Grammaire comparée del langues de la France

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-i«
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University of Toronto
http://www.archive.org/details/grammairecomparOObaec
GRAMMAIRE COMPARÉE
LANGUES DE LA FRANCE.
La.
GRAMMAIRE COMPARÉE
LANGUES DE LA FRANCE
LOUIS DE BAECRER
FLAMAND. ALLEMAND
CELTO-BRETON, BASQUE, PROVENÇAL
ESPAGNOL, ITALIEN, FRANÇAIS
Comparés au SA!5SC111T.
PARIS
LIBRAIRIE CH. BLÉRIOT
29, rue Bonajinrlc
1800.
^ a^
iX
ORIGINE DES LANGUES
Avant toutes choses
«
monde
«
Dieu
«
le
«
qu'un Verbe
;
le
Verbe a été
la
Verbe
,
monde
lumière du
,
et le
Genèse
et l'Evangile.
du peuple
d'Israël
,
,
du Verbe
monde
suis le
la
pour Jean
et
parole est l'attribut
de l'alphabet
commencement
la vie à l'univers
l'humanité
,
,
et
n'a eu
Pour Moïse
le
,
:
Ego sum alpha
et la fin.
La
Emanée de Moïse,
:
,
plus
oméga. Je
dans
langue de
la
voilà la tradition
adoptée par
le
première
la
et
,
,
du
parole divine a donné
et elle s'est reflétée
une langue-mère
l'apôtre
,
plus grand
digne de Celui qu'ils désignent par deux lettres
et la dernière
était
(1). »
la
Christianisme
Verbe
et le
a été créé par la puissance
Ainsi s'expriment
le législateur
était le
le
!
Christianisme,
atteint les proportions d'une croyance rehgieuse
,
elle
a
et elle est
restée longtemps incontestée.
Lorsque l'homme
(1)
Erat autem lerra
,
avide de connaître les causes de ce
labii wiius cl
scrmonum eorwndem. Gen.,
1
c.
9, v. 1,
—2—
qui est
,
eut posé cette question
Quelle a été
:
première
la
langue parlée sur la terre ? quelle est la langue primitive ?
réponse a été d'abord confuse.
la
sont Platon dans son Cralijle
Varron dans son
tation, et
d'Egypte
,
nouveau-nés sous
avec
il
la langue latine.
Mais
des langues. Cepen-
l'histoire
Psammelicus,
Il, c. 2) que
(liv.
les
hommes
,
fit
première
la
enfermer deux enfants
d'un gardien ou berger,
la surveillance
avait enjoint de les tenir éloignés de tout contact
hommes
les
Mais
le
il
De
voulant savoir quelle avait été
langue parlée par
auquel
traité
grammaire qu'à
dant Hérodote a rapporté
roi
Aristote dans son Interpré-
,
ont exposées dans ces ouvrages sont plutôt
les théories qu'ils
relatives à la
de linguistique
se sont occupés
Les premiers écrivains qui
lui
et
de ne leur jamais adresser
recommanda expressément de
premier mot qui
sortirait
de
la
bouche des
parole.
la
de retenir
saisir et
petits prison-
niers. Lorsqu'ils eurent atteint l'âge de parler, le berger en-
tendit
un jour
les
averti
du
remarqua
fait,
nformé du sens
que
les
enfants proférer ce cri
la
même
exclamation
qu'il fallait attacher à ce
Phrygiens désignaient
en conclut que
la
le
la
lui dit
et le roi
;
langue origi-
hommes. Mais depuis on
nouvelé l'expérience de Psammeticus
,
roi
et s'étant
,
mot, on
pain par Beccos
langue phrygienne était
nelle et naturelle à tous les
Le
Beccos.
,
a re-
et les enfants sont
restés muets.
La recherche de
langue primitive n'a été franche-
la
ment abordée que par
par les théologiens.
gieux
,
il fallait
Il
les
commentateurs de
y avait
là
pouvoir confirmer
Bible
la
pour eux un intérêt
le récit
reli-
des livres saints.
L'hébreu obtint alors un droit de primogéniture sur
autres langues
lesquels
,
et des esprits d'une haute valeur
on compte Juste-Lipse, Vossius
,
et
Dom
,
les
parmi
Calmet,
—3—
^aUanhèrent à ce
droit
d'un article de
celle
une importance presque égale à
foi.
Théodoret (1), Amira
Myricœus
(2),
du Mont-Liban
inaronites
langue hébraïque en possession de son triomphe.
diquèrent
le
la priorité
chaldéen
d'autres
et
(3)
ne laissèrent pas longtemps
,
d'origine pour l'abyssinien
,
le
Ils
la
reven-
syriaque,
l'arménien et l'éthiopien. Les Egyptiens et les
,
Chinois élevèrent
les
mômes
prétentions en faveur de leur
langue nationale.
Pezron et Pelloutier se
breton
;
Th. de Sorreguieta
J. B. Erro
canus
(7)
Grave
(9),
Adrien Van
pour
le
le
sociétés
(5) et
basque; Goropius Bele
gantois de
flamand. Latour d'Auvergne
Monde
du
D. P. de Astarloa
Schrieck (8) et
de l'Origine des premières
l'auteur
(4),
plaidèrent pour
(6)
,
champions du bas-
firent les
et
,
,
l'auteur
Court de Gebelin
primitif, défendirent
les
,
du
droits
celtique.
décomposant
C'était en
en comparant
les
les syllabes à
que ces auteurs
s'efforçaient
mots de leur langue
et
en
des syllabes d'autres langues,
de prouver l'antiquité de leur
idiome de prédilection. Et pour donner un oorps à leur
singulier système,
lement,
tout
à
ils
cet
ont écrit des livres volumineux
échafaudage
scientifique.
Appuyé
sur
s'anéantir
jour où
la
le
des rêves,
il
insuam Gramm. Syr.
(3) Prcefat. ùi
Gramm. suam Chald.
(4)
La Semaine espagnole-basque. Madrid, 1804.
(5)
Apologie dv la langue basque. Madrid, 1803.
(G) Kl Alfabcto primitivo. Madrid, 180G.
{7) Origines
{^)
{':))
Antvcrpianœ. Anvers, 15G9.
Origines reru7ncelticarum.Y]ires, 1G14.
La République
(les
Seubase
dut s'écrouler et
philologie entra dans la voie qui
Qu. GO, 61, in Gènes.
(1)
(2) Prcefat.
!
manquait une
il
Champs-Elysées.
Ci^nii
,
180G.
—
venait de
aux sciences
s'ouvrir
lorsqu'elle adopta
—
%
comme
,
la
c'est-à-dire
positives,
physique et
chimie
la
l'ob-
,
se/valion des faits pour base de ses expériences et de ses
lois.
nom
Leibîiitz attacha son
donné à
à ce nouvel essor
la
linguistique.
Depuis
lors
l'Europe et
,
des
spécimens de toutes
même du monde
jésuite espagnol
Hewas en
de Russie Catherine II
connu furent
publia à Césène
paraître à Saint-Pétersbourg
fit
de l'Afrique. Ces précieux matériaux
publiées à
Amsterdam)
Ils facilitèrent
entre elles
parenté
Chamberlayne
(versions que S.
,
,
on
,
aux versions
les
langues de
réunies et
avait
furent de la plus grande utilité.
l'étude des langues
les
un
de l'Asie et
,
joints
,
de l'Oraison dominicale dar.ô presque toutes
terre
Le
colligés.
et l'impératrice
,
vocabulaire comparé des idiomes de l'Europe
la
langues de
les
on compara celles-ci
;
groupa par familles
et l'on crut à leur
,
quoiqu'on ne sût pas encore comment
elle s'était
établie.
La
siècle
philologie en était là
,
elle
,
lorsqu'à la 6n
reçut de la politique un secours inattendu
Anglais s'étaient rendus maîtres des Indes
l'ancienne langue sacrée des Indiens
savants de
«
la
monuments remontent
semblable à
depuis longtemps une
lui
,
il
les
et le sanscrit
à trente-trois siècles
celle
d'une de ses
Comme
des
nombreuses;
a donné
le
comme
lui
premiers
les
,
filles
a
eu une
,
la
lan-
le latin, le sanscrit
langue morte
n'a pas cessé de servir de langue
lations
,
attira l'attention
M. LeBrocquy, dont
gue de l'ancienne Rome.
il
,
:
Grande-Bretagne.
Cette langue, dit
destinée
du dix-huitième
,
et
,
sacrée
comme
à des
est
lui
popu-
encore, et bien plus que
jour à beaucoup d'autres idiomes; enfin
,
comme
toujours
langue du Latium
la
de documents d'une grande valeur
mettent de
il
,
a laissé
littéraire
une foule
et qui per-
,
soumettre à une étude philologique appro-
le
fondie.
« Cet antique idiome se parlait jadis dans tout l'Indous-
tan
depuis
,
de Bengale jusqu'à
le golfe
Le
au
latin
sanscrit est bien supérieur
que
et plus parfait encore
,
langues connues
et la plus complète. Elle se prête à
dire microscopique
;
grec
le
flexible
c'est la plus
,
mer d'Arabie
du pays jusqu'aux mon-
et depuis l'extrémité méridionale
tagnes Himalaya au nord.
la
,
la
:
de toutes
plus
les
composée
une analyse pour
ainsi
tous ses mots dérivés se ramènent faci-
lement et clairement à leurs racines premières
,
qui exis-
tent dans la langue elle-même.
Or
«
,
l'existence
pour
les
premiers linguistes à qui fut révélée
du merveilleux idiome
,
ce ne fut pas un médio-
cre sujet de surprise et de joie de découvrir que le sanscrit
l'Inde et de l'ancien persan
d'oiî s'étaient
,
mais aussi
formées toutes
gage européen,
le
grec,
toutes leurs ramifications
,
les
et le teutonique
latin
le
ainsi
qu'il était la
consommée
,
et la
portée sur un terrain solide
que
laquelle bientôt elle a
marché
à
,
avec
le celtique et le slave
la
révolution lin-
science s'est depuis trouvée
voie large et
,
souche
grandes branches du lan-
avec leurs affiliations diverses. Dès lors,
guistique fut
modernes de
non-seulement des idiomes
l'origine
était
féconde par
de grandes et magnifiques
conquêtes.
Des savants de presque toutes
«
rope
,
et particulièrement
pour l'étude comparée du sanscrit
ciété asiatique
les parties
de l'Allemagne
,
,
de l'Eu-
s'associèrent
aux travaux de
la
so-
de Calcutta et d'autres linguistes anglais.
L'unité originaire de toutes les langues de l'Europe fut
établie avec
une
entière évidence
sauf deux idiomes d'un
,
domaine géographique peu étendu
basque,
le finnois et le
,
qui ont été reconnus ne point se rattacher à la langue de
l'Inde (1).
En même temps
«
que
que
de
les limites
la
haute linguisti-
furent reculées prodigieusement les bornes de l'eth-
,
nographie
,
science née avec elle
antéhistoriques
dont désormais
et
,
,
données incertaines des écrivains de
les
de
l'antiquité et les timides conjectures
littérature
la
derne sur l'origine asiatique des peuples européens
une éclatante confirmation
,
et
quant aux
,
guistique retrouve les traces effacées de
berceau
scythique ou sanscrite
,
;
reçurent
,
dans sa patrie primitive
,
mer Caspienne
elle la suit
jusqu'à l'Allai
qui s'étendait depuis
,
occupant non-seulement
et
l'Indostan
,
de l'Europe
sol
la
Perse
,
qui ne
et
,
la
la
;
monMédie
peuplades tout
que continuer
fait
la
du Bolor
nous
l'Arménie
mais couvrant de ses
,
,
depuis
,
chaîne
la
dans ses vastes émigrations
tre
,
la lin-
va la prendre à son
elle
et
,
grande famille
la
Paropamise jusqu'aux sources du Tobol
la
mo-
généraux
faits
acquirent un caractère de certitude absolue. Ainsi
iranienne
elle
Les vagues traditions conservées des temps
est inséparable.
le
le
territoire
de l'Asie.
L'hypothèse de
«
gues
,
réalité
la
descendance collatérale des lan-
dont auparavant on
,
ne
faisait
que soupçonner
la
ayant été ainsi heureusement vérifiée à l'aide du
sanscrit sur l'ensemble des groupes européens
,
on se trouva
puissamment encouragé à en poursuivre
le
dans
langues connues.
On
(I)
le
le
classement de toutes
fit
les autres
développement
avec empressement et persévérance
Nous reviendrons sur
ce point.
,
et voici
très-succinctement résumé
immenses recherches du
ces
connaître dans ses détails
et
,
sacrer que quelques lignes à
plus générale
la
indépendantes
singulièrement exagéré
(
du globe
présenter dans son expres-
prouva que toutes
ramenaient à cinq ou
se
encore on avait
on en avait compté plus de
On
excessivement réduit.
fut
que nous ne pouvons con-
le
qu'autrefois et naguère
,
à le faire
nombre des langues-mères ou
le
:
six
classes
70
nombre des
la totalité
,
premières
,
,
par
des autres idiomes.
Le
races crues d'abord primitives ou aborigènes
dans
fut restreint
conducteur de
même
la
proportion, et, guidé par
du langage
l'affinité
,
le
plus diverses
mœurs
,
,
et
devenus étrangers
fil
on constata que des
peuples vivant aujourd'hui dispersés sous les latitudes
les
)
langues
les
et grandes divisions sous lesquelles venait se ranger
genres ou par espèces
Nos
savoir et de la patience.
comprennent que nous devons renoncer
lecteurs
sion
résultat auquel aboutirent
le
,
les
les
uns aux autres par
la religion et les institutions
politiques
,
appar-
tenaient pourtant originairement à l'une des grandes races
conquérantes ou émigrantes qui
ou cinq
avaient
,
,
,
au nombre de quatre
dans des temps reculés
peuplé paisiblement
Les vœux de Leibnitz étaient exaucés
,
de
toutes les contrées
et la
subjugué ou
la
terre.
—
plupart de ses
prédictions accomplies.
«
Ajoutons que
familles
les
du langage humain ont
limites qui les
tracées.
Il
de ces quelques grandes
les caractères
été bien
séparent sont
en résulte
qu'il
paraît difficile
encore des points de contact suffisants qui
commun
,
puissent
science présente
unir
comme
définis,
aujourd'hui
entre
elles
les
,
d'y
et
que
nettement
découvrir
comme un
classes
que
lien
la
distinctes et isolées. Certains lin-
guistes l'ont tenté cependant; car,
si
la
recherche d'une
—8—
langue primitive est définitivement abandonnée
que pas d'auteurs qui persistent à
d'une langue unique
type à jamais perdu
,
autres idiomes doivent reproduire
les
moins
affaiblis
quelques
,
n'ont pas jusqu'ici
que
vérité,
dans
n'y a
il
quelles
communs
font
Ces
essais
concluantes
A
moderne.
la
pas deux langues, n'importe
on
différentes
n'offrent certaines affinités verbales;
leur sont
bien que plus ou
,
linguistique
la
peut-être
familles
mais dont tous
des preuves aussi
fourni
travaux de
les autres
,
indélébiles.
traits
ne man-
il
,
à la préexistence
croire
les
,
mais ces mots
intégrante
partie
choisisse
de
l'un
qui
qui
des
idiomes et se rattachent à ses racines, tandis que dans
l'autre
ne sont en quelque sorte que superposés.
ils
nombre de mots
coexistence d'un certain
cette nature prouve bien
ou
mieux
selle
Les écrivains partisans de
restreints
,
comme
germe commun
Cependant
,
d'Amérique
ont prouvé
,
«
:
scrupuleuse exactitude
muns aux
{{)
dans
,
se
résume en donnant
les
deux langues d'un
(1).
,
Des recherches
Palœographic ,
faites
avec
en suivant une méthode qui
employée dans l'étude de l'étvmolo-
dit-il
,
l'existence de quelques
vocabulaires des deux continents.
nachgewicscn.
»
de Huraboldt va plus loin en par-
l'illustre
n'avait pas encore été
gie
l'hébreu
quoique non développé
,
univer-
qui a écrit pour établir une con-
« l'existence
lant des langues
la plus
,
le sanscrit et
certaine
l'affinité
eux-mêmes que des
obtenus par leurs recherches compa-
ratives. Ainsi, Lepsius
nexion entre
de
mélange de deux peuples
des langues n'accusent souvent
résultats
La
qu'une communauté de race
leurs relations subséquentes
et de langage.
le
similaires
mots com-
Dans quatre-
als mtltcl ftiy die sprachfurschung zunachst
am
sanskrit
—9—
américaines examinéej; par Barton et
vingt-trois langues
Vater, on trouve cent soixante-dix mots d'ont
paraissent les
mêmes;
et
de
est facile
il
analogie ne peut être accidentelle
,
racines
les
que cette
voir
puisqu'elle ne repose
pas purement sur l'harmonie imitati\e, ou sur cette confor-
une
mité d'organe qui produit
dans
premiers sons articulés par
les
presque parfaite
identité
Des cent
les enfants.
soixante-dix mots qui ont cette analogie, trois cinquièmes
ressemblent au mantchou
samoyède,
et
,
au tongouse
deux cinquièmes
celtique et tchoude
,
biscayenne
ont été trouvés en comparant
,
au mongol
dans
se retrouvent
,
et
au
langues
copte et congo. Ces mots
la totalité des
caines avec la totalité de celles de
les
langues améri-
V ancien monde
car jus-
,
qu'à présent nous ne connaissons aucun idiome américain qui paraisse avoir
une correspondance exclusive avec
aucune des langues de l'Asie, de l'Afrique ou de l'Europe (1). »
Ainsi
,
par une méthode plus sévère
tion plus soutenue,
au
même
résultat
il
que
,
par une observa-
serait possible à la science d'arriver
la
Genèse
,
de conclure
et
comme
,
Moïse, à l'unité du langage humain. Pourquoi renoncerions-nous à cet espoir?
faculté
L'homme
ne possède-t-il pas
absolue de comprendre toutes
les
la
langues du globe,
en tant qu'elles sont des manifestations de
l'intelligence
humaine par des signes qui frappent
ou
Dans
toute langue ne
mentaux ou
primitifs
,
l'oreille
se trouve-t-il
qui sont
comme
les
tifier
(1)
S'il
en
avec les
était
la
autrement, comment
idiomes
lue des Cordillères.
si
?
pas des sons fonda-
base ou
le
des mots-racines, exprimant partout et toujours les
idées?
yeux
germe
mêmes
pourrait-il s'iden-
variés des peuples disséminés sur
—
la
—
L'homme
surface de la terre?
la
de raison, et
10
pas un être doué
u'est-il
humaine n'est-
raison
elle
même
pas la
partout.
Or,
le
raison,
si
je puis
immuable
est
il
langage de l'homme est
sente.
m'exprimer
comme
mots
seule des
mots sont
changeante,
est variable et
,
Toute langue étabHe par
donc qu'un ensemble de signes au moyen
l'usage n'est
desquels nous acquérons ou
Nos idées proviennent
,
soit
de
gence. Par exemple,
de l'animal
repré-
la raison qu'il
signes et les interprètes des idées
les
toujours mobiles et modifiées.
sur nos sens
vêtement animé de sa
Considéré en lui-même,
ainsi.
et invariable
La forme
car les
le
mot cheval
,
idées.
de l'action du monde extérieur
de notre
l'action intérieure
le
nommé
ainsi
communiquons des
soit
intelli-
de l'idée
est le signe
et cette idée est le résultat des
nombreuses sensations reçues de
quand
l'objet cheval,
frappa nos yeux pour la première
il
fois.
C^est donc après une gestation purement intellectuelle
que
la
parole naît et est émise par l'organe de
mystère paternel du Créateur,
«
lui-même aux
inspirant
parole,
les
le
verbe,
le
lèvres
mot,
:
car
les
c'est véritablement les recréer.
première parole et
la
de sa créature-enfant,
nom
nommer
et
pour
faire
Oui
émues de nos passions
toujours complet
a fait la
la
,
,
il
a
,
comme un
,
les lèvres
la
fait l'in-
les fibres
la
poi-
tendues
claviçr intérieur
que nous portons en nous
langue pour articuler
nomme
dû enseigner
communiquer,
son de toutes
le
la
approprié à leur forme
première langue Celui qui a
résonner
,
choses de leur vrai nom,
telligence et le sentim.ent pour se
trine
voix
M. de Lamartine,
dit
l'expression innée qui
choses, en les voyant, du
et à leur nature
la
;
Celui qui
pour prononcer
voix pour porter au dehors l'écho de l'âme
!
,
Des débris
de
première langue
cette
-
11
parfaite
,
quelques décadences intellectuelles
les autres
.
et
langues diverses et imparfaites,
d'un temple écroulé
désert, quelques abris pour
la
et
l'oreille
de ses pieds, par
de son corps. Voyez
parties
ses joues
,
ses
yeux
Le moindre de
pieds.
tation
qui est la
,
climats
,
compris
même
Nègre dans
sur les côtes de la
forêts
humides; par
par
Chinois dans son
le
par
,
,
le
les
geste de
toutes les
est
mains
ses
,
,
ses
une expression
physionomie
sa
bouche
tout parle en lui,
:
ses bras
;
il
l'est
en vertu de
dans tous
pays
les
,
partout où l'homme a porté ses pas.
pris par le
mau
est
;
le
;
trahit la plus
âme.
légère émotion de son
Ce langage
sauvage
mouvements
ses
toute sa personne est parole
la
mouvement de
le
le
dans
,
parle encore pour
il
;
ses épaules
,
des pierres
caravane (1). »
yeux par les contractions de son visage
mains
comme
parle pas seulement avec
pour être compris par
ses
recomposées
se rebâtissent lentement
,
Mais l'homme ne
décomposée par
se seront
,
ses déserts brûlants
Mer
d'imi-
sous tous les
Il est
com-
par l'Esqui-
Glaciale; par l'Indien dans ses
Malais dans ses
le
;
la loi
monde muré
;
îles
poissonneuses;
par l'Européen dans
son Europe ouverte au commerce des nations. Quelle variété
de peuples! et combien ces peuples paraissent aujour-
d'hui séparés physiologiquement
tant nous croyons que les
humaine ont tous eu
originaires
le
du centre de
pour se répandre dans
Providence.
divers ont
Il
dû
l'Asie
est probable
berceau
,
la
,
grande famille
qu'ils
sont tous
et qu'ils sont partis de là
contrées que leur réservait la
que tant de Heux
iniluer sur leurs
(1) Vie de Gultcmberg.
uns des autres! Pour-
membres de
même
les
les
et
de chmats
manières d'être, sur leurs
—
—
12
habitudes et leurs travaux, modifier en eux
sons
ticuler certains
changer par suite
et
,
d'ar-
la faculté
le caractère
de
leur langage primitif.
En
effet,
peuple qui
le
ou dans
forêts
du
culture et de l'élève
la voix
que
celui qui
maritime ou
du premier
rit
;
fluviale
est âpre
,
du second
celle
sur le continent, dans les
vit
champs
les
qui s'occupe de chasse
,
bétail
dure
est
meut
forte
,
pêche ou à
la
se
vit et
,
,
molle et
sur l'eau.
,
La langue
le sol qui le
flui'de
comme
l'élément
don de
la parole,
Jacob Kalfschmidt,
des poissons humide
navigation
la
comme
qui l'entoure. « Si les bêtes avaient reçu
dit l'allemand
je
,
le
nommerais
des oiseaux aérienne
celle
de
a d'autres flexions dans
,
adonné à
,
,
langue
la
,
nour-
et celle
des quadrupèdes terrestre. »
Ainsi
sifdant
tural
,
et
vérifiée
les
,
peuples maritimes ont un langage labial et
et les peuples agriculteurs
râlant.
Cette
peut
proposition
au moyen de l'analyse
plusieurs langues.
ou chasseurs
Par exemple
et
,
de
la
être
,
tandis que les
sons constitutifs de
les
aflemande rappellent
les
mots
facilement
comparaison de
langue grecque se ressentent du voisinage de
de ses côtes
l'ont gut-
la
mer
la
et
stridents de la langue
montagnes,
les
pays de chasse,
les forêts et leurs habitants.
Cependant tout enfant bien organisé
prendre n'importe quelle
est capable d'ap-
Par imitation ou par
langue.
l'usage,
il
s'assimile les principales expressions
chez qui
il
est élevé
11 se
dépouille
et profère avec
;
même
tous les sons
lui
du peuple
deviennent famihers.
des flexions de sa langue maternelle
une égale
facilité les
,
accents nouveaux qui
frappent son oreille. C'est qu'il a à sa disposition des appareils
d'une grande
flexibilité
:
le gosier, la
et les lèvres. Il y a bien aussi les narines;
langue,
mais
les
elles
dents
ne sont
—
—
13
mises en jeu que lorsqu'il doit prononcer
et
consonnants n
les
m.
Ces quatre appareils fonctionnent au moyen de quatre
mouvements
,
qui sont
:
des mouvements de percussion
,
de pression, d'aspiration et de respiration, et produisent
autant de sons distincts dont voici
k
Sons linguaux. Son nasal
g ch h
r
1
^
iO
—
Z^
""
tn
seh
tn
—
j
n
3
^^
.5
.2
tableau
:
SONS SONORES ou EXTERNES
SONS SOURDS 00 INTERNES
Se produisant au fond de la bouche.
Sons gutturaux.
le
Se produisant à l'extrémité de
Sons dentaux.
t
d
s
th
la
bouche.
Sons labiaux. Son nasal
p
b
f
v
m
—
rt
Ainsi
,
—
14
à part les différences de détail
disait le re-
,
grettable Fallot, l'organisme de toutes les langues est un
;
les différences n'y portent que sur des subdivisions insigni-
même.
fiantes; l'essentiel est partout le
« Aucune langue n'a eu jusqu'à présent
substantif
le
et
ci
m
j
2o
rius de
1
<
ses corrélatifs:
féminin, neutre;
r
•
i
nombres
j
i
•
i
i
singulier, duel, pluriel;
:
verbe:
Plus de trois personnes
4f>
50 Plus de sept temps
:
je, tu,
Go Plus de six modes
jonctif, l'optatif
\
il ;
présent, futur premier et second,
:
imparfait, parfait défini et indéfini
<
I
«
•
trois
.
,^1
V o' Plus de sept cas.
/
le
.
f
l
Pour
:. masculin,
lo Plus de trois genres
/"
Pour
:
:
,
plus-que-parfait.
l'indicatif, l'impératif, le
ou conditionnel,
sub-
l'infinitif et le participe,
Les langues qui n'ont pas toutes ces formes suppléent
à celles qui leur
manquent par
double emploi de
le
celles
qu'elles possèdent.
«
Toutes
l'accent prosodique
«
Ainsi
,
même
langues ont de
les
,
l'accent tonique
etc.
on peut ramener
formation et l'organisa-
la
un système
tion propre de chacune des langues connues à
unique qui
les
contienne toutes et
les
nément, comme on peut ramener
expose toutes simulta-
les
alphabets de tous les
peuples à un alphabet conventionnel unique qui les contienne tous (1). »
Cette conclusion a été contestée dans ces derniers temps
été vivement et avec une science profonde.
elle l'a
nié
la
preuve
les
communauté
,
on a montré
idiomes de
européenne.
«
d'origine
la
la
des
langues
,
et
sépare
race sémitique de ceux de la race indo-
On
Recherches sur
;
a
comme
,
ligne de démarcation qui
a dit
:
«
Dans
les
deux races
rapprochées en apparence, c'est-à-dire chez
(1)
On
les
les plus
les
formes grammaticales de la langue frajiçaisc.
Ariens
—
«
ou Indo-Européens
—
15
et les Sémites
,
«
et les verbes simples sont constitués
«
des syllables
«
niables
divers
«
procréés (1). »
et caractéristiques
les
Les pronoms
Européens
!
ont
:
la
,
des
fois
,
rtifants
inévitablement
et ceux des
:
2' pers.
indé-
deux génies
Comparons ceux des Sémites
l'e pers.
Hébreu
à
instinctivement
pronoms simples
phoniquement par
complètement diCférentes
«
qui
les
3« pers.
—
Les verbes
la
—
16
conformément aux
!
règles qui président à
formation des conjugaisons hébraïque, syriaque, chal-
déenne
Hébreu
^-coun;
).u-oi, je
je dissous; layasi; lay-ali;
délivre; ;.u-£iç
—
—
Lu-o;
:
Français
Anglais
Lav-e,
:
Allemand
:
Laug-e,
iu-ou^i.
;iii-£Te,
lu-ilis,
lu-unU
lav-cst , lav-es, lav-e, lav-e, lav-c.
laug-est, laug-et, laug-cn, laug-et, laug-en.
langues de V Europe
de Vlnde
et
conjugaison
remarquer aussi
fait
,
conjugaison est née de l'adjonc-
la
pronoms personnels
que verbe. Donc, dans
la
,
,
lav-es, lav-e, lav-onsy lav-ez, lav-ent.
que, dans ces langues,
dans
lay-amas; lay-alha; lay-anti.
hj-op-vj
,
dans son introduction au Parallèle des
Eichoff,
tion des
)v-u
,
lu-is, lu-it; lu-imut
—
—
Lav-e,
:
M.
:
je serai; le-coun; ïe-coun; nc-^oun; te'Counou;ïe-counq\i.
Lay-ami,
:
:
Latin
ou
se placent toujours avant
Lue-a, je prête; lue-t; luc-e; lue-nu; luc-ts; lue-tz; luc-u.
:
:
Sanscrit
Grec
pronoms
les
,
des verbes. Exemple
le radical
après
Arabe
et arabe
à la syllabe radicale de cha-
conjugaison européenne
la
sémitique
les
,
procédés
comme
sont
les
mêmes.
D'ailleurs,
M. Chavé
reconnaît lui-même
que
«
les
«
verbes sanscrits et hébraïques composant les trois classes
«
d'imitations de bruits
«
sentent entre eux
w blés.
Le
,
(crier, souffler ,
çà et
là
,
W,
pré-
des ressemblances inévita-
d'un animal est
cri
détruire)
même
le
F
P
chez tous
les
«
peuples. Les sifflantes
«
partout dans les imitations du souffle et du bruit du
«
vent. Les craquements
«
les
«
groupes de consonnes
explosions
U, PAU,
les
,
S
,
et le
grattements
,
devaient entrer
broiements,
les
devaient amener des consonnes
etc.
Quoi
,
tels
qu'il
que
R KR
en soit,
,
,
et
GR
,
des
TR
est toujours facile
«
i
«
d'observer de notables différences
«
grandes ressemblances, et encore ces grandes ressem-
il
même
dans
les plus
—
17
—
« blances ne se rencontrent-elles qu'une vingtaine de
«
fois
tout au plus, »
Nous croyons
nous
,
qu'elles
,
rencontrent encore
se
dans d'autres verbes qui ne dérivent pas de l'harmonie
Ainsi
imitative.
guérir
pas dans
l'hébraïque gee
,
portant
être bien
,
,
grec vyicu, sano, euro
le
ses dérivés; dans l'anglais gfo, aller,
mand
flamand gang
et le
,
raédicamenté
être
,
en santé
vytwç^ saluhriter et
;
marcher; dans
l'alle-
démarche; ganz, entier?
allure,
L'hébraïque ege, sonner, disputer, querelle, dans
grec nZ'^
:>
»x:ûç
son, bruit; »/:?«, sonner;
5
dans l'espagnol
et l'italien eco;
mand écho; dans
ago
^
,
^
L'hébraïque agg
hôte
flamand
le
,
convié
travailler
et
,
,
dans
le
,
lemand auge ,
l'allemand
gast,
,
l'italien
dans
le
occhio
le
grec
le
dans
,
flamand oge
aussi des substantifs hébraïques qui ont
pagnol elalo
,
le
,
cy.y.cç
le
et
slavon
dans
l'al-
se retrouve
dans
une grande
Exemple
le latin
:
ala, aile; l'es-
élevé.
chêne
,
dans
5
œil?
Ole, hauteur,
Al,
<iytù
l'anglais guest
et
entourer, dans
,
analogie avec des substantifs européens.
dans
grec
fêté ?
oculus, œil; dans
Il est
l'alle-
célébrer, dans le grec ayioç, saint;
ûko; dans l'espagnol ojo
Ale
flamand et
attention?
L'hébraïque ag, aug
le latin
le
agir; dans l'espagnol agio; dans le flamand
et l'allemand acht
dans
dans
le
écho;
»;^:«,
russe exo ?
le
L'hébraïque igo
latin,
,
ne se retrouve-t-il
,
:
dans l'anglais olm, dans l'allemand holz,
flamand hoU, bois.
bien, héritage
l'anglais
leg
^
:
dans
le
grec a««
,
plaine; dans
champ, pâture; dans l'allemand wohl ,
bien.
2
le
—
GiD
le
18
—
du corps
nerf qui relie les diverses parties
,
:
dans
flamand keeten, enchaîner; dans l'allemand kette; dans
calena, et l'espagnol cadena
le latin
Au,
fortement
:
dans
le
,
chaîne.
grec «X/ç, assez; dans l'an-
flamand heelmeesler, médecin
glais heal, guérir; le
;
held
,
héros.
OiLOA
côte
,
auprès; dans
Olie
h<iUe
,
auprès
,
le
chambre
,
salle
;
dans
:
mot
vieux
*le
français lez
,
grec aAX<^, juste-au-corps.
dans
dans l'anglais
:
le
latin
,
hall
et
flamand
le
l'espagnol et l'italien
,
aula
,
palais; etc., etc.
En
faisant ressortir
syllabes
les
ressemblance qui existe
la
constitutives
des
verbes
et
des
entre
substantifs
sémitiques que nous venons de citer et certains verbes et
substantifs des langues européennes
pas
la
,
nous n'avons certes
prétention d'inférer de là que ceux-ci dérivent des
premiers
nous voulons seulement constater des analogies
;
résultant, selon nous, d'un lien de parenté qui doit avoir uni
jadis les Sémites et les Japhétides
;
mais d'une parenté
collatérale qui se perd dans la nuit des
renté semblable
temps
,
d'une pa-
à celle d'un héritier à qui manque
preuve d'un ou de
plusieurs
la
degrés généalogiques pour
établir sa filiation avec l'auteur
commun de
la
famille, et
qui, à cause de ce défaut de preuves, est exclu de l'héri-
tage de ses pères
,
quoique
les
présomptions
les plus
graves
militent en sa faveur.
M. Renan,
les
qui vient de prendre une
si
grande place dans
études philologiques, et que l'on a classé parmi
versaires de la doctrine
M. Renan
de
les
ad-
l'unité d'origine des langues
reconnaît cependant que « les origines de l'hu-
«
manité se perdent dans une
H
même
n'ose se hasarder sur
telle nuit,
un
terrain
que l'imagination
où toutes
les
in-
—
—
19
ductions semblent mises en défaut... » Et plus loin,
»
ajoute
«
:
Nous reconnaissons
que rien
volontiers
,
il
dans ce
qui précède, n'infirme l'hypothèse d'une affinité primor-
«
« diale entre
sémitiques et indo-européennes.
les races
On
soit
rigoureusement
suffit, et
rend compte de
c
ne peut dire qu'une
telle
hypothèse
T(
exigée par
mais
elle
«
plusieurs particularités sans cela difficilement explicables.
les faits
« Quelque distincts
te
;
en
,
effet
tique et le système arien
y
que soient
,
le
système sémi-
on ne peut nier
,
qu'ils
ne re-
« posent sur une manière semblable d'entendre les caté<(
gories
«
si
du langage humain
j'ose le dire, et
même
sur une
,
psychologie
que, comparés au chinois, ces deux
« systèmes ne révèlent une organisation intellectuelle anat(
logue (1). »
Nous sommes heureux de pouvoir
l'éminent philologue français
mettre
c'est la
,
citer ces
paroles de
tout ce qu'il refuse d'ad-
;
simiHtude des grammaires des Sémites et
des Indo-Européens.
A
ce sujet
de demander à M. Renan
ne provient pas de ce que
si
,
nous nous permettrons
cette différence grammaticale
race sémitique est une race
la
de ce qu'elle est à
incomplète
;
péenne
pour nous servir des propres expressions du cé-
,
»
«
lèbre académicien
« ce que
,
« ce
que
la
de cette surabondance de
«
perfectibilité (2) ?
«
vie
,
,
qui est
;
de ce
de cette largeur
la
condition de
la
y
C'est en parcourant, dit
des langues
,
peinture
musique moderne
« qu'elle manque enfin de cette variété
«
famille indo-euro-
grisaille est à la
la
plain-chant est à
le
la
M. Jehan,
en jetant un coup
d'oeil
la
chaîne entière
sur ce tableau mobile
(1) Histoire
de la formation des langues scmiliriucs ,
(2) Histoire
de la formation des langues scniidriucs , 17.
p. 4.^8.
—
—
20
soumis à une rotation continuelle dans laquelle
humaine
se reflète sous mille nuances diverses
reconnaît avec admiration
unité dans l'essence
l'unité et la variété
même du
concise des idées simples
fondamentaux
quante
;
dans
grès de chaque peuple
,
,
nature
:
des sons
nombre de
cin-
infinies
dans
des idées mixtes
,
,
dans
les
qui caractérisent les pro-
du sauvage
et qui des cris
jusqu'à l'inspiration du poète et à
de
la
dans l'expression
dans leurs combinaisons
et l'assimilation
parole
que l'on
,
l'échelle limitée
formes de chaque idiome spécial
Combien
,
qui ne sont guère qu'au
,
variété
l'abstraction
,
langage
de
la
la
s'élèvent
dialectique de l'orateur.
d'idiomes plus ou moins élaborés ont déjà disparu
la surface
du globe
!
Combien
d'autres se sont confon-
dus, transformés par des révolutions violentes, ou modifiés et altérés
par
la
marche progressive des
ils
se modifient encore tous les jours
de
la
,
siècles,
comme
sans que les efforts
science ni les chefs-d'œuvre de la littérature puissent
arrêter ce
mouvement
terrestres (1)
!
irrésistible
imprimé à toutes
»
(1) Dictionnaire de limjuislique
,
Introduction.
les choses-
II
LANGUES DE L'ORIENT ET DE L'OCCIDENT
Au
centre de
la
haute Asie est une immense chaîne de
montagnes entrecoupées de steppes
Là
de
s'élève
l'Hymalaya à 7821
de terres
et
fertiles.
mètres au-dessus du niveau
mer. C'est dans cette contrée que l'antique tradition
la
et la vraisemblance placent le berceau
de l'humanité
de
,
la
première famille humaine, d'où sont sortis plusieurs rejetons qui ont donné naissance à diverses races
,
partant aux
diverses langues parlées dans l'univers.
Tout porte
leur vaste bassin
ont été
les
effectuée
La
,
plateaux de ces hautes montagnes
les
premiers habités
,
et
que
c'est
de
là
que
la
terre est aujourd'hui d'environ
5860
nouveau monde
que, l'Amérique et
toriales
les
,
,
et se partagent l'ancien
c'est-à-dire l'Europe
les îles
de l'Océanie ou
,
TAsie
la
,
l'Afri-
Polynésie.
peuples de ces cinq grandes divisions terri-
peuvent
(1) D'après
langues (1)
un
du géo-
milHard d'habitants, qui parlent, suivant l'évaluation
Tous
s'est
première émigration des peuples.
la
population de
graphe Balbi,
et le
dans
à croire qu'après la retraite des eaux
être
ramenés
cinq
à
une statistique publiée en 1859 par
des langues qui se parlent dans
396 en Asie, 276 en Afrique
le
monde connu
et 1,2()4
est
en Amérique.
le
grandes
London Journal,
variétés
h riomhra
de 2,323, dont 587 en Europe,
—
—
22
de races que nous distinguerons par
peau
couleur de leur
la
:
— La
A.
race blanche, au visage ovale et régulier, au
front développé
à l'angle facial ouvert, aux grands yeux
,
posés horizontalement
occidentale
l'Asie
au nez aquilin
,
et
partie
la
habite l'Europe
,
^
de
plus occidentale
la
l'Afrique.
On
a
appelé aussi cette race caucasîqiie
du Caucase
croit originaire
Caspienne et
,
montagne
,
,
suivant
M. Ludovic
rameaux
« 1°
Araméen ou sémitique, comprenant
Ces peuples ont
les
et
Phéniciens
Ils
Cantabres
un mot tous
le
les
nom
,
busqué
,
commerce
;
,
comprenant
les
Indous
Perses, Germains,
peuples qui parlent
les
Pélasges
,
langues désignées
la
le
rameau
race caucasique
comprenant
,
,
Scandinaves, en
de langues indo-européennes. C'est
Scythique ou iarlare
les
Parthes, Turcs, Finlandais, Finnois, Hongrois,
tants actuels
etc.
fondateurs des princi-
les
guerrier et perfectible par excellence de
«3°
,
long et un peu étroit,
la figure
ont été
du globe
2° Indo-européen
sous
Assyriens,
les
Abyssiniens
,
sont remarquablement enclins au
ils
pales religions
Celtes,
de
Juifs
,
saillantes, le nez grand et assez
au mysticisme.
»
,
l'ovale
pommettes peu
et de plus
Lalanne,,
:
Arabes
,
mer
située entre la
trois
Chaldéens
la
mer Noire.
la
Cette branche se subdivise
en
parce qu'on
du voisinage des Monts-Ourals
et
de
;
ScUhes,
les
habi-
la Sibérie
jusqu'aux confins de l'Yénissel.
B.
—
La
race jaune, « la face aplatie,
oblique et carré,
et obliques
les
,
le
les
pommettes
saillantes
menton légèrement
cheveux droits
et
noirs
et
,
le
les
saillant, la
la
peau
front bas
yeux
^
étroits-
barbe gréle,
olivâtre.
Cette
—
variété
—
23
dont un caractère moral assez prononcé
,
de
est
rester stationnaire après avoir acquis un certain degré de
civilisation
des régions occupées par
les races
Mandchou, comprenant
« 1"
un grand nombre de
peuplades de
habitants des
caucasiques
les
nomades
tribus
y
comprenant
Kalkas
et presque toutes les
Mariannes
,
les
,
;
Chinois, Japonais, et les
les
Philippines
îles
à l'orient
:
Kalmoucks
partie orientale de la Sibérie
la
2° Sinique
«
rameaux répandus
se divise en trois
,
,
Carolines
,
et
s'étendent au nord de l'équateur
de toutes
les terres qui
depuis
premier de ces archipels jusqu'au 172*^ degré de
le
longitude orientale. C'est
de
la variété
« 3°
mongolique
des
îles
,
comprenant
les
Lapons,
et les habitants des Kouriles et
Aleoutiennes. »
— La
C.
plus remarquable
le
;
Eshimau ou hyperboréen
Esquimaux du Labrador
les
rameau
le
race rouge
cheveux longs et noirs
au teint rouge de cuivre
,
au nez retroussé
,
,
,
aux
à la barbe rare
,
habite l'Amérique.
—
D.
crépus
tra
,
La
habite
de Java
,
bles de
race brune
,
la
presqu'île de Malacca et les îles de
de Célèbes et de Timor
rOcéanie situées à
jusqu'aux archipels des
—
E.
écrasé
,
la
La
bouche large, aux cheveux
à la
,
race
îles
l'est
des
noire, «
mûchoire saillante
Amis
le
,
grosses, les cheveux crépus et
de
;
la
Nouvelle-Zélande,
et des îles Basses.
crâne
comprimé,
l'angle facial aigu
la
,
caffre et holtenlot.
race nègre
la
De
le
nez
les lèvres
rameaux éthio-
plus, on rattache encore à la
population primitive de l'Australie et d'une
partie des archipels de l'Océanie.
sous
,
le
peau plus ou moins noire.
Elle existe au midi de l'Atlas et se divise en
pien
Suma-
innombra-
les îles
Ces peuplades
nom dWlfourous-Endamène
et
,
comprises
û\ilfourous-Aus-
—
tralien
—
24
sont très-peu connues. Elles habitent
,
central de la Nou\elle-Guinée
,
plateau
le
quelques-unes des
Mol-
îles
lusques et différentes parties de l'intérieur de l'Australie.
Elles ont les cheveux rudes et lisses.
Le
«
littoral
de
velle-Bretagne, de
de Salomon
Calédonie
,
la
Nouvelle-Irlande, de
,
le
la
,
que
et
nez un peu épaté et
Nou-
Louisiane,
le
,
le
visage assez ré-
front élevé
et se rappro-
,
grandes divisions de langues
cinq parties
du globe
,
savoir
o
humaines correspondent cinq
ces cinq grandes races
1.
la
l'on croit originaires d'Afrique. Ils
chent beaucoup des nègres de Madagascar (1).
A
de
renferment encore une autre espèce de nègres,
,
chevelure épaisse et peu laineuse
la
gulier
les îles
des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle-
nommés Papous
ont
Nouvelle- Guinée et
la
qui reçoivent leur
,
nom
des
:
Langues de l'Asie
,
2. Langues de l'Europe
,
3.
Langues de l'Afrique,
4.
Langues de l'Amérique
,
5. Langues de l'Océanie.
Chacune de
ces divisions se subdivise en familles
;
milles de langues qui ont entre elles de l'analogie
liens
de parenté forment des groupes.
Les deux groupes
les plus
de notre attention sont
lui
les fa-
ou des
remarquables et
celui des
,
et
pour nous
{i)\\ Million de faits.
le
dignes
langues sémitiques et ce-
des langues indo-européennes.
connu
les plus
Ce
dernier est
plus utile à connaître.
le
plus
—
25
S
I.
LANGUES SÉMITIQUES.
Les langues sémitiques se divisent en quatre branches
:
A. Hébraïque,
B. Syriaque
,
C. Arabique,
D. Abyssinique.
— La branche hébraïque
A.
hébraïque, qui se subdivise en
breu
cienne
le
,
la
le
1°
:
rabbinique
;
2°
:
langue
la
l'ancien hé-
langue phéni-
la
langue punique ou carthaginoise.
La branche syriaque comprend
1° le syriaque,
:
chaldéen.
—
C.
cien
et 3°
—
B.
2°
samaritain et
le
,
comprend
trois dialectes
La branche arabique comprend
2" l'arabe
,
littéraire
— La branche
D.
,
1° l'arabe an-
:
3° l'arabe vulgaire.
abyssinique comprend
qui se divise en gheez ancien et gheez
:
1° l'axumite,
moderne
2°
;
Tamba-
rique.
D'après
Méditerranée,
la
le
berceau des langues sémitiques
au sud-ouest de l'Asie
est situé
entre
M. Renan,
mers qui entourent
la
la
,
dans
région comprise
la
chaîne du Taurus
,
le
Tigre et
Dès
péninsule arabique.
les
les
temps
anté-historiques, ces langues sont restées cantonnées dans
les
mêmes
jourd'hui
,
régions
oïi
nous
et d'où elles
les
voyons parlées encore au-
ne sont guère
colonies phéniciennes et l'invasion
sorties
musulmane,
dans l'espace péninsulaire fermé au nord par
de l'Arménie
,
et à l'est par les
bassin
du Tigre.
voyagé
,
ni
«
Aucune
les
que par
c'est-à-dire
montagnes
montagnes qui limitent
famille
les
le
de langues n'a moins
moins rayonné à l'extérieur.
.
.
Mais ce que
les
—
—
26
Sémites ne firent point dans l'ordre des choses extérieures
ils le
tion
,
dans l'ordre moral
firent
leur attribuer au moins
lectuelle
A
de l'humanité.
la
et l'on
,
,
peut, sans exagéra-
une moitié de l'œuvre
intel-
race sémitique appartiennent
ces intuitions fermes et sûres qui dégagèrent tout d'abord
la divinité
de ses Yoiles
,
raisonnement,
et, sans réflexion ni
atteignirent la forme religieuse la plus épurée
que
l'anti-
quité ait connue (1). »
§
Le groupe de
vallée de
Deux
ces langues a son berceau dans la riante
Kaschmir
mer Caspienne
«
LANGUES INDO-EUROPÉENNES.
II.
et
et
dans
gorges du Caucase
nord de
le
,
entre
la
chaïue de l'Hymalaya.
la
courants d'émigration se sont produits dans les
temps qui précèdent
vers l'Europe
,
soit
,
,
:
soit
par
le
le
sud de
Nord
son Dic-
l'un au sud vers l'Iran (Perse)
jusque par-delà
par
M. Jehan dans
l'histoire, dit
tionnaire de linguistique
et plus à l'est
Mineure
les
Gange
le
la
dirigé
l'autre
;
Caspienne et de l'Asie-
et par l'Oural. Cette race éner-
gique et progressive s'est heurtée tour à tour aux races finnoises
,
tartares
sémitiques
,
,
nègres et américaines
vovant successivement en Europe
et les Slaves, tandis qu'en Asie la
les
Celtes
,
les
,
en-
Germains
domination appartenait
à l'ouest aux Persans et à l'est (jusqu'en Océanie) au sanscrit.
Aujourd'hui
et civilisé le
le privilège
,
la
famille indo-européenne
monde. C'est
géncrak
et
a subjugué
qui semble avoir désormais
de réunir de proche en proche tous
dans une providentielle
(1) Histoire
elle
fraternité.
les
hommes
»
système cùmparc des langues sémitiques,
p.
26
et p. 3.
—
—
27
Six familles de langues composent
péen
groupe indo-euro-
le
:
A. Les langues
indiennes.
B. Les langues persanes ou iraniennes.
C. Les langues celtiques.
D. Les langues
slaves.
E. Les langues germaniques.
F. Les langues gréco-latines.
— Les
A.
Gange
entre le
tes
,
langues indiennes sont parlées aujourd'hui
et l'Indus
sous forme de plusieurs dialec-
,
par des peuples vainqueurs de l'ancienne nation in-
dienne
tels
,
que
les
Bengalis
Malabrais, les Tamuls
,
les
les
,
Seiks
,
les
Mahrates
de
des langues indiennes se présente
la famille
Le SANSCRIT
de tous
gnifie
les
,
douloureuses
,
;
avec
forme ou
la
,
Le nom de
Ecrits
conservées par
documents qui nous
les
feuilles
1500
ans avant
la fidélité
ropéens
,
,
avec
les
,
ces
,
do-
civilisation pres-
lumière pour enseigner aux Eu-
éléments de leurs propres idiomes,
gine de leurs littératures
En
la
con-
chré-
ou transmises de
de l'Indou
cuments sont de vénérables ruines d'une
rendues à
la
l'ère
de palmier bien fragiles,
religion dans le temple
génération en génération par
que étreinte
phases
l'ont révélée
physionomie sous laquelle nous
sur des
la
mère
cette langue si-
» et indique par quelles
naissons datent depuis plus de
tienne.
la
,
dû passer avant d'être consacrée par
elle a
et pourtant
l'usage
la
parfaite
tête
:
langue sacrée des Brahmines
idiomes indiens.
policée
«
la
Mal-
En
montagnes.
et les sauvages habitants des
,
les
Telingas, les Mogols, les Turcs
indiens, lesZinganais ou Zingalais, les Eingalais, les
diviens
,
de leurs
arts et
l'ori-
de leurs sciences.
possession d'un alphabet de cinquante lettres ou carac-
tères correspondant à toutes les flexions ou modulations de
—
ia
voix
,
et
-
28
exprimant avec une merveilleuse
clarté les
nom-
breuses combinaisons des signes phoniques et graphiques,
la
langue sanscrite renferme en
ropéennes et partage avec
type des langues eu-
elle le
Sa composition
ses trésors.
elle
,
sans limites. Aussi
poésie conserve-t-elle
la
aux quatre âges de
premier âge
,
;
avec
les
appartiennent
les lois
dont l'un chante
la victoire
deux dvnasties régnantes
Valmykis
et
de Manou,
,
de Ceyian
et
et qui ont valu à leurs auteurs
bel âge de
le
l'esprit
,
commence
numents
celui
,
de
la
la
,
peu avant
,
et Calidasas
langue indienne. Après ces
décadence
;
et l'Inde
touchait déjà à son déclin
commençait à peine
velles
langues de
comme
la presqu'île
,
d'origine mahrate
secte boudhiste
la
mo-
nous
,
et les
Brah-
le latin.
des mots sanscrits est conservée dans les nou-
1° l.epraixrit
2°
,
les
la vieille
lorsque celle-
,
jamais sa langue sonore et sentimentale
La forme
,
grands travaux. Mais l'Inde n'ou-
ses
mines l'étudient encore
dans
visible
,
des derniers siècles
littéraires
sœur de l'Europe
de
majes-
taille
où
la
sa gracieuse Sacontala, ont fait entendre les accents les
plus suaves et les plus purs de
blia
le législa-
de Mahabharat,
Virgile, Jayadevas dans ses élégies pastorales
ci
le
Vé-
Yyasas, contemporains et voisins d'Homère,
tueuse. Vient ensuite
âges
les
l'autre la lutte des
,
réputation de poètes et de philosophes d'une
dans
éclat
Puranas ou annuaires mythologiques
poèmes gigantesques de Ramaya
et les
même
le
des Indes. Après
l'histoire littéraire
l'âge religieux auquel
das, vient l'âge héroïque avec
teur indien
un champ
et offre à l'art poétique
est simple et logique
Le Pâli
,
,
indienne, qui sont
:
idiome vulgaire du peuple et des femmes
,
mais devenu
nommée
langue sacrée d'une
la
Dschaïnos
;
langue sacrée du boudhisme du Ceyian
presqu'île au delà du Gange où
il
s'est
formé
,
,
a
—
donné naissance à deux
—
29
dialectes
,
le
fan
et le kavi.
nier est un sanscrit très-pur parlé à Java et à Bali
3° Les dialectes populaires parlés à
rindoustan
4-°
,
au pied de l'Hymalaya
Vhindoustani
;
5° Enfin
Zingari
,
des
les dialectes
la fusion
du
Mu-
;
600,000
Ziguanais
du
dialectes formés
;
;
sanscrit
,
Gypsies
Egyptiens ou Bohémiens errants en Europe
des Indous noirs de l'Asie
de
monts Vindhya
de l'arabe et du persan, et parlée par 19 millions de
sulmans du Mogol de l'Inde
der-
l'est et à l'ouest
et des
langue née de
,
Ce
,
,
et
sanscrit pur
du persan ou de mots empruntés à des langues encore inconnues.
B.
le
—
Les langues persanes
,
Tigre par un peuple qui formait autrefois
Perses et des Parthes
Kurdes
et les
Buchares
,
1''
nouveaux Parsis,
les
dans
les
et le
Le puschlu
qui paraît être
,
diennes et persanes
royaume de Caboul
,
une
;
Le zend
,
:
transition entre les langues in-
et les Belutsches
dans l'État de Syndi
Afgans dans
dans
,
langue qu'on retrouve dans
Perse occidentale
,
,
est
la
;
traductions
et qui fut parlée autrefois
dans
la
les rives
toute persane, quoique son
vocabulaire soit en grande partie sémitique
,
les
dans l'ancienne Médie et sur
du Tigre. Sa grammaire
4° Lg parsi
,
;
l'ancienne langue de Zoroastre et de
des livres de Zoroastre
le
Belutschistan
le
Bactriane, la souche des langues persanes modernes
3° Le pelhvi
,
un dialecte composé
est parlé par les
il
Relutschistan
hautes vallées du Cau-
Les langues persanes comprennent
d'indou et de persan
2°
,
royaume des
les
dans l'Afghan
sur les frontières de l'Inde
case.
les
le
de vivre parmi
et qui continue
,
Guèbres ou adorateurs du feu,
et
parlées entre l'Indus et
l'ancien idiome des persans
;
,
conservé peut-
—
Guèbres de Perse
être parmi les
de
l'île
Mozambique
,
de l'Inde occidentale et
;
5" Le po'san moderne
l'arabe,
—
30
,
mélange du vieux
avec
parsi
langue littéraire de peuples indiens, persans et
la
boukhariens;
6°
ristan
Le
,
dialecte
kurde
l'oselle,
et
Géorgie, par
les
,
parlé dans le Kurdistan et le
au milieu du Caucase, au nord de
temps
Rhin
Yarménien
;
Les langues celtiques furent parlées
les plus reculés
et l'Océan.
entre les Alpes et
,
Les Celtes
s'allièrent
plus anciens peuples indo-européens
auxGaëls
,
dans
l'île
,
,
de Bretagne
;
même île et s'y
dans
les
Pyrénées,
les
le
et donnèrent naissance
nom d'Ombriens
le
en
les derniers
Boigs et Armoricains
,
,
de bonne heure aux
des Séquanais et des Avernes
rent ensuite sous
en Boïens
géorgien
aux Cimbres. Les premiers fondèrent
et
des Eduens
lois
et le
de classer ethnographiquement.
qu'il est difficile
—
la
Irous que l'on suppose être des descen-
dants des Alains du moyen-âge
C.
Lou-
,
,
et se
Italie
,
,
Etats
les
propagè-
et
de Gal-
qui se partagèrent
envahirent aussi cette
étabhrent.
Soumis d'abord aux Romains, ensuite aux Germains,
les
Celtes ont vu l'unité de leur langue se fractionner en deux
petits
groupes bien dégénérés
d'hui dans l'Irlande
Angleterre
,
groupes sont
1°
il
dans
et
la
province de Galles en
Bretagne en France. Ces deux
la
petits
parlé dans les
comprend Virlandais primitif, dont
qui
monuments
encore parlé dans
littéraires
les
du
VP au X^ siècle, idiome
campagnes de
montagnes de l'Ecosse
par des Gaulois
2°
qui se maintiennent aujour-
:
Le gaélique
reste des
,
l'Ecosse et
,
fugitifs
Le cymrique
,
l'Irlande
,
où
;
et
Verse
,
il
a été importé
le
gallois, parlé
;
auquel se rapportent
—
dans
province de Galles, où
la
connus sous
nom
le
—
31
a él6 imiiorté par les Celtes
il
de Cimbres
le
;
comique
Cornouailles, et \ebas-brelon, parlé dans
où
çaise,
il
parlé dans le
,
Bretagne fran-
la
a été importé par les Celtes qui s'établirent dans
l'ancienne Armorique. «
Nous ne savons presque
M.
langue que parlaient nos pères
Alfred Maury, de
Gaulois
mais que
,
le
la
nombre de mots
petit
même
resté suffit pour rattacher au
branches de
dont
t'a
famille
ont été
les destinées
De
moins heureuses
les
en
effet
et les plus
bornées. Les langues celtiques sont venues mourir sur
de l'Océan
rives
hies par les populations latines
tiques ont perdu pour
plupart
la
les parlaient.
ou germaines
,
Enva-
les races cel-
langage qui
le
sans perdre pour cela tout à
,
les
qui opposait une barrière infranchissable
,
aux émigrations nouvelles de ceux qui
guait
les
toutes les
c'est celle
,
dit
,
qui nous en est
groupe.
indo-européenne
rien
les distin-
cachet de leur in-
fait le
dividualité (1). »
D.
— Les
langues slaves, parlées entre
la
mer Noire
et la
Baltique par une population de soixante-deux millions d'habitants
,
qu'on distinguait autrefois en Sarmates, Roxolans,
Gzekes
,
Venètes et Pruzes
Illyriens, Polonais
nommés
,
Bohémiens
,
,
niens. Ces langues se divisent en trois
1°
Le serbo-russe,
l'esclavon
dont
et
traces
russe
Russie
le
;
militaire
le
;
rameaux
,
,
Lithua-
:
parlé par les Slaves de l'est,
comprend
serbe
le
,
lithurgiques ont conservé des
les livres
moderne
dans
carnique
,
la
parlé dans
,
Servie
dans
la
,
la
Revue des Deux-Mondes ,
p.
918
,
13
la
avril
grande et petite
Dalmatie
Carniole
Croatie provinciale.
(1)
,
Lettes
ou vieux slavon, idiome en usage jusqu'à Pierre-
le-Grand
;
aujourd'hui Russes
Wendes
1857.
,
la
et la Croatie
Carinthie et
la
—
2° Le vendo-polonais
comprend
et
une
bohémien
le
de
partie
3°
et la
Le
Hongrie;
une partie de
la Gallicie et
Haute
la
dans
le
la
la
Silésie
;
le
,
Moravie
la
,
la
Pologne
venède
,
dans
,
la
parlée autrefois dans
Prusse orientale
la
rappelle le plus son origine sanscrite
Samogitie
la
;
du centre
parlé par les Slaves
prussique ou vieux prussien
le
thuanie et
Bohême
polonais, dans
Basse-Lusace.
letto-prussien
comprend
parlé par les Slaves de l'ouest
,
usité
,
—
32
le letton
,
,
dans
;
,
,
langue éteinte
le
lithuanien, qui
parlé dans la Lila
Courlande et
la
Livonie.
Quant au mélange subséquent des langues
slaves avec les
idiomes germaniques, M. Eichoff en donne une assez juste
idée dans les lignes suivantes
«
Lorsque
à l'Europe
mières de
de mots
,
la
génie de Pierre-le-Grand révéla
le
et appela
landaises
,
de toute part au milieu
civilisation
qu'il devait
des Allemands
,
:
,
le
russe
,
la
Russie
d'elle les lu-
déjà enrichi d'une foule
au contact des Mongols
,
des Polonais
,
adopta encore beaucoup d'expressions hol-
anglaises et françaises, consacrées aux découver-
tes nouvelles et
devenues dès
lors indispensables, et vit ainsi
immense.
son vocabulaire s'étendre dans une progression
Par bonheur,
telle est la
souplesse et l'extrême régularité
des langues slaves, que tous ces mots d'origine étrangère, loin
de produire une bigarrure fâcheuse, s'incorporèrent tout naturellement dans
la
masse des racines existantes
,
en adop-
tant leurs formes et leurs llexions et en imitant leur nature,
de manière à produire un ensemble parfaitement rationel et
homogène
,
qui a
fini
par devenir une des langues les plus
remarquables de l'Europe (1).
(1) Hiil. elc la
langue
et
»
de la liltéralure des Slaves. Paris, 1839.
—
— Les
E.
la
langues germaniques. Longtemps avant que
race latine sortît des gorges
manique
Rhin
dans
s'était arrêtée
Carpathes,
et les
—
33
les
du Caucase
le
ger-
la famille
,
nord de l'Europe entre
Alpes et
la
mer
le
Glaciale; peut-
être avait-elle été primitivement confondue avec les vieux
Une branche de
Scythes.
haut Danube
forma
,
,
atteignit l'Elbe
Lombards
et s'établit
de
Une
,
Angles
,
le
nom
les
Saxons,
les
Frisons, les
cours de l'Oder,
le
nord
Aussi
phases
,
il
le
joug de
Dans
le
Rome
et cons-
,
midi de l'Europe,
l'histoire
des langues germaniques présente quatre
période gothique, c'est-à-dire celle où
ment curieux de
La
la
La
Bible d'Ulphilas est un
langue mœso-gothique du
période de l'ancien haut-allemand
dans toute l'Allemagne méridionale
Thuringe
IX®
En
,
,
etc., et qui se subdivise
Scandinave
siècle, conservé
,
parlé dans
la
la
b.
