans les Le germe soit sémitiques, trilitéres proviennent d'une racine monosyllabique, la fait ou thème. entendre partie essentielle ce qui caractérise mot le soit avant du son et lui , son donne ne perd plus. racine est le germe développé , suivi ou précédé — d'une consonne auxiliaire; suivant Fabre d'Olivet, de nosyllabique. Elle résulte, une racine, parce que renferme n'étant pour Un dit l'idée fondamentale La « simple et brève, quand racine se s'est formé. Par exemple pour : le grec pa<pêcd, escribir , mot le lat. scri- smra, here, flam. schryven^ allem. schreiben^ celto-breton romano-provençal escrioure res- elle semble à l'élément primitif dont on peut croire que » qu'il qu'un germe, attend pour ainsi dire M. Egger, la seul signe ne saurait se développer l'influence d'un autre signe. montre, mo- primitif; elle est toujours réunion de deux signes ou lettres. constituer invariable ou partie elle est la mot presque invariable d'un — IIG basque escribatcea, espagnol , italien scrivere , français écrire , il est évident que la racine de tous ces mots s'est plié au génie de chaque langue. Le germe dont pro- cède cette racine est son r le Le radical ou thème —ph aim-ent man-s , ros-a ; ros-œ, , mau-ne Suivant , , aim-e : ro.'5-am man-nen M. Ad. Régnier de tout mot aim-ons, aim-ez, y ro5-is , qui , {p aspiré). est la partie invariable décline et se conjugue qui se mot est l'originel sanscrit ripli , ro5-arum ; man , etc. , : La racine « est la partie du qui reste après la suppression de tout ce qui sert soit à la dérivation, soit à la flexion (c'est-à-dire, principale- ment facé des suffixes et des désinences) , , et après qu'on a ef- toutes les altérations qu'une racine peut subir pour passer à l'état de mot. <( Le radical est . la partie du mot qui suppression de tout ce qui sert à à-dire , la flexion reste après la du mot, c'est- des désinences de déclinaison ou de conjugaison des augments (I) Traité , des redoublements (1). de la formuliuit des mois dans la ;> langue grecque. — Une que autre différence entre racine et la le radical des modifications que subit racine la - 117 connaît pas, et qui résultent de radical ne le la transposition de Métathèse grammaire penthèse de Prothèse, de Paragogue , VAnastrophe exemple Wam. ( ^aXfii, lat. /ac, : muih (nous) La allem. laub , moed Ilam. y , flara. ons Mélathl'se racine. [ami) <piXoç 2^01; feuille) est l'inversion , etc. , racine entière la Ueb dam. , lime, allem. franc, , d'E- , par ; pot, allem. topf,.ÏTai\ç. lait; allem. , de Syncope , lief; <pvXXcv ilam. lof; Qv/j.cç (courage) , ; de modifi- , noms d'Anastrophe les d'Apharèse, d'Apocope , de l'ad- , jonction ou du retranchement de certaines lettres cations qui ont reçu en c'est , feil , allem. nos lat. ; allem. uns y etc. est d'une partie de transposition la Par cette figure une ou plusieurs , lettres des la mots dérivés sont placées dans un ordre différent de celui qu'elles avaient dans Exemple primitif* le chair; allem. schwefel, , horf, franc, corbeille, ital. franc, ital. cornouille corpo , ou Exemple grappe; allem. hoher, Ilam. corba; k^uvhu, korneîle l'abandon ou est d'une syllabe au ht. ; psalmus avunculus , franc, boutique; , ; ilam. et allem. salm. ; franc, Ir. Dom lettre (psaume); lat. , Domnus pavo , ital. botikel; -^uXlat. etc. ou une syllabe à pour Dominus ou corne, celto-bret. korn; paie. , aWem. pflaster histoire, angl. story L'Apocope retranche une : ûam. ; franc, oncle; franc, emplâtre, flam. plaester des mots corniola retranchement d'une le botlega, espagn. botica; allem. bude fxcç, ht. ital. corpus [corps) commencement d'un mot. aTrcô^jt», lat. apolhica : caro, franc. allem. /rorper; danois et suédois krùp. L'Apharése lettre franc, allem. , lat. sulfur, franc, souffre; grec lat. /3ûTpvç, allem. Iraube ^pecç, : ; lat. aWem. pfau la fin cornu , flara. — 118 La Syncope supprime des Exemple lat. : maledicere, world; isola, fr. benedicere ridere lat. , rire; fr. , f/e; , œ?*/"; fr. , oculus , angl. flam. ysel ; ital. obéir; wfa lat. allem. widder ; fr. trèfle œi7, flam. lat. , espagn. mesa , fr. , , fr. , flam. loeer; lat. trifolium lat. allem. benedein; insula lat. obedicere lat. ri>;lat. we/isa (table) (temps) bénir maudire; flam. icereîd {monde) fr. fr. ts/e au milieu des mots. lettres fr. , — oog' ; tabula lat. ; ovum^ lat, y /aè/<', flam, /a/(?/. fr. VEpenthêse lieu du mot entrer une ou plusieurs lettres au fait Exemple dérivé. lat. : celto-breton rfaou, flam. dobbel, ital. doppio; (porte) , lat. , , pundiis (poids) , lat. ; pluma, Exemple loinden (tordre) der, sanscrit mal, mlâl ; lat. La Paragogue tique , Exemple bret. kî , ou , , le grenouille , vieux fondre) sponsus , celle commen- sens du , fr. gr. mot caractéristique fr. ; fl. gar- estude (étude); jxî'K'Ku), fl. smel- la fin une forme dialec- d'une langue congénère. dialecte picard coukier le pri- allem. et flam. ; ajoute une ou plusieurs lettres à chien ; espoux (époux). qui reçoit de cette adjonction fr. allem. pflaum allem. icarten, ; studium lat. coucher dans : fr. (étendre , ten, allem. schmelzen; d'un mot , espag. guindar , guardare ital. porta ^ond, allem. pfund. flam. ranula : duplus; lat. ajoute une ou plusieurs lettres au cement d'un mot dérivé sans modifier mitif. lat. flam. poorte; angl. p/oïc (charrue':, allem. pfliig La Prothèse , double; allem. doppel papa (pape), aWem. pfaff; lat. allem. pforte flam. ploeg duo (deux) fr. mi- hund, allem. hund ; lat. ; celt.- cor, fr. cœur,i\. hert, allem. herz, etc. Nous ne nous arrêterons pas davantage à de formes lexicographiques ; la nomenclature ce serait rappeler des distinc- tions grammaticales poussées jusqu'à la subtilité. Ce que — la du moyen-âge considérait comme important scolastique dans son enseignement la — 119 serait aujourd'hui , un embarras dans pratique. La racine d'une idée principale. Si au- est l'expression tour de cette idée viennent se grouper des idées accessoires, le mot-racine se modifie il ; exprime par qu'il subit ces idées accessoires mot nouveau. L'idée Exemple presser : la modifications d'un principale reste adhérente au radical, rendue parla forme nouvelle de ce mot. l'idée accessoire est presser est les et devient le radical , , pression impression , , impressionner racine de pression et d'impression, et ; im- jjression est le radical d'impressionner. En sanscrit, tout mot procède d'une que qui n'existe qu'à bal ; L'école sanscrits. nombre des deux dont l'état abstrait et en d'autres termes, verbe est le brahmanique les racine monosyllabile sens est ver- le générateur des mots a décomposés et le , racines qu'elle a recueillies s'élève à environ mille. C'est de ces monosyllabes que descendent les langues indo-européennes. Sans doute leur état organique ; ils , on ne sont usés, les y vieillis, pour connaître Thistoire de nos langues chercher se la déformés. Aussi, il importe de re- forme primordiale, originelle, des mots dont composent , elles de rétablir ces mots dans leur pureté et dans Et pour atteindre ce but, leur intégralité primitive. aller , trouve pas dans du connu à l'inconnu , il faut dresser le tableau généalogique de chaque mot et remonter degré à degré jusqu'à une racine commune, ou au moins jusqu'au historiques commencent gues ont tenté ce Allemagne , point où les documents à faire défaut. travail : Griram , Wilson en Angleterre Eichoff, Pictct, de Lattre, Jehan De sa\ants philolo- Goldsmith et Bopp en , Chavé en Belgique, et Beiiloew en France, ont — démontré que crit , les 120 — langues de rEuro|je sont fdles du sans- l'idiome sacré qui se parlait sur les bords du Gange, quinze siècles avant l'ère chrétienne. Avec ces auteurs , on assiste , pour ainsi dire sance des mots qui constituent notre langage. , à la nais- On phases de leur développement, on les voit se former 1° Par dérivation 2° Par composition 3° Par agglutination» suit les : DÉRIVATION La dérivation seulement difier pour objet a Le premier mode de changer soit moyen de s'accomplit au mot la quel qu'il soit et , que l'on Dans ce cas cal heureux on, etc. , à cause de la partie du discours par l'idée principale est représentée , y geluk y Le second mode etc. , ; par etc. , radi- mal, un changement de par le discours le accessoire par l'idée et , s'accomplit de rôle dans Ilexion et thème du heureux, MXLheureux; geluk o^geluk : , etc., le nomme préfixes place qu'elles occupent dans exemple devant se placent indistinctement syllabes qui certaines syl- d'opposition, d'amoindrissement, séparation, mo- de une idée de négation labes générales auxquelles s'attache de soit , d'un mot racine. la signification et demande pour cha- que mot modifié une désinence ou terminaison particulière adaptée à ses inflexions et à ses autres propriétés. Les désinences ou terminaisons dont il parce qu'elles ont leur place après à faire distinguer le substantif tantif; et nombre le dans et le cas mode et la ; dans voix. le : le : (mangeur) ger) , eat; le , «Z-ur.is flam. eet-TS css-EK (mangeur) , , la : de : du subs- genre, le personne la suffixes, elles servent ; l'adjectif l'adjectif , le le temps racine sanscrite ad grec teT-eiv (manger), iS-odSn (aliment), iS-ot^ifxoç, (mangeable) l'arjgl. thème du verbe verbe Exemple (manger), sont dérivés <?(/-AX le substantif ou le nomment s'agit se ; le lat. (mangeable) ; ; e(/-ERE (manger), le l'allem. ess-ii's css-bar , gothique it-\ , a^:;-EN (mangeable) ; le ; (manlilhua- 122 nien ed-iii breton LE (k) (nourricier) sant) ar-LAi , al-CEX (mâcher) ; (m) rtsc-AR (m) franc, (m) coR la et , asf-iCAR a:;-C0R ; racine sanscrite , ; rit. et le fr. le ; (che) , a-CHAR ; le etc. (m) ist-BOOP (fumier) [bo] ed, (p) as-KADUR (nourris- asf-iCARE [p] ast-OR, [p] asl-VRx; , az- , dérivent le lat. (p) as- (m) est-i; l'allem. moderne (m) ast lera. [m] , (m) l'ital. ad , at-EX (manger) [y] ; le celto- ; basque az (nourrir) d-CHOiRES, (m) as^-iCATiON même (m) isl-E^ (engrais) Ai>A le provençal (m) asf-EGAU le [p) asl-zs, , cymrique es-v le ; (nourrisson) ai-cuRRi (nourriture) , De it-uxM le gallique ; ast-isx et {bo) el-\; basque [p] ast-ORXLE, (6) le ; celto bret. le ; (m) est, fl. l'ancien al- a;-CATCEA arz- , etc. PRÉFIXES. Le sanscrit possède les préfixes suivants trouvons dans 1° ATI et deux préfixes, ce qu'il les langues de delà d'un terme l'excès, le , transformation, supériorité d'un faite sur : nous réunissions la prééminence, la la ces ici premier diffère cependant du second le marque que nous re- France, savoir ADHI. Quoique , situation eu au passage d'un endroit dans un autre, d'une époque à une autre la la , d'une situation à une autre , mutation, tandis qu'adki indique , la objet relativement à un autre, une action quelque chose au-dessus , , par-dessus , en haut et représente la priorité d'ordre relativement aux personnes aux choses réuni ces deux et au temps etc. , Nous avons même même préfixes qui ont presque le sens Ncnt de difficile , impossible , langues européennes. Leur signifie se mouvoir en haut , les parce qu'il est soudistinguer dans les racine sanscrile est , en avant. at , qui — — 123 Les préfixes ali (sur, devant) ou ailhi servés dans le flamand xnvyfi (avis) dans (voir au delà ser démolir de fond en comble) , bhadh au-dessus) , ANU, une idée de le ; Ce postériorité. , ra- adh- dans le ; Peut-être dans (après le père) ? le Mais ANTAR. Ce perdu dans , ), du mot langues usi- les a«« se retrouve-t- pour A^aila (le frère), Ayavul existe dans le celto-breton savoir après). marque préfixe bap- dans l'allem . Aytwort (réponse, basque A^aya il consiste à faire Ayadème (ornement der- l'occupation totale ou d'un espace compris entre deux limites ou d'une période comprise entre deux époques tion, le partage dans dans Audition (ac- le français le préfixe Ay ave zen, Ay août (connaître, partielle ; préfixe paraît s'être conservé est il flamand A^twoord parole après) Anrech (adroit, à l'exception toutefois des mots dérivés du etc. , , sur. Il ajoute à la signification , un premier baptême rière la têtej tré ( sus). après France dans ; comme Ayahaptisme [doctrine qm tiser après 3° advisare celto-irland. le provençal ADret dos) le grec ava.; mais le tées en ) donner en tion de il dans ; latin basque \T)arratcea dans l'espagnol Airevido (hardi) Amlôsso (sur l'italien grec, dans ; habile au delà dans du vieux , le con- (habitation); dans l'allemand ATtesdren (attester, témoijjner sur) 2° ; (vers) sont , la scission , la distinction mand vyTERbrechen (interrompre) ; dans dilcea (interdire); iSTRessa (intérêt) iTiTERvegno (interrègne) breton ni ; dans l'italien les autres ; ; le la sépara- etc. 11 est , flamand o^DEiischeiden (discerner) le treposer) en outre ; ; dans en- l'alle- basque inter- dans le provençal dans l'espagnol jyjERponer (en- lyTiiEcciare (entrelacer). Le celto- langues celtiques ne possèdent pas le préfixe antar. 4» AVA (loin) et APA (de). Ces préfixes ajoutent l'idée _ — 124 accessoire d'éloignement à l'idée principale auquel ils sont joints. Ils se trouvent dans gaen (descendre) AFhaechen (décrocher) ; du mot simple dans l'allemand ABîvenden (détourner), Anspannen (détendre) xmilahhar (muet), wlavar en irl. flamand af- le dans ; le celt.- gallois; dans le basque Auiatea (s'éloigner, partir), APa/cea (abaisser, venir de haut); dans provençal Aurougear (abroger) le ABortar (avorter) 5" API dans ; Ce (auprès). l'italien dans l'espagnol ; Asso/uere (absoudre). une action préfixe indique quelque chose, au-dessus, par-dessus, en haut; on dans le ovgielen (verser dessus) llam. faite sur trouve le ophangen (suspen- , dre); dans l'allem. OBEN (au-dessus) et ses composés; dans l'italien oalalore (enchérisseur). Les langues celto-bretonne, basque, provençale , espagnole et française ne possèdent le plus avec ce sens. 6° A (vers), ABHI Ces préfixes marquent dance vers un terme, mentation , etc. (marcher vers) le celt.-bret. le ; Ils le se mouvement l'italien (auprès dessous). , la direction rapprochement, trouvent dans (adorer) , la , la ten- proximité, l'aug- AE^treden llam. le Anharadh basque Aizarlasuna (attention) ; , dans l'allem. Avfhangen (apprendre); dans Anhar tar (apporter) UPA (autour) et le ; dans (adoration) le dans l'espagnol Afirmar Avpiacere (délecter) ; dans ; dans provençal Apor(affirmer) le français ; dans AGgression, Acheminer. 7° UT (en haut, dehors), quelquefois UD. Ce préfixe ex- prime une situation plus avancée, un plus haut degré ou un très-haut degré dans l'action exprimée par le simple. devenu préposition séparable dans nos langues joue aussi tré dans le rôle la , de préfixe dans quelques-unes. formation du mot Il est quoiqu'il Il est en- français o\:tî'c, de l'italien oUre, de l'allemand Luer, du llamand o\er, du breton — — 125 a-uz, a-ziovc'n, du provençal oc/m, et signifie dans ces langues « au delà, au-dessus. » 8" NI (dans) et NIR Ces préfixes d'une signi- (en bas). vague indiquent souvent fication assez privation la ils ; se traduisent en latin par in privatif et se trouvent dans l'al- lemand yie , dans memand l'allem. (aucun); dans sonne) llam. yooit (jamais) dans ; peut devenir le français le dans tous les Peut-être le le basque ^abarmena ^éanl PARA le , (à travers, folgen (poursuivre); dans vwamad ter • de nouveau, souvent) il , ni le privatif in. qui marque un défaut le français : yixsdaed au delà). Ce préfixe marque la , Mtsuser? l'idée réitération, la réciprocité le ; retour à une forme corrompue le celto-irl. ; dans l'allem. ver- YKY.kgair (répondre) (envie, jalousie); dans le français FRÉqnenter (han- l'espagnol mais (per- yiuno flam. oy.geluk (malheur) et flamand \EvJioopen (vendre) le mkim neutre. Par métathèse , état primitif. Il se retrouve sous dans flam. et l'italien de plus, l'augmentation d'énergie et d'efforts, un le préfixe sanscrit ni se retrouve-t-il aussi dans une chose de nouveau, faire ; dans mots néo-latins commençant par préfixe flamand mis 9° dans (incivil), ne/io;- (nul) crime; WMèhrucken, abuser; et dans de ; celto-breton privatif in qu'on retrouve dans l'allemand \mendhar (interminable), dans le dans ; dans l'espagnol singuno ; (aucun) le le (personne) FREcumfar ; ; dans dans l'italien ¥i\Y.quentare ; le provençal dans TikEquentar ; paraît avoir conservé sa forme primitive dans le bas- que PARa^cm (exposer, s'exposer). 10° PARI (auprès, autour). Ce préfixe indique l'action d'environner, d'entourer, ou l'état de ce qui est environné ou est entouré. 11 se retrouve dans le flam. \Reeten (manger, à l'entour, goulûment, engloutir, dévorer); dans l'allemand vwcusen (dévorer); dans le celto-irl. PRAcam (serviteur, do- — — 126 meslique, celui qui entoure de soins), FRXcar (service) le mur, (ce qui entoure, basque vxReta vxHfumar; dans vençal VRofnmare (parfumer) dans ; paroi) ; dans PERfumar; dans l'espag. dans ; pro- le l'italien français PARac/i<?»!er (achever le tout autour). PRA 11° (devant, avant). Ce préfixe exprime devant) (aller devant); dans dans dans l'allemand \ORstehen ; le (être , se tenir FORbaid (préposé, supérieur): celto-irland. basque PRÉdicalquia (chaire) le prio- la retrouve dans le flamand vocR^'a^w rité, l'antériorité, il se dans ; le provençal VREÎevar (prélever); dans l'espagn. PREparado (préparé) dans l'italien VREludio (prélude) 12° VI (sans, dispersion duice , l'éloignement. séparer, démêler) ; ; le dans ; le français dans la ; PRÉnom. FEadhb , dans ; l'italien dans ; \Edovità (vi- yider. Peut-être le sanscrit , négation complète (ces litté- basque nEreztea (discerner, le provençal \eousa (veuvej yide we- flam. sanscrit yid'ava wan vi se retrouve-t-il dans le préfixe flamand souvent le le celt.-irl. du » ; l'espagn., \iudez (viduité) duité) dans , dans dans le français se retrouve 11 signifient « veuve ralement sans mari) dans préfixe indique la privation, la dans l'allem. witive , mots trois Ce loin). ; wA'sJwop : , , qui exprime désespoir ; WArs- orde, désordre ? 13° SAM (avec, ensemble) idée d'ensemble , d'abnégation tion. Il est conservé d'une sxMmeIn teur) ; (recueillir, dans ME^komen rer) et çais ont la ; , de collec- manière intacte dans l'allemand dans , sxMmler (quê- , ; dans le provençal et et que ; le , Czx- sxMhluigh (compa- le celto-irl. dans l'espag. SEMejante signification une préfixe représente d'assemblage rassembler, amasser) sxiMhnigh (accoupler) même Ce flam. t'zxMETsgaen (aller ensemble) le (se réunir) SEMblable . , français l'ital. le suiile fran, qui quant au basque, — il ne possède pas ce préfixe. Le sam sanscrit est devenu en grec mots SAM , forme et c'est sous cette pu devenir cum en SU est l'opposé du ilam. zi:werheil (chasteté) svbhraid (tempérance) dans ; vu ce préfixe la ; ; le cité) ou Dcs dans implique , du mot simple ou lumière) dans ; dans le celt. -irlandais le le sobhraid has([ue soberatcea (épar- le dans l'espag. et ; français sobriété. le flam. et l'allem. Dvster étoile, et implique le sens préfixe su se retrouve dans l'ital. Nous n'avons pas ; dans le fait primitif. sombre, ; préfixe, exprimer l'idée con- On le retrouve dans en Ilam. {sler celt.-breton basque deu» (néant) provençal Duretat Ce sens de mal. le composition des mots, leur traire à celle dw\ sanscrit Le bien conservé en allemand. si DUR 15° dans dans ; con ou co en fran- , contente de poser et dont provençal sobrament le sobrio (sobre) com aux savants. de bien, de facile, de bon. gner) les du grec. Mais comment , me une question que je je laisse la solution 14*' latin <ruv dans qu'il se trouve français et néo-latins dérivés a-t-il çais ? C'est et — 127 signifie Dvder (noirceur, atro" BEX^sere (rien); dans le , dans l'espag. Durera dans ; l'ital. du- rezza; franc, arrêté. 16° Enfin , l'A privatif du sanscrit se retrouve flam. \fzien (détourner les yeux) (horreur, le contraire de peur) rile , nemi privé de fumier) , mots dérivés du dans l'une ou latin l'autre Nous venons de lieu à des Un ; dans sans amour). L'a ; omis Nous n'avons pu le basque Agorra le celt.-irland. , (sté- E.xgradha (endans tous les qui ont cette initiale de ces langues. citer , le privatif a persisté ou du grec le dans l'allemand \bscheu dans les préfixes sanscrits rapprochements avec seul a été , dans c'est prati les , qui donnent langues de contre , France. la versus , conlrà. découvrir dans nos idiomes avec sa si- — — 128 gnification de résistance et d'opposition. le Le possède dans Funiibliualad , répercussion amour mutuel ; peut-être flamand le celto-irlandais , FRURshearc, le possède-t-il aussi résister par la parole) ? dans VKATJen (discuter, Mais nos langues ont d'autres préfixes qui leur donnent une grande puissance pour former des mots, probablement fourni crit a germe. le de former avec aussi la faculté plusieurs éléments sur-4-montable , , comme in -i- dé Comme les préfixes dont le sans- lui, elles ont des composés de insurmontable h- fini), et , indéfini (in -+- etc. SUFFIXES. Nous avons joutent à dit la fin que sens par elles-mêmes mot les suffixes sont des syllabes qui s'a- des mots simples. Ces syllabes n'ont pas de , cependant et elles primitif en lui faisant exprimer modifient celui du une idée accessoire à l'idée principale. Le les sanscrit connaît trois sortes kridanta qui sont dérivation tent ; ils , éléments primitifs du système de les forment véritablement des dérivés et s'ajou- immédiatement aux au fond de suffixes; ce sont 1°. suivant M. racines Pictet tère plus hypothétique , , ; 2°. les unâdi, qui ne sont que des hridanta d'un carac- et doivent remonter à une époque de formation plus ancienne encore; 3". les tadd'ita, qui forment des dérivés de dérivés, et qui étant déjà tat d'un travail postérieur offrent par cela , même le résul- moins de points de comparaison dans les langues indo-européennes en général. Il dans n'est pas toujours facile les suffixes des mots , de saisir les suffixes sanscrits appartenant aux langues aux- — — 129 quelles ce livre est consacré. C'est que ces mots ne dérivent pas immédiatement du sanscrit, et ont subi l'action de mille accidents divers trécis , étriqués latin et le ils ; mutilés , , ne nous sont parvenus que réaprès avoir passé par Nous avons rnéme des gothique. grec le suffixes le , que le montre pas. Qu'on n'attende donc pas de sanscrit ne nous nous un parallèle de mots à suffixes sanscrits et de mots à suffixes français , allemands de reproduire ici la liste gard desquels M. Nous nous contenterons etc. , des suffixes sanscrits seuls, en re- Pictet a placé ceux qui leur correspondent en celtique. M. de Chevallet nous fournira fixes latins et français , l'espagnol et à l'italien, nous donnerons comme celle communs au qui sont des suf- provençal , à langues néo-latines. Ensuite des suffixes flamands et allemands celle que nous ferons suivre de ceux de l'idiome basque. SUFFIXES SANSCRITS. SUFFIXES CELTIQUES. Ay nominatif singulier féminin (a ou Aka, àka, „ , Iha, uka, ] 1 , . », a) ,, , a, e, a. ,, ,. , desmences de noms d agents et d ad j1.. ach, awq. o » :/ ) At'u, désinence de substantifs abstraits adh, eadh, aeth. Ka, désinence g, k. d'adjectifs Ala, désinence de substantifs a//, el. ilna, an, dés.denomsd'ag.,d'app.etdesubs.abs. an, ain, n. Anta, désin. d'appellat., adj. et partie, prés. act. . anta, ant. As, désin. ordin. du nomin.sing. masc. (oç, us), as, Aru, désinence d'adjectifs Alu, désinence d'adjectifs ail, awl. lia, désinence de substantifs In, désinence de noms d'agents ail, al, ille, il. , et d'adjectifs. . . Ira, désinence de substantifs fs, is'a, désin. de subs. etadject. des Via, désinence d'adjectifs ais, eas, ara, ar, aur. Vn. ir, ear. trois genres, is, eis. awl. 9 — 130 — Suffiies celtiques. Snnix.'s sanscrits. lira, désinence d'adjectifs et appellatifs ara,aire,ar,oir, aur. Ti, désinence de substantifs abstraits te, t. Tr, désinence de noms d'agents masculins toir, Ira. Tra, subs. indiquant un instrum. etdésin. d'adj. tra, dra, der. Na, subst.abst.,adject. et participes passés passifs, ne, n, ni. Nag\ nach. désinence d'adjectifs Ni, désinence de substantifs n. Nu, désinence d'adjectifs Ma, noms d'action masculins na? Man, mhuin, mhain, mh. ma, me. substantifs et adjectifs ' Vara, mhar, mhor, vaur. [désinences d'adjectifs ) th, dh. Tu, désinence de substantifs t, Ra, substantifs ra,re, radh. et adjectifs mh Van, participes passés actifs, noms d'agents et adj. SUFFIXES FRANÇAIS. SUFFIXES LATINS. Abilis able. Acus aque. Ago âge. Mis al, el. Andus Antia , , endus and,end,ande,ende. (2) ance entia an Anus Arius , arium , (1) ence. , ain, en. , ier , er. âtre. On peat le , aire aris Aster avec (1). \oir dans le livre de M. Tictet sur l'Affinité des langues celtiques sanskrit, des mots à sufli.xes celtiques correspondant à des mots h suffixes sanscrits. (2) Le suffixe latin andus, fnrfxs, répond au suffixe sanscrit Tcoî. Sansc. B\dluja, qui doit être tourmenté, qui doit être puni Ti/jiwf!r,5ôos, deti,«Wj;éM; CRUci«nf/i(s, de rruc/«re. ; dhya et au grec de ba, tourmenter; — De Ciievallet. — 131 Suffixes français. Suffixes latins. Aticus, aticum âge. Atus (et atus diminutif) at, et, é Ata ade. Ax ace. Ber bre. bris , (ettedim.); ble. Biiis bile Bundus bond. Cida cide. , Cio, io; génitif, cionis, onis (diminutif) chon, che, on. Gidium Culus cide. cula , , culum ( diminutif) .... cule cle. , Cundus cond. Dicus dique. Ellus, ella ellum (diminutif) (1). , . . Ensis el elle , ois Estris estre Etum et Eus , être. , ée, aye, aie, oie. é. Facere , ficare , fieri Fer fier. fere. Ficus , fîcium fique frage. Fugus fuge. (Hald TCDESQrE. aud. \ ( Hart ard. Ibilis ible Icus ique. Idus ide Le lemand fice. , Fragum , fragium (1) eau. , ais. , suffixe latin lus a , pour correspondant en sanscrit las Icin, cl. Ex. sanscrit io/solas, petit veau; De Chetauet. , ble. de et //«xuAOS , d. en grec/05, en al, fort petit, etc. — ._ SaOîxes 132 — Suffi les français. latins. Ilis ile, Illare iller. Illus illa , , illum ( diminutif) ille. Inus (et inus diminutif) Itia in ine. , itie ities , Itudo, udo , , mentum OIus , ola ment. oie diminutif) Or Osus ose Sio sion génit. sionis Sivus ol , eur , Sorium soire Sura sure. ste estus , Tare , Sanscrit Le : este , , été. , été. tion. pour correspondant en sanscrit daiwa^œ, divinité; grec suffixe latin tio le suffixe fftj, action soir. tif, if. suffixe las a Le fixe Tr,î. (2) , té, ité itas, etas génit. tionis (2) Tivus (3) grec u. , ter. (1) (1) euil. son. , seur. , , sif. soire. Tio eul eux , Sor Tas , our. Sorius Stus esse. , lent. Men ( ice , itude,ude,tume,ume génif.. udinis Lentus, lens , il. le suffixe ta, et ©EIOuvi,, en grec : le suf- yito?; latin :divim<os. sio a pour correspondant en sanscrit le suffixe tis , Sanscrit : , et en wyapar/js, action d'acquérir, acquisition; spars/j«, décomprimer, compression; sphaMs, action d'étendre, extension. Ces mêmes idées sont rendues en grec par ûNHtiî , K-ATAniETij , ÉKTAtij , et en latin par ACQUISUjO, COMPaESSIO, EXTENiJO. (3) Le Sanscrit : suffixe tiM\xs a pour correspondant en sanscrit tavyas, et en grec tixo;. vRxlavyas, complélif ; nAUPÛTtxo». La forme du sivus, et non pas ivus, comme le supposent la suffixe latin est tivus, plupart des lexicographes. — 133 — Suffixe» français. Suffixes latins. Tor teur (1) Torius Torium toire Tura ture lira ure. Utus , En uta diminutif) ( ot , eur , toire. tre. , oire , , oir. otte (2). rapprochant quelques-uns des suffixes latins de ceux sanscrit, on ne sera pas sans remarquer les rapports qui du existent entre eux et par conséquent entre l'espagnol provençal le l'italien et le français. , Le flamand et l'allemand présenteront semblable ana- logie. SUFFIXES ANGLO-SAXONS. Mais entre ces deux dernières langues y a , comme pour des rapports l'idiome indien ancien que le français , et le sanscrit, un intermédiaire qui intimes plus ; il a avec est aussi gothique et que l'ancien haut - allemand le il ; c'est l'anglo-saxon. Nous plaçons donc en regard des les suffixes (1) crit : Le (2) , flamands et allemands. suffixe tor a pour correspondant en sanscrit tar, DK-tar, donneur ou EXIStyip, suffixes anglo-saxons lat. ; grec: Aûrup ou Aûrrip, latin Divisor dérive du sanscrit BAix/ar. Pour savoir quelles sont français, on peut consulter le les de la langue française, tom. H, p. livre 318 et en grecTwp,TV]p. Sans- ï>Klor; le grec : IXISrwp — De Chevallet. idées exprimées par beau : chacun des suffixes latins et de M. de Chevallet: Origine cl formation et suiv., p. 384 et suiv. — 134 SUBSTANTIFS. ANGLO-SAXON. 1. a 2. u sîipprimé, er, te. , 3. ère 4. end 5. e 6. el,ol,els,l.. 7. ing, ung. . 