En
,
le
Goths
le
III*' siècle.
parlé autrefois
Suisse
,
la
Scandinavie du
dans l'Edda et
suédois et
,
la
monu-
Hesse
:
la
donné naissance aux idiomes modernes
norwégien
les
dans l'ancienne Médie (la Servie et
Bulgarie de nos jours).
a.
mais
:
L La
la
;
est resté intact.
finirent par se fixer
II.
sur
,
Baltique. Ces peuples, d'origine germanique,
leur idiome fut absorbé par celui des nations vaincues
le
des
,
de Scandinaves et de Golhs
tituèrent l'occident moderne.
dans
et
,
qui allèrent bientôt se fixer en
un jour pour secouer
se liguèrent
des Suèves
,
troisième branche suivit
sous
la
engendra
et
et les
Angleterre.
du
partie des rives
cœur de l'Allemagne
Allemands; tandis qu'une autre branche
et des
les côtes
le
nation guerrière des Teutons
la
Franks
cette famille
poussa dans
Voluspâ
:
,
VHP au
et qui a
l'islandais
,
le
danois;
ancien bas-allemand, parlé au moyen âge dans
3
— 34 —
une grande partie de l'Allemagne septentrionale
et qui a produit
anciens Pays-Bas,
moyen âge en Angleterre (d'où
d'un mélange avec
2°
le
néerlandais
le
le
vage de
la
batave
frison septentrional
de Schleswig
duit les
ISihelungen et
XV«
au
IV. La
la
,
la
et
,
du Danemark.
a pro-
langue des minnessanger
la
le
du duché
côte occidentale
îles voisines
,
du
siècle.
période du haut-allemand moderne
venu depuis Luther
gne
parlé sur
,
dans quelques
de
frison
le
Westfrise
la
:
et
le ri-
et père
,
La période du haut-allemand intermédiaire
III.
XP
et
flamand
le
Westphalie ,
provinces de
les
les
Flandre
la
anciennement sur
frison de
le
:
dans
, \)SiT\é
de
Rhin jusqu'à l'Elhe
le
dans
né Vanglais par suite
est
et sur les côtes
frison, parlé
le
mer depuis
sous-dialectes
trois
,
et
saxon, parlé au
le
comprend aujourd'hui
qui
,
hollandais; 3°
roman)
1°
:
langue
la
de toute l'Allema-
littéraire
langue de Goethe et de
Les langues germaniques
qui est de-
,
Schiller.
se rattachent plus
au zend
persan qu'au sansrrit. Leur étroite liaison avec
iraniennes indique suffisamment
les
et
au
langues
point de départ des peu-
le
ples qui chassèrent les Celtes vers l'occident et prirent leur
place dans l'Europe centrale.
F.
— Les
les
Alpes et l'Hémus,
Une
la
langues de
la
famille gréco-latine
qu'on ap-
,
pélasgique ou thrace, ont eu leur berceau entre
pelle aussi
la
mer Méditerranée
et la
mer Noire.
branche de cette famille s'étendit dans l'Asie-Mineure,
Phrvgie
se fixa
la
,
dans
Lydie
et la
les plaines
poussa à travers
s'v arrêta et
la
de
Troade
la
Thessalie vers
la
,
,
tandis qu'une autre
Grèce
Péloponèse,
et le
donna naissance aux idiomes des Pélasges et
des Hellènes, d'oii sortirent bientôt
des Ioniens
traversa le Bosphore et
,
Thrace
les dialectes
des Doriens et des Achéens. Puis
des Éoliens,
elle
gagna
les
—
côtes de
dont on admire encore
Longtemps avant
de
îles et
même
la
le
nom de Tusques ou
La langue de
de l'Adriatique
d'Étrusques
dont
ces derniers
,
sance aux langues italienne
,
et ibérien
espagnole
,
en partie à l'anglaise
et
,
transportèrent
chaque
petite ville naissante s'accroissait
la
mêla aux rameaux celtique
çaise
,
de l'au-
devenue l'idiome des Ro-
jour de tribus italiques et des vaincus de toutes
se
au
civilisation
d'Osques ou de Latins.
tre sous celui
,
la
où déjà d'autres rameaux
sur le sol italien,
famille occupaient les bords
d'un côté sous
mains
chefs-d'œuvre.
les
domination des Macédoniens en
la
grecques avaient semé
les colonies
,
delà des
—
Phénicie et de l'Egypte, et s'éternisa dans une
la
littérature
Asie
35
,
nations,
les
donna nais-
portugaise
,
fran-
,
autant de véhicules qui
,
langue latine dans toutes
la
et
du
parties
les
globe.
Telles sont les six familles de langues qui constituent le
groupe indo-européen
emprunté aux
,
nommé
aussi japhétique
traditions hébraïques
—
,
,
nom
d'un
à l'un des trois
fils
de Noë.
Des Hnguistes ont
ibérien ou
et en
la
hésité à ranger dans ce
langue basque
,
groupe l'ancien
qui se parle encore en France
Espagne des deux côtés des Pyrénées, parce
qu'ils
ont cru que sa structure grammaticale se rapprochait beau-
coup de
celle des
langues du Nouveau-Monde. Mais
présence du mémoire de
M.
Peter du Ponceau sur
le carac-
tère général et les formes grammaticales des langues
ricaines
que
,
,
l'hésitation doit cesser
dit-il
seur Vater
,
,
j'ai
d'un
En examinant
à croire
en partie sur son autorité
ble lumière que
fis
«
:
d'abord été porté
je crus voir jaillir
livre traduit
de
,
la
avec
et par
en
,
le
amé-
le
bas-
profes-
quelque
fai-
comparaison que je
en cette langue avec
l'original
,
que
les
-
3G --
formes de ses verbes étaient h peu près
mômes que
les
celles
de nos Indiens (d'Amérique). Je n'avais pas encore vu
Milhridates
structure de cette langue est très-bien
la
au commencement du second volume
décrite
le
où
,
quatrième
où
,
se trouve
baron de Humboidt. Ce
fois
,
je
pas sa pareille dans tout
et aussi
,
dans
une savante dissertation par
fut alors
que
pour
,
connaissance avec une langue qui
fis
le
le reste
,
la
première
je crois
du monde. Je
le
n'a
,
avec
la vis
étonnement conservée seulement dans un coin de l'Europe,
par quelques milliers de montagnards
même
plan et d'après
parlés dans
les
même
le
dont
,
seul fragment qui
tous formés sur
,
langue basque existe
et les coquilles
siècles. Elle
est
soit
,
ancienne
rien à la sienne.
;
comme
dans ses formes
artificielle
à la fois
,
entourée de langues dont
soit
,
,
moderne
celles
et
la
fait
étrange et
de nos Indiens
,
elle est
composée de manière à ex-
beaucoup d'idées; mais
,
lorsqu'on la
,
il
com-
est impossi-
ne pas apercevoir l'immense différence qui existe
elles.
exemple
«
la
ne ressemble en
,
pare à celles des aborigènes de l'Amérique
ble de
entre
,
effrayant de
longue suite de
C'est une langue tout à
seule de son espèce
primer
debout
là
Comme
d'animaux tes-
comme un monument
l'immense destruction produite par une
structure
généralement
sont depuis longtemps éteintes
les races
le
qui probablement
et étaient
une grande partie de l'ancien continent.
ossements du mammouth
tacées
,
système
une époque très-reculée
existaient à
le
,
nous reste de peut-être cent dialectes
Il
suffira,
je
crois,
d'en
donner un seul
:
C'est un des traits les plus frappants de nos langues
indiennes
,
qu'elles sont entièrement dépourvues des verbes
auxiliaires être et avoir.
Je ne connais dans aucun de ces
idiomes des mots qui puissent exprimer abstraitement
les
—
idées qui nous sont
ont
Ils
le
tel lieu
teneo
,
verbe slo
mais
mais
,
communiquées par ces deux verbes.
,
smn;
verbe
le
n'ont pas liabco
ils
,
dans
ils
le
ont possideo,
sens que
donnons à ce mot. Dans
la
au contraire, ces deux
auxiliaires sont tout;
la
leur
permet d'exprimer à
nous
conjugaison des verbes basques,
grammaire prodigue
que
du verbe,
ou dans
je suis dans telle situation
n'ont pas
ils
—
37
eux
c'est à
cette profusion de formes qui
toutes les idées accessoires
la fois
tandis que l'action ou
la
passion principale s'ex-
prime séparément, au moyen du participe. Par exemple,
je l'aime
,
amo
eiim, est un verbe transitif, et se rend, en
basque, par maileluha dot, qui, littéralement traduit,
gnifle
amatiim illum habeo ego. Maileluha
:
amatum ;
qui exprime la forme du participe
idées sont comprises dans
mière
et
l
d
lettre
représente
signifie
le
le
illum
pronom ego
seconde o
la
,
indiens
et
,
que
,
comme
à la fois plusieurs idées
(1).
rangement
est
si
grande
celles-ci
signifie
On peut dire,
comme celles
que ces formes sont compliquées
,
,
qu'il
est impossible
la
habeo
à la vérité,
exprimer
de leur ar-
de dire
source.
Il
,
y a plusieurs autres formes dans
structure
du
qui diflèrent essentiellement de celles des langues
américaines
;
me
mais je
de ne pas ajouter à
la
dispense de les désigner
continent. «
Il
,
le
et l'une
ne doute pas,
Nous donnerons dans
auxiliaire basque doi
ou dut.
le
ici
,
afin
longueur de ce rapport. »
Pour M. de Humboldt,
gine européenne
(1)
la
qu'il
même
existe de l'affinité entre elles ou qu'elles sortent de la
basque
pre-
des verbes
elles servent à
toutefois la différence
:
autres
les trois
monosyllabe dot, dont
si-
mot
est le
basque
est
une langue d'ori-
des plus anciennes de notre
dit
M. Jehan
,
cours Je cel ouvraj;e une autre
que cette lan-
e.viiiication
du verbe
—
gue
liste
répandue dans toute
n'ait autrefois été
hispanique
et
;
donne
il
de noms de lieux
tanie que
de
—
38
tant de
,
Tarragonnaise
la
Bétique et de
la
,
gue commune de
là
Il
même
la
retrouve hors de
à l'Arno
et
,
en suit
mêlée à
péninsule
,
paraît être basque
des côtes. Enfin
la
lisière
dont
le
Le
Lusi-
savant
ayant été
il
lan-
la
la trace
race celtique.
la
d'abord dans toute
puis le long de la Méditerranée
,
dans cette
;
la
basque.
le
comme
la race ibérienne
cette race s'est trouvée
oii
l'Aquitaine
basque
le
la
une
,
ne s'expliquent
lesquels
d'une manière satisfaisante que par
allemand regarde donc
péninsule
la
à l'appui de son opinion
,
nom
,
des Pyrénées
de Ligurie
lui
Li-gor, peuple d'en haut, ou peuple
:
même
nature de recherches
lui
parait
déceler l'ancienne existence de cette langue dans les trois
grandes
du bassin de
îles
l'Espagne,
la
France et
la
Méditerranée comprises entre
l'Italie.
Amédée
Thierry, dans
l'introduction de son Histoire des Gaulois, reconnaît à son
tour qu'un grand
d'institutions
soit
le
dans
relatés
,
aux Ibères
ment par
nombre de noms d'hommes, de
,
soit
basque
l'histoire
aux Aquitains
les
,
du gothique
a reconnu des traces
appartenant
nous classerons
langues indo-européennes
celtique et
comme
s'interprètent facile-
»
(1).
D'après ces considérations
parmi
,
dignités,
,
dans
car, d'un côté,
:
du
la
le
basque
proximité du
M. de Humboldt
celtique dans des
noms de
villes
et de populations de presque toute la moitié occidentale
la
péninsule ibérienne, et, d'un autre côté
trouve entre
le
basque
analogies de vocalisation
et théogonique
(1) Dictionnaire
,
M. Aug. Chao
et le sanscrit ce qu'il appelle
notamment dans
,
de leur vocabulaire
de Unguisliquc
,
p.
710.
;
et
de
la partie
des
savante
nous avons remarqué
—
39
-
des mots basques qui nous ont paru dérivés du gothique ou
ayant au moins une grande
affinité
avec cette langue.
Nous
espérons démontrer aussi l'anologie des formes grammaticales
du basque avec
celles
du
sanscrit.
m
LANGUES DE LA FRANCE
En remontant dans
haut que
que
le«î
que
la
,
Méditerranée,
600
,
la
Germanie
blirent sous le
,
de
nom
gallois racontent
la
dans
Dalmatie
l'Italie
et les
et
les
Lloegrians (de
l'île
(la
,
où
ils
la
Gascogne)
Bretagne française)
appelée depuis
Bède-le-Vénérable rappelle de
la
même
,
1
et les
vinrent
Grande-Bretagne.
liv.
I
si
loin
eut aussi ses jours de revers.
Les
,
(2).
Mais
ses
s'éta-
ce lointain souvenir
dans son Histoire ecclésiastique de V Angleterre,
c-
(1)
s'emparèrent
de l'Asie-Mineure
de l'Espagne
et
Pyrénées
ils
,
Rhin,
le
de Celtibériens. Les bardes bretons et
Brythons de l'Armorique
fixer
Alpes
entre
dans leurs vieux poèmes nationaux que
des colons celtes,
se
les
aussi
,
permettent, on voit
ans avant l'ère vulgaire
d'une grande partie de
de
plus reculés
les
le
Celtes occupaient l'espace compris
l'Océan
et
siècles
les
données historiques
les
cette nation conquérante
armes victorieuses
,
Celtes furent refoulés par ceux-là
taient installés.
Deux
siècles
(1)
MONE, Gcsehichtc der hcidcntliums
(2)
Sketch ofte
700 before Christo
carltj history
lo a.
D. 500.
,
qui avait porté
mêmes
chez qui
ils
avant l'ère chrétienne,
iiii
nordliche Europa ,
s'éles
I.
ofthc Cymry or anciens Bretons from the yeur
_
Teutons du nord de
la
—
41
Germanie
poussés sans doute par
,
des populations d'origine asiatique
tombèrent sur eux
,
écrasèrent ou les forcèrent à se retirer dans les parties
,
les
mé-
ridionales et occidentales des Gaules.
Cinquante ans
tard
plus
les
,
Romains s'emparèrent
d'une province gauloise baignée par
nom
qui reçut le
peine écoulé que
ses voisins
cours de
et
demi-siècle était à
dans
la nécessité
de réclamer du se-
métropole. César vint avec ses légions, et dix
la
C'est à
,
colonie romaine eut des difficultés avec
et se vit
,
la
ans après
la
Méditerranée
la
Un
de Narbonnaise.
Gaule
soumise.
lui était
que nous devons
lui
premières notions exactes
les
que nous possédions sur cette contrée. Le général romain
la divise
de
comme on
,
Narbonnaise
la
nées et
:
Garonne
la
;
sait
en trois parties, déduction
,
l'Aquitaine, bornée par les Pyré-
2"
la
Celtique proprement dite
entre l'Aquitaine et la Belgique
dant depuis
la
marque que
les
,
lingiiâ
,
mœurs
,
d'institutions et
,
legibus
ou
savoir
s'étenIl
re-
de langage
:
le
latin
:
inter se diffenmt.
de race germanique
;
,
les Celtes
et la
seuls
Donc
,
ayant une langue à eux.
,
quatre langues étaient parlées
dans
basque dans l'Aquitaine,
le
et le
,
Gaule à l'époque de son invasion par
,
,
I}.
Aquitains étaient de race ibérienne
les
au rapport de Jules César
maines
1.
instiiuiis
étaient de leur propre sang
la
(
Ccp5.,
située
.
habitants de ces trois grandes provinces dif-
plupart des Belges
dans
et 3° la Belgique
,
Marne jusqu'au Rhin
fèrent entre eux de
Hi omnes
En effet
faite
1*^
le
les
Narbonnaise
la
,
armées rol'ibérien
,
celtique chez les Celtes
tudesque chez ceux des Belges originaires de
la
,
Ger-
manie.
Cependant
taires
,
,
malgré
le
« l'opinion qui voit
texte
si
dans
les
positif des
Commen-
Celtes et les Germains
—
deux peuples de race
temps sans conteste
,
—
42
différente
a trouvé
après avoir régné long-
,
récemment
des contradicteurs qui cherchent à
tème diamétralement opposé
,
M. Arendt
dit
,
prévaloir
faire
un sys-
d'après lequel Celtes et Ger-
mains sont deux branches d'une
même
souche dont l'une a
précédé l'autre dans l'occupation des pays occidentaux de
l'Europe. Considérée en elle-même
Tous ceux qui ont étudié savent que déjà dans
nouvelle.
l'antiquité des
auteurs d'un grand poids
jusqu'à Suidas et Zonaras
dire que
cette opinion n'est pas
,
depuis
,
dernier, elle fut
tout en
la
qu'il y a
70
soutenue
;
même
on peut
la
renaissance des lettres jusqu'au siècle
le
plus généralement adoptée. Niebuhr,
considérant
ans
l'ont
,
depuis Strabon
,
,
comme
erronée
répandue
elle était
,
avoue cependant
acceptée au point
et
qu'aucune voix qui aurait essayé de la combattre n'eût été
écoutée (1).
«
Le revirement ne date que de
première moitié du
la
XVIII'^ siècle; son point de départ fut
GaUicarum
et
francicarum rerum
face de ce célèbre recueil
la
,
la
publication des
scriptores.
D. Bouquet
Dans
la
pré-
soutint l'identité de
langue gauloise avec l'idiome du pays de Galles, et jeta
ainsi les
et les
fondements du système qui
voit
dans
Germains deux races foncièrement
occasion
s'offrit
bientôt d'étudier
les
Gaulois
distinctes.
Une
question plus complè-
la
tement.
«
En 1741 l'Académie
,
mit au concours
«
la
des inscriptions et belles-lettres
question suivante
:
«
Quelles étaient
les
nations gauloises qui s'établirent en Asie-Mineure sous
nom
de Galates
en quel temps y passèrent-elles ?
« quelle était l'étendue du pays qu'elles y occupaient?
«
le
(1)V. Niebuhr, Vorlracge
,
ïtbcr aile lacnder-tind
Vœlkerhmdc.
—
«
quelles étaient leurs
—
43
mœurs,
leur langue, la forme de leur
en quel temps ces Galates cessèrent-ils
«
gouvernement
«
d'avoir des chefs de leur nation et formèrent un Etat in-
«
dépendant?
,
de Berlin, remporta
» Pelloutier,
et, généralisant ses recherches, publia, en
Histoire des Celtes
1750,
prix,
le
sa célèbre
qui embrasse presque tous les côtés de
,
imparfaitement par nn grand nombre
la question, traitée
d'auteurs antérieurs. Pelloutier s'attache à démontrer que
Celtes et Germains sont deux
noms désignant
et qu'à l'exception d'un petit
nombre de
même
la
race,
contrées, les Celtes
ont donné des habitants à l'Europe entière. Les témoignages
contemporains sont unanimes h signaler
duite par l'ouvrage de Pelloutier; mais,
presque toujours
voqua une réaction
dans
le
un système tout
d'oii sortit
sens opposé. Schœpflin,
iUustrata
,
combattit
le
pflin distingue
le
premier
dans ses Vindiciœ Cellicœ
,
comme
arrive
il
aussi exclusif
célèbre auteur de VAlsatia
les
opinions de Pelloutier
qui parurent en
soigneusement
pro-
système absolu pro-
l'exposition d'un
,
sensation
la
1754. Schœ-
des Germains, ren-
les Celtes
ferme les premiers dans les hmites de l'ancienne Gaule, et
repousse particulièrement l'opinion qui considère ces deux
comme
peuples
étant de
môme
ne répondit
race. Pelloutier
point de son vivant à l'agression de Schœpflin
mort on trouva parmi
ses papiers
mais à sa
une réfutation des Vin-
diciœ, qui fut reproduite, en 1771, par
la
;
M. de
Chiniac dans
nouvelle édition de VTIistoire des Celtes de Pelloutier.
Schœpfiin refusa toute discussion ultérieure
de m'abandonner à
«
bon
u
blique des lettres
,
disait-il
,
et
,
cision lui fut favorable
lopper et se
fortifier
arrivé à l'état
,
;
la
,
«
ayant trouvé
décision de
de ne jamais répliquer.
son système n'a
à tel point que
de doctrine reçue
et à
,
fait
»
que
la
répu-
Cette dé-
déve-
se
de nos jours
,
il
est
peu près généralement
_
_
44
adoptée. Cependant, depuis quelque temps
côtés
de différents
,
des tentatives indépendantes les unes des autres ont
,
été faites pour revenir au premier système, celui de l'identité.
Des recherches approfondies avaient
Allemagne sur
les traces
les Celtes,
de séjour
qu'ils
été entreprises en
leurs migrations,
leur langue,
ont laissées dans différentes parties
du pays. Le mouvement général des études historiques
s'étant porté sur les origines de la nation
nouveaux furent mis au jour
et d'éléments
voir
,
beaucoup de
,
et
qu'une question aussi fondamentale que
faits
était à pré-
il
celle
des rap-
ports entre les races primitives ne tarderait pas à être reprise.
C'est ce qui a eu lieu
en
,
Après que différents tra-
effet.
vaux d'une moindre importance eurent préludé, en quelque
sorte,
de
aune
l'identité
nouvelle manifestation de l'ancienne doctrine
parut, en
,
mann, de Heidelberg,
dans lequel
fort
la
1855
intitulé
du professeur Holtz-
le livre
,
:
Kelten und Germanen...,
thèse de l'identité est plaidée avec un talent
remarquable, avec une très-grande érudition et surtout
avec une conviction
si
entière que l'auteur, tout en recon-
naissant que sa doctrine peut
,
au premier abord
paradoxale, n'hésite cependant pas à exprimer
le
poir qu'elle finira par être généralement adoptée.
de M. Hoitzmann a produit de
trant de vives contradictions.
,
paraître
ferme es-
Le
livre
la
sensation, tout en rencon-
On
peut reconnaître que plu-
sieurs des considérations invoquées par le savant professeur
de Heidelberg sont
faites
pour ébranler
avait jusqu'ici dans le système
être est-il permis de prévoir
de
que
la
la
la foi
absolue qu'on
non-identité, et peut-
doctrine régnante devra
être modifiée dans quelques points (1). »
Quoi
qu'il
(1) Bulletin
en
soit
,
le résultat
de
de l'Académie royale de Bclr/iquc
la
, t.
domination romaine
23, II^ partie, 1856, p. 81 et
s.
—
dans
la
Gaule
dans
génie de
le
de l'idiome primitif des Gau-
fat l'altération
de cet idiome par
lois, ensuite l'absorption
tait
non seulement
Rome
mœurs., mais encore sa lan-
imperiosa civitas non solum ju-
ut
est
gum verum etiam linguam suam
,
Augustin
Saint
,
langue romaine
Par
pagera sa
,
elle
«
foi.
cette
fait
même
quents, voit en
destiné.
qui
C'é-
latin.
le
d'imposer aux nations conquises
ses lois et ses
gue. Opéra data
—
45
domilis gentibus
remarque en termes
élo-
temps dans ce rayonnement de
la
quehjue chose de providentiel et de prél'Eglise rayonnera sur le
Sans doute
dit
,
M.
monde
Villemain
et pro-
il
,
y avait
des idiomes locaux
,
des patois qui se cachaient dans quel-
que coin de
;
mais
parlait latin
la
village
langue que
avec
ter
lui
guerre parlait latin
la
,
le
lui
demander grâce
remise de l'impôt, pour prier dans
fallait la
Les beaux
esprits
la
,
le
pour obtenir
,
temple
,
toujours
la
il
langue latine
la
,
,
,
langage ressem-
au plus haut degré de
arrivée
portait en elle le
germe qui
le
Cette langue
si
germe
même
si
gences de l'éloquence et de
bouche de Cicéron
et
oii elle
et
la
poésie
,
,
si
serait
barbare.
bien assouplie à toutes
de Virgile
la
de sa dégrada-
devait se développer le jour
littéraire,
Paris
au croassement des corbeaux.
devenue l'instrument d'un peuple ignorant
la
latin était
le
élégance, lorsque
qu'une petite bourgade dont
perfection
tion
loi
de Lyon, de Poitiers, de Bordeaux,
parlaient avec
blait assez, suivant Julien
Mais
la
langue latine (1). »
de Toulouse,
n'était
partout
;
,
vainqueur imposait au vaincu. Pour trai-
pour
,
religion parlait latin
la
les
exi-
harmonieuse dans
avait
une grammaire
trop savante pour ceux dont les besoins et les idées étaient
(1)
Tableau de
la littérature
du moyen âge
,
1. 1.
_
simples et bornées. Aussi
cles
Romains
lorsque
,
vers le IV® et
,
V®
le
siè-
germaniques vinrent se heurter contre
les nations
,
—
46
en Gaule après
et s'établir
les
les avoir vaincus
caractère synthétique de la langue latine
fut
principal
le
au
obstacle à ce qu'elle se maintînt dans toute sa pureté
milieu de ce pays
,
où
les
le
,
armes romaines l'avaient
fait
ré-
gner durant quatre cents ans.
A
la
même
les
Franks
les
seconds
çaise.
fut
,
l'île
les
,
Ces
la
Gaule
nom
la
Petite Bretagne
fugitifs étaient
De
là cet
de
nifestée d'une
que
tionale
Bretons de
la
Gallois
et venaient cher-
,
demander
,
asile
à
s'est
ma-
la fête
na-
union qui
;
de
lors
1838
en
offrirent
Bretons du pays
les
France
manière bien imposante,
les
,
antique lien de race et de
langage qui unit encore de nos jours
Galles et les
mer
qui,
ou Bretagne fran-
,
de race celtique
cher un refuge dans un pays celtique
d'anciens compatriotes.
des Bretons
,
traversaient la
,
et
premiers au midi^
dans l'Armorique
abordaient
nommée
,
Burgondes
les
,
les
troisièmes au nord
qui portait leur
chiules et
sur leurs
depuis
à l'est
Visigoths
les
envahissaient
,
fuyaient de
époque où
à leurs
frères
d'Armorique. Voici comment cette cérémonie est rapportée dans le Journal des Débats
1838
M. Th. de
«
:
la
lève de l'Ecole des Chartes
pour étudier
les
,
par
que
Galles.
.
.
,
du 22 octobre
envoyé à
avait
,
,
en se servant
de termes encore usités dans
,
[dit
du passé
un témoin oculaire
,
titre
pour prévoir
d'é-
français
,
eu l'heureuse idée
Nous ne soupçonnions pas dans
nous entourait
la religion
,
Gouvernement
le
manuscrits gallois
de composer un chant armoricain
possible
à la date
,
Villemarqué
,
l'effet
le
le
,
autant
pays de
peuple qui
assez de foi dans
magique produit
par cette démonstration vivante d'une origine commune.
Etonné de comprendre
la
voix
fortement accentuée de
—
l'auteur
,
11
-
47
dressait sur les bancs
se
chapeaux
les
,
s'éle-
vaient dans l'air, et les trépignements qui ébranlaient la
tion
un simple témoignage de
n'étaient plus
salle
une émotion
trahissaient
ils
,
Un
réelle.
satisfac-
des
hommes
plus éminents de l'auditoire a remercié avec effusion
les
M. de
la
Villemarqué
,
et
une coupe de barde
lui a été
of-
ferte. »
Les côtes occidentales de
les visitées
Gaule ne furent pas
la
par les insulaires de
Anglo-Saxons
môme temps
brique vinrent en
la
Grande-Bretagne. Des
Saxons voisins de
et des
les seu-
Chersonèse cim-
la
s'établir sur notre littoral
du
nom de Littus Saxonicum. Ces nouveaux envahisseurs étaient, comme les Buret, comme les Burgondes,
gondes, de race germanique
nord, qui reçut de cet établissement le
;
qui avaient introduit la langue tudesque dans la province
gauloise avoisinant le
nos jours
,
les
maritimes auxquelles
fois
,
oij elle s'est
Saxons
le
,
la
même
haut et
le
,
le
,
différence qui existe encore aujourd'hui
devenu
,
flamand dans
fait ressortir la
son rapport à
la
par
les
Pays-Bas
,
pour
,
la
naissance au nederduitsch
puissance des traités poli-
Flandres française et belge
M.
l'abbé de
similitude de ces
Haerne
le
30 août 1858
la
garantie réciproque de
,
,
et
a très-
deux langues dans
chambre des représentants belges
convention conclue
les
populations
bas-allemand.
le hollandais en Hollande.
bien
les
des Burgondes et celui des
La langue des Saxons donna
ou néerlandais
tiques
conservée jusqu'à
avaient disputé leur rivage. Toute-
ils
y avait entre l'idiome
il
entre
Rhin
Saxons l'introduisirent parmi
entre
la
,
sur la
Belgique et
la
propriété
des œuvres scientifiques et littéraires de ces deux royaumes.
«
Le nederduitsch,
bas-allemand
,
a dit
l'honorable représentant, ou
le
qui ne diffère d'une nation à l'autre que par
—
—
48
quelques légères modifications orthographiques et par certaines tournures de phrases, est reconnu par le traité
même
étant une seule et
différentes
,
cette
langue sous deux dénominations
langue qui est également comprise dans
de l'Allemagne.
commune
«
y a quelques années
Il
origine s'est réveillé aussi
réunirent tous en congrès dans les
Pays-Bas
,
;
tous parlaient
Revenons à
poser
,
la
,
de
parmi
,
et
1850
,
amis
ils
murs d'Amsterdam
,
nous
;
la
la
voyons se décom-
au choc des populations nouvelles de
,
se
Belgique et de l'Allema-
la
Gaule. Cette langue admirable
des étrangers
les
même langue.
la
langue latine
déformer
se
nord
et l'on vit à cette belle fête littéraire
des Flamands de la France
gne
le
souvenir de
le
,
des lettres néerlandaises. Le 16 septembre
capitale des
comme
par
finit
s'allier à
la
l'idiome
de cette alliance bizarre sortirent des mots
hybrides inconnus aux Romains.
Même
des mots d'un tu-
desque pur furent latinisés pour devenir romans.
Une
autre cause contribua
ment
le latin
de
Neustrie. Ces farouches
la
,
aussi
c'est la descente des
donné des noms
mandie
Ainsi
à
importèrent
Scandinave, qui
la
Nor-
actuelle.
du
à la fin
,
différents
Le
,
savoir
VHP
celtique
Le
siècle
établis
ou tout au commenceen France
six
:
,
2" L'ibérien ou
3°
,
le
quelques bourgs et villages de
ment du IX^, nous voyons
1»
sur les côtes
hommes de mer
dans cette contrée leur idiome national
a
altérer singulière-
à
Normands
le
basque
,
latin
4" L'allemanique ou l'idiome des Burgondes
5°
Le saxon
6"
Le Scandinave.
,
idiomes
—
Ces
même
d'une
En
branche.
présçnce d'éléments
que devint
et de la
langue de
la
poésie
,
la
langue
divers
si
que devint
,
philosophie
du
,
langue latine
droit, de l'Eglise
exprimant avec fa-
flexible, variée,
nous l'avons déjà
,
dit
latin ?
le
idées les plus abstraites de l'intelligence?
les
cilité
idiomes ne sont que des rameaux
derniers
trois
—
49
— La
demandait pour être
,
parlée, d'une part, des esprits cultivés, habitués à réfléchir,
sachant distinguer
sion
nuances
les
les plus fines
licatesses
de
la
parole et de
Burgondes
les Celtes, les
la
,
phrase latine. Or,
Saxons
les
vaient point de telles aptitudes.
transformer;
il
Le
Dagobert
,
rex Francorum
VIP
VHP
et le
de Pépin portent avec
et
,
les Ibériens,
Normands n'a-
dut fatalement se
latin
des signes de sa récente corruption
Dagobertus
les
,
se transforma, et, dès le
siècles, des chartes de
elles
d'une expres-
d'autre part, des oreilles aptes à saisir toutes les dé-
;
:
— De
vir inlusler, etc.
omnes negotianles in regno exislenles
venientes in illâ stradâ qiiie vadit
vél de ultra
,
ad Parisiis
,
mare
etc.
—
Cœteri pagences de alias civilales persolvunl de illosnavigios de
tienies
unaquaque puarrada
,
etc.
iàm Saœones quam Frisones
—
De omnis necu-
vel alias naciones pro-
miscuas de quâcumque pages vel provincias ad festivitate
Sancti Dionisii martyris,
Voilà l'état où
cles
;
etc.
le latin était
des mots juxtaposés
,
tombé aux VU"
et
VIIF
siè-
point de règles grammaticales
M.
tout y est fortuit. « Cependant, dit
,
Villemain, une al-
tération progressive ne tarda pas à s'introduire. Les restes
des anciens idiomes celtiques
avait à demi-effacés
portés par les Francs
latines.
,
que
reparaissaient
,
,
la
;
conquête romaine
quelques mots
,
ap-
s'introduisaient avec des désinences
L'ignorance grammaticale
,
fort
grande dans
4
les
—
—
50
magistrats et les officiers publics, l'était plus encore dans
peuple. Ces désinences
que
,
l'on ne savait plus varier,
vinrent un embarras que l'on supprima.
VIF
qu'au
au VII I*^
et
d'un jour
insensible
être
cette
siècles
à
l'autre
L'idiome moderne commença et
On
ne
,
ne peut douter
peut-
révolution,
universelle.
fût
d'abord
fut
le
de-
roman rus-
le
tique.
Mais
causes diverses qui avaient produit sur
les
de décomposition rapide, et en
effet
reconstruction
Le roman
Loire
un
temps de lente
n'avaient pas agi partout avec uniformité.
,
parlé dans les provinces situées
où tout rappelait encore
,
même
le latin
au midi de
romaine
civilisation
la
la
,
avait
conservé plus d'analogie et d'affinité aNec la langue
latine
,
que
roman des provinces
le
septentrionales
nouveaux conquérants étaient plus nombreux
pas renoncé à
De
langue
où
les
langue de leur ancienne patrie.
la
de
là cette division
et en
,
et n'avaient
La
d'oïl.
la
langue romane en langue d'oc
ligne de démarcation qui sépare le
premier de ces idiomes du second commence au sud-ouest
au bord de
Gironde
la
départements de
la
près Bla\ e
,
vers l'est de celui de la
Vienne
à l'est
la
et
de
Haute-Loire
que
,
Vienne
et le
;
et
,
la
nord de
à travers les
Charente
la
Haute-
au nord des départements de
de l'Ardèche et de
deux langues
et le droit
se dirige
Creuse; puis, pénètre dans l'Allier et passe
la
du Puy-de-Dôme,
tion des
,
Charente-Inférieure et de
que
l'Isère.
Cette distinc-
fut telle qu'elle réagit sur la politi-
les
Etats de ces deux portions de
la
France s'assemblèrent quelquefois séparément pour voter
des subsides
,
mées pays de
et
que
provinces
les
droit écrit
,
et celles
du midi furent nomdu nord pays de
droit
coutumier.
«
Toutefois, écrit
M.
le
professeur
Moke dans
son His-
—
—
51
toire de ht lllli'-rature franraise
forma en Provence,
langue d'oc
par
roman
que l'usage désigna sous
et
le
qui se
nom de
ne semble guère différer de celui du nord que
,
caractère plus éclatant des sons qu'il affectionne.
le
n'adopte point Ve muet
nales
le dialecte
,
sourd
dans
,
venu remplacer
était
,
qui
une partie des voyelles
,
voyelles dans toute leur force
un rôle essentiel dans
soires,
il
le
mot
provinces septentrio-
les
latines.
chaque
,
langue devient
la
,
En
étudiant sa for-
mation
,
ciation
vivement accentuée qui développait, pour
est facile d'y reconnaître les effets
il
les syllabes
dominantes
sait toutes les autres.
,
France, et
d'une pronon-
cadencé
ainsi dire,
qu'elle affaiblis-
Cette variété d'intonations
dait le langage brillant et
disparu de
même temps
en
jouent
mais, quand elles sont acces-
;
sonore et plus nerveuse.
à la fois plus
conserve ces
Il
fois qu'elles
supprime totalement. Ainsi
les
murmure
par une sorte de
,
Il
,
qui ren-
n'a pas entièrement
,
prononciation ordinaire dans le midi de la
la
elle était
encore plus générale au moyen-âge, car
on assignait alors pour caractère
distinctif
aux habitants de
l'Aquitaine l'éclat de leur parole.
Or,
«
la
sonorité de la langue et son accentuation
nent l'importance du rhythme dans
sourd
,
comme
le
roman du Nord
poétiques imparfaites et confuses
que
mesure
poésie.
Un
idiome
n'a guère que des formes
,
,
la
amè-
puisque
même
les
sons n'y res-
sortent pas
,
à l'oreille
mais un idiome cadencé conduit à une versifica-
tion
;
et
régulière
,
la
rhythmée
,
musicale
syllabe offre
une valeur précise
féremment,
et
et
de
leurs
que
les effets
contrastes
,
essais
,
,
nettement
parce que
chaque
que toutes résonnent
dif-
qui naissent de leurs rapports
sont
parfaitement
langue d'oc devait donc prêter à
ses premiers
arrive à peine
la
poésie
sensibles.
La
romane
dès
,
des formes harmonieuses et des com-
—
—
52
binaisons délicates à l'opposé de ce qu'on pouvait attendre
dialecte septentrional. »
du
Aujourd'hui
la
langue d'oc subsiste encore dans plusieurs
dialectes vulgaires de certains départements de la
savoir
France
,
:
Le languedocien proprement
,
dit
dans
est parlé
,
le
Gard,
l'Hérault, les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Arriére, la
Haute-Garonne
le
Lot
et le
,
Le provençal
du-Rhône
,
le
Lot-et-Garonne
Tarn-et-Garonne
les
,
dans
Hautes
,
le
Vaucluse
et les Basses-Alpes
Le dauphinois dans
l'Isère
,
Le lyonnais, dans
Loire
,
Var;
et le
,
Bouches-
les
,
;
Rhône,
le
l'Aveyron
,
l'Ain et
Saône-et-
la
;
L'auvergnat, dans
r Ardèche
,
la
Lozère
,
l'Allier, la
Creuse
,
rente
la
,
l'Indre
,
le
Basses-Pyrénées
Il est
,
la
Vienne
,
la
Gironde,
les
Dordogne
la
Landes,
,
qu'on a
flétris
depuis des siècles du
,
la
,
Cha-
;
Hautes
les
,
il
et littéraire
de
la
et
fait
,
de l'an-
dans un
,
tableau histori-
le
par quatorze millions d'habitants.
langue romano-provençale, et en a
de patois,
est vrai
langue parlée dans
la littérature qu'elle a
nom
M. Mary-La font
ouvrage couronné par l'Institut, a tracé
maire et
la
démontré aujourd'hui que tous ces dialectes méri-
cienne langue des Romains.
,
;
et le Gers.
sont la continuation, un peu déteinte
France
Haute-Loire,
Haute-Vienne
la
,
la
et le Cantal
Charente-Inférieure et l'Indre-et-Loire
Le gascon, dans
dionaux
Corrèze
la
Cher
Loire,
Puy-de-Dôme
le
Le limousin, dans
que
Tarn
le
;
Drôme
la
,
le
midi de
la
Il l'a
qualifiée
de
connaître
la
gram-
produite de nos jours. «
remontant à ses premiers rudiments, dit
En
M. Lafont, on
retrouve les premières pages de notre histoire
;
en obser-
—
—
53
vant sa marche et ses progrès
assiste pas à pas à ce cu-
on
,
rieux et long travail qui précède l'enfantement des empires;
et puis
quand
,
elle est
formée
voix s'écroulent
était la
que ces empires dont elle
et
,
une ardeur plus vive
c'est avec
,
encore, et une attention plus solennelle qu'on étudie sa
renaissance dans les temps modernes et sa nouvelle fixation
dans
temps contemporains.
les
»
Plusieurs auteurs ont considéré
dans
Roussillon
le
comme un
,
le
catalan
dialecte de la langue d'oc
romano-provençale; mais nous croyons plutôt
[tropres,
et
une grammaire qui
littérature et
devenu l'idiome
est
qu'il
qu'il est
ou
une
une existence individuelle, parce qu'il
véritable langue ayant
a engendré une
qui est parlé
,
d'une
sont
lui
de
partie
l'Espagne.
Les
Le normand
la
Bretagne,
la
Saintonge
comprend
qui
Perche,
le
la
le
Nivernais,
Bas - Bourbonnais
Lorraine et
Le
la
Thiérache et
Le bourguignon
dans
qui
le
le
:
dans
les sous-dialectes parlés
Poitou et
le
Flandre,
comprend
Berry
,
le
les «ous-dialectes
l'Orléanais,
le
la
la
Bas-
parlés
Touraine,
Champagne,
plus important,
de l'Ile-de-France, de
de
qu'est sortie
lui
la
langue de Paris
de
la science
,
,
le
la
Franche-Comté.
la
était l'idiome
Hainaut
le
l'Ile-de-France,
,
dans
les sous-dialectes parlés
Rhételois.
dialecte picard était
pitale. C'est
langue d'oïl sont
Maine, l'Anjou,
le
comprend
qui
Picardie, l'Artois,
Maine,
la
;
Le picard
la
de
dialectes principaux
de
,
la
la
la
parce qu'il
cour et de
la
ca-
langue française actuelle,
des classes élevées
,
de
la littérature
,
politique et de l'enseignement public
de
la
France, mais non de tout
en
la
présente année
1860
:
le
peuple français; car,
—
200,000 Français
ol
parlent
—
—
—
—
—
—
—
1,160,000
1,070,000
160,000
200,000
100,000
14,000,000
18,891,628
Ilamand
le
l'allemand,
le
breton,
le
basque,
l'italien
,
catalan ou l'espagnol,
le
romano-provençal
le
proprementdit
le français
et ses différents dialectes.
Total35,781,628
la
France
1"
janvier
533
n"
,
chiffre égal à celui
,
population de
la
tableau dressé en vertu
d'après
le
1851
et inséré
,
de
au Bulletin des
du décret du
lois
de 1852,
(1).
La France résumerait donc en
toutes les langues de l'Europe.
elle
En
,
pour ainsi dire
effet, par le
,
flamand
et l'allemand, elle touche aux langues des Iles britanniques,
de l'Islande, de
de
Norwège
,
de
la
Suède
Russie (2), des Pays-Bas, de
la
Tout
(1)
la
ce
et
du Danemark
,
Belgique, de l'Al-
que nous disons des langues parlées en France peut s'appliquer aux
lanfijues parlées
flamand,
la
,
en Belgique; car 1,827,141 Belges y parlent français, 2,471,248
54,060 allemand,
ii
Ainsi, suivant la Slatistique de la Belgique, en
flamand, avec leurs dialectes, sont à peu près
les seules
it
1849,
Il
langues parlées dans la Belgique. Le flamand prédomine sur
Il
rapport de 570 à 421, ou de 4 à 3 environ. Les provinces des deux Flandres
Il
d'Anvers, de Limbourg
II
ment
Il
des habitants parlent français ou plutôt wallon; leur nombre est à celui des
Il
flamands
Il
le français et le
parlé.
Dans
comme
et
de Brabant, sont celles où
cette dernière province,
1 est
le
flamand
dans
est particulière-
à 2 environ, n
les ouvriers
que
y ont appelés, et par les étrangers qui s'y trouvent
l'in-
mo-
II
dustrie elle
II
racntanément de passage;
Il
langue d'une partie du Luxembourg, n
Il
recherches faciles à faire Tidentité étroite de l'islandais avec
Il
suédois; sa parenté avec l'allemand,
Il
D'autres ont établi, par des recherches vraiment savantes, ses rapports avec
Il
îrrec
(2)
il
faut en excepter
cependant l'allemand qui est la
Rask, undersœgcslc om dct garnie ùlandske sprog.
et les
le
cependant, une assez grande partie
Les autres langues ne sont parlées en Belgique que par
commerce
le français
le
ii
J'ai constaté
le
par des
danois et le
hollandais, l'anglo-saxon et l'anglais.
langues slaves. » X. .Marmier, Icllrcs sur l'Islande, 1844,
p.
le
517.
—
lemagne
et
de
la
Suisse
par
basque
le
,
par
;
particuliers de l'Irlande
et
de
la civilisation
N'est-ce pas un
tion
que
,
catalan
l'Italie
dans
à quelques idiomes
,
de l'Ecosse
et
de
et
Grèce; par
la
de
,
monde.
le
phénomène curieux
et digne d'observa-
vernement centralisateur, aussi puissant que
On
France?
n'a pourtant pas
manqué
qui les ont proscrits. Louis XÏII
lois
un
Pau
ne puisse plus être plaidé dans
il
dans toutes
les
,
ajoute-t-il
de
servir
pour
la
,
langue flamande,
pour
soit
et
,
aux magistrats
souffrir
et
ment
,
,
,
les
de pro-
à peine
de
juges delà province
ou subalternes,
autres expéditions
,
de
de ladite province, en
fait
et à tous autres
magistrats
(ju'il
actes, con-
par des notaires ou
de judicature ou autre-
seront écrites en langue française
,
les
quelque nature qu'elles
soit qu'elles soient faites
défenses à tous juges
fiers
,
»
procédures faites devant
soit supérieurs
puissent être
greffiers
ni
,
du Conseil du 30 janvier 1685 ordonne que
« toutes les
trats
de se plus
,
plaidoyers, soit
les
ou autres procédures
de désobéissance.
d'Alsace,
d'Ypres, et
la ville
défendons pour cette
;
desdites villes et châtellenies de le
arrêt
faire
que doréna-
«
noncer leurs jugements qu'en langue française
Un
de
1621
Louis XÏV, par
à tous avocats et procureurs
les écritures
nullité et
ni
,
la
autres villes et châtellenies de la Flandre
occidentale qu'en langue française
fin
de
défend de
,
les actes officiels.
du mois de décembre 1684, veut
édit
vant
d'édits
ni
un gou-
celui
par son édit de
,
portant création du parlement de
usage du béarnais dans
le
la science
persistance de ces divers idiomes sous
la
;
aux langues de l'Es-
,
notions des arts
elle vulgarise les
,
breton
le
du pays de Galles
,
l'italien et le
pagne, du Portugal, de
français
oo
,
;
fait
baillis,
appartiendra
,
très-expresses
notaires, gref-
d'en recevoir au-
—
cune en langue allemande
contrats et procédures
Un
et
,
du mois de
édit
,
à peine de nullité desdits actes
de 500
catalan
)
munautés
,
et
porte « que toutes les
Cerdagne (où
des magistrats
des notaires
les actes
,
et
Nonobstant cet
édit
,
des
l'on parle
com-
villes et
,
seront mis et cou-
à peine de nullité. »
curés
les
,
,
du Roussillon
s'étaient
maintenus dans l'usage de rédiger en langue catalane
testaments
nuncupatifs qu'ils recevaient. Mais
24 mars 1754,
des
généralement tous ac-
tes publics qui se passeront ès-dits pays
chés en langue française
,
»
les sièges et juridictions
Conûans
,
les délibérations
,
d'amende.
livres
1700
février
procédures qui se feront dans
pays de Roussillon
—
56
prononça de nouveau
la
la
nullité
loi
les
du
de tout
testament nuncupatif qui serait rédigé autrement qu'en lan-
gue
française.
Ces
que de
lois
la
n'étaient probablement plus observées à l'épo-
Révolution française
crue obligée
s'est
de renouveler
la
,
,
car la Convention nationale
2 thermidor an
le
II de la
République
,
défense d'écrire tout acte public en aucune
autre langue qu'en français
,
à peine de sis
mois d'empri-
sonnement. Les députés de l'Alsace réclamèrent contre cette
loi
qui fut suspendue jusqu'à nouvel ordre.
Le 24
vigueur
,
prairial
et le
XI
an
,
les prohibitions furent
19 ventôse an XIII
,
il
remises en
y fut sursis pour
l'île
de Corse seulement.
Enfin, de nos jours un ministre de l'Instruction publique
s'est
enquis de l'origine des idiomes et patois locaux
moyens de propager
la
langue française dans
les
et des
,
campagnes.
J'eus l'honneur d'être consulté sur cette importante question.
Voici quelle fut
«
que
ma
réponse relativement au flamand
:
L'idiome populaire des arrondissements de Dunkeret
d'Hazebrouck
et
d'une partie de celui de Saint-Omer
—
flamande; je
est la langue
—
57
langue a\ec intention,
dis
qu'on sache bien que ce n'est pas un patois
mot dans
terpréter ce dernier
les
Nodier
langue du père
:
de Gravelines
Louis
XIV
extirper
grammaire
a sa
eut conquis
flamand et
le
du grand Roi
lonté
la priver
conservée dans
,
une langue qui
remplacer par
le
,
d'un
;
moyen
a
il
voulu en
La vo-
Au
surplus,
,
profitable à la
le crois
pas, car
de communiquer avec
facile
peuples du nord. Je considère
;
— Lorsque
français.
serait-il utile
France? Je ne
la
est parlée
seize millions d'habitants
et sa littérature.
n'est pas encore accomplie.
population flamande de
ce serait
donné Char-
a
Flandre maritime
la
le
ce résultat n'est pas à désirer
les
est
moins d'in-
à
,
lui
langue du pays
Kœnisberg par
à
une langue qui
,
Le flamand
les races simples.
sens que
le
afin
même
les
entraves qui ont
été portées à l'enseignement du flamand dans les écoles de
notre Flandre,
comme
ayant été funestes au développement
intellectuel de la classe ouvrière
pagnes. Qu'est-il en
effet
de nos
villes et
de nos cam-
advenu de ce système de prohibi-
tion? C'est que l'enfant de l'ouvrier flamand, dont
gue maternelle
est le
flamand et qui ne
que
sait
le
la
lan-
flamand,
étant forcé d'apprendre à Hre et à écrire en français dans les
écoles, sans pouvoir consacrer à cette étude le
pour bien posséder
saire
le français
bancs de son école sans savoir
Que
dre
il
faut enseigner
civilisation.
non
cet enfant quitte les
,
ni le français ni le
conclure de ce fait? C'est que dans
Mais, dira-t-on
,
,
— Oui
le
,
temps néces-
simultanément
le
les écoles
flamand.
de
la
Flan-
français et le flamand
français est le plus puissant le\ier de
pour celui qui comprend
le français
,
—
pour celui qui l'ignore. L'expérience a démontré en
Belgique que
« l'élève qui a appris
nel les parties
du discours
leur usage
,
,
dans son idiome mater-
et s'est pénétré de leur
qui s'est formé une idée
du
style
,
but et de
qui s'est rendu
—
compte des idiotismes de
et plus facilement
—
58
une langue étrangère
livré d'emblée à l'étude de celle-ci
,
que
point de comparaison
sent aussitôt les différences de tournure et de cons-
,
truction que présente la langue étrangère
malgré ses maîtres
naissant
,
pouvant
le
lecte avec
désapprendre
ceux de
son
,
confond
,
la
comprendre plus
du
tard celle
beaucoup d'analogie
le
;
dialecte
second con-
local
les idiotismes
vant
:
Tous
«
apprend gramma-
du flamand aide à
du grec
latin et
,
avec laquelle
»
(1)
Alsaciens
les
M. de Ring de Strasbourg
,
ception
,
dans
les villes
,
ne
qu'il
L'allemand est aussi persistant en Alsace que
en Flandre
et
,
de ce dia-
construction
première langue
la
ticalement. Ajoutons que
elle a
celui qui s'est
sans avoir régulièrement
,
Le premier, ayant un
appris celle-là.
certain
apprend beaucoup mieux
sa langue,
,
m'écrivit
,
le
flamand
un jour
le sa-
parlent l'allemand à l'ex-
de quelques jeunes
ou de quel-
filles
ques jeunes gens, auxquels leurs parents n'ont point donné
de bonnes qui leur ont appris cette langue macbinalement
dans leur enfance
et qui
,
soin de l'apprendre.
,
pins tard
Tout Alsacien
n'ont pas senti le be-
,
est
né Allemand et doit parler l'allemand.
campagne
la
donc essentiellement
— Tous
gens de
les
parlent cette langue, et, dans un ravon éloi-
gné des grandes
villes
dans
parle l'allemand et jargonne seulement le
les villes
français.
puis
la
,
Tous
frontière
ils
que
ignorent
prédicateurs
les
;
les écoles
les instituteurs
ne sauraient empêcher
— On ne
(1)
le français.
,
dans
du Palatinat jusqu'à
chent en allemand
le zèle
,
les
celles
campagnes
les
,
de-
de Suisse, prê-
sont allemandes
,
mettent à enseigner
et
,
malgré
le français,
enfants de parler cette langue.
l'enseigne pas dans les lycées
.Vcmoùc aux Chambres
Tout bourgeois,
Icgialalivcs de
Ilclijiijui,
du gouvernement
;
—
—
59
on l'enseigne au contraire dans
et
une famille protestante
n'est pas
il
où cette langue
français n'est usité
que pour
le
On
est
à Strasbourg,
la
d'un étranger.
il
même
,
dans l'intérieur de
,
langue usitée;
siècles,
gymnases protestants
les
maison
langue de
la
,
haute société;
la
un peu
ils
proches des
Ainsi
«
dans toute
c'est
villes
la
il
est
il
y en a
et encore ces dix sont-
un peu considérables.
comme
,
,
deux
a
il \
encore ignoré du peuple, où, sur cent individus,
à peine dix qui le jargonnent
soit la
réception
la
ignorait le français en Alsace
devenu
ne
,
vous
province.
voyez
le
,
l'allemand se maintient
,
mais
a été introduit avec la
con-
n'v a point été
Il
au contraire le français qui y
introduit
quête
Loin donc de poser
«
causes qui ont introduit
la
aurait fallu
demander
pour
disparaître ?
la faire
depuis cinquante ans à
difficultés sont bien
mençant
,
question
Quelles sont les
;
langue allemande en Alsace
:
Le gouvernement
le faire
;
saciens
,
,
de
et
,
comme
,
haute société
la
tout
l'origine
le
monde
allemande de
et
,
j'ai dit
pour
le
chu et Jaubert de Passa
que
«
;
mais
les
com-
je le disais en
,
qui par ton ne par-
connaît cette langue, et
la
province.
Il
n'y a que
l'intérieur
par conséquent Français d'origine et
qui ignorent totalement
Ce que
français cherche
autant que possible
employés du gouvernement, venus de
France
il
à l'exception de quelques Alsaciens et de quel-
lent pas allemand
les
;
Quel moyen pourrait-on prendre
grandes
ques Alsaciennes de
reste fier
la
la
llamand
l'ont dit
,
de
langue allemande.
»>
MM. Mary-Lafont
pour
le
provençal
la
non Al-
,
,
le
Arbas-
et le catalan.
Trop strictement renfermés dans
le cercle
de l'inves-
tigation théorique, écrit le premier de ces philologues, les
érudits ne songeront pas à se tourner >ers l'UniNcrsité
,
et à
-
—
60
existe quatorze millions d'individus connais-
l'avertir qu'il
sant à priori ces patois romans, et que, dès lors
de chercher
crire,
de leur esprit
à les effacer
faut en faire la 6ase de
il
car, en les prenant pour échelle
nément au
français et
que
le jour,
les trois
l'enseignement
,
au
latin
ronde
de
tiers
,
et les
comparant simulta-
on démontrerait,
,
comme
clair
et
,
dès
lors,
se simplifierait et abré-
,
au moins
(1).
»
la
Gi-
grande famille française, les habitants
la
,
de leurs magistrats.
cette ignorance de la lanijue nationale?
livres écrits
On
»
dans
1833 ayant
sans doute
,
sition
— De
vient
l'absence de
,
que
la loi
du 28 juin
ouvert une ère nouvelle à l'instruction primaire,
du pavs euskarien ont mission d'enseigner
français à leurs élèves.
moyen
— D'où
idiomes français et basque.
les
m'objectera
les instituteurs
—
C'est possible.
—
le
Mais quel
a-t-on fourni à ces instituteurs pour les mettre en po-
d'apprendre
Aucun.
—
Il
n'existe pas de
n'existe point de
(2).
langue française à leurs écoliers?
la
—
grammaire basque-française
:
vocabulaire à l'usage des deux idio-
»
M. Jaubert de Passa
«
lieu
pros-
partie occidentale des Pyrénées n'entendent point le
la
mes
au
,
les
inspecteur des écoles primaires dans
langage de leurs frères
il
de
lieu
renseignement linguistique;
triplant sa portée
Nés dans
«
:
,
au
langues sont identiques
gerait sa durée des deux
M. Archu
,
,
,
correspondant
de
l'Institut
Lorsque des écrivains recommandables entreprennent
:
la
pénible rédaction d'un dictionnaire ou d'une grammaire,
et qu'ils se décident à les publier
cueille
(1)
Tableau historique
France,
(2)
ces ouvrages
et
,
;
lorsque
le
on doit en conclure que
littéraire de la langue parlée
p. 8.
Choix de fables de Lafontaine traduites en vers
bascjucs.
dans
public acla
langue,
le
midi delà
—
—
61
que ces mêmes ouvrages nous font connaître
core une longue existence
par
,
que
et
doit avoir en-
,
dicté contre elle
l'arrêt
politique, soit en Catalogne, soit en Roussillon, ne
la
saurait être exécuté, tant qu'il sera
mœurs
,
avec
ment de
ces
en opposition avec
les
caractère national et avec l'esprit d'isole-
le
deux contrées. Le catalan restera langue na-
tionale en Catalogne
tant que les habitants de cette pro-
,
vince se persuaderont que les rois de Castille ne sont que
comtes de Barcelone
mœurs du peuple
même
catalan
mœurs
térêts et les
que
et tant
,
,
d'un trop petit nombre
caractère
aient agi sur
,
le
n'auront pas changé
national.
la
masse
,
Le
l'instruc-
et en faveur
commerce,
l'industrie
communication
la
langue catalane
,
plus habituel et
le
mœurs
les
et modifié
Jusqu'à ce que ces diverses causes
l'idiome roussillonnais dominera
et
le
département des Pyrénées-Orientales
,
que
tant
,
un seul point
tant que
;
les
un système d'administration plus favorable aux
intérêts locaux
Aussi
comme
seront en opposition avec les in-
résultat aura lieu en Roussillon
agricole et
,
des autres peuples de l'Espagne.
tion publique sera concentrée sur
le
les intérêts
M. de Salvandy
,
ou
sera
il
si
,
le
l'on veut,
moven de
plus populaire dans le
(1).
pensa-t-il
»
qu'il
fallait
tenir
compte des idiomes locaux pour l'enseignement du peuple
la
:
«
Nous n'aurons jamais
assez de coopérateurs dans
noble et pénible entreprise de l'amélioration de l'instruc-
tion populaire
,
étant ministre
écrivit-il
cette belle cause doit trouver en
;
tout ce qui servira
nous une protection recon-
naissante. Les travaux en langue rustique, tout modestes
qu'ils
(1)
peuvent paraître
,
ont donc quelques droits à l'estime
Recherches historiques sur la langue catalane, dans
société des antiquaires de
France
,
t.
VI,
p.
i02, 403.
les
Mémoires de
la
—
62
—
des esprits préoccupés des besoins moraux et intellectuels
du peuple
(1). »
D'ailleurs
Rask
reste
,
et
,
,
les lois
,
comme l'a
les mœurs
,
très-bien
,
observer
le
savant
changent;
la
langue
fait
les religions
pour apprendre à connaître l'origine d'un peuple,
pour pénétrer dans un passé obscur où
nous manque,
oii l'histoire est
la
tradition certaine
souvent interrompue,
n'est
il
pas de guide plus sûr que les langues (2).
Respectons
pères
,
derne.
,
les
vieilles
langues parlées par nos
débris des nationalités dont est sortie la France
Que Flamands
Bretons
ses
donc
,
Normands
,
,
Picards, Basques, Provençaux, Cor-
honorent et chantent
la
commune
de leurs montagnes et de leurs plaines
qu'une âme
et
mo-
Alsaciens, Lorrains, Bourguignons,
un cœur pour l'aimer
patrie dans l'idiome
,
mais
qu'ils n'aient
et la servir!
(!) Dictionnaire français-breton de Lcgonidce. Introduction de
M. de
la Ville-
marqué.
(2) Vnclersœgclsc
omdct r/amlc nordiskc sprog. Lettres islandaises
rfc
Marmier,
GRAMMAIRE COMPARÉE
PREMIÈRE PARTIE
SYSTÈME PHONIQUE
«
Quand on compare
tions élémentaires de
,
M. Egger dans
grammaire comparée
,
No-
ses
« les
mots
et
formes grammaticales en usage dans plusieurs lan-
«
les
ce
gués, pour en montrer
on
renées
«
rative ou comparée. »
Par
,
la
fait
ressemblances et
les
ce qui s'appelle de
«
cales
» dit
la
dilïé-
les
philologie
compa-
comparaison des mots et des formes grammati-
de plusieurs langues
,
on
est
parvenu à découvrir
les
règles et les procédés de leur formation.
Dans
la
ces derniers temps
,
l'étude
composition des mots a été
mot
mal fait, suivant
férerait
,
si
de
nommée
la
dérivation et de
linguistique
M. Ad. Renier, mot
on voulait bien
lui
laisser tout
auquel
,
d'un
il
pré-
son sens
,
le
—
vieux
et quoi
,
maire
64
—
qu'on en dise, très-respectable
nom de gram-
(1).
Peut-être a-t-on renoncé en France à ce
qu'on
s'était
grammaire
Réduite à ces termes,
si
parce
,
elle
grammaire, en
la
La
«
:
de parler et d'écrire correctement.
est l'art
qu'un art; mais
nom
Lhomond
habitué à cette définition de
»
n'est
effet,
devient une science de premier ordre
on admet avec Denys
Thrace qu'elle embrasse
le
,
con-
la
naissance approfondie du mécanisme des langues et de leur
histoire, des étymologies et des analogies, c'est-à-dire, des
formes
yiaç
de l'arrangement de? mots ou de
et
iv^io-tç*
la
àvaXoyiaç, iKT^oytçfxcç. C'est en nous plaçant
au point de vue du célèbre grammairien grec,
nous proposons d'étudier
les
langues usitées en France
,
Du
De
flamand.
Du
Du
celto-breton
l'allemand
Or,
mots
pris
c'est-à-dire
De
Du
catalan ou espagnol
Du
provençal
l'italien
:
,
français
proprement
et des formes
grammaticales
discours
,
dit.
entre les langues
deux sources
;
et des
différentes
c'est-à-dire
isolément, étudiés en dehors de
le
la
,
d'une
,
des
des mots
place qu'ils occu-
mots jouant un
discours.
(1)
que nous
rapports des
,
rapports qui existent
les
les
,
famille procèdent de
pent dans
le
principes et
basque
Et du
même
syntaxe.
Traité de la formation des mots dans la laiiguc grecque.
rôle
dans
—
Les rapports des mots,
«
dont on a
plus abusé
le
—
65
M. Ampère,
dit
,
binaisons de sons que peut former
sont limitées
est
il
parmi
et
,
sont ceux
et qui prouvent le moins.
les
un grand nombre que
la
Les com-
bouche de l'homme
combinaisons possibles
Dans
l'oreille rejette.
en
il
,
ce qui reste
n'est pas étonnant qu'il se rencontre des ressemblances
surtout
si
compare une grande quantité d'idiomes
l'on
de ce qu'un mot existe dans une langue
,
il
,
car
;
ne s'ensuit pas
nécessairement qu'un mot analogue ne puisse exister dans
aucune autre
(1).