8. ling 9. . supprimes. er er. and, ander and. e e. el , el, 1 12. hàd , ing ge(gue),tje ling, . . dôm , inn. in e. heid heit, keit. 13. scype,scipe.. schap 14. lein ner. ester ot 1. ung. wara .... naer 11. en supprimé, ouhiener. supprimés ling, ke, 10. estre . schaft. dom thum. 15. d,t,dh,th. d d 16. nes,nys,nis nisse niss. 17. ern er. er , t. ADJECTIFS. ANGLO-SAXON. 1 e FLAMAND. supprimé. . . . supprime. 2. ig ig 'g- 3. lie lyk lich. 4. sum sam sam. isch 5. isc ig 6. en en. en 7. bœre bar bar. , isch. , ern. chen. — ed 9. , ed (1 , montré wartig. tig zig. ehnte. mal fall M. de chacun des suffixes la- nous essaierons de dire aussi quelles sont exprimées par les idées ou mal. savamment dé- Chevallet, qui a à quelles idées correspond tins et français, t. , ende 13. feald Suivant de loin et woordig tig (odhe). d , ig iht 11- Allemand. icht. 10. weard 12. ode — Flamand. Anglosaion. 8. 135 les suffixes llamands et allemands. Substantifs. Uy — Les A, U, O. 2. 1 et suffixes anglo-saxons en a , servent à exprimer l'idée d'une personne qui commet o, une action, ou de l'action elle-même, ou d'une qualité. Ces terminaisons sont supprimées en flamand mand ou bien , Exemple elles sont erbe. Angl.-sax. llam. er fg enaem ; aWem. manslagx, meurtrier; flam. manslagER: manschlàgEK allem. un son sourd. remplacées par yrfenumx; angl.-sax. : et en alle- ( littéralement frappeur d'hommes). Angl.-sax. gemanx, flam. gemeeuTE, allem. gemeinnE (as- hœlv sociation). Angl.-sax. hitzE; angl.-sax. menig 3. sax. , allem. ERE , désigne fl. suffixe , liillE , allem. plupart; flam. la manchER. saijEii allem. schreibER. 4. chaleur, flam. genre masculin. Exemple le sœdere, semeur, en flam. supprimé au , mœnigeo ou mœnigu Ce ; et en allem. angl.-sax. tcrilERE suffixe correspond , Ve Angl.- : final est flam. schrivER au suffixe or ; latin et eur français. END. C'est le participe actif en ende de l'anglo-saxon, — — 136 qui a formé des substantifs par la suppression de IV final. Exem- dérivé est très-rare en llamand et en allemand. Ce ple angl.-sax. AiV/end : , sauveur, flam. heilx^D Ce heilAyi), du \erhe heelen et heilen guérir}. respond au suffixe ans et eus français E 5. en flamand ; sert à angl.-sax. cî//e l'adj. koel , et se mand. Exemple indiquent ordinairement changent en : el ou / genre angl.-sax. s/jccels, giirlEL; allem. le ou gyrdoL, une cein- pointe, flam. steekEL, allem. stacliEL. Le suffixe el s'em- ploie quelquefois dans l'Allemagne méridionale pour quer : de , en flamand et en alle- angl. -saxon gyrclEL flam. gorgEL, , Exemples propriété. cold; flam. koeltE l'adj. allem. kiihlE, de l'adj. kuhl. ils ; ennemi. , en substantifs abstraits marque une , masculin adjectifs froid, de EL, OL £LS, L 6. ture , suffixe cor- et à celui en ant et eut , forme vyand il changer des du genre féminin latin allem. , les diminutifs. Il dérive dée de petit au mot auquel du il sanscrit las est appliqué , mar- et attache , comme l'i- le latin ellus et le français el dans scalpEL, petit instrument tran- Le chant. suffixe el placé en flamand après un substantif désigne aussi quelquefois un diminutif: icegEL min , de weg, instrument : sleutEL seau, de hyten , , ung — ; clef, après un verbe che- de shnjteti, fermer; beitEL, ci- terminaisons restent la en flamand l'ngf multiplication de l'objet désigné par 2" aux verbes, et désignent l'action ; petit un il en allemand. Elles se joignent 1° aux substantifs et indiquent verbe , signifie , mordre. ING, UNG. Ces 7. et chemm , l'état suffixe latin inus et angl.-sax. Ce suffixe radical exprimé par 3° aux adjectifs, et indiquent une chose l'espèce exprimée par l'adjectif. le , un état le de correspond au au français an, ain, in, gien. Exemple wodenv\Q , ; descendant ou adorateur de Woden : ; — flam. u-oJeni'SG gesumnuTiG (juelquefois allem. «'0(/^«lxg , angl.-sax. onhryri^G ; aflem. verwirrxyG sert en anglo-saxon à former des diminutifs et semble impliquer mépris. Ce suffixe reste en flamand et en allemand ling, ou bien kerij he, , ang.-sax. ^ assemblée; flam. rame/iNG, allem. sammlvyG. , LING 8. , vencarnyG trouble; flam. — 1.37 ge [prononcez gue), j en , devient en flamand il tje et bjn, et en allemand lein, chen^ mais avec cette différence que les diminutifs ter- minés en chen appartiennent au ple lytLiyG : style plus relevé. kindLVAy petit enfant, allem. , flam. kinâcKEy kinnegnE, kindjE , cnœpLiJiGf petit garçon du et lein dérivent tin lus. Sanscrit : ; familier, tandis style ceux en /misent employés dans un , que Exem- kindecuE^ ; kindeL\y; angl.-sax. , flam. ktiapiiyG. Les suffixes Ung suffixe sanscrit las, en grec Xcç, en la- vatsaLXS, petit veau, de valsas (veau), en latin viluhzs. 9. WARU indique contrée ou d'une lins anus en anglo-saxon Ce ville. et ensis et les suffixe correspond aux français an , ain devient er en flamand et en allemand. sax. habitants d'une , aux suffixes la- en, ois et ais. Exemple Il angl.- : ôur/iwARC, bourgeois, habitant du bourg; flam. ôor^ER, allem. burgEH. 10. ESTRE. Ce son d'un nom suffixe est en anglo-saxon terminai- la féminin actif et correspond au suffixe latin osus et au français ose , eux, euse. Ce suffixe se change en flamand en ster et en inn dans l'allemand. Exemple angl.: sdi\.sangeslre ,\xne chanteuse, sangsTEl^, allem. sangeriîiy. 11. EN forme en anglo-saxon tantôt des substantifs masculins, tantôt des neutres; pour fixe féminins correspond au suffixe allemand inn; pour l'allemand <tjN les e. L'anglo-saxon weslen en flam. eiwUstE en allemand. , les , ce suf- neutres, à désert, devient tcoes- — HAD 12. 138 — désigne en anglo-saxon une qualité bonne ou mauvaise. Ce suffixe correspond à en français té , et se flam. hindsiiEiD change en heid en flamand Exemple keit en allemand. , désinence latine tas la allem. : , angl.-sax. cilduAD, enfance kindnEn. — Il , aux ad- se joint pour en former des substantifs qui marquent jectifs , en heit et la qua- lité. SCYPE 13. SCIPE et ou signifient la chose produit ce qui est annoncé par le mot l'état Ce radical. que suffixe correspond au suffixe flamand schap et à l'allemand schafl. Exemple fieondsdPE, amitié, flam. vriend- angl.-sax. : scHAP, allem. freundscuAFT. DOM 14. se rattachent marque l'ensemble de tous au mot que correspond au flamand angl.-sax. cm^ennÔM, allem. christenTHiiM flam. koningooM D, T, 15. , DH ; cette terminaison dom suffixes 16. accompagne , et thum. Exemple christianisme, flam. crhrislenDOM angl.-sax. cynningDOM , : ^ royauté, allem. kônigTEijM. , TII. Les mots anglo-saxons terminés par ces suffixes sont pour angl.-sax. et à l'allemand rapports qui les duguDU, la plupart féminins. Exemple vertu, flam. deuga, allem. tugetm. : Ces marquent une propriété. NES, NYS, NIS marquent l'état ou l'action. Les mots terminés par ces suffixes sont féminins. Ces terminaisons sont nisse en flamand et niss en allemand. Exemple : angl.-sax. gelicTiES, simihtude, flam. gehjkeMSSEf aflem. gleichmss. 17. ERN forme quant une mand localité. et en en anglo-saxon des|noms neutres indi- Ce suffixe reste tantôt le allemand, tantôt perd la même finale n. en fla- Exemple angl.-sax. /iei/c?ERN, cave, ÛAm.keklER, allem. kellEii. : — — 139 Adjectifs. E 1. est une terminaison qui, en anglo-saxon semble , propre aux adjectifs. Ce suffise est supprimé en (lamand et en allemand. Exemple : gemœuE, commun, angl.-sax. tlam. gemeen, allem. gemein. IG indique 2. Ce possession. la Exemple ilam. et en allem. : même suffixe reste le en angl.-sax. sc^Wig, coupable, llam. et allem. schiddiG; tce/iG, flam. iveldiG. Lie marque 3. conformité , Ce ressemblance. Exemple devient îyk en flamand et lich en allemand. angl.-sax. gaslLic geistLiCB. angl.-sax. ; spirituel , , weruc , geestcLYK flam. mâle : allem. , mondain , suffixe , flam. wereldhYK, allem. weltucii. SUM indique 4. la disposition, l'inclination, en flamand et en allemand. Exemple : devient sam angl.-sax. gehijr- SUM, obéissant, flam. gehoorsAM, allem. ^e/iorsAM, angl.- ïangszM sax. lent, flam. et allem. langsAM. f ISC exprime 5. l'idée de rapport, d'appartenance, de Ce conformité, de dépendance, disposition à devient sch en suffixe flamand et isch en allemand. Exemple : angl.-sax. ewg'/isc, flam. engehcu^ allem. engliscu; anglo- saxon cildisc, enfantin, flam. kindscn, allem. kindiscAi. 6. EN indique la suffixe se conserve il se matière dont une cbose est en flamand et en allemand ; faite. Ce cependant cbange quelquefois en ern dans cette dernière langue. Exemple : angl. sax. sylfrETS , d'argent , flam. zilverE^ , allem. silbERy. 7. tion Ce , BOERE marque tantôt dans suffixe se la un sens propriété , la actif, tantôt capacité , la produc- dans un sens passif. change en bar en flamand et en allemand. — Exemple BAR angl.-sax. icœstmBOERY: : allem. fruchtBAix. , — 140 fertile, tlam. vrucfit- , correspond au suffise Il latin fer, férus. ED 8. ou la mot chose est pourvue de l'objet exprimé par elles restent les ; le f/se change en geschoew flam. cornu, 9. fixe D. Ces terminaisons indiquent que , IHT Exemple t. , allem. eux des Français; et igt ou iHT, pierreux 10. icht en ; angl.-sax. gehyrriED , gehorm. il exprime Ce l'idée de quelque chose suffixe iht devient ig en fla- allemand. Exemple angl.-sax stœn- : pierre, qui ressemble à de la WEARD exprime la situation woordig en flamand est Exemple: angl.-sax. gesceÔD, chaussé, flam.sfemiG, allem. steiniGT , qui contient de suffixe du correspond au suffixe osus des Latins et au suf- qui contient, qui ressemble. mand : personne racine flamand, mais en allemand allem. beschuhj , gehoonm 11. mêmes en la la angl.-sax. andwEARD ou la c'est-à-dire, , la pierre. direction et icàrtig en , flam. ce ; allemand. ^e^enwooRDiG , al- lem. gegen'^'XKiiQ. 11. rie TIG forme les dizaines dans la numération, ne va- pas en flamand et devient zig en allemand. Exemple angl.-sax. fifTiG , : cinquante; flamand, vijfTiG; allemand funfziG. 12. ODHE forme ende en flamand sax. teoDTiE, 13. fl. les nombres ordinaux et ehnte et se change en en allemand. Exemple FEALD allemand fait ou mal. Exemple fois, angl.- forme des multiplicatifs de nombres. Le correspondant de ce suffixe est en flamand keer ou sept : (ieyBE, allem. ^é-hnte. : mal , en angl.-sax. seofonFEALD, flam. sevenmxL, allem. siebetmAL. — — 141 SUFFIXES BASQUES. La langue que « dit parlent les Basques, étrange pour nous, M. Boudard dans ibérienne , son beau livre sur est aussi étrange que le la Aumismatique peuple lui-même elle -, n'a aucun rapport, aucune analogie avec celle des peuples qui l'entourent. » Cette proposition nous paraît trop exclusive. Nous croyons au mêmes obéi aux contraire que langue basque a la règles de formation que les langues qui l'entourent, mais qu'elle s'est arrêtée dans son développe- ment. M. Boudard confirme lui-même notre opinion qu'il dit : « Tout radical (basque) a dans et se retrouve toujours avons en parlant de dit cine et le radical. la un sens les dérivés. » , a donc des dérivés autres langues de la France et de l'Europe autant que le français parce qu'il , sait ; le là une des raisons de la ra- la comme les peut-être pas mieux que lui des mots cow;)oses et qu'il en possède un plus grand bre. C'est lors- C'est ce que nous différence qui existe entre Le basque , forme un mot, former nom- physionomie spéciale que basque conserve au milieu de nos langues, et ce qui ex- plique pourquoi nous n'admettons pas au fixes bien des désinences La nombre des suf- ou terminaisons de mots basques. plupart de ces désinences ou de ces terminaisons sont en effet de vrais mots , eux-mêmes n'en ont pas; ils , tandis , que : proprement dits sinhestea, foi, croyance; sinhets- crédule, sinhetsGORRX un dérivé de sinhestea modifié par les suffixes ne forment donc pas des dérivés, mais des composés. Exemple BERA principal pour modifier exprime. Or, ces mots ajoutés ont un l'idée primitive qu'il sens par mot ajoutés au le suffixe , , incrédule. parce que le Sinhetsbera est radical sinhestea est bera qui n'a pas une signification pro- — — 142 un dérivé; pre. Mais sinhetsGonRX n'est pas posé, parce que la un com- mot ayant un désinence gorra est un SinhetsGORnx propre. c'est sens (incrédule ), signifie littéralement foi. On verra plus loin le système de la composition des mots. Ce « sourd à la foi; » de gorra, sourd, et sinhestea moment qui nous occupe en ce jonction des suffixes ce sont les dérivés par ad- , maintenant à n'avoir plus réduits , , qu'une existence purement relative, après avoir été proba- blement rait , à l'origine des selon M. Pictet , mots que significatifs d'ovi ; il résulte- dérivation est née de la la com- position. Voici les principaux suffixes basques 1. — ARIA. Tm^wLARiA ' merce marchand , ; 5. 6. COR. — ^rcoR, 7. CUNDEA. 8. CL'NZA. — HautacvT^zA CURRI. — 3. AUNA. BERA. jE'sco/auna , de tratua , trufAmx trufa, raillerie, — — SinheisBERA BÏDEA. — TratuBiDEX commerce. CAI. — AzCAi, 2. : com- , railleur. , écolier, à'escola. crédule , de , sinhestea , de tratua , croire. 4. nourrisson cea 9. 10. marchandise , , DURA. d'à;, nourrir. nourrissant, d'az. BemcuNDEA , échauffement , deberot- échauffer. — , élection. ylrcuRRi, nourriture, d'ar nourrir. Zaôa/DURA, élargissement, de zabalcea, alchaouRA élargir; ver; — , , ôar/mDURA , , élévation, d'a/c/iafcm, enfoncement, de barnatcea éle, en- foncer. 11. GARRiA 12. — GARRIA. , -4(/m «rao ARRiA adorable LE. — ÂzLE, , , admirable, agradaGARmA nourricier, d'az , , adora- agréable. nourrir. — — EscrîbatzaÎLEX LEA. 13. — 143 à' escrihalcea écrivain, , y écrire. — LUA. 14. Ederzaiujx embellissement, à'edercea, , embellir. — MENDUA. 15. peu cea diminution, de guli , empêchement, , à'errehelal- empêcher. , — 16. ONIA. 17. QUERIA. — 18. SIA. (/«/^tMENDUA. errebelaMEyaxjX ; Escriho'Sik', écritoire. — JAemQUERiA, saleté, de theina sale. , Irebesix , ad- amoindrissement , de tkhiisix, vue, d'iklius, voir ; versité. 19. 20. — TADE. TASUNA. //.-/«MSTADE, considération. — G?</iTASiNA , giiti, peu; bardimxsvyA, égalité, égal /murTAsuNA ; sinhetsberaTXSXiyA ^as/eTASiJNA — enfance , crédulité , , 22. 23. TSUA. — 24. — Themaisiix, TUA. — 25. TURA. hostoTsvx , feuillu TetVaxuA, Si l'on latine , — auna , , , ; thema secte; , feuille * de teila, tuile. enflure, dliancea enfler. , basques de ceux de la langue on sera frappé de l'analogie qui existe entre quel, tura; aria et et le lat. anus comme le lat. , etc. tade et le lat. arius, aris Mais bar , ; la tas cor et ; le tura et lat. basques les suffixes bera se rapportent peut-être davantage à el et foi , en vue, d'ikhus. sectaire, de les suffixes ques-uns d'entre eux le lat. ; d'iklius, voir. dliosloa , toit HamxjRX, rapproche de sinhestea , , enfant , jeunesse, de gaslea, jeune. TE A. IkhusTEx, vision, TETARA. IkhusjETXRX 21. de bardina de haurra , or; le et souche tudesque que nous retrouvons encore dans l'allemand mo- derne. Cette hypothèse n'a rien de hasardé , car la langue basque possède des mots qui ne sont pas étrangers à celle — de golli. gastfsj gathea , , — lique chaden. — Basq. de garçon généreux chaîne , asta Basq. aîdia, de , entre , du basque et et littéraire par fil vide, flam. uit. le , flam. garen. — zelver , allem. eîkaer , elkan- , le , flam. kout. entre , preuve de la le on y verra une communauté autres langues de la France. , — Basq. d'origine le existent basque et le Tableau historique le de la langue parlée dans ; Basq. halsa Quant aux rapports qui celto-breton on peut consulter M. Mary Lafont — Basq. haztea, nourrir, midi de la France, série tiques dans ces trois langues, et l'on aura la , qui exprime l'idée de répétition, 1ère Basq. hotza, froid romano-provençal Basq. berriz et adem, aessem. — gal- llam. Basq. haria, llam. aezen. , sansc. aAsas, ; — , haleine, flam. Basq. tour; angl.-sax. feald. angl. asse , — hutsa , — Basq. cilarra argent, llam. — Basq. elkar l'un l'autre, flam. silber. jeune, , — correspond au préfixe , français. der. , allonger, étendre. , nouveau allem. ver et er sanscrit ghas. fois, timon, llam. as , Basq. gaztea : ancien allem. ketin, suédois kedja racine aks ou ach la derechef, — Germanie. Exemple vieille la 144 de mots iden- une fois de plus du basque avec les COMPOSITION La composition plusieurs mots , un mot de deux ou consiste à former ayant chacun une signification propre. formant un mot composé , on En pour but de fondre deux a ou plusieurs idées simples en une idée complexe. « le En général, dit M. Régnier, dans dernier terme a seul une désinence ; les mots composés, ceux qui précè- le dent sont des thèmes ou radicaux non infléchis. » Ces thèmes ou radicaux suit, tantôt se joignent les immédiatement, tantôt au moyen d'une voyelle, ou d'une consonne, ou d'une syllabe de Dans au mot qui ; sont réunis sous leur forme primitive, ils et ce n'est qu'à la fin du composé que commune. Le flamand et l'allemand qui en proviennent , » composants sont dépouillés de toute le sanscrit, les espèce de flexion liaison (1). , se trouve la flexion le latin et les emploient tantôt des voyelles langues , tantôt des consonnes de composition pour Her entr'eux les élé- ments des composés. Les langues celtiques permutent les consonnes les initiales fortes des seconds composants avec consonnes aspirées ou douces qui leur correspondent, tandis que dans lieu. la simple juxtaposition cette permutation n'a pas Quant au basque crit, le premier, le , (1) il il deuxième, flexions, et y en ajoute tantôt tantôt dépouille etc., , comme composant de un autre pour former le le sans- ses in- composé; unit l'un et l'autre par une syllabe de liaison. Traité de la formation des mots grecs , p. 444. 10 Il — 146 — forme en outre des mots dérivés de composés , mots que les Grecs nommaient composés obliques. La composition que dans ce dernier procédé nissant forme et la , de se distingue les juxtaposition la deux mots gardent la valeur en ce , en s'u- , qu'ils avaient avant leur union. Voici les diverses classes de composés que présentent ces langues : L § Flam. huisvramc ment : femme schoen dame de dame , , , mère de famille, épouse maison) la chaussure. min de , gant , — Allem. arbre, etd'o/, huile. , de hand (littérale- et vrauw main , , ; baumol, huile — Celto-bret. d'olive, , chemin de incendie (littéralement , , de bég-douar, pro- : traverse. feu en — Basque flamme) ; su- berria, feu de joie, feu d'artifice (littéralement feu de fête) picohondoa , et pointe de terre); harrhent, che- : voiture; hentreùz , , , maison hausvater, père de famille et vater, père montoire (littéralement suhalama de huis handschoen ; de haus, maison, baum, Subslaiilif avec siibslanlif. figuier (littéralement : source ou fond de ; fi- gues). A la du différence provençale , latin , dont elles dérivent, les langues espagnole, italienne et française possèdent très- peu de mots composés de deux substantifs ; elles emprun- tent bien au latin ainsi qu'à la langue grecque beaucoup de composés tout faits, propres éléments ou d'un verbe ; mais elles n'en forment guère avec leurs et encore leurs et d'un simple juxtaposition. nom composés de deux noms sont-ils plutôt le résultat d'une — '311. Flam. nieuwjacr, — Allem. jaer, an. propre et /teô^- , (littéralement archvain , , Substantif avec adjectif. nouvel an le eigenliebe amour. pied : nu) élancé (corps — , lea , : de nieuw , , , menu). — ; , sourd , de eigen , déchaussé , ; régénération. au cœurj desinhes- la foi), ftiVto/rgforra, impitoyable, de bihotza cœur, et cruel (sourd à l'affection gorra, sourd guizona, l'homme, de guiza, forme, ; et Celt.-bret. droug-ioul, eil-vuez ; , agile (pied rapide) sinhelsgorra, incrédule (sourd à croyance, et gorra nouveau coslom coslualh ; , amour-propre Celt.-irl. concupiscence (mauvais désir) Basque — 117 , , et onUy belle (belle forme, c'est-à-dire la créature par excellence). Le provençal, l'espagnol, l'italien et français mots composés à nissent pas davantage des la le ne four- cette classe qu'à précédente. § ni. Subslaiitii avec verbe. Flam. brandolie olicy huile; , huile à brûler, de hranden drinkgeld, geldy argent. - brûler, et , pour-boire, de drinken, boire, et le AlIem. brennol, huile à brûler, de brennen, brûler, et o/, huile; trinklied, chanson à boire, de trinken, boire, et lied, chanson. (littéralement — soleil. (littéral, braser : — tournée au Celto-gallois soleil), ceis-glod cherche-renom). (littéral, Celto-bret. tro-liéol, tournesol — , ital. lornasole ; espag. girasol , trei, tourner, et héol, amoureux de la Basque kharremaitea donner de l'ardeur, ardeur, etemailea, donner. zèle de ; faire du zèle) — Provençal , , gloire s'em- de kharra, tournasol ; français tournesol (de tourner — au Le provençal soleil). , — 148 l'italien et l'espagnol ont môme la origine, à l'exception de girasol, qui dérive de girar, tour- ner, etso/, soleil. % IV. Verbe on substantif avec préposition ou adverbe. Flam. voorreedc préface (littéral, avant le discours, de , voor, avant, et reede zien achteromzien , der en haut , vor devant, et , inler , , theil , list part) — porter) , Réwerza , ; dizougadur surfaire ; les-hanô , , ingang , en- , à travers. part avant, de , , translation , regar- supercherie , de Celt.-bret. dizoïigen transférer (littéral, porter au delà, de diz gen opzien ; (littéral, hinlerlist ; ruse. , om- considérer, , première démarche avantage, , derrière, et anzien ; doorgang, passage, marche ; vortheil discours) regarder derrière soi aengang ; trée, uitgang, sortie — Allem. , surnom , au delà, les-heuveî , dou- et transmigration ; sur- , nommer. Pour ce qui est du basque , on a dit qu'il ne connaît ni adverbes ni prépositions, et qu'il n'a que quelques conjonc- Nous croyons que tions. une erreur; mais c'est y a cette il différence entre les adverbes et les prépositions basques et ceux des autres langues de diome basque et distinctes ces parties comme la France c'est , que dans l'i- du discours ne sont pas séparées elles le sont dans ces langues , mais inhérentes au contraire et ne formant qu'un seul tout avec les mots qu'elles modifient. Exemples hors , en d'autres termes egiaski , avec vérité ou kin, avec ; baratugabe baratcea, s'arrêter besoin , ; et^'um avec campo-a-an , véritablement , , , campoan : , dans de egia sans cesse , avec besoin ; , berrizsalcea , au de- dehors vérité de gabe beharrarequin, au besoin , , le , , ; et ki sans , et de behaira, , revendre — de berriz de nouveau , justice, de bidea berolugabe , — et salcea vendre , droiture, et gabe ; bidegahea , in- sans, sans justice; , sans s'échauffer, de berotcea, se chauffer, et , gabe, sans, Le , 149 etc. français et les idiomes néo-latins, le provençal l'ita- , talien et l'espagnol forment beaucoup de composés avec des noms précédés d'une riable, comme taxer, etc. Il : préposition ou d'une particule inva- sur-nom, sur-taxe, d'où surnommer, sur- suffit de consulter à cet égard dictionnai- les de ces différentes langues. res Quant aux composés d'un ordre ceux de trois provençal , quatre, cinq éléments l'italien et , qu'a le sanscrit, seul mot quatre etc., le français, le puissance de rendre d'une manière concise et en un Généralement, et cinq idées différentes. mots composés n'ont pas les deux termes composants. avait créé qui en eut davantage mol suovetaurilia, a inventé le , l'espagnol ont perdu la dans nos idiomes néo-latins, plus de supérieur, c'est-à-dire , quelque écrivain en Si comme « sacrifice poète le latin qui d'un porc, d'une brebis et d'un taureau, » ce serait une exception justifiée un plutôt par Au style comique que par génie de le la langue. contraire, le flamand, l'allemand, le basque, le celte et ses dérivés, forment avec une très-grande facilité des composés de plusieurs éléments, c'est-à-dire, d'un ordre supérieur et offrent ainsi , communauté un témoignage de plus de leur d'origine avec le sanscrit. Cette langue crée des mots çmaçrunaklia , « qui a courts « » ; ongle» de kèra, , nica, composé de feld (l'art de la « les , cheveux, cheveux « court ». comme » , la , : mca-kêça- barbe et çmaçru, L'allemand champ, bau culture des celui-ci « dit barbe : ongles les », nahha, feldbauhunsl culture, et champs, agriculture) kumt ; , art, goldberg- - — werk composé de , (jokl 150 or, berg, montagne, et wcrk, , ouvrage, (ouvrage que l'on tiennent de dans fait les composé de (arwen , montagnes qui con- des mines d'or). Le flamand l'or; exploitation tarwenmeelbloem — froment, meel , rine, et bloem auteur voulant faire voir jusqu'où peut aller , fleur (la , son llamande, a fabriqué Un huit mots et contenant 4i lettres : combinai- la substantif suivant, le fa- , de farine de froment). (leur : composé de handhaefschersmessen- makersleergezeljongen, de handhaef, manche, schcr, raser, messen gezel couteaux , , compagnon , , makers , fabricant jongen , jeune. (Jeune , leer , apprendre compagnon apprend chez un fabricant de manches de couteaux à c'est-à-dire, jeune ajtprenti d'un fabricant de qui raser, manches de rasoirs.) Un poëte irlandais a dit dans son langage celtique fear-gruaigh-fhin-shiod-fhain-dhual-scaineogach homme jeune oigh- : « , un ayant de beaux cheveux de soie retombant épars en anneaux contournés. Le basque possède un système de désinences qui devien- nent adhérentes au mot et en modifient la signification par des nuances aussi délicates que variées. Ex. grand ; handicari peu de mérite. zonarena , , aimant les — Guizona, celui grands la belle ; handishia , grand de forme, l'homme l'homme, gtiizonarenac de handi : , ; gui- ceux de riiomme. Ces formations sont du deuxième degré. Harriet dit qu'il y a et il « cite des noms basques de pour exemple 3*^ , 4'' , 5*" et degré 6** : Aitarenarenarenganicacoarenarenarenarequin avec celui de celui de celui de celui de celui du père. » « La langue des Cantabres, de la langue basque, écrit Lécluse dans son a conservé jusqu'à Manuel nos jours d'illustres — — 151 vestiges de son antique splendeur. gnifie celui qui procure le jour ilhargnia coa , troupeau richesse, tirent un , Dieu, , a la lune , formé comme ou qui celle qui brille haut, celui d'en les Iguzquia le dans , auteur produit une au mot basque , , si- ténèbres les ; ; Yain- Aberea Très-Haut mots abcratsua, riche, aberaslasuna, chez la plus petite le soleil voir les objets fait les hatm^ pecunîa et de pecus; et du mot ardia, brebis liard , , pecuniosus se dérive ardila, pièce de monnaie. » Enfin liste , le même de soixante désinences qui ajoutent auquel elles se lient , une idée nouvelle accessoire à l'idée principale qu'il exprime. , AGGLUTINATION Outre la composition le , basque possède encore une autre manière de former les mots, V agglutination. L'agglutination est un procédé ou un phénomène de manifestent en prit par lequel plusieurs idées corrélatives se un qui ne veut pas dire que ce Ce seul mot. l'es- mot a la pro- priété d'exprimer toutes ces idées à la fois; au contraire, chaque idée y est représentée par un mot qui mais tellement contracté, tellement syncopé de saisir le lien et le rapport qués dans le mot ce mot unique, il importe propre, qu'il est difficile de chacun de ces mots imbri- qui les résume tous, et ainsi dire, à l'état d'atomes. lui est Même pour qu'il soit le sont, pour oii ils bien comprendre, accompagné du geste et aidé d'une voix accentuée. En d'autres termes , V agglutination combine une de mots primitifs, mais sans blement organique d'une langue. Il ; c'est est à les fondre en un tout vérita- un caractère de haute syllabisme, c'est-à-dire, à l'enfance de effet , le monosyllabes mère ? Et la du mono- langue. N'est-ce pas, procédé de l'enfant qui s'énonce d'abord par isolés, ensuite fant ne dit-il pas sa antiquité présumer que ce procédé correspond et appartient à la période, qui a succédé à celle en série ma, lorsqu'il jamais remarqué par monosyllabes réunis? L'en- avant de dire maman demande à boire lui qu'il disait : maboi, niabu , pour désigner , n'avez-vous et qu'il accom- — — 153 pagnait sa parole d'un geste par lequel montrait il man donnez-moi à gard mère la geste le , , voix de l'enfant rendent inutile la construction la , Pour boire. , maticale de phrase; un seul la mot exprimant vase le qui contient sa boisson? Celte expression voulait dire : mare- le gram- toutes ces idées suffit. Il ne faut cependant pas conclure de des langues agglutinantes celles à flexions sont que , haute antiquité la anciennes. Les unes et les autres peuvent avoir âge; seulement autres , , moins môme langues à flexions, ont marché, celles-ci, les se sont développées le ont atteint restées stationnaires virilité la tandis que les , ne sont pas sorties de l'ado- , lescence. Reléguée dans des montagnes dépassé il période de cette Astarloa , vie. la la langue basque n'a pas Aussi grammairien le , ayant perdu cette