»
par exemple
que
le
,
En
lewàpala, en persan pader
espagnol yadre
gothique fadar et alla
,
mand moderne
,
falher
en
latin
vater
en
vieil
,
paler
en
,
en grec
italien et
7raT«'p
allemand fatar
en anglo-saxon fader
en
,
,
en
,
en alle-
en anglais
,
en vieux saxon fadar, en néerlandais (hollandais
,
vader
et flamand)
fader
,
en sanscrit pitr
s'écrit
en provençal paire
,
de savoir
effet, à quoi servirait-il
mot père
en
,
,
en vieux nordique fadir
athair
irlandais
vieil
lique tad, en lithuanien téwas
,
,
,
en suédois
en celto-breton et gal-
en letton thews
,
en prussi-
quefmos, en vieux slavon ot'z\ en russe otetz", en polonais
ojciec
en bohémien olec
,
,
en finnois isa
,
en lapon attje, en lapon moderne atzhje,
A
en basque aita ?
en estonien issa
q[\\\oi\^vo\%
,
alya
quoi servirait-il de savoir tout cela
si
,
j'ignore que le mot|}^re est aussi, par le son et par le sens, de
la
famille
gistrat
uns
,
,
des mots patrie
que
etc.:
le sanscrit
pat
main gouverner
,
rir
,
et
vement
dont
le
labial
(1) Liltcraturc
,
le
,
;
pour
voyages ,
paître
vitalité, maître,
,
est
,
ma-
pour
les
qui signifie élever, tenir, avoir sous la
dont
germe
t
,
thème de tous ces mots
la
est le son tt les autres
etc.,
signifie
nour-
t qui procède du
mou-
pa qui
racine est
tome
,
Itr, p.
ad
299.
,
qui signifie en sans-
—
crit
manger
nourrir
,
66
—
du mouvement dental t
et procède
,
Réunir en groupes ou ranger sur
composés à peu près des mêmes
être d'une grande utilité en philologie.
de montrer
n'est pas tant
crit
un
les différentes
même mot
seul et
l'origine et
langue
mais
Ce
racine.
est
,
labeur
ce
allemand
vrai
est
il
,
est
digne de
,
même
dernier procédé
un
,
suivant
,
mots
qui importe, ce
manières dont
,
s'é-
mais de
,
famille, ayant une
qui seul
véritable signification
la
Ce
dans plusieurs langues
réunir les différents mois d'une
même
ligne des
n'est pas indiquer
,
de ces mots. Ce procédé ne peut
ni la filiation
ni l'origine
même
la
lettres
?
fait
connaître
de chaque mot d'une
travail long
et fastidieux
;
poëte
d'un
l'expression
sueur des plus nobles et des plus
la
braves.
Aussi,
M.
Fallot a-t-il dit avec raison que w l'étude des
langues comparées entre elles doit se porter d'abord non
point sur les mots, mais sur les sons dont se composent les
langues.
communs
Il
y a un nombre indéterminé de sons généraux
à toutes les langues
,
mais
cune un petit nombre de sons qui
il
y a aussi dans chasont propres et qui
lui
n'appartiennent point aux autres. Non-seulement chaque
langue a des sons qui
lui
sont propres
,
mais
a
elle
aussi
des alliances de sons qu'elle recherche et qu'elle affectionne
des combinaisons qui
,
que
tout autre.
men de chaque
composent
,
Il
langue
et
il
,
du moins plus fréquemment
donc se
faut
,
faut
livrer
d'abord
,
dans l'exa-
à l'analyse radicale des sons, qui
comparer entr'eux
les
combinaisons des sons des différentes langues
sons et les
(1). »
Qu'est-ce donc qu'un son vocal?
(1)
Recherches sur
les
,
sont particulières et qu'elle repro-
sinon exclusivement
duit
la
lui
furmes grammaticales de
la langxie française
,
p.
429.
—
C'est
cavité
Ce
du
que
bruit
le
—
67
l'air
fait
entendre en traversant
larynx.
bruit concourt à former
parole et produit ce qu'on
la
appelle les voyelles et les consonnes
Les voyelles
en passant par
empreinte
langue
,
la
l'air
de
particulière
part des parois
la
:
chassé des
poumons n'éprouve
bouche aucun obstacle
la
aucune marque
,
ni
lorsque
,
ni
,
,
ne reçoit aucune
ni
,
de
la
part de la
des lèvres, ni de l'ar-
cade dentaire inférieure;
Les consonnes
bou-
lorsque ces diverses parties de la
,
che apportent certains obstacles à l'émission de
sim-
la voix
ple.
1.
Il
la
—
DES VOYELLES.
y a plusieurs sortes de voyelles; leur variété
forme que prend
la
bouche au moment de leur
dépend de
livrer
pas-
sage.
En
effet
M. Kersten
« la
,
,
bouche
,
en qualité de simple passage
en qualité de simple canal
sa longueur depuis le
vres extérieures
,
,
,
ouvert dans toute
pharynx jusqu'à l'extrémité des
est capable
considérablement sa cavité,
dit
lè-
d'augmenter ou de diminuer
soit
en
s'allongeant et en se
raccourcissant, soit en s'élargissant et en se resserrant (1). »
D'un autre
côté
ture qui résulte
,
du
la
physiologie enseigne que
cordes vocales est très-étroite
est large, le son est grave.
là trois classes
(1) Essai sur l'aclivilc
l'ouver-
,
le
son est aigu
;
que
si
elle
Entre ces deux points extrêmes,
l'harmonie place des sons moyens ou doux.
De
si
plus ou moins de rapprochement des
de voyelles
:
du principe pensant ,
p.
4G0.
—
1® Les graves
,
gie intérieurement
2° Les aigiies
rieurement
:
,
produites par
la
bouche allongée
â, ô, o, o, au,
:
et élar-
ou;
par la bouche raccourcie et retrecie inté-
a, ê, è, é, i;
Les moyennes ou
3*^
—
68
mais retrecie en
même
douces
les
temps à
,
par
bouche allongée
la
l'intérieur
:
eu
,
eu
,
i3 ,
,
œ
e, u.
Dans
cette
nomenclature
des voyelles nasales
par
,
dont
nez une partie de
le
nous n'avons pas tenu compte
,
son s'obtient en faisant passer
le
l'air
nécessaire à leur prononciation.
Ces voix simples ne sont autres que des voyelles orales
accompagnées d'un attribut
On
particulier
m
ou, là, qui ne forment qu'un son, avec
bles
,
,
n, ng.
doit bien se garder de confondre les voyelles
qui produisent
un double son
"puits, nuit, cuire, luire
diable,
;
ie dans ciel
,
n
,
dou-
les voyelles
comme
,
au , eu
dans lui
miel, pied ; ix dans
etc.
Ces voyelles doubles s'appellent diphthongues, parce qu'étant réunies sans l'intermédiaire d'aucune articulation, elles
au moyen
se prononcent rapidement, mais distinctement,
d'une seule émission instantanée de
émission unique
bien réels
tion
du
,
,
pour lesquels
et
l'air
sonore.
Dans
cette
on entend pourtant deux sons différents
il
a fallu
une double modifica-
corps de tuyau de l'organe vocal. Par exemple
pour prononcer
le
mot
luire
,
la
bouche s'allonge
,
rétrécit.
C'est cette double opération qui constitue
Ihongue
;
autrement,
il
puis se
la
n'y aurait qu'un son grave
diph,
une
voyelle longue.
La langue
sanscrite a dix voyelles simples et quatre diph-
thongues ou voyelles composées.
et
en longues
longue.
;
On
les distingue
en brèves
chaque voyelle brève a une correspondante
69
VOYELLES SIMPLES.
A
comme
qui se prononce
,
ment des mots
comme
,
devant deux consonnes
l'a français
o au milieu et
il
,
prend
au commence-
comme
e à la fin
;
son de Va long.
le
ây a long.
i
,
i bref.
î
,
î
long.
u, ou
ï(
la
où long.
,
ri
bref.
r liquide
,
prononciation
ri
r long.
,
et ri sont
l'a a été
;
la voyelle * doit
,
qui est
Il
paraît
que ces deux dernières voyelles
ri
supprimé.
Abréviations des voyelles primitives a/n
)
et âlri
^
long.
l
,
à peine s'entendre dans
reste assez vague.
une abréviation d'une voyelle primitive ar, dont
/n, /liquide
Iri
du
j
dont Vi doit aussi être à peine en-
,
tendu dans
la
prononciation.
DIPHTHONGUES OU VOYELLES COMPOSÉES.
Ai, a-\-i
di
a
,
-h-
i
au
,
6 long.
au
,
-{-
«
prononcez
,
u
prononcez
,
,
ê long.
êi.
ou.
Les voyelles autres que a
beaucoup de cas,
dit
et
M. Baudry
d sont susceptibles
,
thongues ou en syllabes composées
tion à leur
,
dans
de se changer en diph,
par suite de l'adjonc-
gauche d'un a (changement qui s'appelle giina)
ou d'un d (vriddhi). En
voici le tableau
:
70
Voyelles, i, î:
—
—
nent
comme
m\}-ren
La
à et û longs; par exemple
ik-hen, tâches
:
;
murs.
,
voyelle ee ou ê long a trois sortes de sons
long-aigu et fort;
culier
-
71
pour
l'écriture
:
long-doux,
n'a pas de caractère parti-
désigner; l'oreille seule doit en
les
les
saisir
nuances.
Oo ou
aigu;
ô long a deux sortes de sons
non plus de
l'écriture n'a pas
désigner
les
:
long-doux
et long-
pour
signe particulier
nuances de ces deux sons, qui diffèrent du reste
très-peu l'un de l'autre.
Dans
certaines parties de
comme
la
ei et a
presque
Flandre occidentale
U allemand a
sonne
fermé
comme
se
en français
,
,
laut de changer
comme
a tantôt
l'ont
c'est la
,
le
son qui
lui
,
français
,
,
ô,
û
a, 6,
Vum-
est propre, ce
mieux comprendre orale-
comme
:
aa, ee, oo, ah, eh, oh
de simples voyelles longues
la
U,
û
,
eu
,
ou, qui
et ie
,
sauf
grammaire allemande.
cello-breton possède quatorze voyelles
i
:
propriété de
avancé quelques grammairiens,
quelques exceptions qu'enseigne
i
valeur de Vé
la
l'écriture.
sont prononcées
,
de Vu qui
une double émission de voix, mais par une
Sept voyelles doubles
è
o,ueiy, qui
i,
tantôt celle de Ve muet.
,
seule qu'il est plus facile de faire
Le
,
ai , ay, au, du, ei, ey ne se pro-
:
en donnant à chaque voyelle
ment que par
a, e
à l'exception
un son simple en un son composé.
Sept diphthongues
qui nécessiterait
:
dans
;
i.
surmontées du signe de Vumlaut
comme œ, œ, ue;
se prononcent
noncent pas,
,
ou, et de Ve qui
tantôt celle de ïè ouvert
Trois voyelles
comme
prononce
six voyelles simples
comme
se prononcent
valeur d'une diphtliongue
la
il
,
Flandre, Vy se prononce
la
se
:
a, â, e,
prononcent
comme
è
en
et iv qui est toujours suivi d'une voyelle et se pro-
nonce à peu près
comme oa
seule émission de voix avec
21 diphthongues
OttyOe, ui
Le
u
0,
,
,
wa,
au, ou, et
y,
,
oyo
ua
,
ieys
,
comme
comme
,
wi
,
voyelle qui suit.
aou
au
,
,
,
,
te, iu,
eue.
a, à, e, é,
ai, iou
:
Vi.
11
a, e,
è,
you, eou,
,
o,u ety
i,
,
ue
six voyelles a, e,
ay,
,
aii
i,
qui sonnent
prononce
se
diphthongues ai,
,
aou, iaou, aia, yayo.
o,
u et y, dont Ve sonne
Vu comme
a en outre les
e qui
et les
ui
,
ou, et
Vy
plus longue-
diphthongues ua, ue
L'italien a six voyelles a, e [é], i,
les
,
m
,
eu, no, oui
cy,
comme ou;
Vé fermé français,
ment que
ni
à l'exception de
eu, ia, oa, ua
U espagnol a
comme
,
eo
,
les voyelles
diphthongues
a six voyelles
fermé, et u
é
ei
ieu.
,
en français
oi,
les
ea,
,
oua, oue, oui
y
aou, iu, ue
,
Le basque
ei
loe,
la
ao
,
ro?nano-proi'ença/ possède
èou, ie
ia
ae
:
mais en ne formant qu'une
,
diphthongues ua [oua], ue [oue)
,
o,
,
ui.
u, {ou), /, et
ui (oui), ta, iu
,
(iom),
io.
Le
0,6,
français possède les voyelles a, â,
e, é
,
é
è
,
,
^, î
,
y,
u, û, au, eu, ou, an, in, un, on, et les diphthongues
:
ai, ia, ié, iè, iai, oi, eoi, ouai, ain, oin, ouin, io, ien, ian,
ieu, ion, iou, oë, ouan, ua, oue, oui, ue, ui, uin.
Toutes ces voyelles sont sonores ou sourdes
plus
ou moins d'ouverture de
tendre
,
bouche qui
la
suivant le
les fait
en-
;
Les voyelles sonores
et sourdes sont longues
Les
ou brèves sont orales ou nasales
voyelles longues
Les voyelles orales ou nasales sont graves
,
ou brèves;
aigiies
;
ou
douces.
Des auteurs ont prétendu que
d'une langue
cessaire
,
,
qu'elles en sont
qu'elles sauraient
les
la
même
voyelles sont le fond
partie essentielle et né-
à elles seules en consti-
—
tuer une (1)
que
et
,
de point d'appui
—
73
consonnes ne servent que de
les
de passage naturel d'une voyelle à
,
lien,
l'autre.
D'autres, au contraire, soutiennent que les voyelles n'ont
pas de signification dans
racine des mots, et que leur
la
unique objet est d'établir une distinction entre
même
d'une
comme
famille,
mots
les
pâture et pastein\ proférer et
préférer, etc. (2). Ces contradictions peuvent très-bien
nous semble, se concilier par
M. Kersten
Chez
«
:
bouche ouverte
,
,
et le besoin
veux dire que
de
biles
la
,
bouche
est
bouche
aigiies et les
fait
moins
sentir.
Je
rapprochement des parties mo-
le
libre
,
;
le
les voyelles
et
consonnes. Chez ces
demeure
canal
l'emportent
mêmes
,
dominent dans
le
discours
sourdes sont plus rares.
Au
,
peuples,
et les voyelles
contraire
peuples qui habitent des dimats froids et qui
suite
la
prononcent aisément de
moins fréquent
et
fait valoir
éclatantes, qui exigent une grande ouverture
les voyelles
les
les
,
ce
ceux qui vivent sous une
de l'articulation se
chez eux
de beaucoup sur
la
considérations que
les voyelles se
,
constamment ouvert
de
les
peuples qui ont constamment
c'est-à-dire, chez
température élevée
suite
les
,
,
chez
par une
,
donnent peu d'ouverture aux conduits
nécessaire,
aérifères, les parties mobiles de
la
bouche doivent
se tou-
cher constamment et produire ainsi d'innombrables articulations.
De même
,
chez eux
sourdes, l'emportent en
,
les voyelles aigiies
nombre
,
faibles
,
sur les voyelles éclatantes
et fortes. »
Encore
(1)
si
les vovelles et les
consonnes restaient immuables
Le vocabulaire océanien de l'abbé Boniface Mosblcch renferme nombre de
mots uniquement composés de voyelles.
(2)
Der laut odcr vocal
est in der
Wurzel bedeuntungslos;
erst in
den ans ihr
crwachsenen slammcn oderWorteren dicnen die verschiedenen lautc zur unterschti-
dung
ahnliclier worter.
— Hendrich Kalfscbmidt.
—
dans
formation des mots
la
unes ou
les
mais
74
peut-être pourrait-on dire que
,
en sont l'âme et leur donnent
les autres
les voyelles
que
aussi bien
,
sonnes aussi bien que
—
les voyelles
les
,
consonnes
la vie
et les
,
con-
sont sujettes à des causes
de permutation qui influent souvent sur
sens intime des
le
mots.
PERMUTATION DES VOYELLES.
Dans
tous
l'état actuel
de nos langues,
la
voyelle est la base de
sons simples; elle sonne d'elle-même, mais
les
faut l'alliance de la consonne pour donner naissance
car, suivant la
forme
le
mot
,
belle expression de Jacob Grimm,
il
lui
au mot;
consonne
la
et la voyelle le fixe et l'enlumine (1).
La consonne, de
son côté, a aussi besoin de
s'allier
avec
la
voyelle, pour être entendue distinctement, pour produire le
son qui
que
lui est
la voyelle
et la saisit
propre avec plus de clarté et de netteté. Lorsse
montre
,
consonne tournoie autour
la
suivant une autre expression pittoresque
,
d'elle
du cé-
lèbre philologue allemand (2).
Toutes
cèdent toutes
les voyelles
à toutes
peuvent se réduire à
les voyelles
A
les
les autres.
,
T
,
U
;
Primitivement,
elles
trois
il
sont primordiales et
langues. C'est un point que
,
dont pro-
n'y avait que
communes
Grimm
et
Bopp
ont démontré dans leurs grammaires (3). C'est du jeu et des
rapports de ces trois voyelles que dépendent non-seulement
leur fixité
(1)
ou leur mobilité
,
leur brièveté
Dieconsonanz gestallet, der vocal bestimeiil
ou leur allonge-
uiid bcleuchtet das wort. Deut.
Grain.
(2)
Der vocal
rulit,
Deutsche sprachc ,
(ô)
Bopp.
\ ,
der consonant scliwebt und ergreifl jenen. Geschichte der
191.
Deut. f/rammatik von
J.
Grimm.
— Vcrgleichendc
fp-ammalik von Franz
—
-- 75
ment
,
mais encore
la flexion et
sonorité harmonieuse des
la
mots.
La
A
voyelle
entre 1 et
U
voyelles
une
,
les trois
,
bouche
cours
temps
,
termédiaires
A
,
et
la
elle est à
On
bouche
que
si
Al,
AU
,
le
bouche
la
voix le
elle se rétré-
,
moitié ouverte pour dire
s'étonner qu'un
mais encore suivant
d'un
même
la
son
le
plus légère modification de
même
cantons
;
2*^
combinent
les
,
mot sonne différemment,
les différentes
les
involontaire
,
,
contrées qu'il traverse,
les villes
,
les
bourgs
,
les
pays?
fait
de
trois
manières
permutation
la
1° Les voyelles
;
en permutant restent simples et conservent leur son
se
,
son I, on puisse faire sonner
Cette dissemblance de sons provient de
des voyelles, qui se
ou long
1
y ait place pour des sons in-
modification souvent irréfléchie
,
non-seulement suivant
villages
u.
langue.
la
Puisqu'un son dépend de
faut-il
,
ô ,ou, par un élargissement intérieur du canal au
moyen de
la
laisse à
avec les lèvres, on entende
é, è, ê; et qu'après
,
i
après avoir laissé passage au son
,
le canal se raccourcit
,
,
plus naturelle;
est la
et
voix des
comprend qu'entre ces trois
il
,
,
genres
les trois
les trois
,
autres voyelles
les
presque fermée pour U.
modifications de
A
la voyelle
Pour
plus libre.
le
avec les deux autres
,
déclinaisons en a
les trois
est ouverte sans effort
de plus en plus;
cit
Grimm
personnes
les trois
,
La prononciation de
la
dit
,
qu'on retrouve dans
trilogie
nombres
les trois
verbes
;
est la génératrice des sons intermédiaires
elle l'orme
brèves deviennent longues
et deviennent
;
3"
,
bref
les voyelles
diphthongues avec un son bref
ou long.
La cause de
cée sur
elle
,
la
permutation est tantôt l'influence exer-
soit |)ar
une voyelle voisine
,
soit
par une con-
sonne
tantôt
;
climats,
de
la
paresse des organes
la
quelquefois
aussi
permutation se
d'une
même
même
langue ou d'un
Toutefois
langue
une
,
loi
,
,
core nettement définie
dans
même
que
,
trouve écourtés
sonores cèdent
elles
,
la
rapports de plu-
dans ceux des dialectes
;
dialecte.
grammairiens n'ont pas en-
les
fait
dit 31.
,
Ampère, que
mots harmonieux
les
on redescend
plus
appauvris
pour
,
ainsi
fait
étouffées
,
;
,
;
Un exemple démontrera
ce
fait
aham
Zend
azem,
Celto-breton
am
Lithuanien
a?,z,
Slavon
az
Grec
iyoa
Latin
ego
Birman
nà.
Basque
Roraano-provençal.
ni
.
.
,
,
nie
iou.
xjo
Italien
io
Français
je
Gothique
ïA-
Flamand
ih
(je
les
les voyelles
muettes enfin
:
Sanscrit
pleins de
de sourdes
finissent par disparaître. »
Espagnol
plus on
plus on
,
dire
place aux voyelles sourdes
deviennent tout à
permutation
la
d'une langue ou d'une famille
l'histoire
retentissantes
les
semble présider à
de langues, plus on trouve
voyelles
,
des
d'harmonie. L'effet
dans
famille
la diversité
dans ceux de certains mots d'une
des voyelles. « C'est un
s'élève haut
tantôt
,
besoin
le
fait sentir
même
de
sieurs langues
—
76
ou moi)
,
et
—
Allemand ancien
77
.
.
,
ih
Allemand moderne.
.
.
ich
.
eg
Islandais
Suédois
jurj
Danois
jeg
Anglais
i
Dialecte bourguignon,
i.
Sanscrit
Basque
ma, mâlar (mère)
ama
Celto-breton
mamm.
Grec
junrn^
Latin
mater.
muothar
Gothique
Allemand ancien.
.
.
muoter
Allemand moderne.
.
miitter
.
modir , modiir
Danois
moder
et suédois ....
.
.
madré
Romano-provençal.
.
.
maire.
mère.
Français
mots comment
voit par ces
l'a
s'assourdit en passant à l'Occident et
vient é; là
du
,
i;
ici
sanscrit
gues modernes
,
,
moeder.
et italien
Espagnol
final
,
Islandais
Flamand
On
—
,
il
se
mâtar
sonore de l'Orient
au Nord
change en o;
là
,
;
ici,
,
qu'il disparaît
complètement dans
nous avons vu que Vi du sanscrit pitr
changé en a, dans
les
paler, padre
,
Ce fait
a
que
,
,
faire
,
l'a
s'assourdit tellement dans les lan-
nonciation. Cependant, dans un autre exemple
haut
de-
il
en u. Enfin
,
la
proplus
cité
père
,
s'est
dérivés européens vaier, vader
etc.
une anomalie
,
d'après toutes les observations
,
paraît être
dit
M.
l'effet
Pictet, parce
du temps
sur
—
de
les voyelles est
les
Le
—
78
changer de fortes en
faibles
sanscrit se trouve-t-il placé
ici
gré inférieur à plusieurs des autres langues de
la
pas le contraire.
tandis que pour presque tout
le reste
En
remplacé par
d'autres termes
aurait-il
,
L'exemple de pitr
père
,
,
il
,
que Bopp
et
à
un de-
famille
leur est supérieur?
un a primitif?
i
croit dérivé par cor-
ruption d'une forme plus ancienne pâtr (de
la
racine j)d,
cette opinion, toutes
protéger), appuierait
nourrir,
non
,
une
autres langues indo-européennes ayant
les
voyelle forte à la
place de Vi (1). »
A l'a
bref et long du sanscrit
,
correspond en général
bref et long de nos langues de France
,
surtout lorsque cette
au commencement ou dans
voyelle se trouve placée
pense bien
le
,
des usages
prendre à
du temps, des organes, des dia-
ae
ea
,
,
aoi
ei,
remarqué
,
de
Exemples
:
des variations de l'orthographe
,
bref les formes diverses àe o
l'a
,
ii ;
etc.
et quelquefois
,
L'a du
sanscrit yaA'5 (railler
,
i,
e,
qu'on
y
a fait
,
l'a
ai
déjà
,
jouer) devient o
a« dans l'allemand /«î/cA^m, oa
le
flamand
dans
le
celto-breton c'/«oari, ou dans
le
,
ainsi
,
rarement de ui.
dans
dans
comme
cette concordance n'a pas toujours lieu.
,
L'influence des climats,
lectes
pre-
la
mière syllabe des noms. J'ai dit en général, car,
on
l'a
j'ocAt??,
le
provençal yowg'ar, yo
basque yokhatcea, u dans l'espagnol jugar [pro-
noncez joug ar), iuo dans
l'italien
giuocare, ou dans
le
fran-
çais jo^/er.
L'a du
dans
le
sanscrit pai/i (parler
flamand bidden,
celto-hretoiï
(1)
De
pèden
l'a/Jînité
^
i
ie
,
demander,
dans
le
è
provençal in-\itar,
des langues ccltitiucs avec
f)ra7nmatik \on Bopp., p. G2.
prier) devient
dans l'allemand bielen,
le
sanskrit, p. 10.
dans
i
i
le
dans
— Verglcichtnde
—
basque bidatcea
le
mvifare,
l'italien
L'a du
dans l'espagnol con-wdar
i
;
dans
i
l'allemand essen, e dans
e
dans
yalea
le
,
le
grec
iJ'où
dans
e
à cause de sa concordance avec
gothique ytan
,
et
i
dans
du
pers.
i
dans
e
dans
finale ea
la
basque
le
celto-gallique ilam
le
,
sing. d'é'rfo),
devenu ia dans
est
il
flamand elen
le
le latin esl, (3'"
mais
;
,
le français in-\\ler.
ad devient
sanscrit
—
79
y dans
;
;
rede-
il
vient e dans le celto-cambrien ^sw et dans l'anglais lo Eat.
L'a du
que yo \itea, et dans
L'a du
le
dans
sanscrit at (aller, marcher) devient ai
sanscrit
yâ
le
celto-breton aio,
et
gâ
(aller
,
le
bas-
ira.
il
marcher) devient ae dans
flamand gfam, et edans l'allemand gehen.
L'a du
sanscrit jal (froid
flamand kout
,
ou dans
glacial) devient
,
et le celto-breton
skourna
o dans
,
hotz, et dans le danois et l'anglais kold et cold
le
le
basque
oei dans le
,
norvégien koeil.
Le changement de
m
en e, e, e,
i, î
,
a*
de
l'on réfléchit à la modification
Ainsi
crit.
L'i
du
thique aigin
et
en
,
M.
oi
etc.,
,
Pictet,
si
guna en sans-
è par
:
sanscrit îç (posséder
,
,
avoir en propre) devient ei
allemand eigan et oigan
et oi dans le vieil
mand
i
ei
,
est très-fréquent, et cela surprendra peu, dit
ae dans l'anglo-saxon aegeu
,
exemple
:
ai dans
dans
et
le
go-
le fla-
en passant dans
l'allemand eigen. L'e du latin
l'espagnol se change en ie
;
,
tempus
lat.
,
esp.
tiempo.
L'i
augo
du
(œil)
00 dans
le
le
sanscrit
œil
oculus
;
devient au dans
ea dans l'anglo-saxon eag
;
flamand oog
suédois oega
tin
iks (voir)
;
dans
;
;
le
gothique
ey dans l'anglais eye,
au dans l'allemand auge; oedans
ou dans
u dans
;
le
le
norvégien ouge
provençal huel
l'italien ojo et
;
œ
;
o dans
dans
dans l'espagnol occhio.
le la-
le français
—
Vu
du
sanscrit
thique saUncan
e
si'ic
—
80
(distinguer) devient ai dans le
ta dans l'islandais sia et
;
le
dans l'anglo-saxon sean, seon et seican
mand
sehen
L'u du
dans
;
dans
i
lodare
français éloge
dans
le
,
dans
et
au
loin) devient
par
dans l'espagnol elogiar
ou dans louer; au dans
;
provençal
le
,
;
l'alle-
flamand zîen.
le
sanscrit lut (parler
l'italien
go-
norw égien siaa
dans
/aH.sfl/',
,
guna
dans
:
le
laudarcy
latin
le
basque /a»f/aYrm
le
le
et
,
et ^î*
dans
celto-breton meu-leùdi. L'o du latin devient ue en pas-
sant dans l'espagnol
y a en sanscrit
Il
part
;
l'a
,
bonus, esp. bueno.
:
deux sortes de diphthongues
bref se fond avec
se fond avec
deux
exemple
forme ai
et
i
u, et forme d [au)
;
(é)
;
sième
,
lieu
,
d long
suivi
ments puissent
i
le
mot
forme ai
français
baum
,
mais,
,
mais
En
troi-
comme
les
deux
élé-
dans ces deux mots
tandis que ai bref sonne
et
il
,
u forme
et suivi de
,
prononciation
la
être entendus,
allemands icaise et
dans
de
de manière que dans
d'une
de manière qu'aucune des
voyelles élémentaires ne se fait plus entendre
toutes les deux sont fondues dans un troisième son.
au
;
de l'autre
au bref, comme dans
comme
celui
de
Laure. Cette dernière sorte de diphthongues prend naissance
,
lorsque, pour éviter Thiatus
tractent en
de marna
une seule
état.
,
comme
Pour bien comprendre
faut ne pas oublier
que Vé de
sultante de l'absorption de
final
de marna
ce qui fait
que
a
attire à lui et
les
deux a
et
crites sont
-H
brefs
i). Il suit
de
de
,
i).
se con-
contraction
Par
l'a
,
il
forme guna ré-
sa position, l'a bref
bref
initial
s'étant fondus
,
,
de aitat;
forment par
et en font reparaître Vi pri-
là
au nombre de quatre
[aa -+- u) et ai [aa -+-
i.
,
cette contraction
ctat est la
absorbe
vriddhi Va long de mamàital
mitif de ai (a
deux voyelles
,
dans mamàital
que
:
é
les
diphthongues sans-
(a -+-1)
,
ô [a -h- u),
au
—
Pour qui
mand
a lu
quelques pages écrites en flamand
celto-breton
,
ou français
,
il
—
81
,
provençal
,
que
sera évident
basque
mêmes
modifications produites par les
provoqué
les
modifications des voyelles.
inutile de confirmer ce
,
alle-
italien
diphthongues du sans-
les
retrouvent dans nos langues de France
crit se
les
espagnol
,
,
;
mais avec
causes qui ont
nous paraît donc
Il
par des exemples particuliers.
fait
Mais ce n'est pas seulement de langue à langue qu'a
la
permutation des voyelles
divers dialectes d'un
d'une manière
si
;
même
elle se
lieu
manifeste aussi dans les
idiome.
uniforme par toute
Le
français, enseigné
France
la
,
n'y est ce-
pendant pas encore parlé d'une manière uniforme. L'ouvrier
des campagnes
des
villes et l'habitant
—
ne respectent guère
On
Tarbé
la
(1)
—
le
peuple
illettré,
verra dans le tableau suivant, que j'emprunte à
,
comment
les voyelles
seule province française,
1851.
,
véritable prononciation des mots.
la
permutent entre
Champagne
Recherches sur l'histoire du langage
(1)
cl des patois
elles
M.
dans une
:
de Champagne , Reims,
—
rmr jsk^ :^3b
Où
fiont
82
ml*i
—
:^^
J^^-
"wu
de
réunies quelques-unes des variations subies dans les patois
Champagne par
1
—
—
83
Les mêmes changements de voyelles
les dialectes
français des autres parties
ceux de
Flandre
la
Bourgogne
cogne
On
de
,
Vendée
la
du Béarn
,
,
du Hainaut
de
,
de
dans
de
,
France
la
,
Picardie
la
de
,
de
,
la
la
Gas-
de l'Isère, du Berry, du Rémois, etc.
,
de l'abbé Corblet
Rouchi d'PIécart
dans
Normandie
la
peut suivre ces variations dans
patois picard
se rencontrent
dans
,
Recherches sur
les
dans
,
le
Dictionnaire
le
Dictionnaire patois de Lille
le
de Pierre Legrand
,
dans Vllistoire de l'idiome bourgui-
gnon de Mignard
,
dans
francO'normand
le
de Vanglo-saxon de Thommerel
et
du patois normand de
Glossaire
du
Dictionnaire du patois
Corde
binet
,
dans
,
dans
Recherches sur la fusion du
les
Julien Travers
Vocabulaire du Rerry
,
centre de la France du comte Jaubert
Dupin
,
dans
Poésies béarnaises
les
pulaire de la Vendée de Léon
sur
les
polIion-Figeac
duMéril, dans
naire critique
Ainsi
,
crâne.
Il
,
,
,
le
l'abbé de
,
dans
dans
,
Glossaire
le
Morvan de
le
Langage po-
le
Aude, dons
le
Recherches
les
Guide des Gascons de
a
,
lierd
,
dans la
jjater
,
M.
S.
dans
est très-ouvert à la
comme
Chamet J.
du patois normand d'Edelestand
raisonné du langage vicieux
,
du
,
papa
et
,
,
des syllabes
fin
prend
crène, pour lard
,
Diction-
le
etc.
son de è
le
liard
,
patar
cesse d'être long dans pâte que l'on prononce patte
et s'élide
s'mère
dans
Omnibus du langage
les
et
à Lille
mots
dans lerd
dans
,
Dictionnaire
le
,
et des
,
patois ou idiomes vulgaires de la France de
D. dans
dans
Vocabulaire du bas langage rémois de Sau-
le
le
Rray de
paxjs de
,
dans
dans
les articles et
m' sœur
,
pour «
La diphthongue
ai
ta
dam
pronoms féminins
femme
portail
,
,
sa
mère
,
:
ma
,
r/Vmmé»,
sœur. »
éventail, médaille se
contracte en a .-portai, éventai, médale.
Dans
le
Hainaut
et le
Cambrésis
,
a devient
i
dans di-
—
—
84
minche pour dimanche; ar dans arcajou pour acajou:
dans invanie pour avanie
;
o dans j>o/e pour pauvre
dans omère pour armoire
;
é
ewmw
dans
in
et
,
pour anneau
;
e
muet dans co;iSome^io» pour consommation.
En
Picardie» devient
pour parler
:
o dans
dans sercler pour sarcler , perler
e
pour de/à,
<i^}6»
dans moison pour maison
faire
,
mingeoëttent pour
ils
pour
lieinl
;
ils
au devient
voulaient
:
ils
mangeaient
dans grui pour gruau; eu dans
t
En Bourgogne
pour ange
dans
iei
;
;
morcieu pour morceau.
,
o ou au dans évaulai pour avaler ;
;
vo-
pour
A'^tise
a dev ient ai dans atôn" pour abri
a?>?e;?er ;
ils
ouai dans jamouais pour jamais
cause; ieu dans ftew pour feait
«ai pour
pour iw tros,
f'iVos
ai devient oë dans /bére pour
e
ainge
,
dans eme-
ar dans aivocar pour avocat; o dans
boisser pour baisser
;
époizé pour apaisé; eau devient
dans manteà pour mart/eau, dans ^eà au
lieu
m
de peau,
noveà pour nouveau.
Dans
Berry a devient do dans j)do pour pas
|le
pour là-bas
,
En Vendée
grand;
i
,
là bào
tu vâo pour fw ras.
,
a devient o dans chon, gron
dans dedins pour dedans; ea ou
è
,
pour
champ
,
dans chapea ou
f/iopè pourcAaj)mî<.
Dans
pays basque
le
,
l'a
du
dialecte de la Biscaye de-
vient ai dans celui de Guipuzcoa
de Labourt.
Ex
:
Bise,
;
i
dans
naz, Guip. naiz
celui
de Soûle et
Lab. niz
,
Soûl.
,
uiz.
Au
celui
contraire, ai
de Biscaye
,
du
dialecte de
Guipuzcoa devient
de Labourt et de SouIe
:
i
dans
Guip. nainzen
Bise, ninzin.
A Lille E se
,
nés en é
cement
:
et
bonteye
comme
prononce
,
cafcye
,
eye dans les mots termi-
pour bonté
au milieu des mots
,
,
è ouvert
café
;
sonne
au commen-
comme
eu
:
—
—
85
peure, meure, pour père, mère
dans bateau
liau
château
,
capiau;
,
chapeau
,
dont on
,
change en
se
batiau
fait
i
ca-
,
dans feu qu'on prononce fu et se
s'élide
il
muet
c
;
change en a dans peu qui devient jyau dans
prononcia-
la
tion.
Eu
devient o dans jeune
Ê long se
noncent
ses
,
ras
:
(\\ï
V s' amis
,
:
fronté, affronté; en é fermé
En
En
encre
i :
en ou
,
change en o
en eux
,
En
;
peloton
i
:
chapeau
;
pronoms
et devient
dans embar-
i
imbarras , infants.
:
galetas, galatas; ef-
décret, décret.
,
capiau
;
beau
biau
,
rieur
jeune
;
,
,
E
jone
,
;
jeunesse ^jonesse
,
dé dans ébrener
muet ne
ploton
,
traifier
,
;
biau,
complimcint
cher, cherchi
jeunesse
eur
;
déberner; in dans
,
;
é
prononce pas
se
fermé devient
jugé
etc.
;
repousser
;
è
le
:
,
V
,
dans bonté
,
rapousser
,
jugié ; manger
e
en
refus,
;
bonté
,
,
;
;
er en i dans changer
jonesse
;
,
;
;
docteux
;
en
;
ié
e
compli-
;
;
cher-
eu en o dans
eu en u dans malheur, malhur
,
e
preinde;
cangi
,
ercn re dans fermer, fremer
;
mangier
dans prendre
ei
miux ; eur en eux dans docteur
leux.
:
E se change en é dans mère, ?nere; frère, frère;
dans beau
,
;
riou ou vieux.
vendre, veine; rendre, reine; argent, argeint
ment
mes,
les,
éperon, époron, ou bien en ou
en a dans retenir, ratenir
dans traiter
en
bête qui se pro-
incarlate.
,
Picardie
fermé, fermé.
e
:
fermé devient
écarlate
,
êpouron.
Eu se
r'fus
;
o; gosier, gasio
éperon
E
inke
,
,
change en a
se
JE"
tête
et
articles
les
on prononce
En Hainaut,
,
etc.
,
L' s' infants
un jone homme.
:
dans fête
iè
dans
s'élide
enfants
,
tiète
,
fiète
:
ismuet
tes
change eu
;
mieux
voleur
,
,
vo-
—
E
En Bourgogne,
On
pour berger
mouïou pour
dit
pour léger,
ligei
Dans
e
é
,
ai ou ei
,
et
ou,
;
desliller
:
pour prière
bannière
pour
/
;
pour poussif
io?i
lit
en ère
;
en a
t
en oi
t"
;
en
ei
;
déloier pour délier, proijère
:
offère pour offrir
:
pour
évalite
,
mefei pour métier, banneire pour
:
;
//"
en iu
:
poussin
lapan pour lapin, malan pour mahn
taudion pour taudis
:
se
déligence
distiller,
éluminer pour illuminer, divaigne pour di-
,
ier
ir
;
e se
dans feindre, foindre.
maine pour mine, famaine pour famine
invalide, /ei pour
en
devient
tous les dialectes que nous venons de citer,
pour diligence
vine,
E
devient
eil
meilleur, morvouillou pour merveilleux
change en o dans peine, pone,
change en
u
,
chansenote pour chansonnette.
,
quelquefois i; on
i
o.
tarre pour terre, hivar pour
gouvanai pour gouverner, valu pour vertu, borgei
hiver,
se
change tantôt en a, tantôt en
se
violatle pour violette
dit
~
86
fremion pour fourmi
,
;
i
;
en
tulupe pour tulipe.
:
souvent supprimé. Exemples
est
luer pour louer,
:
y«er pour jouer, ébluir pour éblouir, recmincer pour re-
commencer, mi pour moi
L'o se change en
en oi
oit
brosse, broisse
:
;
avor ow avoor ; oen a
oi en
a
:
roide
voar; oi en eu
gnée, pignée;
en eu
:
rade
,
:
pour
froid,
;
gosier, gasio
oi
;
en ou
effreu
,
;
boue
,
beue
;
roi
:
en
;
s'asseoir, s'assir;
roue, reue
toi.
rosée, rousée
:
oi en d
:
effroi
ti
,
i
;
opinion, oupignon;
frô
trois, ^rô ; avoir,
;
omelette, amehtle;
;
roue ; en oa
,
:
voisin
mon, min; ton,
o en eo
allons
:
:
visin
,
;
voir,
poi-
/i/i;
ou
alleons
,
;
bâton, bateon.
L'ii se
rir,
supprime souvent. Exemples
morir
;
nourrir, «o;'ir
tu aimes, t'aimes
comène
:
en eu
;
:
;
,
lui,
oublier, oblier
coup, co.
lune
:
leune
6'
:
se
;
H
;
où, o
;
mou-
soaïir'w, sofrir:
change en
e
:
commune,
une, ew/?e; chute
,
cheuie:
—
fortune
foteugne; jusque
,
en
truelle, troielle;
sournom
Paris et dans ses environs
du monde,
tuel
:
,
prune
en ou
,
:
de voyelles n'ont
ces permutations
,
langage des classes
le
jeuque; en o
,
humeur, himeux
prone
;
surnom,
etc.
,
Sans doute
dans
i :
—
87
pour camomille
des provinces
illettrées
peuple, qui est
le
,
diviner pour deviner
,
DéjàauXVF
siècle, le
,
mais à
;
camomèle
,
missère pour mes-
ormoire pour armoire,
sire, pipinicr e ipour pép'imère,
que
plus spiri-
le
pour arrière
dit aussi: érière
lieu
etc.
grammairien Jacques Dubois (Ja-
cobusSvlvius), originaire d'Amiens en Picardie, avait signalé
de
le fait
permutation des voyelles. Dans son Isagoge ou
la
Introduction à
langue française
la
des changements que subissent
en passant du
en
latin
consonnes et
les
français.
s'occupe longuement
il
,
les voyelles
énumère tous
les
II
et les
démontre par de nombreux exemples.
Nous rapportons
de ces exemples
1°
A.
1.
«
En E
ici
,
relatifs
d'après
M. Ch.-L.
aux voyelles
— L'a du
latin se
ala, elè (aile); ialis,
:
nestas, honesté
;
amabam, aimée
(1)
Livet
,
un choix
:
change, en français
tel
;
par, per
(j'aimais);
(pair)
:
;
ho-
audiebam, ouéè
(j'oyais, j'entendais), etc. (2);
2°
3"
mus
En I
En o
y
mions)
:
(2)
et en
u
:
[nous] aimons;
;
devacuare
tangere
,
,
deu-idcr
toucer (toucher)
amabamus
,
;
;
ama-
[nous] aimeons (ai-
;
4° En EA
(1)
vacuare, u-ider
:
aqua
,
éauè ou jauè par syncope de q (eau)
;
La grammaire française et les grammairiens au XVh siècle.
Dans le flamand du moyen-âge on trouve e pour o; geslecht ponr geslachl
gcbcrde çonr gcbuerde.
,
—
5°
En
Al
pax,
:
trames, traim
grand
pais
d'où
:
granum, grain stramen, estraim
;
;
val grand traim (velociter)
«7
(magnam
fra^'j/i
—
88
alit farailiam)
roman pour une
dit
6"
7°
En AÏ
En AU
8°
:
I'a est
si
,
:
;
en français [his-
;
legalis
;
légales
,
,
leal
;
combiné avec u, au
aurum, or
;
thésaurus
oïr, et auir, et ouir (ouïr)
vent couè (queue)
eue
fauls (faux)
aperlus, ouu-ert
en ou et en eu
audircy
,
romanus, romain
;
En OD
9* Enfin
falsus
:
,
val a
;
trado, g-e traï (je trahis)
:
leauls (loyal)
;
histoire écrite
toria gallico sermone conscripla)
il
cependant, de tra-
;
nare^ traîner, c'est train qu'il faut dire
mais on
;
;
aucha
auè
,
,
;
change en o
se
thesor (trésor)
,
cauda, coè,
ouè
oiè
,
— en
;
;
et plus sou-
picard
(oie).
2. E.
1°
En A
marche
— L'e du
latin se
change
:
per, par; mercalor, marchant
:
,
qui veut et qui
car marcer vient de mercari, parce que
;
:
Impiger exlremos currit mercalor ad Indos.
En
2°
I
par métathèsQ
:
légère, lire
:
ergo, or; lierres, hor ou hoir (héritier)
;
iegula, tiulè
,
et
,
,
tuile ;
3° En o
4-0
En u
uns,
lu,
que
les
fumellè
élu; thema
raffinés
;
,
thumè (thème), apostema, apostème,
prennent thème
,
prœpostus, pruvost (prévôt)
5"
En
lE
:
petra, pierre
6°
En
El
:
plenus
7°
En
01
:
rem,
;
leclus, eleclus, luct, eluct, et, selon quelques-
:
,
plein
tela, toile
[je] voiroiè
;
heri
;
;
,
;
;
fœmella
,
hier;
ingenium
dormieham
ou verroiè
apostemè
;
.
,
engein
[je]
;
dormoiè
habere, hau-oir.
;
vide-
—
—
Remarque.
voyelle e
ment
Celte diphthongue oi
-
est tellement
,
de
,
pe
g-e,
,
Français traduisent
te.
,
doi
,
g-oi
,
n'est
Il
me ,
et plutôt
te
cependant moi
mands prononcent
et
non
estellé
et l'on crierait
En EU
8"
toi
soi
,
telè
:
esfellè
,
ti,
si,
ne paraissent
séè, tect, velè, ré, lé,
,
même
Aujourd'hui
etc.
,
mais
;
Les
soi.
,
on
;
l'on entendait
si
,
encore
estoiUé (étoile) et
on mourrait de
,
roi,
pronon-
cette
dit bien
rire
au barbare.
debitum, deu, ou deut, ou debtè (dette)
:
En A
1°
lange
;
dé-
En E
3°
En
4®
latin se
change
:
lingua. langue; lineum, linge, et, en picard,
:
u
littera
:
:
,
lettré
;
in
,
en
;
p'imarms, prumier (premier)
;
fimariiim, fu-
;
En i-(j) simia,
:
réciproquement
,
Troi-a Troie
,
;
5°
du
L'i
;
2°
mier
—
L
3.
raie
toi
,
,
disent mi,
de
les
deueraent.
bite,
et
lieu
purs mots grecs. Les Nor-
endoibté et non endebté
,
moi
ils
;
semble être en faveur à Paris
estoille (étoile)
au
,
toile, estoille, soie, soir, toict, voile
[j'Jamoie (j'aimois)
ciation
toi
la
nom-
qu'ils
tous ces mots et les semblables avec un e
non en oi; exemple
améè, etc.; pour
comme
,
poi,
,
te, par
le latin tne,
se ;
^
place de
la
donc pas étonnant que
Picards sont plus près de l'étymologie
pas moins acceptables
à
,
du goût des Parisiens,
leurs lettres boi^ coi
he, ce
—
89
En
(verre)
;
01
:
via
,
simi-è (singe) ;pipio, pii-on (pigeon),
i-(ou j consonne) en
i
vovp e
rai-a
:
,
;
voie
;
vicinus
,
vocin
vitrum
;
,
voirrè
fides, foi.
Remarque.
dire avec les
-
— Mieux vaudrait-il
Normands
:
véè
,
vécin
,
,
pour tous ces mots
verre
,
fé
;
cet e
,
,
em-
—
ployé d'abord
banlieue de Paris
fé verè
l'affinité
;
En ED
En El
6°
1°
Français
les
,
,
des deux sons
veu (vu)
,
e et oi a
causé
Dans
oi.
la
la
Par ma
:
confusion.
;
vigilia, veilè (veille)
:
changé en
l'ont
on entend à chaque instant dire
visus
:
90
d'oîi evigilare
,
,
eveiler
(éveiller).
En A
1°
— L'o du
0.
4.
Bahylon
:
latin se
En E
En u
2°
3°
seux)
ego, i-è et
:
amamus,
[nous]
En CD
bois)
(je)
homo, horaè
;
ossosus
réciproquement, u se change en o
;
4°
;
mieux g-è
busce (bûche);
^ca-y.ov,
:
;
,
En EU
hora
:
os-
mundus, monde
moles
;
,
;
moulé (mesure de gros
,
heure
;
coqiius
,
coqiiinarius
(queux), cuicinier ;pro6HS, a,iim, preud, preudè
horosus, vinosus
d'un
,
œuf et cœur,
en
effet o
En
CI
CI encore se
le
:
du
,
l'addition
qu'il
ne faut
parce qu'il ne peut y avoir trois voyel-
sens
/3off-;ici',
change
cor, ceur (cœur)
;
syllabe
même
odiosiis,
;
,
labor
latins se
fait
labeur et labour
change en eu
et
:
et
en ou
,
tantôt dans des sens différents.
bois (pic, bos; flam.
la lettre
bosc).
— En
double oe :pœna, poinè (peine);
foin.
En
(cuissot)
du masculin que par
de certains mots
tantôt dans
fœnum,
même
ceu
vulgaire, avec affinai, à cause
,
dans une
:
le
;
,
heureus, vineus, qu'il faut écrire
,
ovum euf (œuf)
e ;
les
7"
odleus
lequel ne diffère
pas écrire
6°
,
comme
non,
s et
féminin
en o
,
;
5°
avec
;
ossu
amons;
amor, amour
:
:
babylard (babillard); domina,
(ville),
domisella, daraè, daraoisellè
change
ui
;
:
coxa, cuiscè
oclo, uict (huit).
ftuilarc
,
floter.
(cuisse), d'oii le diminutif cwtsco^
— Réciproquement,
ui se
change
U
5.
1°
2"
En E
En I
ebur
mundus monde
r-(vy
februarius
:
,
iu-irè et iu-oire (ivoire)
,
summa, somme
:
ou
bit
7°
— En
:
enroué
8°
français,
;
:
oindre
,
,
rumè,
^ivfxa,^
:
vo-
:
,
sou-
;
En 01 nux, nois; ungere
fleuve
En EU
fluvius
change en u
;
réciproquement
;
enrumè,
d'oii
eu
,
se
et plus souvent,
;
En
ui
:
sui (je suis)
puteus, puis (puits)
lucere
;
,
luire
siim
;
,
g-è
;
9° L'u (hv psilon) grec se change en u et en ou rvfxCcç
tumbè
,
tumber
d'oîi
mes de mauvaise
Remarque.
vie
—
vç
;
;
hou; houhou
,
,
injure aux
,
roy
,
5
1»
les
2°
3°
; il
[bis].
En
deux
loy
une faute
B
:
(V).
d'écrire en français avec
curvus
,
:
ovum
:
pavo
,
,
constare
se
bin
pava
,
;
,
fois
,
confondent
veau pour beau
;
rubus
,
;
panessè
(paon)
;
réciproque est plus fréquente
la
couster (coûter)
touser (tondre).
pan
,
,
comme
:
pour vin
vicem
;
,
roi, loi.
courbé.
euf
roucè et ensuite ronce
,
— Le u change
— Les Gascons
lettres et disent
En F
En N
ami
faut écrire
U
,
fem-
sou, pieds de porc conservés.
C'est
un Y des mots qui ne sont pas d'origine grecque
amy
;
feu-rier
change en u
pulla, poulie; curia, cour; subiliis
:
subtilis, soubtil
;
6^
ou
freu-ier,
ïJ-(v) se
auceau, eceau ou ouceau (oiseau)
En ou
;
pungere, pincer
;
vere ,\ouGr; aviceUa, aucel ou ocel (pic).
5"
:
;
feru-ier,
,
— Réciproquement,
(février).
change
latin se
circulus, cercle;
:
:
En
En
voyelle.
— 91 —
— L'u du
;
donarium
,
douaire
;
lônsare
:
,
^
-
92
Enfin u consonne est souvent intercalé entre deux voyelles
deante, deu-ant; ainsi de a (grec) privatif et de eul
:
avons-nous
(oculus), euclè,euglè,
— Pour empêcher
Remarque.
t
nous avons
le
mea avia
ma
,
dearmare
:
mea amita ma
,
aie
Le flamand,
ma
a formé
,
desarmer.
,
fait
aw-eug'/é.
l'hiatus
outre
,
antè est devenu
taie
(mon
ii-(v),
le
ma
aïeule)
;
tante
et Vs
;
:
»
deux
qui n'est parlé en France que dans
arrondissements, voit aussi ses voyelles permuter d'une
,
peut dire que
de Gravelines à Steenvoorde
de
l'échelle
a
On
une autre.
ville à
leul et
ca en e
la vocalisation.
en
i
,
u
et en
A
y
de Dunkerque à Bailelles
change en
se
eo
;
,
,
,
y en e,
parcourent toute
œ
e
et en
au
,
o en
en a, eo en u,
en M et en eu. Ces variations orthographiques sont com-
munes
à l'ancien anglo-saxon
avec lequel notre flamand a
,
plus grande affinité.
la
Toutes ces voyelles paraissent avoir eu un son double ou
accentué
A
et
,
d long
ment par
berg (1)
l'a
analogue à
,
prononciation danoise ou suédoise.
la
qui s'écrit ae
,
longueur
la
;
ne
,
que souvent
il
correspond à
Par exemple
quelques
d'autres
nonce
,
son
le
,
et ce qui le confirme
;
l'o
comme
,
c'est
anglais, à l'a danois et sué-
vader (père) se prononce vauder dans
communes,
comme a
il
l'a
de vader est très-bref et se pro-
dans Croate.
devient
nonce tZer; ailleurs,
(1)
pas seule-
aux environs du Cats-
communes du canton de Steenvoorde. Mais dans
très-ouvert;
E
,
quelque chose de plus profond dans
allemand de wahr (vrai)
dois.
se distinguent
â veut
il
œ
ou
è
Dunkerque,
dans daer
(là
le
)
,
son de a est
qui se pro-
est plus profond et l'on dit dor.
et é se distinguent l'un
Commune
A
de l'autre par
la
longueur
de Godewaerwelde, arrondissement d'Hazebrouck (Nord).
et
par
son
le
93
—
e est plus ouvert et plus sonore
;
apm
dans
vert français
Dunkerquois disent
mynhéer, twée (deux)
les
deux
A
d'anwtr.
français
Les
s'écrit
fé»,
Xe allemand de
Hazebrouck
Dunkerque
à
,
comme
,
Vè ou-
(\\ere.
(monsieur). L'e, qui
mî/n/i<'re
est plus profond et plus prolongé
mehr ou \é
comme
,
ou \e anglais dans
,
lioei.
on
,
dit
Aujourd'hui,
dans beginneji (commencer) sont muets, tandis
e
qu'en anglo-saxon
nan. C'est
ils
étaient sonores et accentués
de
résultat
le
la
contraction que
le
bégin-
,
temps
fait
subir aux mots.
I
et
y
diffèrent l'un de l'autre
en danois. Le premier
ou de ij; exemple
wyn
comme en
est plus près
Wî7(avec),
:
,
de e„
islandais et
second de
le
tin (étain); fj/d
(
ii
saison
),
(vin).
et d
ou 00.
verdoml (maudit)
geboren (né)
(curé)
,
,
dans lomp, dom,
est bref et ouvert
,
mais
comme
il
il
devient long dans boge (arc),
l'est
dans voor (devant)
,
pastoor
qu'on prononce j^as^er. Dans notre Flandre
n'est pas aussi
étendu que
Saxons représentaient par
l'd
islandais
ow ; exemple
que
,
,
o long
Anglo-
les
stow (place)
:
en
,
islandais sto.
U
et
ù long;
français /m
cond
[lï
,
le
du; huys
,
prononcez
et
Aw.S5
long) devient eu dans mneren
déchirer), qu'on prononce
anglais,
Vu
comme u
premier se prononce
meilrm
,
(maison)
schiieren
,
scheûren
,
dans
le
;
le
se-
(murs
,
tandis qu'en
bref devient ou dans full (plein), pull (tirer),
que Vu long prend
le
son deoo dans house.
Voici un spécimen du dialecte populaire des Flamands
de
la
France;
c'est une'
chanson enfantine que
chantent en tenant leurs petits enfants sur
quels elles impriment en
trot
même
temps
du cheval. Dans ce chant, on verra
les
le
les
genoux
mères
,
aux-
mouvement du
cités les
noms des
—
de Menin
villes
Lvnke
d'Ypres et de Cassel, et des
,
Loon d'Ekelsbeque
,
—
94
villages
de
de Sox, toutes communes
et
des arrondissements de Dunkerque et d'Hazebrouck, à l'ex-
Menin
ception des villes d'Ypres et de
aujourd'hui à
qui appartiennent
Belgique.
la
lu
te kotle
Te
Cassel
En
l'Yper
Is l'Ypere
perdetchje,
om
om
è sleretclije
asijl
geene
Rid van dae nâe Meene
Isser loi
,
:
;
Meenen goedlkoop
,
Brinkler er tien of fwalf sloop.
Perdelcliji
'K
,
wilt gy wel zeere loopen,
maije met aver koopen.
zal ê
Perdetchje liep den drif den draf
En
by dae kwaem
als
,
en krceg niel
Nocli aver, nocli kaf
;
'T goundl van dae nae Lynke
'T kreeg è teûche drinke
'T ging van dae nae Loon
'T kreeg è nialje boon'
,
;
,
;
'T king van dae naer Ekelsbeke
'T kreeg dae een malje met aver l'eelen
;
'T king van dae nae Socx
'T krees daer
al
de dike ville broks.
TRADUCTION.
Allons
petit cheval
!
y en
val
,
a-l-il à
Menin
à
là à
veux-tu courir vile
il
,
,
,
il
s'il
,
là à
oblint une petite
eut une petite
Ypres
une
quand
Lynke
,
il
petite
il
forme
cours de
d'étoile) et
à
là
Menin
;
manger
mesure d'avoine. Petit
y arriva
,
il
n'obtint rien
obtint un peu à boire
mesure de fèves
à
,
apporte- en dix ou douze pots. Petit che-
et
,
mesure d'avoine
tous les bons morceaux.
,
je t'achèterai
de
petit gâteau (en
n'y en a pas à
au galop
ni paille. Il alla
Loon
;
bon marché
cheval courut au trot
avoine
pour un
à Cassel
,
à Ypres pour du vinaigre
;
il
;
il
alla
de
alla de' là à
là à
Socx
;
il
,
ni
alla
de
Ekelsbeke
,
il
reçut
là
—
Dans
le
les diverses
—
tableau suivant on verra d'une manière succincte
transformations subies par les voyelles des lan-
gues germaniques
Golhiqae.
95
,
depuis
le
gothique jusqu'au flamand
:
Dans
l'ancienne poésie germanique
inlluencée par
Ainsi
une flexion, soit qu'il
Grimm
que Jacob
une quantité déterminée
voyelle qui a
dans un mot,
reste invariable
soit
qu'étant décliné
Une diphthongue
umlaut ou ahlaul
est
3" Une voyelle brève
invariable
tanden
»
double consonne,
lam,
» valîen;
chute,
Une
.5°
la suite.
de deux consonnes
halmen; tant,
reste
,
« dent, »
mot
voyelle à la fin ou au milieu d'un
suivie d'une
«
suivie
,
deux termes
,
longue de sa nature.
chaume,
«
reçoive
kint, enfant, kinden, etc.
;
Une
4**
halm
:
il
perde, tandis qu'elle varie par ce
la
appelle
allemands qui seront expliqués dans
2°
voyelle est encore
position qu'elle occupe dans le mot.
la
1° une
,
la
,
conserve
voyefle
sa
même
suit la
agneau,
«
règle
himmen,
»
quantité
,
mais
:
val,
,
tant
etc.
primitive
qu'une flexion ne vienne se joindre au thème du mot
exemple
dans
veu
prononciation
la
comme
» rael, « conseil,
,
mer
les
ceci
:
uns avec
Ou
a)
le
glas, glase
;
:
,
étable
haer
;
«
,
che-
mots ne sauraient
les autres. Sont-ils déclinés,
il
ri-
arrive alors
monosyllabe devient dissyllabique
voyelle brève reste in>ariable
rade
stael
» etc.; et ces
déclinaison a lieu par l'adjonction d'une voyelle,
la
et dans ce cas
exemple
;
sal, « je dois, » dar, « j'ose, » ne sonnent pas
:
haer
,
,
etc.
hare
;
;
;
exemple
dadi
:
,
et la
daghe; rat
,
la voyelle longue devient brève;
rael, rade; wijn
,
wine; loon
loue.
b)
sonne
Ou
;
la
déclinaison a lieu par l'adjonction d'une con-
reste
keerde; pinen
vient
mot conserve
alors le
et la voyelle
longue
:
,
le
même nombre
de syllabes
ou redevient longue; exemple
pijnde. Si
halen
,
keren,
voyelle est brève, elle de-
la
haelt
:
;
breken
,
breect
;
maken
,
—
même phénomène
maecte. Le
qui résulte de
saelt
la
de sal dal
On
97
—
se
reproduit dans tout
contraction de deux autres mots.
mot
Exemple
:
etc.
,
pourrait croire que, dans l'un et l'autre cas,
il
y a eu
permutation d'une voyelle brève en longue, ou d'une voyelle
longue en
Grimm
267, que, dans
ni
Cette conclusion ne serait pas exacte.
brève.
enseigne dans sa
Grammaire allemande ,
ces circonstances,
la
265-
I,
voyelle n'est ni longue
brève, mais douteuse, incertaine.
Dans
la
troisième partie de
plus de
et
,
de
lorsque nous
,
nous parlerons avec
,
des causes particulières de
détail
des voyelles
cet ouvrage
Formes grammaticales
traiterons des
la
permutation
de cette permutation sur
l'influence
la
valeur et le sens intime des mots.
— CONSONNES.
H.
Le
de
lecteur sait déjà
librement émis
la voix
tacle
pendant sa
sortie
consonne au contraire
ment
que
intercepté
,
,
la
voyelle consiste dans
le
son
n'ayant rencontré aucun obs-
du pharynx
est le
et
de
la
produit du son
?iyant rencontré
bouche. La
momentané-
un obstacle pendant son
émission.
Dans
l'état
actuel
de nos langues
une consonne ne
,
peut être prononcée ni entendue sans être accompagnée
d'une voyelle
;
il
faut
donc
,
pour
faire
entendre une con-
sonne, une double modification du corps de tuyau de
gane vocal
:
2° modification nécessaire à celui de
Le
l'or-
1° modification nécessaire au son de la voyelle,
gosier plus ou moins contracté
la
,
consonne.
la
langue
,
le
nez
,
—
dents et
les
modifient
les lèvres
son de
le
sont
,
—
98
parties de
les
bouche qui
la
voyelle et produisent par conséquent
la
consonnes.
les
De
là
,
cinq catégories de consonnes
1° Les gutturales
k, q
elles se
;
porte
forment
même du
langue sont
g
,
soit
ch
,
sch
,
,
au fond de
:
/
x
,
ng
,
le
gh
^
bouche,
la
pharynx. Le voile palatin et
c
,
,
soit à la
dos de
la
principaux organes qui agissent.
les
2° Les linguales
avec l'extrémité de
3**
h
:
Les nasales
r,l.