circonstance de vue pensé que cet idiome avait conjuguer , verbe. Mais le si , , avait- 206 manières différentes de comme Darrigol on tient , compte de son caractère d'agglutination, on n'admettra que deux verbes les : niz^ je suis verbes Etliorlcen niz dut et , , je , j'ai. viens , En et effet , analysons Ematen dut , je donne. Suivant savant Darrigol le à' Elhorlcean , ou un infinitif , Ethortcen est au cas positif de son. Ethortcen niz signifie donc littéralement dans le le venir , ou je viens » , et Ematen dut , le la : syncopé déclinai« je suis « j'ai dans donner, » ou je donne. On a dit que le basque a une structure analogue à celle des langues d'Amérique. Si cela était, ce ne serait que par côté agglutinant écrite en 1836, ; car dans sa lettre à M. Chaho a prouvé M. Xavier Raymond que la le , langue basque a avec le sanscrit des analogies de vocalisation ; MM. Pief- — quin (le Gemblouv 154 — Mary Lafont (l) et rapports qui existent entr'elle et tique et le provençal. le latin Nous pouvons comme conjugaison basque pour (2), ont parlé des , le grec ajouter que celle du trouve dans les personnes du singulier et du jireinte irrécusable de leur origine pronominale façon plus apparente dans (1) Histoire littéraire des patois (2) Tableau historique F7-a7we, passirn. et la , pour , sanscrit le cel- , , pluriel , première que dans la on rel'em- même d'une la seconde. p. 30. littéraire de la langue parlée dans le midi de la FORMES GRAMMATICALES mots que sous Jusqu'ici nous n'avons considéré les leur abstraction faite des rapports qu'ils ont en- forme positive , tr'euxdans discours, et sans nous arrêter à leurs lierions diverses. la le Nous avons vu que les procédés du sanscrit formation des mots, ont été suivis par lemand , trer que ticales la On même analogie basque , 11 le que subit des idiomes de , mot pour marquer le de nombre et de personne. cette faculté , mais , de cas Toutes les , les dit le savant Schlegel ainsi , , On les de voix différentes de mode , , de langues ne possèdent pas pourrait appeler les premières, langues organiques et qu'elles ont seules une végétation abondante artifice France. les idées accessoi- , parce qu'elles renferment un principe vivant de développement , gramma- la celles qui l'ont sont supérieures à celles qui en sont privées. « croissement l'al- romano-provençal existe entre les formes celles , dans nous reste à démon- entend par formes grammaticales de genre temps le , l'italien et le français. , de l'idiome indien et llexions res celto-breton le l'espagnol flamand le . de ces langues est , si je et d'ac- puis m'exprimer et féconde. Le merveilleux de former une immense variété — de mots , et de marquer — 156 des idées que ces mots dé- la liaison nombre de signent, moyennant un assez petit syllabes qui, considérées séparément n'ont point de signification qui détermine avec précision sont jointes. En modifiant les sens le , mais du mot auquel elles lettres radicales, et tant aux racines des syllabes dérivatives en ajou- on forme des mots , dérivés de diverses espèces, et des dérivés de dérivés. compose des mots de plusieurs racines pour exprimer idées complexes. Ensuite on décline les substantifs jectifs et les on conjugue pronoms par genres , verbes par voix les par nombres et par personnes , les les ad- par nombres et par cas , , , On par modes , en employant de désinences et quelquefois des augments qui , ; par temps même des séparément ne signifient rien. Cette méthode procure l'avantage d'é- noncer en un seul mot souvent déjà très- l'idée principale, modifiée et très-complexe avec tout son cortège d'idées , accessoires et de relations variables (1). » Le sanscrit a cette puissance au plus haut degré. Nous l'avons déjà signalée dans son système de composition et de dérivation des mots ; nous la verrons maintenant dans son système de déclinaison et de conjugaison. § Le I. sanscrit reconnaît 1° Trois genres : 2° Trois nombres 3° Huit cas : le : masculin le : DÉCLINAISON. le , féminin et nominatif ou sujet gime, l'instrumental ou causatif, (I) le singulier, le duel et Obscrvattdnt sur lu langue cl la , le l'accusatif le datif Uuérulurc provençales. neutre. le pluriel. ou ou ré- attributif, — ou l'ablatif tif l'espagnol et , masculin et positif, le locatif ou sitiia- le le celto-breton provençal le , français n'en ont plus féminin. le flamand et l'allemand ont le sanscrit, le genres; mais les trois ou ou appel. — Comme a.) lien privatif, lo génitif vocatif le , — 157 La langue basque , l'ita- que deux : le n'en connaît au- cun. La raison de cette différence se trouve dans le classement noms en genres masculin arbitraire des assez En neutre. nom effet, tel une autre; le varie de genre mot cœur, par exemple, , féminin et d'une langue à est masculin en féminin en grec, neutre en latin. Et cette varia- français, tion a lieu non-seulement de langue , core à divers âges d'une était féminin même langue à langue, , comme mais en- navire qui au XVI^ siècle, et qui est aujourd'hui mas- culin. n'est Il un des cun « ; donc pas étonnant que des idiomes aient rejeté trois genres terminaisons et , que d'autres n'en aient adopté au- M. Egger, qu'on peut considérer les de genre comme presque toujours détournées de sorte , dit de leur distinction primitive, et réduites à ne plus produire qu'une sorte de variété favorable à l'élégance et à l'harmo- du langage. nie Il tifs est donc » difficile des langues de la du genre des noms de reconnaître dans Erance , les sanscrits, puisque pas les thèmes nus de nos mots , les noms substan- suffixes caractéristiques comme nous ne possédons le sanscrit possède ceux des siens (1). (1) d.h. Die Indischen Grammaliker fassen das dccliniihare Wort in seiner gnindform, vonjederCasus-Endung entblossten Zustandeaiif, und dièse nackte Wortgeslalt wird auch ira Worlerbuche gegeben... Borp, Vcrglcich Grammatik, in seiiiem p. 135. — — Pour exprimer b,) j^ues de la France ont minaisons différentes ; — Les comme aussi , mais elles le sanscrit ont perdu singulier et le lan- les , des ter- , duel et n'ont le le pluriel. cas ou terminaisons ajoutant à l'idée principale du mot certaines idées secondaires rapports des mots entre eux raand, l'allemand et crit, nombres dilTérence des la plus par conséquent que c. ) — 158 le exprimant certains et , sont une propriété que le Ua- , basque partagent encore avec le sans- mais dans des proportions très-inégales. Quant aux langues celtiques et néo-lalines leurs formes de déclinai- , son ont été fort tronquées ou altérées que, de nos jours celto-breton le , , on peut dire ; même ont entièrement disparu dans elles provençal , l'espagnol , — Origine de le l'italien et le fran- çais. Formation des cas. En nous rendant compte de langues qui les ont conservés de leur disparition dans , formation des cas dans la nous découvrirons celles qui ne remplacement par ce qu'on appelle Pour atteindre ce but, bord quelques mots de grammaire , est d'après la Eichofl , les les cause ont plus et de leur article. importe que nous disions d'a- du discours définition un mot qui tient une acception plus élevée M. \' la , nommée en pronom. \g Le pronom, usitée il partie la l'articSe. est le mot la et place grammaticale du nom. plus vraie, principal le la plus Mais dans « pronom, du discours, dit celui qui, s'appliquant à tous les êtres d'une manière absolue et générale , porte en lui le type de chaque flexion caractéris- tique développée dans les autres. de personnes , de genres , En effet de nombres et , les distinctions de cas , marquées — dans noms verbes et les les - 159 par des terminaisons accessoires, même du pronom sont inhérentes au corps et inséparables de son essence (1). » Cette loi découverte par Bopp , mation des cas dans ticle, qui a pour autres les , elle a fait naître Var- son type dans un pronom démonstratif, et qui en définitive est ; la for- langues de France qui ont conservé les les llcxions casuelles préside encore à , pronom détaché du nom. le C'est encore une des analogies de nos langues avec le sanscrit, mais à des degrés différents. La que a huit cas forme en ajoutant au thème nu du mot certaines l'on désinences Pour oç «ç , le , et au au : tantôt as ou latin us , is ; l'accusatif: am ou m Pour l'instrumental : a ou latin o Pour et, ê», , et au : e, ai latin l'ablatif correspondant ma , ov ,, im. correspondant probable- â. , le datif < , Pour au m correspondant au grec am^ em et correspondant au grec latin uni. , , s tantôt n ou latin iim av ment au : œ , ou aya correspondant au grec w, jj, i. àf correspondant à l'ancien latin od , ad, id. Pour le génitif tantôt as, as, au : nominatif cf et Pour , ed savoir , aç , au grec »v avons-nous dit, déclinaison sanscrite, : s, tantôt sya correspondant au latin ^, correspondant au grec aç latin is. il) Ilifl. de la langue et de la lillcral. des Slaves, p. 151. , y,;, cç, œ: et — Pour le locatif domif humi Pour au le et âm : au , au grec nominatif latin es; tantôt correspondant au i , de / — 160 latin i de oiy.ct. tantôt as correspondant au grec sç et : * correspondant au grec : as ou o/, a/, et au latin i, œ. Pour l'accusatif au grec cvç aç , au ; Pour l'instrumental uiç ff-/ , ; su s i , latin os pour le neutre , correspondant as. , tantôt d«s correspondant au grec o/ç, : correspondant au latin latin is ; tantôt bhis bus. Pour le datif et l'ablatif le génitif: âm le locatif su : bJujas correspondant au latin bus. Pour correspondant au grec tùv, et au la- tin uni. Pour : , shu. Toutes ces désinences ne sont rien autre chose que pronom démonstratif sanscrit radical s ou Don et , sa , tat , décliné moins le t. C'est par le mande sâs le même procédé que les langues basque , fla- allemande forment leur déclinaison. Astarloa , remarquer faisant les rapports exprimés par les cas dans l'idiome basque, les divise en relations primaires et relations secondaires caractéristiques suivantes C ou K pour 1°. 2° 3° I pour EN le pour le datif , auxquelles il assigne les : nominatif ou l'agent ou le génitif le récipient, ou le possesseur , 4° Point de signe distinct pour l'accusatif ou ou plutôt signe identique à celui du nominatif. le patient — Quant aux mes relations secondaires adverbiales le lieu MM. le , , moyen Chaho et la , cause efficiente de , la que cas de formes but , classes , etc. de adverbiales ; déclinaison basque dix-neuf termi- mendia ou mendiac Actif, mendia ou mendiac Médiatif mendiaz , de Positif, mendian , dans Datif, mendiari Génitif, mendiaren Unitif mendiarekin Destinatif mendico , Ablatif, menditic , , Approximatif, mendirat Nominatif, deux les aux dix suivantes et l'autre quinze qu'il a réduites Nominatif, le , ont cru voir dans celle des rapports secondaires autant donc reconnu à la fin , confondant Darrigol, , naisons ce sont autant de for- , indiquant par des suffixes l'instrument relations d'Astarloa l'un a — 161 la , la la la , de la montagne. montagne. avec montagne. la montagne. montagne. pour la de montagne. la vers la , montagne. mendiac ou mendiée y Id. Médiatif, mendiez Positif, mendielan, dans Datif, mewdm, Id. des , les montagnes. M. Actif, , montagne. montagne. à , la , par montagne. la , par les montagnes. les montagnes. aux montagnes. Génitif, mendien Unitif, mendiekiny avec Destinatif, mendietaco Ablatif, mendielaric , des montagnes. pour , Approximatif, mendietarat les montagnes. les montagnes. des montagnes. y , vers les montagnes. il : — De toutes ces désinences ari pour le singulier ; — 162 en a ou ac celles , en ac ou ce celles en , en aren , et en ei et pour le pluriel, sont les seules qui forment réellement des cas. Toutes noms les autres ne sont que des prépositions ajoutées aux qu'elles modifient. Les suffises a expriment tous et ac les deux avec cette différence que a caractérise tif, bes qui marquent l'état, nomina- sujet des ver- le manière d'être la le que ac et , se place après le sujet singulier des verbes d'action ainsi qu'après leur complément Dans les pluriel. noms de choses remplacé par de lieux sons proviennent , , comme lequel , nominatif et l'ac- le : Ces terminai- et le génitif en en. i en sanscrit liaren , , du pronom basque de , hari équivalant au , nominatif, au génitif et au datif du pronom sanscrit sas du grec (ni; illa oç « , , tc ; du ea, id is, latin plus , les cas basques en a ou ac , -+- i). La gutturale c ou la sifflante s i ou X- , sd, ille è est ri en basque. comment ; devenue par syncope la la i dentale sifflante du — Quant elle a à sya , et é [d du basque ac ou ak a remplacé du nominatif sanscrit changé en r loin ou ren et ri correspon- dent parfaitement aux cas sanscrits en a ou as a , illud. , De -+- avec une analyse exacte des cas bas- fait troisième personne liatr la aren est affinité kin. ques, en n'en admettant que quatre cusatif en c, le datif en le suffixe russe et polonais cto et co dérive du pronom sanscrit kas, là Astarloa avait donc , une grande eko, qui a le suffixe pronom démonstratif le et la dipthongue sanscrite à bref dans pronom désinence sya pu devenir ren dans le le se , basque qui ou té; d'oii on verra plus langage du pays basque. Dans le flamand et l'allemand, les cas ont la même ori- — — Ces langues en ont encore conservé quatre rigine. celle 163 dont nous venons de parler, savoir Exemple génitif, le datif et l'accusatif. comme nominatif, le : le : SINGULIER. Flamand. Allemand. Nom. de vogel der vogel l'oiseau. , desvogeh, de vogeh Genit. des Dat. dcn vogelE dem vogel, à l'oiseau. Ace. den vogel dem vogel, l'oiseau. Il y a ceci de particulier dans ces niques , c'est les ont précédés qu'elle a pris les formes des langues cas du flamand la devant le du pronom en , formes les même temps modernes. Ainsi, les de l'allemand sont désignés par un pro- et démonstratif mais avec ici deux idiomes germa- que leur déclinaison n'a pas perdu anciennes des langues qui nom l'oiseau. comme différence nom au le sanscrit et gothique le que cette partie du discours de lieu se répercute dans s'y ajouter pour que et , la se place désinence du thème ainsi dire à la fin nominal. Les monosyllabes de, der, des, den, dem, die qui remplissent maintenant tions du pronom démonstratif flamand dieser, ou bien sont tifs le rôle d'articles die en flamand , eux-mêmes Mais nous croyons qu'il vaut deze allemand , pronoms démonstra- les der en allemand grammairiens modernes nomment sont des contrac- , pronoms que des adjectifs mieux leur démonstratifs. maintenir leur ancienne dénomination de pronoms, à cause de leur origine sanscrite. Cette origine devient évidente par monosyllabes avec l'anglo-saxon , le la comparaison de ces pronom démonstratif du gothique de l'ancien allemand et du sanscrit : , de 1G4 — — thiquc i-s est égal allemand blind~er i-r à que en vieil allemand. C'est ainsi que ont pour auteur lê-sâm quement, , lieu Par la le son lier raison ; et car logi- aurait dû donner au génitif </ene- disparu ; la finale , ya de tasya s'étant perdue gothique, et tas y étant resté seul, le changé en s'est î et le , ce qui a i pour remplacer s'est aspiré donné this pour l'a le génitif singu- du gothique. Le ou , latins de gene-ris. même ija génitifs du pronom sans- génitif pluriel le comme genus en passant dans de tas aiiso, aurait fallu siim pour le latin par contraction il au les par suite du changement de Vs en r de sâ-i-um, sis du gothique oreille, dérive , gothique thaze devient thara en anglo-saxon le rum crit que l'allemand ainsi aveugle, dérive du gothique blind-iSy ou blind- y ihero en qui devient e-r dans l'ancien , moderne. C'est et l'allemand as, que l'allemand ohr et — 165 datif gothique té et de thamma la particule composition, ont produit pluriel, par suite de la s'est formé du sanscrit tâ-hi sanscrite S7na iha-mma au permutation de , qui , réunis dans la singulier et thai-7navL la sifflante s en h as- pirée (Ama), permutation très-régulière en prakrit et en pâli ou de Le la permutation de A en m très-réguHère dans datif pluriel sanscrit tabhyas n'a pas été le généra- teur des datifs pluriels dans les langues germaniques l'a été que pour ceux du latin où toutes les zend. le ; il ne décHnaisons avaient primitivement leur datif et ablatif pluriel en bus ou en bis, crite par suite de a en ou en ii sons latines, tif pluriels permutation de dans le latin. les autres déclinai- terminaisons casuelles du datif et de l'abla- conformément dialecte des voyelle finale sans- la Pour sont devenues simplement pulsion du b le les la i Védas, oij à is , par suite de l'ex- un usage déjà admis dans l'on trouve vrkâis pour vrhà- — b'is. C'est ainsi que Avant de 166 — latin a lupis le au lieu de lupobus. quitter les déclinaisons germaniques vons dire que l'illustre grandes classes Grimm , les divise toutes nous deen deux les déclinaisons fortes et les déclinaisons : faibles. Les premières sont simples et plus anciennes , les secon- des sont relativement modernes et se distinguent par l'intercalation d'une suelles cularité n entre du thème. Grimm dans les la a racine et les désinences ca- remarqué aussi nôtres, delà souche indo-européenne. par exemple : homo, n , comme , datif sermo-n-i , on le latin génit. homi-n-is, dat. homi-n-i sermo^ génitif sermo-n-is oiî Dans parti- cette anciennes langues qui sortent , et tous les les a, etc.; noms se présente dans les cas. Pour faire bien comprendre cette distinction, nous l'idiome gothique Déclinaison forte. donnerons du IV® siècle. ici un exemple emprunté à — En llamand , — 167 clans certains génitifs et existe à peine elle seulement dans des mots composés du coq zounenondergang ; en dans le pluriel coucher du , en partie est déclinaison faible, en partie du à tous les cas hatiengekraie , Grimm en sont accompagnés de , deux formes ïn ne contraire un Après , l'article faible la forte et la , un exemple canninis le , , faible dans des , Grimm a pensé que mais qu'elle y joue au Vu : sansc. karman , poème vers , , génit. , de la tiâmanas; lat. nomen , les figure aussi dans la sans être une partie intégrante du karmanas; racine ker thème latin ( faire poète est un ouvrier qui crée ou créateur; man forme de comparaison avec travail autres langues indo-européennes, où , la comme rôle important. s'être livré à déclinaison génitif et l'accu- que beaucoup de substantifs prennent et trouve pas par accident s'y le e. goede-n vaders les déclinaison forte, la considérant que les adjectifs ont , lorsqu'ils la Vu signe de Tadjonction de le qui avaient au moyen-âge le nominatif, satif pluriels syllabe désinence casuelle de la des noms de pluriel La soleil. chant , ) — , par , carmen, parce que sansc. nà- nominis; ancien allem. namo, namen; flamand du moyen-âge name, génit. namen aujourd'hui naem; le savant allemand a conclu de cette gén, , comparaison que Vn nom gène , gène lemand jener , , dans ces mots un vestige du pro- était gint , celui-là celle-là , jenCy jenes; goth. jains , , ce cette , ( en al- lithuanien ans, slavon on, irlandais an, etc.), qui était resté attaché au nom que pour mieux l'article le déterminer , et préparer ainsi le rôle devait seul remplir plus tard. Cette hypothèse est très-acceptable, surtout quand on songe que dans ciennes langues du Nord comme dans nois de nos jours, , l'article défini le les suédois et est inhérent le anda- aux noms, comme et dans faderEi^ père le , huus expriment seulement maison avec ) que et , l'article den. Exemple cette déterminé par fois , Iiuset , maison (car fader la non définie de père l'idée et suédois se sert encore de cette forme le Dans raisonnable. — 168 : den redlige mamiE^ citation den l'article , , mot homme le et la désinence l'homme deux est en, comme langues germaniques et néo-latines du autrefois dans les moyen-âge. Ces désinences casuelles font aujourd'hui complètement défaut au celto-breton lien et au français au provençal , ou plutôt , Le pronom ar ou ann nombre et de tout déterminer il ; vient article invariable vents ; — ar màb Nos langues nom latin mations , : ille est , illa devenu espagnol italien la , » el il : lo : , discours et de- ann avélou , , les les fils. qui , , après bien des transfor- , /e ou lou , la ,Ia , los , las; i , gli ; lo , lo , la , /a , , le ^ , Ions, las; les. souche d'où est noms sorti « ce petit mot et en fait connaître le genre comme , qui se nom- le ont dit et répété tant de grammai- riens. 3Iais cette définition les le vent le ar mipien illud , : : français cas de tout genre : En En En le ann avel , , , oéo-latines ont formé leur article du pro- provençal Voilà donc bre et , précède dans les le fils En place devant les : indéclinable au celto-breton à indiquer et sert aussi , noms les l'ita- elles sont déplacées. mot , à l'espagnol, à , de l'article est défectueuse, car rapports représentés par les cas sont marqués, dans les idiomes néo-latins et celtiques, par nombre et le particulières vrait ou ne donc être les prépositions et le , genre y sont indiqués par des terminaisons le classé sont pas du tout. « parmi les Ce petit mot » de- adjectifs démonstratifs, ce - — 169 qui serait plus coiil'orme à son origine de pronom démons- tratif. En effet tant que les langues sont à l'état synthétique , elles n'ont pas besoin plus ou moins analytiques même , M. de dit d'article ce n'est qu'en devenant ; « qu'elles adoptent, par cela Chevallet, des habitudes de précision et moyens d'exactitude qui portent l'esprit à recourir à tous les d'analyse capables de traduire mêmes plus conforme à ces la pensée de manière la la habitudes. Elles en viennent à répugner à toute expression vague, indécise, indéterminée. L'article apparaît alors dans ces langues y joue est de marquer que le ; le rôle qu'il substantif auquel il se rap- porte est pris dans une étendue de signification détermi- née (1). » comme D'ailleurs, « (1) La langue mère de très-bien observer fait le dans ces temps peu lettrés où , la M. laquelle proviennent tous les idiomes de la famille indo- européenne ne devait pas avoir d'article; car on n'en trouve point dans le Falîot langue se formait en le sanscrit plus ancien et le plus synthétique de ces idiomes. Le zend, le latin et le slave n'en ont pas davantage. Les dialectes grecs, les idiomes germaniques et deux des idiomes néo-celtiques possèdent l'article formaient tous qu'une seule et même quelconque de leur histoire, que ; mais il est aisé de se convaincre que , dans mot ne remonte pas aux temps reculés où ces divers idiomes, l'existence de ce langue. C'est postérieurement, l'article a pris naissance. des branches que forment les différents idiomes de la même En et à effet, ils ne une époque dans chacune famille, l'article dérive directement d'un mot appartenant en propre au vocabulaire particulier aux idiomes de cette même branche. C'est au vocabulaire germanique qu'il faut recourir pour remonter au primitif de l'article allemand , du hollandais, du danois , du suédois, etc. C'est le vocabulaire celtique qui seul peut nous fournir le primitif de l'article gallois ou breton. En outre, les plus En grec, b , il est à -h poèmes d'Homère , et chacun de ces systèmes de langues. comme adjectif démonstratif dans les dans ceux d'Hésiode. Quant aux idiomes germaniques, des exemples de l'article pas. Note de M. à ro n'est guère employé que mier de leurs monuments, 111,88. remarquer que ce mot paraît pou fréquemment dans monuments appartenant anciens , la Bible et les de Chevallet. le pre- d'Ulphilas, ne nous présente qu'assez rarement anciens poètes anglo-saxons ne s'en servent presque — Origine cl formation de la lanf/uc française, — sais consécutifs, régulier de convenable et ne fut pas d'abord déterminé avec pré- comme dans des traces de variations et de tâtonnements. , Nous voyons en « peu par une suite d'es- était naturel ({ue l'emploi il l'article le reste tout à nous devons retrouver dans cela, et cision, peu allait se fixant lâtonnant, et — 170 que, pendant effet XIIF le siècle, l'em- ploi respectif des articles et des pronoms démonstratifs était mal déterminé des cas oiî ; on [Act. « du) souvent de l'article nous avons décidé depuis que seul se mettre. Ainsi celle se servait rei l'on disait , et la (celle , « : Por le pronom terre (a la dans , doit qui est ( de) monsire Ewrard garder. » Rijm.l, 339). On sait , d'ailleurs , que cet ancien usage de l'article est analogue à celui qu'il a conservé dans l'espagnol et dans l'italien. « Nous voyons encore employât dît : les celles. l'article ceux Cela , devant les celles s'est au le lieu qu'on point rare pronoms démonstratifs, les qu'on et de dire simplement ceux et L'on trouve « : A tous les ceaus (ceux) vendront. » {AcL Ryjii. I, Suivant Max. Schmitdt p. 38), le n'était conservé dans quelques locutions provin- ciales encore usitées. à qi ces lettres , qu'il ( 481) (1). De pronomine grœc. et latin. pronom grec ovrcç ne serait rien autre produit du redoublement de l'article avec s'est glissée entre la chose que voyelle v qui deux. Maintenant que nous connaissons voyons-en l'application dans les la théorie des cas, déclinaisons des noms. (I) Recherches sur les formes fjrammaliculcs de la langue française, p. Gi et 65. — 171 SUBSTANTIFS. Les grammairiens indiens ont commencé par en diviser en deux classes les déclinaisons la : première comprenant tous les thèmes terminés par une voyelle, et la ceux terminés par une consonne. Ensuite ils subdivisions des saient thèmes de 1° en a ou en â : 4° en ri; 5" en è de 2^ classe la 2*^ ; au; û ou , la f*^ classe en et i , seconde, tous ont fait cinq suivant qu'ils finis- ou en u , 3" en ou en û ; i deux subdivisions des thèmes suivant qu'ils avaient ou n'avaient pas de , suffixes. Mais causes qui font que les langues se modifient ont les singulièrement tronqué dans idiomes de les Ainsi, pour le le les formes de la déclinaison primitive France. basque n'a de flexions proprement dites que nominatif, puisque la le génitif et le datif les autres cas s'indiquent des deux nombres , par des prépositions ou des adverbes. Le flamand et l'allemand reçoivent seule- ment une flexion au nominatif, au au génitif génitif, et au datif et encore ces flexions sont-elles Quant au celto-breton au français l'italien et déjà dit , condaires , et à l'accusatif accompagnées de au provençal ces idiomes , , ainsi à l'espagnol , à que nous l'avons la décli- suffixes, du , , et se singulier et tous les cas par des tels , que moyens se- l'article et la préposition. un point de contact semblerait avoir autrefois entre les déclinaisons des langues de du pluriel; l'article. bornent à distinguer par des Cependant celles du n'ont gardé aucune trace des flexions de naison primitive le pluriel , au datif du singulier, et une sanscrit; c'est leur classification en la existé France et noms terminés par une voyelle et en noms terminés par une consonne. Cette — XIV observée jusqu'au été a distinction — 172 langues néo-latines et germaniques ; quelques branches du celtique. Mais guère avoir connu cette distinction dans thèmes terminés en a les , a du nominatif, finale lorsqu'elle est suivie d'un voyelle. ona, On dit l'homme bon; et arnox exprimer la le a le mot commençant par une Au vin, parce ama , que dans ginzonx noms qui sont en con- fois la terminaison ca- dans aita ama, Va dans et final fait du thème. partie intégrale Aujourd'hui , bon père au thème pour nominatif, et que dans les contraire le , suffixe ajouté cordance, on ne marque qu'une seule suelle. le ne dit pas, guizona ona, bon un est ce n'est peut-être si aila ona : et l'on ona at^noa voyelle basque ne paraît le gardent toujours leur voyelle et par exemple , bonne mère, la les encore dans ne prennent jamais qui suffixe , , dans siècle elle l'est il , serait difficile de suivre la classification des grammairiens indiens dans nos décHnaisons. La distance qui sépare nos langues modernes du sanscrit a nécessaire- ment produit a, i, confusion la , non- seulement entre les voyelles u, mais encore entre voyelles effacé les nuances qui ont servi de base déclinaisons sanscrites. Pour faudrait tracer l'historique de la France et ce serait alors nous écririons et consonnes; elle a aux sept classes des retrouver cette classification il , et un dictionnaire historique que non plus une grammaire comparée. U donc renoncer à constater des distinctions qui n'existent et faut plus, nous borner à comparer d'une manière générale nos dé- clinaisons avec celles qui , chaque nom des idiomes de du sanscrit. Il est des noms, en terminaient primitivement par une voyelle l'ayant perdue comme le harla; comme finissent aujourd'hui par , flamand le liert ou hart , cœur, au , et effet, qui une