:
la
une partie de
refluer par le nez
le palais.
forment en faisant
; elles se
l'air
forment
se
elles
langue portée vers
m, n , gn
:
mouillée;
Il
sonore
au moment de
,
l'interception produite par un des appareils de la bouche.
4*^
Les dentales
:
z
,
s
forment lorsqu'on appuie
d,
t,
df
pointe de
la
langue contre
/",
ph
ss,
,
la
st
,
th; elles se
,
la
racine des dents supérieures.
5" Les labiales
naissent
b p, pf, ps, sp,
du mouvement des lèvres.
:
,
,
Toutes ces consonnes se font entendre avec
ouverte ou presque fermée
voyelles
,
;
r
il,
,
,
ip ; elles
bouche
la
comme
,
l
,
s
,
:
h, g
,
ng
,
j
ch, sch
,
,
sp
,
/",
z.
Les consonnes sourdes
:
Les consonnes sonores
k
,
gk
,
m
,
t,
d ,p,ps,h
et sourdes sont gutturales
guales, nasales, dentales ou labiales,
,
,
lin-
selon l'appareil qui
mouvoir dans une bouche ouverte ou presque
les fait
les
sonores ou sourdes.
Les consonnes sonores sont
ph,
donc
elles sont
v
fer-
mée.
Le
ligible
tableau suivant rendra cette classification plus intel:
—
99
CONSONNES SONORES.
Gutturales
Linguales
Nasales
h, g, j, ch, sch.
:
r,
:
Dentales
Labiales
c, k, g,
Il
/.
z, s, ss.
:
:
f,
ty
ph, sp.
fortes et
de
faibles
force dépensée
roulantes
sifflantes
cune
,
,
gn.
d, dty th,
5, i\
p,
Des grammairiens ont donné
les produire. Ils
les liquides
les aspirées
,
,
les
coulantes
etc.
,
st.
w, ps.
à ces consonnes le
ou douces, d'après
pour
gh.
mouillé.
m,
n.
:
CONSONNES SOCKDES.
le plus
nom
ou moins de
ont distingué aussi
,
les
de
chuintantes
,
les
les
suivant le son propre à cha-
d'elles.
Le
sanscrit a trente-quatre consonnes, et les
riens indiens les ont classées
de cette manière
:
grammai-
—
—
100
que par des nuances de prononciation,
dans
difficiles à saisir
nos langues modernes.
deux signes secondaires qui
existe encore en sanscrit
Il
une influence sur
exercent
mots. Ce sont
signes
les
prononciation de
la
anusvâra [son après)
.
arga (séparation). Le premier
diquer un son nasal très-prononcé;
de
souvent
de ah
celle
à
son de
le
ses langues de
ng
b
:
Dans l'allemand
k,
tZ
m, n
l,
V
,
10
,
Dans
,
p
,
w,
pf, ph
,
m, n
Ihj
Dans
tch
th
l
,
tt
,
,
,
Dans
îl ,
m
Il
,
,
Dans
r
,
s,
f
Dans
p, q
,
r
r
,
ss
,
Ih
,
,
n
p
,
l'italien
V,
,
m
q
,
6
:
v
,
s
,
j
,
ck,d,
r
,
k
,
k,
,
l
m
,
,
n
,
sch
,
s
,
d
,
f
g, h, j
f, ff,
,
ss
,
h
sz
,
t
,
,
tch
,
y
n
,
6
,
,
,
g
,
ch
,
c'h
,
,
j
,
,
l
z.
,
:
t, tg
b
,
,
v
/c,
ch
n, nh
,
6,
:
:
q
,
s,
,
r
c
,
c
,
,
d
f
,
g
,
h
,
,
j
z.
kh
,
d, f, g, j, h,
,
p, ph
c, ch
,
s
b^ c, d
:
y
r
,
rr
,
g
,
h
m
,
,
s
,
z
,
t
t
,
,
,
f,
d
,
f
,
,
j
,
k
,
l
v, x, z.
g
,
h
,
l
,
n
^
p
,
q
,
z.
le français
,
h
,
le.
l'espagnol
n
,
t
basque
le
tz
cli
,
X.
p
,
les diver-
z.
romano-provençal
le
très-
:
b, c, ch,
:
lym,n,p,r,s,
Dans
donne cependant
lui
d, f, g
,
celto-breton
le
in-
second se pose en rang
le
consonnes en usage dans
les
Sy t, V,
p, r,
,
On
!
France
la
flamand
le
la let-
et sert à
,
s.
Voici maintenant
Dans
vis-
l
indique une nasale affaiblie, une aspiration
la ligne et
semblable
et
met au-dessus de
se
laquelle elle doit être prononcée
tre après
certains
t
,
V
,
:
b, c, d, f, g, h, j, k
X,
z.
,
l,
m,n,
—
101
Permutation des ronsonncs.
Les consonnes qui sont
des mots
est
la
,
pour
,
comme
permutent entr 'elles
nature de
l'instrument vocal
qu'il est susceptible d'efforts
dans son centre
ainsi
dans
le
ils
même
langue
peut se pro-
selon
,
la
partie
appuient de préférence
;
langage qui font croire que chaque
nation parle une langue différente
la
charpente
Fabre d'Olivet
même mot
le
de l'instrument vocal sur laquelle
là les variétés
la
les voyelles. « Telle
dit
noncer différemment chez chaque peuple
de
,
dans ses deux extrémités et
en sorte que
,
,
dire
,
tandis qu'elles parlent
mais subdivisée par cette raison en divers
,
dialectes.
«
la
Les consonnes des mêmes touches prennent facilement
place les unes des autres dans les langues dérivées
se prêtent
même
che à l'autre
,
les
idiomes modernes
substitution des consonnes
On
obstacles
les
que par
la
ne peut vaincre
que présente
la facilité
de remonter jusqu'à
ces racines primitives, plus
lation propre
la
physionomie qui permet de
,
mémoire
source primitive
ou moins modifiées par
à chaque contrée
la
possession des langues
primitives, dont les mots radicaux présents à la
donnent
elles
rendent l'étymologie
et c'est alors qu'elles
des mots de plus en plus incertaine.
dans
;
des secours mutuels en passant d'une tou-
;
l'articu-
ont encore conservé une
les reconnaître
ques consonnes aient été substituées en
,
même
quoique quel-
temps que
les
voyelles. «
M. Ampère confirme
termes
mot
:
t<
Ou
l'on
cette opinion en s'exprimant en ces
possède
les
degrés intermédiaires qu'un
a parcourus en passant d'une langue à l'autre,
ou on
—
connaît
générales et particulières qui président à la
les lois
permutation des
«
De
-
102
ces lois
deux langues.
lettres entre ces
,
que j'appelle générales étaient con-
celles
me
nues de tout temps et je
bornerai à les rappeler
;
elles
se fondent sur l'analogie organique des lettres. Certaines lettres sont voisines
tes par
dans
des sons
la série
,
une disposition semblable des organes. Le passage
de l'une à
l'autre est plus naturel
séquent plus probable que
s'il
plus fréquent
,
,
organe
,
que
même
lettre
Une
dentales
,
labiales
douce
,
,
ou aspirée
autre observation à faire
gine
,
vonts'affaiblissant,
s'étouffant,
comme
comme
les voyelles
par disparaître
,
les
comme
de
,
(1). »
généra-
la
retentissantes à l'ori-
sonores vont
les voyelles
diphthonges vont se contractant. Et
terminales
les
,
per-
qui ne sont
que dans
c'est
,
tion des langues les consonnes fortes
les
les lettres
gutturales
,
forte
lettres plus
on conçoit que
mutations doivent s'opérer facilement entre
même
par con-
,
de deux
s'agissait
différentes entr'elles. D'après cela
la
produi-
elles sont
consonnes
,
devenues muettes
finales se
,
finissent
détachent aussi et se
perdent. Dans les pays septentrionaux et dans les monta-
gnes,
les
consonnes sont généralement
nes et les pays méridionaux
,
elles
fortes
la
,
comme
consonne qui
cause de
la
suit
pour
les
voyelles
ou précède
la
les plai-
sent adoucies. Enfin
voisinage de certaines consonnes et de
exerce aussi
dans
;
certaines
,
,
le
voyelles
une influence sur
consonne ou
la voyelle,'
permutation. Ce dernier procédé se
fait parti-
culièrenient remarquer dans les mots dérivés.
C'est aux
Grimm
,
aux Bopp
que nous sommes redevables de
,
aux Rask
la
,
aux Burnouf
découverte des
lois
qui
président aux changements des voyelles et des consonnes et
(1)
Quelques principes pour
l'IiisU^irc
comparée des
IniiQues.
—
déterminent
les
limites
103
—
dans lesquelles
ils
sont respective-
ment renfermés pour chaque langue. Ainsi, on
qué que chaque consonne du
son équivalent dans
de tracer
le
les
a
remar-
sanscrit est représentée
langues dérivées
,
et
tableau de ces transformations.
il
par
a été possible
—
Tableau indiquant
en passant dans
r italien
,
les
104
permutations que
les dialectes
r espagnol,
le
les
consonnes du latin ont subies
nés de la décomposition de cet idiome
provençal
et le
français.
:
—
Dans toutes
M, N,
L,
R,
p,
germaniques
langues
les
—
105
s restent invariables
,
les
,
A
le
hollandais et
b,
à l'exception de b,
qui devient quelquefois p en allemand, et de
en z dans
consonnes
s,
qui se change
llamand.
le
l'appui de ces tableaux, nous allons montrer le jeu de
permutation des consonnes dans (juelques mots de nos
la
langues.
On
a vu plus haut que le groupe sanscrit sv est repré-
senté en
par
latin
s
ou su
sw ; en basque, par
gothique, par
sxa-sâr
crit, s\as[t)ri, cas forts
s-or, dont
s'est
\'s
deux voyelles
tre
en grec, par
;
;
F (esprit
zp, etc.
;
latin,
sa position
syus[t)er
;
ancien-saxon,
et
ancien frison
,
sus{t)ar
;
Sansc. TAN
grec
;
,
;
an-
anglo-saxon,
an-
sus(<)er ; polonais, sios[t)ar;
glais, sis{t)er ; suédois, SYs[t)er; danois, s6s[t)er
scnwes[t)€r ; flamand,
en-
c'HO-a?v
,
(arabe, okhrt); gothique, svi5(i)ar; nordique, SYs{{]ir
cien-allemand
en
su-ora;
italien,
;
basque, afii-zp\; celto-breton
français, soEU-r;
;
Sans-
:
so-r-or pour so-
changée en r à cause de
provençal, soc-er, so-re
rude)
Exemples
allemand,
;
z\js{t)er.
nivcù
rotwcù. Tau
,
;
lat.
TEXt/o, ex-
TE^do, TEXeo; franc. TEsdre, éTE^dre; celto-breton STEiaa,
asTE\na
TE^dre
;
sTEyen; allem. DEHNert
flam.
;
esTEvder ;
sTEsdere
ital.
QUERN
et
TE'sdere
;
;
espag. TEsder,
provençal JE^dre
KARN
HOORN
;
çarngan
hébreu Quorn et keren
grcc Jtspaçj
allem.
;
;
iiorn
lat.
Sansc.
pel
;
;
gorn
ital.
corno;
NABH
;
allem. Mespel et ^espel
et
yespola; franf.
arabe
;
et
;
;
korn;
espag.
français corn^.
grec ixio-TnXn
;
;
lat.
MEspilum;
celt.-bret.
îsèfle.
flam. mîs-
Mesper
prov. yespou; basque Mizpira: espag. i^iespola
pola
es-
cornu; gothique hadrn
celt.-bret.
roman. -prov. coRNa; basque apA^ra, mo-KUoa
ccERNo;
,
basque heuxtcea, uzTErra.
Sansc. GARNIS,
flam.
,
;
;
roman.
da\
.
Mes-
—
106
Sansc. PARAiu {para-arj)\
ital.
veUegrino
^
;
e\'esQiie
;
celt.-bret. pirc'hirin; ro-
basque milaria; espag. veregrino
;
\
veregrino; franc, pèlerin.
Sansc. vi-KCP;
RÏsdiop
veregriuus; flam. pel-
lat.
grim; allem. vilger eivilgrim:
man. -prov. velerin
—
grec iTria-KOTroç;
lat.
eviscopus
allem. BÏschof ; celt.-bret. esKop
basque avespiciia
osispo;
esp.
;
flam.
;
roman. -prov.
;
\escwo;
ital.
franc. évèQue.
Sansc. vid; grec hShv,
wEETen:
(lam.
lat.
Mjyere
prov. saher, veir; basque ijaQuitea
XEnere
;
gothique wiTa^i
allem. wissen; celt.-bret. gwe:;^^;
esp. saoER,
;
;
roman.
ver
;
ital.
franc. savoiR, voir.
;
Dans tous
sonnes d'un
ces
mots
même
organe
Grimm
couvert par Jacob
permutation s'opère entre con-
la
,
,
conformément au principe dé-
,
et en vertu duquel ces lettres se
remplacent dans un ordre presque invariable et pour
ainsi
pour
un sens déterminé. Mais
il
est des cas
bien suivre et constater les règles de
la
permutation des con-
dire dans
où
,
sonnes, on est obligé de scinder un groupe de langues en familles, parce que, dans le groupe général, ces lettres pas-
sent d'un organe à un autre. Ainsi
donne naissance au
l'espag. sue-no,
latins,
français so-wneil
en M. Dans
en L
:
les
sansc.
,
;
l'ital.
so-yno
s\a-pna
:
,
le
changement du p
le
langues germaniques
'^Lep; ancien frison
SLeep
par
le sanscrit
,
so-wirn et à tous
latin
,
le
v
sva-vna
les dérivés
néo-
prov. so-mï
,
le
primitif en n et
sanscrit se
change
ancien allemand, SLaf, SLaff; goth.
siap
hollandais suiap
anglo-saxon SLep
;
;
derne scHLa/"; mais dans
flamand
,
SLaep
,
staep; anglais
;
allemand mo-
l'islandais sv^/a, le
v sanscrit
est
maintenu.
Dans
est aussi
les dérivés
du
latin
,
sujette à certaines
la
permutation des consonnes
règles.
Nous
signalerons les
—
—
107
transformations des groupes
PL
etFL. Dans
FL deviennent souvent LL. Exemple
pluma, flamma
Dans
le
On
dans
basque,
\e
p de pluma
le
mot germanique
de
se servir
sons de leurs idiomes
de
lettre
dont
v
le
,
Ces peuples
«
,
le
w
de Che-
dit 31.
ne trouvèrent pas dans l'alphabet
son fût équivalent à celui de cette as-
le
que
fort
imparfaitement.
représentèrent tantôt en doublant
la
ils
tre (ic), tantôt
luma, plume.
:
ch qui précède
de caractères romains pour figurer
pirée; aussi ne purent-ils la noter
Devant
LLama.
,
schlaf. Cette aspiration très-rude
aux Allemands.
vallet, obligés
ht. plaga, pluvia,
supprimé
le
PLet
schicester et celui qui précède 17 dans
mot allemand
est propre
latin
est
:
Lhaga, LUivia
aura remarqué sans doute
cet autre
les
font en espagnol
l'espagnol,
en adjoignant au double
la let-
consonne h,
ic la
qui servait de signe à l'aspiration gutturale des Latins; mais
comme
beaucoup trop
cette aspiration était
rativement à
leur
la
s'ensuivit
il
,
que
le
servirent
du ^
et
du c, ou bien
même
encore entre
le français
D du
sanscrit
veuve
,
se
(1). »
,
,
il
s'opère
un changement d'un autre ordre
consonnes et voyelles. Exemple
dans
la voyelle
vi^ava
ils
notation
la
constater les permutations enire con-
les lettres
llamand iveeuwe
employèrent
organe et d'organe différent;
c'est celui qui a lieu entre
Dans
ils
Allemands ont conservée
les
Nous venons de
sonnes de
recours à des
prononciation était plus forte, et
la
composée ch, que
compa-
signe se trouva
tout à fait inexact. Aussi eurent-ils souvent
consonnes dont
faible
du
le
provençal veousa
u tient
latin
la
place de
vioua, de
la
l'italien
,
dans
:
le
consonne
vehova,
de l'espagnol vinaa; du tt allemand tciTTice, du t celtobreton iruavez.
(1)
Origine
cl
fnrmalion du lu langue française ,
t.
Il
,
p.
80, 90.
—
L7 du
Exemple
groupe
:
fiamma;
pîaga,
lat,
ou pioggia;
lat.
PL
latin
dans
l'italien
djorno
Les groupes
espagnole en
lat. filins, esp.
,
pi et
hijo;
lat.
,
dit
,
:
,
j
esp.
llama;
,
fréquente en
si
,
dans hijo et par
a été regardée par quelques grammaririens
devant être d'importation arabe.
ce que
le
s'appuient sur
Ils
son de cette lettre, soit qu'on l'assimile au kha
gham
,
les
langues sé-
retrouvant dans le ch des Allemands
,
une valeur analogue
Espagnols
usage fréquent dans
est d'un
mitiques. D'autres
les
clamare, esp.
lat.
M. Jehan
comme
ou au
langue
la
muger.
esp.
,
italien.
change en j
fiamma,
lat.
;
en
ital.
,
français jour.
le
et qui se trouve transcrite par
g dans muger
i
changent dans
en g. Ex.
mulier
« L'aspiration gutturale
espagnol
et
fl se
esp. lleno
,
devenu
latin est
;
piova
ital.
flamma
lat.
;
latin dies, diiirnus, se
enj
//, et li
pluvia,
lat.
fhima
d'où est venu
,
latins cl
llamar; ht. pi emis
se vocalise en italien
piaga;
ital.
que 17
c'est-à-dire
FL
et
ital.
pluma,
D'un autre côté, Vi du
—
108
,
ont depuis considéré cette lettre
nomment jo^a, comme ayant
,
que
été introduite
par les tribus germaniques. D'autres sont fort disposés à
croire, contrairement à l'une et à l'autre
de ces opinions, que
l'emploi de cette gutturale est antérieur et à la conquête des
Arabes
et à l'invasion des Barbares
sur le sol espagnol
,
où
,
par
la
des habitudes de prononciation
,
et qu'elle est indigène
nature toujours
,
si
persistante
elle résista à l'influence
des
Latins.
«
gnols
Une
,
autre particularité de
c'est le son qu'ils
Ih des Anglais.
et
prononciation des Espa-
donnent au
:
,
son qui est celui du
Les grammairiens font de
de Vu accentuée (n) deux
les valeurs
la
la
double
lettres particuHères
qu'elles représentent soient
,
/
(//)
quoique
communes aux Es-
pagnols avec beaucoup d'autres peuples. La première, en
répond à noire
effet,
mand
Ll
double qui
italien
le
;
à la
l'idiome catalan,
espagnole
il
;
le
n'a que la valeur
autrefois chez
du
simple du latin
I'^
,
,
alle-
_;
nous Vi con-
au commencement des mots
,
place presque toujours
du gl
seconde
la
j ne se prononce
ou de ce qu'on appelait
,
sonne.
et
gn dans bagne
Dans
comme h jota
pas
dite mouillée,
/
nous écrivons par
naso-gutturale que
digne, etc
—
109
rem-
,
a le son mouillé
ch n'a pas d'autre valeur que celle de notre
propre c dur (1). »
Jacques Dubois
nous avons déjà
,
le
grammairien du seizième
nommé
nous a
,
laissé aussi ses
que
siècle
remarques
sur les consonnes et les changements qu'elles subissent en
Il
en a cité de nombreux exem-
lui
sont empruntés (traduits par
passant du latin au français.
ples
M.
ceux qui vont suivre
;
Livet)
:
Le B
«
G entre
lettres
a sa place entre le p et le
ch
c et le
le
comme
,
le
ph ou
d entre
de chaque ordre sont toutes entre
le
f
t
,
comme
th
et le
dans
elles
le
;
le
les
rap-
port le plus étroit.
1
gent
,
1**
.
B.
savoir
— — PH
P.
F.
,
— Ces consonnes
B en u (v consonne)
2° B en u (voyelle)
(1) Dict. de linguistique, v.
:
faba, feu-e (fève); faber
:
debttus
,
deu
;
Espagnole.
Le flamand du moyen-âge se servait aussi du b au
En zwacrlikc te hebbene borstc.
Van Maerlant. loods
Borste est
ici
chan-
:
feu-rè, (fèvre, ouvrier) (2);
(2)
se
oorl,
pour vorsle.
V tient quelquefois la place de ch
,
lieu
afler pour achter.
f"
du t
154.
:
—
3° p en u (v consonne)
cuu-el ou cuu-iel (cuvier)
4''
B en p
proquement
duplus
:
:
6° B en c
:
ciipa
:
;
cuu-e (cuve)
,
ripa , riu-è
(rive)
turba, troupe; lambere
:
5" B en F
—
110
,
sibilare
cubare
doublé
;
siffler
;
,
laper.
,
i-oucer (jucher)
rouu-er, trois mots avec trois sens différents
1° B en G
ruber
:
roug-è; rabies
,
;
rag-è, jubilare
,
,
— Réci-
,
coucer (coucher)
,
cvpella
;
;
^
i-ougler (jongler).
— G. — CH. — Ces consonnes
2. C.
savoir
^
:
1° c en
G
acer
:
moucher)
2° c en
;
—
cut).
quinque
cinc
,
canlhus
5" c en T
nitrè
;
plalea
3
D
:
.
Den
tune
(1)
,
D
T
:
En flamand,
En flamand
cT/yrnrcn pour
fois
's
,
vesquit (vé-
,
coquina, cuicine;
;
;
;
coque
,
(
coquille
,
paître
)
schola
;
,
;
benedicere
;
— Réciproquement
— TH
.
fatuus
;
,
,
.
,
,
be-
/ws^^^m
,
— Ces consonnes changent
— Réciproquement, en
se
,
on
lit
d
se
met
t
ploter.
fade
;
panala , panade
le c a pris quelquefois la
le
moucer
,
vacca, vace (cheval, vache)
paistrè
,
plaudere
donc
vesci
;
:
g-antè (jante d'une roue)
—T
.
mungere
log-er.
,
parce que o ne va pas sans u
concha
:
îocare
;
naistrè
,
:
;
placé (1).
,
kcerdc Martijn,\s. 3
(2)
,
pascere
:
,
c
,
,
ceval
pour benicrè (bénir).
,
justice
1"
non cinq
et
,
,
;
se
nasquir
,
cabaîlus
:
CH en G QU
escolè
change en c
g
toucer (toucher)
Réciproquement, qu en c
3" c en c
4°
i-ugè
,
nasci
:
,
,
tangere
QU
judex
aigre;
,
— Réciproquement
(
se changent,
place de r.
(2)
:
Dans van Maerlant, Ver-
cuine au lieu de rumc.
parfois pour t et pour
s.
Ex,
:
(T
begin pour
jratcn, Vie de sainte Catherine, par BoRMANs,
D se glisse au milieu du mot
:
mcnilzc pour mcnzc.
p.
2
et
'<
bcgin
:
371. Par-
—
2" D en c
empêcer
lœdere
:
Itl
bleter
,
;
—
pendere, pencer
l'on disait
envelopper dans l'erreur ou
:
3" D en G
drè
pingere
—
;
,
D en L
M
5° D en
gumè
egidius
:
,
vereciindta
:
— Le G
—
1''
En
3"
En c-
c
H
,
,
cin-
2°.
(v consonne)
:
incudis
,
,
en-
gladius
;
glau-è
,
glaiu-è.
,
:
En d
:
girus,
voy.
vis
d
et
,
;
de
là
virer (1).
H.
5.
1°
plangere
tindrè
;
change
se
voy. c;
:
:
incus
;
vergonnè
,
7° D en u- (v consonne)
4 G.
,
;
coutume
,
englumè (enclume)
et
6° D en N
peindre
,
;
;
gilè
cons^ieludo
:
péché
targ-er; quel-
,
Réciproquement
iingere, cingere
spargere, espardre
;
4*^
,
comme
c'est
;
le
rodere, rong-er; fardare
:
ques-uns disent tarder.
plaindre
impedire
on donne quelquefois impeccare pour racine à ce
:
mot, par une étymologie plus subtile que juste
si
;
comme
s'ajoute,
aspiration
au-devant des mots
,
latins
:
alius, ardeo, idula, pour former les
hardi
,
hulotè
mots
:
hault,
;
2" H se supprime dans hordeum, org-è (2).
6. L.
En R
1°
episiola
2"
,
En
— L'l
change
:
lucinia, rosciniol ou
:
epistre
T
se
,
pour
pallium
epistlè (3)
;
palliolum, palleto
:
flamand du moyen-âge, ghe se change en zc
:
:
,
(1)
Dans
(2)
Dans certains mois flamands du moyen-âge
le
roscinol (rossignol);
,
h
pour
paillot.
rlccdge pour decdsr.
se supprimait aussi
:
et
pour
hel, etc.
(5)
rine).
En flamand
,
r devenait souvent
i..
On
disait Kalh'ncn pour Katrinen (Cathe-
— 112 —
M. — N. — Ces
M
1°
en N
proquement
2°N en
mappa
:
nappé
,
coninitiare
:
comencer
,
et
— Le
8. P.
En
1°
le
nom
c
spuma
:
escumè
F
1°
En G
En
— Le QU
c.
— rupes
— Voy.
les
et des
,
ma
R
se
:
s et
s
pour des
mesè
,
,
de
s
en r était fréquent chez
Nos femmelettes de
Latins.
mots semblables
1°
mon
r.
Ils
pesé,
diront par exemple
mon
fresè
pour Jesn-Maria, merè
change en
s
:
(1)
:
y.ov^ivoç^ cousin
Christophorus
En flamand, r permute
verloos.
aussi avec
Paris, et, à leur
affectent de mettre des r pour
Parisiens prononcent coiirin, courine
2° R en L
;
— S.
,
Masia
là
et d'escii-
;
exemple quelques hommes,
,
de
c.
Le changement de r en
Grecs et
roce
,
,
:
B...
change
se
œq^^aUs, égal
:
10. R.
s
escumer
,
caput, cef(chef).
:
QU.
2°
des
:
— Yoy.
r- (v consonne).
9.
les
isle.
d'escj/meMrs de mer, donné aux pirates
En
En
3°
insula,
spumare
;
meurs de latin, aux pédants;
2°
à la fois l'étui d'un limaçon
—
p se change
,
:
— Réci-
mattè.
,
savoir
concha, coque; conchula,
:
mot désigne
une coiffure de demoiselle;
,
;
— (Voy. u);
u.
ce dernier
;
matla
•
3° Enfin, n se supprime dans
coquilè
changent
lettres se
7.
,
,
,
,
Christollè.
s.
On
Jesu-
perè, frerè, etc.
cousine
etc. (1)
,
:
et mille autres
,
que nos
;
dit indistinctement
:
ik rerloor, ik
—
— Le T
11. T.
l-En c.
2° En L
3" En G
4° En R
— Voy.
dire
c;
saturare
satur
:
natare, nag-er;
— Le t
:
r
devant une autre
vilrum
saul
,
d
et le
,
,
sauler (soûl
,
soûler)
,
d'où verrines et verrières
,
Pierre
,
;
changent souvent en r
se
quadrare
Petrus
:
voirrè (verre)
,
change
se
:
,
—
113
;
carrer
;
c'est-à-
fenestrè de verre.
,
12. X.
Comme
c
exire
cet
X
,
double valeur de es et de gs, et que
l'x a la
comme
souvent Yx
le
issir
le
g ont un grand rapport avec
,
on trouve
des Latins remplacé par deux ss en français
(d'où issue).
se conserve
ou
se
—
Si
remplace par un
s
:
exprimere
,
sur les autres.
En
M.
»
,
dit
sanscrit, cette influence joue
un
très-
Pictet, et elle est réglée par des lois eu-
phoniques invariables (1). Mais que sont devenues ces
les
idiomes celtique et basque?
Y
se serait-elle point opérée à
à la formation
de ces
lois
par
le
;
car
,
si
elle
com-
une époque antérieure
sanscrit? C'est là
tion d'un haut intérêt, pour l'histoire
européenne
lois
ont-elles jamais
existé ? et la séparation de ces langues avec la souche
mune ne
ex-
question de l'influence des consonnes les unes
la
grand rôle
dans
:
après l'x vient une consonne,
primer; exprohj'are, esprouu-er.
Reste
l's
de
une ques-
la famille indo-
peut être résolue pour
les races
celtique et basque, qui, très-probablement se sont séparées
les
premières du centre
commun
,
elle
le
sera à plus forte
raison pour les autres idiomes de la famille.
(1)
De
ra/fmitti (les htiifjucs ccliitiuvs nii'c le sanscrit.
8
—
Les
—
114
euphoniques qui régissent
lois
jeu des consonnes
le
en sanscrit, sont résumées par F. Baudry, de
suivante
« S'il y
:
supprime
la
supprimée
où
a deux consonnes à la
dernière. L'existence régulière de
est attestée
plus
elle n'est
Toutes
perdent leur aspiration à
fin
la
Cette règle ne cède que devant
le
une
s'il
sourde devant
faible
commence
Par conséquent,
par une sourde ou par une
ou par une voyelle
,
faible sonore
;
s'il
la
,
fait asti
yud
«
asti
,
y ut
commence par une
yud
,
pugna magna
Dans
elles été
« est
pugna
bhavati,
«.
»
,
pugna
,
nor-
sourde.
,
sui-
Mais
,
la finale reste
de ijudh, combat,
y ut karoli,
est »
mot
sifflante.
change alors en
nasale
:
le
la finale
ou par une sémi-
finale se
sonore ou devient nasale ad libitum. Ex.
on
mots
finale
la faible
pauses et quand
les
les
principe supérieur de l'at-
commence par une consonne sonore
voyelle
La
des mots.
traction des consonnes semblables.
vant
consonne
consonnes aspirées
les
male des mots terminés par une consonne est
est
la
par sa réapparition dans
finale.
manière
la
d'un mot, on
fin
«
pugna
facit »,
yud ou yun mahati,
(1). »
quelles circonstances ces lois de l'euphonie ont-
apphquées à nos langues parlées en France? C'est
ce qui sera démontré dans les pages qui vont suivre.
(1)
Résume clcmoUairc de
la ihcoric des foiinrs f)rammah'calcs en sanscrit, 1853.
DEUXIÈME PARTIE
SYSTÈME DE LA FORMATION DES MOTS
De
ment
combinaison des voyelles et des consonnes se for-
la
les
mots; en d'autres termes,
les
sons engendrent les
mots.
Tout porte à
miers mots sortis de
syllabiques.
Pour
plus douteux
il
les
la
a été vériflé par
la
pre-
les
bouche de l'homme étaient mono-
langues indo-européennes,
est constaté par les
il
;
du langage,
croire qu'à l'origine
philologie
le fait n'est
grammairiens indous
moderne. Pour
les
,
langues
sémitiques, la grammaire de Genesius renferme des preuves
d'un semblable raonosyllabisme. Les
Goldsmith
dit
,
formée de deux germes
Des
mots
:
le
germe
d'un son auxiliaire qui
après
la
un sens
qu'il
racine et
la
,
est la
,
le
radical
consonne qui se
\oyelle; c'est
élément principal
•La
et
s'y ajoute.
linguistes allemands distinguent en effet dans les
Le germe
soit
sémitiques,
trilitéres
proviennent d'une racine monosyllabique,
la
fait
ou thème.
entendre
partie essentielle
ce qui caractérise
mot
le
soit
avant
du son
et lui
,
son
donne
ne perd plus.
racine est
le
germe développé
,
suivi
ou précédé
—
d'une consonne auxiliaire;
suivant Fabre d'Olivet, de
nosyllabique. Elle résulte,
une racine, parce que
renferme n'étant pour
Un
dit
l'idée
fondamentale
La
«
simple et brève, quand
racine se
s'est
formé.
Par exemple
pour
:
le
grec pa<pêcd,
escribir
,
mot
le
lat. scri-
smra,
here, flam. schryven^ allem. schreiben^ celto-breton
romano-provençal escrioure
res-
elle
semble à l'élément primitif dont on peut croire que
»
qu'il
qu'un germe, attend pour
ainsi dire
M. Egger,
la
seul signe ne saurait
se développer l'influence d'un autre signe.
montre,
mo-
primitif; elle est toujours
réunion de deux signes ou lettres.
constituer
invariable ou
partie
elle est la
mot
presque invariable d'un
—
IIG
basque escribatcea, espagnol
,
italien scrivere , français écrire
,
il
est évident
que
la racine
de tous ces mots
s'est plié
au génie de chaque langue. Le germe dont pro-
cède cette racine est
son r
le
Le radical ou thème
—ph
aim-ent
man-s
,
ros-a
;
ros-œ,
,
mau-ne
Suivant
,
,
aim-e
:
ro.'5-am
man-nen
M. Ad. Régnier
de tout mot
aim-ons, aim-ez,
y
ro5-is
,
qui
,
{p aspiré).
est la partie invariable
décline et se conjugue
qui se
mot
est l'originel sanscrit ripli
,
ro5-arum
;
man
,
etc.
,
:
La racine
«
est la partie
du
qui reste après la suppression de tout ce qui sert soit
à la dérivation, soit à la flexion (c'est-à-dire, principale-
ment
facé
des suffixes et des désinences)
,
,
et après
qu'on
a ef-
toutes les altérations qu'une racine peut subir pour
passer à l'état de mot.
<(
Le radical
est
.
la
partie
du mot qui
suppression de tout ce qui sert à
à-dire
,
la
flexion
reste
après la
du mot,
c'est-
des désinences de déclinaison ou de conjugaison
des augments
(I) Traité
,
des redoublements (1).
de la formuliuit des mois dans
la
;>
langue grecque.
—
Une
que
autre différence entre
racine et
la
le radical
des modifications que
subit
racine
la
-
117
connaît pas, et qui résultent de
radical ne
le
la transposition
de Métathèse
grammaire
penthèse
de Prothèse, de Paragogue
,
VAnastrophe
exemple
Wam.
(
^aXfii, lat. /ac,
:
muih
(nous)
La
allem. laub
,
moed
Ilam.
y
,
flara.
ons
Mélathl'se
racine.
[ami)
<piXoç
2^01;
feuille)
est l'inversion
,
etc.
,
racine entière
la
Ueb
dam.
,
lime, allem.
franc,
,
d'E-
,
par
;
pot,
allem. topf,.ÏTai\ç.
lait;
allem.
,
de Syncope
,
lief; <pvXXcv
ilam. lof; Qv/j.cç (courage)
,
;
de
modifi-
,
noms d'Anastrophe
les
d'Apharèse, d'Apocope
,
de l'ad-
,
jonction ou du retranchement de certaines lettres
cations qui ont reçu en
c'est
,
feil
,
allem.
nos
lat.
;
allem. uns y etc.
est
d'une partie de
transposition
la
Par cette figure
une ou plusieurs
,
lettres des
la
mots
dérivés sont placées dans un ordre différent de celui qu'elles
avaient dans
Exemple
primitif*
le
chair; allem. schwefel,
,
horf, franc, corbeille,
ital.
franc,
ital.
cornouille
corpo
,
ou
Exemple
grappe; allem. hoher, Ilam.
corba; k^uvhu,
korneîle
l'abandon ou
est
d'une
syllabe
au
ht.
;
psalmus
avunculus
,
franc, boutique;
,
;
ilam. et allem. salm.
;
franc,
Ir.
Dom
lettre
(psaume);
lat.
,
Domnus
pavo
,
ital.
botikel; -^uXlat.
etc.
ou une syllabe à
pour Dominus ou
corne, celto-bret. korn;
paie.
,
aWem. pflaster
histoire, angl. story
L'Apocope retranche une
:
ûam.
;
franc, oncle; franc, emplâtre,
flam. plaester
des mots
corniola
retranchement d'une
le
botlega, espagn. botica; allem. bude
fxcç, ht.
ital.
corpus [corps)
commencement d'un mot.
aTrcô^jt», lat. apolhica
:
caro, franc.
allem. /rorper; danois et suédois krùp.
L'Apharése
lettre
franc,
allem.
,
lat.
sulfur, franc, souffre; grec
lat.
/3ûTpvç, allem. Iraube
^pecç,
:
; lat.
aWem. pfau
la fin
cornu
,
flara.
—
118
La Syncope supprime des
Exemple
lat.
:
maledicere,
world;
isola,
fr.
benedicere
ridere
lat.
,
rire;
fr.
,
f/e;
,
œ?*/";
fr.
,
oculus
,
angl.
flam. ysel
; ital.
obéir;
wfa
lat.
allem. widder
;
fr. trèfle
œi7, flam.
lat.
,
espagn. mesa
,
fr.
,
,
fr.
,
flam. loeer; lat. trifolium
lat.
allem. benedein;
insula
lat.
obedicere
lat.
ri>;lat. we/isa (table)
(temps)
bénir
maudire; flam. icereîd {monde)
fr.
fr. ts/e
au milieu des mots.
lettres
fr.
,
—
oog'
;
tabula
lat.
;
ovum^
lat,
y
/aè/<', flam, /a/(?/.
fr.
VEpenthêse
lieu
du mot
entrer une ou plusieurs lettres au
fait
Exemple
dérivé.
lat.
:
celto-breton rfaou, flam. dobbel,
ital.
doppio;
(porte)
,
lat.
,
,
pundiis (poids)
,
lat.
;
pluma,
Exemple
loinden (tordre)
der,
sanscrit
mal, mlâl
;
lat.
La Paragogue
tique
,
Exemple
bret. kî
,
ou
,
,
le
grenouille
,
vieux
fondre)
sponsus
,
celle
commen-
sens du
,
fr.
gr.
mot
caractéristique
fr.
;
fl.
gar-
estude (étude);
jxî'K'Ku), fl.
smel-
la fin
une forme dialec-
d'une langue congénère.
dialecte picard coukier
le
pri-
allem. et flam.
;
ajoute une ou plusieurs lettres à
chien
;
espoux (époux).
qui reçoit de cette adjonction
fr.
allem. pflaum
allem. icarten,
;
studium
lat.
coucher dans
:
fr.
(étendre
,
ten, allem. schmelzen;
d'un mot
,
espag. guindar
,
guardare
ital.
porta
^ond, allem. pfund.
flam.
ranula
:
duplus;
lat.
ajoute une ou plusieurs lettres au
cement d'un mot dérivé sans modifier
mitif.
lat.
flam. poorte; angl. p/oïc (charrue':,
allem. pfliig
La Prothèse
,
double; allem. doppel
papa (pape), aWem. pfaff;
lat.
allem. pforte
flam. ploeg
duo (deux)
fr.
mi-
hund, allem. hund
;
lat.
;
celt.-
cor,
fr.
cœur,i\. hert, allem. herz, etc.
Nous ne nous
arrêterons pas davantage à
de formes lexicographiques
;
la
nomenclature
ce serait rappeler des distinc-
tions grammaticales poussées jusqu'à
la
subtilité.
Ce que
—
la
du moyen-âge considérait comme important
scolastique
dans son enseignement
la
—
119
serait aujourd'hui
,
un embarras dans
pratique.
La racine
d'une idée principale. Si au-
est l'expression
tour de cette idée viennent se grouper des idées accessoires,
le
mot-racine se modifie
il
;
exprime par
qu'il subit ces idées accessoires
mot nouveau. L'idée
Exemple
presser
:
la
modifications
d'un
principale reste adhérente au radical,
rendue parla forme nouvelle de ce mot.
l'idée accessoire est
presser est
les
et devient le radical
,
,
pression
impression
,
,
impressionner
racine de pression et d'impression, et
;
im-
jjression est le radical d'impressionner.
En
sanscrit, tout
mot procède d'une
que qui n'existe qu'à
bal
;
L'école
sanscrits.
nombre des
deux
dont
l'état abstrait et
en d'autres termes,
verbe est
le
brahmanique
les
racine monosyllabile
sens est ver-
le
générateur des mots
a
décomposés
et le
,
racines qu'elle a recueillies s'élève à environ
mille.
C'est de ces monosyllabes que descendent les langues
indo-européennes. Sans doute
leur état organique
;
ils
,
on ne
sont usés,
les y
vieillis,
pour connaître Thistoire de nos langues
chercher
se
la
déformés. Aussi,
il
importe de re-
forme primordiale, originelle, des mots dont
composent
,
elles
de rétablir ces mots dans leur pureté et dans
Et pour atteindre ce but,
leur intégralité primitive.
aller
,
trouve pas dans
du connu à l'inconnu
,
il
faut
dresser le tableau généalogique
de chaque mot et remonter degré à degré jusqu'à une racine
commune, ou au moins jusqu'au
historiques
commencent
gues ont tenté ce
Allemagne
,
point où les documents
à faire défaut.
travail
:
Griram
,
Wilson en Angleterre
Eichoff, Pictct, de Lattre,
Jehan
De
sa\ants philolo-
Goldsmith et Bopp en
,
Chavé en Belgique,
et Beiiloew en France, ont
—
démontré que
crit
,
les
120
—
langues de rEuro|je sont fdles du sans-
l'idiome sacré qui se parlait sur les bords
du Gange,
quinze siècles avant l'ère chrétienne.
Avec
ces auteurs
,
on
assiste
,
pour
ainsi dire
sance des mots qui constituent notre langage.
,
à la nais-
On
phases de leur développement, on les voit se former
1° Par dérivation
2° Par composition
3° Par agglutination»
suit les
:
DÉRIVATION
La dérivation
seulement
difier
pour objet
a
Le premier mode
de changer
soit
moyen de
s'accomplit au
mot
la
quel qu'il soit
et
,
que
l'on
Dans
ce cas
cal
heureux
on,
etc.
,
à cause de
la partie
du discours
par
l'idée principale est représentée
,
y
geluk
y
Le second mode
etc.
,
;
par
etc.
,
radi-
mal,
un changement de
par
le discours
le
accessoire par
l'idée
et
,
s'accomplit
de rôle dans
Ilexion et
thème du
heureux, MXLheureux; geluk o^geluk
:
,
etc.,
le
nomme préfixes
place qu'elles occupent dans
exemple
devant
se placent indistinctement
syllabes qui
certaines syl-
d'opposition, d'amoindrissement,
séparation,
mo-
de
une idée de négation
labes générales auxquelles s'attache
de
soit
,
d'un mot racine.
la signification
et
demande pour cha-
que mot modifié une désinence ou terminaison particulière
adaptée à ses inflexions et à ses autres propriétés. Les désinences ou terminaisons dont
il
parce qu'elles ont leur place après
à faire distinguer le substantif
tantif;
et
nombre
le
dans
et le cas
mode
et
la
;
dans
voix.
le
:
le
:
(mangeur)
ger)
,
eat;
le
,
«Z-ur.is
flam. eet-TS
css-EK (mangeur)
,
,
la
:
de
:
du subs-
genre,
le
personne
la
suffixes,
elles servent
;
l'adjectif
l'adjectif
,
le
le
temps
racine sanscrite
ad
grec teT-eiv (manger), iS-odSn
(aliment), iS-ot^ifxoç, (mangeable)
l'arjgl.
thème
du verbe
verbe
Exemple
(manger), sont dérivés
<?(/-AX
le
substantif ou
le
nomment
s'agit se
;
le lat.
(mangeable)
;
;
e(/-ERE (manger),
le
l'allem. ess-ii's
css-bar
,
gothique it-\
,
a^:;-EN
(mangeable)
;
le
;
(manlilhua-
122
nien ed-iii
breton
LE
(k)
(nourricier)
sant)
ar-LAi
,
al-CEX (mâcher)
;
(m) rtsc-AR
(m)
franc, (m)
coR
la
et
,
asf-iCAR
a:;-C0R
;
racine sanscrite
,
;
rit. et le fr.
le
;
(che)
,
a-CHAR
;
le
etc.
(m) ist-BOOP (fumier)
[bo] ed, (p) as-KADUR
(nourris-
asf-iCARE
[p] ast-OR, [p] asl-VRx;
,
az-
,
dérivent le lat. (p) as-
(m) est-i; l'allem. moderne (m) ast
lera.
[m]
,
(m)
l'ital.
ad
,
at-EX (manger)
[y]
;
le celto-
;
basque az (nourrir)
d-CHOiRES, (m) as^-iCATiON
même
(m) isl-E^ (engrais)
Ai>A
le
provençal (m) asf-EGAU
le
[p) asl-zs,
,
cymrique es-v
le
;
(nourrisson)
ai-cuRRi (nourriture)
,
De
it-uxM
le gallique
;
ast-isx et {bo) el-\;
basque
[p] ast-ORXLE,
(6)
le
;
celto bret.
le
;
(m) est,
fl.
l'ancien al-
a;-CATCEA
arz-
,
etc.
PRÉFIXES.
Le
sanscrit possède les préfixes suivants
trouvons dans
1°
ATI
et
deux préfixes,
ce qu'il
les
langues de
delà d'un terme
l'excès,
le
,
transformation,
supériorité d'un
faite sur
:
nous réunissions
la
prééminence,
la
la
ces
ici
premier diffère cependant du second
le
marque
que nous re-
France, savoir
ADHI. Quoique
,
situation
eu
au
passage d'un endroit dans un autre,
d'une époque à une autre
la
la
,
d'une situation à une autre
,
mutation, tandis qu'adki indique
,
la
objet relativement à un autre, une action
quelque chose
au-dessus
,
,
par-dessus
,
en haut
et représente la priorité d'ordre relativement
aux personnes
aux choses
réuni ces deux
et
au temps
etc.
,
Nous avons
même
même
préfixes qui ont presque le
sens
Ncnt
de
difficile
,
impossible
,
langues européennes. Leur
signifie se
mouvoir en haut
,
les
parce qu'il est soudistinguer dans les
racine sanscrile est
,
en avant.
at
,
qui
—
—
123
Les préfixes ali (sur, devant) ou ailhi
servés dans le flamand xnvyfi (avis)
dans
(voir
au delà
ser
démolir de fond en comble)
,
bhadh
au-dessus)
,
ANU,
une idée de
le
;
Ce
postériorité.
,
ra-
adh-
dans
le
;
Peut-être
dans
(après le père) ?
le
Mais
ANTAR. Ce
perdu dans
,
),
du mot
langues usi-
les
a««
se retrouve-t-
pour A^aila
(le frère),
Ayavul
existe dans le celto-breton
savoir après).
marque
préfixe
bap-
dans l'allem . Aytwort (réponse,
basque A^aya
il
consiste à faire
Ayadème (ornement der-
l'occupation totale ou
d'un espace compris entre deux limites ou d'une
période comprise entre deux époques
tion, le partage
dans
dans
Audition (ac-
le français
le préfixe
Ay ave zen, Ay août (connaître,
partielle
;
préfixe paraît s'être conservé
est
il
flamand A^twoord
parole après)
Anrech (adroit,
à l'exception toutefois des mots dérivés du
etc.
,
,
sur. Il ajoute à la signification
,
un premier baptême
rière la têtej
tré
(
sus).
après
France
dans
;
comme Ayahaptisme [doctrine qm
tiser après
3°
advisare
celto-irland.
le
provençal ADret
dos)
le
grec ava.; mais
le
tées en
)
donner en
tion de
il
dans
;
latin
basque \T)arratcea
dans l'espagnol Airevido (hardi)
Amlôsso (sur
l'italien
grec,
dans
;
habile au delà
dans
du vieux
,
le
con-
(habitation); dans l'allemand ATtesdren (attester,
témoijjner sur)
2°
;
(vers) sont
,
la scission
,
la distinction
mand vyTERbrechen
(interrompre)
;
dans
dilcea (interdire); iSTRessa (intérêt)
iTiTERvegno (interrègne)
breton ni
;
dans
l'italien
les autres
;
;
le
la
sépara-
etc. 11 est
,
flamand o^DEiischeiden (discerner)
le
treposer)
en outre
;
;
dans
en-
l'alle-
basque inter-
dans
le
provençal
dans l'espagnol jyjERponer (en-
lyTiiEcciare (entrelacer).
Le
celto-
langues celtiques ne possèdent pas le
préfixe antar.
4»
AVA
(loin) et
APA
(de).
Ces préfixes ajoutent
l'idée
_
—
124
accessoire d'éloignement à l'idée principale
auquel
ils
sont joints.
Ils se
trouvent dans
gaen (descendre) AFhaechen (décrocher)
;
du mot simple
dans l'allemand
ABîvenden (détourner), Anspannen (détendre)
xmilahhar (muet), wlavar en
irl.
flamand af-
le
dans
;
le celt.-
gallois; dans le
basque
Auiatea (s'éloigner, partir), APa/cea (abaisser, venir de haut);
dans
provençal Aurougear (abroger)
le
ABortar (avorter)
5"
API
dans
;
Ce
(auprès).
l'italien
dans l'espagnol
;
Asso/uere (absoudre).
une action
préfixe indique
quelque chose, au-dessus, par-dessus, en haut; on
dans
le
ovgielen (verser dessus)
llam.
faite sur
trouve
le
ophangen (suspen-
,
dre); dans l'allem. OBEN (au-dessus) et ses composés; dans
l'italien
oalalore (enchérisseur). Les langues celto-bretonne,
basque, provençale
,
espagnole et française ne
possèdent
le
plus avec ce sens.
6°
A
(vers),
ABHI
Ces préfixes marquent
dance vers un terme,
mentation
,
etc.
(marcher vers)
le celt.-bret.
le
;
Ils
le
se
mouvement
l'italien
(auprès
dessous).
,
la direction
rapprochement,
trouvent dans
(adorer)
,
la
,
la
ten-
proximité, l'aug-
AE^treden
llam.
le
Anharadh
basque Aizarlasuna (attention)
;
,
dans l'allem. Avfhangen (apprendre); dans
Anhar
tar (apporter)
UPA
(autour) et
le
;
dans
(adoration)
le
dans l'espagnol Afirmar
Avpiacere (délecter)
;
dans
;
dans
provençal Apor(affirmer)
le français
;
dans
AGgression,
Acheminer.
7°
UT
(en haut, dehors), quelquefois
UD. Ce
préfixe ex-
prime une situation plus avancée, un plus haut degré ou un
très-haut degré dans l'action exprimée par
le
simple.
devenu préposition séparable dans nos langues
joue aussi
tré
dans
le rôle
la
,
de préfixe dans quelques-unes.
formation du
mot
Il
est
quoiqu'il
Il
est en-
français o\:tî'c, de l'italien
oUre, de l'allemand Luer, du llamand o\er, du breton
—
—
125
a-uz, a-ziovc'n, du provençal oc/m, et signifie dans ces
langues « au delà, au-dessus. »
8"
NI
(dans) et
NIR
Ces préfixes d'une signi-
(en bas).
vague indiquent souvent
fication assez
privation
la
ils
;
se
traduisent en latin par in privatif et se trouvent dans l'al-
lemand yie
,
dans
memand
l'allem.
(aucun); dans
sonne)
llam. yooit (jamais)
dans
;
peut devenir
le français
le
dans tous
les
Peut-être
le
le
basque ^abarmena
^éanl
PARA
le
,
(à travers,
folgen (poursuivre); dans
vwamad
ter
•
de nouveau, souvent)
il
,
ni
le privatif in.
qui
marque un défaut
le français
:
yixsdaed
au delà). Ce préfixe marque
la
,
Mtsuser?
l'idée
réitération, la réciprocité
le
;
retour à
une forme corrompue
le celto-irl.
;
dans l'allem. ver-
YKY.kgair (répondre)
(envie, jalousie); dans le français FRÉqnenter (han-
l'espagnol
mais
(per-
yiuno
flam. oy.geluk (malheur) et
flamand \EvJioopen (vendre)
le
mkim
neutre. Par métathèse
,
état primitif. Il se retrouve sous
dans
flam. et
l'italien
de plus, l'augmentation d'énergie et d'efforts,
un
le
préfixe sanscrit ni se retrouve-t-il aussi dans
une chose de nouveau,
faire
;
dans
mots néo-latins commençant par
préfixe flamand mis
9°
dans
(incivil), ne/io;-
(nul)
crime; WMèhrucken, abuser; et dans
de
;
celto-breton
privatif in qu'on retrouve dans l'allemand
\mendhar (interminable), dans
le
dans
;
dans l'espagnol singuno
;
(aucun)
le
le
(personne)
FREcumfar
;
;
dans
dans
l'italien ¥i\Y.quentare ;
le
provençal
dans
TikEquentar
;
paraît avoir conservé sa forme primitive dans le bas-
que PARa^cm (exposer, s'exposer).
10°
PARI
(auprès, autour).
Ce
préfixe indique l'action
d'environner, d'entourer, ou l'état de ce qui est environné
ou
est entouré. 11 se retrouve dans le flam.
\Reeten (manger,
à l'entour, goulûment, engloutir, dévorer); dans l'allemand
vwcusen (dévorer); dans
le celto-irl.
PRAcam
(serviteur,
do-
—
—
126
meslique, celui qui entoure de soins), FRXcar (service)
le
mur,
(ce qui entoure,
basque vxReta
vxHfumar; dans
vençal
VRofnmare (parfumer)
dans
;
paroi)
;
dans
PERfumar; dans
l'espag.
dans
;
pro-
le
l'italien
français PARac/i<?»!er (achever
le
tout autour).
PRA
11°
(devant, avant). Ce préfixe exprime
devant)
(aller
devant); dans
dans
dans l'allemand \ORstehen
;
le
(être
,
se tenir
FORbaid (préposé, supérieur):
celto-irland.
basque PRÉdicalquia (chaire)
le
prio-
la
retrouve dans le flamand vocR^'a^w
rité, l'antériorité, il se
dans
;
le provençal
VREÎevar (prélever); dans l'espagn. PREparado (préparé)
dans
l'italien
VREludio (prélude)
12° VI (sans,
dispersion
duice
,
l'éloignement.
séparer, démêler)
;
;
le
dans
;
le français
dans
la
;
PRÉnom.
FEadhb
,
dans
;
l'italien
dans
;
\Edovità
(vi-
yider. Peut-être le sanscrit
,
négation complète
(ces
litté-
basque nEreztea (discerner,
le
provençal \eousa (veuvej
yide
we-
flam.
sanscrit yid'ava
wan
vi se retrouve-t-il dans le préfixe flamand
souvent
le
le celt.-irl.
du
»
;
l'espagn., \iudez (viduité)
duité)
dans
,
dans
dans
le français
se retrouve
11
signifient « veuve
ralement sans mari)
dans
préfixe indique la privation, la
dans l'allem. witive
,
mots
trois
Ce
loin).
;
wA'sJwop
:
,
,
qui exprime
désespoir
;
WArs-
orde, désordre ?
13°
SAM
(avec, ensemble)
idée d'ensemble
,
d'abnégation
tion. Il est conservé d'une
sxMmeIn
teur)
;
(recueillir,
dans
ME^komen
rer) et
çais
ont
la
;
,
de collec-
manière intacte dans l'allemand
dans
,
sxMmler (quê-
,
;
dans
le
provençal et
et
que
;
le
,
Czx-
sxMhluigh (compa-
le celto-irl.
dans l'espag. SEMejante
signification
une
préfixe représente
d'assemblage
rassembler, amasser)
sxiMhnigh (accoupler)
même
Ce
flam. t'zxMETsgaen (aller ensemble)
le
(se réunir)
SEMblable
.
,
français
l'ital.
le
suiile
fran,
qui
quant au basque,
—
il
ne possède pas ce préfixe. Le sam sanscrit est devenu
en grec
mots
SAM
,
forme
et c'est sous cette
pu devenir cum en
SU
est l'opposé
du
ilam. zi:werheil (chasteté)
svbhraid (tempérance)
dans
;
vu ce préfixe
la
;
;
le
cité)
ou Dcs
dans
implique
,
du mot simple ou
lumière)
dans
;
dans
le celt. -irlandais
le
le
sobhraid
has([ue soberatcea (épar-
le
dans l'espag. et
;
français sobriété.
le flam. et l'allem. Dvster
étoile,
et implique le sens
préfixe su se retrouve dans
l'ital.
Nous n'avons pas
;
dans
le
fait
primitif.
sombre,
;
préfixe,
exprimer l'idée con-
On
le
retrouve dans
en Ilam.
{sler
celt.-breton
basque deu» (néant)
provençal Duretat
Ce
sens de mal.
le
composition des mots, leur
traire à celle
dw\
sanscrit
Le
bien conservé en allemand.
si
DUR
15°
dans
dans
;
con ou co en fran-
,
contente de poser et dont
provençal sobrament
le
sobrio (sobre)
com
aux savants.
de bien, de facile, de bon.
gner)
les
du grec. Mais comment
,
me
une question que je
je laisse la solution
14*'
latin
<ruv
dans
qu'il se trouve
français et néo-latins dérivés
a-t-il
çais ? C'est
et
—
127
signifie
Dvder (noirceur,
atro"
BEX^sere (rien); dans le
,
dans l'espag. Durera
dans
;
l'ital.
du-
rezza; franc, arrêté.
16° Enfin
,
l'A privatif
du
sanscrit se retrouve
flam. \fzien (détourner les yeux)
(horreur, le contraire de peur)
rile
,
nemi
privé de fumier)
,
mots dérivés du
dans l'une ou
latin
l'autre
Nous venons de
lieu à des
Un
;
dans
sans amour). L'a
;
omis
Nous n'avons pu
le
basque Agorra
le celt.-irland.
,
(sté-
E.xgradha (endans tous
les
qui ont cette initiale
de ces langues.
citer
,
le
privatif a persisté
ou du grec
le
dans l'allemand \bscheu
dans
les préfixes sanscrits
rapprochements avec
seul a été
,
dans
c'est
prati
les
,
qui donnent
langues de
contre
,
France.
la
versus
,
conlrà.
découvrir dans nos idiomes avec sa si-
—
—
128
gnification de résistance et d'opposition.
le
Le
possède dans Funiibliualad , répercussion
amour mutuel
;
peut-être
flamand
le
celto-irlandais
,
FRURshearc,
le possède-t-il
aussi
résister par la parole) ?
dans VKATJen (discuter,
Mais nos langues ont d'autres préfixes qui leur donnent
une grande puissance pour former des mots,
probablement fourni
crit a
germe.
le
de former avec
aussi la faculté
plusieurs éléments
sur-4-montable
,
,
comme
in -i- dé
Comme
les préfixes
dont
le
sans-
lui, elles ont
des composés de
insurmontable
h- fini),
et
,
indéfini (in -+-
etc.
SUFFIXES.
Nous avons
joutent à
dit
la fin
que
sens par elles-mêmes
mot
les suffixes
sont des syllabes qui s'a-
des mots simples. Ces syllabes n'ont pas de
,
cependant
et
elles
primitif en lui faisant exprimer
modifient celui
du
une idée accessoire à
l'idée principale.
Le
les
sanscrit connaît trois sortes
kridanta qui sont
dérivation
tent
;
ils
,
éléments primitifs du système de
les
forment véritablement des dérivés et s'ajou-
immédiatement aux
au fond
de suffixes; ce sont 1°.
suivant
M.
racines
Pictet
tère plus hypothétique
,
,
;
2°. les unâdi, qui ne sont
que des hridanta d'un carac-
et doivent
remonter à une époque
de formation plus ancienne encore; 3".
les
tadd'ita, qui
forment des dérivés de dérivés, et qui étant déjà
tat
d'un travail postérieur
offrent par cela
,
même
le
résul-
moins de
points de comparaison dans les langues indo-européennes
en général.
Il
dans
n'est pas toujours facile
les
suffixes des
mots
,
de
saisir les suffixes sanscrits
appartenant aux langues aux-
—
—
129
quelles ce livre est consacré. C'est que ces
mots ne dérivent
pas immédiatement du sanscrit, et ont subi l'action de
mille accidents divers
trécis
,
étriqués
latin et le
ils
;
mutilés
,
,
ne nous sont parvenus que réaprès avoir passé par
Nous avons rnéme des
gothique.
grec
le
suffixes
le
,
que
le
montre pas. Qu'on n'attende donc pas de
sanscrit ne nous
nous un parallèle de mots à suffixes sanscrits et de mots à
suffixes français
,
allemands
de reproduire
ici la liste
gard desquels
M.
Nous nous contenterons
etc.
,
des suffixes sanscrits seuls, en re-
Pictet a placé ceux qui leur correspondent
en celtique. M. de Chevallet nous fournira
fixes latins et français
,
l'espagnol et à l'italien,
nous donnerons
comme
celle
communs au
qui sont
des suf-
provençal
,
à
langues néo-latines. Ensuite
des suffixes flamands et allemands
celle
que nous ferons suivre de ceux de l'idiome basque.
SUFFIXES SANSCRITS.
SUFFIXES CELTIQUES.
Ay nominatif singulier féminin (a ou
Aka, àka,
„
,
Iha, uka,
]
1
,
.
», a)
,,
,
a, e, a.
,,
,.
,
desmences de noms d agents
et d ad j1.. ach, awq.
o
»
:/
)
At'u, désinence de substantifs abstraits
adh, eadh, aeth.
Ka, désinence
g, k.
d'adjectifs
Ala, désinence de substantifs
a//, el.
ilna, an, dés.denomsd'ag.,d'app.etdesubs.abs. an, ain, n.
Anta, désin. d'appellat.,
adj. et partie, prés. act.
.
anta, ant.
As, désin. ordin. du nomin.sing. masc. (oç, us), as,
Aru, désinence
d'adjectifs
Alu, désinence
d'adjectifs
ail, awl.
lia, désinence de substantifs
In, désinence de
noms d'agents
ail, al, ille, il.
,
et d'adjectifs.
.
.
Ira, désinence de substantifs
fs, is'a, désin.
de subs. etadject. des
Via, désinence d'adjectifs
ais, eas,
ara, ar, aur.
Vn.
ir, ear.
trois
genres,
is, eis.
awl.
9
—
130
—
Suffiies celtiques.
Snnix.'s sanscrits.
lira, désinence d'adjectifs et appellatifs
ara,aire,ar,oir, aur.
Ti, désinence de substantifs abstraits
te, t.
Tr, désinence de noms d'agents masculins
toir, Ira.
Tra, subs. indiquant un instrum. etdésin. d'adj.
tra, dra, der.
Na,
subst.abst.,adject. et participes passés passifs, ne, n, ni.
Nag\
nach.
désinence d'adjectifs
Ni, désinence de substantifs
n.
Nu, désinence d'adjectifs
Ma, noms d'action masculins
na?
Man,
mhuin, mhain, mh.
ma, me.
substantifs et adjectifs
'
Vara,
mhar, mhor, vaur.
[désinences d'adjectifs
)
th, dh.
Tu, désinence de substantifs
t,
Ra, substantifs
ra,re, radh.
et adjectifs
mh
Van, participes passés actifs, noms d'agents et adj.
SUFFIXES FRANÇAIS.
SUFFIXES LATINS.
Abilis
able.
Acus
aque.
Ago
âge.
Mis
al, el.
Andus
Antia
,
,
endus
and,end,ande,ende.
(2)
ance
entia
an
Anus
Arius
,
arium
,
(1)
ence.
,
ain, en.
,
ier
,
er.
âtre.
On peat
le
,
aire
aris
Aster
avec
(1).
\oir dans le livre de M. Tictet sur l'Affinité des langues celtiques
sanskrit, des mots à
sufli.xes
celtiques correspondant à des mots h suffixes
sanscrits.
(2)
Le
suffixe latin
andus, fnrfxs, répond au
suffixe sanscrit
Tcoî. Sansc. B\dluja, qui doit être tourmenté, qui doit être puni
Ti/jiwf!r,5ôos,
deti,«Wj;éM; CRUci«nf/i(s, de rruc/«re.
;
dhya
et
au grec
de ba, tourmenter;
— De Ciievallet.
—
131
Suffixes français.
Suffixes latins.
Aticus, aticum
âge.
Atus (et atus diminutif)
at, et, é
Ata
ade.
Ax
ace.
Ber
bre.
bris
,
(ettedim.);
ble.
Biiis
bile
Bundus
bond.
Cida
cide.
,
Cio, io; génitif, cionis, onis (diminutif) chon, che, on.
Gidium
Culus
cide.
cula
,
,
culum
(
diminutif) ....
cule
cle.
,
Cundus
cond.
Dicus
dique.
Ellus, ella
ellum (diminutif) (1).
,
.
.
Ensis
el
elle
,
ois
Estris
estre
Etum
et
Eus
,
être.
,
ée, aye, aie, oie.
é.
Facere
,
ficare
,
fieri
Fer
fier.
fere.
Ficus
,
fîcium
fique
frage.
Fugus
fuge.
(Hald
TCDESQrE.
aud.
\
(
Hart
ard.
Ibilis
ible
Icus
ique.
Idus
ide
Le
lemand
fice.
,
Fragum , fragium
(1)
eau.
,
ais.
,
suffixe latin lus a
,
pour correspondant en sanscrit las
Icin, cl. Ex. sanscrit io/solas, petit veau;
De Chetauet.
,
ble.
de
et
//«xuAOS
,
d.
en grec/05, en al,
fort petit, etc.
—
._
SaOîxes
132
—
Suffi les français.
latins.
Ilis
ile,
Illare
iller.
Illus
illa
,
,
illum
(
diminutif)
ille.
Inus (et inus diminutif)
Itia
in
ine.
,
itie
ities
,
Itudo, udo
,
,
mentum
OIus
,
ola
ment.
oie
diminutif)
Or
Osus
ose
Sio
sion
génit. sionis
Sivus
ol
,
eur
,
Sorium
soire
Sura
sure.
ste
estus
,
Tare
,
Sanscrit
Le
:
este
,
,
été.
,
été.
tion.
pour correspondant en sanscrit
daiwa^œ, divinité; grec
suffixe latin tio
le suffixe fftj,
action
soir.
tif, if.
suffixe las a
Le
fixe Tr,î.
(2)
,
té, ité
itas, etas
génit. tionis (2)
Tivus (3)
grec
u.
,
ter.
(1)
(1)
euil.
son.
,
seur.
,
,
sif.
soire.
Tio
eul
eux
,
Sor
Tas
,
our.
Sorius
Stus
esse.
,
lent.
Men
(
ice
,
itude,ude,tume,ume
génif.. udinis
Lentus, lens
,
il.
le suffixe ta, et
©EIOuvi,,
en grec
:
le suf-
yito?; latin :divim<os.
sio a pour correspondant en sanscrit le suffixe tis
,
Sanscrit
:
,
et
en
wyapar/js, action d'acquérir, acquisition; spars/j«,
décomprimer, compression; sphaMs, action d'étendre, extension. Ces mêmes
idées sont rendues en grec par
ûNHtiî , K-ATAniETij , ÉKTAtij
,
et en latin
par
ACQUISUjO, COMPaESSIO, EXTENiJO.
(3)
Le
Sanscrit
:
suffixe
tiM\xs
a pour correspondant en sanscrit tavyas, et en grec tixo;.
vRxlavyas, complélif ; nAUPÛTtxo». La forme du
sivus, et non pas ivus,
comme
le
supposent
la
suffixe latin est tivus,
plupart des lexicographes.
—
133
—
Suffixe» français.
Suffixes latins.
Tor
teur
(1)
Torius
Torium
toire
Tura
ture
lira
ure.
Utus
,
En
uta
diminutif)
(
ot
,
eur
,
toire.
tre.
,
oire
,
,
oir.
otte (2).
rapprochant quelques-uns des suffixes latins de ceux
sanscrit, on ne sera pas sans remarquer les rapports qui
du
existent
entre eux et par conséquent entre
l'espagnol
provençal
le
l'italien et le français.
,
Le flamand
et
l'allemand présenteront semblable ana-
logie.
SUFFIXES ANGLO-SAXONS.
Mais entre ces deux dernières langues
y a
,
comme
pour
des rapports
l'idiome indien
ancien que
le français
,
et le sanscrit,
un intermédiaire qui
intimes
plus
;
il
a avec
est
aussi
gothique et que l'ancien haut - allemand
le
il
;
c'est l'anglo-saxon.
Nous plaçons donc en regard des
les suffixes
(1)
crit
:
Le
(2)
,
flamands et allemands.
suffixe tor a
pour correspondant en sanscrit tar,
DK-tar, donneur
ou EXIStyip,
suffixes anglo-saxons
lat.
;
grec:
Aûrup
ou Aûrrip,
latin
Divisor dérive du sanscrit BAix/ar.
Pour savoir quelles sont
français, on peut consulter
le
les
de la langue française, tom. H,
p.
livre
318
et
en grecTwp,TV]p. Sans-
ï>Klor; le grec
:
IXISrwp
— De Chevallet.
idées exprimées par
beau
:
chacun des
suffixes latins et
de M. de Chevallet: Origine cl formation
et suiv., p.
384
et suiv.
—
134
SUBSTANTIFS.
ANGLO-SAXON.
1.
a
2.
u
sîipprimé, er, te.
,
3. ère
4.
end
5. e
6. el,ol,els,l..
7. ing, ung.
.
8. ling
9.
.
supprimes.
er
er.
and, ander
and.
e
e.
el
,
el,
1
12. hàd
,
ing
ge(gue),tje ling,
.
.
dôm
,
inn.
in
e.
heid
heit, keit.
13. scype,scipe.. schap
14.
lein
ner.
ester
ot
1.
ung.
wara .... naer
11. en
supprimé, ouhiener.
supprimés
ling, ke,
10. estre
.
schaft.
dom
thum.
15. d,t,dh,th. d
d
16. nes,nys,nis nisse
niss.
17. ern
er.
er
,
t.
ADJECTIFS.
ANGLO-SAXON.
1
e
FLAMAND.
supprimé.
.
.
.
supprime.
2. ig
ig
'g-
3.
lie
lyk
lich.
4.
sum
sam
sam.
isch
5. isc
ig
6. en
en.
en
7. bœre
bar
bar.
,
isch.
,
ern.
chen.
—
ed
9.
,
ed
(1
,
montré
wartig.
tig
zig.
ehnte.
mal
fall
M. de
chacun des
suffixes la-
nous essaierons de dire aussi quelles sont
exprimées par
les idées
ou mal.
savamment dé-
Chevallet, qui a
à quelles idées correspond
tins et français,
t.
,
ende
13. feald
Suivant de loin
et
woordig
tig
(odhe).
d
,
ig
iht
11-
Allemand.
icht.
10. weard
12. ode
—
Flamand.
Anglosaion.
8.
135
les suffixes
llamands et allemands.
Substantifs.
Uy
— Les
A, U, O.
2.
1 et
suffixes anglo-saxons
en a
,
servent à exprimer l'idée d'une personne qui commet
o,
une action, ou de
l'action
elle-même, ou d'une qualité.
Ces terminaisons sont supprimées en flamand
mand
ou bien
,
Exemple
elles sont
erbe. Angl.-sax.
llam. er fg enaem
;
aWem.
manslagx, meurtrier; flam. manslagER:
manschlàgEK
allem.
un son sourd.
remplacées par
yrfenumx;
angl.-sax.
:
et en alle-
(
littéralement frappeur d'hommes).
Angl.-sax. gemanx, flam. gemeeuTE, allem. gemeinnE (as-
hœlv
sociation). Angl.-sax.
hitzE; angl.-sax.
menig
3.
sax.
,
allem.
ERE
,
désigne
fl.
suffixe
,
liillE
,
allem.
plupart; flam.
la
manchER.
saijEii
allem. schreibER.
4.
chaleur, flam.
genre masculin. Exemple
le
sœdere, semeur, en flam.
supprimé
au
,
mœnigeo ou mœnigu
Ce
;
et
en allem.
angl.-sax. tcrilERE
suffixe correspond
,
Ve
Angl.-
:
final est
flam. schrivER
au suffixe or
;
latin et
eur français.
END.
C'est
le
participe actif en ende de l'anglo-saxon,
—
—
136
qui a formé des substantifs par la suppression de IV final.
Exem-
dérivé est très-rare en llamand et en allemand.
Ce
ple
angl.-sax. AiV/end
:
,
sauveur,
flam.
heilx^D
Ce
heilAyi), du \erhe heelen et heilen guérir}.
respond au suffixe ans et eus
français
E
5.
en flamand
;
sert à
angl.-sax. cî//e
l'adj. koel
,
et
se
mand. Exemple
indiquent ordinairement
changent en
:
el
ou
/
genre
angl.-sax. s/jccels,
giirlEL;
allem.
le
ou gyrdoL, une cein-
pointe, flam. steekEL, allem. stacliEL.
Le
suffixe
el s'em-
ploie quelquefois dans l'Allemagne méridionale pour
quer
:
de
,
en flamand et en alle-
angl. -saxon gyrclEL
flam. gorgEL,
,
Exemples
propriété.
cold; flam. koeltE
l'adj.
allem. kiihlE, de l'adj. kuhl.
ils
;
ennemi.
,
en substantifs abstraits
marque une
,
masculin
adjectifs
froid, de
EL, OL £LS, L
6.
ture
,
suffixe cor-
et à celui en ant et eut
,
forme vyand
il
changer des
du genre féminin
latin
allem.
,
les diminutifs. Il dérive
dée de petit au mot auquel
du
il
sanscrit las
est appliqué
,
mar-
et attache
,
comme
l'i-
le latin
ellus et le français el dans scalpEL, petit instrument tran-
Le
chant.
suffixe el placé
en flamand après un substantif
désigne aussi quelquefois un diminutif: icegEL
min
,
de weg,
instrument
:
sleutEL
seau, de hyten
,
,
ung
—
;
clef,
après un verbe
che-
de shnjteti, fermer; beitEL,
ci-
terminaisons restent
la
en flamand
l'ngf
multiplication de l'objet désigné par
2" aux verbes, et désignent l'action
;
petit
un
il
en allemand. Elles se joignent 1° aux substantifs et
indiquent
verbe
,
signifie
,
mordre.
ING, UNG. Ces
7.
et
chemm
,
l'état
suffixe latin inus et
angl.-sax.
Ce
suffixe
radical
exprimé par
3° aux adjectifs, et indiquent une chose
l'espèce exprimée par l'adjectif.
le
,
un
état
le
de
correspond au
au français an, ain, in, gien. Exemple
wodenv\Q
,
;
descendant ou adorateur de Woden
:
;
—
flam. u-oJeni'SG
gesumnuTiG
(juelquefois
allem. «'0(/^«lxg
,
angl.-sax. onhryri^G
;
aflem. verwirrxyG
sert
en anglo-saxon à former des diminutifs et
semble impliquer mépris. Ce suffixe reste en
flamand et en allemand ling, ou bien
kerij he,
,
ang.-sax.
^
assemblée; flam. rame/iNG, allem. sammlvyG.
,
LING
8.
,
vencarnyG
trouble; flam.
—
1.37
ge [prononcez gue), j en
,
devient en flamand
il
tje et bjn, et
en allemand
lein, chen^ mais avec cette différence que les diminutifs ter-
minés en chen appartiennent au
ple
lytLiyG
:
style plus relevé.
kindLVAy
petit enfant, allem.
,
flam. kinâcKEy
kinnegnE, kindjE
,
cnœpLiJiGf petit garçon
du
et lein dérivent
tin lus. Sanscrit
:
;
familier, tandis
style
ceux en /misent employés dans un
,
que
Exem-
kindecuE^
;
kindeL\y; angl.-sax.
,
flam. ktiapiiyG. Les suffixes
Ung
suffixe sanscrit las, en grec Xcç, en la-
vatsaLXS, petit veau, de valsas (veau), en
latin viluhzs.
9.
WARU indique
contrée ou d'une
lins
anus
en anglo-saxon
Ce
ville.
et ensis et
les
suffixe correspond
aux français an
,
ain
devient er en flamand et en allemand.
sax.
habitants d'une
,
aux
suffixes la-
en, ois et ais.
Exemple
Il
angl.-
:
ôur/iwARC, bourgeois, habitant du bourg; flam. ôor^ER,
allem. burgEH.
10.
ESTRE. Ce
son d'un
nom
suffixe est
en anglo-saxon
terminai-
la
féminin actif et correspond au suffixe latin
osus et au français ose
,
eux,
euse.
Ce
suffixe se
change en
flamand en ster et en inn dans l'allemand. Exemple angl.:
sdi\.sangeslre ,\xne chanteuse, sangsTEl^, allem. sangeriîiy.
11.
EN
forme en anglo-saxon tantôt des substantifs
masculins, tantôt des neutres; pour
fixe
féminins
correspond au suffixe allemand inn; pour
l'allemand
<tjN
les
e.
L'anglo-saxon weslen
en flam. eiwUstE en allemand.
,
les
,
ce suf-
neutres, à
désert, devient tcoes-
—
HAD
12.
138
—
désigne en anglo-saxon une qualité bonne ou
mauvaise. Ce suffixe correspond à
en français
té
,
et se
flam. hindsiiEiD
change en heid en flamand
Exemple
keit en allemand.
,
désinence latine tas
la
allem.
:
,
angl.-sax. cilduAD, enfance
kindnEn.
—
Il
,
aux ad-
se joint
pour en former des substantifs qui marquent
jectifs
,
en heit et
la
qua-
lité.
SCYPE
13.
SCIPE
et
ou
signifient la chose
produit ce qui est annoncé par
le
mot
l'état
Ce
radical.
que
suffixe
correspond au suffixe flamand schap et à l'allemand schafl.
Exemple
fieondsdPE, amitié, flam. vriend-
angl.-sax.
:
scHAP, allem. freundscuAFT.
DOM
14.
se rattachent
marque l'ensemble de tous
au mot que
correspond au flamand
angl.-sax.
cm^ennÔM,
allem. christenTHiiM
flam.
koningooM
D, T,
15.
,
DH
;
cette terminaison
dom
suffixes
16.
accompagne
,
et
thum. Exemple
christianisme, flam. crhrislenDOM
angl.-sax.
cynningDOM
,
:
^
royauté,
allem. kônigTEijM.
,
TII. Les mots anglo-saxons terminés
par ces suffixes sont pour
angl.-sax.
et à l'allemand
rapports qui
les
duguDU,
la
plupart féminins.
Exemple
vertu, flam. deuga, allem. tugetm.
:
Ces
marquent une propriété.
NES, NYS, NIS marquent
l'état
ou
l'action.
Les
mots terminés par ces suffixes sont féminins. Ces terminaisons sont nisse en flamand et niss en allemand.
Exemple
:
angl.-sax. gelicTiES, simihtude, flam. gehjkeMSSEf aflem.
gleichmss.
17.
ERN forme
quant une
mand
localité.
et en
en anglo-saxon des|noms neutres indi-
Ce
suffixe reste tantôt le
allemand, tantôt perd
la
même
finale n.
en
fla-
Exemple
angl.-sax. /iei/c?ERN, cave, ÛAm.keklER, allem. kellEii.
:
—
—
139
Adjectifs.
E
1.
est
une terminaison qui, en anglo-saxon
semble
,
propre aux adjectifs. Ce suffise est supprimé en (lamand et
en allemand. Exemple
:
gemœuE, commun,
angl.-sax.
tlam.
gemeen, allem. gemein.
IG indique
2.
Ce
possession.
la
Exemple
ilam. et en allem.
:
même
suffixe reste le
en
angl.-sax. sc^Wig, coupable,
llam. et allem. schiddiG; tce/iG, flam. iveldiG.
Lie marque
3.
conformité
,
Ce
ressemblance.
Exemple
devient îyk en flamand et lich en allemand.
angl.-sax.
gaslLic
geistLiCB.
angl.-sax.
;
spirituel
,
,
weruc
,
geestcLYK
flam.
mâle
:
allem.
,
mondain
,
suffixe
,
flam.
wereldhYK, allem. weltucii.
SUM indique
4.
la disposition, l'inclination,
en flamand et en allemand. Exemple
:
devient
sam
angl.-sax. gehijr-
SUM, obéissant, flam. gehoorsAM, allem. ^e/iorsAM, angl.-
ïangszM
sax.
lent, flam. et allem. langsAM.
f
ISC exprime
5.
l'idée
de rapport, d'appartenance, de
Ce
conformité, de dépendance, disposition à
devient sch en
suffixe
flamand et isch en allemand. Exemple
:
angl.-sax. ewg'/isc, flam. engehcu^ allem. engliscu; anglo-
saxon cildisc, enfantin, flam. kindscn, allem. kindiscAi.
6.
EN
indique
la
suffixe se conserve
il
se
matière dont une cbose est
en flamand et en allemand
;
faite.
Ce
cependant
cbange quelquefois en ern dans cette dernière langue.
Exemple
:
angl. sax. sylfrETS
,
d'argent
,
flam. zilverE^
,
allem. silbERy.
7.
tion
Ce
,
BOERE
marque
tantôt dans
suffixe se
la
un sens
propriété
,
la
actif, tantôt
capacité
,
la
produc-
dans un sens
passif.
change en bar en flamand et en allemand.
—
Exemple
BAR
angl.-sax. icœstmBOERY:
:
allem. fruchtBAix.
,
—
140
fertile, tlam. vrucfit-
,
correspond au suffise
Il
latin fer,
férus.
ED
8.
ou
la
mot
chose est
pourvue de l'objet exprimé par
elles restent les
;
le f/se
change en
geschoew
flam.
cornu,
9.
fixe
D. Ces terminaisons indiquent que
,
IHT
Exemple
t.
,
allem.
eux des Français;
et igt
ou
iHT, pierreux
10.
icht en
;
angl.-sax. gehyrriED
,
gehorm.
il
exprime
Ce
l'idée
de quelque chose
suffixe iht devient ig en fla-
allemand. Exemple
angl.-sax stœn-
:
pierre, qui ressemble à de
la
WEARD
exprime la situation
woordig en flamand
est
Exemple:
angl.-sax. gesceÔD, chaussé,
flam.sfemiG, allem. steiniGT
,
qui contient de
suffixe
du
correspond au suffixe osus des Latins et au suf-
qui contient, qui ressemble.
mand
:
personne
racine
flamand, mais en allemand
allem. beschuhj
,
gehoonm
11.
mêmes en
la
la
angl.-sax.
andwEARD
ou
la
c'est-à-dire,
,
la
pierre.
direction
et icàrtig en
,
flam.
ce
;
allemand.
^e^enwooRDiG
,
al-
lem. gegen'^'XKiiQ.
11.
rie
TIG forme
les dizaines
dans
la
numération, ne va-
pas en flamand et devient zig en allemand. Exemple
angl.-sax.
fifTiG
,
:
cinquante; flamand, vijfTiG; allemand
funfziG.
12.
ODHE
forme
ende en flamand
sax. teoDTiE,
13.
fl.
les
nombres ordinaux
et ehnte
et se
change en
en allemand. Exemple
FEALD
allemand fait ou mal. Exemple
fois,
angl.-
forme des multiplicatifs de nombres. Le
correspondant de ce suffixe est en flamand keer ou
sept
:
(ieyBE, allem. ^é-hnte.
:
mal
,
en
angl.-sax. seofonFEALD,
flam. sevenmxL, allem. siebetmAL.
—
—
141
SUFFIXES BASQUES.
La langue que
«
dit
parlent les Basques, étrange pour nous,
M. Boudard dans
ibérienne
,
son beau livre sur
est aussi étrange
que
le
la
Aumismatique
peuple lui-même
elle
-,
n'a aucun rapport, aucune analogie avec celle des peuples
qui l'entourent. » Cette proposition nous paraît trop exclusive.
Nous croyons au
mêmes
obéi aux
contraire que
langue basque a
la
règles de formation que les langues qui
l'entourent, mais qu'elle s'est arrêtée dans son développe-
ment. M. Boudard confirme lui-même notre opinion
qu'il dit
:
«
Tout
radical (basque) a
dans
et se retrouve toujours
avons
en parlant de
dit
cine et le radical.
la
un sens
les dérivés. »
,
a donc des dérivés
autres langues de la France et de l'Europe
autant que
le français
parce qu'il
,
sait
;
le
là
une des raisons de
la
ra-
la
comme
les
peut-être pas
mieux que
lui
des mots cow;)oses et qu'il en possède un plus grand
bre. C'est
lors-
C'est ce que nous
différence qui existe entre
Le basque
,
forme un mot,
former
nom-
physionomie spéciale que
basque conserve au milieu de nos langues, et ce qui ex-
plique pourquoi nous n'admettons pas au
fixes bien des désinences
La
nombre des suf-
ou terminaisons de mots basques.
plupart de ces désinences ou de ces terminaisons sont en
effet
de vrais mots
,
eux-mêmes
n'en ont pas;
ils
,
tandis
,
que
:
proprement
dits
sinhestea, foi, croyance; sinhets-
crédule, sinhetsGORRX
un dérivé de sinhestea
modifié par
les suffixes
ne forment donc pas des dérivés, mais
des composés. Exemple
BERA
principal pour modifier
exprime. Or, ces mots ajoutés ont un
l'idée primitive qu'il
sens par
mot
ajoutés au
le suffixe
,
,
incrédule.
parce que
le
Sinhetsbera est
radical sinhestea est
bera qui n'a pas une signification pro-
—
—
142
un dérivé;
pre. Mais sinhetsGonRX n'est pas
posé, parce que
la
un com-
mot ayant un
désinence gorra est un
SinhetsGORnx
propre.
c'est
sens
(incrédule ), signifie littéralement
foi.
On
verra plus loin le système de la composition des mots.
Ce
« sourd à la foi;
»
de gorra, sourd, et sinhestea
moment
qui nous occupe en ce
jonction des suffixes
ce sont les dérivés par ad-
,
maintenant à n'avoir plus
réduits
,
,
qu'une existence purement relative, après avoir été proba-
blement
rait
,
à l'origine des
selon
M.
Pictet
,
mots
que
significatifs
d'ovi
;
il
résulte-
dérivation est née de la
la
com-
position.
Voici les principaux suffixes basques
1.
—
ARIA.
Tm^wLARiA
'
merce
marchand
,
;
5.
6.
COR.
— ^rcoR,
7.
CUNDEA.
8.
CL'NZA.
— HautacvT^zA
CURRI.
—
3.
AUNA.
BERA.
jE'sco/auna
,
de tratua
,
trufAmx
trufa, raillerie,
—
— SinheisBERA
BÏDEA. — TratuBiDEX
commerce.
CAI. — AzCAi,
2.
:
com-
,
railleur.
,
écolier, à'escola.
crédule
,
de
,
sinhestea
,
de tratua
,
croire.
4.
nourrisson
cea
9.
10.
marchandise
,
,
DURA.
d'à;, nourrir.
nourrissant, d'az.
BemcuNDEA
,
échauffement
,
deberot-
échauffer.
—
,
élection.
ylrcuRRi, nourriture, d'ar nourrir.
Zaôa/DURA, élargissement, de zabalcea,
alchaouRA
élargir;
ver;
—
,
,
ôar/mDURA
,
,
élévation, d'a/c/iafcm,
enfoncement, de barnatcea
éle,
en-
foncer.
11.
GARRiA
12.
—
GARRIA.
,
-4(/m «rao ARRiA
adorable
LE. — ÂzLE,
,
,
admirable,
agradaGARmA
nourricier, d'az
,
,
adora-
agréable.
nourrir.
—
— EscrîbatzaÎLEX
LEA.
13.
—
143
à' escrihalcea
écrivain,
,
y
écrire.
—
LUA.
14.
Ederzaiujx
embellissement, à'edercea,
,
embellir.
—
MENDUA.
15.
peu
cea
diminution, de guli
,
empêchement,
,
à'errehelal-
empêcher.
,
—
16.
ONIA.
17.
QUERIA.
—
18. SIA.
(/«/^tMENDUA.
errebelaMEyaxjX
;
Escriho'Sik', écritoire.
—
JAemQUERiA,
saleté, de theina
sale.
,
Irebesix
,
ad-
amoindrissement
,
de
tkhiisix, vue, d'iklius, voir
;
versité.
19.
20.
—
TADE.
TASUNA.
//.-/«MSTADE, considération.
—
G?</iTASiNA
,
giiti,
peu; bardimxsvyA, égalité,
égal
/murTAsuNA
;
sinhetsberaTXSXiyA
^as/eTASiJNA
—
enfance
,
crédulité
,
,
22.
23.
TSUA.
—
24.
— Themaisiix,
TUA. —
25.
TURA.
hostoTsvx
,
feuillu
TetVaxuA,
Si l'on
latine
,
—
auna
,
,
,
;
thema
secte;
,
feuille *
de teila,
tuile.
enflure, dliancea
enfler.
,
basques de ceux de
la
langue
on sera frappé de l'analogie qui existe entre quel,
tura; aria et
et le lat.
anus
comme
le lat.
,
etc.
tade et
le lat.
arius, aris
Mais
bar
,
;
la
tas
cor et
;
le
tura et
lat.
basques
les suffixes
bera se rapportent peut-être davantage à
el et
foi
,
en vue, d'ikhus.
sectaire, de
les suffixes
ques-uns d'entre eux
le lat.
;
d'iklius, voir.
dliosloa
,
toit
HamxjRX,
rapproche
de sinhestea
,
,
enfant
,
jeunesse, de gaslea, jeune.
TE A.
IkhusTEx, vision,
TETARA.
IkhusjETXRX
21.
de bardina
de haurra
,
or;
le
et
souche tudesque
que nous retrouvons encore dans l'allemand mo-
derne. Cette hypothèse n'a rien de hasardé
,
car la langue
basque possède des mots qui ne sont pas étrangers à
celle
—
de
golli. gastfsj
gathea
,
,
—
lique chaden.
— Basq.
de
garçon généreux
chaîne
,
asta
Basq. aîdia,
de
,
entre
,
du
basque et
et littéraire
par
fil
vide, flam. uit.
le
,
flam. garen.
—
zelver
,
allem.
eîkaer
,
elkan-
,
le
,
flam. kout.
entre
,
preuve de
la
le
on y verra une
communauté
autres langues de
la
France.
,
— Basq.
d'origine
le
existent
basque et
le
Tableau historique
le
de la langue parlée dans
;
Basq. halsa
Quant aux rapports qui
celto-breton
on peut consulter
M. Mary Lafont
—
Basq. haztea, nourrir,
midi de la France,
série
tiques dans ces trois langues, et l'on aura
la
,
qui exprime l'idée de répétition, 1ère
Basq. hotza, froid
romano-provençal
Basq. berriz
et
adem, aessem.
—
gal-
llam.
Basq. haria,
llam. aezen.
,
sansc. aAsas,
;
—
,
haleine, flam.
Basq.
tour; angl.-sax. feald.
angl. asse
,
—
hutsa
,
— Basq. cilarra argent, llam.
— Basq. elkar l'un l'autre, flam.
silber.
jeune,
,
—
correspond au préfixe
,
français.
der.
,
allonger, étendre.
,
nouveau
allem. ver et er
sanscrit ghas.
fois,
timon, llam. as
,
Basq. gaztea
:
ancien allem. ketin, suédois kedja
racine aks ou ach
la
derechef,
—
Germanie. Exemple
vieille
la
144
de mots iden-
une
fois
de plus
du basque avec
les
COMPOSITION
La composition
plusieurs
mots
,
un mot de deux ou
consiste à former
ayant chacun une signification propre.
formant un mot composé
,
on
En
pour but de fondre deux
a
ou plusieurs idées simples en une idée complexe.
«
le
En
général, dit
M.
Régnier, dans
dernier terme a seul une désinence
;
les
mots composés,
ceux qui
précè-
le
dent sont des thèmes ou radicaux non infléchis.
»
Ces thèmes ou radicaux
suit, tantôt
se joignent
les
immédiatement, tantôt au moyen d'une voyelle,
ou d'une consonne, ou d'une syllabe de
Dans
au mot qui
;
sont réunis sous leur forme primitive,
ils
et ce n'est qu'à la fin
du composé que
commune. Le flamand
et l'allemand
qui en proviennent
,
»
composants sont dépouillés de toute
le sanscrit, les
espèce de flexion
liaison (1).
,
se trouve la flexion
le latin et les
emploient tantôt des voyelles
langues
,
tantôt
des consonnes de composition pour Her entr'eux les élé-
ments des composés. Les langues celtiques permutent
les
consonnes
les
initiales fortes
des seconds composants avec
consonnes aspirées ou douces qui leur correspondent, tandis
que dans
lieu.
la
simple juxtaposition cette permutation n'a pas
Quant au basque
crit, le
premier,
le
,
(1)
il
il
deuxième,
flexions, et y en ajoute
tantôt
tantôt
dépouille
etc.,
,
comme
composant de
un autre pour former
le
le
sans-
ses in-
composé;
unit l'un et l'autre par une syllabe de liaison.
Traité de la formation des mots grecs
,
p. 444.
10
Il
—
146
—
forme en outre des mots dérivés de composés
,
mots que
les
Grecs nommaient composés obliques.
La composition
que dans ce dernier procédé
nissant
forme et
la
,
de
se distingue
les
juxtaposition
la
deux mots gardent
la valeur
en ce
,
en s'u-
,
qu'ils avaient avant leur
union.
Voici les diverses classes de composés que présentent ces
langues
:
L
§
Flam. huisvramc
ment
:
femme
schoen
dame de
dame
,
,
,
mère de famille, épouse
maison)
la
chaussure.
min de
,
gant
,
— Allem.
arbre, etd'o/, huile.
,
de hand
(littérale-
et
vrauw
main
,
,
;
baumol, huile
— Celto-bret.
d'olive,
,
chemin de
incendie (littéralement
,
,
de
bég-douar, pro-
:
traverse.
feu en
—
Basque
flamme)
;
su-
berria, feu de joie, feu d'artifice (littéralement feu de fête)
picohondoa
,
et
pointe de terre); harrhent, che-
:
voiture; hentreùz
,
,
,
maison
hausvater, père de famille
et vater, père
montoire (littéralement
suhalama
de huis
handschoen
;
de haus, maison,
baum,
Subslaiilif avec siibslanlif.
figuier (littéralement
:
source ou fond de
;
fi-
gues).
A la
du
différence
provençale
,
latin
,
dont
elles dérivent, les
langues
espagnole, italienne et française possèdent très-
peu de mots composés de deux substantifs
;
elles
emprun-
tent bien au latin ainsi qu'à la langue grecque beaucoup de
composés tout
faits,
propres éléments
ou d'un verbe
;
mais
elles
n'en forment guère avec leurs
et encore leurs
et d'un
simple juxtaposition.
nom
composés de deux noms
sont-ils plutôt le résultat
d'une
—
'311.
Flam. nieuwjacr,
— Allem.
jaer, an.
propre
et /teô^-
,
(littéralement
archvain
,
,
Substantif avec adjectif.
nouvel an
le
eigenliebe
amour.
pied
:
nu)
élancé (corps
—
,
lea
,
:
de nieuw
,
,
,
menu). —
;
,
sourd
,
de eigen
,
déchaussé
,
;
régénération.
au cœurj
desinhes-
la foi),
ftiVto/rgforra,
impitoyable,
de bihotza
cœur, et
cruel (sourd à
l'affection
gorra, sourd
guizona, l'homme, de guiza, forme,
;
et
Celt.-bret. droug-ioul,
eil-vuez
;
,
agile (pied rapide)
sinhelsgorra, incrédule (sourd à
croyance, et gorra
nouveau
coslom
coslualh
;
,
amour-propre
Celt.-irl.
concupiscence (mauvais désir)
Basque
—
117
,
,
et
onUy
belle (belle forme, c'est-à-dire la créature par excellence).
Le provençal,
l'espagnol, l'italien et
français
mots composés à
nissent pas davantage des
la
le
ne four-
cette classe qu'à
précédente.
§ ni. Subslaiitii avec verbe.
Flam. brandolie
olicy huile;
,
huile à brûler, de hranden
drinkgeld,
geldy argent.
-
brûler, et
,
pour-boire, de drinken, boire, et
le
AlIem. brennol, huile à brûler, de brennen,
brûler, et o/, huile; trinklied, chanson à boire, de trinken,
boire, et lied, chanson.
(littéralement
—
soleil.
(littéral,
braser
:
—
tournée au
Celto-gallois
soleil),
ceis-glod
cherche-renom).
(littéral,
Celto-bret. tro-liéol, tournesol
—
,
ital.
lornasole
;
espag. girasol
,
trei,
tourner, et héol,
amoureux de
la
Basque kharremaitea
donner de l'ardeur,
ardeur, etemailea, donner.
zèle
de
;
faire
du
zèle)
— Provençal
,
,
gloire
s'em-
de kharra,
tournasol ;
français tournesol (de tourner
—
au
Le provençal
soleil).
,
—
148
l'italien et
l'espagnol ont
môme
la
origine, à l'exception de girasol, qui dérive de girar, tour-
ner, etso/, soleil.
% IV. Verbe on substantif avec préposition ou adverbe.
Flam. voorreedc
préface (littéral, avant le discours, de
,
voor, avant, et reede
zien
achteromzien
,
der en haut
,
vor
devant, et
,
inler
,
,
theil
,
list
part)
—
porter)
,
Réwerza
,
;
dizougadur
surfaire
;
les-hanô
,
,
ingang
,
en-
,
à travers.
part avant, de
,
,
translation
,
regar-
supercherie
,
de
Celt.-bret. dizoïigen
transférer (littéral, porter au delà, de diz
gen
opzien
;
(littéral,
hinlerlist
;
ruse.
,
om-
considérer,
,
première démarche
avantage,
,
derrière, et
anzien
;
doorgang, passage, marche
;
vortheil
discours)
regarder derrière soi
aengang
;
trée, uitgang, sortie
— Allem.
,
surnom
,
au delà,
les-heuveî
,
dou-
et
transmigration
;
sur-
,
nommer.
Pour ce qui
est
du basque
,
on a
dit qu'il
ne connaît ni
adverbes ni prépositions, et qu'il n'a que quelques conjonc-
Nous croyons que
tions.
une erreur; mais
c'est
y a cette
il
différence entre les adverbes et les prépositions basques et
ceux des autres langues de
diome basque
et distinctes
ces parties
comme
la
France
c'est
,
que dans
l'i-
du discours ne sont pas séparées
elles le
sont dans ces langues
,
mais
inhérentes au contraire et ne formant qu'un seul tout avec
les
mots qu'elles modifient. Exemples
hors
,
en d'autres termes
egiaski
,
avec vérité
ou kin, avec
;
baratugabe
baratcea, s'arrêter
besoin
,
;
et^'um avec
campo-a-an
,
véritablement
,
,
,
campoan
:
,
dans
de egia
sans cesse
,
avec besoin
;
,
berrizsalcea
,
au de-
dehors
vérité
de gabe
beharrarequin, au besoin
,
,
le
,
,
;
et ki
sans
,
et
de behaira,
,
revendre
—
de berriz
de nouveau
,
justice, de bidea
berolugabe
,
—
et salcea
vendre
,
droiture, et gabe
;
bidegahea
,
in-
sans, sans justice;
,
sans s'échauffer, de berotcea, se chauffer, et
,
gabe, sans,
Le
,
149
etc.
français et les idiomes néo-latins, le provençal
l'ita-
,
talien et l'espagnol forment beaucoup de composés avec des
noms précédés d'une
riable,
comme
taxer, etc.
Il
:
préposition ou d'une particule inva-
sur-nom, sur-taxe, d'où surnommer, sur-
suffit
de consulter à cet égard
dictionnai-
les
de ces différentes langues.
res
Quant aux composés d'un ordre
ceux de
trois
provençal
,
quatre, cinq éléments
l'italien et
,
qu'a
le sanscrit,
seul
mot quatre
etc., le français, le
puissance
de rendre d'une manière concise et en un
Généralement,
et cinq idées différentes.
mots composés n'ont pas
les
deux termes composants.
avait créé qui en eut davantage
mol suovetaurilia,
a inventé le
,
l'espagnol ont perdu la
dans nos idiomes néo-latins,
plus de
supérieur, c'est-à-dire
,
quelque écrivain en
Si
comme
« sacrifice
poète
le
latin
qui
d'un porc, d'une
brebis et d'un taureau, » ce serait une exception justifiée
un
plutôt par
Au
style
comique que par
génie de
le
la
langue.
contraire, le flamand, l'allemand, le basque, le celte
et ses
dérivés,
forment avec une très-grande
facilité
des
composés de plusieurs éléments, c'est-à-dire, d'un ordre
supérieur
et offrent ainsi
,
communauté
un témoignage de plus de leur
d'origine avec le sanscrit.
Cette langue crée des mots
çmaçrunaklia , « qui a
courts
«
»
;
ongle»
de kèra,
,
nica,
composé de feld
(l'art
de
la
«
les
,
cheveux,
cheveux
« court ».
comme
»
,
la
,
:
mca-kêça-
barbe et
çmaçru,
L'allemand
champ, bau
culture des
celui-ci
«
dit
barbe
:
ongles
les
»,
nahha,
feldbauhunsl
culture, et
champs, agriculture)
kumt
;
,
art,
goldberg-
-
—
werk
composé de
,
(jokl
150
or, berg, montagne, et wcrk,
,
ouvrage, (ouvrage que l'on
tiennent de
dans
fait
les
composé de (arwen
,
montagnes qui con-
des mines d'or). Le flamand
l'or; exploitation
tarwenmeelbloem
—
froment, meel
,
rine, et
bloem
auteur
voulant faire voir jusqu'où peut aller
,
fleur (la
,
son llamande, a fabriqué
Un
huit mots et contenant 4i lettres
:
combinai-
la
substantif suivant,
le
fa-
,
de farine de froment).
(leur
:
composé de
handhaefschersmessen-
makersleergezeljongen, de handhaef, manche, schcr, raser,
messen
gezel
couteaux
,
,
compagnon
,
,
makers
,
fabricant
jongen
,
jeune. (Jeune
,
leer
,
apprendre
compagnon
apprend chez un fabricant de manches de couteaux à
c'est-à-dire, jeune ajtprenti d'un fabricant de
qui
raser,
manches de
rasoirs.)
Un
poëte irlandais a dit dans son langage celtique
fear-gruaigh-fhin-shiod-fhain-dhual-scaineogach
homme
jeune
oigh-
:
«
,
un
ayant de beaux cheveux de soie retombant
épars en anneaux contournés.
Le basque possède un système de
désinences qui devien-
nent adhérentes au mot et en modifient
la
signification
par des nuances aussi délicates que variées. Ex.
grand
;
handicari
peu de mérite.
zonarena
,
,
aimant
les
— Guizona,
celui
grands
la
belle
;
handishia
,
grand de
forme, l'homme
l'homme, gtiizonarenac
de
handi
:
,
;
gui-
ceux
de
riiomme. Ces formations sont du deuxième degré. Harriet
dit qu'il y a
et
il
«
cite
des
noms basques de
pour exemple
3*^
,
4''
,
5*"
et
degré
6**
:
Aitarenarenarenganicacoarenarenarenarequin
avec celui de celui de celui de celui de celui du père. »
«
La langue des Cantabres,
de la langue basque,
écrit
Lécluse dans son
a conservé jusqu'à
Manuel
nos jours d'illustres
—
—
151
vestiges de son antique splendeur.
gnifie celui qui procure le jour
ilhargnia
coa
,
troupeau
richesse,
tirent
un
,
Dieu,
,
a
la
lune
,
formé
comme
ou qui
celle qui brille
haut,
celui d'en
les
Iguzquia
le
dans
,
auteur produit une
au mot basque
,
,
si-
ténèbres
les
;
;
Yain-
Aberea
Très-Haut
mots abcratsua, riche, aberaslasuna,
chez
la plus petite
le soleil
voir les objets
fait
les
hatm^ pecunîa
et
de pecus; et du mot ardia, brebis
liard
,
,
pecuniosus se
dérive ardila,
pièce de monnaie. » Enfin
liste
,
le
même
de soixante désinences qui ajoutent
auquel elles se
lient
,
une idée nouvelle
accessoire à l'idée principale qu'il exprime.
,
AGGLUTINATION
Outre
la
composition
le
,
basque possède encore une
autre manière de former les mots, V agglutination.
L'agglutination est un procédé ou un
phénomène de
manifestent en
prit par lequel plusieurs idées corrélatives se
un
qui ne veut pas dire que ce
Ce
seul mot.
l'es-
mot
a la pro-
priété d'exprimer toutes ces idées à la fois; au contraire,
chaque idée y
est représentée par
un mot qui
mais tellement contracté, tellement syncopé
de
saisir le lien et le rapport
qués dans
le
mot
ce
mot unique,
il
importe
propre,
qu'il est difficile
de chacun de ces mots imbri-
qui les résume tous, et
ainsi dire, à l'état d'atomes.
lui est
Même
pour
qu'il soit
le
sont, pour
oii ils
bien comprendre,
accompagné du geste
et
aidé d'une voix accentuée.
En
d'autres termes
,
V agglutination combine une
de mots primitifs, mais sans
blement organique
d'une langue.
Il
;
c'est
est à
les
fondre en un tout vérita-
un caractère de haute
syllabisme, c'est-à-dire, à l'enfance de
effet
,
le
monosyllabes
mère
?
Et
la
du mono-
langue. N'est-ce pas,
procédé de l'enfant qui s'énonce d'abord par
isolés, ensuite
fant ne dit-il pas
sa
antiquité
présumer que ce procédé correspond
et appartient à la période, qui a succédé à celle
en
série
ma,
lorsqu'il
jamais remarqué
par monosyllabes réunis? L'en-
avant de dire
maman
demande
à boire
lui
qu'il disait
:
maboi, niabu
,
pour désigner
,
n'avez-vous
et qu'il
accom-
—
—
153
pagnait sa parole d'un geste par lequel
montrait
il
man donnez-moi à
gard
mère
la
geste
le
,
,
voix de l'enfant rendent inutile la construction
la
,
Pour
boire.
,
maticale de
phrase; un seul
la
mot exprimant
vase
le
qui contient sa boisson? Celte expression voulait dire
:
mare-
le
gram-
toutes ces
idées suffit.
Il
ne faut cependant pas conclure de
des langues agglutinantes
celles à flexions sont
que
,
haute antiquité
la
anciennes. Les unes et les autres peuvent avoir
âge; seulement
autres
,
,
moins
môme
langues à flexions, ont marché,
celles-ci, les
se sont développées
le
ont atteint
restées stationnaires
virilité
la
tandis que les
,
ne sont pas sorties de l'ado-
,
lescence.
Reléguée dans des montagnes
dépassé
il
période de
cette
Astarloa
,
vie.
la
la
langue basque n'a pas
Aussi
grammairien
le
,
ayant perdu cette circonstance de vue
pensé que cet idiome avait
conjuguer
,
verbe. Mais
le
si
,
,
avait-
206 manières différentes de
comme Darrigol on tient
,
compte de son caractère d'agglutination, on n'admettra que
deux verbes
les
:
niz^ je suis
verbes Etliorlcen niz
dut
et
,
,
je
,
j'ai.
viens
,
En
et
effet
,
analysons
Ematen dut
,
je
donne.
Suivant
savant Darrigol
le
à' Elhorlcean
,
ou un
infinitif
,
Ethortcen est
au cas
positif
de
son. Ethortcen niz signifie donc littéralement
dans
le
le
venir
,
ou je viens
»
,
et
Ematen dut
,
le
la
:
syncopé
déclinai« je suis
« j'ai
dans
donner, » ou je donne.
On
a dit que le basque a une structure analogue à celle
des langues d'Amérique. Si cela était, ce ne serait que par
côté agglutinant
écrite
en 1836,
;
car dans sa lettre à
M. Chaho
a prouvé
M. Xavier Raymond
que
la
le
,
langue basque
a avec le sanscrit des analogies de vocalisation
;
MM.
Pief-
—
quin
(le
Gemblouv
154
—
Mary Lafont
(l) et
rapports qui existent entr'elle et
tique et le
provençal.
le latin
Nous pouvons
comme
conjugaison basque
pour
(2), ont parlé des
,
le
grec
ajouter que
celle
du
trouve dans les personnes du singulier et du
jireinte irrécusable
de leur origine pronominale
façon plus apparente dans
(1) Histoire littéraire des patois
(2)
Tableau historique
F7-a7we, passirn.
et
la
,
pour
,
sanscrit
le cel-
,
,
pluriel
,
première que dans
la
on rel'em-
même d'une
la
seconde.
p. 30.
littéraire de la langue parlée dans le
midi de
la
FORMES GRAMMATICALES
mots que sous
Jusqu'ici nous n'avons considéré les
leur
abstraction faite des rapports qu'ils ont en-
forme positive
,
tr'euxdans
discours, et sans nous arrêter à leurs lierions
diverses.
la
le
Nous avons vu que
les
procédés du sanscrit
formation des mots, ont été suivis par
lemand
,
trer
que
ticales
la
On
même analogie
basque
,
11
le
que subit
des idiomes de
,
mot pour marquer
le
de nombre
et de personne.
cette faculté
,
mais
,
de cas
Toutes
les
,
les
dit le savant Schlegel
ainsi
,
,
On
les
de voix
différentes
de mode
,
,
de
langues ne possèdent pas
pourrait appeler les premières,
langues organiques
et qu'elles ont
seules
une végétation abondante
artifice
France.
les idées accessoi-
,
parce qu'elles
renferment un principe vivant de développement
,
gramma-
la
celles qui l'ont sont supérieures à celles
qui en sont privées. «
croissement
l'al-
romano-provençal
existe entre les formes
celles
,
dans
nous reste à démon-
entend par formes grammaticales
de genre
temps
le
,
l'italien et le français.
,
de l'idiome indien et
llexions
res
celto-breton
le
l'espagnol
flamand
le
.
de ces langues
est
,
si
je
et
d'ac-
puis m'exprimer
et féconde.
Le merveilleux
de former une immense variété
—
de mots
,
et
de marquer
—
156
des idées que ces mots dé-
la liaison
nombre de
signent, moyennant un assez petit
syllabes qui,
considérées séparément n'ont point de signification
qui détermine avec précision
sont jointes.
En
modifiant
les
sens
le
,
mais
du mot auquel
elles
lettres radicales, et
tant aux racines des syllabes dérivatives
en ajou-
on forme des mots
,
dérivés de diverses espèces, et des dérivés de dérivés.
compose des mots de plusieurs racines pour exprimer
idées complexes. Ensuite on décline les substantifs
jectifs et les
on conjugue
pronoms
par genres
,
verbes par voix
les
par nombres et par personnes
,
les
les
ad-
par nombres et par cas
,
,
,
On
par
modes
,
en employant de
désinences et quelquefois des augments qui
,
;
par temps
même
des
séparément
ne signifient rien. Cette méthode procure l'avantage d'é-
noncer en un seul mot
souvent déjà très-
l'idée principale,
modifiée et très-complexe
avec tout son cortège d'idées
,
accessoires et de relations variables (1). »
Le
sanscrit a cette puissance au plus haut degré.
Nous
l'avons déjà signalée dans son système de composition et de
dérivation des mots
;
nous
la
verrons maintenant dans son
système de déclinaison et de conjugaison.
§
Le
I.
sanscrit reconnaît
1° Trois genres
:
2° Trois nombres
3° Huit cas
:
le
:
masculin
le
:
DÉCLINAISON.
le
,
féminin et
nominatif ou sujet
gime, l'instrumental ou causatif,
(I)
le
singulier, le duel et
Obscrvattdnt sur lu langue
cl la
,
le
l'accusatif
le datif
Uuérulurc provençales.
neutre.
le pluriel.
ou
ou ré-
attributif,
—
ou
l'ablatif
tif
l'espagnol et
,
masculin et
positif, le locatif
ou
sitiia-
le
le
celto-breton
provençal
le
,
français n'en ont plus
féminin.
le
flamand et l'allemand ont
le sanscrit, le
genres; mais
les trois
ou
ou appel.
— Comme
a.)
lien
privatif, lo génitif
vocatif
le
,
—
157
La langue basque
,
l'ita-
que deux
:
le
n'en connaît au-
cun.
La
raison de cette différence se trouve dans le classement
noms en genres masculin
arbitraire des
assez
En
neutre.
nom
effet, tel
une autre;
le
varie de genre
mot cœur, par exemple,
,
féminin et
d'une langue à
est
masculin en
féminin en grec, neutre en latin. Et cette varia-
français,
tion a lieu
non-seulement de langue
,
core à divers âges d'une
était féminin
même
langue
à langue,
,
comme
mais en-
navire qui
au XVI^ siècle, et qui est aujourd'hui mas-
culin.
n'est
Il
un des
cun
«
;
donc pas étonnant que des idiomes aient rejeté
trois
genres
terminaisons
et
,
que d'autres n'en aient adopté au-
M. Egger, qu'on peut considérer les
de genre comme presque toujours détournées
de sorte
,
dit
de leur distinction primitive,
et réduites à
ne plus produire
qu'une sorte de variété favorable à l'élégance et à l'harmo-
du langage.
nie
Il
tifs
est
donc
»
difficile
des langues de
la
du genre des noms
de reconnaître dans
Erance
,
les
sanscrits, puisque
pas les thèmes nus de nos mots
,
les
noms
substan-
suffixes caractéristiques
comme
nous ne possédons
le sanscrit
possède
ceux des siens (1).
(1)
d.h.
Die Indischen Grammaliker fassen das dccliniihare
Wort
in
seiner gnindform,
vonjederCasus-Endung entblossten Zustandeaiif, und dièse nackte
Wortgeslalt wird auch ira Worlerbuche gegeben... Borp, Vcrglcich Grammatik,
in seiiiem
p. 135.
—
— Pour exprimer
b,)
j^ues
de
la
France ont
minaisons différentes
;
— Les
comme
aussi
,
mais
elles
le sanscrit
ont perdu
singulier et
le
lan-
les
,
des ter-
,
duel et n'ont
le
le pluriel.
cas ou terminaisons ajoutant à l'idée principale
du mot certaines idées secondaires
rapports des mots entre eux
raand, l'allemand et
crit,
nombres
dilTérence des
la
plus par conséquent que
c. )
—
158
le
exprimant certains
et
,
sont une propriété que le Ua-
,
basque partagent encore avec
le
sans-
mais dans des proportions très-inégales. Quant aux
langues celtiques et néo-lalines
leurs formes de déclinai-
,
son ont été fort tronquées ou altérées
que, de nos jours
celto-breton
le
,
,
on peut dire
;
même
ont entièrement disparu dans
elles
provençal
,
l'espagnol
,
— Origine
de
le
l'italien et le fran-
çais.
Formation des cas.
En nous
rendant compte de
langues qui
les
ont conservés
de leur disparition dans
,
formation des cas dans
la
nous découvrirons
celles qui
ne
remplacement par ce qu'on appelle
Pour atteindre ce but,
bord quelques mots de
grammaire
,
est
d'après
la
Eichofl
,
les
les
cause
ont plus et de leur
article.
importe que nous disions d'a-
du discours
définition
un mot qui tient
une acception plus élevée
M.
\'
la
,
nommée
en
pronom.
\g
Le pronom,
usitée
il
partie
la
l'articSe.
est le
mot
la
et
place
grammaticale
du nom.
plus vraie,
principal
le
la
plus
Mais dans
«
pronom,
du discours,
dit
celui qui,
s'appliquant à tous les êtres d'une manière absolue et générale
,
porte en
lui le
type de chaque flexion caractéris-
tique développée dans les autres.
de personnes
,
de genres
,
En
effet
de nombres
et
,
les distinctions
de cas
,
marquées
—
dans
noms
verbes et les
les
-
159
par des terminaisons accessoires,
même du pronom
sont inhérentes au corps
et inséparables
de son essence (1). »
Cette
loi
découverte par Bopp
,
mation des cas dans
ticle, qui a
pour
autres
les
,
elle a fait naître
Var-
son type dans un pronom démonstratif, et qui
en définitive
est
;
la for-
langues de France qui ont conservé
les
les llcxions casuelles
préside encore à
,
pronom détaché du nom.
le
C'est encore une des analogies de nos langues avec
le
sanscrit, mais à des degrés différents.
La
que
a
huit cas
forme en ajoutant au thème nu du mot
certaines
l'on
désinences
Pour
oç
«ç
,
le
,
et
au
au
:
tantôt as ou
latin
us
,
is ;
l'accusatif:
am
ou
m
Pour l'instrumental
:
a ou
latin o
Pour
et, ê»,
,
et
au
:
e, ai
latin
l'ablatif
correspondant
ma
,
ov
,,
im.
correspondant probable-
â.
,
le datif
< ,
Pour
au
m
correspondant au grec
am^ em
et
correspondant au grec
latin uni.
,
,
s
tantôt n ou
latin iim
av
ment au
:
œ
,
ou aya correspondant au grec w,
jj,
i.
àf correspondant à l'ancien latin
od
,
ad,
id.
Pour
le génitif
tantôt as, as,
au
:
nominatif
cf et
Pour
,
ed
savoir
,
aç
,
au grec
»v
avons-nous dit,
déclinaison sanscrite,
:
s,
tantôt sya correspondant au latin ^,
correspondant au grec aç
latin is.
il) Ilifl. de la
langue
et
de la lillcral. des Slaves,
p.
151.
,
y,;,
cç,
œ:
et
—
Pour
le locatif
domif humi
Pour
au
le
et
âm
:
au
,
au grec
nominatif
latin es; tantôt
correspondant au
i
,
de
/
—
160
latin i
de
oiy.ct.
tantôt as correspondant au grec sç et
:
*
correspondant au grec
:
as ou
o/, a/,
et
au
latin
i, œ.
Pour
l'accusatif
au grec cvç
aç
,
au
;
Pour l'instrumental
uiç
ff-/
,
;
su
s
i
,
latin os
pour
le
neutre
,
correspondant
as.
,
tantôt d«s correspondant au grec o/ç,
:
correspondant au latin
latin is ; tantôt bhis
bus.
Pour
le datif et
l'ablatif
le génitif:
âm
le locatif
su
:
bJujas correspondant
au
latin
bus.
Pour
correspondant au grec
tùv, et
au la-
tin uni.
Pour
:
,
shu.
Toutes ces désinences ne sont rien autre chose que
pronom démonstratif sanscrit
radical
s
ou
Don
et
,
sa
,
tat
,
décliné moins le
t.
C'est par le
mande
sâs
le
même
procédé que
les
langues basque
,
fla-
allemande forment leur déclinaison.
Astarloa
,
remarquer
faisant
les
rapports exprimés
par les cas dans l'idiome basque, les divise en relations
primaires et relations secondaires
caractéristiques suivantes
C ou K pour
1°.
2°
3°
I
pour
EN
le
pour
le
datif
,
auxquelles
il
assigne les
:
nominatif ou l'agent
ou
le génitif
le
récipient,
ou
le
possesseur
,
4° Point de signe distinct pour l'accusatif ou
ou plutôt signe identique à celui du nominatif.
le
patient
—
Quant aux
mes
relations secondaires
adverbiales
le lieu
MM.
le
,
,
moyen
Chaho
et
la
,
cause efficiente
de
,
la
que
cas
de formes
but
,
classes
,
etc.
de
adverbiales
;
déclinaison basque dix-neuf termi-
mendia ou mendiac
Actif,
mendia ou mendiac
Médiatif
mendiaz
,
de
Positif,
mendian
,
dans
Datif,
mendiari
Génitif,
mendiaren
Unitif
mendiarekin
Destinatif
mendico
,
Ablatif,
menditic
,
,
Approximatif, mendirat
Nominatif,
deux
les
aux dix suivantes
et l'autre quinze qu'il a réduites
Nominatif,
le
,
ont cru voir dans celle des rapports
secondaires autant
donc reconnu à
la fin
,
confondant
Darrigol,
,
naisons
ce sont autant de for-
,
indiquant par des suffixes l'instrument
relations d'Astarloa
l'un a
—
161
la
,
la
la
la
,
de
la
montagne.
montagne.
avec
montagne.
la
montagne.
montagne.
pour
la
de
montagne.
la
vers la
,
montagne.
mendiac ou mendiée
y
Id.
Médiatif,
mendiez
Positif,
mendielan, dans
Datif,
mewdm,
Id.
des
,
les
montagnes.
M.
Actif,
,
montagne.
montagne.
à
,
la
,
par
montagne.
la
,
par les montagnes.
les
montagnes.
aux montagnes.
Génitif,
mendien
Unitif,
mendiekiny avec
Destinatif,
mendietaco
Ablatif,
mendielaric
,
des montagnes.
pour
,
Approximatif, mendietarat
les
montagnes.
les
montagnes.
des montagnes.
y
,
vers les montagnes.
il
:
—
De
toutes ces désinences
ari pour le singulier
;
—
162
en a ou ac
celles
,
en ac ou ce
celles
en
,
en aren
,
et en
ei
et
pour
le pluriel, sont les seules qui forment réellement des cas.
Toutes
noms
les
autres ne sont que des prépositions ajoutées aux
qu'elles modifient.
Les suffises a
expriment tous
et ac
les
deux
avec cette différence que a caractérise
tif,
bes qui marquent l'état,
nomina-
sujet des ver-
le
manière d'être
la
le
que ac
et
,
se
place après le sujet singulier des verbes d'action ainsi qu'après
leur
complément
Dans
les
pluriel.
noms de choses
remplacé par
de lieux
sons proviennent
,
,
comme
lequel
,
nominatif et l'ac-
le
:
Ces terminai-
et le génitif en en.
i
en sanscrit
liaren
,
,
du pronom basque de
,
hari
équivalant au
,
nominatif, au génitif et au datif du pronom sanscrit sas
du grec
(ni;
illa
oç
«
,
,
tc
;
du
ea, id
is,
latin
plus
,
les cas
basques en a ou ac
,
-+- i).
La
gutturale c ou
la sifflante s
i
ou
X-
,
sd,
ille
è est
ri en basque.
comment
;
devenue par syncope
la
la
i
dentale sifflante du
— Quant
elle a
à
sya
,
et é [d
du basque ac ou ak a remplacé
du nominatif sanscrit
changé en r
loin
ou
ren et ri correspon-
dent parfaitement aux cas sanscrits en a ou as
a
,
illud.
,
De
-+-
avec
une analyse exacte des cas bas-
fait
troisième personne liatr
la
aren est
affinité
kin.
ques, en n'en admettant que quatre
cusatif en c, le datif en
le suffixe
russe et polonais cto et co
dérive du pronom sanscrit kas, là
Astarloa avait donc
,
une grande
eko, qui a
le suffixe
pronom démonstratif
le
et
la
dipthongue sanscrite à
bref dans
pronom
désinence sya
pu devenir ren dans
le
le
se
,
basque qui
ou
té; d'oii
on verra plus
langage du pays
basque.
Dans
le
flamand et l'allemand,
les cas
ont
la
même
ori-
—
—
Ces langues en ont encore conservé quatre
rigine.
celle
163
dont nous venons de parler, savoir
Exemple
génitif, le datif et l'accusatif.
comme
nominatif,
le
:
le
:
SINGULIER.
Flamand.
Allemand.
Nom.
de vogel
der vogel
l'oiseau.
,
desvogeh, de
vogeh
Genit.
des
Dat.
dcn vogelE
dem
vogel, à l'oiseau.
Ace.
den vogel
dem
vogel, l'oiseau.
Il
y a ceci de particulier dans ces
niques
,
c'est
les
ont précédés
qu'elle a pris les formes des langues
cas du flamand
la
devant
le
du pronom
en
,
formes
les
même
temps
modernes. Ainsi,
les
de l'allemand sont désignés par un pro-
et
démonstratif
mais avec
ici
deux idiomes germa-
que leur déclinaison n'a pas perdu
anciennes des langues qui
nom
l'oiseau.
comme
différence
nom au
le sanscrit et
gothique
le
que cette partie du discours
de
lieu
se répercute
dans
s'y ajouter
pour
que
et
,
la
se place
désinence
du thème
ainsi dire à la fin
nominal.
Les monosyllabes de, der, des, den, dem, die qui
remplissent maintenant
tions
du pronom démonstratif flamand
dieser, ou bien sont
tifs
le rôle d'articles
die
en flamand
,
eux-mêmes
Mais nous croyons
qu'il
vaut
deze
allemand
,
pronoms démonstra-
les
der en allemand
grammairiens modernes nomment
sont des contrac-
,
pronoms que des
adjectifs
mieux
leur
démonstratifs.
maintenir leur
ancienne dénomination de pronoms, à cause de leur origine
sanscrite.
Cette origine devient évidente par
monosyllabes avec
l'anglo-saxon
,
le
la
comparaison de ces
pronom démonstratif du gothique
de l'ancien allemand et du sanscrit
:
,
de
1G4
—
—
thiquc i-s est égal
allemand
blind~er
i-r
à
que
en
vieil
allemand. C'est ainsi que
ont pour auteur
lê-sâm
quement,
,
lieu
Par
la
le
son
lier
raison
;
et
car logi-
aurait
dû donner au
génitif </ene-
disparu
;
la finale
,
ya de tasya
s'étant perdue
gothique, et tas y étant resté seul,
le
changé en
s'est
î
et le
,
ce qui a
i
pour remplacer
s'est aspiré
donné
this
pour
l'a
le génitif
singu-
du gothique.
Le
ou
,
latins
de gene-ris.
même
ija
génitifs
du pronom sans-
génitif pluriel
le
comme genus
en passant dans
de tas
aiiso,
aurait fallu siim pour le latin par contraction
il
au
les
par suite du changement de Vs en r
de sâ-i-um,
sis
du gothique
oreille, dérive
,
gothique thaze devient thara en anglo-saxon
le
rum
crit
que l'allemand
ainsi
aveugle, dérive du gothique blind-iSy ou blind-
y
ihero en
qui devient e-r dans l'ancien
,
moderne. C'est
et l'allemand
as, que l'allemand ohr
et
—
165
datif gothique
té et
de
thamma
la particule
composition, ont produit
pluriel, par suite
de
la
s'est
formé du sanscrit tâ-hi
sanscrite S7na
iha-mma au
permutation de
,
qui
,
réunis dans
la
singulier et thai-7navL
la sifflante s
en h as-
pirée (Ama), permutation très-régulière en prakrit et en pâli
ou de
Le
la
permutation de A en
m très-réguHère
dans
datif pluriel sanscrit tabhyas n'a pas été
le
généra-
teur des datifs pluriels dans les langues germaniques
l'a
été que pour ceux
du
latin
où toutes
les
zend.
le
;
il
ne
décHnaisons
avaient primitivement leur datif et ablatif pluriel en bus ou
en
bis,
crite
par suite de
a en
ou en
ii
sons latines,
tif pluriels
permutation de
dans
le latin.
les autres déclinai-
terminaisons casuelles du datif et de l'abla-
conformément
dialecte des
voyelle finale sans-
la
Pour
sont devenues simplement
pulsion du b
le
les
la
i
Védas,
oij
à
is
,
par suite de l'ex-
un usage déjà admis dans
l'on trouve vrkâis
pour vrhà-
—
b'is.