consonne lieu , , du primitif celto-breton fore h, fourche, au lieu de — forcha , — 173 comme en sanscrit jmrs'u; bretons terminés en or et eur français nom^ flamands les , noms les et et alle- mands en er qui correspondent aux terminaisons sanscrites en ri. Passons donc chacun des cas en revue sans nous arrêter , noms terminés par une à la distinction des ou par voyelle une consonne. — En Nominatif. sanscrit les , thèmes masculins minins terminés par une voyelle prennent tres terminés en a prennent que le féminin en â et en Dans m du gutturale k ou c. que , très-petit le ; gnol , réglé « sujet breton ne premières du moins , du temps s sansc, vrka-s les le , , ils , loup le ainsi , pétrifié et privé encore de le signifi- et néo-latines ont conservé français pour marquer bas- connaît plus. Cependant un VIP jusqu'au XIV" ; ont générale- irlandais possèdent le , les , ou VHP siècle ; provençal et l'espa- siècle. « primitifs de la langue final Jusque-là M. dit et , Fallot , de- l'em- flexions avait été ainsi : Les substantifs prenaient un ou nominatif de étaient régimes au a : langues celtiques jusqu'au milieu du puis les ploi les en quelque sorte les : secondes les Exemple Les langues germaniques le suffixe s nus qui n'admet pas de genre, les , nombre de mots suffixe s, mais cation. les autres restent sanscrit se changent indistinctement en la oxoa-k. Dans ment disparu ; et fé- thèmes neu- les ; /. langue basque la suffixes s et m s la s final , lorsqu'ils étaient phrase au singulier , et lorsqu'ils pluriel. Ils s'écrivaient sans s final, c'est-à-dire en leur forme — thème pur, (le riel , et lorsqu'ils étaient sujet ou nominatif au plu- régime au singulier. œ n'était pas Ainsi, primitivement, « — I7i à distinguer en français le 5 final servait nait ce s lorsqu'il était sujet, le les nombres que le singulier pre- : ré- pluriel lorsqu'il était gime. Cette règle fondamentale est caractéristique de « mière époque de notre langue de son peu à peu dans nouard , l'oubli , langue et à la pre- temps tombée M. Ray- ceux qui ont commune Elle' était d'oil. le était retrouvée par elle a été et répétée depuis par tous nos anciens langages. mane oubliée presque dès : ou plutôt abolie parce qu'elle abolition, la écrit sur à la langue ro- Les preuves en sont tellement évidentes et abondantes en tous les textes , qu'il n'y a plus à s'arrêtera l'établir. Sa découverte nous a rendu l'intelli- gence , trop longtemps perdue romans du moyen-ège Dans M. de le , de la grammaire des idiomes (1). roman du Xlïl^ glossaire Reiffenberg , et daFis siècle dictionnaire latin-français le de Briton, qui mourut en 1353, tous suffixe 5 cans ; , aunes; allia, noms ont les au nominatif singulier. Exemples alnus publié par , ans; allodium agellus : , , larges; annona crens; autistes, evesques ; tectus, carpentiers; ardea ascia, doloirs; auceps Le s final inaperçue. « Recherches, Ce , hairons oiseleres ; ; le , cerc/es antipirgium , es- taJentahles; archi- aruspes , devineres; etc. , , de la part que nous ne pouvons suffixe, dit p. 69. bhs appetibilis, de ces substantifs est l'objet d'une réflexion (1) , , petit aïues; alter- caiin, plais; ametistus, amélistes; a mphiteatrum de vin; amplus , le de M. Fallot laisser passer savant philologue, ne de- — \ait ne jamais être muet l'rtail jamais ; il — 175 et primitivement , donc de s'agissait nonciation avec celle de accorder sa pro- du thème auquel on sjllabe finale la est à croire qu'il il faire cacophonie ou l'appliquait, et d'é\itcr toute même toute prononciation impraticable. On « mots ainsi , : SiNG. « : Suj. 2ms angeles h Ilég. aimjlc l'aingle [ibid. , Les langues germaniques m suffixe des noms neutres m consonne. Le latin que la consonne il , s'élidait les copistes n'hésitaient 3858 devant , 3053). ou bien en français ton our , italien et pas à d'une voyelle elle. Il , à tel point en était déjà la ainsi (2); supprimer en écrivant. sanscrits en a, i, nos langues en o ou en e elles ont été suppirimées. désinences er, or les eur sanscrit en ri , , ou ar sont devenues our , eur et re; en bre- ou er ; en allemand et en flamand er ; en en espagnol or et rt. Les exemples suivants seront le résumé des principes que nous venons d'exposer. (1) Inslil. oral., lib. De le qui ne prennent pas de suffixe au nominatif, ces Les terminaisons du (2) » supprimé du temps de Cassiodore (1), et, voyelles se sont changées dans , ; faiblement prononcé en Quant aux terminaisons des thèmes muet un ange , par suite du son sourd de cette était suivi au temps de Quintillien au,u, 14) p. et néo-latines ont était assez final surtout quand , R. de M. ( 3040). liaiufjhs (G. de V. « pour beaucoup de a^ait réussi sans difficulté y inslil. IX, cap. lY. divinar. liltcr., cap. XV, cilit. dard, I. H, p. 547. — RÉCAPITULATION. m. — n. dàna-m Yrka-s. Sanscrit: — 176 NOMINATIF SINGULIER. f. f. . gihvâ... . pati-s. . inadù. dâtri. . Basque: oxoa-k. emaitza-k. eraaitza. ostalera-k. Grec J.uzs-j. Sapo-v Latin: lupu-s. donu-m Italien: lupo... Espagnol: lobo.. Provençal: loup... : Français: : gwilou vulf-s. : /j.e.d\j hosti-s. pecu. dono terra... oste don tierra... huespe-d . . . , . GuyKTTip . . .. mater . madré donatour. maire terre... hôte rô douar . bostiz giba . gast's.... . . madré don daur' .... . oomp dator. don,doun. terra... hoste loup... Celtû-breton Gothique . Ttoyi-ç.. terra... ijapa.. . . duhitri béte.. donateur, mère dauhtar faihu Flamand: wulf gave... gast vee dogter Allemand: wolf. gabe... vieh tochter Accusatif. changé en — En Le ce cas est»?. sement de Ce a la suffixe notamment du déjà dit grec l'a , par l'assourdis- sourde par elle-même. si après avoir résisté pendant plusieurs siècles, français, qui savait distinguer dans les On disait alors étaient régimes sujets. Il est superflu Paillon sont , la et du XIV^ Pierron et Pierres , de faire , , Paidon Poh noms siècles, le complétif , lorsque ces , lorsqu'ils étaient remarquer que Pierron et traduction française de l'accusatif latin Pauhnn. Quant aux noms communs, on haut qu'ils perdaient à l'accusatif singulier tique le ou perdu. Celte l'a rejeté que nous l'avons m, d'hommes du XIIP subjectif. noms trum gothique le ainsi nazale , conservé, tandis que par disparaître aussi des idiomes dérivés du latin et fini propres du , sanscrit, le suffixe caractéristique de latin l'a que et v perte s'explique gast du nominatif singulier , comme le s , a Pe- vu plus caractéris- dans uns angiles su- jet, et le aingle régime. La voyelle finale précédant le suffixe perdu ce point d'appui , m du latin s'assourdit en o ou en e , ayant muet , ou — — 177 bien elle se détacha el disparut à son tour. C'est ainsi que nous lisons dans çaise Christian pour Christianum : et plus tard chrétien première et de la de bonne heure peuple , am Les terminaisons de monuments de premiers les la , \iOtir populum etc. , rni, qui indiquent des accusatifs troisième déclinaison latine m le suffixe dant chaque jour de poblo , langue fran- la ; puis la voyelle sa sonorité s'est , , ont perdu a dans am, per- tranformée en e muet ; de sorte que, par exemple, causa, causant, terra, terrant donnèrent d'abord indistinctement au nominatif et à l'accusatif cosa rem , dernier cose, cause, terra, ensuite , fratrem ont fait mot par une , au , IX*" siècle ou, ce qui Toutes les celto-breton, gnol et tif. Il qu'on fait flamand que le France, , le Ainsi, le nom le suffixe en on hert, voit que : s'est as- basque, m , le l'espa- de l'accusa- cœur, n'en est rien. à l'accusatif fait pourrait croire que cet e final rappelle la voyelle Exemple devenu noms; mais quand qu'il caractéristique de l'accusatif, mais réalité hairt-o. flamand On Ce llamand et l'allemand semblent en leur origine, singulier hert-e. le provençal le suffixe avoir un autre à l'accusatif de certains on remonte à Anio- aujourd'hui amour. l'allemand ne possèdent plus l'italien est vrai , la est , Vu de amur et écrit autres langues de le terre. et fadre. contraction plus énergique frère dans nos temps modernes, sourdi en amur , désinentielle il ne .rappelle du thème gothique — Le nom allemand lier 178 ziinge — lan-iue , zunge-n. Mais cette désinence n n'est pas une ractéristique entrer dans tugg-ons tugg-o pour en former golliique le lettre ca- L'euphonie elle n'est qu'accidentelle. , fait l'a génitif le et elle est restée inhérente à tous les cas , singu- fait à l'accusatif , du mot. Exemple SINGULIER. tung-a zung-e tugg-ons tung-unon zung-en Dat. tiigg-on lung-unon zung-en Ace. tugg-on tiing-una zung-en Nom. tugg-0 Génit. , langue Cette lettre n n'est donc de cette déclinaison que ici Grimm n. Sanscrit Basque Grec Latin 'j.x>y.o--j • ni. f. n. cùiG-y.... y/j;y.-v.. Ttict-v.... lupu-ra. donu-ni. : : Espagnol : Provençal : . teira-m. lioste-m. hipo.. dono terra. lobo. .. don tierra. loup.. don, doun. terra. . loup.. : don. . . .. faible. m f. daui'.... giba. ... : vuir... : wuir... gave. voir... cabe. — La . /J.îOu.. So7r,p-cf... Ouyv.rip-cc pecu matr-eno oste madré huesped madré donalour. maire hoste . . . . . gast' faihu dnuhlar gast vee dogter gast vieh tochter caractéristique de ce cas est en sanscrit ê ?, pour les thèmes terminés en a. Son correspondant flamand et l'allcinand , et i dans le ou et aya est e dans a\ec ou sans insertion de y ou n euphonique a -H mère bête., donateur, hôte douar... hosliz Gothique Datif. . . . Flamand : . .... terre. gwilou. rô Ccllo-breton Allemand signe caractéristique le nommée oxoa-k. emaitza-k. emaitza. ostàlera-k : Français a vrka-m. dâna-m... gihvà-m. pali-m... madù. dâtâr-ara. dnhitar-ani : : Italien que ACCUSATIF SINGULIER. RECAPITULATION. le Allemand moderne. Ancien allemand. Gothique. , basque. Exemple : — Sanscrif : (iothif/ue : Flamand: AUemand Basque que n'est , fixe a dans que cet : que est évident Il lemand : \ik-Asa.... patv-è vu!f-a gast'-a wulf-c gast-e wolf-e gast-e o\oa-ri ostea-ri désinence e, dans la résultat le — 17!) gothique vulf-a. le a n'est pas un l'illustre que Bopp est vrai Il suffixe, et que nom. En effet, nés en a et en me philologue semble con- thique vulf-a V-a , que et ; , la comme la dans final i contraction de la la i l'est dans du forme datif singulier correspond au datif du En effet, ainsi Bopp , chlaut um hat 6', on s l dans même pronom que nous l'avons déjà se transforme das gewohnliclie ist même celui de gas- mots en est terminaison basque ri provient de diphthongue sanscrite a le caracté- datif ? -t- sonne r du pronom démonstratif hari syllabe la , au datif du go- est aussi élidée voyelle même noms gothiques termi- voyelle a de la désinence de ces définitive la caractérisque Le les du pourquoi ne pas admettre de a du thème voyelle la que rejettent ces voyelles devant s du nominatif ristique que il i a dit thème nu du mot. tradictoire avec celle qu'il a émise sur le nominatif disait alors l'al- noms go- datif des le thiques terminés en a est semblable au Mais cette opinion de flamand et le de l'assourdissement du suf- ou dont , e, et la la dernière en sanscrit, se ou fait la con- langue basque et la souvent en s aller i tè. remarquer d'après Der r. « sprachen , dritte zis- vvelches aber ende der worter im sanskrit eine sehr unsichere stellung , .s, und nach bestimmten gesetzen der veranderungen r : h' unverand viaarga und u unterworfen bleiht. » (Bopp, Veryleich. ist ; und nur GiammaL / und p. 2i). in (' — Dans celto-brelon le , — 180 le provcnval l'espagnol , Titalieu , semblable au nominatif et se dis- et le français, le datif est tingue seulement par son accompagnement d'une préposi- de tion et l'article. — Génitif. Des noms flamands et sya. désinence eue. Les terminaisons du génitif sanscrit sont dans leur génitif s Exemple : Sanscrit : Gothique Flamand gasti-s. : : wu!f-s gast-s. wolf-s gaste-?. dans s diphthongue s'est dans mdfis est entrée le génitif de nos langues , la devant a dans Le la l'avait germa- désinence sya du sanscrit, détachée et perdue. La voyelle comme remplaçant thème vidfa, parce que, d'après la voyelle gothique le patê-s. niques est ce qui est resté de la comme vulfi-s Cette désinence dont , vrka-sya : Allemand allemands ont conservé et .s finale la a du Bopp l'observation de mots polysyllabiques permute avec les i , i s. sanscrit sya est déjà dit avoir lieu. y a maint Il devenu ren dans comment Nous avons la langue basque. cette transformation a exemple qui prouve que les pu désinen- ces zc et z6 se changeaient dans les anciennes langues ger- maniques en rô. nitif 11 y en a un du pronom démonstratif lemand en a fait thés pour le même très-concluant sanscrit est tasya , ; le gé- l'ancien al- génitif singulier de son pronom démonstratif masculin, et thera pour le féminin. C'est donc par une permutation semblable que la désinence sanscrite sya est devenue la désinence re/i du génitif basque. — Quant aux ticle et à langues de autres France la llexion la , du romplétement. Lorsqu'elles ont à ex- génitif leur inatKjue primer ce cas, — 181 comme ont recours, elles une préposition indiquée par pour les le datif, à l'ar- grammaires spé- ciales à ces langues. — En Nominatif. sanscrit les , thèmes masculins minins prennent as au nominatif pluriel , et fé- et les neutres i avec?* euphonique. La plupart des noms flamands ont conservé du nominatif caractéristique allemands l'ont perdu , ou bien encore n'ont conservé qu'un sinenlielle a du pluriel e l'ont tandis il le s changé en r y a des comme que des noms muet, rappelant Mais sanscrit. , la ou bien , voyelle dé- noms flamands allemands qui ont n pour terminaison du nominatif et pluriel. Je ne puis expliquer cette anomalie que par cette considération , que certaines déclinaisons l'allemand ont dégénéré naisons faibles. On sait , aux tif du fait, que pluriel, , et de en décli- noms germaniques de à tous leurs cas, le singulier excepté. C'est ainsi au nominatif du le n du flamand et IX*' siècles déjà que les déclinaison faible prennent la fortes VHP que han-ans au le nomina- gothique han-a lieu de han-ôs; et flamand haen et l'allemand hahn deviennent, au no- minatif du pluriel, haen-en et hahn-en par suite du rejet du s primordial sanscrit et gothique, de la voyelle finale a en e muet. Par une permutation de voyelle appelle en allemand noms basques geant la umlaul se forme et de l'assourdissement , le , semblable à celle qu'on nominatif du pluriel des du nominatif du singulier en chan- voyelle désinenlielle a en e ouvert, qui correspond — à Vae ou à allemand — 182 ou bien à Vé {a -+- , du 1) Or, sanscrit. désinence du nominatif pluriel du pronom masculin é est la démonstratif fe de Dans zend le , langue sanscrite. la comme en prakrit et en pâli as se change souvent en o ou o -f-«. Ainsi lune (en flamand maen) devient doute par même la raison que la en celto-breton est ordinairement iou. Je dis ordinairement maô caractéristique la mâs le sanscrit en zend. C'est sans du pluriel diphthongue ou ou bien parce que , , désinence la , le encore des pluriels en ed, en icn et en celto-breton forme iz, qui rappellent da- vantage leur origine sanscrite. Pour ce qui de nos langues issues du est les c'est-à-dire que les noms de la naient pas qui correspondaient aux première et de pluriel. Le et correspondant à ceux de de la toujours été en usage au pluriel caractéristique noms des , que cette consonne la est du dânâ-ni.. vrk-às. Ilasfjuc oxo-en.... emaitz-en Grec: )u/.-oi... . . Zend: lup-i de la de cette catégorie — NOMINATIF c'ilivàs.. la , fran- presque , relati- qui a fait langue française , PLURIEL. patay-as.. mad'ù-n-i, dâtâr-as,. duliitar-as oslaler-en hizvôo.. . la- quatrième la lettre s a et c'est l'influence . . doua paity-ô. . . terrae... host'-«s.. terre... oste-s Espagnol: terre., hiiesped-es don-os... oOTr,p-cs. ôuyarip-î; madhv-a.. dàtàr-ô.. duglidhar-o duar-iou. hostis-iou Provençal: loup-os... don-s lob-os.... , noms les owpa...... y^oisai... ttoîi-sî.... //tïÔu-a.... data Cc/<o-6>-c/on;gwilaou-ed. rô-ou. Lutin: noms , pluriel. Sanscrit: . , , devenue, dans RÉCAPITULATION. : troisième la cinquième déclinaison latine vement moderne latin lui-même a français suivi cette règlejusqu'auX*^ siècle. Mais pour çais ont elles deuxième déclinaison ne pre- la au nominatif le s , formes du nominatif pluriel longtemps conservé tins latin . pecu-a. . . dator-es.. matr-es donatoiirs. mair-es madrés — — 183 Italien: liip-i don-i.... terr-e... osti français: loup-s.... don-s.... terre-s.. liùle-s.... Gothique: vulfo-s... daura.... gibô-s. gastéi-s Flamand: wulfe-n gave-n.. gaste-n dogter-cn Allemand: wolfe-n gabe-n.. gaste-n tocher Accusatif, Datif . , donateur-s. mère-s sanscrit, les thè- voyelle brève l'allongent et ceux du genre féminin terminés par une et prennent voyelle — En Génitif. et mes masculins terminés par une y ajoutent n matiri l)ête-s... s , que ainsi thèmes masculins termi- les nés par une voyelle longue. La caractéristique du datif plu- bhyas riel est toutes les langues de noms des riel la France, au datif le flamand et l'allemand pluriel. les , Pour bien comprendre minaison germanique n Grammaire comjyarée il , faut lire ce Byas en passant dans contraction de mus en b est régulière qui devient mrû , , car la comme en zend latin et noms prennent un n les du lithuanien ms nasale )i dans les que Bopp prouve , le sanscrit bril Le gothique etc. nasale ms par ou de m parler , , miih'a qui devient bucca m a rejeté le m dans s'est vulfa-m permutée en s , la minaison bhyas dérive de Résumé autre explication dans son élémentaire de la grammaire sanscrite. Suivant môme m langues germaniques et modernes. M. Baudry donne une si le dans sa dit lithuanien est devenu le la et la ter- le et n'a conservé que le datif pluriel de vulfa, et rapports qui exis- ou byas permutation de 6 en le sanscrit ; nous ren- ; transformation de cette syl- bouche en français en pluriel plu- la de , du dit sur ce dernier cas. tent entre la terminaison sanscrite hhjas labe. avec ou sans in- l'accusatif au nominatif est semblable voyons donc à ce que nous avons Dans âm Vn euphonique. sertion de Dans du génitif pluriel et celle , la lui , la ter- préposition abhi (ad en latin, à); procédé a été suivi par les langues germaniques — n du leur terminaison an, aen provenue delà préposition datif serait {à, vers). Lorsque le thème voyelle en é (ou Dans pluriel. — 184 sanscrit est terminé en a, a -+ la devant i) la il change cette terminaison bhijas du datif langue basque, comme tout nom qui se décline se termine en a, cette terminaison se change au datif en pluriel La ei et ne prend point d'autre caractéristique trouve dans les dm du suffixe. du génitif pluriel sanscrit se re- langues germaniques et basque sous la forme noms allemands de en, excepté seulement dans quelques qui ont perdu cette terminaison, et dans d'autres qui n'en ont conservé que Ve muet. Quant au celto-breton l'italien et au français gement au datif ni Ce , , au leurs noms ne au génitif du cas n'y est désigné provençal à l'espagnol , , à subissent aucun chan- pluriel. que par précédé d'une l'article préposition. ADJECTIFS. En sanscrit, la plupart des adjectifs sont formés de thèmes en a et changent au féminin cette voyelle en d ou en décHnent d'après les mêmes Dans toutes les langues de aussi le même distinguent provençal le , le la France, l'italien et le exception à cette règle , ni par rapport , a pour le ou pare pour Le celto-breton seul générale. Les adjectifs de cet idiome ne varient pas leur terminaison genre suivent les substantifs et voyelle la basque français, le flamand et l'allemand. fait les adjectifs système de déclinaison que , se principes que les substantifs. féminin du mascuhn par l'espagnol î. Ils , au nombre. Mais ni il par rapport au y a des circons- tances où les lettres initiales se permutent pour désigner le — pluriel comme , au pluriel mands et eur vanim vâd mammoumâd, Nous devons — 185 faire , une bonne mère , qui remarquer aussi que allemands possèdent comme , les adjectifs fla- les substantifs des langues germaniques, une double déclinaison, mais cette différence de chaque adjectif du disours avec que chaque adjectif peut être décliné de l'une ou de l'autre manière tie est est forte c'est-à-dire ; ou faible que la déclinaison suivant que cette par- , indéterminée ou déterminée. Dans de comme l'article l'article et suit la Voici mand vant , la , ; dans deuxième le cas, il pre- le mier cas, l'adjectif est seulement ajouté au substantif décline fiiit de bonnes mères. et se est précédé déclinaison faible. comme exemple applicable au flamand et à l'alle- un adjectif du Vïïl'' et du IX^ siècle, décliné suidéclinaison forte ou faible. Déclinaison forte. Nom. giiod (friand} le bon ami Dat. guodumu, Ace. giiodan, ana guoda Génit. guodaro Dat. guodum Ace. guoda gnod la fsaca) bonne chose guodaro Génit. guodes,is Nom. Neutre. Féminin. Masculin. emii guodaru ero , , eru , le bon pain guodes , es guodumu, enu' guod guoda guodu guoda , guod fbrôd) , guod guodaro , guodum, on guodum , guoda guodu, guod ero guodaro on , ero ero on — 186 — Déi'Iinaisoii faible. Féminin. Masculin. Nom. guodn (friand) the le bon ami le thera guodiin Gén. thés Dat. themu guoden theru Ace. thena guodon thia Nom. thia Gén. thero Dat. them guodum Ace. thia guodun on , thia guodono , on guodun e, guoden on , that guoda thiu guodun, on thero guodono , on them guodum guodun, on thiu En , sanscrit, le suffixe caractéristique du comparatif est et celui du superlatif tama. Cependant un petit nom- bre d'adjectifs ont yas au comparatif et ista au superlatif. Bopp a a recherché le sens du verbal , aller ses suffixes tara et du premier dans cru trouver celui sanscrit tri de au delà , et celui sanscrit tan, étendre, tama; il thème verbal du le du second dans le thème étendue, l'extension la plus grande. Ces formes qui indiquent en grés de comparaison , sanscrit les différents se retrouvent d'une de- manière plus ou moins défectueuse, plus ou moins tronquée, dans nos langues de France. Le suffixe tara est devenu eren flamand et en allemand; io, or, ore et eur dans quelques-uns de nos comparatifs néolatins ; le suffixe iyas du sanscrit, par lu , on guodun, on DEGRÉS DE COMPARAISON. tara (brôdj bon pain themu guoden guodono them guodum thia thés guodun guodun thero guodun, on thalguoda, bonne chose la guoden Neutre. ihiu fjuoda fsacaj permutation de la — ou sifilante s en breton ocli gutturale la , — 187 cli est , devenu ach eu irlandais et en basque. Nos langues néo-latines ont açjo généralement perdu, à de légères exceptions près, du comparatif sanscrit fixe pour former et , dû avoir recours aux adverbes plus, più Le simo Il basque en, dans les ne s'exprime plus que par le ont du su- suffixe ximo terminaisons en timo, terminaison a dans la le suffixe sanscrit isfa gues germani(jues , elles , , ssimo des superlatifs de nos langues néo-latines. et breton. C'est ste suf- mas, mai. tamase retrouve dans suffixe sanscrit perlatif , le leur le oii , le celto- qu'ont adopté nos lan- reparaît sous la forme apocopée de il pour former leur superlatif. Si le français a des superlatifs en ssirne pour des adjectifs révéreiuUssime former , le fort, etc. Wuslrissime , etc. comme , Sa manière ordinaire de de l'une des particules très, positif — Exemples danin : Flamand , : reicli , riche, , riche dani-tara reich-er , , , plus riche. plus c/<un", blanc Breton ôrào, agréable, bra-v-och Provençal : Espagnol : : Français: , ricco , , doux riche , , rliuri-ago nombreux. \)\us , , mas dulce jpui ricco joli, plus joli. ]d. bonne, meilleu-re. Id. mauvais, pi-re. Id. petit, moind-re. , hhnc. plus agréable. mai oupus beou beou, beau, dulce plus riche. , groot~er , plus grind. Basque: : plus, COMPARATIF. bahu, nombreux, bù-yas : le : groot, grand : Allemand Italien seulement a pris tout faits au latin qu'il POSITIF. Sanscrit c'est plus haut degré de comparaison consiste à faire pré- le précéder Sanscrit , , plus beau. plus doux. — Ces derniers comparatifs trois dans la dans les autres langue française Flamand langues néo-latines. groot : Allemand : SUPERLATIF. : : reich riche , chiiri Provençal : , , riche , très-grand. reich-ste , très-riche. dani-tama, Uès-nche. , churi-en blanc, très-blanc. , , agréable, trav-a, très-agréable. beou , beau dolto : , groot-ste brâo Espagnol: didce Italien grand, , danin Sanscrit: Basque qui sont des exceptions bahu, nombreux, bùy-ista, très-nombreux. : Breton , sont aussi consacrés par l'usage , POSITIF. Sanscrit — 188 , tres-beou , âoux , très-doux. , dotd-ssimo savant, , très-beau. , duJci-simo , très-savant. célèbre, cé\èhre, par e\ce\)t. :ceIeb-errimo, très- /(/. Français [célèbre. très-joli. joli, : Par quelles transitions , les suffixes du comparatif et du superlatif sanscrits sont-ils parvenus aux formes sous les- quelles ils modernes? La réponse figurent dans nos langues à cette question doit être cherchée dans les contractions et permutations de lettres que les les mots subissent dans le cours des siècles. Le suffixe sanscrit iara a encore prépositions latines, telles que donné naissance à des celles-ci in-ter, prœ-ter, prop-ter, sub-ter, et à des adverbes flamands et allemands, comme ail. : fl. ach-ter veau; n. on-der, , ail. un-ter, entre derrière; flam. ne-der principalement , , ail. etc. we-der nie-der , parmi , , ail. en bas; fl. ; flara. ici-der et ail. , ag-ter, de nou- son-der NOMS DE NOMBRE NOMBRES CARDINAUX. Les noms de nombre ont beaucoup d'importance pour « la filiation mes des langues, ditM. A.Pictet. les plus anciennes de tout idiome dispensables. Je ne crois pas que , Ils font partie des for- parce qu'ils sont in- , sauf quelques exceptions rares et qui s'expliquent historiquement, même souche la aient des deux peuples de nombres radicalement différents, et concordance de cette espèce de noms dans toutes ches de la saillants de leur comparaison. famille indo-européenne est nombres cardinaux Sanscrit. Basque. les bran- faits les plus » La justesse de ces observations que nous étudions un des ressortira, pour les langues du tableau comparé des dix premiers , : Flamand. Allem. Breton. Trov. Esp. Italien. Franc. 