C'est ainsi que
Avant de
166
—
latin a lupis
le
au
lieu
de lupobus.
quitter les déclinaisons germaniques
vons dire que
l'illustre
grandes classes
Grimm
,
les divise toutes
nous deen deux
les déclinaisons fortes et les déclinaisons
:
faibles.
Les premières sont simples
et plus anciennes
,
les
secon-
des sont relativement modernes et se distinguent par l'intercalation d'une
suelles
cularité
n entre
du thème. Grimm
dans
les
la
a
racine et les désinences ca-
remarqué aussi
nôtres, delà souche indo-européenne.
par exemple
:
homo,
n
,
comme
,
datif sermo-n-i
,
on
le latin
génit. homi-n-is, dat. homi-n-i
sermo^ génitif sermo-n-is
oiî
Dans
parti-
cette
anciennes langues qui sortent
,
et tous les
les
a,
etc.;
noms
se présente dans les cas. Pour faire bien comprendre
cette distinction, nous
l'idiome gothique
Déclinaison forte.
donnerons
du IV®
siècle.
ici
un exemple emprunté à
—
En
llamand
,
—
167
clans certains génitifs et
existe à peine
elle
seulement dans des mots composés
du coq
zounenondergang
;
en dans
le pluriel
coucher du
,
en partie
est
déclinaison faible, en partie
du
à tous les cas
hatiengekraie
,
Grimm
en
sont accompagnés de
,
deux formes
ïn ne
contraire
un
Après
,
l'article
faible
la forte et la
,
un
exemple
canninis
le
,
,
faible
dans des
,
Grimm
a
pensé que
mais qu'elle y joue au
Vu
:
sansc.
karman
,
poème
vers
,
,
génit.
,
de
la
tiâmanas;
lat.
nomen
,
les
figure aussi dans la
sans être une partie intégrante du
karmanas;
racine ker
thème
latin
( faire
poète est un ouvrier qui crée ou créateur;
man
forme
de comparaison avec
travail
autres langues indo-européennes, où
,
la
comme
rôle important.
s'être livré à
déclinaison
génitif et l'accu-
que beaucoup de substantifs prennent
et
trouve pas par accident
s'y
le
e.
goede-n vaders
les
déclinaison forte,
la
considérant que les adjectifs ont
,
lorsqu'ils
la
Vu
signe de Tadjonction de
le
qui avaient au moyen-âge le nominatif,
satif pluriels
syllabe
désinence casuelle de
la
des noms de
pluriel
La
soleil.
chant
,
)
—
,
par
,
carmen,
parce que
sansc. nà-
nominis; ancien allem. namo,
namen; flamand du moyen-âge name, génit. namen
aujourd'hui naem; le savant allemand a conclu de cette
gén,
,
comparaison que Vn
nom
gène
,
gène
lemand jener
,
,
dans ces mots un vestige du pro-
était
gint
,
celui-là
celle-là
,
jenCy jenes; goth. jains
,
,
ce
cette
,
(
en
al-
lithuanien ans,
slavon on, irlandais an, etc.), qui était resté attaché au
nom
que
pour mieux
l'article
le
déterminer
,
et
préparer ainsi
le
rôle
devait seul remplir plus tard. Cette hypothèse
est très-acceptable, surtout
quand on songe que dans
ciennes langues du Nord
comme dans
nois de nos jours,
,
l'article
défini
le
les
suédois et
est inhérent
le
anda-
aux noms,
comme
et
dans faderEi^
père
le
,
huus expriment seulement
maison
avec
)
que
et
,
l'article
den. Exemple
cette
déterminé par
fois
,
Iiuset
,
maison (car fader
la
non définie de père
l'idée
et
suédois se sert encore de cette forme
le
Dans
raisonnable.
—
168
:
den redlige mamiE^
citation
den
l'article
,
,
mot homme
le
et la désinence
l'homme
deux
est
en,
comme
langues germaniques et néo-latines du
autrefois dans les
moyen-âge.
Ces désinences casuelles font aujourd'hui complètement
défaut au celto-breton
lien et
au français
au provençal
,
ou plutôt
,
Le pronom ar ou ann
nombre
et de tout
déterminer
il
;
vient article invariable
vents
;
— ar màb
Nos langues
nom
latin
mations
,
:
ille
est
,
illa
devenu
espagnol
italien
la
,
»
el
il
:
lo
:
,
discours et de-
ann avélou
,
,
les
les fils.
qui
,
,
après bien des transfor-
,
/e
ou lou
,
la
,Ia
,
los
,
las;
i
,
gli ;
lo
,
lo
,
la
,
/a
,
,
le
^
,
Ions, las;
les.
souche d'où est
noms
sorti « ce petit
mot
et en fait connaître le genre
comme
,
qui se
nom-
le
ont dit et répété tant de grammai-
riens. 3Iais cette définition
les
le
vent
le
ar mipien
illud
,
:
:
français
cas
de tout genre
:
En
En
En
le
ann avel ,
,
,
oéo-latines ont formé leur article du pro-
provençal
Voilà donc
bre et
,
précède dans
les
le fils
En
place devant les
:
indéclinable
au celto-breton à indiquer et
sert aussi
,
noms
les
l'ita-
elles sont déplacées.
mot
,
à l'espagnol, à
,
de
l'article est
défectueuse, car
rapports représentés par les cas sont marqués, dans les
idiomes néo-latins et celtiques, par
nombre
et
le
particulières
vrait
ou ne
donc être
les
prépositions
et le
,
genre y sont indiqués par des terminaisons
le
classé
sont pas du tout. «
parmi
les
Ce
petit
mot
»
de-
adjectifs démonstratifs, ce
-
—
169
qui serait plus coiil'orme à son origine de
pronom démons-
tratif.
En
effet
tant que les langues sont à l'état synthétique
,
elles
n'ont pas besoin
plus
ou moins analytiques
même
,
M. de
dit
d'article
ce n'est qu'en devenant
;
« qu'elles
adoptent,
par cela
Chevallet, des habitudes de précision et
moyens
d'exactitude qui portent l'esprit à recourir à tous les
d'analyse capables de traduire
mêmes
plus conforme à ces
la
pensée de
manière
la
la
habitudes. Elles en viennent à
répugner à toute expression vague, indécise, indéterminée. L'article apparaît alors dans ces langues
y joue est de marquer que
le
;
le rôle qu'il
substantif auquel
il
se rap-
porte est pris dans une étendue de signification détermi-
née (1).
»
comme
D'ailleurs,
«
(1)
La langue mère de
très-bien observer
fait
le
dans ces temps peu
lettrés
où
,
la
M.
laquelle proviennent tous les idiomes de la famille indo-
européenne ne devait pas avoir d'article; car on n'en trouve point dans
le
Falîot
langue se formait en
le sanscrit
plus ancien et le plus synthétique de ces idiomes. Le zend, le latin et le slave
n'en ont pas davantage. Les dialectes grecs, les idiomes germaniques et deux des
idiomes néo-celtiques possèdent
l'article
formaient tous qu'une seule
et
même
quelconque de leur histoire, que
;
mais
il
est aisé de se convaincre
que , dans
mot ne remonte pas aux temps reculés où
ces divers idiomes, l'existence de ce
langue. C'est postérieurement,
l'article a pris naissance.
des branches que forment les différents idiomes de la
même
En
et à
effet,
ils
ne
une époque
dans chacune
famille, l'article dérive
directement d'un mot appartenant en propre au vocabulaire particulier aux idiomes
de cette
même
branche. C'est au vocabulaire germanique qu'il faut recourir pour
remonter au primitif de
l'article
allemand
,
du hollandais, du danois , du suédois,
etc.
C'est le vocabulaire celtique qui seul peut nous fournir le primitif de l'article gallois
ou breton. En outre,
les plus
En grec,
b
,
il
est à
-h
poèmes d'Homère
,
et
chacun de ces systèmes de langues.
comme
adjectif démonstratif
dans les
dans ceux d'Hésiode. Quant aux idiomes germaniques,
des exemples de l'article
pas. Note de M.
à
ro n'est guère employé que
mier de leurs monuments,
111,88.
remarquer que ce mot paraît pou fréquemment dans
monuments appartenant
anciens
,
la Bible
et les
de Chevallet.
le
pre-
d'Ulphilas, ne nous présente qu'assez rarement
anciens poètes anglo-saxons ne s'en servent presque
—
Origine
cl
formation de la lanf/uc française,
—
sais consécutifs,
régulier de
convenable et
ne fut pas d'abord déterminé avec pré-
comme
dans
des traces de variations et de tâtonnements.
,
Nous voyons en
«
peu par une suite d'es-
était naturel ({ue l'emploi
il
l'article
le reste
tout
à
nous devons retrouver dans cela,
et
cision,
peu
allait se fixant
lâtonnant, et
—
170
que, pendant
effet
XIIF
le
siècle, l'em-
ploi respectif des articles et des pronoms démonstratifs était
mal déterminé
des cas
oiî
;
on
[Act.
«
du)
souvent de
l'article
nous avons décidé depuis que
seul se mettre. Ainsi
celle
se servait
rei
l'on disait
,
et la (celle
,
«
:
Por
le
pronom
terre (a
la
dans
,
doit
qui est
(
de) monsire Ewrard garder. »
Rijm.l, 339).
On
sait
,
d'ailleurs
,
que cet ancien usage de
l'article
est analogue à celui qu'il a conservé dans l'espagnol et dans
l'italien.
«
Nous voyons encore
employât
dît
:
les
celles.
l'article
ceux
Cela
,
devant
les celles
s'est
au
le
lieu
qu'on
point rare
pronoms démonstratifs,
les
qu'on
et
de dire simplement ceux et
L'on trouve
«
:
A tous les ceaus (ceux)
vendront. » {AcL Ryjii. I,
Suivant Max. Schmitdt
p. 38), le
n'était
conservé dans quelques locutions provin-
ciales encore usitées.
à qi ces lettres
,
qu'il
(
481) (1).
De pronomine grœc. et latin.
pronom grec ovrcç ne
serait rien autre
produit du redoublement de l'article avec
s'est glissée entre
la
chose que
voyelle v qui
deux.
Maintenant que nous connaissons
voyons-en l'application dans
les
la
théorie
des
cas,
déclinaisons des noms.
(I) Recherches sur les formes fjrammaliculcs de la langue française, p.
Gi
et 65.
—
171
SUBSTANTIFS.
Les grammairiens indiens ont commencé par en diviser
en deux classes
les déclinaisons
la
:
première comprenant
tous les thèmes terminés par une voyelle, et
la
ceux terminés par une consonne. Ensuite
ils
subdivisions des
saient
thèmes de
1° en a ou en â
:
4° en ri; 5" en è
de
2^ classe
la
2*^
;
au;
û ou
,
la f*^ classe
en
et
i
,
seconde, tous
ont
fait
cinq
suivant qu'ils finis-
ou en u
,
3" en
ou en û ;
i
deux subdivisions des thèmes
suivant qu'ils avaient ou n'avaient pas de
,
suffixes.
Mais
causes qui font que les langues se modifient ont
les
singulièrement tronqué
dans
idiomes de
les
Ainsi,
pour
le
le
les
formes de
la
déclinaison primitive
France.
basque n'a de flexions proprement dites que
nominatif,
puisque
la
le génitif et le datif
les autres cas s'indiquent
des deux nombres
,
par des prépositions ou
des adverbes. Le flamand et l'allemand reçoivent seule-
ment une
flexion
au nominatif, au
au génitif
génitif,
et
au datif
et encore ces flexions sont-elles
Quant au celto-breton
au français
l'italien et
déjà dit
,
condaires
,
et à l'accusatif
accompagnées de
au provençal
ces idiomes
,
,
ainsi
à l'espagnol
,
à
que nous l'avons
la décli-
suffixes,
du
,
,
et se
singulier et tous les cas par des
tels
,
que
moyens se-
l'article et la préposition.
un point de contact semblerait avoir
autrefois entre les déclinaisons des langues de
du
pluriel;
l'article.
bornent à distinguer par des
Cependant
celles
du
n'ont gardé aucune trace des flexions de
naison primitive
le pluriel
,
au datif du singulier, et une
sanscrit; c'est leur classification en
la
existé
France
et
noms terminés
par une voyelle et en noms terminés par une consonne. Cette
—
XIV
observée jusqu'au
été
a
distinction
—
172
langues néo-latines et germaniques
;
quelques branches du celtique. Mais
guère avoir connu cette distinction
dans
thèmes terminés en a
les
,
a du nominatif,
finale
lorsqu'elle est suivie d'un
voyelle.
ona,
On
dit
l'homme bon;
et
arnox
exprimer
la
le
a
le
mot commençant par une
Au
vin, parce
ama
,
que dans ginzonx
noms
qui sont en con-
fois la
terminaison ca-
dans aita
ama, Va
dans
et
final fait
du thème.
partie intégrale
Aujourd'hui
,
bon père
au thème pour
nominatif, et que dans les
contraire
le
,
suffixe ajouté
cordance, on ne marque qu'une seule
suelle.
le
ne dit pas, guizona ona,
bon
un
est
ce n'est peut-être
si
aila ona
:
et l'on
ona
at^noa
voyelle
basque ne paraît
le
gardent toujours leur voyelle
et
par exemple
,
bonne mère,
la
les
encore dans
ne prennent jamais
qui
suffixe
,
,
dans
siècle
elle l'est
il
,
serait difficile
de suivre
la classification
des grammairiens indiens dans nos décHnaisons.
La
distance
qui sépare nos langues modernes du sanscrit a nécessaire-
ment produit
a,
i,
confusion
la
,
non- seulement entre les voyelles
u, mais encore entre voyelles
effacé les nuances qui ont servi de base
déclinaisons sanscrites.
Pour
faudrait tracer l'historique de
la
France
et ce serait alors
nous écririons
et
consonnes;
elle a
aux sept classes des
retrouver cette classification
il
,
et
un dictionnaire historique que
non plus une grammaire comparée.
U
donc renoncer à constater des distinctions qui n'existent
et
faut
plus,
nous borner à comparer d'une manière générale nos dé-
clinaisons avec celles
qui
,
chaque nom des idiomes de
du
sanscrit.
Il
est des
noms, en
terminaient primitivement par une voyelle
l'ayant
perdue
comme
le
harla;
comme
finissent aujourd'hui par
,
flamand
le
liert
ou hart
,
cœur, au
,
et
effet,
qui
une consonne
lieu
,
,
du primitif
celto-breton fore h, fourche, au lieu de
—
forcha
,
—
173
comme
en sanscrit jmrs'u;
bretons terminés en or et eur
français
nom^ flamands
les
,
noms
les
et
et alle-
mands en er qui correspondent aux terminaisons sanscrites
en
ri.
Passons donc chacun des cas en revue
sans nous arrêter
,
noms terminés par une
à la distinction des
ou par
voyelle
une consonne.
— En
Nominatif.
sanscrit
les
,
thèmes masculins
minins terminés par une voyelle prennent
tres
terminés en a prennent
que
le
féminin en â et en
Dans
m du
gutturale k ou c.
que
,
très-petit
le
;
gnol
,
réglé
«
sujet
breton ne
premières
du moins
,
du
temps
s
sansc, vrka-s
les
le
,
,
ils
,
loup
le
ainsi
,
pétrifié et privé
encore
de
le
signifi-
et néo-latines ont conservé
français
pour marquer
bas-
connaît plus. Cependant un
VIP
jusqu'au
XIV"
;
ont générale-
irlandais possèdent
le
,
les
,
ou
VHP
siècle
;
provençal et l'espa-
siècle. «
primitifs de la langue
final
Jusque-là
M.
dit
et
,
Fallot
,
de-
l'em-
flexions avait été ainsi
:
Les substantifs prenaient un
ou nominatif de
étaient régimes au
a
:
langues celtiques
jusqu'au milieu du
puis les
ploi
les
en quelque sorte
les
:
secondes
les
Exemple
Les langues germaniques
le suffixe s
nus
qui n'admet pas de genre, les
,
nombre de mots
suffixe s, mais
cation.
les autres restent
sanscrit se changent indistinctement en la
oxoa-k. Dans
ment disparu
;
et fé-
thèmes neu-
les
;
/.
langue basque
la
suffixes s et
m
s
la
s final
,
lorsqu'ils étaient
phrase au singulier
,
et lorsqu'ils
pluriel.
Ils s'écrivaient
sans
s final,
c'est-à-dire en leur forme
—
thème pur,
(le
riel
,
et
lorsqu'ils étaient sujet
ou nominatif au plu-
régime au singulier.
œ n'était pas
Ainsi, primitivement,
«
—
I7i
à distinguer en français
le 5 final servait
nait ce s lorsqu'il était sujet, le
les
nombres que
le singulier pre-
:
ré-
pluriel lorsqu'il était
gime.
Cette règle fondamentale est caractéristique de
«
mière époque de notre langue
de son
peu à peu dans
nouard
,
l'oubli
,
langue
et à la
pre-
temps
tombée
M. Ray-
ceux qui ont
commune
Elle' était
d'oil.
le
était
retrouvée par
elle a été
et répétée depuis par tous
nos anciens langages.
mane
oubliée presque dès
:
ou plutôt abolie parce qu'elle
abolition,
la
écrit sur
à la langue ro-
Les preuves en sont tellement
évidentes et abondantes en tous les textes
,
qu'il n'y a plus
à s'arrêtera l'établir. Sa découverte nous a rendu l'intelli-
gence
,
trop longtemps perdue
romans du moyen-ège
Dans
M. de
le
,
de
la
grammaire des idiomes
(1).
roman du Xlïl^
glossaire
Reiffenberg
,
et daFis
siècle
dictionnaire latin-français
le
de Briton, qui mourut en 1353, tous
suffixe 5
cans
;
,
aunes;
allia,
noms ont
les
au nominatif singulier. Exemples
alnus
publié par
,
ans; allodium
agellus
:
,
,
larges; annona
crens; autistes, evesques
;
tectus, carpentiers; ardea
ascia, doloirs; auceps
Le
s final
inaperçue. «
Recherches,
Ce
,
hairons
oiseleres
;
;
le
,
cerc/es
antipirgium
,
es-
taJentahles; archi-
aruspes
,
devineres;
etc.
,
,
de
la part
que nous ne pouvons
suffixe, dit
p. 69.
bhs
appetibilis,
de ces substantifs est
l'objet d'une réflexion
(1)
,
,
petit
aïues; alter-
caiin, plais; ametistus, amélistes; a mphiteatrum
de vin; amplus
,
le
de M. Fallot
laisser passer
savant philologue, ne de-
—
\ait
ne
jamais être muet
l'rtail
jamais
;
il
—
175
et primitivement
,
donc de
s'agissait
nonciation avec celle de
accorder sa pro-
du thème auquel on
sjllabe finale
la
est à croire qu'il
il
faire
cacophonie ou
l'appliquait, et d'é\itcr toute
même
toute
prononciation impraticable.
On
«
mots
ainsi
,
:
SiNG.
«
:
Suj. 2ms angeles
h
Ilég.
aimjlc
l'aingle [ibid.
,
Les langues germaniques
m
suffixe
des noms neutres
m
consonne. Le
latin
que
la
consonne
il
,
s'élidait
les copistes n'hésitaient
3858
devant
,
3053).
ou bien
en français
ton our
,
italien et
pas à
d'une voyelle
elle. Il
,
à tel point
en était déjà
la
ainsi
(2);
supprimer en écrivant.
sanscrits en
a, i,
nos langues en o ou en e
elles
ont été suppirimées.
désinences er, or
les
eur
sanscrit en ri
,
,
ou ar sont devenues
our
,
eur et re; en bre-
ou er ; en allemand et en flamand er ; en
en espagnol or et
rt.
Les exemples suivants seront
le
résumé des principes que
nous venons d'exposer.
(1) Inslil. oral., lib.
De
le
qui ne prennent pas de suffixe au nominatif, ces
Les terminaisons du
(2)
»
supprimé
du temps de Cassiodore
(1), et,
voyelles se sont changées dans
,
;
faiblement prononcé en
Quant aux terminaisons des thèmes
muet
un ange
,
par suite du son sourd de cette
était suivi
au temps de Quintillien
au,u,
14)
p.
et néo-latines ont
était assez
final
surtout quand
,
R. de M.
(
3040).
liaiufjhs (G. de V.
«
pour beaucoup de
a^ait réussi sans difficulté
y
inslil.
IX, cap. lY.
divinar. liltcr., cap. XV,
cilit.
dard,
I.
H,
p. 547.
—
RÉCAPITULATION.
m.
—
n.
dàna-m
Yrka-s.
Sanscrit:
—
176
NOMINATIF SINGULIER.
f.
f.
.
gihvâ...
.
pati-s.
.
inadù. dâtri.
.
Basque:
oxoa-k. emaitza-k. eraaitza. ostalera-k.
Grec
J.uzs-j.
Sapo-v
Latin:
lupu-s.
donu-m
Italien:
lupo...
Espagnol:
lobo..
Provençal:
loup...
:
Français:
:
gwilou
vulf-s.
:
/j.e.d\j
hosti-s.
pecu.
dono
terra...
oste
don
tierra...
huespe-d
. .
.
,
.
GuyKTTip
. .
..
mater
.
madré
donatour. maire
terre...
hôte
rô
douar
.
bostiz
giba
.
gast's....
.
.
madré
don
daur' ....
.
oomp
dator.
don,doun. terra... hoste
loup...
Celtû-breton
Gothique
.
Ttoyi-ç..
terra...
ijapa..
.
.
duhitri
béte..
donateur, mère
dauhtar
faihu
Flamand:
wulf
gave... gast
vee
dogter
Allemand:
wolf.
gabe...
vieh
tochter
Accusatif.
changé en
— En
Le
ce cas est»?.
sement de
Ce
a
la
suffixe
notamment du
déjà
dit
grec
l'a
,
par l'assourdis-
sourde par elle-même.
si
après avoir résisté pendant plusieurs siècles,
français, qui savait distinguer dans les
On
disait alors
étaient régimes
sujets. Il
est superflu
Paillon sont
,
la
et
du XIV^
Pierron
et Pierres
,
de
faire
,
,
Paidon
Poh
noms
siècles, le complétif
,
lorsque ces
,
lorsqu'ils étaient
remarquer que Pierron et
traduction française de l'accusatif latin
Pauhnn. Quant aux noms communs, on
haut qu'ils perdaient à l'accusatif singulier
tique
le
ou perdu. Celte
l'a rejeté
que nous l'avons
m,
d'hommes du XIIP
subjectif.
noms
trum
gothique
le
ainsi
nazale
,
conservé, tandis que
par disparaître aussi des idiomes dérivés du latin et
fini
propres
du
,
sanscrit, le suffixe caractéristique de
latin l'a
que
et
v
perte s'explique
gast
du nominatif
singulier
,
comme
le s
,
a
Pe-
vu plus
caractéris-
dans uns angiles su-
jet, et le aingle régime.
La
voyelle finale précédant le suffixe
perdu ce point d'appui
,
m
du
latin
s'assourdit en o ou en e
,
ayant
muet
,
ou
—
—
177
bien elle se détacha el disparut à son tour. C'est ainsi que
nous lisons dans
çaise
Christian pour Christianum
:
et plus tard chrétien
première et de
la
de bonne heure
peuple
,
am
Les terminaisons
de
monuments de
premiers
les
la
,
\iOtir
populum
etc.
,
rni, qui indiquent des accusatifs
troisième déclinaison latine
m
le suffixe
dant chaque jour de
poblo
,
langue fran-
la
;
puis la voyelle
sa sonorité
s'est
,
,
ont perdu
a dans am, per-
tranformée en
e
muet
;
de sorte que, par exemple, causa, causant, terra, terrant donnèrent d'abord indistinctement au nominatif et à
l'accusatif cosa
rem
,
dernier
cose, cause,
terra, ensuite
,
fratrem ont
fait
mot par une
,
au
,
IX*" siècle
ou, ce qui
Toutes
les
celto-breton,
gnol et
tif. Il
qu'on
fait
flamand
que
le
France,
,
le
Ainsi,
le
nom
le suffixe
en
on
hert,
voit
que
:
s'est as-
basque,
m
,
le
l'espa-
de l'accusa-
cœur,
n'en
est rien.
à l'accusatif
fait
pourrait croire que cet e final rappelle
la voyelle
Exemple
devenu
noms; mais quand
qu'il
caractéristique de l'accusatif, mais
réalité
hairt-o.
flamand
On
Ce
llamand et l'allemand semblent en
leur origine,
singulier hert-e.
le
provençal
le suffixe
avoir un autre à l'accusatif de certains
on remonte à
Anio-
aujourd'hui amour.
l'allemand
ne possèdent plus
l'italien
est vrai
,
la
est
,
Vu de amur
et
écrit
autres langues de
le
terre.
et fadre.
contraction plus énergique
frère dans nos temps modernes,
sourdi en
amur
,
désinentielle
il
ne .rappelle
du thème gothique
—
Le nom allemand
lier
178
ziinge
—
lan-iue
,
zunge-n. Mais cette désinence n n'est pas une
ractéristique
entrer dans
tugg-ons
tugg-o pour en former
golliique
le
lettre ca-
L'euphonie
elle n'est qu'accidentelle.
,
fait
l'a
génitif
le
et elle est restée inhérente à tous les cas
,
singu-
fait à l'accusatif
,
du mot.
Exemple
SINGULIER.
tung-a
zung-e
tugg-ons
tung-unon
zung-en
Dat.
tiigg-on
lung-unon
zung-en
Ace.
tugg-on
tiing-una
zung-en
Nom.
tugg-0
Génit.
,
langue
Cette lettre n n'est donc
de cette déclinaison que
ici
Grimm
n.
Sanscrit
Basque
Grec
Latin
'j.x>y.o--j •
ni.
f.
n.
cùiG-y.... y/j;y.-v.. Ttict-v....
lupu-ra. donu-ni.
:
:
Espagnol
:
Provençal
:
.
teira-m. lioste-m.
hipo..
dono
terra.
lobo. ..
don
tierra.
loup..
don, doun. terra.
.
loup..
:
don.
.
.
..
faible.
m
f.
daui'.... giba. ...
:
vuir...
:
wuir...
gave.
voir...
cabe.
— La
.
/J.îOu.. So7r,p-cf... Ouyv.rip-cc
pecu
matr-eno
oste
madré
huesped
madré
donalour. maire
hoste
.
.
.
.
.
gast'
faihu
dnuhlar
gast
vee
dogter
gast
vieh
tochter
caractéristique de ce cas est en sanscrit ê
?,
pour
les
thèmes terminés en a. Son correspondant
flamand
et l'allcinand
,
et
i
dans
le
ou
et
aya
est e
dans
a\ec ou sans insertion de y ou n euphonique
a -H
mère
bête., donateur,
hôte
douar... hosliz
Gothique
Datif.
.
.
.
Flamand
:
.
.... terre.
gwilou. rô
Ccllo-breton
Allemand
signe caractéristique
le
nommée
oxoa-k. emaitza-k. emaitza. ostàlera-k
:
Français
a
vrka-m. dâna-m... gihvà-m. pali-m... madù. dâtâr-ara. dnhitar-ani
:
:
Italien
que
ACCUSATIF SINGULIER.
RECAPITULATION.
le
Allemand moderne.
Ancien allemand.
Gothique.
,
basque. Exemple
:
—
Sanscrif
:
(iothif/ue
:
Flamand:
AUemand
Basque
que
n'est
,
fixe
a dans
que
cet
:
que
est évident
Il
lemand
:
\ik-Asa....
patv-è
vu!f-a
gast'-a
wulf-c
gast-e
wolf-e
gast-e
o\oa-ri
ostea-ri
désinence e, dans
la
résultat
le
—
17!)
gothique vulf-a.
le
a n'est pas un
l'illustre
que Bopp
est vrai
Il
suffixe, et
que
nom. En
effet,
nés en a et en
me
philologue
semble con-
thique vulf-a
V-a ,
que
et
;
,
la
comme
la
dans
final
i
contraction de
la
la
i l'est
dans
du
forme
datif singulier
correspond au datif du
En
effet, ainsi
Bopp
,
chlaut
um
hat
6',
on
s
l
dans
même pronom
que nous l'avons déjà
se transforme
das gewohnliclie
ist
même
celui
de gas-
mots
en
est
terminaison basque ri provient de
diphthongue sanscrite a
le
caracté-
datif ?
-t-
sonne r du pronom démonstratif hari
syllabe
la
,
au datif du go-
est aussi élidée
voyelle
même
noms gothiques termi-
voyelle a de la désinence de ces
définitive la caractérisque
Le
les
du
pourquoi ne pas admettre de
a du thème
voyelle
la
que
rejettent ces voyelles devant s
du nominatif
ristique
que
il
i
a dit
thème nu du mot.
tradictoire avec celle qu'il a émise sur le nominatif
disait alors
l'al-
noms go-
datif des
le
thiques terminés en a est semblable au
Mais cette opinion de
flamand et
le
de l'assourdissement du suf-
ou
dont
,
e, et la
la
dernière
en sanscrit, se ou
fait
la
con-
langue basque et
la
souvent en
s aller
i
tè.
remarquer d'après
Der
r. «
sprachen
,
dritte zis-
vvelches aber
ende der worter im sanskrit eine sehr unsichere stellung
,
.s,
und nach bestimmten gesetzen der veranderungen
r
:
h'
unverand
viaarga und u unterworfen
bleiht.
»
(Bopp, Veryleich.
ist
;
und nur
GiammaL
/
und
p. 2i).
in
('
—
Dans
celto-brelon
le
,
—
180
le
provcnval
l'espagnol
,
Titalieu
,
semblable au nominatif et se dis-
et le français, le datif est
tingue seulement par son accompagnement d'une préposi-
de
tion et
l'article.
—
Génitif.
Des noms flamands
et sya.
désinence
eue.
Les terminaisons du génitif sanscrit sont
dans leur génitif
s
Exemple
:
Sanscrit
:
Gothique
Flamand
gasti-s.
:
:
wu!f-s
gast-s.
wolf-s
gaste-?.
dans
s
diphthongue
s'est
dans mdfis
est entrée
le
génitif de nos langues
,
la
devant
a dans
Le
la
l'avait
germa-
désinence sya du sanscrit,
détachée et perdue. La voyelle
comme
remplaçant
thème vidfa, parce que, d'après
la voyelle
gothique
le
patê-s.
niques est ce qui est resté de
la
comme
vulfi-s
Cette désinence
dont
,
vrka-sya
:
Allemand
allemands ont conservé
et
.s
finale
la
a du
Bopp
l'observation de
mots polysyllabiques permute avec
les
i
,
i
s.
sanscrit sya est
déjà dit
avoir lieu.
y a maint
Il
devenu ren dans
comment
Nous avons
la
langue basque.
cette transformation a
exemple qui prouve que
les
pu
désinen-
ces zc et z6 se changeaient dans les anciennes langues ger-
maniques en rô.
nitif
11
y en a un
du pronom démonstratif
lemand en
a fait thés
pour
le
même
très-concluant
sanscrit est tasya
,
;
le
gé-
l'ancien al-
génitif singulier de son
pronom
démonstratif masculin, et thera pour
le
féminin. C'est donc
par une permutation semblable que
la
désinence sanscrite
sya est devenue
la
désinence
re/i
du
génitif basque.
—
Quant aux
ticle et à
langues de
autres
France
la
llexion
la
,
du
romplétement. Lorsqu'elles ont à ex-
génitif leur inatKjue
primer ce cas,
—
181
comme
ont recours,
elles
une préposition indiquée par
pour
les
le datif, à l'ar-
grammaires spé-
ciales à ces langues.
— En
Nominatif.
sanscrit
les
,
thèmes masculins
minins prennent as au nominatif pluriel
,
et fé-
et les neutres
i
avec?* euphonique.
La plupart des noms flamands ont conservé
du nominatif
caractéristique
allemands l'ont perdu
,
ou bien
encore n'ont conservé qu'un
sinenlielle
a du
pluriel
e
l'ont
tandis
il
le s
changé en r
y a des
comme
que des noms
muet, rappelant
Mais
sanscrit.
,
la
ou bien
,
voyelle dé-
noms flamands
allemands qui ont n pour terminaison du nominatif
et
pluriel.
Je ne puis expliquer cette anomalie que par cette considération
,
que certaines déclinaisons
l'allemand ont dégénéré
naisons faibles.
On
sait
,
aux
tif
du
fait,
que
pluriel,
,
et
de
en décli-
noms germaniques de
à tous leurs cas, le
singulier excepté. C'est ainsi
au nominatif du
le
n
du flamand
et IX*' siècles
déjà que les
déclinaison faible prennent
la
fortes
VHP
que
han-ans au
le
nomina-
gothique han-a
lieu
de han-ôs; et
flamand haen et l'allemand hahn deviennent, au no-
minatif du pluriel, haen-en et hahn-en par suite du rejet du
s
primordial sanscrit et gothique,
de
la voyelle finale
a en
e
muet.
Par une permutation de voyelle
appelle en allemand
noms basques
geant
la
umlaul
se forme
et de l'assourdissement
,
le
,
semblable à
celle
qu'on
nominatif du pluriel des
du nominatif du
singulier en
chan-
voyelle désinenlielle a en e ouvert, qui correspond
—
à Vae
ou à allemand
—
182
ou bien à Vé {a -+-
,
du
1)
Or,
sanscrit.
désinence du nominatif pluriel du pronom masculin
é est la
démonstratif fe de
Dans
zend
le
,
langue sanscrite.
la
comme
en prakrit et en
pâli
as se change souvent en o ou o -f-«. Ainsi
lune (en flamand maen) devient
doute par
même
la
raison que
la
en celto-breton est ordinairement
iou. Je dis ordinairement
maô
caractéristique
la
mâs
le sanscrit
en zend. C'est sans
du
pluriel
diphthongue ou ou bien
parce que
,
,
désinence
la
,
le
encore des pluriels en ed, en icn et en
celto-breton forme
iz,
qui rappellent da-
vantage leur origine sanscrite.
Pour ce qui
de nos langues issues du
est
les
c'est-à-dire que les
noms
de
la
naient pas
qui correspondaient aux
première et de
pluriel.
Le
et
correspondant à ceux de
de
la
toujours été en usage au pluriel
caractéristique
noms
des
,
que cette consonne
la
est
du
dânâ-ni..
vrk-às.
Ilasfjuc
oxo-en.... emaitz-en
Grec:
)u/.-oi...
.
.
Zend:
lup-i
de
la
de cette catégorie
— NOMINATIF
c'ilivàs..
la
,
fran-
presque
,
relati-
qui a
fait
langue française
,
PLURIEL.
patay-as..
mad'ù-n-i, dâtâr-as,. duliitar-as
oslaler-en
hizvôo..
.
la-
quatrième
la lettre s a
et c'est l'influence
. .
doua
paity-ô.
.
.
terrae...
host'-«s..
terre...
oste-s
Espagnol:
terre.,
hiiesped-es
don-os...
oOTr,p-cs. ôuyarip-î;
madhv-a.. dàtàr-ô.. duglidhar-o
duar-iou. hostis-iou
Provençal: loup-os... don-s
lob-os....
,
noms
les
owpa...... y^oisai... ttoîi-sî.... //tïÔu-a....
data
Cc/<o-6>-c/on;gwilaou-ed. rô-ou.
Lutin:
noms
,
pluriel.
Sanscrit:
.
,
,
devenue, dans
RÉCAPITULATION.
:
troisième
la
cinquième déclinaison latine
vement moderne
latin
lui-même a
français
suivi cette règlejusqu'auX*^ siècle. Mais pour
çais
ont
elles
deuxième déclinaison ne pre-
la
au nominatif
le s
,
formes du nominatif pluriel
longtemps conservé
tins
latin
.
pecu-a.
.
.
dator-es.. matr-es
donatoiirs. mair-es
madrés
—
—
183
Italien:
liip-i
don-i....
terr-e...
osti
français:
loup-s....
don-s....
terre-s..
liùle-s....
Gothique:
vulfo-s...
daura....
gibô-s.
gastéi-s
Flamand:
wulfe-n
gave-n.. gaste-n
dogter-cn
Allemand:
wolfe-n
gabe-n.. gaste-n
tocher
Accusatif, Datif
.
,
donateur-s. mère-s
sanscrit, les thè-
voyelle brève l'allongent et
ceux du genre féminin terminés par une
et
prennent
voyelle
— En
Génitif.
et
mes masculins terminés par une
y ajoutent n
matiri
l)ête-s...
s
,
que
ainsi
thèmes masculins termi-
les
nés par une voyelle longue. La caractéristique du datif plu-
bhyas
riel est
toutes les langues de
noms
des
riel
la
France,
au datif
le
flamand et l'allemand
pluriel.
les
,
Pour bien comprendre
minaison germanique n
Grammaire comjyarée
il
,
faut lire ce
Byas en passant dans
contraction de
mus
en b est régulière
qui devient
mrû
,
,
car
la
comme
en zend
latin et
noms prennent un n
les
du
lithuanien
ms
nasale
)i
dans
les
que Bopp
prouve
,
le sanscrit bril
Le gothique
etc.
nasale
ms
par
ou de
m
parler
,
,
miih'a qui devient bucca
m
a rejeté le
m dans
s'est
vulfa-m
permutée en
s
,
la
minaison bhyas dérive de
Résumé
autre explication dans son
élémentaire de la grammaire sanscrite. Suivant
môme
m
langues germaniques et modernes.
M. Baudry donne une
si le
dans sa
dit
lithuanien est devenu
le
la
et la ter-
le
et n'a conservé que le
datif pluriel de vulfa, et
rapports qui exis-
ou byas
permutation de 6 en
le sanscrit
;
nous ren-
;
transformation de cette syl-
bouche en français
en
pluriel
plu-
la
de
,
du
dit sur ce dernier cas.
tent entre la terminaison sanscrite hhjas
labe.
avec ou sans in-
l'accusatif
au nominatif
est semblable
voyons donc à ce que nous avons
Dans
âm
Vn euphonique.
sertion de
Dans
du génitif pluriel
et celle
,
la
lui
,
la
ter-
préposition abhi (ad en latin, à);
procédé a été suivi par
les
langues germaniques
—
n du
leur terminaison
an, aen
provenue delà préposition
datif serait
{à, vers).
Lorsque
le
thème
voyelle en é (ou
Dans
pluriel.
—
184
sanscrit est terminé en a,
a -+
la
devant
i)
la
il
change cette
terminaison bhijas du datif
langue basque,
comme
tout
nom
qui se
décline se termine en a, cette terminaison se change au datif
en
pluriel
La
ei et
ne prend point d'autre
caractéristique
trouve dans
les
dm
du
suffixe.
du
génitif pluriel
sanscrit se re-
langues germaniques et basque sous
la
forme
noms allemands
de en, excepté seulement dans quelques
qui ont perdu cette terminaison, et dans d'autres qui n'en
ont conservé que Ve muet.
Quant au celto-breton
l'italien et
au français
gement au
datif ni
Ce
,
,
au
leurs
noms ne
au génitif du
cas n'y est désigné
provençal
à l'espagnol
,
,
à
subissent aucun chan-
pluriel.
que par
précédé d'une
l'article
préposition.
ADJECTIFS.
En sanscrit,
la
plupart des adjectifs sont formés de thèmes
en a et changent au féminin cette voyelle en d ou en
décHnent d'après
les
mêmes
Dans toutes les langues de
aussi le
même
distinguent
provençal
le
,
le
la
France,
l'italien et le
exception à cette règle
,
ni par rapport
,
a pour
le
ou pare pour
Le celto-breton seul
générale. Les adjectifs de cet
idiome ne varient pas leur terminaison
genre
suivent
les substantifs et
voyelle
la
basque
français, le flamand et l'allemand.
fait
les adjectifs
système de déclinaison que
,
se
principes que les substantifs.
féminin du mascuhn par
l'espagnol
î. Ils
,
au nombre. Mais
ni
il
par rapport au
y a des circons-
tances où les lettres initiales se permutent pour désigner
le
—
pluriel
comme
,
au pluriel
mands
et
eur vanim vâd
mammoumâd,
Nous devons
—
185
faire
,
une bonne mère
,
qui
remarquer aussi que
allemands possèdent
comme
,
les adjectifs fla-
les
substantifs des
langues germaniques, une double déclinaison, mais
cette différence
de chaque adjectif
du disours
avec
que chaque adjectif peut être décliné de
l'une ou de l'autre manière
tie
est
est forte
c'est-à-dire
;
ou
faible
que
la
déclinaison
suivant que cette par-
,
indéterminée ou déterminée. Dans
de
comme
l'article
l'article et suit la
Voici
mand
vant
,
la
,
;
dans
deuxième
le
cas,
il
pre-
le
mier cas, l'adjectif est seulement ajouté au substantif
décline
fiiit
de bonnes mères.
et se
est précédé
déclinaison faible.
comme exemple
applicable au flamand et à l'alle-
un adjectif du Vïïl'' et du IX^ siècle, décliné suidéclinaison forte ou faible.
Déclinaison forte.
Nom.
giiod (friand}
le
bon ami
Dat.
guodumu,
Ace.
giiodan, ana
guoda
Génit.
guodaro
Dat.
guodum
Ace.
guoda
gnod
la
fsaca)
bonne chose
guodaro
Génit. guodes,is
Nom.
Neutre.
Féminin.
Masculin.
emii
guodaru
ero
,
,
eru
,
le
bon pain
guodes
,
es
guodumu,
enu'
guod
guoda
guodu
guoda
,
guod fbrôd)
,
guod
guodaro
,
guodum, on
guodum
,
guoda
guodu, guod
ero
guodaro
on
,
ero
ero
on
—
186
—
Déi'Iinaisoii faible.
Féminin.
Masculin.
Nom.
guodn (friand)
the
le
bon ami
le
thera guodiin
Gén.
thés
Dat.
themu guoden
theru
Ace.
thena guodon
thia
Nom.
thia
Gén.
thero
Dat.
them guodum
Ace.
thia
guodun
on
,
thia
guodono
,
on
guodun
e,
guoden
on
,
that
guoda
thiu
guodun, on
thero guodono
,
on them guodum
guodun, on
thiu
En
,
sanscrit, le suffixe caractéristique du comparatif est
et celui
du superlatif tama. Cependant un
petit
nom-
bre d'adjectifs ont yas au comparatif et ista au superlatif.
Bopp
a
a recherché le sens
du
verbal
,
aller
ses suffixes tara et
du premier dans
cru trouver celui
sanscrit tri
de
au delà
,
et celui
sanscrit tan, étendre,
tama;
il
thème verbal du
le
du second dans
le
thème
étendue, l'extension
la
plus grande.
Ces formes qui indiquent en
grés de comparaison
,
sanscrit les différents
se retrouvent d'une
de-
manière plus ou
moins défectueuse, plus ou moins tronquée, dans nos langues de France.
Le suffixe tara
est
devenu eren flamand
et
en allemand;
io,
or, ore et eur dans quelques-uns de nos comparatifs néolatins
;
le
suffixe iyas
du sanscrit, par
lu
,
on
guodun, on
DEGRÉS DE COMPARAISON.
tara
(brôdj
bon pain
themu guoden
guodono
them guodum
thia
thés
guodun
guodun
thero
guodun, on
thalguoda,
bonne chose
la
guoden
Neutre.
ihiu fjuoda fsacaj
permutation de
la
—
ou
sifilante s
en breton
ocli
gutturale
la
,
—
187
cli
est
,
devenu ach eu
irlandais et
en basque. Nos langues néo-latines ont
açjo
généralement perdu, à de légères exceptions près,
du comparatif sanscrit
fixe
pour former
et
,
dû avoir recours aux adverbes plus, più
Le
simo
Il
basque en, dans
les
ne s'exprime plus que par
le
ont
du su-
suffixe
ximo
terminaisons en timo,
terminaison a dans
la
le suffixe sanscrit isfa
gues germani(jues
,
elles
,
,
ssimo des superlatifs de nos langues néo-latines.
et
breton. C'est
ste
suf-
mas, mai.
tamase retrouve dans
suffixe sanscrit
perlatif
,
le leur
le
oii
,
le
celto-
qu'ont adopté nos lan-
reparaît sous la forme apocopée de
il
pour former leur superlatif.
Si le français a
des superlatifs en ssirne
pour des adjectifs
révéreiuUssime
former
,
le
fort, etc.
Wuslrissime
,
etc.
comme
,
Sa manière ordinaire de
de l'une des particules très,
positif
— Exemples
danin
:
Flamand
,
:
reicli
,
riche,
,
riche
dani-tara
reich-er
,
,
,
plus riche.
plus
c/<un", blanc
Breton
ôrào, agréable, bra-v-och
Provençal
:
Espagnol
:
:
Français:
,
ricco
,
,
doux
riche
,
,
rliuri-ago
nombreux.
\)\us
,
,
mas dulce
jpui ricco
joli,
plus joli.
]d.
bonne,
meilleu-re.
Id.
mauvais,
pi-re.
Id.
petit,
moind-re.
,
hhnc.
plus agréable.
mai oupus beou
beou, beau,
dulce
plus riche.
,
groot~er , plus grind.
Basque:
:
plus,
COMPARATIF.
bahu, nombreux, bù-yas
:
le
:
groot, grand
:
Allemand
Italien
seulement
a pris tout faits au latin
qu'il
POSITIF.
Sanscrit
c'est
plus haut degré de comparaison consiste à faire pré-
le
précéder
Sanscrit
,
,
plus beau.
plus doux.
—
Ces
derniers comparatifs
trois
dans
la
dans
les autres
langue française
Flamand
langues néo-latines.
groot
:
Allemand
:
SUPERLATIF.
:
:
reich
riche
,
chiiri
Provençal
:
,
,
riche
,
très-grand.
reich-ste
,
très-riche.
dani-tama, Uès-nche.
,
churi-en
blanc,
très-blanc.
,
,
agréable, trav-a, très-agréable.
beou
,
beau
dolto
:
,
groot-ste
brâo
Espagnol: didce
Italien
grand,
,
danin
Sanscrit:
Basque
qui sont des exceptions
bahu, nombreux, bùy-ista, très-nombreux.
:
Breton
,
sont aussi consacrés par l'usage
,
POSITIF.
Sanscrit
—
188
,
tres-beou
,
âoux
,
très-doux.
,
dotd-ssimo
savant,
,
très-beau.
,
duJci-simo
,
très-savant.
célèbre, cé\èhre, par e\ce\)t. :ceIeb-errimo, très-
/(/.
Français
[célèbre.
très-joli.
joli,
:
Par quelles transitions
,
les suffixes
du comparatif
et
du
superlatif sanscrits sont-ils parvenus aux formes sous les-
quelles
ils
modernes? La réponse
figurent dans nos langues
à cette question doit être cherchée dans les contractions et
permutations de lettres que
les
les
mots subissent dans
le
cours des siècles.
Le
suffixe sanscrit iara a encore
prépositions latines, telles
que
donné naissance à des
celles-ci
in-ter, prœ-ter,
prop-ter, sub-ter, et à des adverbes flamands et allemands,
comme
ail.
:
fl.
ach-ter
veau;
n.
on-der,
,
ail.
un-ter, entre
derrière; flam.
ne-der
principalement
,
,
ail.
etc.
we-der
nie-der
,
parmi
,
,
ail.
en bas;
fl.
;
flara.
ici-der
et ail.
,
ag-ter,
de nou-
son-der
NOMS DE NOMBRE
NOMBRES CARDINAUX.
Les noms de nombre ont beaucoup d'importance pour
«
la filiation
mes
des langues, ditM. A.Pictet.
les plus
anciennes de tout idiome
dispensables. Je ne crois pas que
,
Ils font partie des for-
parce qu'ils sont in-
,
sauf quelques exceptions
rares et qui s'expliquent historiquement,
même souche
la
aient des
deux peuples de
nombres radicalement
différents, et
concordance de cette espèce de noms dans toutes
ches de
la
saillants
de leur comparaison.
famille indo-européenne est
nombres cardinaux
Sanscrit.
Basque.
les
bran-
faits les
plus
»
La justesse de ces observations
que nous étudions
un des
ressortira,
pour
les
langues
du tableau comparé des dix premiers
,
:
Flamand. Allem.
Breton.
Trov.
Esp.
Italien.
Franc.
1
êka
bat
iinan
een
ein
un
uno
imo
un
2.
dvi
bi
dau
ticce
zicey
dous
dos
due
deux
3.
Iri
hirur
Iri
dry
drey
très
très
tre
trois
pevar
vier
vier
quatre cuatro quattro qualre
pemp
vyf
filnf
cinq
sechs
siei
4. catur
laur
5. pane' an bortz
6.
s'as'
7. saptan
sei
chwech zes
zazpi
seiz
,
seven sieben sept
cinco
cinque cinq
seis
sei
six
siele
set te
sr[)t
8.
as'lan
zorci
eiz
acht
9.
navan
bederetci
naô
ne
neun noou
nueve note
neuf
hamar
dék
tien
zehen dez
diez
dix
10. das'an
aclit
liuech ocho
otto
dieci
huit
—
Les
le
indo- européennes sont
liingues
nombre un dans
à
assimilé
l'ont
marquer que
sens
le
d'exprimer
loin
unes ont
d'antériorité
privative
particule
la
Les
uniforme.
manière
d'une
Vunilé
—
Î90
an
adopté
autres
les
;
comme
,
pour
une abstraction complète de tout
l'unité est
nombre.
Le
sanscrit èka
prend
êJictTfpoç,
,
dont
,
pronom démonstratif
lequel
que
,
exprime
il
ment
de
du
gement très-commun en
:
nombre
mot que
le
,
quinque
latin
breton penip, que
Or, entre
c'est
que
Mais
hameica
la
le
,
en
X-
et
kouç
mais
les
le
du change-
par suite
,
labiale
ou b
;)
et toicç. C'est par
dans un
cinq en
,
la
chan-
,
Tcxê, kwç et crwç, Kcn^ov et
grec éolique TTifXTn
le
terme bat par
le
grec, où l'on dit indistinctement et
Kon
TToreciov, y.o<roç et ttcitoç,
mutation semblable
ha
sanscrit
gutturale
suivant les dialectes
interrogatif ka.
adjectif indicatif qui lui
Point de doute que cette expres-
l'unité.
la
pronom
le
un
à
basque a emprunté
le
grec
le
son origine dans l'union du
,
dans
é et
sion basque ne dérive
si facile
comparatif est resté dans
Bopp
pronom ou
C'est aussi à un
sert de suffixe
le
suivant
opposé
seiîs
une perque
,
français, est resté le
que
,
le
le
même
gallique j)i/mj)
,
que
gothique fimf.
labiales^ et
/y,
il
première est forte et
sanscrit eXa
n'y a que cette différence,
la
seconde
faible.
reparaît en entier dans le basque
onze, littéralement
:
dix et un, de
hamar,
dix et
eica, un.
Il
est évident
l'allemand ein
le français
,
que
celto-breton iinan
,
l'espagnol et l'italien uno
,
le
un ne dérivent pas du
rattachent au
latin
anus
,
le
sanscrit èka
au gothique ains
,
flamand een,
provençal et
le
,
et qu'ils se
au grec
Bopp rapporte avec beaucoup de vraisemblance
iv, etc.
cette
ma-
nière d'exprimer l'unité, nu pronom démonstratif sanscrit
—
èna
peu
,
idam
usité
Les nombres
deux
bres
qui ne se trouve que dans quelques cas de
,
èna-m
et fait
et trois
de toutes nos langues
En
et en
fortifiant
deux sièges
deux dents
deux
,
fois
,
dentale
la
c'atvar,
fort,
le
latin
la labiale
/"
fidvôr par l'assourdissement de
d'où l'ancien nordique fiôri-r
flamand et
par
et
par
Il
le rejet
permutation de
de
la
dentale
faut se rappeler
y
,
à
;
opération,
et en asle
suivi le
nombre
bongrois
faible
;
cela
quatuor.
,
ou
l'a
,
gutturale sanscrite c
la
t'
,
en
,
et a fait !e
i,
qui a
gothique
au daiiï fidvôri-m;
donné naissance au
à l'allemand vier.
même
voyelles
à
initial.
t
celto-breton pevar est né aussi
la
bidens
;
,
deux couleurs
ou de catur, thème
flamand et l'allemand
permutée avec
Le
à
du sanscrit
système qu'ont
tement leur nombre quatre du
Pour
sans-
formé dans nos langues du sans-
quatre s'est
thème
le
pour nos idiomes néo-latins qui ont formé direc-
est certain
s'est
t
et le zend thri qui a conservé le
Le nombre
et
zend et
labiale v qui
basque exprime
le
même
trois, hiru. C'est le
la
nom-
dans bi
d du
le
par une semblable
C'est
etc.
,
le
à deux têtes
,
deux pieds; bicolor,
bipes, à
roulante r, que
pirant la
crit
même
les
zend a formé bipaitistana
le
biceps
et le latin
,
;
c'est-à-dire en rejetant
hàrom
,
,
dans
comme
par suite de ce rejet
,
devient b. C'est ainsi que
bis
basque
effet, le
formé son nombre deux en rejetant
latin, a
,
à l'accusatif.
sanscrits dvi et tri sont restés
hiru du basque.
crit
—
191
que
r, l, v qui
la
du
sanscrit catvar,
gutturale c en
t.
le
sanscrit possède quatre-semi-
s'échangent fréquemment entr'elles.
Aussi, dit Bopp, trouve-t-on souvent dans
indo-européennes
/
la labiale;;
pour v
:
«
Auch
findet
nandten Europ-sprachen mehrmals l
man
fiir v.
les
in
langues
den ver-
(Vergl. gram-
—
MAT,
basque laur
aj)|)li(]uant cette
» E[i
19j.
p.
—
192
règle à
l'expression
quatre, et remplaçant/ par r, on aura vaur
,
correspondra parfaitement au gothique fidvôr
(|ui
,
à l'an-
cien nordique fior, à l'anglo-saxon feover, à l'anglais four,
au suédois fyra
Le nombre
crit panc'a/i
,
au bas-saxon veer.
,
cinq dérive dans toutes nos langues
dont
la
racine est
primitivement on comptait sur
doigt, on désignait
quième
même
représente en
cinq doigts.
main qui
la
numération
la
Sed quia
tôt digiti,
les
l
cin-
le
tient les objets et
liaison ou
Vensemble des
les doigts
ont
dîi
per quos numerare soleinus;
in
honore
fuit.
Grecs de l'Eolie Tn/xTi^nv, compter par cinq,
II, IIÏ semblent figurer les doigts
,
l'image de
les
parce que
par
d'une manière absolue compter. Les chiffres ro-
signifie
mains
,
du sans-
:
Hic numerus niagno tune
Chez
et que,
,
Le poète Ovide témoigne que
de base à
servir
(lier, tenir^
les doigts
la
temps
paç
la
main
cinq doigts ou
faisant éventail.
le chiffre
la
;
VI
,
ce
le chiffre
X
chiffre
main plus un doigt
la
V est
IV, ce sont
chiffre
main moins un doigt. Le
sont les cinq doigts ou
figure les
Le
;
deux mains réunies. Des peuplades d'Amérique
ont conservé cette manière de compter. Les Guaraniens ex-
priment cinq
main
et
,
mot
\iar jjapctei,
de petei
unej
,
,
port intime qui existe entre
et le
nom
II, p.
49).
Pour
de
</
le
sanscrit
les
c
,
et
,
le
qui signifie
Benary
pour
maintien de
les
la
une main (depo,
remarquer
le
rap-
nombre sansmtpanc'an,
cinq,
fait
^dnt, main. (Berlin, jahrb. 1833,
langues néo-latines
la labiale initiale
ou
et
p du
,
sanscrit
c'est
par
le
pane an en
changement
la
gutturale
langues germaniques et celtiques
labiale sanscrite et le
,
par
changement de
la
—
en
gutturale sanscrite
c'
l'espagnol cinco
l'italien
,
—
193
ou en
/"
vençal cinq, l'allemand fiinf,
La
breton pem}).
polonais piec
hongrois
vit et wit chez les
ou bortz
bost
s'as\ saptan
sanscrits
six
:
dans
le
russe, pet dans
le
basque,
le
,
prendre
chuech, et
an dans
du
dérivation
la
les
Finnois.
huit, neuf et dix
France aux nombres
la
11
suffit,
tableau
le
Cependant, pour bien com-
sanscrit s'as dans le celto-breton
nombres
celle des
sanscrits as'/aw-,
nombres basques zortzi
les
dans
ol
pour s'en convaincre, de jeter un coup d'œil sur
qui précède ces observations.
celto-
le
,
navan, das'an.
as'tan,
,
vijf
se retrouve
sept
,
langues de
les
le
pro-
français et le
Lapons, wiisi chez
Les cinq nombres suivants
correspondent dans
le
dans
(1)
que se sont formés
flamand
par
devenu piat dans
,
,
,
le
,
le
racine sanscrite
bohémien
,
p
cinque
,
navan, das'-
bederatzi
,
hamaz
,
quelques explications sont nécessaires.
Les deux
sifflantes s'
deux gutturales ch dans
mutation est
aspiré
sh, et par
les
le
,
grec «TêJia,
ou sh
s' as
20
p.
,
n" 21
changées en
se sont
est
,
lat.
,
,
et p.
,
446
prononcé par
les
cette
,
n°
langues
Gram-
318.
Anglais
comme
consonne devient
h en gothique. Exemple
:
sansc. das'-
decem, goth. taihun. De même, dans
dix
et la
les
l'enseigne dans sa
Allemands comme scA;
basque hamar
crite s'
celto-breton chuech; cette per-
du sanscrit
X en grec, c en latin
an
le
comme Bopp
indo-européennes,
s'
sanscrit
très-régulière et ordinaire dans
maire comparée,
Le
du
,
l'aspirée
désinence r
h rappelle
la
la sifflante
sans-
terminaison sanscrite n
,
qui d'ailleurs peut être indifféremment maintenue ou sup-
primée
,
car elle n'ajoute rien à
(1) Je crois
que
le
basque bortz
signifie le
la
valeur
du mot.
poing, synonyme de main; au
la force.
13
(i^'uré
—
Dnns
noms
formation des
la
—
194
neiilres, les langues slaves les
terminent indistinctement par «,
pu placer un
/•
à
mar
paraît,
il
haben
.1//,^
basque suive cet usage.
une svllabe
est
ferons remarquer que ce
m
donc
r per-
le
fait
m
haob-
devant
vor den ausgang
Il est
possible
que
au contraire ar dans hamar
Si
insignifiante
sie ein
grammat.
a
m dans
langues slaves prennent un
les
terminaison en. «
puisque
mais Bopp
est vrai, très-irrégulière,
EN, » p. 350, n° 264. Veugl.
le
,
La présence de
la sifflante s.
server que toutes
la
Le basque
t.
du nombre hamar
la fin
mute souvent avec
ou
s
ajoutée au
thème
a
thème ham
,
nous
une très-grande analogie
avec l'ancien allemand zehan et l'allemand moderne ze/in
dix.
Le nombre basque
zoj'lzi
pue du sanscrit as tan
basque heder-alzi
de bedere
plus un
de bat
,
,
huit
neuf.
du nombre
un, et de
dentale
s'est
est
une forme corromdans
Ce nombre bederalzi
ei^e
nombre
le
est
composé
atzi fzortzij huit, ^ed^re est formé
qui est le type
sanscrit, rspcç en grec, er en
La
,
comparatif dé bat (un en basque), et signifie
et
,
,
,
resté plus apparent
,
/
du thème bat
du comparatif flara en
llamand et en allemand).
adoucie en d
s'est
changée en e, conformément à
la
,
et la voyelle
a
règle de concordance
entre les voyelles. Ainsi expliqué, bederatzi veut dire a huit
plus un. »
Les nombres supérieurs à dix
gues
comme
dans
sanscrit
le
,
inférieurs à dix avec ce dernier
se
forment, dans nos lan-
en combinant
les
nombre jusqu'à
nombres
vingt exclu-
sivement.
A
partir
de vingt
,
on ajoute de nouveau
au-dessous de dix à un terme qui exprime
s'at
ou
ti
en sanscrit
;
la
les
nombres
dizaine
ginti ou ginta en latin
vençal; nti en espagnol; nli en italien; nte
;
:
s'ati^
nta en pro-
en
français;
—
zig en allemand
;
basque
doute
est sans
subie par un
en flamand
tig
mot analogue
Bopp
s'ala,
comme
,
dasat
,
,
de
du suédois tjugu
,
,
,
dérivés de das'an
,
la
ou
nombre breton
lement trois-six ou
.s'af
,
dix
,
auquel
,
avant de quitter ce para-
triuech, 18, signifie littéra-
trois fois six
elf et twalf , et que les
,
/.
remarquer
faire
s'aii
noms de nombres
des contractions des
das'ala
,
Je dois encore
le
du gothique twaintig
à celui
ou zudniug
expressions sanscrites
les
s'est joint le suffixe ti
graphe, que
d'une violente contraction
etc.
,
considère
ti
das'ati
nom
hogoi en basque. Ce
;
le résultat
l'ancien allemand thuotoc
du danois iiuge
—
195
que
,
nombres^ flamands
les
nombres allenrands
ou elf
et
zicolf sont aussi régulièrement formés que les autres de
la
même
série;
tva-lif.
tre
dérivent par svncope du gothique
ils
Le premier de
deux sur dix
,
ces termes signifie
dix
,
etc.
verrait
En
que
s'an (dix)
,
,
qui signifie
effet
la
,
âiVt-/</' et
un sur dix, l'au-
car lif correspond au grec (Tsko. et
;
sanscrit das'an (dix). C'est le
français onze
eilf
si
même
un sur dix
l'on écrivait
désinence ze est
et
mi-ze
,
le
douze, deux sur
deu-ze
,
etc.,
on
désinence du sanscrit da-
la
mutilée et assourdie
procédé qu'a suivi
,
au
mutilée par
,
le rejet
de
la
nasale finale n et assourdie par la permutation de l'a en e
muet.
NOMBRES ORDINAUX.
De même que
nombre un de
les
peuples indo-européens ont exprimé
plusieurs manières
,
du premier des nombres ordinaux
Le
pra
même
,
avant
,
et
du
le
leur expression
a été très-variée.
formé son premier nombre ordinal de
sanscrit a
préposition
de
du
suffixe
lequel toutefois se réduit souvent à ta
,
superlatif
ama
ou ma.
la
Varna
,
—
Pour
suffixe
—
196
nombres ordinaux suivants,
les
aux nombres cardinaux,
même
a ajouté ce
il
des nombres or-
à l'exception
dinaux deuxième et troisième, qui se forment en sanscrit par
du
l'adjonction
Le
trois.
TrpwToç
dans
,
sanscrit
praCama
dans
latin
l'italien
aux nombres cardinaux deux
suffixe liya
le
premier
,
primus
primario
,
dans
,
grec
le
dans l'espagnol p'jm^ro
,
provençal et
le
dans
est resté
el
français p'e-
le
mier.
Le basque
«
premier
vant
bic
,
»
Ce mot
du
suffixe
deux.
le
deux
et
,
plus explicite
a été
par lehenbicicoa
»
ils
,
a
,
exprimé
nombre
le
« celui d'a-
:
formé de lehen, avant, de
dont on a
Quant au
ajoutant l'article a.
naux
,
est
ko
il
;
ce qui signifie
un
fait
adjectif en
de ses nombres ordi-
reste
se forment tous régulièrement par l'adjonction
aux nombres rardinaux de
désinence garrena
la
,
ou plutôt
arrena, particule qui équivaut à l'adverbe de temps encore
ou à un
La
superlatif.
caractéristique
du
syllabe en ou ena est d'ailleurs aussi
superlatif basque et rappelle parfaitement
son origine sanscrite, c'est-à-dire
qui se réduit souvent,
comme
ama
la
,
devenu ena dans
le suffixe
sanscrit t'ama,
nous venons de
dire en
le
langue basque.
Le celto-breton semble avoir formé son premier nombre ordinal kènta
Cama). La
du pronom
sanscrit én-a et
gutturale h est
là
ter). «
latin
eil
Il
exprime
qui signifie « autre »
,
Maintenant
suffixe la,
,
dit
M.
Pictet,
si le
le
(
que
le gallois ail
dériveraient tous
divisé entre les
(
deux du
le
latin alius
deux formes.
»
le
anyaiara
Tous
nom,
al-
sanscrit awî/as et le
breton ^i7) et
sanscrit
pro-
la
second
alius, grec uhXcç, etc., sont identiques,
sulterait
(du type
sans doute à cause de
nonciation gutturale du breton.
bre ordinal par
du
il
en ré-
gallique dara,
,
les autres
qui se serait
nombres
or-
dinaux du celto-breton se forment des nombres cardinaux
,
—
en ajoutant à ces derniers
le
peut-être à
ad
l'affixe sanscrit
Lorsque nous avons
paraison des adjectifs
encore
le
,
suffixe is'Ca
—
197
traité
suffiie
ved, qui se rattaclie
In « super. »
nous avons vu que
pour former
même
ehe
et
dériver leur premier
,
cher
en ont
Le
tera le
,
avant
,
fait erste
que
lan-
com-
suffixe qui se retrouve
dans
et
de l'allemand
,
sous
la
ste, te et de.
Ces deux langues ont,
fait
adoptée
avait
et
les
le
nombres ordinaux du Ilamand
forme tronquée de
,
plus haut degré de
gues germaniques pour indiquer
paraison. C'est aussi le
le sanscrit
les superlatifs
c'était cette dernière désinence qu'avaient
les
com-
des différents degrés de
comme
nombre
le sanscrit et le
ordinal de la
basque
,
préposition
à laquelle elles ont ajouté le suffixe ste
,
le
premier
,
c'est-à-dire le plus avant.
tableau des nombres ordinaux de nos langues présen-
résumé des observations qui précèdent
:
198
oc
—
K,
«
SU
"§
—
DES PRONOMS
Le langage
«
il
dit
,
M. Egger
est
,
un véritable drame où
personœ, mot
y a des personnages (•;TpoVa)7ra,
mot,
à
masques de théâtre, et, par extension, rôles): ces personnages ont des rôles différents, et ces rôles sont marqués
ici
par trois mots distincts.
Le premier
personne qui parle d'elle-même;
le
sonne à qui l'on parle d'elle-même
la
;
le
celui
rôle est
second
,
celui
de
troisième
,
de
la
per-
la
celui
de
personne dont on parle (1)... Le pronom a naturellement
formes, répondant aux
trois
Mais ces
trois
la
,
là
la
qu'il désigne.
même
variété de
présence de deux interlocuteurs. Celui qui parle
et celui à qui l'on parle
sont par
personnes
deux premières personnes supposent, en
déclinaison... Les
général
trois
formes n'ont pas toutes
même
,
étant en présence l'un de l'autre
des personnages bien déterminés
;
pas nécessaire de dire à quel genre appartient chacun d'eux
pour que l'interlocuteur s'en fasse une idée
traire
,
la
l'idée
,
en est généralement moins
pour l'auditeur. Plus cette
idée sera
circonstances particulières de lieu
etc.
,
montrer
plus le langage
,
les
choses
des pronoms de
(j)
le luoi
la
«
,
à l'esprit. »
De
de genre et de
là
claire
déterminée par des
son office
fera
;
vient
troisième personne est
,
que
plus
nom-
qui est de
la
classe
nombreuse
Ainsi êtie la première, la seconde ou la troisième personne, c'est jouer le
Il
premier
Au
,
con-
troisième personne est absente ou peut l'être
par conséquent
bre
claire.
,
n'est
il
,
le
second ou
personne se
êtres inanimés,
ti
dit
le
troisième rôle dans
le
également des hommes
(Bcbnoif, grammaire
discours. Voilà pourquoi
et
,
en ce sens,
des choses, des êtres animés et des
f/yccr/ue
,
§ oU, no
1.)
—
que
deux autres
les
prime
les
;
de
—
200
là vient
sans doute aussi qu'elle ex-
genres (1). »
comme
Aussi, dans nos langues de France
de l'Europe
celles
deuxième personne
le
tableau suivant
pronoms de
les
,
première et de
la
sont-ils identiques
dans toutes
ainsi
,
que
la
prouve
le
:
PRONOM DE LA PREMIÈRE PERSONNE
DU SINGULIER.
Nominatif.
Sanscrit
Celto-breton
:
Basque:
Latin
Génitif.
aham
:
Datif.
ma, va, am,
niri
mei
ego
:
yo
mi (de)...
mi
Italien
io
me
mi
(di).
Français
:
je
moi
Gothique
:
ik
meina.
Allemand:
ich
meiner
Flamand
ik
myns
(de)
.
.
(à)
,
me
me, mi
(a)
:
.
*
. .
mi
.
.
mis
mik
.
.
mir
mich
my, me
my, me
(conservé daas le Tjeni
langage et dans les patois),
.
nie
me
me
me
mi
Espagnol:
:
...
milii
80
:
raanm, ma
mê, am, em
ni
Provençal
Accusatif.
mê
marna, me. mahyara,
moi
PRONOM DE LA SECONDE PERSONNE
nu SINGULIER.
Sanscrit
Ivam
:
Celto-breton
;
Basque:
hi
Latin:
lu
Provençal:
tu
Espagnol:
tu
Italien:
lu
Français
:
lava, tvè, le.
Uibyam
,
Ihvè
,
tè.
tvàm
la
le
,
zii
lui
li
(de)
.
.
.
.
te (de)
lu
,
,
hiri.ziiri
hic, ziic
libi
te
li
ti
ti
le
(à)
te,
le (à)
li
(vieux langage).
ti
toi
Gothique:
Uni
llieina....
tlius
Allemand:
du
deiner. ...
dir
dieli
Flamand:
du
dyns
dy, di
dy, di
(1) ?toiions clcmcntaircs
Ivâ
da
de Grammaire rompnrrc
tliuk
,
p. fiO.
in
—
résulte
Il
—
201
de ce tableau que
le
pronom cello-breton
entièrement perdu sa faculté de déclinaison
On
.
comparer qu'aux formes radicales du pronom
le
La forme du pronom
sonne du singulier se
mmj
pronom
etc.) du
y
nominatif,
gallois ytn
M.
dit
celto-breton de
,
que
n'est
le
mi
qui remplacent
,
—
pour certaines formes de construction.
riante de la
,
—
moi.
je,
,
mè mal,
,
Ce
«
paraît s'être conservé dans le
am em,
et le breton
,
aham
sanscrit
Pictet
sanscrit.
première per-
la
aux cas obliques [ma
lie
a
ne peut donc
même personne i en
même nominatif a/t-a/?i
gallois
,
Une
en
è
,
mè
et
autre va-
breton
privé de sa llexion
,
,
,
et
réduit à sa moindre expression. »
Par l'assourdissement de
ah-am
en
formé
ou en
e
i
pronom de
le
,
icii.
Au
comme dans
on
M.
de Chevallet
disait aussi
Si 10 relurnar.
e
,
ou
»
i
—
«
,
XlIP
au
comme
,
siècles
Dans
:
yo
,
ik
,
io
,
pour
Si salvarai-EO.
«
la suite
j oug
,
et eo
lahcob devint Jacob
,
fait
,
io
etc.
,
on trouve ce pronom
,
s'est
,
observer
furent remplacés par le son chuin-
tant que nous représentons par
puis je
io,
,
en français eo
Serments de 842
les
sanscrit
am
suffixe
première personne du singulier dans
la
IX'' siècle,
je,
jo
du
langues néo-latines et germaniques, eo
les
du
voyelle initiale a
la
et par lé rejet
devinrent
Au XIP
écrit tantôt
et
je^
tantôt ge. »
Le pronom basque de
comme
mé du
celui
du celto-breton
sanscrit
voyelle é (a -+n.
Le
lien
sanscrit
mi
,
Ivam
s'est
suffixe
,
i)
mê
par suite
en
a
l'espagnol
Le pronom
am
première personne du singulier,
la
i
,
du
formé du cas oblique
s'est
même changement
et la permutation
formé également
me
sanscrit
,
le
de
llamand
la
le
my
de
la
français
de
la
nasale
m en
moi
l'ita-
et l'allemand
,
mihr.
seconde personne du singulier
conservé dans toutes nos langues en rejetant son
,
excepté dans
le
celto-breton qui a pris son pro-
—
nom
de
seconde personne singulière dans
h»
du sanscrit tara
Le basque
zu
tandis que
les cas
obliques
té.
,
forme
a la
est le
lii
dont
,
se sert pour tutoyer,
il
vous singulier et respectueux du fran-
Ce pronom basque hi
çais.
—
202
doute une réminiscence
est sans
qui se trouve dans le
du sanscrit
yii
Le llamand
dit aussi
yuyam
pluriel
indifféremment gy,
soit qu'il
vous.
,
adresse
la
parole à plusieurs personnes, soit qu'il l'adresse à une seule.
Les langues de
France
la
,
pas plus que
forment d'une manière régulière
la
première et de
la
sanscrit
le
des pronoms de
le pluriel
seconde personne, c'est-à-dire que leur
pluriel
ne dérive pas du nominatif singulier des
noms
parce que
Ce
,
ne
,
moi
négation de
et toi sont la
mêmes prola pluralité.
sont deux termes qui expriment ce qu'il y a de plus in-
dividuel
qui représentent les deux personnes isolément et
,
abstraction faite de tout ce qui les entoure.
En
sanscrit
riel «
vayam
am
,
le
,
pronom de
la
première personne du plu-
sont dérivés, par
,
gothique veis
sait
Le provençal
l'allemand wir
,
que
g
le
génitif et datif
et l'espagnol nos
voit
du
dans
sanscrit
,
le
la
vieille
,
sma
a subi
sale n a
,
c'est asjné
a représente
Ce
le pluriel.
nous
remplacé
le
la
m
l'ita-
,
ici
la
langue de l'Inde a
pronom de
la
du thème asma. La
suffixe en passant
primitif, et
pre-
première personne et
dans
le
un renversement de consonnes ms (sm);
se trouvant devant
le
aux cas obliques nas,
mière personne du pluriel
que
:
suffixe
flamand toy et
le français
le
suffixe
en v
du
permutent).
encore une autre manière d'exprimer
voyelle initiale
le rejet
vayam.
Védas que
les
,
et le iv se
lien noi et le celto-breton ni se lient
On
m
un cbangement assez commun de
vayam d'où
basque gue (on
mé du
forme son nominatif du cas oblique
»
singulier, par
[vé-am)
le
,
la
voyelle initiale
le
gothila
na-
a, en
nasale », s'est changée en n; de sorte
— 203 —
(jue
asma dans
lemand
le gotliiijue
sanscrit de la
abandonné par
l'usage, et
yuSy à l'allemand
et
deuxième personne du
pluriel
formé probablement d'un ancien thème ijuva
s'est
ou choui
en al-
en llamand ons.
lins,
Le pronom
[yuyam)
,
devenu unsa ou unsi
est
hô
ils
,
donné naissance au gothique
qu'au basque
Quant au provençal
et à l'italien voi
a
au llamand gy
iVir,
ainsi
,
il
au celto-breton chui
,
ziiec.
et à l'espagnol vos,
au français voua
prennent leur source dans
les cas obli-
ques vas, accusatif, génitif et datif de yùyam.
PRONOMS DE LA PREMIÈRE PERSONNE
DU PLURIEL.
Nominatif.
Sanscrit
Celto-breton
Basque
..
nos
Provençal
noslrî
Accusatif,
asmàn, nas
hor, hoii
guri
gllC
nobis
nos
naiilres
:
Espagnol
asmabhyâm
hor,hon,omp,imp
gil
Lutin:
Italien
as'niùkam, nas.
:r\\
:
Datif.
Génitif.
vayam
:
nosolros
:
noi
:
veis
unsara
unsis
unsis
Allemand:
wir
unser
uns
uns
Flamand:
\vy
onzer
ons
ons
Gothique
:
PRONOMS DE LA SECONDE PERSONNE
DU PLURIEL.
Sanscrit
yuyam, yusmè. yus'makam,vas. yas'mab'yani,vas. yus'mau.vas
:
Celto-breton
Basque
c'hom..
.
.
hô,hoc'h,liô,ac'hanoch
zuic
:
Latin:
vos
Provençal
Espagnol
Italien
:
:
:
veslrî
hô
,
zuei
zuec
vobis
vos
vous
vos, vosolros
voi
:
Gothique:
veis
izvara
izvis
izvis
Allemand:
ihr
euer
euch
eiich
Flamand
gy
uwer
u
u
:
liocli
—
—
204
PRONOMS DE LA TROISIÈME PERSONNE.
Contrairement aux pronoms de
conde personne, ceux de
signer
ont
Comme
genre.
le
genres
les trois
:
le
la
troisième ont
le sanscrit, le
masculin
Les idiomes néo-latins n'ont que
que ne
fait
Bopp
l'allemand
et
féminin et
neutre.
le
deux premiers
Grammaire comparée,
sa
grandes raisons de croire que
personne, dans
pronom
les
faculté de dé-
llamand
le
,
la
se-
la
;
le
bas-
aucune distinction entr'eux.
§ 341 de
,
première et de
la
pronom de
le
de très-
a
la
troisième
langues indo-européennes, provient du
les
sanscrit sva qu'il suppose avoir été
employé primi-
comme pronom de la troisième personne et qui ne
plus que comme pronom possessif. Cependant, il est
tivement
l'est
dans deux des cas obliques du prâkrit sous
resté
de se
comme
,
conservé sous
dans
,
forme
zend
l'a
forme de hé et de hoi , par permutation de
la
gutturale h
la
môme pronom
tée
de tous genres. Le
datif et génitif
en
la sifflante s
le
la
et
;
trouve
qui se
,
il
est probable
que
c'est
sous une forme contrac-
sanscrit sas, sa, tat, dont cette langue se sert
le
habituellement pour désigner
la
troisième personne du sin-
gulier.
Le
idam, qui correspond au
—
ille
illa
,
,
un
encore
sanscrit a
autre
latin hic,
pronom ayam
hœc
,
hoc;
la
sas
y
sa
,
iat
que
,
se rattachent le
troisième personne hy
dans
le
zend, du
s
,
zy
en h pour
lien esso et essa, ainsi
par rejet du
,
is,
iyam
,
ea, id;
illud.
C'est aux cas obliques du sanscrit sva et au
lier
—
s initial
que
du
le
,
het (par
le
pronom régu-
pronom flamand de
changement
masculin et
le
comme
neutre), l'ita-
pronom allemand
sanscrit et le
,
er
,
sic
,
es,
changement réguHer
—
du
en r pour
s final
fiarc
liura a
,
la
masculin (1). Le pronom basque
le
même
—
205
origine,
comme
breton hi
le
he.
,
DÉCLINAISON
DU PRONOM DE LA TROISIÈME PERSONNE.
Nominatif.
m.
Gënilif.
n.
f.
ra.
Datif.
„.
f.
ra.
Sanscrit:
sas, sa, tat..
tasya, tasyâs, tasya.
Basque:
hiira
haren
Cello-brelon :]\cn,
he.
liî,
sa, sà,thata. this, thizôs, this.
Allemand:
er,sie,es... seiner,
Flamand:
hy, zy,ze, het. zyns, haers, zyns..
Italien
esso, ei, e, essa
Sanscrit:
tê, tàs,
Basque
hec
:
thamma,
.
ihrer, seiner.
thizai,
heyec
tam, tâm,
ht...
,
anézhi
ihm,ihr,ihm
ihn, sie, es
hem, haer, hem
hem,
.
heyei
haer, ze, het
tàn, tâs, tàni ou ta
heyec
hô, hî, anézhô
Cello-brelon :\i'i, hô
Gothique:
thai, thôs, thô. thizê, thizô, thizê.
Allemand
sie
ihrer
ihnen
sie
Flamand:
zy, ze
hunner
hiin
ze, hen
Italien
essi
:
:
Mais
idam
,
,
thaim, thaim, ihaim... thans, thôs,tani(Httà
esse
je fais
remonter au pronom sanscrit ayam, iyam
pronoms néo-latins
les
forme à'el
et d'eou
l'espagnol,
pour
le
provençal
Au XVIe
et
siècle, la permutation
ainsi
on disait
on disait mon pèse ,
du XVIe
siècle,
d'el et d'ella
,
Leur dérivation
sage du sanscrit neutre idam au latin
(1)
en France sous
restés
ma
:
du
courinc,
mèse, pour mon pcrc,
Dubois, Garmer,
ille
s en r et
mon courin, ma
Pir.r.OT, etc.
ma
eu
a
,
lieu
par
le
,
la
pour
d'egli, d'ella et de la pour l'italien, d'il
d'elle pour le français.
commune;
tat
thatnma. thana, ihô, thana
têsam, tâiam, têsâm. têbyas, tâbyas, têhyas
tani..
.
n.
f.
harc
hé, anézhan; hè
...
Gothique:
:
tasmâi, tasyâi, tasmâi.
hari
haïï, hen, her.
.
Accusatif.
m.
n.
f.
et
pas-
lequel s'est formé
du r en
s
était
encore très-
ponrmon cousin, ma
mère. Voyez
les
cousine,
grammaires
—
par
la
permutation de
la
206
—
dentale d en
la
double liquide/
permutation qui n'est pas rare et que nous avons déjà re-
marquée dans
eTccK^v
devenu lacrymaen
latin,
dans goutte
provenant âestilla, et que Scaurus (de Orthog. p. 2252) a
observée dans
est
sedda
,
dont
la
Le
latin
prelum
de sedere
(asseoir).
soir en français. Toutefois, je rapporte
même pronom
dont
elle
ne
forme archaïque
le latin sella (siège),
italien
serait
la
forme
au masculin sanscrit ayani
qu'une contraction.
DÉCLINAISON
DU PRONOM DE LA TROISIEME PERSONNE
DANS LES IDIOMES KÉO-LATINS.
a {ait presei et e
(e -4-
du
am)
—
depuis
le
comme on
IX'' siècle
le voit
,
car
dans
la
il
possédait encore en
le
hiro, et en
lit
de Louis-Ie-Germanique
Cette gutturale est restée aussi dans
le
frison
La
,
l'anglo-saxon et
personne est
i
le
Cette différertce tient à ce que
pour pronom de
etc.
et des
la
c'est
branches du
la
le
fait
seulement depuis
le génitif singulier
le
moins
s'est
is, si,
ita, ir, siu, iz,
mais qui semble
et
Grimm que
pronom allemand
le XI*^ siècle, et
du Brabant
éloi-
déclinaison néerlandaise
que dans
personne dérive d'un ancien nominatif her
dialectes populaires
troisième
la
allemand qui ont
haer du pronom féminin de
sité, sinon disparu,
,
nordique.
ancienne, du moyen-Age et moderne, croit avec
ce changement de Vi en e dans
(1).
dans l'allemand.
e
vieil
troisième personne
Delcourt, dans son Traité de
un
les
langues du nord
flamand
le
hin
hinio et
,
les
Scandinave ou
ou y, tandis que
gné du gothique
818 dans
du pronom flamand de
voyelle radicale
742
formule d'abjuration du concile
de Leptines, formule où on
Capitulaires
—
207
,
la
le
s'est
flamand
troisième
aujourd'hui inu-
s'être réfugié
dans
les
de l'Allemagne septen-
trionale.
(1) Voir ces
Goths
et
documents dans notre brochure sur V Analogie de
des Franks avec
le
sanscrit.
la
langue des
DU VERBE
FORMATION DES TEMPS.
CONJUGAISON.
Pour bien comprendre
les rapports qui existent entre le
verbe de nos langues de France et
signaler tout d'abord
indienne
;
un
fait
le
verbe sanscrit
important dans
c'est la division des
la
,
il
faut
conjugaison
temps en généraux
et spé-
ciaux.
Les temps générauv sont
forme,
cond
le parfait
,
le prétérit
:
le futur premier
le
,
précatif , le futur se-
et le conditionnel.
Les temps spéciaux
:
l'impératif et le prétérit
l'indicatif présent, le subjonctif,
augmenté uniforme.
Cette distinction résulte de ce que
communs
n'ont qu'un seul
mode de
forment d'une seule manière
tion
augmenté multi-
,
immédiate des désinences
les
temps généraux ou
conjugaison et qu'ils se
c'est-à-dire,
par l'adjonc-
à la racine
tandis que les
;
quatre temps spéciaux se forment par l'introduction des lettres épenthéliques entre la racine et les désinences
ou suf-
fixes personnels.
Ces
lettres servent
verbes en dix classes.
,
en sanscrit
,
de base à
la division
des
—
Ces
classes «e (distinguent les
temps spéciaux, par
classe.
l""^
a ou d dans
t
—
209
unes des autres
les caractères suivants
— Entre
racine et
la
susceptible
dit
,
M. Baudry dans
maire sanscrite. Exemple
guna quand
:
la
moitié des verbes sanscrits.
racine
—
hanli
:
dâmi,
Les
«
—
3^.
4^.
,
il
la
de dà
SiStëixt,
moyenne
—
syllabe radicale.
Exemple
donner, dadhâmi
ti^hjxi
,
classe
,
«
moritur
,
»
nacijati
:
7".
cine
,
les
—
nu
la
voix
,
nous obtenons
a à
« Elle ajoute
:
qui se transforme en
,
terminaisons légères. Exemple
âpnumas
mais
la
//*.
« périt, »
,
de mri, La plus grande par-
« Elle ajoute à la racine
—
;
de
,
et sont de véritables passifs.
,
j'obtiens;
Exemple
da-
:
correspond avec celle des verbes grecs en
« Elle ajoute %ja à la racine
nô devant
6^.
la
(1). Cette classe contient une vingtaine de ver-
elle
—
,
la
des verbes de cette classe ne se conjuguent qu'à
5*^.
gram-
bôdhali
»
tue. de han.
redouble
de naç; mriyaté
tie
,
ou
immédiatement à
llexions sont ajoutées
« Elle
dhâ , poser
bes, et
« scio
,
m
en est
de budh. Cette première classe contient plus de
»
scit
2^.
elle
Résumé de
son
bôdhâmi
«
,
on insère
,
premières personnes caractérisées par
les
a et la voyelle radicale reçoit la
,
:
désinence
la
quant aux
,
la
voyelle
tudali,
«
la
,
:
âpnômi
,
de dp, obtenir.
racine,
comme
la
première
ne subit pas de guna.
radicale
vexât, » de tud.
« Elle ajoute
,
avant
nasale n ou, dans
Exemple: yunjanti,
«
la
consonne
finale
certains cas,
jungunt
;
»
yunahli
la
,
de
la
ra-
syllabe na.
«
jungit, »
de yui.
(1)
Voyez, sur l'analogie des racines dâ, douiier,
et
dhâ, poser,
comparée de M. Egger, chap. IV.
14
la
Granmatre
—
8^^
((
Elle ajoute à
terminaisons
les
«
—
extendo
9^.
—
Exemple
la
vant les terminaisons légères.
((
vendo, vendimus
—
lO''.
giina.
peut
considérer
la
ay
,
nâ de-
,
qui devient
Exemple
:
krinâmi, krînimas,
aya
a
racine et
la
lui
impose
la
de chur, voler. Cette der-
,
même dans les
comme appartenant
nière classe retient
tanumas
,
racine ni
chôrayâmi
:
lanômi
de hrî.
»
ajoute
« Elle
Exemple
,
qui devient ù devant
,
:
de tan.
»
,
ajoute à
« Elle
racine u
!a
légères.
extendimus
,
—
210
temps généraux.
,
On
aux verbes dérivés
d'autant plus que sa forme est exactement celle des causatifs.
»
— Verbes qui prennent en sanscrit
1°,
Retrouverons-nous ces caractères
des langues de
si
formalive a.
dans
fugitifs
France? Oui, pour
la
la
le
les
verbes
celto-breton
les
,
idiomes néo-latins et germaniques. Nous hésitons à répondre
aussi affirmativement
langue
,
pour
le
basque, parce que
,
dans cette
verbe n'a qu'une seule manière de se former
le
,
et
que tout nom, pronom, substantif, adjectif, toute particule quelconque peut se convertir en verbe
au radical tcea ou cea
.
selon que le
mot
en ajoutant
,
est
terminé par
une voyelle ou par une consonne. Or, beaucoup de noms
basques ont leur désinence en a;
moins pour moi
l'article
ou
de discerner
,
elle est
si
une simple
« L'intercalation d'un a
en sanscrit
lesquelles
les
verbes de
la
,
,
l'a s'affaiblit
est
en
M.
,
et cet
i
donc
difficile,
du
épenthétique.
Pictet
première et de
la
la
,
qui distingue
sixième classe
moitié du
devenue générale en
i
est
lettre
dit
comprennent plus de
des racines
il
cette voyelle est le signe de
si
nombre
total
irlandais. Quelquefois
prend un autre a par suite de
—
de concordance des voyelles.
loi
la
de l'insertion de
fait
—
211
seconde personne plurielle de
la
ratif;
par exemple
kan-at'-a, de
En
latin
lan-i-t
:
han
racine
la
,
verbes sanscrits qui prennent
latin
le
batlu-i-ds. Cet
vous chantez, en sanscrit
,
rendre un son.
la lettre
temps du verbe
Batlu-i-s
:
du
i
»
répond aux
épenthétique a; mais
batlu-i-t
,
latin s'est
italien et
:
vend-i
italien,
gnol
,
cre-e-s
tu crois
,
français, ayant perdu
nales
du
tique
du
latin
sanscrit
,
le
muet
comme
,
,
il
il
,
il
vend
croit; cre-i
,
la troi-
changé en
s'y est
— espa-
;
je crus.
Le
plupart des désinences pronomi-
la
temps perdu
excepté dans
conjugaison française où
e
vend-e
;
cre-e
;
même
a en
,
ballui-mus
,
espagnol, correspondant à
tu vends
,
en pas-
i
maintenu dans quelques
sième conjugaison latine. Quelquefois
e
le
de l'impé-
cette voyelle sanscrite s'affaiblit généralement en
sant dans
,
faut y rapporter Vi
il
l'indicatif et
c'est la troisième conjugaison qui
,
breton
le
également obscurci par un mode
l'a est
plus récent de formation. Toutefois,
de
Dans
.
.
,
iu
verbes de
épenthé-
la
première
encore sous
la
forme de
aim-e-s
aim-e. Mais
les
elle figure
dans /'atm-e
la lettre
,
il
provençal paraît l'avoir conservée intacte dans quelques-
uns de ses verbes. Ainsi,
dislribu-i-s
le latin
discern-i-s, dispon-i-s,
devient en provençal discern-a-s
,
,
dispos-a-s
,
dislribu-a-s.
«
En
gothique, écrit
nous rencontrons
à d'autres
i.
Ainsi
,
nous
,
le
,
;
au
nim-ô-s,
«
Il
pluriel
«
,
nim-a-m
nous prenons
résulte
;
,
présent de l'indicatif, au singulier,
i-th
Grimm,
d'après J.
comme en latin s'affaiblir en
gothique mm-an « prendre, » fait au
voyons
verbe fort
le
M. Ad. Régnier
à certaines personnes, l'a sanscrit pur
,
,
nim-a
,
nim-i-s
nim-i-th, nim-a-nd
»
;
,
nim-
au duel,
nim-a-ts, « vous prenez. »
de ce que nous venons de dire du
latin et
~
du gothique, que
caractère de
le
a antique de
classe, cet
—
212
première et de
la
la
traces, jusqu'à nos jours, dans
conjugaison
la
;
car les e
mi-muets ou muets qui forment ou commencent
nence
,
dans l'allemand d'aujourd'hui
soit
propre langue
en plus effacés
même
e
:
muet, correspondant à Va
nous prenons,
«
Nous avons vu
lA"
nem-e
et
» zij
nem-e-n,
tion
,
u ils
109. L'allemand
mot allemand
du son
;
»
» icy
,
prennent. »
plus haut que les verbes sanscrits de la
le
et le
guna. Bopp
le
Verch.
flamand reprodui-
même
sent ou imitent aujourd'hui cette
Vahlaut
la
sanscrit, qui
dans une partie des verbes gothiques.
gramm. § 27
de plus
racine et
je prends
«
,
première classe prenaient régulièrement
reconnaît
la
,
»
se trouve dans le llamand
nem-e-n,
dési-
ich nehm-e, « je prends, » wirnelim-
e-n, « nous prenons.
le
la
dans notre
soit
de cette voyelle insérée entre
,
terminaison verbale
C'est
,
ne sont autre chose que les restes
,
sixième
dérivation sanscrite a laissé des
la
modification par
qui signifie littéralement a dévia-
en d'autres termes
il
,
y a un certain
nom-
bre de verbes allemands et flamands qui ne modifient pas
seulement
2".
la
qualité
,
mais encore
— Verbes qui prennent en
Le
sanscrit la formalive
celto-breton a perdu cette formative.
est représentée par les verbes
en io
quantité du son.
la
,
comme
accip-i-o
,
de
Quant Atys
li
ol
En
latin
,
efle
troisième conjugaison
;
les ver-
le
vieux langage,
comme
recet-i-er, receler, rehet-i-er, encourager
Qui
(4« classe).
en français, par
cup-i-o
bes en ier usités autrefois dans
la
ya
son conipaîgnon
porchace guérison
:
—
El est
de
seiir
Forment
—
213
li
aidicr
se prisl à nkaiticr.
Le roman d'Allùs
dans
provençal amnisl-i-er
le
lien recip-i-ente
dans
racine et
la
la
Lœbe
an, nuire, hlah-j-an
,
schad-en, lach-en, par
gement de
30.
flamand
:
en
l'a final
rire.
e
Mais cej
(1)
Exemple
désinence.
mand
et le
dans
a disparu
insè-
le fait
l'alle-
du chan-
muet.
— Verbes qui insèrent une nasale dans leur racine (7e classe).
Comme dans
classe précédente
la
cipes de l'euphonie et se règle sur
la suit.
Devant
qui s'introduit
fi-n-go
fi-n-go
:
d
dentale
,
le
verbe celto-breton
,
rales ch
:
fe-n-ch
L'allemand
,
,
S 125
:
el
flamand
,
italien
Mais devant
le
feint
,
les prin-
consonne
la
n
,
fis-siim),
,
fe-n-do,
nasale n
,
la
provençal en gutturale
devant
les
guttu-
feinte.
flamand semblent avoir conservé des
traces de ces procédés de formation de
Exemple
;
» et redevient nasale
fe-n-cha,
et le
la
nasale-dentale
c'est la
,
nasale formative se change dans
« feindre
nature de
fei-n-dre
,
fi-n-gir.
,
la
fii-n-do (parfait, fid-i
fe-n-dre
,
espagnol
;
la
latin
français
;
fe-g-ner,
(1)
,
la
shalh-j-
:
a perdu cette formative. Cette nasale varie suivant
qui
c'est
ou bien du sixième type de
,
conjugaison forte, suivant de Gabelentz et
rent/a entre
l'ita-
verbes gothiques du premier
les
conjugaison faible
la
dans
;
maintenue pres-
figurative ija s'est
la
que sans altération. Tous
type de
apprec-i-ar
,
dans l'espagnol altrihu-y-es. Mais
;
gothique que
le
de Protesiltut,
et
hri-n-gen
Grumm. compay.
de Bopp,
,
f,
«
la
septième classe.
apporter
109 a) 2.
;
.>
de-n-hen,
—
« rélléchir
«
allemand
«
;
mélanger.
—
214
me-n-gen
,
(lamand
,
,
me-ti-gelen,
»
_ Verbes qui insèrent en sanscrit u, nu ou nâ entre
4.0.
le
thème
et la désinence.
Les verbes
sanscrits qui insèrent u
nombre d'une quarantaine
;
n'est
il
ou nu ne sont qu'au
donc pas étonnant que
nous ne trouvions des traces de ces formatives dans nos
langues modernes. Mais
formative na. Ainsi, de
fait à l'indicatif
le
la
celto-breton en a conservé de
présent kri-nâ-mi
celto-breton fre-n-a, acheter, par
,
la
j'achète
,
est dérivé le
permutation de
C'est de cette dernière classe de verbes que
proche
les
comme
:
ster-tie-re
,
C'est donc dans cette
:
c
en ^.
Bopp rap-
verbes latins qui insèrent ni et ne devant r,
cer-ne-re
bes sper-ne-re
gnol
la
racine sanscrite kri, acheter, qui
,
même
,
cer-ni-mus
,
ster-ni-mus.
classe qu'il faut ranger les ver-
sier-ne-re de l'italien
;
cer-ne-r de l'espa-
conster-na-r d{scer-n-ar du provençal; consler-n-er
,
discer-ne-r du. français.
On
retrouve aussi dans quelques verbes germaniques la
formative sanscrite
nâ
mouvoir,
le
produit
a
et l'allemand
î)0.
—Verbes
;
aya
ren-ne-n
dans
les
du
.
aya devant
de y
la
i
,
conservée dans
langues de
,
d'oîi le
flamand
galopper.
qui insèrent en sanscrit
s'est
verbe sanscrit W,
le
,
gothique rin-na-n
C'est sous la forme
crite
par exemple
France
ou
-j
la
désinence (IQc classe).
que
la
les verbes qui
,
à ceux de
la
syllabe sans-
correspondent,
dixième classe
sanscrit.
Ainsi
,
le
verbe sanscrit b'âv-aija-mi
,
je fais être
,
je vi-
—
—
215
biv-i-dik, vivifiant.
\ifie, a produit le celto-breton
de
tin, ce sont les verbes en i-re
qui semblent
gardé
avoir
la
conjugaison, et auxquels correspondent
italiens
verbes espagnols
les
provençaux et français qui ont leur
,
Le gothique
formé
a
la
la-
fidèlement ce type de
plus
le
Kn
quatrième conjugaison,
infinitif
en
i-r.
plupart des verbes de la conju-
gaison faible en intercalant/ qui correspond à
la figurative
aya du
dans
mand
et l'allemand.
ja-n, coucher
mand
Mais
sanscrit.
,
a disparu
j gothique
le
Exemple
sok-ja-n
,
verbes gothiques lag-
les
:
chercher
le fla-
sont devenus en
,
fla-
leggen, zoehen; en allemand legen, suchen.
SUFFIXES PERSONNELS.
Bopp
démontré d'une manière indubitable
a
Grammaire comparée
personnelles dans
sons
Ainsi, en sanscrit, dit
M. Baudry
sonnes du singulier et du pluriel
mé
,
thème des
sonne
;
vient de
le
cas obliques
dans sa
indo-européenne.
conjugaison
la
,
pronominale des terminai-
l'origine
,
,
,
pour
Vm
premières per-
les
vient
du pronom de
évidemment de
première per-
la
V caractéristique des premières personnes du duel
avam
,
a
nos ambo.
—
»
L's de
la
deuxième per-
sonne du singulier n'a pas d'origine sanscrite apparente
mais
elle
fait
penser au grec
<rv.
Le
t
sonnes vient de /a, thème du pronom sas, sa
nales plurielles en
an sont pour ant,
se trouvant retranchée par euphonie
C'est le
même
,
;
des troisièmes per-
la
tat.
Les
fi-
dernière consonne
comme
procédé qu'ont suivi
,
en grec.
langues de
les
la
France.
En basque
sons de
la
,
on retrouve
première et de
l'indicatif présent
les
la
du verbe
pronoms dans
les
terminai-
seconde personne du pluriel de
.•:u\iliaire
dut
:
dugu
,
nous
—
avons
du-zue
;
basques de
riel.
ne
—
,
— Gu
vous avez.
première et de
la
—
216
Mais à l'imparfait de
seconde personne du plu-
la
l'indicatif
servent plus de terminaisons
lui
traire
;
même
du
verbe,
ils
précèdent au con-
ils le
et c'est le verbe qui vient se joindre à
,
pronoms
et ziie sont les
eux
se
,
con-
fondre, faire corps avec eux.
même
en est de
Il
— Dans
sommes
naiz
» zarele
,
représentent
les
minaison de
la
riel
pour
c je suis
,
verbe auxiliaire izaitea, être.
haiz
«
,
vous êtes,
«
,
le
»
,
tu es
,
hi
,
,
seulement
semble avoir rejeté
Il
la
h, g
gu, zuec. La
,
z
ter-
en dire
radical iz qui cor-
le
,
est)
il
désinence pronominale sanscrite
changée dans
En
(ils
le
basque en da
(il
est)
ti
pour
,
Vm
de
la
Exemple
seconde personne du sanscrit
d'une manière directe, mais,
deuxième
Journal asiatique
substitué à
rappeler
lière.
,
la
,
la
kana-nn
(I) Archcolofj.
a
M.
le
je chante;
etc.
/
,
Les de
non pas
démontré M.
l'a
Schlegel
la
,
insérée dans
que
le gallois
a
seconde personne singu-
anciens poëme'i gallois
perdu
,
conservé intact. Le z breton paraît
glywesTi, tuas entendu
Le breton
qui se se-
changé en z
que
corruption du
forme moyen-âge de
les
s'est
ainsi
lettre à
par
s et qu'il a
Dans
,
le singulier,
première personne du sanscrit
kane-nn, je chantais; kanfe-nn, je chanterais,
Pictet dans sa
et conservé
,
sont) pour le pluriel.
celto-breton
a fait partout place à nn.
\e
,
nous
forme cette personne d'une manière
parce qu'il
respond au radical sanscrit as (de as-ti
la
n
» les initiales
pronoms basques ni
«
,
troisième personne du singulier et du plu-
très-irrégulière.
et
gare
»
de ce verbe izailea n'a pas une origine pronominale
basque
rait
,
t
,
on trouve
écrit
:
(1).
de
of Wales, I, 172.
la
troisième personne du sanscrit,
—
—
217
excepté à l'impératif: hane-l, qu'il chante, gireze-t, qu'il
sache
la
,
Mais
etc.
seulement
il
m
a conservé le
il
première personne du pluriel
y a ajouté un
j)
,
sanscrit pour caractériser
à tous les temps du verbe
hano-mp
:
kane-mp, nous chantions hanzo-mp
;
Le
suffixe sanscrit la
été conservé
privé de sa voyelle
chantâtes;
temps
seconde personne du
la
,
mais
,
vous
chanterez,
chantiez; kanfe-ch
vous
,
,
pluriel a
ils
correspondent à
dit
du
M.
,
vous
pour terminaisons en
chantent; kan-int,
Pictet
c'est
,
ils
troisième
la
Mais ce qui
que
qu'ils
,
chanteront, etc.
de
celle
sanscrit anli. «
kan-ent
:
est fort re-
ne se
sanscrit anti
le
dans cette langue, à aucune forme pronominale
,
tandis que
le gallois
comique (branches du
et le
possèdent encore un pronom htcynt
la
,
ou kana-ch
Exemple
Ces terminaisons
marquable,
d'autres
qui n'est que le
vous chanteriez.
chantent; kan-ont,
rapporte
ch
kane-ch
celto-breton ont, ent, et vit.
plurielle
Dans
etc.
le suffixe
;
La troisième personne du
personne
|)luriel a
chantez kanzo-t
remplacé par
pronom breton chwi
etc.
temps du verbe breton
kani-l vous
:
kano-t, vous
a été
il
,
de
dans plusieurs
nous chantAmes,
,
;
nous chantons
,
liaison avec
le
hynz
,
,
hanz
,
celtique)
ils
,
dont
verbal n'est pas douteuse. »
suffixe
Ce
rapprochement peut donner matière à bien des réflexions.
Comme c'est
du
latin
que dévive
nes des verbes néo-latins
la
formation des person-
nous montrerons d'abord l'ana-
,
logie qui existe entre les suffixes personnels latins et ceux
sanscrit
:
SIXGLXIER.
Latin.
Sanscrit.
l"^*^
Personne
oc
3"
:
mi, am.
SI
—
S
,
//,
t
,
.
.
.
o
s
lu
,
,
l ,
um,
eni
as
al
,
la.
,
am.
du
—
218
Sanscrit.
Personne
l""^
3^
anti
sonne singulière de
personne
ego
anlu
an
,
.
tint
.
formé
le latin a
le.
,
ant
,
nlo
première per-
la
comme
non pas,
du pronom de
cas obliques
,
la
par contraction de
am-a-o
en
première
mais directement du nominatif du pronom
,
Am-o
:
,
lis
l'indicatif présent,
du thème des
sanscrit,
mus.
iha, ta
remarquer que
est à
Il
mas, ma
:
—
—
2^
Latin.
latin
qui est lui-même
,
une contraction de am-a-ego.
A
«
vallet
,
première personne du singulier,
la
Vo de
porlo, pario
prononciation
gaisons.
batto
Le
portugais.
,
ren
,
dans
toujours guidé par
final
d'abord je port
,
je dorm ou dor
,
,
la
le
génie de
je part ou par
je sai
,
je di
,
,
je bat
,
je rend ou
suite
la
on ajouta un
e
muet
final à cette
personne
,
etc.
Cet
e
muet
est destiné à
marquer que
doit faire sentir la dernière consonne de ces mots.
rien
sa
dans toutes ses conju-
première conjugaison, et l'on eut je portE , j^iirnE
je chantE
que
:
en espagnol et en
etc.
Par
«
,
supprima cet o
a dit
Il
j'aim je chant
même
en a été de
il
;
français
,
M. de Che-
Oexion latine a été conservé en italien
la
,
dit
l'on eût recours à ce signe
n'indiquait
remment
les
à
l'œil
(je
chante), je serpent
mêmes
(je
Avant
purement orthographique
l'on
dût prononcer
terminaisons ant, eut dans
ces
serpent.
que
les
,
l'on
,
diffé-
verbes y^ chant
serpente), qu'on ne prononce
terminaisons dans les substantifs
un chant
,
un
—
—
219
La première personne des verbes de
«
troisième conjugaison reçurent un
rend, je di
je
rends
je dis
,
,
je sai
,
recoi
je
,
,
du
;
je sais, je reçois. Cette modification
la
douceur de
première et
la
la
la
qui
.
pronon-
un autre rapport
a été moins heureuse sous
réduit à une seule forme
la
je par,
devinrent je pars, je
,
peut avoir eu de bons résultats pour
ciation
seconde et de
la
paragogique
s
elle a
;
seconde personne
singulier, qui avait autrefois des formes distinctes :je par,
lu pars; je di
tu dis; je reçoi
,
tu reçois, etc. J'ai est
,
la
seule des premières personnes du singulier à laquelle on n'ait
point
fait
subir de réforme.
Après
«
les observations
fluence de l'accent latin sur
çais
tio
la
;
tandis que
dont l'accent est sur
,
a
du nous don-
forme inchoative moilésco
la
pénultième
la
l'in-
forme première pàr-
la
dont l'accent est sur l'antépénultième
ner part ou par
touchant
j'ai faites
formation de nos mots fran-
on comprendra facilement que
,
,
que
,
,
dû nous donner
a
mollis.
Dans
«
conjugaisons
trois
les
la
seconde personne du
singulier a conservé le s qui se trouve
tine j)orl-AS
,
tu port-es
;
part-is
dans
tu part-5
,
la
;
la-
tlexion
battu-\s
,
tu
bat-5.
La
«
troisième personne singuHère de l'indicatif présent
de
la
première conjugaison gardait anciennement
de
la
forme latine
ainsi
,
encore aujourd'hui dans
jugaison; on disait
nous disons
çoij
«
,
il
finir
,
la
même
seconde et dans
porlET, HvoIet,
il
dorj
il
,
la
,
il
final
t
le
garde
troisième con-
comme
donn^T,^
il
croij
le
personne
saij
,
il
re-
etc.
Plus tard on a supprimé
nes, et l'on a
«
il
:
que cette
dit
Les flexions
:
il
porte,
latines
de
la
le
il
t
de ces troisièmes personvole,
il
donne,
etc.
première personne du pluriel
—
—
220
amus, imus, subirent l'assourdissement de
voyelle
leur première
et ces flexions se confondirent en français dans
:
terminaison qui
conjugaisons
;
,
commune
par analogie, devint
cette terminaison fut
selon les pays
,
ou ornes, qui se syncopèrent ensuite en ums
ons. C'est la dernière de ces formes qui
une
à toutes les
urnes
,
,
uns, oms^
nous
est restée;
nous n'avons conservé ornes que dans nous sommes. Le passé
gardé
défini a
la finale
MEs, nous partïMES
vimus
nt persista
;
moins dans
nèrent
Si
la
,
unt
français a
le
,
nous portà,
parti-
les
,
voyelles des
s'éteignirent dans le son de Ve
ce n'est dans
PonA^T,
prononciation
la
parliisj
bathœjiT
,
,
,
du
don-
»
conservé tant d'analogie avec
latin, le provençal
a déjà dit
la
le latin
,
Vo de
provençal a perdu cette flexion
gulière à tous les
,
l'espagnol et l'ita-
que ces deux derniers idiomes ont con-
première personne
français. L'italien a rejeté le
défini
:
de portavimus
formation de ses personnes, à plus forte raison en
On
servé, à
si
l'écriture.
existe-t-il entre le
lien.
,
jmrlEyT, partEST, baUEyT[\).
;
le
dans
formée de imns
troisième personne du pluriel
la
flexions latines ant,
muet
,
battuimus.
,
A
«
mes
nous batthiES
,
temps de
s
de
,
la
flexion latine
comme
la
,
mais
primitivement
le
seconde personne sin-
sa conjugaison, excepté
du conditionnel présent
,
au passé
tandis que le provençal et
l'espagnol l'ont maintenu.
Ces
la
trois
idiomes ont perdu aussi
le
t
caractéristique de
troisième personne du singulier. 3Iais aux trois person-
nes du pluriel,
ils
ont assez fidèlement reproduit
les
formes
sanscrites et latines.
(1)
Origine
cl
formation de la langue française ,
loin,
m,
|i.
210
el suiv.
—
De même
,
—
221
personnels de
les suffixes
la
thique correspondent parfaitement à ceux
Exemple
conjugaison go-
du
sanscrit.
:
SINGULIER.
Gothique.
Sanscrit.
V^ Personne
:
am
mi,
2"
—
si, s
3^
—
ti, t,
a.
i-s.
tu
i-th.
PLURIEL.
jre
2^
3°
On
Personne
—
—
mas, ma.
anti,
.
a-m.
.
i-th.
antu,an.
les voyelles finales
initiales
a-nd.
comparatif que
tableau
m caractéristique de la
Les voyelles
.
tha, ta
voit par ce
perdu seulement
le
:
le
du sanscrit
gothique a
ainsi
,
des suffixes personnels du verbe
gothique se sont assourdies et sont devenues des
e
muets
ou ont entièrement disparu en passant dans l'allemand
flamand. Exemple
que
première personne du singulier.
et le
:
SINGULIER.
Gothique.
^re
2^
3''
Personne
:
—
—
.\llemand.
Flamand.
a
e
e.
i-s...,.
e-st, -st...
st,
i-th
e-t,
t
s.
t.
PLURIEL.
j^re
2e
3*
Personne
—
—
:
a-m.
.
.
.
e-n
e-n.
i-th
e-t, t
t.
a-nd....
e-n
e-n.
222
résulte
Il
de
de ce rapprochement que
première personne plurielle du
la
changée en n dans
m
le
caractéristique
verbe gothique est
langues germaniques modernes, et
les
d de
qu'elles ont rejeté la dentale
troisième personne du
la
pluriel.
FORMATION DES TEMPS.
%l.
M. Bopp
'X
crite
— Modification par guna.
divise les désinences de la conjugaison sans-
en légères et en graves ou lourdes,
dit
M. Ad. Ré-
gnier, et cette différence de nature entre les désinences lui
donne
le
moyen
d'expliquer ingénieusement, par une sorte
de compensation
de
la
racine (1).
et
de
d'équilibre
loi
»
Les terminaisons légères sont
temps de
l'actif
certaines altérations
,
les
désinences de tous les
au singuHer, à l'exception de
la
personne
de l'impératif.
Les terminaisons graves ou lourdes sont toutes
tres.
—
Elles sont ainsi
plus de lettres
,
au-
parce qu'elles portent
l'origine elles ont
dû en por-
davantage.
ter
Dans beaucoup de
cas
guna devant
appelle
le
qu'elle
reste invariable
Exemple
:
Le
vidmas,
(i
voyelle de
la
,
les
,
«
savoir,
» à la
racine
légères
du verbe
,
terminaisons
les
>>
l'indicatif présent
nous savons,
la
terminaisons
devant
sanscrit vid
personne singulière de
et
nommées,
ou parce qu'à
les
fait
à la
tandis
graves.
première
verfm, «je
sais, »
première personne plurielle
du même temps.
11
(1)
est difficile
de suivre
Traité de la formation
rifs
les traces
mois
,
etc., p.
du guna sanscrit dans
153.
—
conjugaison des langues de
la
—
223
des autres langues
directement à
lie
racine
,
—
,
des idio-
celle
plupart des verbes primitifs
c'est-à-dire
,
la
France
la
mes germaniques exceptée. La
ceux où
,
terminaison se
la
ont été remplacés par des ver-
bes dérivés ou plutôt de formation secondaire, où
n'existe plus
Les
«
comme moyen
mière
,
ou
forte
que
,
surtout
moins en
quand on ne
sort pas
parences. Son prétérit, à
gulier, n'a pas
marquer
la
la
de désinence du tout
différence de temps
de
voit par là
que
,
,
,
répète
,
marquer
à
le
:
y forme
six séries
,
et se contente
Infinitif
:
Indicatif
où
—
<'
(e) si.
,
l'altération
importante et plus signifi-
elle suffit parfois à elle seule
le
le
,
je le
gothique
sa richesse et toute sa variété.
trois
même
ou
quatre voyelles al-
thème verbal.
(dans l'allemand actuel wc/iemm), prendre.
présent, sing. nim-a
prétérit, sing.
Au
dentale
la
,
:
nim-am
:
en gothique
,
pour
,
voyelle
la
personne du sin-
2*^
temps. C'est surtout dans
ternent entre elles dans
Exemples
toutes les ap-
dans aucune langue
que Vablaut déploie toute
Il
,
de l'altération de
la voyelle radicale n'est plus
cative qu'en allemand
conju-
la
personne du sin-
et à la 3^
dans l'allemand d'aujourd'hui,
On
nommer
de l'allemand
l*"**
gulier prend pour toute désinence
«
racine y a plus
a-t-elle, à certaines formes,
qu'on appelle en allemand Vablaut. La
t
La pre-
faible.
la
pourrait aussi se
,
Au
gaison primitive.
parce que
désinences et les lettres formatives y sont
les
ou légères
nulles
une conjugaison
et
nommée
qui est ainsi
de poids
régulier de conjugaison.
germaniques, continue M. Régnier, ont
dialectes
une conjugaison
guna
le
duel
,
ainsi
nam
,
,
nim-is
,
nim-ith.
nam-l, nam.
qu'au pluriel
,
du
prétérit
de
l'indi-
__ 224
catif, et,
dans tout
change en
se
e
du subjonctif,
prétérit
le
nem-u, nem-uts,
Prétérit de l'indicatif, duel,
—
bornent
a,
pluriel
nem-um, nem-ulh, nem-iin.
,
Les altérations de ce verbe
«
e
dans
,
et
de ceux de
modes personnels
les
mais au participe passé
;
de nim-an
l'a
:
,
,
aux
sa classe, se
trois voyelles
ou mieux passif,
il
i,
prend u
:
num-ans.
Les âges postérieurs de
«
conservé,
sait,
comme moyens de flexion
des voyelles de
la racine.
plus distinctif de
la
ces les plus faciles
ception
,
on
;
Ce
la
11
même
une de
le trait le
ses ressour-
ses plus grandes beautés
de
On
ne peut donc pas songer à
inutile
aussi
d'en donner
trouvera dans les grammaires (1).
ici
la
»
qui vient d'être dit par le savant philologue français
du verbe allemand
mand
serait
,
l'on
idiomes germaniques, sans ex-
les
ont gardé des mots.
décomposer.
liste
une de
comme
,
ces permutations
,
C'est peut-être
branche tudesque
et
Tous
structure intime.
les
langue ont
la
,
,
s'applique en tous points au verbe fla-
qui a aussi sa conjugaison forte et sa conjugaison
faible.
La
voyelle radicale des verbes flamands de la conjugai-
son forte change presque toujours à l'imparfait et très-souvent au participe passé.
Ce changement
s'opère de quinze
manières différentes.
La
1®.
et
voyelle radicale devient
A
long au participe passé
2®.
(1) Ib., p.
:
l'imparfait, a bref au singulier,
;
à l'imparfait et au participe passé
lôGelsuiv.
a long au
;
pluriel,
3°.
passé
i
o bref à l'imparfait et au participe
l'infinitif,
;
4".
passé
bref à
e
bref à
à l'infinitif, o
l'imparfait et au participe
;
5".
6°.
i
ou
l'imparfait
;
long-doux à
€
e
l'infinitif,
ie à l'imparfait
9°.
a à l'imparfait
10°. y k
a long au par-
;
;
ie à l'infinitif, o
long-doux à l'imparfait et au par-
;
;
12". ui à
ticipe passé
l'infinitif,
ticipe passé
l'infinitif, i à
a ou ou au par-
l'imparfait,
;
a long à
ticipe passé
o long-doux à l'imparfait et au par-
;
a ou ou à
15°.
;
oe à l'imparfait,
long-doux à l'imparfait et au par-
ticipe passé
14".
pluriel
l'infinitif, e
ticipe passé
i'S'^.
au
et
;
8°.
1 1°.
a bref au singulier de
long-doux au participe passé
a long à
ticipe passé
l'infinitif,
a long au subjonctif
l'indicatif,
(le
de l'imparfait,
7°.
quelquefois o à l'imparfait, o au
e à l'infinitif, ie et
participe passé
l'infinitif, ie à l'imparfait
,
a long au par-
;
00 long-aigu et oe à
l'infinitif, ie à l'imparfait,
oo
long-aigu et oe au participe passé.
Comme
le latin
n'a presque rien conservé
du type de con-
jugaison qui joint immédiatement la terminaison verbale à
l'élément radical
,
le
nombre des verbes néo-latins, où
puisse constater l'influence
très-restreint.
Les verbes
prétérit die-di
ou
térit
di
j
etc.
de-tti
Sans doute
;
,
du guna
italiens
le
donc aussi
sanscrit, est
dare
l'on
et stare font à leur
verbe espagnol dar
ces formes ne sont
fait
que
15
la
au prérepro-
—
ductiondu
latin
de-di , ste-ti; mais ces formes sont dues à
l'action primiti\e
On
fis
,
tu
fis
montant à
ce
du guna.
pourrait croire que
ou passé défini du verbe
le prétérit
facere ou du verbe français faire {feci
latin
je
—
226
\ erhe
,
il fil
forme française
la
fe-i
etc.) a subi la loi
,
,
fe-is
dical
Vi
du
mais à une contraction
de
que
du
parfait défini
La
français fe-i
compose de
la
le
où
,
quatrième conju-
la
les
verbes
latin fec-i,
la
règle
racine se
deux consonnes simples
radical
l'a
dont
,
redoublement
le
changement de
de
de formation du
voyelle a entre
suppriment au parfait
par
loi
si
empruntée à une autre
est
,
conjugaison sanscrite
la
du ra-
voyelle
que
,
gaison française [je f-i-s).
du vieux
la
violente
caractéristique
,
de
parfait
radical en a été rejetée et qu'il n'est resté
du verbe faire
la vovelle
,
forme moderne
la
ne doit pas être attribuée à l'altération de
fecit,
,
mais en re-
du
plus ancienne
la
on se convainc que
,
fecisU
,
du guna
en
et
é.
,
remplacent
le
Exemple
lan
:
,
«étendre, » parfait, îènitha, pour tatanitha [\)
Les modifications subies par quelques verbes celto-bretons, dans plusieurs de leurs temps, peuvent s'expliquer
aussi par le sanscrit. Ainsi
le
dans
,
verbe élre est exprimé par béa;
est la reproduction
celui
de but
ou.
de
la
tum
il
dialecte de Cornouailles,
est évident
bout dans
le
même
,
comme
dialecte dérive par con-
bavitum
,
« (être)
est rappelé par la désinence
syllabe sanscrite avi par
que ce terme
racine sanscrite bû (être)
traction de l'infinitif samcrit
suffixe
le
t
,
»
dont
dans bout
,
et la
ou dans ce verbe celto-breton.
C'est par une semblable contraction qu'il faut expliquer
changement du
en é-et
[\)
,
sanscrit ètu
qu'il aille
Baudry, licsumc de
le
,
qu'il aille
,
et é-ent
la
granimuire satiscn'Ie ,
,
;
yanli
qu'ils aillent
p. 51.
,
,
le
qu'ils aillent;
dans
le
celto-
—
breton; du sanscrit d?/am
en ê-eniiy é-ez
lait,
le
,
227
es, e7, j'allais, tu allais,
,
é-ê
—
,
j'allais, tu allais,
il
al-
il
dans
allait,
langage breton.
On
peut reconnaître aussi
fluence du
guna
sur
la
,
—
langue basque
la
l'in-
,
verbe où l'indicatif présent wds
,
devient à l'imparfait ninzen
§ 2.
Composilion de
la
,
,
j'étais.
racine avec un auxiliaire.
Cette manière de former certains temps du verbe, dit
«
M.
dans
formation de l'imparfait du verbe iza-
tea, en dialecte de Biscaye
je suis
,
Pictet est tout à fait dans le génie des langues indo-euro-
péennes. Bopp est
dans
les
le
premier qui en
verbes sanscrits
ait
démontré
importe d'observer, c'est que presque toutes
la famille offrent
commune,
dans
,
,
diome
,
la
à la séparation de la souche
postérieure à
la
division des lan-
éléments en sont ordinairement puisés dans
les
la
langues de
et les éléments en sont surtout reconnaissables
même où
débris de
qu'il
d'époques différentes. L'une
est antérieure
le sanscrit; l'autre est
gues, et
les
Ce
des traces plus ou moins évidentes de deux
formations de ce genre
plus ancienne
l'existenee
gothiques, grecs et latins.
,
elle a pris naissance.
première formation
,
Ce
l'i-
qui caractérise les
c'est qu'ils offrent entre
eux
des analogies assez frappantes pour démontrer leur identité
primitive, tandis que les formations secondaires, produits
spéciaux du génie de chaque langue n'ont entre elles que
l'analogie générale de leur
Pour bien
saisir la
mode de
construction (i). »
portée de ces observations
mettre en principe qu'il n'y a qu'un seul verbe
,
élre.
(1)
De
l'Afpnitc des langues cdliqucx avec le sanucrit
,
p. 156.
,
il
—
faut adle
verbe
—
—
228
principe se trouve confirmé par
Ce
Nous avons vu
en effet
,
le sanscrit et le
basque.
plus haut que la plupart des
,
verbes sanscrits prennent un a entre
racine et
la
terminaison
la
pronominale. Nous avons constaté ce phénomène sans en re-
Eh
bien! nous croyons que cet a est en-
chercher
la
cause,
dans
la
composition de ces verbes
tré
du verbe
de
sanscrit par excellence
manière suivante
la
comme
,
représentant
as, être, lequel se
:
conjugue
:
INDICATIF PRÉSENT.
y
a-si
toi être
,
as-ti
s-tha
om je
ou tu
ou
il
est
,
vous être ou vous êtes,
y
eux être ou
sont.
ils
nous admettons que
si
suis
es
nous être ou nous sommes
,
,
s-anti
,
être
lui être
,
s-mas
Or
moi
as-mi
verbe as est entré dans
le
composition de quelques temps des verbes sanscrits
suivra que la racine verbale
dicatif présent
:
vah-â-mi
,
vah
transporter
,
vah-a-si
,
La
rejeter
a-si
nii
y
tant
,
faisant à l'indicatif présent
kship-a-li
,
,
kship-â-mas
signifiera littéralement
,
faisant à l'in-
,
:
je suis trans-
racine verbale kship
:
kship-â-mi
kship-a-tha,
,
je suis rejetant
,
kship-
,
kship-a-
tu es reje-
etc.
Ainsi
,
dans cette hypothèse
présentent l'idée exprimée;
est
:
la
s'en-
vah-a-tiy vah-â-mas,
vah-a-thûy vah-a-nti, signifiera littéralement
portant, tu es transportant, etc.
il
,
exprimée
;
—
les flexions
personne qui l'exprime.
,
mi
racines vah et kship re-
les
— a,
,
le
si
y
temps dans lequel
ti
,
mas
,
tha
,
lUi
elle
,
la
—
Sans doute
là
des exemples de verbes réguliers,
ne constate pas aussi bien
et l'on
dans
ce sont
,
les
présence du verbe an
la
verbes sanscrits irréguliers. Cependant ce
être soumis à l'action d'une loi
bli
—
229
car nous
,
paraît
fait
retrouvons éta-
le
d'une manière générale et sans aucune exception dans
toute
la
Loin
conjugaison basque.
d'offrir
maire basque
,
comme
le
prétendait Harriet dans sa
un appareil prodigieusement
,
beaucoup de réflexion pour en
effort
saisir
Gram-
varié, exigeant
l'ensemble et un grand
de mémoire pour en retenir tous
les détails
la
,
conju-
gaison basque se réduit aux seules modifications du verbe
izatea, que l'on
fait
riables, suivant les
accompagner de
temps
trois participes inva-
et les relations
primer. Ces participes sont
le participe
:
que
l'on veut ex-
présent
,
le parti-
cipe passé et le participe futur.
Cela est
si
vrai
que
,
lorsqu'un Basque veut attacher au
verbe ëlre une idée absolue et s'en servir
d'exister
il
,
répète le verbe être
izailen niz
,
et dit
comme synonyme
:
je suis étant
hiz
tu es étant
da
il
gare
nous sommes étant
est étant
zarete
vous êtes étant
dire
ils
Le Breton
dit
de
même
:
sont étant.
béza éz ounn , être je suis
,
je
suis étant.