1 êka bat iinan een ein un uno imo un 2. dvi bi dau ticce zicey dous dos due deux 3. Iri hirur Iri dry drey très très tre trois pevar vier vier quatre cuatro quattro qualre pemp vyf filnf cinq sechs siei 4. catur laur 5. pane' an bortz 6. s'as' 7. saptan sei chwech zes zazpi seiz , seven sieben sept cinco cinque cinq seis sei six siele set te sr[)t 8. as'lan zorci eiz acht 9. navan bederetci naô ne neun noou nueve note neuf hamar dék tien zehen dez diez dix 10. das'an aclit liuech ocho otto dieci huit — Les le indo- européennes sont liingues nombre un dans à assimilé l'ont marquer que sens le d'exprimer loin unes ont d'antériorité privative particule la Les uniforme. manière d'une Vunilé — Î90 an adopté autres les ; comme , pour une abstraction complète de tout l'unité est nombre. Le sanscrit èka prend êJictTfpoç, , dont , pronom démonstratif lequel que , exprime il ment de du gement très-commun en : nombre mot que le , quinque latin breton penip, que Or, entre c'est que Mais hameica la le , en X- et kouç mais les le du change- par suite , labiale ou b ;) et toicç. C'est par dans un cinq en , la chan- , Tcxê, kwç et crwç, Kcn^ov et grec éolique TTifXTn le terme bat par le grec, où l'on dit indistinctement et Kon TToreciov, y.o<roç et ttcitoç, mutation semblable ha sanscrit gutturale suivant les dialectes interrogatif ka. adjectif indicatif qui lui Point de doute que cette expres- l'unité. la pronom le un à basque a emprunté le grec le son origine dans l'union du , dans é et sion basque ne dérive si facile comparatif est resté dans Bopp pronom ou C'est aussi à un sert de suffixe le suivant opposé seiîs une perque , français, est resté le que , le le même gallique j)i/mj) , que gothique fimf. labiales^ et /y, il première est forte et sanscrit eXa n'y a que cette différence, la seconde faible. reparaît en entier dans le basque onze, littéralement : dix et un, de hamar, dix et eica, un. Il est évident l'allemand ein le français , que celto-breton iinan , l'espagnol et l'italien uno , le un ne dérivent pas du rattachent au latin anus , le sanscrit èka au gothique ains , flamand een, provençal et le , et qu'ils se au grec Bopp rapporte avec beaucoup de vraisemblance iv, etc. cette ma- nière d'exprimer l'unité, nu pronom démonstratif sanscrit — èna peu , idam usité Les nombres deux bres qui ne se trouve que dans quelques cas de , èna-m et fait et trois de toutes nos langues En et en fortifiant deux sièges deux dents deux , fois , dentale la c'atvar, fort, le latin la labiale /" fidvôr par l'assourdissement de d'où l'ancien nordique fiôri-r flamand et par et par Il le rejet permutation de de la dentale faut se rappeler y , à ; opération, et en asle suivi le nombre bongrois faible ; cela quatuor. , ou l'a , gutturale sanscrite c la t' , en , et a fait !e i, qui a gothique au daiiï fidvôri-m; donné naissance au à l'allemand vier. même voyelles à initial. t celto-breton pevar est né aussi la bidens ; , deux couleurs ou de catur, thème flamand et l'allemand permutée avec Le à du sanscrit système qu'ont tement leur nombre quatre du Pour sans- formé dans nos langues du sans- quatre s'est thème le pour nos idiomes néo-latins qui ont formé direc- est certain s'est t et le zend thri qui a conservé le Le nombre et zend et labiale v qui basque exprime le même trois, hiru. C'est le la nom- dans bi d du le par une semblable C'est etc. , le à deux têtes , deux pieds; bicolor, bipes, à roulante r, que pirant la crit même les zend a formé bipaitistana le biceps et le latin , ; c'est-à-dire en rejetant hàrom , , dans comme par suite de ce rejet , devient b. C'est ainsi que bis basque effet, le formé son nombre deux en rejetant latin, a , à l'accusatif. sanscrits dvi et tri sont restés hiru du basque. crit — 191 que r, l, v qui la du sanscrit catvar, gutturale c en t. le sanscrit possède quatre-semi- s'échangent fréquemment entr'elles. Aussi, dit Bopp, trouve-t-on souvent dans indo-européennes / la labiale;; pour v : « Auch findet nandten Europ-sprachen mehrmals l man fiir v. les in langues den ver- (Vergl. gram- — MAT, basque laur aj)|)li(]uant cette » E[i 19j. p. — 192 règle à l'expression quatre, et remplaçant/ par r, on aura vaur , correspondra parfaitement au gothique fidvôr (|ui , à l'an- cien nordique fior, à l'anglo-saxon feover, à l'anglais four, au suédois fyra Le nombre crit panc'a/i , au bas-saxon veer. , cinq dérive dans toutes nos langues dont la racine est primitivement on comptait sur doigt, on désignait quième même représente en cinq doigts. main qui la numération la Sed quia tôt digiti, les l cin- le tient les objets et liaison ou Vensemble des les doigts ont dîi per quos numerare soleinus; in honore fuit. Grecs de l'Eolie Tn/xTi^nv, compter par cinq, II, IIÏ semblent figurer les doigts , l'image de les parce que par d'une manière absolue compter. Les chiffres ro- signifie mains , du sans- : Hic numerus niagno tune Chez et que, , Le poète Ovide témoigne que de base à servir (lier, tenir^ les doigts la temps paç la main cinq doigts ou faisant éventail. le chiffre la ; VI , ce le chiffre X chiffre main plus un doigt la V est IV, ce sont chiffre main moins un doigt. Le sont les cinq doigts ou figure les Le ; deux mains réunies. Des peuplades d'Amérique ont conservé cette manière de compter. Les Guaraniens ex- priment cinq main et , mot \iar jjapctei, de petei unej , , port intime qui existe entre et le nom II, p. 49). Pour de </ le sanscrit les c , et , le qui signifie Benary pour maintien de les la une main (depo, remarquer le rap- nombre sansmtpanc'an, cinq, fait ^dnt, main. (Berlin, jahrb. 1833, langues néo-latines la labiale initiale ou et p du , sanscrit c'est par le pane an en changement la gutturale langues germaniques et celtiques labiale sanscrite et le , par changement de la — en gutturale sanscrite c' l'espagnol cinco l'italien , — 193 ou en /" vençal cinq, l'allemand fiinf, La breton pem}). polonais piec hongrois vit et wit chez les ou bortz bost s'as\ saptan sanscrits six : dans le russe, pet dans le basque, le , prendre chuech, et an dans du dérivation la les Finnois. huit, neuf et dix France aux nombres la 11 suffit, tableau le Cependant, pour bien com- sanscrit s'as dans le celto-breton nombres celle des sanscrits as'/aw-, nombres basques zortzi les dans ol pour s'en convaincre, de jeter un coup d'œil sur qui précède ces observations. celto- le , navan, das'an. as'tan, , vijf se retrouve sept , langues de les le pro- français et le Lapons, wiisi chez Les cinq nombres suivants correspondent dans le dans (1) que se sont formés flamand par devenu piat dans , , , le , le racine sanscrite bohémien , p cinque , navan, das'- bederatzi , hamaz , quelques explications sont nécessaires. Les deux sifflantes s' deux gutturales ch dans mutation est aspiré sh, et par les le , grec «TêJia, ou sh s' as 20 p. , n" 21 changées en se sont est , lat. , , et p. , 446 prononcé par les cette , n° langues Gram- 318. Anglais comme consonne devient h en gothique. Exemple : sansc. das'- decem, goth. taihun. De même, dans dix et la les l'enseigne dans sa Allemands comme scA; basque hamar crite s' celto-breton chuech; cette per- du sanscrit X en grec, c en latin an le comme Bopp indo-européennes, s' sanscrit très-régulière et ordinaire dans maire comparée, Le du , l'aspirée désinence r h rappelle la la sifflante sans- terminaison sanscrite n , qui d'ailleurs peut être indifféremment maintenue ou sup- primée , car elle n'ajoute rien à (1) Je crois que le basque bortz signifie le la valeur du mot. poing, synonyme de main; au la force. 13 (i^'uré — Dnns noms formation des la — 194 neiilres, les langues slaves les terminent indistinctement par «, pu placer un /• à mar paraît, il haben .1//,^ basque suive cet usage. une svllabe est ferons remarquer que ce m donc r per- le fait m haob- devant vor den ausgang Il est possible que au contraire ar dans hamar Si insignifiante sie ein grammat. a m dans langues slaves prennent un les terminaison en. « puisque mais Bopp est vrai, très-irrégulière, EN, » p. 350, n° 264. Veugl. le , La présence de la sifflante s. server que toutes la Le basque t. du nombre hamar la fin mute souvent avec ou s ajoutée au thème a thème ham , nous une très-grande analogie avec l'ancien allemand zehan et l'allemand moderne ze/in dix. Le nombre basque zoj'lzi pue du sanscrit as tan basque heder-alzi de bedere plus un de bat , , huit neuf. du nombre un, et de dentale s'est est une forme corromdans Ce nombre bederalzi ei^e nombre le est composé atzi fzortzij huit, ^ed^re est formé qui est le type sanscrit, rspcç en grec, er en La , comparatif dé bat (un en basque), et signifie et , , , resté plus apparent , / du thème bat du comparatif flara en llamand et en allemand). adoucie en d s'est changée en e, conformément à la , et la voyelle a règle de concordance entre les voyelles. Ainsi expliqué, bederatzi veut dire a huit plus un. » Les nombres supérieurs à dix gues comme dans sanscrit le , inférieurs à dix avec ce dernier se forment, dans nos lan- en combinant les nombre jusqu'à nombres vingt exclu- sivement. A partir de vingt , on ajoute de nouveau au-dessous de dix à un terme qui exprime s'at ou ti en sanscrit ; la les nombres dizaine ginti ou ginta en latin vençal; nti en espagnol; nli en italien; nte ; : s'ati^ nta en pro- en français; — zig en allemand ; basque doute est sans subie par un en flamand tig mot analogue Bopp s'ala, comme , dasat , , de du suédois tjugu , , , dérivés de das'an , la ou nombre breton lement trois-six ou .s'af , dix , auquel , avant de quitter ce para- triuech, 18, signifie littéra- trois fois six elf et twalf , et que les , /. remarquer faire s'aii noms de nombres des contractions des das'ala , Je dois encore le du gothique twaintig à celui ou zudniug expressions sanscrites les s'est joint le suffixe ti graphe, que d'une violente contraction etc. , considère ti das'ati nom hogoi en basque. Ce ; le résultat l'ancien allemand thuotoc du danois iiuge — 195 que , nombres^ flamands les nombres allenrands ou elf et zicolf sont aussi régulièrement formés que les autres de la même série; tva-lif. tre dérivent par svncope du gothique ils Le premier de deux sur dix , ces termes signifie dix , etc. verrait En que s'an (dix) , , qui signifie effet la , âiVt-/</' et un sur dix, l'au- car lif correspond au grec (Tsko. et ; sanscrit das'an (dix). C'est le français onze eilf si même un sur dix l'on écrivait désinence ze est et mi-ze , le douze, deux sur deu-ze , etc., on désinence du sanscrit da- la mutilée et assourdie procédé qu'a suivi , au mutilée par , le rejet de la nasale finale n et assourdie par la permutation de l'a en e muet. NOMBRES ORDINAUX. De même que nombre un de les peuples indo-européens ont exprimé plusieurs manières , du premier des nombres ordinaux Le pra même , avant , et du le leur expression a été très-variée. formé son premier nombre ordinal de sanscrit a préposition de du suffixe lequel toutefois se réduit souvent à ta , superlatif ama ou ma. la Varna , — Pour suffixe — 196 nombres ordinaux suivants, les aux nombres cardinaux, même a ajouté ce il des nombres or- à l'exception dinaux deuxième et troisième, qui se forment en sanscrit par du l'adjonction Le trois. TrpwToç dans , sanscrit praCama dans latin l'italien aux nombres cardinaux deux suffixe liya le premier , primus primario , dans , grec le dans l'espagnol p'jm^ro , provençal et le dans est resté el français p'e- le mier. Le basque « premier vant bic , » Ce mot du suffixe deux. le deux et , plus explicite a été par lehenbicicoa » ils , a , exprimé nombre le « celui d'a- : formé de lehen, avant, de dont on a Quant au ajoutant l'article a. naux , est ko il ; ce qui signifie un fait adjectif en de ses nombres ordi- reste se forment tous régulièrement par l'adjonction aux nombres rardinaux de désinence garrena la , ou plutôt arrena, particule qui équivaut à l'adverbe de temps encore ou à un La superlatif. caractéristique du syllabe en ou ena est d'ailleurs aussi superlatif basque et rappelle parfaitement son origine sanscrite, c'est-à-dire qui se réduit souvent, comme ama la , devenu ena dans le suffixe sanscrit t'ama, nous venons de dire en le langue basque. Le celto-breton semble avoir formé son premier nombre ordinal kènta Cama). La du pronom sanscrit én-a et gutturale h est là ter). « latin eil Il exprime qui signifie « autre » , Maintenant suffixe la, , dit M. Pictet, si le le ( que le gallois ail dériveraient tous divisé entre les ( deux du le latin alius deux formes. » le anyaiara Tous nom, al- sanscrit awî/as et le breton ^i7) et sanscrit pro- la second alius, grec uhXcç, etc., sont identiques, sulterait (du type sans doute à cause de nonciation gutturale du breton. bre ordinal par du il en ré- gallique dara, , les autres qui se serait nombres or- dinaux du celto-breton se forment des nombres cardinaux , — en ajoutant à ces derniers le peut-être à ad l'affixe sanscrit Lorsque nous avons paraison des adjectifs encore le , suffixe is'Ca — 197 traité suffiie ved, qui se rattaclie In « super. » nous avons vu que pour former même ehe et dériver leur premier , cher en ont Le tera le , avant , fait erste que lan- com- suffixe qui se retrouve dans et de l'allemand , sous la ste, te et de. Ces deux langues ont, fait adoptée avait et les le nombres ordinaux du Ilamand forme tronquée de , plus haut degré de gues germaniques pour indiquer paraison. C'est aussi le le sanscrit les superlatifs c'était cette dernière désinence qu'avaient les com- des différents degrés de comme nombre le sanscrit et le ordinal de la basque , préposition à laquelle elles ont ajouté le suffixe ste , le premier , c'est-à-dire le plus avant. tableau des nombres ordinaux de nos langues présen- résumé des observations qui précèdent : 198 oc — K, « SU "§ — DES PRONOMS Le langage « il dit , M. Egger est , un véritable drame où personœ, mot y a des personnages (•;TpoVa)7ra, mot, à masques de théâtre, et, par extension, rôles): ces personnages ont des rôles différents, et ces rôles sont marqués ici par trois mots distincts. Le premier personne qui parle d'elle-même; le sonne à qui l'on parle d'elle-même la ; le celui rôle est second , celui de troisième , de la per- la celui de personne dont on parle (1)... Le pronom a naturellement formes, répondant aux trois Mais ces trois la , là la qu'il désigne. même variété de présence de deux interlocuteurs. Celui qui parle et celui à qui l'on parle sont par personnes deux premières personnes supposent, en déclinaison... Les général trois formes n'ont pas toutes même , étant en présence l'un de l'autre des personnages bien déterminés ; pas nécessaire de dire à quel genre appartient chacun d'eux pour que l'interlocuteur s'en fasse une idée traire , la l'idée , en est généralement moins pour l'auditeur. Plus cette idée sera circonstances particulières de lieu etc. , montrer plus le langage , les choses des pronoms de (j) le luoi la « , à l'esprit. » De de genre et de là claire déterminée par des son office fera ; vient troisième personne est , que plus nom- qui est de la classe nombreuse Ainsi êtie la première, la seconde ou la troisième personne, c'est jouer le Il premier Au , con- troisième personne est absente ou peut l'être par conséquent bre claire. , n'est il , le second ou personne se êtres inanimés, ti dit le troisième rôle dans le également des hommes (Bcbnoif, grammaire discours. Voilà pourquoi et , en ce sens, des choses, des êtres animés et des f/yccr/ue , § oU, no 1.) — que deux autres les prime les ; de — 200 là vient sans doute aussi qu'elle ex- genres (1). » comme Aussi, dans nos langues de France de l'Europe celles deuxième personne le tableau suivant pronoms de les , première et de la sont-ils identiques dans toutes ainsi , que la prouve le : PRONOM DE LA PREMIÈRE PERSONNE DU SINGULIER. Nominatif. Sanscrit Celto-breton : Basque: Latin Génitif. aham : Datif. ma, va, am, niri mei ego : yo mi (de)... mi Italien io me mi (di). Français : je moi Gothique : ik meina. Allemand: ich meiner Flamand ik myns (de) . . (à) , me me, mi (a) : . * . . mi . . mis mik . . mir mich my, me my, me (conservé daas le Tjeni langage et dans les patois), . nie me me me mi Espagnol: : ... milii 80 : raanm, ma mê, am, em ni Provençal Accusatif. mê marna, me. mahyara, moi PRONOM DE LA SECONDE PERSONNE nu SINGULIER. Sanscrit Ivam : Celto-breton ; Basque: hi Latin: lu Provençal: tu Espagnol: tu Italien: lu Français : lava, tvè, le. Uibyam , Ihvè , tè. tvàm la le , zii lui li (de) . . . . te (de) lu , , hiri.ziiri hic, ziic libi te li ti ti le (à) te, le (à) li (vieux langage). ti toi Gothique: Uni llieina.... tlius Allemand: du deiner. ... dir dieli Flamand: du dyns dy, di dy, di (1) ?toiions clcmcntaircs Ivâ da de Grammaire rompnrrc tliuk , p. fiO. in — résulte Il — 201 de ce tableau que le pronom cello-breton entièrement perdu sa faculté de déclinaison On . comparer qu'aux formes radicales du pronom le La forme du pronom sonne du singulier se mmj pronom etc.) du y nominatif, gallois ytn M. dit celto-breton de , que n'est le mi qui remplacent , — pour certaines formes de construction. riante de la , — moi. je, , mè mal, , Ce « paraît s'être conservé dans le am em, et le breton , aham sanscrit Pictet sanscrit. première per- la aux cas obliques [ma lie a ne peut donc même personne i en même nominatif a/t-a/?i gallois , Une en è , mè et autre va- breton privé de sa llexion , , , et réduit à sa moindre expression. » Par l'assourdissement de ah-am en formé ou en e i pronom de le , icii. Au comme dans on M. de Chevallet disait aussi Si 10 relurnar. e , ou » i — « , XlIP au comme , siècles Dans : yo , ik , io , pour Si salvarai-EO. « la suite j oug , et eo lahcob devint Jacob , fait , io etc. , on trouve ce pronom , s'est , observer furent remplacés par le son chuin- tant que nous représentons par puis je io, , en français eo Serments de 842 les sanscrit am suffixe première personne du singulier dans la IX'' siècle, je, jo du langues néo-latines et germaniques, eo les du voyelle initiale a la et par lé rejet devinrent Au XIP écrit tantôt et je^ tantôt ge. » Le pronom basque de comme mé du celui du celto-breton sanscrit voyelle é (a -+n. Le lien sanscrit mi , Ivam s'est suffixe , i) mê par suite en a l'espagnol Le pronom am première personne du singulier, la i , du formé du cas oblique s'est même changement et la permutation formé également me sanscrit , le de llamand la le my de la français de la nasale m en moi l'ita- et l'allemand , mihr. seconde personne du singulier conservé dans toutes nos langues en rejetant son , excepté dans le celto-breton qui a pris son pro- — nom de seconde personne singulière dans h» du sanscrit tara Le basque zu tandis que les cas obliques té. , forme a la est le lii dont , se sert pour tutoyer, il vous singulier et respectueux du fran- Ce pronom basque hi çais. — 202 doute une réminiscence est sans qui se trouve dans le du sanscrit yii Le llamand dit aussi yuyam pluriel indifféremment gy, soit qu'il vous. , adresse la parole à plusieurs personnes, soit qu'il l'adresse à une seule. Les langues de France la , pas plus que forment d'une manière régulière la première et de la sanscrit le des pronoms de le pluriel seconde personne, c'est-à-dire que leur pluriel ne dérive pas du nominatif singulier des noms parce que Ce , ne , moi négation de et toi sont la mêmes prola pluralité. sont deux termes qui expriment ce qu'il y a de plus in- dividuel qui représentent les deux personnes isolément et , abstraction faite de tout ce qui les entoure. En sanscrit riel « vayam am , le , pronom de la première personne du plu- sont dérivés, par , gothique veis sait Le provençal l'allemand wir , que g le génitif et datif et l'espagnol nos voit du dans sanscrit , le la vieille , sma a subi sale n a , c'est asjné a représente Ce le pluriel. nous remplacé le la m l'ita- , ici la langue de l'Inde a pronom de la du thème asma. La suffixe en passant primitif, et pre- première personne et dans le un renversement de consonnes ms (sm); se trouvant devant le aux cas obliques nas, mière personne du pluriel que : suffixe flamand toy et le français le suffixe en v du permutent). encore une autre manière d'exprimer voyelle initiale le rejet vayam. Védas que les , et le iv se lien noi et le celto-breton ni se lient On m un cbangement assez commun de vayam d'où basque gue (on mé du forme son nominatif du cas oblique » singulier, par [vé-am) le , la voyelle initiale le gothila na- a, en nasale », s'est changée en n; de sorte — 203 — (jue asma dans lemand le gotliiijue sanscrit de la abandonné par l'usage, et yuSy à l'allemand et deuxième personne du pluriel formé probablement d'un ancien thème ijuva s'est ou choui en al- en llamand ons. lins, Le pronom [yuyam) , devenu unsa ou unsi est hô ils , donné naissance au gothique qu'au basque Quant au provençal et à l'italien voi a au llamand gy iVir, ainsi , il au celto-breton chui , ziiec. et à l'espagnol vos, au français voua prennent leur source dans les cas obli- ques vas, accusatif, génitif et datif de yùyam. PRONOMS DE LA PREMIÈRE PERSONNE DU PLURIEL. Nominatif. Sanscrit Celto-breton Basque .. nos Provençal noslrî Accusatif, asmàn, nas hor, hoii guri gllC nobis nos naiilres : Espagnol asmabhyâm hor,hon,omp,imp gil Lutin: Italien as'niùkam, nas. :r\\ : Datif. Génitif. vayam : nosolros : noi : veis unsara unsis unsis Allemand: wir unser uns uns Flamand: \vy onzer ons ons Gothique : PRONOMS DE LA SECONDE PERSONNE DU PLURIEL. Sanscrit yuyam, yusmè. yus'makam,vas. yas'mab'yani,vas. yus'mau.vas : Celto-breton Basque c'hom.. . . hô,hoc'h,liô,ac'hanoch zuic : Latin: vos Provençal Espagnol Italien : : : veslrî hô , zuei zuec vobis vos vous vos, vosolros voi : Gothique: veis izvara izvis izvis Allemand: ihr euer euch eiich Flamand gy uwer u u : liocli — — 204 PRONOMS DE LA TROISIÈME PERSONNE. Contrairement aux pronoms de conde personne, ceux de signer ont Comme genre. le genres les trois : le la troisième ont le sanscrit, le masculin Les idiomes néo-latins n'ont que que ne fait Bopp l'allemand et féminin et neutre. le deux premiers Grammaire comparée, sa grandes raisons de croire que personne, dans pronom les faculté de dé- llamand le , la se- la ; le bas- aucune distinction entr'eux. § 341 de , première et de la pronom de le de très- a la troisième langues indo-européennes, provient du les sanscrit sva qu'il suppose avoir été employé primi- comme pronom de la troisième personne et qui ne plus que comme pronom possessif. Cependant, il est tivement l'est dans deux des cas obliques du prâkrit sous resté de se comme , conservé sous dans , forme zend l'a forme de hé et de hoi , par permutation de la gutturale h la môme pronom tée de tous genres. Le datif et génitif en la sifflante s le la et ; trouve qui se , il est probable que c'est sous une forme contrac- sanscrit sas, sa, tat, dont cette langue se sert le habituellement pour désigner la troisième personne du sin- gulier. Le idam, qui correspond au — ille illa , , un encore sanscrit a autre latin hic, pronom ayam hœc , hoc; la sas y sa , iat que , se rattachent le troisième personne hy dans le zend, du s , zy en h pour lien esso et essa, ainsi par rejet du , is, iyam , ea, id; illud. C'est aux cas obliques du sanscrit sva et au lier — s initial que du le , het (par le pronom régu- pronom flamand de changement masculin et le comme neutre), l'ita- pronom allemand sanscrit et le , er , sic , es, changement réguHer — du en r pour s final fiarc liura a , la masculin (1). Le pronom basque le même — 205 origine, comme breton hi le he. , DÉCLINAISON DU PRONOM DE LA TROISIÈME PERSONNE. Nominatif. m. Gënilif. n. f. ra. Datif. „. f. ra. Sanscrit: sas, sa, tat.. tasya, tasyâs, tasya. Basque: hiira haren Cello-brelon :]\cn, he. liî, sa, sà,thata. this, thizôs, this. Allemand: er,sie,es... seiner, Flamand: hy, zy,ze, het. zyns, haers, zyns.. Italien esso, ei, e, essa Sanscrit: tê, tàs, Basque hec : thamma, . ihrer, seiner. thizai, heyec tam, tâm, ht... , anézhi ihm,ihr,ihm ihn, sie, es hem, haer, hem hem, . heyei haer, ze, het tàn, tâs, tàni ou ta heyec hô, hî, anézhô Cello-brelon :\i'i, hô Gothique: thai, thôs, thô. thizê, thizô, thizê. Allemand sie ihrer ihnen sie Flamand: zy, ze hunner hiin ze, hen Italien essi : : Mais idam , , thaim, thaim, ihaim... thans, thôs,tani(Httà esse je fais remonter au pronom sanscrit ayam, iyam pronoms néo-latins les forme à'el et d'eou l'espagnol, pour le provençal Au XVIe et siècle, la permutation ainsi on disait on disait mon pèse , du XVIe siècle, d'el et d'ella , Leur dérivation sage du sanscrit neutre idam au latin (1) en France sous restés ma : du courinc, mèse, pour mon pcrc, Dubois, Garmer, ille s en r et mon courin, ma Pir.r.OT, etc. ma eu a , lieu par le , la pour d'egli, d'ella et de la pour l'italien, d'il d'elle pour le français. commune; tat thatnma. thana, ihô, thana têsam, tâiam, têsâm. têbyas, tâbyas, têhyas tani.. . n. f. harc hé, anézhan; hè ... Gothique: : tasmâi, tasyâi, tasmâi. hari haïï, hen, her. . Accusatif. m. n. f. et pas- lequel s'est formé du r en s était encore très- ponrmon cousin, ma mère. Voyez les cousine, grammaires — par la permutation de la 206 — dentale d en la double liquide/ permutation qui n'est pas rare et que nous avons déjà re- marquée dans eTccK^v devenu lacrymaen latin, dans goutte provenant âestilla, et que Scaurus (de Orthog. p. 2252) a observée dans est sedda , dont la Le latin prelum de sedere (asseoir). soir en français. Toutefois, je rapporte même pronom dont elle ne forme archaïque le latin sella (siège), italien serait la forme au masculin sanscrit ayani qu'une contraction. DÉCLINAISON DU PRONOM DE LA TROISIEME PERSONNE DANS LES IDIOMES KÉO-LATINS. a {ait presei et e (e -4- du am) — depuis le comme on IX'' siècle le voit , car dans la il possédait encore en le hiro, et en lit de Louis-Ie-Germanique Cette gutturale est restée aussi dans le frison La , l'anglo-saxon et personne est i le Cette différertce tient à ce que pour pronom de etc. et des la c'est branches du la le fait seulement depuis le génitif singulier le moins s'est is, si, ita, ir, siu, iz, mais qui semble et Grimm que pronom allemand le XI*^ siècle, et du Brabant éloi- déclinaison néerlandaise que dans personne dérive d'un ancien nominatif her dialectes populaires troisième la allemand qui ont haer du pronom féminin de sité, sinon disparu, , nordique. ancienne, du moyen-Age et moderne, croit avec ce changement de Vi en e dans (1). dans l'allemand. e vieil troisième personne Delcourt, dans son Traité de un les langues du nord flamand le hin hinio et , les Scandinave ou ou y, tandis que gné du gothique 818 dans du pronom flamand de voyelle radicale 742 formule d'abjuration du concile de Leptines, formule où on Capitulaires — 207 , la le s'est flamand troisième aujourd'hui inu- s'être réfugié dans les de l'Allemagne septen- trionale. (1) Voir ces Goths et documents dans notre brochure sur V Analogie de des Franks avec le sanscrit. la langue des DU VERBE FORMATION DES TEMPS. CONJUGAISON. Pour bien comprendre les rapports qui existent entre le verbe de nos langues de France et signaler tout d'abord indienne ; un fait le verbe sanscrit important dans c'est la division des la , il faut conjugaison temps en généraux et spé- ciaux. Les temps générauv sont forme, cond le parfait , le prétérit : le futur premier le , précatif , le futur se- et le conditionnel. Les temps spéciaux : l'impératif et le prétérit l'indicatif présent, le subjonctif, augmenté uniforme. Cette distinction résulte de ce que communs n'ont qu'un seul mode de forment d'une seule manière tion augmenté multi- , immédiate des désinences les temps généraux ou conjugaison et qu'ils se c'est-à-dire, par l'adjonc- à la racine tandis que les ; quatre temps spéciaux se forment par l'introduction des lettres épenthéliques entre la racine et les désinences ou suf- fixes personnels. Ces lettres servent verbes en dix classes. , en sanscrit , de base à la division des — Ces classes «e (distinguent les temps spéciaux, par classe. l""^ a ou d dans t — 209 unes des autres les caractères suivants — Entre racine et la susceptible dit , M. Baudry dans maire sanscrite. Exemple guna quand : la moitié des verbes sanscrits. racine — hanli : dâmi, Les « — 3^. 4^. , il la de dà SiStëixt, moyenne — syllabe radicale. Exemple donner, dadhâmi ti^hjxi , classe , « moritur , » nacijati : 7". cine , les — nu la voix , nous obtenons a à « Elle ajoute : qui se transforme en , terminaisons légères. Exemple âpnumas mais la //*. « périt, » , de mri, La plus grande par- « Elle ajoute à la racine — ; de , et sont de véritables passifs. , j'obtiens; Exemple da- : correspond avec celle des verbes grecs en « Elle ajoute %ja à la racine nô devant 6^. la (1). Cette classe contient une vingtaine de ver- elle — , la des verbes de cette classe ne se conjuguent qu'à 5*^. gram- bôdhali » tue. de han. redouble de naç; mriyaté tie , ou immédiatement à llexions sont ajoutées « Elle dhâ , poser bes, et « scio , m en est de budh. Cette première classe contient plus de » scit 2^. elle Résumé de son bôdhâmi « , on insère , premières personnes caractérisées par les a et la voyelle radicale reçoit la , : désinence la quant aux , la voyelle tudali, « la , : âpnômi , de dp, obtenir. racine, comme la première ne subit pas de guna. radicale vexât, » de tud. « Elle ajoute , avant nasale n ou, dans Exemple: yunjanti, « la consonne finale certains cas, jungunt ; » yunahli la , de la ra- syllabe na. « jungit, » de yui. (1) Voyez, sur l'analogie des racines dâ, douiier, et dhâ, poser, comparée de M. Egger, chap. IV. 14 la Granmatre — 8^^ (( Elle ajoute à terminaisons les « — extendo 9^. — Exemple la vant les terminaisons légères. (( vendo, vendimus — lO''. giina. peut considérer la ay , nâ de- , qui devient Exemple : krinâmi, krînimas, aya a racine et la lui impose la de chur, voler. Cette der- , même dans les comme appartenant nière classe retient tanumas , racine ni chôrayâmi : lanômi de hrî. » ajoute « Elle Exemple , qui devient ù devant , : de tan. » , ajoute à « Elle racine u !a légères. extendimus , — 210 temps généraux. , On aux verbes dérivés d'autant plus que sa forme est exactement celle des causatifs. » — Verbes qui prennent en sanscrit 1°, Retrouverons-nous ces caractères des langues de si formalive a. dans fugitifs France? Oui, pour la la le les verbes celto-breton les , idiomes néo-latins et germaniques. Nous hésitons à répondre aussi affirmativement langue , pour le basque, parce que , dans cette verbe n'a qu'une seule manière de se former le , et que tout nom, pronom, substantif, adjectif, toute particule quelconque peut se convertir en verbe au radical tcea ou cea . selon que le mot en ajoutant , est terminé par une voyelle ou par une consonne. Or, beaucoup de noms basques ont leur désinence en a; moins pour moi l'article ou de discerner , elle est si une simple « L'intercalation d'un a en sanscrit lesquelles les verbes de la , , l'a s'affaiblit est en M. , et cet i donc difficile, du épenthétique. Pictet première et de la la , qui distingue sixième classe moitié du devenue générale en i est lettre dit comprennent plus de des racines il cette voyelle est le signe de si nombre total irlandais. Quelquefois prend un autre a par suite de — de concordance des voyelles. loi la de l'insertion de fait — 211 seconde personne plurielle de la ratif; par exemple kan-at'-a, de En latin lan-i-t : han racine la , verbes sanscrits qui prennent latin le batlu-i-ds. Cet vous chantez, en sanscrit , rendre un son. la lettre temps du verbe Batlu-i-s : du i » répond aux épenthétique a; mais batlu-i-t , latin s'est italien et : vend-i italien, gnol , cre-e-s tu crois , français, ayant perdu nales du tique du latin sanscrit , le muet comme , , il il , il vend croit; cre-i , la troi- changé en s'y est — espa- ; je crus. Le plupart des désinences pronomi- la temps perdu excepté dans conjugaison française où e vend-e ; cre-e ; même a en , ballui-mus , espagnol, correspondant à tu vends , en pas- i maintenu dans quelques sième conjugaison latine. Quelquefois e le de l'impé- cette voyelle sanscrite s'affaiblit généralement en sant dans , faut y rapporter Vi il l'indicatif et c'est la troisième conjugaison qui , breton le également obscurci par un mode l'a est plus récent de formation. Toutefois, de Dans . . , iu verbes de épenthé- la première encore sous la forme de aim-e-s aim-e. Mais les elle figure dans /'atm-e la lettre , il provençal paraît l'avoir conservée intacte dans quelques- uns de ses verbes. Ainsi, dislribu-i-s le latin discern-i-s, dispon-i-s, devient en provençal discern-a-s , , dispos-a-s , dislribu-a-s. « En gothique, écrit nous rencontrons à d'autres i. Ainsi , nous , le , ; au nim-ô-s, « Il pluriel « , nim-a-m nous prenons résulte ; , présent de l'indicatif, au singulier, i-th Grimm, d'après J. comme en latin s'affaiblir en gothique mm-an « prendre, » fait au voyons verbe fort le M. Ad. Régnier à certaines personnes, l'a sanscrit pur , , nim-a , nim-i-s nim-i-th, nim-a-nd » ; , nim- au duel, nim-a-ts, « vous prenez. » de ce que nous venons de dire du latin et ~ du gothique, que caractère de le a antique de classe, cet — 212 première et de la la traces, jusqu'à nos jours, dans conjugaison la ; car les e mi-muets ou muets qui forment ou commencent nence , dans l'allemand d'aujourd'hui soit propre langue en plus effacés même e : muet, correspondant à Va nous prenons, « Nous avons vu lA" nem-e et » zij nem-e-n, tion , u ils 109. L'allemand mot allemand du son ; » » icy , prennent. » plus haut que les verbes sanscrits de la le et le guna. Bopp le Verch. flamand reprodui- même sent ou imitent aujourd'hui cette Vahlaut la sanscrit, qui dans une partie des verbes gothiques. gramm. § 27 de plus racine et je prends « , première classe prenaient régulièrement reconnaît la , » se trouve dans le llamand nem-e-n, dési- ich nehm-e, « je prends, » wirnelim- e-n, « nous prenons. le la dans notre soit de cette voyelle insérée entre , terminaison verbale C'est , ne sont autre chose que les restes , sixième dérivation sanscrite a laissé des la modification par qui signifie littéralement a dévia- en d'autres termes il , y a un certain nom- bre de verbes allemands et flamands qui ne modifient pas seulement 2". la qualité , mais encore — Verbes qui prennent en Le sanscrit la formalive celto-breton a perdu cette formative. est représentée par les verbes en io quantité du son. la , comme accip-i-o , de Quant Atys li ol En latin , efle troisième conjugaison ; les ver- le vieux langage, comme recet-i-er, receler, rehet-i-er, encourager Qui (4« classe). en français, par cup-i-o bes en ier usités autrefois dans la ya son conipaîgnon porchace guérison : — El est de seiir Forment — 213 li aidicr se prisl à nkaiticr. Le roman d'Allùs dans provençal amnisl-i-er le lien recip-i-ente dans racine et la la Lœbe an, nuire, hlah-j-an , schad-en, lach-en, par gement de 30. flamand : en l'a final rire. e Mais cej (1) Exemple désinence. mand et le dans a disparu insè- le fait l'alle- du chan- muet. — Verbes qui insèrent une nasale dans leur racine (7e classe). Comme dans classe précédente la cipes de l'euphonie et se règle sur la suit. Devant qui s'introduit fi-n-go fi-n-go : d dentale , le verbe celto-breton , rales ch : fe-n-ch L'allemand , , S 125 : el flamand , italien Mais devant le feint , les prin- consonne la n , fis-siim), , fe-n-do, nasale n , la provençal en gutturale devant les guttu- feinte. flamand semblent avoir conservé des traces de ces procédés de formation de Exemple ; » et redevient nasale fe-n-cha, et le la nasale-dentale c'est la , nasale formative se change dans « feindre nature de fei-n-dre , fi-n-gir. , la fii-n-do (parfait, fid-i fe-n-dre , espagnol ; la latin français ; fe-g-ner, (1) , la shalh-j- : a perdu cette formative. Cette nasale varie suivant qui c'est ou bien du sixième type de , conjugaison forte, suivant de Gabelentz et rent/a entre l'ita- verbes gothiques du premier les conjugaison faible la dans ; maintenue pres- figurative ija s'est la que sans altération. Tous type de apprec-i-ar , dans l'espagnol altrihu-y-es. Mais ; gothique que le de Protesiltut, et hri-n-gen Grumm. compay. de Bopp, , f, « la septième classe. apporter 109 a) 2. ; .> de-n-hen, — « rélléchir « allemand « ; mélanger. — 214 me-n-gen , (lamand , , me-ti-gelen, » _ Verbes qui insèrent en sanscrit u, nu ou nâ entre 4.0. le thème et la désinence. Les verbes sanscrits qui insèrent u nombre d'une quarantaine ; n'est il ou nu ne sont qu'au donc pas étonnant que nous ne trouvions des traces de ces formatives dans nos langues modernes. Mais formative na. Ainsi, de fait à l'indicatif le la celto-breton en a conservé de présent kri-nâ-mi celto-breton fre-n-a, acheter, par , la j'achète , est dérivé le permutation de C'est de cette dernière classe de verbes que proche les comme : ster-tie-re , C'est donc dans cette : c en ^. Bopp rap- verbes latins qui insèrent ni et ne devant r, cer-ne-re bes sper-ne-re gnol la racine sanscrite kri, acheter, qui , même , cer-ni-mus , ster-ni-mus. classe qu'il faut ranger les ver- sier-ne-re de l'italien ; cer-ne-r de l'espa- conster-na-r d{scer-n-ar du provençal; consler-n-er , discer-ne-r du. français. On retrouve aussi dans quelques verbes germaniques la formative sanscrite nâ mouvoir, le produit a et l'allemand î)0. —Verbes ; aya ren-ne-n dans les du . aya devant de y la i , conservée dans langues de , d'oîi le flamand galopper. qui insèrent en sanscrit s'est verbe sanscrit W, le , gothique rin-na-n C'est sous la forme crite par exemple France ou -j la désinence (IQc classe). que la les verbes qui , à ceux de la syllabe sans- correspondent, dixième classe sanscrit. Ainsi , le verbe sanscrit b'âv-aija-mi , je fais être , je vi- — — 215 biv-i-dik, vivifiant. \ifie, a produit le celto-breton de tin, ce sont les verbes en i-re qui semblent gardé avoir la conjugaison, et auxquels correspondent italiens verbes espagnols les provençaux et français qui ont leur , Le gothique formé a la la- fidèlement ce type de plus le Kn quatrième conjugaison, infinitif en i-r. plupart des verbes de la conju- gaison faible en intercalant/ qui correspond à la figurative aya du dans mand et l'allemand. ja-n, coucher mand Mais sanscrit. , a disparu j gothique le Exemple sok-ja-n , verbes gothiques lag- les : chercher le fla- sont devenus en , fla- leggen, zoehen; en allemand legen, suchen. SUFFIXES PERSONNELS. Bopp démontré d'une manière indubitable a Grammaire comparée personnelles dans sons Ainsi, en sanscrit, dit M. Baudry sonnes du singulier et du pluriel mé , thème des sonne ; vient de le cas obliques dans sa indo-européenne. conjugaison la , pronominale des terminai- l'origine , , , pour Vm premières per- les vient du pronom de évidemment de première per- la V caractéristique des premières personnes du duel avam , a nos ambo. — » L's de la deuxième per- sonne du singulier n'a pas d'origine sanscrite apparente mais elle fait penser au grec <rv. Le t sonnes vient de /a, thème du pronom sas, sa nales plurielles en an sont pour ant, se trouvant retranchée par euphonie C'est le même , ; des troisièmes per- la tat. Les fi- dernière consonne comme procédé qu'ont suivi , en grec. langues de les la France. En basque sons de la , on retrouve première et de l'indicatif présent les la du verbe pronoms dans les terminai- seconde personne du pluriel de .•:u\iliaire dut : dugu , nous — avons du-zue ; basques de riel. ne — , — Gu vous avez. première et de la — 216 Mais à l'imparfait de seconde personne du plu- la l'indicatif servent plus de terminaisons lui traire ; même du verbe, ils précèdent au con- ils le et c'est le verbe qui vient se joindre à , pronoms et ziie sont les eux se , con- fondre, faire corps avec eux. même en est de Il — Dans sommes naiz » zarele , représentent les minaison de la riel pour c je suis , verbe auxiliaire izaitea, être. haiz « , vous êtes, « , le » , tu es , hi , , seulement semble avoir rejeté Il la h, g gu, zuec. La , z ter- en dire radical iz qui cor- le , est) il désinence pronominale sanscrite changée dans En (ils le basque en da (il est) ti pour , Vm de la Exemple seconde personne du sanscrit d'une manière directe, mais, deuxième Journal asiatique substitué à rappeler lière. , la , la kana-nn (I) Archcolofj. a M. le je chante; etc. / , Les de non pas démontré M. l'a Schlegel la , insérée dans que le gallois a seconde personne singu- anciens poëme'i gallois perdu , conservé intact. Le z breton paraît glywesTi, tuas entendu Le breton qui se se- changé en z que corruption du forme moyen-âge de les s'est ainsi lettre à par s et qu'il a Dans , le singulier, première personne du sanscrit kane-nn, je chantais; kanfe-nn, je chanterais, Pictet dans sa et conservé , sont) pour le pluriel. celto-breton a fait partout place à nn. \e , nous forme cette personne d'une manière parce qu'il respond au radical sanscrit as (de as-ti la n » les initiales pronoms basques ni « , troisième personne du singulier et du plu- très-irrégulière. et gare » de ce verbe izailea n'a pas une origine pronominale basque rait , t , on trouve écrit : (1). de of Wales, I, 172. la troisième personne du sanscrit, — — 217 excepté à l'impératif: hane-l, qu'il chante, gireze-t, qu'il sache la , Mais etc. seulement il m a conservé le il première personne du pluriel y a ajouté un j) , sanscrit pour caractériser à tous les temps du verbe hano-mp : kane-mp, nous chantions hanzo-mp ; Le suffixe sanscrit la été conservé privé de sa voyelle chantâtes; temps seconde personne du la , mais , vous chanterez, chantiez; kanfe-ch vous , , pluriel a ils correspondent à dit du M. , vous pour terminaisons en chantent; kan-int, Pictet c'est , ils troisième la Mais ce qui que qu'ils , chanteront, etc. de celle sanscrit anli. « kan-ent : est fort re- ne se sanscrit anti le dans cette langue, à aucune forme pronominale , tandis que le gallois comique (branches du et le possèdent encore un pronom htcynt la , ou kana-ch Exemple Ces terminaisons marquable, d'autres qui n'est que le vous chanteriez. chantent; kan-ont, rapporte ch kane-ch celto-breton ont, ent, et vit. plurielle Dans etc. le suffixe ; La troisième personne du personne |)luriel a chantez kanzo-t remplacé par pronom breton chwi etc. temps du verbe breton kani-l vous : kano-t, vous a été il , de dans plusieurs nous chantAmes, , ; nous chantons , liaison avec le hynz , , hanz , celtique) ils , dont verbal n'est pas douteuse. » suffixe Ce rapprochement peut donner matière à bien des réflexions. Comme c'est du latin que dévive nes des verbes néo-latins la formation des person- nous montrerons d'abord l'ana- , logie qui existe entre les suffixes personnels latins et ceux sanscrit : SIXGLXIER. Latin. Sanscrit. l"^*^ Personne oc 3" : mi, am. SI — S , //, t , . . . o s lu , , l , um, eni as al , la. , am. du — 218 Sanscrit. Personne l""^ 3^ anti sonne singulière de personne ego anlu an , . tint . formé le latin a le. , ant , nlo première per- la comme non pas, du pronom de cas obliques , la par contraction de am-a-o en première mais directement du nominatif du pronom , Am-o : , lis l'indicatif présent, du thème des sanscrit, mus. iha, ta remarquer que est à Il mas, ma : — — 2^ Latin. latin qui est lui-même , une contraction de am-a-ego. A « vallet , première personne du singulier, la Vo de porlo, pario prononciation gaisons. batto Le portugais. , ren , dans toujours guidé par final d'abord je port , je dorm ou dor , , la le génie de je part ou par je sai , je di , , je bat , je rend ou suite la on ajouta un e muet final à cette personne , etc. Cet e muet est destiné à marquer que doit faire sentir la dernière consonne de ces mots. rien sa dans toutes ses conju- première conjugaison, et l'on eut je portE , j^iirnE je chantE que : en espagnol et en etc. Par « , supprima cet o a dit Il j'aim je chant même en a été de il ; français , M. de Che- Oexion latine a été conservé en italien la , dit l'on eût recours à ce signe n'indiquait remment les à l'œil (je chante), je serpent mêmes (je Avant purement orthographique l'on dût prononcer terminaisons ant, eut dans ces serpent. que les , l'on , diffé- verbes y^ chant serpente), qu'on ne prononce terminaisons dans les substantifs un chant , un — — 219 La première personne des verbes de « troisième conjugaison reçurent un rend, je di je rends je dis , , je sai , recoi je , , du ; je sais, je reçois. Cette modification la douceur de première et la la la qui . pronon- un autre rapport a été moins heureuse sous réduit à une seule forme la je par, devinrent je pars, je , peut avoir eu de bons résultats pour ciation seconde et de la paragogique s elle a ; seconde personne singulier, qui avait autrefois des formes distinctes :je par, lu pars; je di tu dis; je reçoi , tu reçois, etc. J'ai est , la seule des premières personnes du singulier à laquelle on n'ait point fait subir de réforme. Après « les observations fluence de l'accent latin sur çais tio la ; tandis que dont l'accent est sur , a du nous don- forme inchoative moilésco la pénultième la l'in- forme première pàr- la dont l'accent est sur l'antépénultième ner part ou par touchant j'ai faites formation de nos mots fran- on comprendra facilement que , , que , , dû nous donner a mollis. Dans « conjugaisons trois les la seconde personne du singulier a conservé le s qui se trouve tine j)orl-AS , tu port-es ; part-is dans tu part-5 , la ; la- tlexion battu-\s , tu bat-5. La « troisième personne singuHère de l'indicatif présent de la première conjugaison gardait anciennement de la forme latine ainsi , encore aujourd'hui dans jugaison; on disait nous disons çoij « , il finir , la même seconde et dans porlET, HvoIet, il dorj il , la , il final t le garde troisième con- comme donn^T,^ il croij le personne saij , il re- etc. Plus tard on a supprimé nes, et l'on a « il : que cette dit Les flexions : il porte, latines de la le il t de ces troisièmes personvole, il donne, etc. première personne du pluriel — — 220 amus, imus, subirent l'assourdissement de voyelle leur première et ces flexions se confondirent en français dans : terminaison qui conjugaisons ; , commune par analogie, devint cette terminaison fut selon les pays , ou ornes, qui se syncopèrent ensuite en ums ons. C'est la dernière de ces formes qui une à toutes les urnes , , uns, oms^ nous est restée; nous n'avons conservé ornes que dans nous sommes. Le passé gardé défini a la finale MEs, nous partïMES vimus nt persista ; moins dans nèrent Si la , unt français a le , nous portà, parti- les , voyelles des s'éteignirent dans le son de Ve ce n'est dans PonA^T, prononciation la parliisj bathœjiT , , , du don- » conservé tant d'analogie avec latin, le provençal a déjà dit la le latin , Vo de provençal a perdu cette flexion gulière à tous les , l'espagnol et l'ita- que ces deux derniers idiomes ont con- première personne français. L'italien a rejeté le défini : de portavimus formation de ses personnes, à plus forte raison en On servé, à si l'écriture. existe-t-il entre le lien. , jmrlEyT, partEST, baUEyT[\). ; le dans formée de imns troisième personne du pluriel la flexions latines ant, muet , battuimus. , A « mes nous batthiES , temps de s de , la flexion latine comme la , mais primitivement le seconde personne sin- sa conjugaison, excepté du conditionnel présent , au passé tandis que le provençal et l'espagnol l'ont maintenu. Ces la trois idiomes ont perdu aussi le t caractéristique de troisième personne du singulier. 3Iais aux trois person- nes du pluriel, ils ont assez fidèlement reproduit les formes sanscrites et latines. (1) Origine cl formation de la langue française , loin, m, |i. 210 el suiv. — De même , — 221 personnels de les suffixes la thique correspondent parfaitement à ceux Exemple conjugaison go- du sanscrit. : SINGULIER. Gothique. Sanscrit. V^ Personne : am mi, 2" — si, s 3^ — ti, t, a. i-s. tu i-th. PLURIEL. jre 2^ 3° On Personne — — mas, ma. anti, . a-m. . i-th. antu,an. les voyelles finales initiales a-nd. comparatif que tableau m caractéristique de la Les voyelles . tha, ta voit par ce perdu seulement le : le du sanscrit gothique a ainsi , des suffixes personnels du verbe gothique se sont assourdies et sont devenues des e muets ou ont entièrement disparu en passant dans l'allemand flamand. Exemple que première personne du singulier. et le : SINGULIER. Gothique. ^re 2^ 3'' Personne : — — .\llemand. Flamand. a e e. i-s...,. e-st, -st... st, i-th e-t, t s. t. PLURIEL. j^re 2e 3* Personne — — : a-m. . . . e-n e-n. i-th e-t, t t. a-nd.... e-n e-n. 222 résulte Il de de ce rapprochement que première personne plurielle du la changée en n dans m le caractéristique verbe gothique est langues germaniques modernes, et les d de qu'elles ont rejeté la dentale troisième personne du la pluriel. FORMATION DES TEMPS. %l. M. Bopp 'X crite — Modification par guna. divise les désinences de la conjugaison sans- en légères et en graves ou lourdes, dit M. Ad. Ré- gnier, et cette différence de nature entre les désinences lui donne le moyen d'expliquer ingénieusement, par une sorte de compensation de la racine (1). et de d'équilibre loi » Les terminaisons légères sont temps de l'actif certaines altérations , les désinences de tous les au singuHer, à l'exception de la personne de l'impératif. Les terminaisons graves ou lourdes sont toutes tres. — Elles sont ainsi plus de lettres , au- parce qu'elles portent l'origine elles ont dû en por- davantage. ter Dans beaucoup de cas guna devant appelle le qu'elle reste invariable Exemple : Le vidmas, (i voyelle de la , les , « savoir, » à la racine légères du verbe , terminaisons les >> l'indicatif présent nous savons, la terminaisons devant sanscrit vid personne singulière de et nommées, ou parce qu'à les fait à la tandis graves. première verfm, «je sais, » première personne plurielle du même temps. 11 (1) est difficile de suivre Traité de la formation rifs les traces mois , etc., p. du guna sanscrit dans 153. — conjugaison des langues de la — 223 des autres langues directement à lie racine , — , des idio- celle plupart des verbes primitifs c'est-à-dire , la France la mes germaniques exceptée. La ceux où , terminaison se la ont été remplacés par des ver- bes dérivés ou plutôt de formation secondaire, où n'existe plus Les « comme moyen mière , ou forte que , surtout moins en quand on ne sort pas parences. Son prétérit, à gulier, n'a pas marquer la la de désinence du tout différence de temps de voit par là que , , , répète , marquer à le : y forme six séries , et se contente Infinitif : Indicatif où — <' (e) si. , l'altération importante et plus signifi- elle suffit parfois à elle seule le le , je le gothique sa richesse et toute sa variété. trois même ou quatre voyelles al- thème verbal. (dans l'allemand actuel wc/iemm), prendre. présent, sing. nim-a prétérit, sing. Au dentale la , : nim-am : en gothique , pour , voyelle la personne du sin- 2*^ temps. C'est surtout dans ternent entre elles dans Exemples toutes les ap- dans aucune langue que Vablaut déploie toute Il , de l'altération de la voyelle radicale n'est plus cative qu'en allemand conju- la personne du sin- et à la 3^ dans l'allemand d'aujourd'hui, On nommer de l'allemand l*"** gulier prend pour toute désinence « racine y a plus a-t-elle, à certaines formes, qu'on appelle en allemand Vablaut. La t La pre- faible. la pourrait aussi se , Au gaison primitive. parce que désinences et les lettres formatives y sont les ou légères nulles une conjugaison et nommée qui est ainsi de poids régulier de conjugaison. germaniques, continue M. Régnier, ont dialectes une conjugaison guna le duel , ainsi nam , , nim-is , nim-ith. nam-l, nam. qu'au pluriel , du prétérit de l'indi- __ 224 catif, et, dans tout change en se e du subjonctif, prétérit le nem-u, nem-uts, Prétérit de l'indicatif, duel, — bornent a, pluriel nem-um, nem-ulh, nem-iin. , Les altérations de ce verbe « e dans , et de ceux de modes personnels les mais au participe passé ; de nim-an l'a : , , aux sa classe, se trois voyelles ou mieux passif, il i, prend u : num-ans. Les âges postérieurs de « conservé, sait, comme moyens de flexion des voyelles de la racine. plus distinctif de la ces les plus faciles ception , on ; Ce la 11 même une de le trait le ses ressour- ses plus grandes beautés de On ne peut donc pas songer à inutile aussi d'en donner trouvera dans les grammaires (1). ici la » qui vient d'être dit par le savant philologue français du verbe allemand mand serait , l'on idiomes germaniques, sans ex- les ont gardé des mots. décomposer. liste une de comme , ces permutations , C'est peut-être branche tudesque et Tous structure intime. les langue ont la , , s'applique en tous points au verbe fla- qui a aussi sa conjugaison forte et sa conjugaison faible. La voyelle radicale des verbes flamands de la conjugai- son forte change presque toujours à l'imparfait et très-souvent au participe passé. Ce changement s'opère de quinze manières différentes. La 1®. et voyelle radicale devient A long au participe passé 2®. (1) Ib., p. : l'imparfait, a bref au singulier, ; à l'imparfait et au participe passé lôGelsuiv. a long au ; pluriel, 3°. passé i o bref à l'imparfait et au participe l'infinitif, ; 4". passé bref à e bref à à l'infinitif, o l'imparfait et au participe ; 5". 6°. i ou l'imparfait ; long-doux à € e l'infinitif, ie à l'imparfait 9°. a à l'imparfait 10°. y k a long au par- ; ; ie à l'infinitif, o long-doux à l'imparfait et au par- ; ; 12". ui à ticipe passé l'infinitif, ticipe passé l'infinitif, i à a ou ou au par- l'imparfait, ; a long à ticipe passé o long-doux à l'imparfait et au par- ; a ou ou à 15°. ; oe à l'imparfait, long-doux à l'imparfait et au par- ticipe passé 14". pluriel l'infinitif, e ticipe passé i'S'^. au et ; 8°. 1 1°. a bref au singulier de long-doux au participe passé a long à ticipe passé l'infinitif, a long au subjonctif l'indicatif, (le de l'imparfait, 7°. quelquefois o à l'imparfait, o au e à l'infinitif, ie et participe passé l'infinitif, ie à l'imparfait , a long au par- ; 00 long-aigu et oe à l'infinitif, ie à l'imparfait, oo long-aigu et oe au participe passé. Comme le latin n'a presque rien conservé du type de con- jugaison qui joint immédiatement la terminaison verbale à l'élément radical , le nombre des verbes néo-latins, où puisse constater l'influence très-restreint. Les verbes prétérit die-di ou térit di j etc. de-tti Sans doute ; , du guna italiens le donc aussi sanscrit, est dare l'on et stare font à leur verbe espagnol dar ces formes ne sont fait que 15 la au prérepro- — ductiondu latin de-di , ste-ti; mais ces formes sont dues à l'action primiti\e On fis , tu fis montant à ce du guna. pourrait croire que ou passé défini du verbe le prétérit facere ou du verbe français faire {feci latin je — 226 \ erhe , il fil forme française la fe-i etc.) a subi la loi , , fe-is dical Vi du mais à une contraction de que du parfait défini La français fe-i compose de la le où , quatrième conju- la les verbes latin fec-i, la règle racine se deux consonnes simples radical l'a dont , redoublement le changement de de de formation du voyelle a entre suppriment au parfait par loi si empruntée à une autre est , conjugaison sanscrite la du ra- voyelle que , gaison française [je f-i-s). du vieux la violente caractéristique , de parfait radical en a été rejetée et qu'il n'est resté du verbe faire la vovelle , forme moderne la ne doit pas être attribuée à l'altération de fecit, , mais en re- du plus ancienne la on se convainc que , fecisU , du guna en et é. , remplacent le Exemple lan : , «étendre, » parfait, îènitha, pour tatanitha [\) Les modifications subies par quelques verbes celto-bretons, dans plusieurs de leurs temps, peuvent s'expliquer aussi par le sanscrit. Ainsi le dans , verbe élre est exprimé par béa; est la reproduction celui de but ou. de la tum il dialecte de Cornouailles, est évident bout dans le même , comme dialecte dérive par con- bavitum , « (être) est rappelé par la désinence syllabe sanscrite avi par que ce terme racine sanscrite bû (être) traction de l'infinitif samcrit suffixe le t , » dont dans bout , et la ou dans ce verbe celto-breton. C'est par une semblable contraction qu'il faut expliquer changement du en é-et [\) , sanscrit ètu qu'il aille Baudry, licsumc de le , qu'il aille , et é-ent la granimuire satiscn'Ie , , ; yanli qu'ils aillent p. 51. , , le qu'ils aillent; dans le celto- — breton; du sanscrit d?/am en ê-eniiy é-ez lait, le , 227 es, e7, j'allais, tu allais, , é-ê — , j'allais, tu allais, il al- il dans allait, langage breton. On peut reconnaître aussi fluence du guna sur la , — langue basque la l'in- , verbe où l'indicatif présent wds , devient à l'imparfait ninzen § 2. Composilion de la , , j'étais. racine avec un auxiliaire. Cette manière de former certains temps du verbe, dit « M. dans formation de l'imparfait du verbe iza- tea, en dialecte de Biscaye je suis , Pictet est tout à fait dans le génie des langues indo-euro- péennes. Bopp est dans les le premier qui en verbes sanscrits ait démontré importe d'observer, c'est que presque toutes la famille offrent commune, dans , , diome , la à la séparation de la souche postérieure à la division des lan- éléments en sont ordinairement puisés dans les la langues de et les éléments en sont surtout reconnaissables même où débris de qu'il d'époques différentes. L'une est antérieure le sanscrit; l'autre est gues, et les Ce des traces plus ou moins évidentes de deux formations de ce genre plus ancienne l'existenee gothiques, grecs et latins. , elle a pris naissance. première formation , Ce l'i- qui caractérise les c'est qu'ils offrent entre eux des analogies assez frappantes pour démontrer leur identité primitive, tandis que les formations secondaires, produits spéciaux du génie de chaque langue n'ont entre elles que l'analogie générale de leur Pour bien saisir la mode de construction (i). » portée de ces observations mettre en principe qu'il n'y a qu'un seul verbe , élre. (1) De l'Afpnitc des langues cdliqucx avec le sanucrit , p. 156. , il — faut adle verbe — — 228 principe se trouve confirmé par Ce Nous avons vu en effet , le sanscrit et le basque. plus haut que la plupart des , verbes sanscrits prennent un a entre racine et la terminaison la pronominale. Nous avons constaté ce phénomène sans en re- Eh bien! nous croyons que cet a est en- chercher la cause, dans la composition de ces verbes tré du verbe de sanscrit par excellence manière suivante la comme , représentant as, être, lequel se : conjugue : INDICATIF PRÉSENT. y a-si toi être , as-ti s-tha om je ou tu ou il est , vous être ou vous êtes, y eux être ou sont. ils nous admettons que si suis es nous être ou nous sommes , , s-anti , être lui être , s-mas Or moi as-mi verbe as est entré dans le composition de quelques temps des verbes sanscrits suivra que la racine verbale dicatif présent : vah-â-mi , vah transporter , vah-a-si , La rejeter a-si nii y tant , faisant à l'indicatif présent kship-a-li , , kship-â-mas signifiera littéralement , faisant à l'in- , : je suis trans- racine verbale kship : kship-â-mi kship-a-tha, , je suis rejetant , kship- , kship-a- tu es reje- etc. Ainsi , dans cette hypothèse présentent l'idée exprimée; est : la s'en- vah-a-tiy vah-â-mas, vah-a-thûy vah-a-nti, signifiera littéralement portant, tu es transportant, etc. il , exprimée ; — les flexions personne qui l'exprime. , mi racines vah et kship re- les — a, , le si y temps dans lequel ti , mas , tha , lUi elle , la — Sans doute là des exemples de verbes réguliers, ne constate pas aussi bien et l'on dans ce sont , les présence du verbe an la verbes sanscrits irréguliers. Cependant ce être soumis à l'action d'une loi bli — 229 car nous , paraît fait retrouvons éta- le d'une manière générale et sans aucune exception dans toute la Loin conjugaison basque. d'offrir maire basque , comme le prétendait Harriet dans sa un appareil prodigieusement , beaucoup de réflexion pour en effort saisir Gram- varié, exigeant l'ensemble et un grand de mémoire pour en retenir tous les détails la , conju- gaison basque se réduit aux seules modifications du verbe izatea, que l'on fait riables, suivant les accompagner de temps trois participes inva- et les relations primer. Ces participes sont le participe : que l'on veut ex- présent , le parti- cipe passé et le participe futur. Cela est si vrai que , lorsqu'un Basque veut attacher au verbe ëlre une idée absolue et s'en servir d'exister il , répète le verbe être izailen niz , et dit comme synonyme : je suis étant hiz tu es étant da il gare nous sommes étant est étant zarete vous êtes étant dire ils Le Breton dit de même : sont étant. béza éz ounn , être je suis , je suis étant. Comme la compagner langue basque a un autre auxiliaire pour ac- les verbes d'action sert d'auxiliaire naiz ou niz , , le verbe niz qu'aux verbes d'état, « je suis parlant , » , « je suis , » ne comme minzatcen (je parle). — — 230 L'auxiliaire des verbes basques d'ac/ion est dut, « faire, » conjugue aussi avec un participe présent et se Exemples tur. : Maithatcendut,i'aime,\'\UéTti\emeni :je — — — Maithatcen nuen.V aimah, ,. . ., , , Mailhalu dut, passé ou fu- , . . aime, ai j , Maithaiuco dut,']a\mQia\, fais je faisais (,, ., ^ . M . ,, ,. . action d aimer. j ai tait je ferai Cet auxiliaire basque rend d'une manière plus énergique que l'auxiliaire français, l'action exprimée par le verbe principal. 11 correspond parfaitement à la locution anglaise to do un des agents , ment usités le plus fréquem- anglais-, celui qui lui prête le plus les plus du verbe d'énergie et de flexibilité même l'action tion je dit le , tion de Au breton ôber l'action , , l'infinitif. quand « faire, » il On , l'ac- : , dont complément ou et en terminé en / de ou te la con- employé avec un autre au verbe substantif 6e::a, davantage béza é : être je fais). , et flamands ont aussi des temps comme auxiliaire; ce sont ceux Ces verbes appartiennent à jugaison faible et ont l'imparfait terminé en , verbe auxi- même verbe faire est entré passé. le la signification originelle le est nécessaire d'affirmer le « je fais l'ac- lorsqu'il est l'ajoute je fais [mot-à-mot qui expriment mand temps de le en anglais mais qui énonce Des verbes allemands le ou verbe auxiliaire basque dut, correspond verbe à où , » firmation de l'action être, ; docteur Lowth signifie littéralement , manger. exprime rann did marquent en anglais d(J et avec beaucoup plus de force et de précision. I do eat, mange liaire , puissants et pour le flamand pour l'allemand et en c?ou le ; / te la pour con- l'alle- participe passé pour le flamand. — — 231 Or, ces terminaisons sont des vestiges ou des abréviations de rimparfdit ihal du verbe allemand (hun, et de dede, im- du verbe flamand doen parfait deux du gothique di-dan lieb-te, « j'aimais, nais » et le , comme Ainsi l'allemand ich » flamand » signifient littéralement , — d'apprendre. ment , verbes dérivant tous les ; faire. « iJ: her-de , «j'appre- je faisais l'action d'aimer, : C'est une manière d'affirmer plus positive- celle usitée en si anglais : / do love him, qui exprime avec plus de force l'idée d'aimer, que cette expression Il I love him, « je l'aime. » : est probable que ces locutions dérivent du sanscrit, car cette langue a un parfait qu'on appelle qui se forme avec de véritables auxiliaires. forme de racine qui acquiert la auquel on ajoute abstrait , ensuite le parfait « être , d'un des ou bhu » ; » parfait se valeur d'un substantif ce am de l'accusatif verbes kri trois devenir « , la flexion la circonscrit et Ce , « faire et » as, , dernier correspond au verbe auxiliaire werden de l'allemand et du flamand. Exemple : «sancHAKARA, isâmxsx, isdwBABHUVA, mandé ou bien il a fait l'action racine de ce verbe sanscrit est , autres dans les , pensons- l'origine des verbes auxiliai- uns dans le latin et le com- is. nous, à jeter quelque jour sur recherchée par a — La de commander. Les observations qui précèdent sont de nature res il le vieil allemand , par les grec. Voyons maintenant comment chaque temps du verbe des langues de la France se lie à la formation des temps du verbe sanscrit. INDICATIF PRÉSENT. Ce temps est le plus simple. Il est verbal et les flexions personnelles. formé par le thème 232 Exemple Sanscrit : as-mi, je suis. : n-a^. Basque: . . . . a-si, tu es as-H, h-az da- (Cette troisième personne paraît dériver du gulier de l'indicatif présent Celto-breton: ra-m, je fais Flamand: ich lieb-e, j'aime. : Provençal: Italien : les du % fait. il /cer-/, apprend. il aime. il a?M ou ««i-/, j'aime.. a«i-«-5, tu aimes. ... an<-a-, aime. am-o arn-a-. . lieb-st, tu aimes... am-a-s faim-e : Le a) ra-, tu fais er lieù-t, vend-o, je vends. : Français , 5» personne du sin- du verbe stare.) lA /eer-e, j'apprends, dw/per-s, tu apprends.. Allemand Espagnol ré-z latin stat, est. il . vend-i, tu vends vend-e-, tu aim-es il et , comme vend. il aim-e. subjonctif a pour caractéristique en sanscrit ou y, suivant l'euphonie, il (ê i en latin, il après prend désinences obtuses. quejesois.. 5-j/â-*, que tu sois... Sanscrit: s-t/â-;/?, Basque nad-i-m : Celto-breton Gothique : Flamand: Allemand Latin : : Provençal vez-i-nn vé2-i véx-ô. s-ij-ais s-ij-ai. du z-y-s hy z-y-. ich se-y du er se-y. s-i-?n s-i-s z-y se-y-est s-i-i. s-i-e. : s-c-a s-e-as Italien s-i-a s-i-i s-oi-s s-oi-s Français : qu'il soit. s-ij-au Espagnol: : , dad-i-ii, ik : «-yâ-^ had-i-n 4-e-a. , s-i-u. s-oi-t. PRETERIT. Le sanscrit a plusieurs Nous ne parlerons que de tion des manières d'exprimer celles qui temps du passé dans les ont servi à le la passé. forma- verbes de nos langues de France. C'est du prétérit sanscrit que ces temps ont reçu leurs — flexions et leurs 233 Mais pour bien désinences personnelles. entr'eux et ce prétérit sans- saisir les relations qui existent crit, — importe de savoir que celui-ci résulte d'une combi- il naison de verbe être du verbe conjugué avec racine la traduit en sanscrit tantôt par as , , le prétérit du tantôt par b'u. Or, ces deux termes as et b'u concourent l'un et l'autre formation des temps qui expriment la à passé dans nos le verbes. C'est seconde formation du prétérit multiforme du la verbe as qui a fourni ses flexions aux temps du passé dans conjugaisons basque et bretonne. les Exemple Sanscrit Basque Breton : : : : â-sam, â-sas, à-sat, â-sma, â-sala, â-san (1). i-zan, ayant été; nin-zen, han-iz , kan-az , il chanta ; j'étais. han-zoud tu chantas ; kan-zomp nous chantâmes ; je chantai ; , , kan-zot, vous chantâtes; kan-zout, ilschantèrent. Dans breton , la première et le s seul sonnels du sanscrit sinences. Mais il seconde personne singulière du , parce que est évident personne du singulier et du la peut et doit être comparé aux suffixes per- celles breton, c'est-à-dire celles zout, et celles en coup du zan , le que breton en a perdu les flexions (1) l'rt dé- des trois personnes du pluriel zen du basque se rapprochent beau- néo-latins et le verbe basque dut ont eu re- flexions le passé. Ils en ont au prétérit augmenté multiforme L'a qui précède sam, sas, sat, Bopp, à les première terminées en zial, zomp, zot, cours à un autre système pour exprimer les la sanscrit. Nos verbes pris de etc., est l'augraent qui privatif des Lajins, et disparaît dans les dérivés de , et au équivaut, suivant la famille. — parfait redoublé du verbe — 234 conjugue, sanscrit 6'î*, qui se sa- voir Au PRÉTÉRIT abav-a-m, : j'étais oMje fus, ab'av-a-s, ab'av-a-t ab'av-â-ma ab'av-a-ta , ab'av-a-n. Ce du verbe b'u prétérit dégagé de son augment , fourni au latin les llexions de son imparfait bamuSy comme Le provençal ama-valz ama-bais , : bat, amav~as , ama-va , ama-bas vende-va, vende-vi : , , ama-vam amaba , , ama-bamos , , vende-va, vende-vamo, vende-vano. français : je porl-ais saisir la relation bam , ais tu port-ais port-a-bas , , , tu port-ais ils port-aient. il Chevaliet port-ail par ce temps depuis , le , etc. , il du verbe les , qui existe entre port-a-bat primitive de l'imparfait M. de , ; arna-ba port-ions, vous por.t-iez, près , ama-ban. L'italien vende-vate , bas : ama-va : ama-van , L'espagnol Pour , a bâtis, banl; par conséquent, les flexions des verbes néo-latins, Le bam : , , il port-ait le latin , nous port-a- et le françaisje port- faut remonter à la forme français porter. Voici, d'a- transformations successives subies moyen-âge jusqu'à nos jours. SINGULIER. |re 2^ 3^ Personne — — : port-è-ve,-ove,-oue,-oe, oie,-oi,-ois,-ais. port-è-ves,-oves,-oues,-oes, oies,- ois,- ais. port-è-vet,- ovet,- out,- ot,-oit,- ait. — jre Personne : — — 2® 3® On est — 235 port- iomcs,- ions. port- iets, - iez. port-è-vent,-ovent,-ouent,-oent, -oient, -aient. la flexion latine a-bam devenue ê-ve en français par une permutation de lettres voit par ce rapprochement que très-régulière et , que dans , suite des la tellement syncopée qu'elle a été réduite à Biscaye a formé du auxiliaire dut. de pluriel Exemple , elle s'est désinence ai-s. le basque de personnes du singulier, et les trois sième personne la ahav-a-m que C'est aussi du sanscrit temps l'imparfait de son la troi- la verbe : SINGULIER. V^ Personne: ne-6aw, 2*^ — he-ban 3^ — ze-ban, V^ Personne — — 2'^ 3^ : , j'étais oï< j'avais, tu étais était il ghen-du-en zen-du-en ze-6m, , , ou tu ou avais avait. nous étions ou avions, vous étiez ou vous aviez étaient ils il , ow avaient. PARFAIT. Le ainsi parfait redoublé du verbe : bab'û-v~a , bab'i(-v-it'a, sanscrit 6'm se conjugue — — 236 bab'û-v-a bah'û-v-ima , hab'ù-v-a, bab'û-v-îis. Ce temps du verbe sanscrit, en rejetant son a donné naissance au parfait du verbe latin fu-i , pour fu-v-i fu-isli , redoublement, sum : d'un ancien verbe fu-o. , fu-it fu-imus fu-istis , , fu-êrunt ou fu-erunt. Ce sont ces désinences latines qui forment celles du par- ou passé fait défini des verbes latins et néo-latins. Exemples Latin : ama-v-i pour ama-fu-i : audi-v-i ou audi-i Provençal : ; \i0wv audi-fu-i. ame-i, ame-isy ame-t, ame-m, ame-tz, ame- ren ou ame-ron. Eïipagnol : amé-, ama-sti , amo-, amà-mos , amà-steis, amà-ron. Italien sle : vende-rono. , Français mes , « : J'aima-i, tu vous aimâ-tes ils , aimas, exemple il aima-, nous aimâ- aim-ërent. Ce mode de formation par tet, se Le vende-i, vende-sti, vende-, vende-mmo, vende- l'auxiliaire b'u , dit M. Pic- retrouve encore dans le conditionnel breton, par : kar-fe-nn , j'aimerais, kar-fe-z, kar-fé b sanscrit s'est changé ici c'est-à-dire en une consonne en /"comme dans du même ordre. , etc. » le latin fui, — C'est aussi de tion avec le la racine sanscrite 6'» du flamand Gothique du gothique, partant le prétérit de l'allemand. et wa-s : entré en composi- , multiforme de seconde formation du prétérit verbe as, que s'est formé celui — 237 je , fus ; wa-sl wé-sum, nous fûmes; wé-suht , tu fus vous , ; ica-s fut il , icê-sun, fûtes; ; ils furent. Flamand s, il fut; îinj zy ica-ren tu fus ; On du ; ivae-rs, tu fus , , hy wa- ; vous fûtes, furent. ich tca-r : wa-r er ou wa-rt ret je fus , ica-ren, nous fûmes; gy ime-rt ils , Allemand wa-s ik : fut il , , je fus ivir ; vous fûtes ; ; du wa-rest ou ica-ren, nous fûmes sie ua-ren ils , ica-rst ; irh wa- furent. aura remarqué que les trois personnes singulières du gothique ont perdu les que les seul leur est comparable. Cette consonne gée en r dans flamand et l'allemand a pris , le comme moderne le désinences des suffixes sanscrits, et gothique , , s'est et ce dernier seconde personne à la chan- idiome le suffixe t. FUTUR. Le deux manières d'exprimer sanscrit a La première consiste à prendre le participe futur carac- térisé par le suffixe tri est ta. âsmi , On âsi , dont le nominatif singulier masculin joint à ce nominatif le présent , âsmas première et , seconde la se contente, participe seul , du verbe « être » âsl'a, ârâs; ces flexions forment personne du singulier personnes du pluriel. Mais pour on le futur. la : la et les trois troisième du singulier, par exception, du nominatif masculin du c'est-à-dire sans adjonction du verbe auxi- liaire. Le participe futur en tri du sanscrit correspond au par- aimer. Ainsi ner On est dâ-tâ. Sanscrit : — — — latin le participe , est dâtj^i , du futur en turus ticipe 238 : futur — ama-titrus du verbe devant donner, dont , dât-âsi tu es devant donner , est il , dâla-stâ même Basque : il donnera ; , naiz ou merai , ils donneront. verbe basque , pour ; 7}az, je suis devant être, ou ; «a?*;,je suis devant parler, Maithatuco dut, je suis ou je parlerai; devant aimer, ow j'ai- etc. Tallemand ont aussi recours à un verbe pour désigner leur futur premier. Cet auxiliaire flamand est zullen pour le den devenir l'on suivi le simple. Exemple et ; ; ; procédé qu'a Izanen niz Le flamand ; vous êtes devant donner, ou vous don- , Minzatuco auxiliaire : nous sommes devant donner, ou nous , je serai — — don- , ou tu donneras dâl-âras, ils sont devant donner, ou former son futur ; il s'ajoute conjugue cet auxiliaire y état , devant donner, ou nerez le dâ je suis devant donner, ow je donnerai , dât-âsmas C'est , sanscrit nominatif singulier le dât-âsmi donnerons que ]& suis devant aura donc au futur de l'indicatif data — — , à venir. , , devoir, et pour l'allemand icer- non pas au participe futur du verbe mais à son participe présent , parce que exprime suffisamment par lui-même Vaction ou — Exemple Flamand — 2:{9 : on je ik zal zyn, je dois êlre : — — ik zal (Irinken , ik zal hebben je dois avoir , Allemand :ich werde syn — — , je dois werden, ich werde ou je dois werde haben, ich serai ; je dois boire ou je boirai ou j'aurai vais être ou je , ; ; je serai ; vais avoir, j'aurai ; ou vais devenir, je le futur en sanscrit con- je dois deviendrai. La seconde manière d'exprimer siste à insérer , entre la racine et la flexion du verbe , la syl- labe sya ou shya. L'origine peut en être rapportée à un fu- du verbe tur inusité a-syâ-mas , sorti le futur Exemple Sanscrit : — — — « être » a-sya-tà , : a-sya-ini, a-sya-si a-sya-nti ; des verbes grecs en c-w, a-sya-ti, , de ce type qu'est (c'est a-c/xui). : dâ-syami je vais , dâ-syasi , tu. dà-ayati , il ou dois donner vas ou dois donner va ou doit donner il , , je donnerai tu donneras , donnera ; : ; dâ-syâmas, nous allions ou devons donner, nous donnerons; — — Ce (/d-sî/a/'a, vous allez dd-sî/a/ifi, ils vont ou devez donner, vousdonnerez; OM doivent donner, donneront. ils seraient donc les flexions d'un ancien futur as (être) , qui auraient concouru du verbe à former le futur second des verbes sanscrits. Bopp même lui , p. 904 de sa Grammaire comparée, considère ce futur inusité d'où serait venu asyami du le futur latin sanscrit , comme du verbe sum : étant ce- ero , eria — eril , pour e-so, ordinaire de l'a la e-sis du e-sit, , — par suite de radical sanscrit en e flexion sanscrite en Exemple 240 rdans latin Latin. â-sijami e-ro e-ris à-sijati e-rit â-syâmas e-rimus â-syat'a e-ritis â-syanti e-runl du verbe suivant l'illustre philologue , substantif latin dérive si de du l'im- prétérit multi- Latin. â-sam e-ram â-sis e-râs â-sit e-rat â-sma e-râmus â-sta e-râtis â-san e-rant Les verbes , : Sanscrit. ont latins qui mone-bo , « être » combiné avec le futur en bo , comme ama-bo, etc., ont reçu cette forme du verbe sanscrit b'u, la syllabe ya Ces deux svllabes réunies ont et s , â-syasi forme du verbe sanscrit as tur. du : Cest ainsi encore que guna et , le latin. Sanscrit. parfait permutation la du une contraction bis, bit, bimus, priment les , bitis et biitit la caractéristique fait bya , a produit les flexions pour biunl différentes personnes verbes latins de , première et de , , par le bo pour 6jo, flexions qui du temps la qui du fu- ex- futur dans les deuxième conjugaison. — C'est du verbe futur le du verbe formé sanscrit I/ù qui a comme celto-breton être Exemple — 241 : Lithuanien. Celto-breton. Sanscrit. ham-syami . . . bavi-syasi bavi-syati bavi-sydmas. bavi-syata. , . . . bavi-syanti. bu-su. bé-zi bu-si. tu seras . il sera bus. nous serons ... bu-sime. bé-zimp , bé-zot vous serez , bé-zihl . . hé-zinn, je serai bé-zd , . . . futur le celui des langues slaves. . bu-site. bu-s. seront ils Les désinences personnelles du celto-breton be-z-inn servent de flexions au futur des verbes celto-bretons actifs ou neutres kan-inn : , dalé-inn je chanterai han-i , tu chanteras Le Latins M. les lignes faire finitif écrire me : , Il futur des suivantes le la démontré ce point important § 659 , , 910 p. et 911, et développé avec beaucoup d'érudition l'a : devoir, la nécessité , un à l'intention le , infinitif dessein dans un temps futur l'action exprimée par cet in- habeo légère c'est-à-dire propose de « a Les Latins se servaient de habere joint pour marquer de Bopp Grammaire comparée sa « du ce qui prouve que sa formation est postérieure à , de Chevallet dans je tarderai. futur des verbes néo-latins ne dérive pas division des langues. dans , dalé-i, tu tarderas, etc. , , habeo scribere je dois lire , écrire , , j'ai il à lire le faut , j'ai à ou bien je le faire. est probable que cette tournure devenue d'un fréquent usage dans le était de bonne heure langage populaire, 16 — pour exprimer dans — 242 car on la trouve souvent employée le futur, basse latinité des premiers siècles du moyen-âge la qui n'était que développement du le latin parlé par le ple avant l'invasion des Barbares. Je me peu- bornerai à rap- porter quelques-uns des exemples cités dans le Glossaire de Du Gange Qui Ego enim berli LX[.) eura habeo baplizare. (Rupert. Viias. Ileri- archiep. Colon, n" 23.) , Venire habet Ego « silvam. (Fulbertcs Garnot, epist. GIÏ.) lombardes de Luithprand^ I.) semble que Il de tous protîter la il iQ fer ire habeo. [Lois GVIÏÏ, § tit. habet jurare, hoc jejunus faciat. [Capitul. in sanctis I, chap. lib. habere. art. , les langue mère les idiomes néo-latins aient cherché à moyens d'analyse que pouvait remplacer afin d'en , les leur offrir formes synthétiques trop variées et trop compliquées par des formes analytiques plus uniformes , plus simples plus faciles à saisir et à retenir. , G'est ainsi que l'on eut recours à du d'indiquer pour tenir lieu la tournure que je viens futur latin dont les flexions diverses pouvaient être une cause d'embarras. De nure de , provient nitif suivi tir Al, le futur la du présent de et l'on eut partirai mière et la , Dans la suite, partiras , , du verbe avoir qui tion en se joignant à l'infinitif : : infi- par- c'est-à-dire j'ai on réunit partira seconde personne plurielle avotis seules formes cette tour- formé d'un du verbe avoir l'indicatif PARTIR AS, PARTIR AT OU A, etc, partir, tu as àparlir, etc. mots langue d'oïl , , deux La pre- etc. avez les à , sont les aient subi quelque altéra- partir avons , partir avez, ont donné par syncope partirons , partirez. « formé Tous le les idiomes néo-latins futur de la même , manière. excepté En le italien valaque, ont , partire ho, — parure hai tirai , , partire ha, etc. partira portugais partirèi , partir ai : , partir : lie , par- , partir tnsmte partiré partiras, partira; et le , partir hei, partir has, partir ha, partiras, partira , sont devenus partira , L'espagnol a dit etc. , has, partire ha — 243 partir as partir a , langue d'oc la ; et, plus tard, (le puis partirai , provençal) : partiras , , partira (1). Les « trois derniers tionnés nous offrent avoir était entièrement séparé de dans , principe, le verbe le l'infinitif qui pronoms personnels servant de complément Bonamy C'est à tort que , ainsi que précédait, le un ou deux car on trouve assez souvent, entre l'un et l'autre, « men- idiomes qui viennent d'être preuve que la (2). MM. Am- Orell, père et autres ont voulu faire venir ce temps du futur passé de la langue latine. est contraire à l'analogie Il formation des sons dans ces idiomes telles que ris , rit changent en se , ras, ra. Ainsi partiveris , , que des de finales pleines partiverit , la trans- finales grêles, , que telles n'auraient jamais donné partiras partira dans quatre langues , à la fois , en espagnol, en portugais, en français et en provençal. Cette objection n'est point la seule que l'on pourrait faire à l'opi- nion dont je viens de parler. La formation du « futur au moyen du verbe aroiV pas exclusivement propre aux langues néo-latines (1) Ce mode de formation du futur a été signalé, pour 1492, par Antoine de Kebrixa ou Lebrixa, gnols. le (Grammalica sobre la le on la re- langue espagnole dès plus ancien des grammairiens espa- Icngua Casiellana français, par Regnier-Desmarais, la , n'est , chap. II.) Il a été admis, pour La Curne de Sainte-Palaye, Raynouard, etc. (de Chevallet). (2) Voir des exemples l'Europe latine, p. 298 langue française, dans p. 684. dans M. Raynouard, Grammaire comparée des langues de et 871 les , et La Curne de Sainte-Palaye, Remarques sur Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. la X\I\', — — 244 Le gothique trouve en albanais et en vieux slave. d'Ulfilas nous en présente également quelques exemples. Nos verbes dont « l'infinitif est aujourd'hui en oir (rece- voir) formèrent leur futur de leur ancien infinitif, qui était terminé en er. Recever turs receverai , , mouver , saver donnèrent , mouverai, saverai, qui devinrent recevrai mouvrai, saurai. Nos poètes font, pour mesure, une syncope semblable dans de première conjugaison dont la est précédée d'une pour prierai « le besoin de des verbes les futurs erai la flexion voyelle. Ils disent eras, etc., , prirai : , avoûrai, formèrent également auxiliaires avoir et être leurs futurs de leurs anciens infinitifs ai^ret ester. mier donna avérai (( devenu par syncope aurai, y que nous venons de voir , Ester , être et enfin serai la avouerai. , Nos deux verai les fu- , , , Le comme pre- sa- devenu saurai. est eut pour futur esterai qui devint esserai , par apocope (1). » INFINITIF. Le suffixe caractéristique répond au supin t dans tarder, anavézou-t , les infinitifs tea , , On yaqui-tea , infinitifs savoir , le ium; il retrouve sous celto-bretons daléou-t, connaître, cUéou-t sous celle de tea dans les être l'infinitif sanscrit est actif des verbes latins. simple forme de la de , devoir, etc., et des verbes basques izai- egui-tea , faire , emai-tea , donner. Mais de les Védas montrent encore plusieurs autres formes l'infinitif sanscrit qui nous découvre (1) Origine et , parmi lesquelles l'origine de il l'infinitif foi-malion de la lavgue française, t. y en a une en âse ordinaire des Latins III, p. 26i et suiv. — esse, pos-se conséquent Provençal Espagnol Italien de s de : mone-rc , l'infinitif" ama-r : ; leme-r , imrti-r , aime-r : l'infinitif tins et néo-latins , , aiaU-re , , par : atlrihui-r ; vend-re , servi-re ft)ii-r , leqe-re , de nos verbes néo-latins senti-r , compra-re : Français Le ama-re , celle — 245 ,prend-re. védique est devenu r dans les verbes la- à cause de sa position entre deu\ voyelles. Consulter sur ce changement Le grammairien la Grammaire sanscrite deBen- le IV° siècle avant Jésus-Christ, énumère dans ses 5M/ras-ou Rè- gles qui vivait vers , un certain nombre d'autres anciennes désinences de , On l'infinitif sanscrit. par indien Pânimi la nasale y remarque quelques-unes terminées n, comme sèn, asèn , hasen, adhyâin, C'est vraisemblalement d'une de ces dernières vient la nasale n de l'infinitif germanique : tauj-a-n, faire; hab-a-n Allemand : ihu-n, Flamand : doe-n , formes que : Gothique — — etc. hab-e-n , , hebb-e-n , avoir. — — PARTICIPE PRÉSEM, Le n , soit seul soit , combiné avec une dentale la de famille indo-européenne la Sanscrit Basque , entre formation des participes présents des verbes actifs dans : : tud-an , haslz-en ; part. prés, , tud-ant-i, tourmentant. commençant; harlz-en, prenant. — Breton kan-a, chantant : Gothique : Flamand : Allemand Latin taug-and{s) : : Provençal : Espagnol Italien Ihii-nd ama-ns : ama-nt Français — — , , ama-nl-is , , hebb-end[e), hab-end lege-ns ; , , ayant. — — lege-nt-is. sente-nt. , ama-nt-e. vende-nd-o : «caractéristique manque). i^le faisant; hab-and[s) ^ doen-end[e) — 246 serve-nd-o. , aima-nl, lisa-nl. : PARTICIPE PASSÉ. Le t et les dentales en général dont nous nous occupons ou du moins des forment dans les langues des participes passés ou passifs, , adjectifs qui s'en rapprochent beaucoup par " le sens. En sanscrit {las, là, tum ; il , le suffixe du participe présent passif est la tam), correspondant au participe dans se retrouve latin en tus, ta , passé des langues de le participe la famille. Exemple Allemand: : gehah-t eu; , gelob-t loué; gefreu{e]-l, , réjoui. Flamand geicees-l : pris Celto-breton : kane-t ; gevlei-d , chanté dléel-t ,dù Basque: Provençal has-si, : , , har-tu pris , , ; , aimé le ; , eu; geleer-d , ap- llatté. kare-t , aimé; gicéze-t, su ; etc. commencé; ces mots ama-t geha-d été; , eros-si , l sanscrit s'est ; langim-tu senti-t, senti. , acheté (dans changé en 5) accompagné. ; — Espagnol habi-do : , — 247 leni-do, eu ama-do aimé; si-do ; , esta-do , été ; temi-do, craint; parti-do, , partagé. Italien avù-to : , avû-ta, avû-ti, avû-te stâ-ia, stâ-ti acheté Le anciennement, [diilaùnhabi-tum, eu); {de porta-tum) « stâ-te , , ; il este-t écrivait , esté : eu ; stâ-to été; comprâ-to vendu ; servi-to français a perdu la dentale caractéristique passé. Mais dit ; , vendu-to , eru-f , du , servi. participe evu-d eu-t (de statum] ; porle-l battu-t (de baltu-tum). Les consonnes qui servent à M. Ad. Régnier, nous les la formation des participes, retrouvons dans un grand bre de suffixes, soit simples, soit composés, qui le nomplus souvent s'adaptent à des thèmes verbaux et leur donnent une valeur, ou de noms, ou d'adjectifs, un sens tantôt actif, tantôt passif, sens d'action ou d'agent, d'objet souffrant l'action (1) ou de qualité agissante Traité de la foitnation des mots, p. (1). » 501. DE L'ACCENT TONIQUE DES LANGUES ET DE LA TONALITÉ MUSICALE. Au moyen-âge parmi Vart les arts il , a y la , libéraux grammaire ; et la musique comptaient c'est qu'entre ces deux branches de des rapports étroits et intimes. Aussi mes, ou accents musicaux , les , neu- étaient-ils des signes qui corres- pondaient aux accents grammaticaux. Comme ceux-ci , ils étaient de trois sortes \°. Graves ; 2°. aigus ; Les premiers indiquent les 3". graves-aigus sièmes, la ou circonflexes. l'élévation de la voix seconds, l'abaissement de « : Longs; 2°. brefs; 3°. longs-brefs; 1". la voix ou combinaison de Varsis et de Quoi de plus naturel , dit M. ou Varsis la thesis ; ; les troi- la thesis. Vitet (1) , que d'avoir appliqué aux inflexions du chant les signes destinés à mar- quer les inflexions parler, il la voix Pour chanter comme pour parole ? ou le maintenir au même , l'éle- degré. Seulement, qui chante, chaque son devant avoir une into- nation déterminée tandis que, pour , la ment ont besoin de faire la n'y a que trois manières d'émettre le son ver, l'abaisser pour de il faut autant d'accents voix qui parle , que de svllabes, quelques syllabes seule- porter un accent. De là , nécessité de avec les trois éléments fondamentaux de l'intonation (I) Journal des Savants j cahier de décenibre 18oô! — — 249 vocale des combinaisons assez nombreuses et assez variées pour exprimer toutes Mais le point délicat est d'élever ou d'abaisser coup sûr quel est le moins de savoir voix la degré précis d'élévation ou d'abaisse, commande. C'est là , signe ordonne si tel que de pouvoir discerner à , ment, en d'autres termes quel ce signe de l'intonation musicale. les inflexions est l'intervalle musical » en effet, le siège de la difficulté , et n'est encore parvenu à la surmonter, c'est-à-dire terpréter à priori , interpréter sûrement que de musique suivant l'expression de , écrite , personne « à in- , M. Vincent, à complètement, un morreau quelconen neumes primitifs, aider à cette lecture aucun morceau que s'il n'a eu pour renseignement sur aucun terme de comparaison qu'il ton le du puisse en rap- procher, aucune tradition qui s'y rattache, aucune transcription qui en dérive de près ou de loin (1). Ainsi , la science musicale , » de l'aveu de ses plus habiles interprètes, est impuissante à déchiffrer la notation tique. La grammaire moins indiquer Et d'abord , saurait-elle atteindre répétons ou au mène? voie qui y la neuma- ce but, ce que ici M. d'Ortigue a écrit, avec beaucoup de savoir et une profonde philosophie, dans son Introduction à l'étude comparée des tonalités, p. 10 et suiv. « L'homme chante par cela seul qu'il parle, La par cela seul qu'il pense entre le le chant produit par chant musical , c'est que la , comme il parle seule différence qui existe voix de dans le l'homme premier, qui parle et la voix par- court des intervalles extrêmement rapprochés les uns des autres, indéterminés, qui ne peu\ent être ramenés à au- cune gamme, (1) et, par cela même, Lv Correspondant , du 25 juin 1853. inappréciables, tandis que, — dans second le appréciables , perceptibles gamme connue une observe des intervalles indéterminés, elle , — 250 , , c'est-à-dire qui appartiennent à dont et l'oreille peut assigner place la dans l'échelle des sons. Nous arrivons ainsi à comprendre que, dans ou systèmes musicaux qui sont basés sur les tonalités l'élément nécessaire de la parole et inséparable d'elle l'é- , chelle des sons était constituée sur de très-petits intervalles, comme tre , des quarts de ton... dans particuliers... , Nous voyons de dans ces qui sont diomes plus que certains types carac- indigènes airs , et , , comme autant d'i- de dialectes... Antérieures à notre système tonahtés populaires se conservent cales chants popu- les particuHers aux provinces, relativement à notre musique , de méconnaî- certains caractères , de tonalités se perpétuent dans téristiques laires est impossible Il musique de chaque nation la les patois sous l'empire de que ainsi , antérieurs à nos langues , les , , se conservent langue commune... Nous avons dit la ces langues lo- qu'il existe des tonalités qui procèdent par des intervalles exces- sivement rapprochés dent à des ; ces petits intervalles , lesquels correspon- de bonne foi de quarts et , com- de tiers accents nécessaires aux peuples sensuels et volup- , tueux de l'Orient leur uns des autres des quarts de ton tiers et ment admettre que de ton les musique et , ne soient pas de leur langage les accents nécessaires ? Comment de admettre une distinction entre les accents de l'un et les accents de l'autre !... On fera des pliquer, aussi volumes sur cette matière sans rien ex- longtemps qu'on s'obstinera à dans le cercle spécial de l'art « Nulle tonalité n'est donc né(;essaire en plus loin foule M. d'Ortigue de circonstances les qualités (p. , se restreindre purement musical. soi , conclut 58). Les tonalités naissent d'une telles que les éléments de la langue, physiologiques distinctives des races humaines, — habitudes de les seulement l'oreille — 251 circonstances qui expliquent non- , diversité des systèmes la mais encore , ractères différents des écoles sous l'empire d'un tème. les ca- même sys- » Les confirment faits M. théorie de la d'Ortigue. N'est-il pas certain qu'une phrase étant donnée glais un Espagnol , conséquent qui constituent celui qui un Allemand , un Polonais , valeur tonique des syllabes la , phrase la , ou elle sera lue , An- pronon(;ée de manières différentes par un Français, un etc. ? , formant , variera suivant les Par mots nationalité de la ou parle. Des signes quelconques ont donc été lit jugés nécessaires pour fixer cette valeur et maintenir au- la tant que possible invariable dans le chant à toutes les épo- ques et dans tous Les signes sique , , ont été les pays. qui ont été primitivement usités dans , avons-nous dit mêmes que les , mu- la ceux dont on se servait pour l'accentuation du discours. Les Grecs sont premiers qui les les aient employés ; du moins on à leur langue, 'rrviuixa.. Suivant saint mot rer et de signifie souffle TrvevfjLci TTvev/xce. deux sont pour : suppose, Jean Damascène dérive de ttvîiv qui veut dire respirer , le nommés d'un nom emprunté parce que ces signes ont été , esprit. 11 , « ce souffler y inspi- y a quatre sortes les deux Les Grecs, écrit ascendantes et les voix autres pour les voix descendantes (1). , Duclos dans ses Remarques sur la Grammaire générale étaient fort sensibles à chant du discours tion , musical, surtout Manuscrit en la le ; ainsi , Aristoxène parle du Denys d'Halicarnasse et du ton dans l'accent aigu étaient d'une quinte (1) l'harmonie. dit et l'abaissement que dans l'éléva- le grave, l'accent prosodique était aussi circonflexe, où la voix, après avoir possession de M. Vincent, cl cilé par lui dans monté l'ar(. suscité. 252 d'une quinte syllabe , qui descendait d'une autre quinte sur , par conséquent , Ce passage seulement que chez puisqu'il , Grecs les de l'accent musical rait point se prononçait , est important deux mais encore quel précis d'élévation ou d^ abaissement de la voix. satisfait degré est le Ce passage donc en tous points au vœu exprimé par M. Vitet haut cité plus sical fois. » nous apprend non- l'accent prosodique ne diffé- , , m^^me la , qu'un signe neumalique commande chez Quant à la langue des Latins , les et mu- à savoir qu'il fait connaître Vintervalle Grecs. nous ne possédons malheu- reusement pas de document qui nous révèle quelle était la proportion de leurs accents, mais Cicéron témoigne, dans son de Orator., xvii 57, , Grecs, au nombre de trois et que les Romains syllabe trop brève cris ni rhythme , qu'ils étaient, comme chez les le circonflexe, l'aigu et le grave, étaient très-sensibles à la prosodie ou trop longue dans nos théâtres quoique , — « , dit-il , fait : une pousser des foule ne connaisse ni pieds la ne sache et qu'elle reille est offensée. : ni pourquoi ni en quoi l'o- Theatra tota exclamant si , fuit una syllaba brevior aut longior; nec vero multitudo pedesnovit, nec ullos numéros tenet, nec in quo offendat intelligit et brevitatum in sonis , : illud et sicut quod offendit aut cur aut tamen omnium longitudinum acutarum graviumque vocum judicium ipsa natura in auribus nostris collocavit. Puisque les accents des Latins étaient les des Grecs, et qu'au rapport de M. Vincent, a adopté les traditions musicales des Grecs (1) on pas dire conds le , le même (1) Sur , aussi que , chez les premiers l'Eglise latine , degré d'élévation ou d'abaissement de la tonalité ecclcsiasliquc. ne pourrait- comme c'est-à-dire d'une quinte ? Ceci , » mêmes que ceux chez la les se- voix était nous l'avouons Revue archéologique, XIV« année, 1858. , — — 253 n'est qu'une simjile hypothèse de notre part contentons de l'indiquer en Une lamesiire ? la le , sion. latins. le , il qu'on appelle en musique Vitet entre deux termes que l'on a crus syno- l'un , aux exigences de Les anciens « Le chant réglé par que notre aussi libre était la pas- pour , récitatif, c'est-à-dire que no- rhythme des chants héroïques quoique moins vague que , terminé. de la Le , troisième seul danse et de ment musical comme il la non , le plus rigoureusement dé- rhythme de la poésie lyrique, musique d'instrument, était franche- et par là , était était uni, n'était pas il le quant au rhythme poétique et , proso- la au mouvement de rhythme oratoire le musique non mesurée métrique et de la l'autre au sens de la parole et rhythme oratoire il aussi ce n'est pas inutile de rappeler la distinction savant académicien, subordonnaient les divisions de moins, tre commandé musical que l'on a longtemps confondus. et durée die Ici M. fait nymes dit l'intervalle autre question non moins importante reste à élucider. Ces signes indiquaient-ils que pouvait servir à déter- elle si , miner un jour exactement par les neumes soumettant à l'appréciation hi des musicologues. Heureux nous nous et , , le même franchement accentué ; mais, conforme au genre de musique avec lequel comme n'était il que mélodique, n'avait pas il besoin d'atteindre à un degré de précision mathématique et d'exactitude absolue incompatible avec , elle. raient pas restés là , complications qu'elle rhythmes le , ils superflu pour la mélodie et presque Les Grecs, s'ils il faut le croire, n'en se- avaient connu l'harmonie et les enfante ; au en auraient eu quatre lieu ; ils de trois quatrième en l'appelant rhythme harmonique d'hui on serait en droit de nous dire qu'entre tique et la mesure il sortes de auraient caractérisé y a vraiment identité. le ; et aujour- rhythme an- Mais comme il — n'en est point ainsi faut prendre les choses telles qu'elles il , — 25i^ sont et nous garder de confondre ce qui est véritablement distinct. Le rhythme musical des anciens mesure mélodie ; monie rhythme , la au contraire , à part rhythme , était la est le , spécial mesure de rhythme de l'har- même que qui, de , la l'harmonie, n'est qu'en partie d'origine antique, et tout moderne en M. réalité. » Vitet attribue à l'influence des peuples du qu'il y a de moderne dans terminant « qu'il s'y encore visible de couru à ble former la , la , , et nous en trouvons , ment sur quoi il qu'il n'a ni puisqu'elle a conservé musicales , et ajoute en la musique la preuve dans comme une la trace et qui lui a légué son exactitude inflexi- Ne demandons fonde cette assertion; il pas à répondra franche- preuves authentiques ni exemples directs à l'appui de son opinion. tenterons de , ce rude et monotone influence qui a con- aveugle et toute matérielle. » M. Vitet la musique mesurée trouve autre chose que dans rhythmée des anciens mesure elle-même la Nord la justifier Cependant nous l'adoptons , , et nous en invoquant non pas des théories puisque l'histoire garde le silence sur elles , mais prosodie des peuples du Nord. Et d'abord cette expression batfre la cution d'origine septentrionale. les traités En Allemands, des Néerlandais, , , si est une lo- nous consultons de versification desGoths, des Anglo-Saxons, des nous verrons etc., un certain nombre de cadences latin effet mesure , qu'il fallait nommées coups sJagen en langage teutonique) , {ictus en pour former le vers des peuples septentrionaux. La longueur du vers ordinaire ou narratif des Anglo- comme chez les Lacomme chez les Islan- Saxons n'était pas déterminée par pieds tins dais , , et sa mesure que par n'était influencée les syllabes , longues ou accentuées , c'est-à- — 255 — dire par des syllabes qui ont de l'emphase dans pour prononciation desquelles la suivant l'expression de syllabe longue est l'illustre quelle porte l'intonation ou Varsis, même Le , de l'élévation Ten Kate hollandais on, , et Or voix doit s'élever. la , une du mot sur la- partie réelle ou radicale la son le ce qui revient au voix. la vers narratif anglo-saxon contient deux syllabes lon- gues, et chacune d'elles est habituellement suivie d'une ou de plusieurs syllabes, qu'on peut prononcer brièvement et qui sont, pour ainsi dire fait , incolores et muettes. « Du reste observer Rask dans sa Grammaire anglo-saxonne que ces syllabes longues paraît pas et brèves il , , ne doivent être disposées d'après d'autres règles que celles prescrites par par l'oreille et cadence du vers. Toutefois la , même deux ou un plus grand nombre de syllabes accentuées se rencontrent rarement sans être accompagnées de quelques brèves. En grec et en latin , un dactyle mais dans ce genre de vers chée, sen a ce propos fait , au vers en effet a le équivalents une syllabe emphatique (1^. parce Magnu- qu'il est bon l'attention de tous ceux qui s'occupent d'es- c'est ; , » célèbre professeur danois Finn que les narratif des , comme au grammairien Rask une remarque de signaler à thétique , spondée; un dactyle un spondée, un tro- etc., sont tous considérés que chacun d'eux A , est l'équivalent d'un continue le Grecs devraient leur vers hexamètre nations gothiques. « savant Rask , que Il est constant, le vers national le plus ancien chez les nations phrygiennes est l'hexamètre comme chez les peuples gothiques l'on considère l'arrangement frappante , de chacun et l'hexamètre paraît être (1) TraductioiT le manuscrite de M. de Sotirdevsl. vers narratif. Or, , la si ressemblance est simplement une forme — restreinte du vers narratif rude et sans doute plus , — 256 dont l'allure est plus libre les règles du latins pris au de ce rapprochement je vais arranger, d'après , vers narratif, quelques hasard plus , antique. Pour donner un exemple hexamètres grecs et : Aflavaroi Tïjv fiïv 7«p K.âxOTï;T« zat Ma.xpOi 01 û.iy.oov y.y.1 opGioj Oi/ioç en avQriv Rat To , MK).a ô tyyuQi vxui Eig a/pov Triî ë apîTris Prjoiï] 0£ iSpCiiTCC Ozoï ETretra TlpoTic/.poioiv EÔYjxav RaAETïv] Trsp ETTYIV^E tzYirat • 7r£).£t soudât.. Arma virumque V) superûm Cano, Trojœ Ssevae Qui primus ab cris Junonis ob iram; Italiam Multa quoque Fato profugus Et Lavinaque venit Dùm Littora « rpriyyi TTpWTOV : mnltùm memorem belle passus, conderet urbem Inferetque Ille et terris Deos Latio Jactatus et alto, Genus undè Latinum. Cette décomposition produit , non un ou adonique mais un vers narratif gothique , vers pindarique si complet que, dans ces dix-huit vers d'Hésiode et de Virgile déviation ni faute contre les règles se lisent d'une que comme Des (1) vers hexamètres (1) érudits du verbe manière aussi coulante Traduction inédite de M. de Sourdeval. il n'y a ni narratif comme ; et ils vers islandais » . du premier ordre , , parmi lesquels on cite les — frères Grimm ont cru , — 257 au contraire , que , narra- les vers me- gothiques et anglo-saxons avaient emprunté leur tifs sure à riiexamètre des Grecs et des Latins narratifs , ils écrits sur la n'en ont même qu'un fait , , et, de deux vers c'est-à-dire, qu'ils les ont ligne. C'est ainsi qu'ils ont réduit à cinq lignes les dix vers suivants "5 de Boëce : Eâlâ thû scippend Hélas Scîrra tungla Des toi ! , créateur brillants astres Du ciel et Thu on heahsette Écum ricsast And thu ealne hrœthe Toi , Heofon ymb-hweorfest Les cieux en rond tournes And Et par ton saint pouvoir, Heofones and eordan 1 de le la terre Et thurh thine halige miht Tunglu genydest toi ! trône Toujours règnes ; ; tous rapidement , ; Les astres obliges Thset hi the to hyrad Si sur A ! t'obéir ! (1). on n'écrivait ces vers qu'en cinq lignes, qu'on se trouverait en opposition directe , s'ensuivrait il 1°. avec le mode de versification usité chez les nations Scandinaves, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours cien usage des Anglo-Saxons part des manuscrits points , eux-mêmes , règles de l'ancienne poésie gothique que les vers l'allitération étaient ; , dans ; la plu- , 3". avec toutes les qui nous enseignent constamment unis deux 5". enfin , versification des peuples la qui 2°. avec l'an- ont soigneusement indiqué par des de chaque vers narratif la fin ; avec tout du Nord le , à deux par système de l'ancienne qui n'ont jamais admis césure des hexamètres ni des pentamètres grecs et latins. En (I) anglo-saxon , comme dans tout idiome teutonique. Traduction inédite de M. de Sourdeval. 17 — le ton principal s'appuyait syllabe radicale mais l'accent. ; avons-nous dit, sur , de façon que Mais — 258 ne recevaient ja- les préfixes dans un mot composé de deux termes , ayant chacun un sens propre et indépendant, , première la le ton appar- tient généralement au premier. Dans mots anglais d'origine saxonne les cale ou principale conserve l'accent , la syllabe radi- dans ceux ; tirés des lan- gues savantes, l'accent ne varie pas. Les substantifs et les adjectifs l'ont sur la première syllabe sur la dernière, les participes de deux syllabes retiennent du verbe dont celui anglais de deux syllabes verbes dissyllabiques l'ont les ; dérivent. ils Ceux dérivant des verbes monosyllabiques ont toujours l'accent sur première syl- la labe. Quant aux comme blir, on peut éta- trisyllabes et autres polysyllabes, règle générale que , les premiers ont l'accent sur la première syllabe et les seconds sur la troisième. Mais, à cette règle générale Au y a de nombreuses exceptions. il , que siècle dernier, l'abbé d'OIivet niait çaise eût l'accent prosodique. langue fran- la ignorait sans doute que le 11 grammairien Louis 3Ieigret avait déjà résolu cette question deux auparavant siècles , de manière la la , plus affirmative, et avait étavé sa doctrine des raisons les plus fortes. « L'ac- cenl , disait-il, ou ton en prononciation certaine pour élever ou abaisser la est une loi ou règle prononciation d'une cha- cune syllabe. Et combien que cette doctrine semblera bien nouvelle au pur françois, séquence que si , par doctrine, et qu'il mécontentera observées en l'accent est : la si (cependant) est-elle de telle con- quelqu'un ne les les observe confonde, de sorte que , soit par , l'oreille combien que françoise s'en les syllabes soient prononciation avec leur quantité corrompu , elle ne la usage ou , si toutefois daignera avouer sienne. » — — 259 de l'accentuation française Puis, posant les règles commencera défricher cette doctrine , il : « Pour premièrement faut entendre que jamais l'accent élevé ne se rencontre en la dernière syllabe des dissyllabiques ne polysyllabiques; et que le ton déclinant ou circonflexe ne se treuve point qu'en pcnuitime syllabe « longue et elle est la varier les tons eux-mêmes aucun ton ont dissyllabiques, ni la dernière brève. Les monosyllabes en notre langue font d'aucuns ble. , si sta- » Ainsi , de deux monosyllabes qui se suivent mencement d'une phrase, premier sera seul accentué ; l'accent portera sur le second si , Nous pensons donc, d'après précèdent, neumes qu'il primitifs, la soit au com- polysyllabe, le ce sont trois monosyllabes etc. toutes les considérations qui importe, quand il s'agit d'interpréter les de tenir compte du génie prosodique du peuple, auquel appartient accents pour après un soit l'artiste qui a fait notation des textes anciens. FIN. usage de ces TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION F'I/e — Origine des langues I. La 1 tradition biblique 1 , Les premiers écrivains qui se sont occupés de linguistique. — Pialon. — Varron. — Hérodote — — Vossius. — Dom Calmet. — Théodorel. — Myricœus. — Maronites du Mont-Liban. — Les Egyptiens. — Les — Sorreguieta. — D. P. Astarloa. Chinois. — Pezron. — — — J.-B. Erro. — Goropius Becanus. — Adrien Van De Grave. — Lalour-d'Auvergne. — Court de Gibelins Leibnilz. — Hewas. — Catherine H, impératrice de Russie. — Cham- — i Aristote. 2 Aiiiira. Juste-Lipse. Pelloulier. Sclirieck. i berlayne — L'Inde Lepsius. — De Humboldt. — Barton. — Vater 5 L'idiome sanscrit découvert. 9 10 Lamartine 12 Jacob Kalfschmidl Tableau des sons. — M.Alfred Maury lô 14 M.Fallot Les Indo-Européens M. Eichofl'. — et les Sémites Parallèle des langues de l'Europe et de l'Inde. — 18 ellO — Langues de l'Oriest et de l'Occident — Cinq grandes divisions Population de la terre. 21 territoriales. — Cinq 22 grandes races A. — l» 13 IG M. Cliavée M. Renan.— M. Jehan II. 5 La race idanche ou caucasique , subdivisée en trois rameaux Araméen ou sémitique; 2° indo-européen; 3° scythique ou : lar- 22 lare 17. — B. — La race jaune i° : ~ 262 mandchou 2° sinique ; , 3" eskimau ou hy- 23 perboréen — La race rouge brune D. — La noire E. — La 25 C. 23 race race : i» éthiopien 2» caffre , Cinq grandes divisions de langues : ; 23 3» hoUenlot 1» langues de l'Asie; 2» langues de l'Europe; 5» langues de l'Afrique; ^o langues de l'Amérique; S° langues de l'Océanie Les deux groupes de langues $ \. 24 , plus remarquables sont: les — Les langues sémitiques 2!) Elles se divisent en quatre branches o° arabique ; 1» hébraïque; 2o syriaque; : 4o abyssy nique 25 — Les langues indo-européennes § H. Elles sont divisées en six familles : 26 lo langues indiennes; 2o langues persanes ou iraniennes; ô» langues celtiques; 4» langues slaves; 5° langues germaniques A. ; 27 60 langues gréco-latines — Les langues indiennes comprennent le sanscrit, le prakrit, le pali, 28 l'hindoustani et d'autres dialectes B. — Les langues persanes comprennent le C. — Les derne E. — comique , le serbe , le puschtu, , , le — Les langues le zend, pelhvi, le 29 kurde le gal^lique , cymrique le , le 50 carnique le , le serbo-russe vendo-polonais Les langues germaniques comprennent néerlandais le et le bas-breton langues slaves comprennent haut-allemand F. le dialecte Les langues celtiques comprennent gallois, le D. moderne, parsi, le persan — le Scandinave , le , le , russe mo51 le letto-prussien. gothique l'ancien bas-allemand , , l'ancien saxon le , le 55 frison gréco-latines comprennent toutes les langues néo- 55 latines La langue basque. — M. Peter du Ponceau 55 — M. Jehan M. Amédée Thierry. — M. Aug. Chao IIL — Langues de la Franck. — Leur Celtes Germains. — César. — D. Bouquet. — Schœpflin. — Holtzmann. — Arendt M. de Humboldt. 57 , 58 circonscription. et .Iules Altération de la langue latine. Influence des Visigoths Bretons de la , — I\I. Pelloutier. 41 44 46 des Burgondes et des Franks — M. de à 45 Villemain France et du pays de Galles. 40 — la Villemarqué.. La langue des Saxons donne naissance au nedcrduitsch. — M. de 46 — — Traité entre Haerno. le — 263 Pays-Bas et la Belgique pour la propriélé 47 littéraire 48 Invasion des Normands en France Au IX« siècle, six idiomes se partagent 2° l'ibérien ou C» le basque; ô» le la France : i» le celtique; 4o l'allemanique; 5» le latin; le saxon; 48 Scandinave Latin corrompu du VIII"^ siècle — Langue Langue romane. La langue le comprend d'oc 45) languedocien, le — M. Moke d'oç et langue d'oïl. le provençal, lyonnais, Tauvergnat, le limousin, le gascon. La langue Statistique ou gues de Idem de la comprend d'oïl le normand, le picard, dénombrement des Français le uO dauphinois, — M. Blary-Lafont. le o2 53 bourguignon i)arlanl les dilïérentes lan- France Ui Belgique lii la Les langues parlées actuellement en France sont 2" Tallemand 6° l'espagnol ; ; ô» 7° le cello-breton provençal le ; 8» 4» ; le : i" le flamand basque: le français ÎJo proprement Lois proscrivant les divers idiomes parlés en France, sous et la république Opinions sur l'étal 54 dit la royauté 55 - l'enseignement des diverses langues de et ; l'italien; France à 50 la 5G à (52 GRAMiMAIRE COMPARÉE PREMIÈRE PARTIE. — Svstèmk phonique C5 philologie comparée, par M. Egger. — La grammaire Délinition de par M. Régnier. — Denys Thrace entre mots. — M. Ampère la définie le .•\nalogie M. les 05 06 Fallot — Voyelles. — Consonnes — Des voYELLts. — 3L Kersten 07 Sons vocaux. l. 04 Voyelles graves , aigi'ies , 07 moyennes ou douces 08 Diphlhongues 08 Voyelles simples 09 09 Diphlhongues ou voyelles composées Changement des voyelles en Les voyelles et En allemand , sanscrit , — yma , — vriddhi 71 en celto-brelon En romano-provençal, 09 70 diphthongues en flamand en basque, en espagnol, en italien, en français. 72 — M. Kersten. 75 Les voyelles seules peuvent-elles constituer une langue? — — 264 74 Permutation des voyelles Toutes peuvent se réduire les voyelles La permutation des Causes de ^ , . , Lois de , la J. Grimm 74 7S voyelles se fait de trois manières différentes permutation la — ù trois. ) „ , [des ,. permutation 76 voyelles ; Exemples de permutations Exception à 77 77 règle de permutation la Concordance entre du sanscrit les voyelles et celles des langues de France la 78 Tableau où sont réunies quelques-unes des variations subies dans Champagne patois de p;ir la prononciation de à 81 les 82 langue française., la 83 indication de travaux sur les différents dialectes de la France Comment les voyelles se permutent dans les différents dialectes de 84 France Exemples de permutations des voyelles du XVI« la en français latin Dubois siècle, d'après le grammairien Jacques à 87 87 à 92 92 à 94 au , Permutation des voyelles en flamand Permutation des voyelles dans les diverses langues germaniques. — M. de Chevallet Dans , la voyelle est influencée par position la 96 occupe qu'elle n. 95 poésie germanique la — Consonnes Formation de la 97 97 consonne Cinq catégories de consonnes : — gutturales — , linguales , — na- — dentales — — sonores — Consonnes sales , 98 , fortes, Le 98 labiales , Consonnes sourdes 99 faibles sanscrit a trente-quatre consonnes — deux signes secondaires Consonnes en usage en flamand romano-provençal , : ~ anusvura, en allemand , en basque, en espagnol , — visarcja en cclto-brelon , en italien , — , en en français. 100 Permutation des consonnes Fabre d'Olivet. Lois de la breton , 101 — M. Ampère 101 102 permutation des consonnes Tableau de permutation des consonnes en sanscrit, la — en latin , — en cello- — en grec — en gothique — en basque — , , , en allemand Tableau de la en espagnol Tableau de la permutation des consonnes en , 99 100 latin , — en italien , — — en provençal — en français 104 , permutation des consonnes en gothique, — en ancien allemand — , en ancien saxon , 103 — — en nordique, en ancien frison — 265 — en suédois, — en danois. — en liollandais , Exemples de — anglais, — en allemand, 104 même organe la permutation des consonnes de la permutation des consonnes en voyelles el d'organe différent Exemples de — en — en flamand lOS à 107 107 à J08 108 Observations de M. Jehan Permutation des consonnes , XVl" signalées au siècle par Jacques 109àli3 Dubois Lois euphoniques. Résumé de — M. ces lois relatives au sanscrit DEUXIÈME PARTIE. Le germe , 113 Pictet — la racine , 4 — Système de la formation des mots — ou thème 115 115 le radical 115àli7 Leurs définitions L'anastrophe, cope, — Formation — la mélalbèse, l'épentlièse, di;s — la — Tapharèse, — l'apocope, — prothèse, — la paraguogue mots syn- la 117 1 1 à 9 à HD 1 20 121 Dcrivution Deux modes de H 121 dérivation des mots 122 Préfixes... 122 Liste des préfixes sanscrits à 127 128 Suffixes Trois sortes de suffixes sanscrits : les kridanta, — les imàdi, — les 128 taddilu Liste des suffixes sanscrits. Liste des suffixes latins. — Liste des — Liste des 129 suffixes celtiques 150 suffixes français 133 Suffixes anglo-saxons — — 134 propres aux substantifs 135 propres aux adjectifs 140 Suffixes flamands et allemands 155 Suffixes basques 141 à 144 Composition 1 § 1. I'j5 — Substantif avec substantif — Substantif avec II. 141J 147 adjectif — Substantif avec verbe % IV. — Verbe ou substantif avec préposition § 147 III. ou adverbe Agglutination TROISIÈiME PARTIE. à 148 152 — Formes grammaticales 155 Déclinaison 1 Le 150 sanscrit reconnaît trois genres 5(5 — 266 — — Origine de r article Formation des cas. 1 58 1^9 Singulier 100 Pluriel Déclinaisoi basque. — Fornialion des cas basques. — Similitude avec Formalion des cas en aliemnnd et en 102 le sanscrit 165 flamand Déclinaison comparée du pronom germanique. Permutations de 100 Relations primaires et secondaires 164 . lOo lettres 166 Division des déclinaisons germaniques en fortes et en faibles Origine de dans l'article les 168 langues bretonnes et néo-laliues 171 Déclinaison des substantifs Singulier. — Nominatif 1 73 Accusatif 176 Datif 178 180 Génitif Pluriel. — Nominatif 181 Accusatif, datif, génitif 185 Adjectifs 184 Déclinaisons fortes , 185 déclinaisons faibles Degrés de comparaison 1 87 Noms de nombre 189 Nombres cardinaux 1 Nombres ordinaux 193 Des Pronoms 89 199 Pronom de la Pronom de la seconde personne (singulier) 200 Pronom de Pronom de la première personne (pluriel) 203 la seconde personne (pluriel).. 203 Pronom de la troisième personne (singulier) 205 Pronom de la troisième personne (pluriel) 205 200 première personne (singulier) Déclinaison du pronom de la troisième personne dans les idiomes 206 néo-Ialins Du Verbe 208 — Conjugaison — Temps spéciaux Formation des temps. 208 Temps 208 généraux. 208 Formation des temps en sanscrit lo Verbes qui prennent en sanscrit — 2° — la 210 formalive a - 212 yu 213 o» Verbes qui insèrent une nasale dans leur racine 4° Verbes qui insèrent en sanscrit «, nu ou nà entre désinence le thème et la 214 — î)o 267 — Verbes qui insèrent en sanscrit uijn devant la désinence 51 1 217 Suffixes sanscrits et latins Singulier, — 217 pluriel — cl 21S 221 Suffixes sanscrits et gothiques Singulier, '< 2 o Suffixes personnels 221 pluriel Suffixes gothiques, allemands et flamands 221 — pluriel 221 Formation des temps 222 Singulier, ^ i. Modification par cjuna 222 VablaiU allemand 223 Conjugaison forte , — conjugaison faible % 2. Composition de Présent. la racine du verbe avec un auxiliaire — Indicatif 231 252 Subjonctif Passé. 223 227 — Prétérit L'32 255 Parfait Futur '257 Infinitif :244- Participe présent 24;; Participe passé 24(» De Farrent tonique des langues ri>" et de la tonalité musicale DR LA TARLi;. 248 ERRATA Pages 46 — , 160 ligne 1 , ligne , au 24 , lieu au de bornées lieu , lisez de primaires : bornés. et relations daires, auxquelles...., lisez et relations — 167 , ligne 3 , secondaires. : secon- primaires Anx premières.... au lieu de zounenondergang , lisez : zonnen- ondergang. ClermoDt, lyi». Ferdioand Thibai-d.