Comme
la
compagner
langue basque a un autre auxiliaire pour ac-
les
verbes d'action
sert d'auxiliaire
naiz ou niz
,
,
le
verbe niz
qu'aux verbes d'état,
« je suis
parlant
,
»
,
« je suis
,
»
ne
comme minzatcen
(je parle).
—
—
230
L'auxiliaire des verbes basques d'ac/ion est dut, « faire, »
conjugue aussi avec un participe présent
et se
Exemples
tur.
:
Maithatcendut,i'aime,\'\UéTti\emeni :je
—
—
—
Maithatcen nuen.V aimah,
,.
.
.,
,
,
Mailhalu dut,
passé ou fu-
,
.
.
aime,
ai
j
,
Maithaiuco dut,']a\mQia\,
fais
je faisais (,,
.,
^
.
M
.
,,
,.
.
action d aimer.
j ai tait
je ferai
Cet auxiliaire basque rend d'une manière plus énergique que l'auxiliaire français, l'action exprimée par
le
verbe
principal. 11 correspond parfaitement à la locution anglaise
to
do
un des agents
,
ment
usités
le
plus fréquem-
anglais-, celui qui lui
prête le plus
les plus
du verbe
d'énergie et de flexibilité
même
l'action
tion
je
dit le
,
tion de
Au
breton ôber
l'action
,
,
l'infinitif.
quand
« faire, »
il
On
,
l'ac-
:
,
dont
complément ou
et en
terminé en
/
de ou
te
la
con-
employé avec un autre
au verbe substantif 6e::a,
davantage
béza é
:
être je fais).
,
et
flamands ont aussi des temps
comme
auxiliaire; ce sont ceux
Ces verbes appartiennent à
jugaison faible et ont l'imparfait terminé en
,
verbe auxi-
même
verbe faire est entré
passé.
le
la signification originelle
le
est nécessaire d'affirmer
le
« je fais l'ac-
lorsqu'il est
l'ajoute
je fais [mot-à-mot
qui expriment
mand
temps de
le
en anglais
mais qui énonce
Des verbes allemands
le
ou
verbe auxiliaire basque dut, correspond
verbe à
où
,
»
firmation de l'action
être,
;
docteur Lowth
signifie littéralement
,
manger.
exprime
rann
did marquent en anglais
d(J et
avec beaucoup plus de force et de précision. I do eat,
mange
liaire
,
puissants et
pour
le
flamand
pour l'allemand et en c?ou
le
;
/
te
la
pour
con-
l'alle-
participe passé
pour
le
flamand.
—
—
231
Or, ces terminaisons sont des vestiges ou des abréviations
de rimparfdit ihal du verbe allemand (hun, et de dede, im-
du verbe flamand doen
parfait
deux du gothique di-dan
lieb-te, « j'aimais,
nais
» et le
,
comme
Ainsi l'allemand ich
»
flamand
» signifient littéralement
,
— d'apprendre.
ment
,
verbes dérivant tous les
;
faire.
«
iJ:
her-de
,
«j'appre-
je faisais l'action d'aimer,
:
C'est une manière d'affirmer plus positive-
celle
usitée en
si
anglais
:
/ do love him,
qui exprime avec plus de force l'idée d'aimer, que cette expression
Il
I love him, « je l'aime. »
:
est
probable que ces locutions dérivent du sanscrit,
car cette langue a
un
parfait qu'on
appelle
qui se forme avec de véritables auxiliaires.
forme de
racine qui acquiert
la
auquel on ajoute
abstrait
,
ensuite
le parfait
«
être
,
d'un des
ou bhu
»
;
»
parfait se
valeur d'un substantif
ce
am
de l'accusatif
verbes kri
trois
devenir
«
,
la
flexion
la
circonscrit et
Ce
,
«
faire
et
» as,
,
dernier correspond
au verbe auxiliaire werden de l'allemand et du flamand.
Exemple
:
«sancHAKARA, isâmxsx, isdwBABHUVA,
mandé ou
bien
il
a
fait
l'action
racine de ce verbe sanscrit est
,
autres dans
les
,
pensons-
l'origine des verbes auxiliai-
uns dans
le latin et le
com-
is.
nous, à jeter quelque jour sur
recherchée par
a
— La
de commander.
Les observations qui précèdent sont de nature
res
il
le vieil
allemand
,
par les
grec.
Voyons maintenant comment chaque temps du verbe des
langues de
la
France
se
lie
à la
formation des temps du
verbe sanscrit.
INDICATIF PRÉSENT.
Ce temps
est le plus simple. Il est
verbal et les flexions personnelles.
formé par
le
thème
232
Exemple
Sanscrit
:
as-mi, je suis.
:
n-a^.
Basque:
.
. .
.
a-si, tu es
as-H,
h-az
da- (Cette troisième
personne paraît dériver du
gulier de l'indicatif présent
Celto-breton: ra-m, je fais
Flamand:
ich lieb-e, j'aime.
:
Provençal:
Italien
:
les
du
%
fait.
il
/cer-/,
apprend.
il
aime.
il
a?M ou ««i-/, j'aime.. a«i-«-5, tu aimes. ...
an<-a-,
aime.
am-o
arn-a-.
.
lieb-st, tu aimes...
am-a-s
faim-e
:
Le
a)
ra-,
tu fais
er lieù-t,
vend-o, je vends.
:
Français
,
5» personne du sin-
du verbe stare.)
lA /eer-e, j'apprends, dw/per-s, tu apprends..
Allemand
Espagnol
ré-z
latin stat,
est.
il
.
vend-i, tu vends
vend-e-,
tu aim-es
il
et
,
comme
vend.
il
aim-e.
subjonctif a pour caractéristique en sanscrit
ou y, suivant l'euphonie,
il
(ê
i
en latin,
il
après
prend
désinences obtuses.
quejesois.. 5-j/â-*, que tu sois...
Sanscrit:
s-t/â-;/?,
Basque
nad-i-m
:
Celto-breton
Gothique
:
Flamand:
Allemand
Latin
:
:
Provençal
vez-i-nn
vé2-i
véx-ô.
s-ij-ais
s-ij-ai.
du z-y-s
hy z-y-.
ich se-y
du
er se-y.
s-i-?n
s-i-s
z-y
se-y-est
s-i-i.
s-i-e.
:
s-c-a
s-e-as
Italien
s-i-a
s-i-i
s-oi-s
s-oi-s
Français
:
qu'il soit.
s-ij-au
Espagnol:
:
,
dad-i-ii,
ik
:
«-yâ-^
had-i-n
4-e-a.
,
s-i-u.
s-oi-t.
PRETERIT.
Le
sanscrit a
plusieurs
Nous ne parlerons que de
tion des
manières d'exprimer
celles qui
temps du passé dans
les
ont servi à
le
la
passé.
forma-
verbes de nos langues de
France.
C'est du prétérit sanscrit que ces temps ont reçu leurs
—
flexions et leurs
233
Mais pour bien
désinences personnelles.
entr'eux et ce prétérit sans-
saisir les relations qui existent
crit,
—
importe de savoir que celui-ci résulte d'une combi-
il
naison de
verbe être
du verbe conjugué avec
racine
la
traduit en sanscrit tantôt par as
,
,
le prétérit
du
tantôt par b'u.
Or, ces deux termes as et b'u concourent l'un et l'autre
formation des temps qui expriment
la
à
passé dans nos
le
verbes.
C'est
seconde formation du prétérit multiforme du
la
verbe as qui a fourni ses flexions aux temps du passé dans
conjugaisons basque et bretonne.
les
Exemple
Sanscrit
Basque
Breton
:
:
:
:
â-sam, â-sas, à-sat, â-sma, â-sala, â-san (1).
i-zan, ayant été; nin-zen,
han-iz
,
kan-az
,
il
chanta
;
j'étais.
han-zoud
tu chantas
;
kan-zomp nous chantâmes
;
je chantai
;
,
,
kan-zot, vous chantâtes; kan-zout, ilschantèrent.
Dans
breton
,
la
première et
le s seul
sonnels du sanscrit
sinences. Mais
il
seconde personne singulière du
,
parce que
est évident
personne du singulier et
du
la
peut et doit être comparé aux suffixes per-
celles
breton, c'est-à-dire celles
zout, et celles en
coup du
zan
,
le
que
breton en a perdu
les flexions
(1)
l'rt
dé-
des trois personnes du pluriel
zen du basque
se
rapprochent beau-
néo-latins et le verbe basque dut ont eu re-
flexions
le
passé. Ils en ont
au prétérit augmenté multiforme
L'a qui précède sam, sas, sat,
Bopp, à
les
première
terminées en zial, zomp, zot,
cours à un autre système pour exprimer
les
la
sanscrit.
Nos verbes
pris
de
etc., est l'augraent qui
privatif des Lajins, et disparaît
dans
les dérivés
de
,
et
au
équivaut, suivant
la famille.
—
parfait redoublé
du verbe
—
234
conjugue,
sanscrit 6'î*, qui se
sa-
voir
Au
PRÉTÉRIT
abav-a-m,
:
j'étais
oMje
fus,
ab'av-a-s,
ab'av-a-t
ab'av-â-ma
ab'av-a-ta
,
ab'av-a-n.
Ce
du verbe b'u
prétérit
dégagé de son augment
,
fourni au latin les llexions de son imparfait
bamuSy
comme
Le provençal
ama-valz
ama-bais
,
:
bat,
amav~as , ama-va
,
ama-bas
vende-va, vende-vi
:
,
,
ama-vam
amaba
,
,
ama-bamos
,
,
vende-va, vende-vamo,
vende-vano.
français
:
je porl-ais
saisir la relation
bam
,
ais
tu port-ais
port-a-bas
,
,
,
tu port-ais
ils
port-aient.
il
Chevaliet
port-ail
par ce temps depuis
,
le
,
etc.
,
il
du verbe
les
,
qui existe entre
port-a-bat
primitive de l'imparfait
M. de
,
;
arna-ba
port-ions, vous por.t-iez,
près
,
ama-ban.
L'italien
vende-vate
,
bas
:
ama-va
:
ama-van
,
L'espagnol
Pour
,
a
bâtis, banl; par conséquent, les flexions des verbes
néo-latins,
Le
bam
:
,
,
il
port-ait
le
latin
,
nous
port-a-
et le françaisje port-
faut remonter à la forme
français porter. Voici, d'a-
transformations successives subies
moyen-âge jusqu'à nos jours.
SINGULIER.
|re
2^
3^
Personne
—
—
:
port-è-ve,-ove,-oue,-oe, oie,-oi,-ois,-ais.
port-è-ves,-oves,-oues,-oes, oies,- ois,- ais.
port-è-vet,- ovet,- out,- ot,-oit,-
ait.
—
jre
Personne
:
—
—
2®
3®
On
est
—
235
port-
iomcs,- ions.
port-
iets,
-
iez.
port-è-vent,-ovent,-ouent,-oent, -oient, -aient.
la flexion latine
a-bam
devenue ê-ve en français par une permutation de
lettres
voit
par ce rapprochement que
très-régulière
et
,
que
dans
,
suite des
la
tellement syncopée qu'elle a été réduite à
Biscaye a formé
du
auxiliaire dut.
de
pluriel
Exemple
,
elle s'est
désinence ai-s.
le
basque de
personnes du singulier, et
les trois
sième personne
la
ahav-a-m que
C'est aussi du sanscrit
temps
l'imparfait
de
son
la
troi-
la
verbe
:
SINGULIER.
V^ Personne: ne-6aw,
2*^
—
he-ban
3^
—
ze-ban,
V^ Personne
—
—
2'^
3^
:
,
j'étais oï< j'avais,
tu étais
était
il
ghen-du-en
zen-du-en
ze-6m,
,
,
ou tu
ou
avais
avait.
nous étions ou avions,
vous étiez ou vous aviez
étaient
ils
il
,
ow avaient.
PARFAIT.
Le
ainsi
parfait redoublé
du verbe
:
bab'û-v~a
,
bab'i(-v-it'a,
sanscrit 6'm se
conjugue
—
—
236
bab'û-v-a
bah'û-v-ima
,
hab'ù-v-a,
bab'û-v-îis.
Ce temps du verbe
sanscrit, en rejetant son
a donné naissance au parfait du verbe latin
fu-i
,
pour fu-v-i
fu-isli
,
redoublement,
sum
:
d'un ancien verbe fu-o.
,
fu-it
fu-imus
fu-istis
,
,
fu-êrunt ou fu-erunt.
Ce
sont ces désinences latines qui forment celles du par-
ou passé
fait
défini des verbes latins et néo-latins.
Exemples
Latin
:
ama-v-i pour ama-fu-i
:
audi-v-i ou audi-i
Provençal
:
;
\i0wv audi-fu-i.
ame-i, ame-isy ame-t, ame-m, ame-tz, ame-
ren ou ame-ron.
Eïipagnol
:
amé-, ama-sti
,
amo-, amà-mos
,
amà-steis,
amà-ron.
Italien
sle
:
vende-rono.
,
Français
mes
,
«
:
J'aima-i, tu
vous aimâ-tes
ils
,
aimas,
exemple
il
aima-, nous aimâ-
aim-ërent.
Ce mode de formation par
tet, se
Le
vende-i, vende-sti, vende-, vende-mmo, vende-
l'auxiliaire b'u
,
dit
M.
Pic-
retrouve encore dans le conditionnel breton, par
:
kar-fe-nn
,
j'aimerais, kar-fe-z, kar-fé
b sanscrit s'est changé
ici
c'est-à-dire en une consonne
en /"comme dans
du
même
ordre.
,
etc. »
le latin fui,
—
C'est aussi de
tion avec le
la
racine sanscrite 6'»
du flamand
Gothique
du gothique, partant
le prétérit
de l'allemand.
et
wa-s
:
entré en composi-
,
multiforme de seconde formation du
prétérit
verbe as, que s'est formé
celui
—
237
je
,
fus
;
wa-sl
wé-sum, nous fûmes; wé-suht
,
tu fus
vous
,
;
ica-s
fut
il
,
icê-sun,
fûtes;
;
ils
furent.
Flamand
s,
il
fut;
îinj
zy ica-ren
tu fus
;
On
du
;
ivae-rs, tu fus
,
,
hy wa-
;
vous fûtes,
furent.
ich tca-r
:
wa-r
er
ou wa-rt
ret
je fus
,
ica-ren, nous fûmes; gy ime-rt
ils
,
Allemand
wa-s
ik
:
fut
il
,
,
je fus
ivir
;
vous fûtes
;
;
du wa-rest ou
ica-ren, nous fûmes
sie
ua-ren
ils
,
ica-rst
;
irh
wa-
furent.
aura remarqué que les trois personnes singulières du
gothique ont perdu
les
que les seul leur
est
comparable. Cette consonne
gée en r dans
flamand et l'allemand
a pris
,
le
comme
moderne
le
désinences des suffixes sanscrits, et
gothique
,
,
s'est
et ce dernier
seconde personne
à la
chan-
idiome
le suffixe
t.
FUTUR.
Le
deux manières d'exprimer
sanscrit a
La première
consiste à prendre le participe futur carac-
térisé par le suffixe tri
est ta.
âsmi
,
On
âsi
,
dont
le
nominatif singulier masculin
joint à ce nominatif le présent
,
âsmas
première et
,
seconde
la
se contente,
participe seul
,
du verbe
« être »
âsl'a, ârâs; ces flexions forment
personne du singulier
personnes du pluriel. Mais pour
on
le futur.
la
:
la
et les trois
troisième du singulier,
par exception, du nominatif masculin du
c'est-à-dire sans adjonction
du verbe auxi-
liaire.
Le
participe futur en tri
du
sanscrit correspond au par-
aimer. Ainsi
ner
On
est dâ-tâ.
Sanscrit
:
—
—
—
latin
le participe
,
est dâtj^i
,
du
futur en turus
ticipe
238
:
futur
—
ama-titrus
du verbe
devant donner, dont
,
dât-âsi
tu es devant donner
,
est
il
,
dâla-stâ
même
Basque
:
il
donnera
;
,
naiz ou
merai
,
ils
donneront.
verbe basque
,
pour
;
7}az, je suis
devant être, ou
;
«a?*;,je suis devant parler,
Maithatuco dut,
je
suis
ou je parlerai;
devant aimer, ow j'ai-
etc.
Tallemand ont aussi recours à un verbe
pour désigner leur futur premier. Cet auxiliaire
flamand est zullen
pour
le
den
devenir
l'on
suivi le
simple. Exemple
et
;
;
;
procédé qu'a
Izanen niz
Le flamand
;
vous êtes devant donner, ou vous don-
,
Minzatuco
auxiliaire
:
nous sommes devant donner, ou nous
,
je serai
—
—
don-
,
ou tu donneras
dâl-âras, ils sont devant donner, ou
former son futur
;
il
s'ajoute
conjugue
cet auxiliaire
y état
,
devant donner, ou
nerez
le
dâ
je suis devant donner, ow je donnerai
,
dât-âsmas
C'est
,
sanscrit
nominatif singulier
le
dât-âsmi
donnerons
que
]& suis devant
aura donc au futur de l'indicatif
data
—
—
,
à venir.
,
,
devoir, et pour l'allemand icer-
non pas au participe futur du verbe
mais à son participe présent
,
parce que
exprime suffisamment par lui-même Vaction ou
—
Exemple
Flamand
—
2:{9
:
on je
ik zal zyn, je dois êlre
:
—
—
ik zal (Irinken
,
ik zal hebben
je dois avoir
,
Allemand :ich werde syn
—
—
,
je dois
werden,
ich werde
ou
je dois
werde haben,
ich
serai
;
je dois boire ou je boirai
ou j'aurai
vais être
ou je
,
;
;
je serai
;
vais avoir, j'aurai
;
ou
vais devenir, je
le futur
en sanscrit con-
je dois
deviendrai.
La seconde manière d'exprimer
siste à insérer
,
entre
la
racine et
la flexion
du verbe
,
la syl-
labe sya ou shya. L'origine peut en être rapportée à un fu-
du verbe
tur inusité
a-syâ-mas
,
sorti le futur
Exemple
Sanscrit
:
—
—
—
« être »
a-sya-tà
,
:
a-sya-ini, a-sya-si
a-sya-nti
;
des verbes grecs en c-w,
a-sya-ti,
,
de ce type qu'est
(c'est
a-c/xui).
:
dâ-syami
je vais
,
dâ-syasi
,
tu.
dà-ayati
,
il
ou dois donner
vas ou dois donner
va
ou doit donner
il
,
,
je donnerai
tu donneras
,
donnera
;
:
;
dâ-syâmas, nous allions ou devons donner, nous
donnerons;
—
—
Ce
(/d-sî/a/'a, vous allez
dd-sî/a/ifi, ils vont
ou devez donner, vousdonnerez;
OM doivent donner,
donneront.
ils
seraient donc les flexions d'un ancien futur
as (être)
,
qui auraient concouru
du verbe
à former le futur second
des verbes sanscrits.
Bopp
même
lui
,
p.
904
de sa Grammaire comparée, considère
ce futur inusité
d'où serait venu
asyami du
le futur latin
sanscrit
,
comme
du verbe sum
:
étant ce-
ero
,
eria
—
eril
,
pour e-so,
ordinaire de l'a
la
e-sis
du
e-sit,
,
—
par suite de
radical sanscrit en e
flexion sanscrite en
Exemple
240
rdans
latin
Latin.
â-sijami
e-ro
e-ris
à-sijati
e-rit
â-syâmas
e-rimus
â-syat'a
e-ritis
â-syanti
e-runl
du verbe
suivant l'illustre philologue
,
substantif latin dérive
si
de
du
l'im-
prétérit multi-
Latin.
â-sam
e-ram
â-sis
e-râs
â-sit
e-rat
â-sma
e-râmus
â-sta
e-râtis
â-san
e-rant
Les verbes
,
:
Sanscrit.
ont
latins qui
mone-bo
,
« être »
combiné avec
le futur
en bo
,
comme ama-bo,
etc., ont reçu cette forme du verbe sanscrit b'u,
la
syllabe
ya
Ces deux svllabes réunies ont
et
s
,
â-syasi
forme du verbe sanscrit as
tur.
du
:
Cest ainsi encore que
guna
et
,
le latin.
Sanscrit.
parfait
permutation
la
du
une contraction
bis, bit,
bimus,
priment
les
,
bitis et biitit
la
caractéristique
fait
bya
,
a produit les flexions
pour biunl
différentes personnes
verbes latins de
,
première et de
,
,
par
le
bo pour 6jo,
flexions qui
du temps
la
qui
du fu-
ex-
futur dans les
deuxième conjugaison.
—
C'est
du verbe
futur
le
du verbe
formé
sanscrit I/ù qui a
comme
celto-breton être
Exemple
—
241
:
Lithuanien.
Celto-breton.
Sanscrit.
ham-syami
.
.
.
bavi-syasi
bavi-syati
bavi-sydmas.
bavi-syata.
,
. . .
bavi-syanti.
bu-su.
bé-zi
bu-si.
tu seras
.
il
sera
bus.
nous serons ...
bu-sime.
bé-zimp
,
bé-zot
vous serez
,
bé-zihl
.
.
hé-zinn, je serai
bé-zd ,
.
.
.
futur
le
celui des langues slaves.
.
bu-site.
bu-s.
seront
ils
Les désinences personnelles du celto-breton be-z-inn
servent de flexions au futur des verbes celto-bretons actifs
ou neutres
kan-inn
:
,
dalé-inn
je chanterai
han-i , tu chanteras
Le
Latins
M.
les lignes
faire
finitif
écrire
me
:
,
Il
futur des
suivantes
le
la
démontré ce point important
§ 659
,
,
910
p.
et
911,
et
développé avec beaucoup d'érudition
l'a
:
devoir, la nécessité
,
un
à
l'intention
le
,
infinitif
dessein
dans un temps futur l'action exprimée par cet in-
habeo légère
c'est-à-dire
propose de
«
a
Les Latins se servaient de habere joint
pour marquer
de
Bopp
Grammaire comparée
sa
«
du
ce qui prouve que sa formation est postérieure à
,
de Chevallet
dans
je tarderai.
futur des verbes néo-latins ne dérive pas
division des langues.
dans
,
dalé-i, tu tarderas, etc.
,
,
habeo scribere
je dois lire
,
écrire
,
,
j'ai
il
à lire
le faut
,
j'ai
à
ou bien je
le faire.
est probable
que cette tournure
devenue d'un fréquent usage dans
le
était
de bonne heure
langage populaire,
16
—
pour exprimer
dans
—
242
car on la trouve souvent employée
le futur,
basse latinité des premiers siècles du moyen-âge
la
qui n'était que
développement du
le
latin parlé par le
ple avant l'invasion des Barbares. Je
me
peu-
bornerai à rap-
porter quelques-uns des exemples cités dans le Glossaire de
Du Gange
Qui
Ego enim
berli
LX[.)
eura habeo baplizare. (Rupert. Viias. Ileri-
archiep. Colon, n" 23.)
,
Venire habet
Ego
«
silvam. (Fulbertcs Garnot, epist. GIÏ.)
lombardes de Luithprand^
I.)
semble que
Il
de tous
protîter
la
il
iQ fer ire habeo. [Lois
GVIÏÏ, §
tit.
habet jurare, hoc jejunus faciat. [Capitul.
in sanctis
I, chap.
lib.
habere.
art.
,
les
langue mère
les
idiomes néo-latins aient cherché à
moyens d'analyse que pouvait
remplacer
afin d'en
,
les
leur offrir
formes synthétiques
trop variées et trop compliquées par des formes analytiques
plus uniformes
,
plus simples
plus faciles à saisir et à retenir.
,
G'est ainsi que l'on eut recours à
du
d'indiquer pour tenir lieu
la
tournure que je viens
futur latin dont les flexions
diverses pouvaient être
une cause d'embarras. De
nure
de
,
provient
nitif suivi
tir Al,
le futur
la
du présent de
et l'on eut partirai
mière
et
la
,
Dans
la suite,
partiras
,
,
du verbe avoir qui
tion en se joignant à l'infinitif
:
:
infi-
par-
c'est-à-dire j'ai
on réunit
partira
seconde personne plurielle avotis
seules formes
cette tour-
formé d'un
du verbe avoir
l'indicatif
PARTIR AS, PARTIR AT OU A, etc,
partir, tu as àparlir, etc.
mots
langue d'oïl
,
,
deux
La pre-
etc.
avez
les
à
,
sont les
aient subi quelque altéra-
partir avons , partir avez,
ont donné par syncope partirons , partirez.
«
formé
Tous
le
les
idiomes néo-latins
futur de
la
même
,
manière.
excepté
En
le
italien
valaque, ont
,
partire ho,
—
parure hai
tirai
,
,
partire ha, etc.
partira
portugais
partirèi
,
partir ai
:
,
partir
:
lie
,
par-
,
partir
tnsmte partiré partiras, partira;
et
le
,
partir hei, partir has, partir ha,
partiras, partira
,
sont devenus partira
,
L'espagnol a dit
etc.
,
has, partire ha
—
243
partir as
partir a
,
langue d'oc
la
;
et, plus tard,
(le
puis partirai
,
provençal)
:
partiras
,
,
partira (1).
Les
«
trois derniers
tionnés nous offrent
avoir était entièrement séparé de
dans
,
principe, le verbe
le
l'infinitif
qui
pronoms personnels servant de complément
Bonamy
C'est à tort que
,
ainsi
que
précédait,
le
un ou deux
car on trouve assez souvent, entre l'un et l'autre,
«
men-
idiomes qui viennent d'être
preuve que
la
(2).
MM.
Am-
Orell,
père et autres ont voulu faire venir ce temps du futur passé
de
la
langue latine.
est contraire à l'analogie
Il
formation des sons dans ces idiomes
telles
que
ris
,
rit
changent en
se
,
ras, ra. Ainsi partiveris
,
,
que des
de
finales pleines
partiverit
,
la
trans-
finales grêles,
,
que
telles
n'auraient jamais
donné partiras partira dans quatre langues
,
à la fois
,
en
espagnol, en portugais, en français et en provençal. Cette
objection n'est point
la
seule que l'on pourrait faire à l'opi-
nion dont je viens de parler.
La formation du
«
futur au
moyen du verbe aroiV
pas exclusivement propre aux langues néo-latines
(1)
Ce mode de formation du futur a été signalé, pour
1492, par Antoine de Kebrixa ou Lebrixa,
gnols.
le
(Grammalica sobre
la
le
on
la
re-
langue espagnole dès
plus ancien des grammairiens espa-
Icngua Casiellana
français, par Regnier-Desmarais,
la
,
n'est
,
chap.
II.) Il
a été
admis, pour
La Curne de Sainte-Palaye, Raynouard,
etc.
(de Chevallet).
(2) Voir des exemples
l'Europe latine,
p.
298
langue française, dans
p.
684.
dans M. Raynouard, Grammaire comparée des langues de
et
871
les
,
et
La Curne de Sainte-Palaye, Remarques sur
Mémoires de l'Académie des Inscriptions,
t.
la
X\I\',
—
—
244
Le gothique
trouve en albanais et en vieux slave.
d'Ulfilas
nous en présente également quelques exemples.
Nos verbes dont
«
l'infinitif est
aujourd'hui en oir (rece-
voir) formèrent leur futur de leur ancien infinitif, qui était
terminé en er. Recever
turs receverai
,
,
mouver
,
saver
donnèrent
,
mouverai, saverai, qui devinrent recevrai
mouvrai, saurai. Nos poètes font, pour
mesure, une syncope semblable dans
de
première conjugaison dont
la
est précédée d'une
pour prierai
«
le
besoin de
des verbes
les futurs
erai
la flexion
voyelle. Ils disent
eras, etc.,
,
prirai
:
,
avoûrai,
formèrent également
auxiliaires avoir et être
leurs futurs de leurs anciens infinitifs ai^ret ester.
mier donna avérai
((
devenu par syncope aurai,
y
que nous venons de voir
,
Ester
,
être
et enfin serai
la
avouerai.
,
Nos deux
verai
les fu-
,
,
,
Le
comme
pre-
sa-
devenu saurai.
est
eut pour futur esterai
qui devint esserai
,
par apocope (1). »
INFINITIF.
Le
suffixe caractéristique
répond au supin
t
dans
tarder, anavézou-t
,
les infinitifs
tea
,
,
On
yaqui-tea
,
infinitifs
savoir
,
le
ium;
il
retrouve sous
celto-bretons daléou-t,
connaître, cUéou-t
sous celle de tea dans les
être
l'infinitif sanscrit est
actif des verbes latins.
simple forme de
la
de
,
devoir, etc., et
des verbes basques izai-
egui-tea
,
faire
,
emai-tea
,
donner.
Mais
de
les
Védas montrent encore plusieurs autres formes
l'infinitif sanscrit
qui nous découvre
(1)
Origine
et
,
parmi lesquelles
l'origine
de
il
l'infinitif
foi-malion de la lavgue française,
t.
y en a
une en âse
ordinaire des Latins
III, p.
26i
et suiv.
—
esse, pos-se
conséquent
Provençal
Espagnol
Italien
de
s
de
:
mone-rc
,
l'infinitif"
ama-r
:
;
leme-r , imrti-r
,
aime-r
:
l'infinitif
tins et néo-latins
,
,
aiaU-re
,
,
par
:
atlrihui-r ;
vend-re , servi-re
ft)ii-r
,
leqe-re
,
de nos verbes néo-latins
senti-r
,
compra-re
:
Français
Le
ama-re
,
celle
—
245
,prend-re.
védique est devenu r dans
les
verbes la-
à cause de sa position entre deu\ voyelles.
Consulter sur ce changement
Le grammairien
la
Grammaire
sanscrite
deBen-
le
IV°
siècle avant Jésus-Christ, énumère dans ses 5M/ras-ou
Rè-
gles
qui vivait vers
,
un certain nombre d'autres anciennes désinences de
,
On
l'infinitif sanscrit.
par
indien Pânimi
la
nasale
y remarque quelques-unes terminées
n, comme sèn, asèn
,
hasen, adhyâin,
C'est vraisemblalement d'une de ces dernières
vient la nasale n de l'infinitif
germanique
:
tauj-a-n, faire; hab-a-n
Allemand
:
ihu-n,
Flamand
:
doe-n
,
formes que
:
Gothique
—
—
etc.
hab-e-n
,
,
hebb-e-n
,
avoir.
—
—
PARTICIPE PRÉSEM,
Le n
,
soit seul
soit
,
combiné avec une dentale
la
de
famille indo-européenne
la
Sanscrit
Basque
,
entre
formation des participes présents des verbes actifs
dans
:
:
tud-an
,
haslz-en
;
part. prés,
,
tud-ant-i, tourmentant.
commençant; harlz-en, prenant.
—
Breton
kan-a, chantant
:
Gothique
:
Flamand
:
Allemand
Latin
taug-and{s)
:
:
Provençal
:
Espagnol
Italien
Ihii-nd
ama-ns
:
ama-nt
Français
—
—
,
,
ama-nl-is
,
,
hebb-end[e),
hab-end
lege-ns
;
,
,
ayant.
—
—
lege-nt-is.
sente-nt.
,
ama-nt-e.
vende-nd-o
:
«caractéristique manque).
i^le
faisant; hab-and[s)
^
doen-end[e)
—
246
serve-nd-o.
,
aima-nl, lisa-nl.
:
PARTICIPE PASSÉ.
Le
t
et les dentales en général
dont nous nous occupons
ou du moins des
forment dans
les
langues
des participes passés ou passifs,
,
adjectifs qui s'en
rapprochent beaucoup par
"
le
sens.
En
sanscrit
{las, là,
tum
; il
,
le suffixe
du
participe présent passif est la
tam), correspondant au participe
dans
se retrouve
latin
en tus, ta
,
passé des langues de
le participe
la famille.
Exemple
Allemand:
:
gehah-t
eu;
,
gelob-t
loué; gefreu{e]-l,
,
réjoui.
Flamand
geicees-l
:
pris
Celto-breton
:
kane-t
;
gevlei-d
,
chanté
dléel-t ,dù
Basque:
Provençal
has-si,
:
,
,
har-tu
pris
,
,
;
,
aimé
le
;
,
eu; geleer-d
,
ap-
llatté.
kare-t
,
aimé; gicéze-t, su
;
etc.
commencé;
ces mots
ama-t
geha-d
été;
,
eros-si
,
l
sanscrit s'est
;
langim-tu
senti-t, senti.
,
acheté
(dans
changé en 5)
accompagné.
;
—
Espagnol
habi-do
:
,
—
247
leni-do, eu
ama-do aimé;
si-do
;
,
esta-do
,
été
;
temi-do, craint; parti-do,
,
partagé.
Italien
avù-to
:
,
avû-ta, avû-ti, avû-te
stâ-ia, stâ-ti
acheté
Le
anciennement,
[diilaùnhabi-tum, eu);
{de porta-tum)
«
stâ-te
,
,
;
il
este-t
écrivait
,
esté
:
eu
;
stâ-to
été; comprâ-to
vendu
;
servi-to
français a perdu la dentale caractéristique
passé. Mais
dit
;
,
vendu-to
,
eru-f
,
du
,
servi.
participe
evu-d eu-t
(de statum]
;
porle-l
battu-t (de baltu-tum).
Les consonnes qui servent à
M. Ad. Régnier, nous les
la
formation des participes,
retrouvons dans un grand
bre de suffixes, soit simples, soit composés, qui
le
nomplus
souvent s'adaptent à des thèmes verbaux et leur donnent une
valeur, ou de
noms, ou
d'adjectifs,
un sens tantôt
actif,
tantôt passif, sens d'action ou d'agent, d'objet souffrant
l'action
(1)
ou de qualité agissante
Traité de la foitnation des mots,
p.
(1). »
501.
DE L'ACCENT TONIQUE DES LANGUES
ET DE LA TONALITÉ MUSICALE.
Au moyen-âge
parmi
Vart
les arts
il
,
a
y
la
,
libéraux
grammaire
;
et la
musique comptaient
c'est qu'entre ces
deux branches de
des rapports étroits et intimes. Aussi
mes, ou accents musicaux
,
les
,
neu-
étaient-ils des signes qui corres-
pondaient aux accents grammaticaux.
Comme
ceux-ci
,
ils
étaient de trois sortes
\°. Graves
;
2°. aigus
;
Les premiers indiquent
les
3". graves-aigus
sièmes,
la
ou
circonflexes.
l'élévation de la voix
seconds, l'abaissement de
«
:
Longs; 2°. brefs; 3°. longs-brefs;
1".
la
voix ou
combinaison de Varsis et de
Quoi de plus naturel
,
dit
M.
ou Varsis
la thesis
;
;
les troi-
la thesis.
Vitet (1)
,
que d'avoir
appliqué aux inflexions du chant les signes destinés à mar-
quer
les inflexions
parler,
il
la voix
Pour chanter comme pour
parole ?
ou
le
maintenir au
même
,
l'éle-
degré. Seulement,
qui chante, chaque son devant avoir une into-
nation déterminée
tandis que, pour
,
la
ment ont besoin de
faire
la
n'y a que trois manières d'émettre le son
ver, l'abaisser
pour
de
il
faut autant d'accents
voix qui parle
,
que de svllabes,
quelques syllabes seule-
porter un accent.
De
là
,
nécessité de
avec les trois éléments fondamentaux de l'intonation
(I) Journal des Savants j cahier de décenibre 18oô!
—
—
249
vocale des combinaisons assez nombreuses et assez variées
pour exprimer toutes
Mais
le
point délicat est
d'élever
ou d'abaisser
coup sûr quel
est le
moins de savoir
voix
la
degré précis d'élévation ou d'abaisse,
commande.
C'est là
,
signe ordonne
si tel
que de pouvoir discerner à
,
ment, en d'autres termes quel
ce signe
de l'intonation musicale.
les inflexions
est l'intervalle musical
»
en effet,
le
siège de
la
difficulté
,
et
n'est encore parvenu à la surmonter, c'est-à-dire
terpréter à priori
,
interpréter sûrement
que de musique
suivant l'expression de
,
écrite
,
personne
« à in-
,
M. Vincent,
à
complètement, un morreau quelconen neumes primitifs,
aider à cette lecture aucun
morceau
que
s'il
n'a eu pour
renseignement sur
aucun terme de comparaison
qu'il
ton
le
du
puisse en rap-
procher, aucune tradition qui s'y rattache, aucune transcription qui en dérive de près ou de loin (1).
Ainsi
,
la science
musicale
,
»
de l'aveu de ses plus habiles
interprètes, est impuissante à déchiffrer la notation
tique.
La grammaire
moins indiquer
Et d'abord
,
saurait-elle atteindre
répétons
ou au
mène?
voie qui y
la
neuma-
ce but,
ce que
ici
M.
d'Ortigue a écrit,
avec beaucoup de savoir et une profonde philosophie, dans son
Introduction à l'étude comparée des tonalités, p. 10 et suiv.
«
L'homme
chante par cela seul qu'il parle,
La
par cela seul qu'il pense
entre
le
le
chant produit par
chant musical
,
c'est
que
la
,
comme
il
parle
seule différence qui existe
voix de
dans
le
l'homme
premier,
qui parle et
la
voix par-
court des intervalles extrêmement rapprochés les uns des
autres, indéterminés, qui ne peu\ent être ramenés à au-
cune gamme,
(1)
et,
par cela
même,
Lv Correspondant , du 25 juin 1853.
inappréciables, tandis que,
—
dans
second
le
appréciables
,
perceptibles
gamme connue
une
observe des intervalles indéterminés,
elle
,
—
250
,
,
c'est-à-dire qui appartiennent à
dont
et
l'oreille
peut assigner
place
la
dans l'échelle des sons. Nous arrivons ainsi à comprendre que,
dans
ou systèmes musicaux qui sont basés sur
les tonalités
l'élément nécessaire de
la
parole et inséparable d'elle
l'é-
,
chelle des sons était constituée sur de très-petits intervalles,
comme
tre
,
des quarts de ton...
dans
particuliers...
,
Nous voyons de
dans ces
qui sont
diomes
plus que certains types carac-
indigènes
airs
,
et
,
,
comme
autant d'i-
de dialectes... Antérieures à notre système
tonahtés populaires se conservent
cales
chants popu-
les
particuHers aux provinces,
relativement à notre musique
,
de méconnaî-
certains caractères
,
de tonalités se perpétuent dans
téristiques
laires
est impossible
Il
musique de chaque nation
la
les patois
sous l'empire de
que
ainsi
,
antérieurs à nos langues
,
les
,
,
se conservent
langue commune... Nous avons dit
la
ces
langues lo-
qu'il
existe des tonalités qui procèdent par des intervalles exces-
sivement rapprochés
dent à des
;
ces petits intervalles
,
lesquels correspon-
de bonne
foi
de quarts
et
,
com-
de
tiers
accents nécessaires aux peuples sensuels et volup-
,
tueux de l'Orient
leur
uns des autres
des quarts de ton
tiers et
ment admettre que
de ton
les
musique
et
,
ne soient pas
de leur langage
les accents nécessaires
?
Comment
de
admettre une
distinction entre les accents de l'un et les accents de l'autre !...
On
fera des
pliquer, aussi
volumes sur cette matière sans rien ex-
longtemps qu'on s'obstinera à
dans le cercle spécial de l'art
«
Nulle tonalité n'est donc né(;essaire en
plus loin
foule
M. d'Ortigue
de circonstances
les qualités
(p.
,
se restreindre
purement musical.
soi
,
conclut
58). Les tonalités naissent d'une
telles
que
les
éléments de
la
langue,
physiologiques distinctives des races humaines,
—
habitudes de
les
seulement
l'oreille
—
251
circonstances qui expliquent non-
,
diversité des systèmes
la
mais encore
,
ractères différents des écoles sous l'empire d'un
tème.
les
ca-
même
sys-
»
Les
confirment
faits
M.
théorie de
la
d'Ortigue. N'est-il
pas certain qu'une phrase étant donnée
glais
un Espagnol
,
conséquent
qui constituent
celui qui
un Allemand
,
un Polonais
,
valeur tonique des syllabes
la
,
phrase
la
,
ou
elle sera lue
,
An-
pronon(;ée de manières différentes par un Français, un
etc. ?
,
formant
,
variera suivant
les
Par
mots
nationalité de
la
ou parle. Des signes quelconques ont donc été
lit
jugés nécessaires pour fixer cette valeur et
maintenir au-
la
tant que possible invariable dans le chant à toutes les épo-
ques et dans tous
Les signes
sique
,
,
ont été
les
pays.
qui ont été primitivement usités dans
,
avons-nous
dit
mêmes que
les
,
mu-
la
ceux dont
on se servait pour l'accentuation du discours. Les Grecs sont
premiers qui
les
les aient
employés
;
du moins on
à leur langue, 'rrviuixa.. Suivant saint
mot
rer
et
de
signifie souffle
TrvevfjLci
TTvev/xce.
deux sont pour
:
suppose,
Jean Damascène
dérive de ttvîiv qui veut dire respirer
,
le
nommés d'un nom emprunté
parce que ces signes ont été
,
esprit.
11
,
«
ce
souffler y inspi-
y a quatre sortes
les
deux
Les Grecs,
écrit
ascendantes et
les voix
autres pour les voix descendantes (1).
,
Duclos dans ses Remarques sur la Grammaire générale
étaient fort
sensibles à
chant du discours
tion
,
musical, surtout
Manuscrit en
la
le
;
ainsi
,
Aristoxène parle du
Denys d'Halicarnasse
et
du ton dans l'accent aigu
étaient d'une quinte
(1)
l'harmonie.
dit
et l'abaissement
que
dans
l'éléva-
le
grave,
l'accent prosodique était aussi
circonflexe,
où
la
voix, après avoir
possession de M. Vincent, cl cilé par lui
dans
monté
l'ar(. suscité.
252
d'une quinte
syllabe
,
qui
descendait d'une autre quinte sur
,
par conséquent
,
Ce passage
seulement que chez
puisqu'il
,
Grecs
les
de l'accent musical
rait point
se prononçait
,
est important
deux
mais encore quel
précis d'élévation ou d^ abaissement de la voix.
satisfait
degré
est le
Ce passage
donc en tous points au vœu exprimé par M. Vitet
haut
cité plus
sical
fois. »
nous apprend non-
l'accent prosodique ne diffé-
,
,
m^^me
la
,
qu'un signe neumalique commande chez
Quant à
la
langue des Latins
,
les
et
mu-
à savoir qu'il fait connaître Vintervalle
Grecs.
nous ne possédons malheu-
reusement pas de document qui nous révèle quelle
était la
proportion de leurs accents, mais Cicéron témoigne, dans
son de Orator., xvii
57,
,
Grecs, au nombre de trois
et
que
les
Romains
syllabe trop brève
cris
ni
rhythme
,
qu'ils étaient,
comme
chez les
le circonflexe, l'aigu et le
grave,
étaient très-sensibles à la prosodie
ou trop longue
dans nos théâtres
quoique
,
—
«
,
dit-il
,
fait
:
une
pousser des
foule ne connaisse ni pieds
la
ne sache
et qu'elle
reille est offensée.
:
ni
pourquoi ni en quoi l'o-
Theatra tota exclamant
si
,
fuit
una
syllaba brevior aut longior; nec vero multitudo pedesnovit,
nec ullos numéros tenet, nec
in
quo offendat
intelligit
et brevitatum in sonis
,
:
illud
et
sicut
quod offendit aut cur aut
tamen omnium longitudinum
acutarum graviumque vocum
judicium ipsa natura in auribus nostris collocavit.
Puisque
les accents des Latins étaient les
des Grecs, et qu'au rapport de
M. Vincent,
a adopté les traditions musicales des Grecs (1)
on pas dire
conds
le
,
le
même
(1)
Sur
,
aussi
que
,
chez les premiers
l'Eglise latine
,
degré d'élévation ou d'abaissement de
la tonalité ecclcsiasliquc.
ne pourrait-
comme
c'est-à-dire d'une quinte ? Ceci
,
»
mêmes que ceux
chez
la
les se-
voix était
nous l'avouons
Revue archéologique, XIV« année, 1858.
,
—
—
253
n'est qu'une simjile hypothèse de notre part
contentons de l'indiquer en
Une
lamesiire ?
la
le
,
sion.
latins.
le
,
il
qu'on appelle en musique
Vitet entre deux termes que l'on a crus syno-
l'un
,
aux exigences de
Les anciens
«
Le chant
réglé par
que notre
aussi libre
était
la
pas-
pour
,
récitatif, c'est-à-dire
que no-
rhythme des chants héroïques quoique moins vague que
,
terminé.
de
la
Le
,
troisième seul
danse et de
ment musical
comme
il
la
non
,
le
plus rigoureusement dé-
rhythme de
la
poésie lyrique,
musique d'instrument,
était franche-
et par là
,
était
était uni,
n'était pas
il
le
quant au rhythme poétique
et
,
proso-
la
au mouvement de
rhythme oratoire
le
musique non mesurée
métrique et de
la
l'autre au sens de la parole et
rhythme oratoire
il
aussi ce
n'est pas inutile de rappeler la distinction
savant académicien, subordonnaient les divisions de
moins,
tre
commandé
musical
que l'on a longtemps confondus.
et
durée
die
Ici
M.
fait
nymes
dit
l'intervalle
autre question non moins importante reste à élucider.
Ces signes indiquaient-ils
que
pouvait servir à déter-
elle
si
,
miner un jour exactement
par les neumes
soumettant à l'appréciation
hi
des musicologues. Heureux
nous nous
et
,
,
le
même
franchement accentué
;
mais,
conforme au genre de musique avec lequel
comme
n'était
il
que mélodique,
n'avait pas
il
besoin d'atteindre à un degré de précision mathématique et
d'exactitude absolue
incompatible avec
,
elle.
raient pas restés là
,
complications qu'elle
rhythmes
le
,
ils
superflu pour la mélodie et presque
Les Grecs,
s'ils
il
faut le croire, n'en se-
avaient connu l'harmonie et les
enfante
;
au
en auraient eu quatre
lieu
;
ils
de
trois
quatrième en l'appelant rhythme harmonique
d'hui on serait en droit de nous dire qu'entre
tique et
la
mesure
il
sortes de
auraient caractérisé
y a vraiment identité.
le
;
et aujour-
rhythme an-
Mais
comme
il
—
n'en est point ainsi
faut prendre les choses telles qu'elles
il
,
—
25i^
sont et nous garder de confondre ce qui est véritablement
distinct.
Le rhythme musical des anciens
mesure
mélodie
;
monie
rhythme
,
la
au contraire
,
à part
rhythme
,
était la
est le
,
spécial
mesure de
rhythme de
l'har-
même que
qui, de
,
la
l'harmonie, n'est qu'en partie d'origine antique, et tout
moderne en
M.
réalité. »
Vitet attribue à l'influence des peuples du
qu'il y a
de moderne dans
terminant
« qu'il s'y
encore visible de
couru à
ble
former
la
,
la
,
,
et
nous en trouvons
,
ment
sur quoi
il
qu'il n'a ni
puisqu'elle a conservé
musicales
,
et ajoute en
la
musique
la
preuve dans
comme une
la
trace
et qui lui a légué son exactitude inflexi-
Ne demandons
fonde cette assertion;
il
pas à
répondra franche-
preuves authentiques ni exemples directs à
l'appui de son opinion.
tenterons de
,
ce
rude et monotone influence qui a con-
aveugle et toute matérielle. »
M. Vitet
la
musique mesurée
trouve autre chose que dans
rhythmée des anciens
mesure elle-même
la
Nord
la justifier
Cependant nous l'adoptons
,
,
et
nous
en invoquant non pas des théories
puisque l'histoire garde
le silence
sur elles
,
mais
prosodie des peuples du Nord.
Et d'abord
cette expression batfre la
cution d'origine septentrionale.
les traités
En
Allemands, des Néerlandais,
,
,
si
est
une lo-
nous consultons
de versification desGoths, des Anglo-Saxons, des
nous verrons
etc.,
un certain nombre de cadences
latin
effet
mesure
,
qu'il fallait
nommées coups
sJagen en langage teutonique)
,
{ictus
en
pour former le vers des
peuples septentrionaux.
La longueur du
vers ordinaire ou narratif des
Anglo-
comme chez les Lacomme chez les Islan-
Saxons n'était pas déterminée par pieds
tins
dais
,
,
et sa
mesure
que par
n'était influencée
les syllabes
,
longues ou accentuées
,
c'est-à-
—
255
—
dire par des syllabes qui ont de l'emphase dans
pour
prononciation desquelles
la
suivant l'expression de
syllabe longue est
l'illustre
quelle porte l'intonation ou Varsis,
même
Le
,
de
l'élévation
Ten Kate
hollandais
on,
,
et
Or
voix doit s'élever.
la
,
une
du mot sur la-
partie réelle ou radicale
la
son
le
ce qui revient au
voix.
la
vers narratif anglo-saxon contient
deux syllabes lon-
gues, et chacune d'elles est habituellement suivie d'une ou
de plusieurs syllabes, qu'on peut prononcer brièvement et
qui sont, pour ainsi dire
fait
,
incolores et muettes. «
Du
reste
observer Rask dans sa Grammaire anglo-saxonne
que ces syllabes longues
paraît pas
et brèves
il
,
,
ne
doivent être
disposées d'après d'autres règles que celles prescrites par
par
l'oreille et
cadence du vers. Toutefois
la
,
même
deux ou
un plus grand nombre de syllabes accentuées se rencontrent
rarement sans être accompagnées de quelques brèves. En
grec et en latin
,
un dactyle
mais dans ce genre de vers
chée,
sen a
ce propos
fait
,
au vers
en effet
a
le
équivalents
une syllabe emphatique
(1^.
parce
Magnu-
qu'il est
bon
l'attention de tous ceux qui s'occupent d'es-
c'est
;
,
»
célèbre professeur danois Finn
que
les
narratif des
,
comme
au grammairien Rask une remarque
de signaler à
thétique
,
spondée;
un dactyle un spondée, un tro-
etc., sont tous considérés
que chacun d'eux
A
,
est l'équivalent d'un
continue
le
Grecs devraient leur vers hexamètre
nations gothiques. «
savant Rask
,
que
Il
est constant,
le vers national le
plus ancien chez les nations phrygiennes est l'hexamètre
comme
chez les peuples gothiques
l'on considère l'arrangement
frappante
,
de chacun
et l'hexamètre paraît être
(1) TraductioiT
le
manuscrite de M. de Sotirdevsl.
vers narratif. Or,
,
la
si
ressemblance est
simplement une forme
—
restreinte
du vers
narratif
rude et sans doute plus
,
—
256
dont
l'allure est plus libre
les règles
du
latins pris
au
de ce rapprochement je vais arranger, d'après
,
vers narratif, quelques
hasard
plus
,
antique. Pour donner un exemple
hexamètres grecs et
:
Aflavaroi
Tïjv fiïv 7«p
K.âxOTï;T« zat
Ma.xpOi 01
û.iy.oov
y.y.1
opGioj
Oi/ioç en avQriv
Rat
To
,
MK).a ô tyyuQi vxui
Eig a/pov
Triî ë apîTris
Prjoiï] 0£
iSpCiiTCC Ozoï
ETretra
TlpoTic/.poioiv EÔYjxav
RaAETïv] Trsp
ETTYIV^E
tzYirat
•
7r£).£t
soudât..
Arma virumque
V) superûm
Cano, Trojœ
Ssevae
Qui primus ab cris
Junonis ob iram;
Italiam
Multa quoque
Fato profugus
Et
Lavinaque venit
Dùm
Littora
«
rpriyyi
TTpWTOV
:
mnltùm
memorem
belle passus,
conderet urbem
Inferetque
Ille et terris
Deos Latio
Jactatus et alto,
Genus undè Latinum.
Cette décomposition produit
,
non un
ou adonique mais un vers narratif gothique
,
vers pindarique
si
complet que,
dans ces dix-huit vers d'Hésiode et de Virgile
déviation ni faute contre les règles
se lisent d'une
que
comme
Des
(1)
vers hexamètres (1)
érudits
du verbe
manière aussi coulante
Traduction inédite de M. de Sourdeval.
il
n'y a ni
narratif
comme
;
et
ils
vers islandais
»
.
du premier ordre
,
,
parmi lesquels on
cite les
—
frères
Grimm
ont cru
,
—
257
au contraire
,
que
,
narra-
les vers
me-
gothiques et anglo-saxons avaient emprunté leur
tifs
sure à riiexamètre des Grecs et des Latins
narratifs
,
ils
écrits sur la
n'en ont
même
qu'un
fait
,
,
et,
de deux vers
c'est-à-dire, qu'ils les ont
ligne. C'est ainsi qu'ils ont réduit à cinq
lignes
les dix vers suivants
"5
de Boëce
:
Eâlâ thû scippend
Hélas
Scîrra tungla
Des
toi
!
,
créateur
brillants astres
Du
ciel et
Thu on heahsette
Écum ricsast
And thu ealne hrœthe
Toi
,
Heofon ymb-hweorfest
Les cieux en rond tournes
And
Et par ton saint pouvoir,
Heofones and eordan
1
de
le
la terre
Et
thurh thine halige miht
Tunglu genydest
toi
!
trône
Toujours règnes
;
;
tous rapidement
,
;
Les astres obliges
Thset hi the to hyrad
Si
sur
A
!
t'obéir
!
(1).
on n'écrivait ces vers qu'en cinq lignes,
qu'on se trouverait en opposition directe
,
s'ensuivrait
il
1°. avec le
mode
de
versification usité chez les nations Scandinaves, depuis
les
temps
les plus reculés
jusqu'à nos jours
cien usage des Anglo-Saxons
part des manuscrits
points
,
eux-mêmes ,
règles de l'ancienne poésie gothique
que
les vers
l'allitération
étaient
;
,
dans
;
la
plu-
,
3". avec toutes les
qui nous enseignent
constamment unis deux
5". enfin
,
versification des peuples
la
qui
2°. avec l'an-
ont soigneusement indiqué par des
de chaque vers narratif
la fin
;
avec tout
du Nord
le
,
à
deux par
système de l'ancienne
qui n'ont jamais admis
césure des hexamètres ni des pentamètres grecs et latins.
En
(I)
anglo-saxon
,
comme
dans tout idiome teutonique.
Traduction inédite de M. de Sourdeval.
17
—
le ton principal s'appuyait
syllabe radicale
mais l'accent.
;
avons-nous dit, sur
,
de façon que
Mais
—
258
ne recevaient ja-
les préfixes
dans un mot composé de deux termes
,
ayant chacun un sens propre et indépendant,
,
première
la
le
ton appar-
tient généralement au premier.
Dans
mots anglais d'origine saxonne
les
cale ou principale conserve l'accent
,
la syllabe radi-
dans ceux
;
tirés
des lan-
gues savantes, l'accent ne varie pas.
Les substantifs et
les adjectifs
l'ont sur la première syllabe
sur
la
dernière, les participes de deux syllabes retiennent
du verbe dont
celui
anglais de deux syllabes
verbes dissyllabiques l'ont
les
;
dérivent.
ils
Ceux
dérivant des verbes
monosyllabiques ont toujours l'accent sur
première syl-
la
labe.
Quant aux
comme
blir,
on peut éta-
trisyllabes et autres polysyllabes,
règle générale
que
,
les
premiers ont l'accent
sur la première syllabe et les seconds sur la troisième. Mais,
à cette règle générale
Au
y a de nombreuses exceptions.
il
,
que
siècle dernier, l'abbé d'OIivet niait
çaise eût l'accent prosodique.
langue fran-
la
ignorait sans doute que le
11
grammairien Louis 3Ieigret avait déjà résolu cette question
deux
auparavant
siècles
,
de
manière
la
la
,
plus affirmative,
et avait étavé sa doctrine des raisons les plus fortes. « L'ac-
cenl
,
disait-il,
ou ton en prononciation
certaine pour élever
ou abaisser
la
est
une
loi
ou règle
prononciation d'une cha-
cune syllabe. Et combien que cette doctrine semblera bien
nouvelle au pur françois,
séquence que
si
,
par doctrine, et qu'il
mécontentera
observées en
l'accent est
:
la
si
(cependant) est-elle de telle con-
quelqu'un ne
les
les
observe
confonde,
de sorte que
,
soit par
,
l'oreille
combien que
françoise s'en
les syllabes soient
prononciation avec leur quantité
corrompu
,
elle
ne
la
usage ou
,
si
toutefois
daignera avouer sienne. »
—
—
259
de l'accentuation française
Puis, posant
les règles
commencera
défricher cette doctrine
,
il
:
«
Pour
premièrement
faut
entendre que jamais l'accent élevé ne se rencontre en
la
dernière syllabe des dissyllabiques ne polysyllabiques; et que
le
ton déclinant ou circonflexe ne se treuve point qu'en
pcnuitime syllabe
«
longue et
elle est
la
varier les tons
eux-mêmes aucun ton
ont
dissyllabiques, ni
la
dernière brève.
Les monosyllabes en notre langue font
d'aucuns
ble.
,
si
sta-
»
Ainsi
,
de deux monosyllabes qui se suivent
mencement d'une phrase,
premier sera seul accentué
;
l'accent portera sur le second
si
,
Nous pensons donc, d'après
précèdent,
neumes
qu'il
primitifs,
la
soit
au com-
polysyllabe,
le
ce sont trois monosyllabes
etc.
toutes les considérations qui
importe, quand
il
s'agit d'interpréter les
de tenir compte du génie prosodique du
peuple, auquel appartient
accents pour
après un
soit
l'artiste
qui a
fait
notation des textes anciens.
FIN.
usage de ces
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
F'I/e
— Origine des langues
I.
La
1
tradition biblique
1
,
Les premiers écrivains qui se sont occupés de linguistique.
— Pialon.
— Varron. — Hérodote
—
— Vossius. — Dom Calmet. — Théodorel. —
Myricœus. — Maronites du Mont-Liban. — Les Egyptiens. — Les
— Sorreguieta. — D. P. Astarloa.
Chinois. — Pezron. —
—
— J.-B. Erro. — Goropius Becanus. — Adrien Van
De Grave. — Lalour-d'Auvergne. — Court de Gibelins
Leibnilz. — Hewas. — Catherine H, impératrice de Russie. — Cham-
—
i
Aristote.
2
Aiiiira.
Juste-Lipse.
Pelloulier.
Sclirieck.
i
berlayne
— L'Inde
Lepsius. — De Humboldt. — Barton. — Vater
5
L'idiome sanscrit découvert.
9
10
Lamartine
12
Jacob Kalfschmidl
Tableau des sons.
— M.Alfred Maury
lô
14
M.Fallot
Les Indo-Européens
M.
Eichofl'.
—
et les
Sémites
Parallèle des langues de l'Europe et de l'Inde.
—
18 ellO
— Langues de l'Oriest et de l'Occident
— Cinq grandes divisions
Population de
la
terre.
21
territoriales.
— Cinq
22
grandes races
A.
—
l»
13
IG
M. Cliavée
M. Renan.— M. Jehan
II.
5
La race idanche ou caucasique
,
subdivisée en trois rameaux
Araméen ou sémitique; 2° indo-européen; 3° scythique ou
:
lar-
22
lare
17.
—
B.
—
La race jaune
i°
:
~
262
mandchou
2° sinique
;
,
3" eskimau ou hy-
23
perboréen
— La race rouge
brune
D. — La
noire
E. — La
25
C.
23
race
race
:
i» éthiopien
2» caffre
,
Cinq grandes divisions de langues
:
;
23
3» hoUenlot
1» langues de l'Asie; 2» langues
de l'Europe; 5» langues de l'Afrique; ^o langues de l'Amérique;
S° langues de l'Océanie
Les deux groupes de langues
$ \.
24
,
plus remarquables sont:
les
— Les langues sémitiques
2!)
Elles se divisent en quatre branches
o° arabique
;
1» hébraïque; 2o syriaque;
:
4o abyssy nique
25
— Les langues indo-européennes
§ H.
Elles sont divisées en six familles
:
26
lo langues indiennes; 2o langues
persanes ou iraniennes; ô» langues celtiques; 4» langues slaves;
5° langues germaniques
A.
;
27
60 langues gréco-latines
— Les langues indiennes comprennent
le sanscrit, le prakrit, le pali,
28
l'hindoustani et d'autres dialectes
B.
— Les langues persanes comprennent
le
C.
— Les
derne
E.
—
comique
,
le
serbe
,
le
puschtu,
,
,
le
— Les langues
le
zend,
pelhvi,
le
29
kurde
le gal^lique
,
cymrique
le
,
le
50
carnique
le
,
le
serbo-russe
vendo-polonais
Les langues germaniques comprennent
néerlandais
le
et le bas-breton
langues slaves comprennent
haut-allemand
F.
le dialecte
Les langues celtiques comprennent
gallois, le
D.
moderne,
parsi, le persan
—
le
Scandinave
,
le
,
le
,
russe
mo51
le letto-prussien.
gothique
l'ancien bas-allemand
,
,
l'ancien
saxon
le
,
le
55
frison
gréco-latines comprennent toutes les langues néo-
55
latines
La langue basque.
— M. Peter du Ponceau
55
— M. Jehan
M. Amédée Thierry. — M. Aug. Chao
IIL — Langues de la Franck. — Leur
Celtes
Germains. —
César. — D. Bouquet. —
Schœpflin. — Holtzmann. — Arendt
M. de Humboldt.
57
,
58
circonscription.
et
.Iules
Altération de
la
langue latine.
Influence des Visigoths
Bretons de
la
,
—
I\I.
Pelloutier.
41
44
46
des Burgondes et des Franks
— M. de
à
45
Villemain
France et du pays de Galles.
40
—
la
Villemarqué..
La langue des Saxons donne naissance au nedcrduitsch.
—
M. de
46
—
— Traité entre
Haerno.
le
—
263
Pays-Bas
et la
Belgique pour
la
propriélé
47
littéraire
48
Invasion des Normands en France
Au
IX« siècle, six idiomes se partagent
2° l'ibérien ou
C»
le
basque; ô»
le
la
France
:
i» le celtique;
4o l'allemanique; 5»
le latin;
le
saxon;
48
Scandinave
Latin corrompu du VIII"^ siècle
— Langue
Langue romane.
La langue
le
comprend
d'oc
45)
languedocien,
le
— M. Moke
d'oç et langue d'oïl.
le
provençal,
lyonnais, Tauvergnat, le limousin, le gascon.
La langue
Statistique ou
gues de
Idem de
la
comprend
d'oïl
le
normand,
le
picard,
dénombrement des Français
le
uO
dauphinois,
— M. Blary-Lafont.
le
o2
53
bourguignon
i)arlanl les dilïérentes lan-
France
Ui
Belgique
lii
la
Les langues parlées actuellement en France sont
2" Tallemand
6° l'espagnol
;
;
ô»
7°
le
cello-breton
provençal
le
;
8»
4»
;
le
:
i" le flamand
basque:
le
français
ÎJo
proprement
Lois proscrivant les divers idiomes parlés en France, sous
et la république
Opinions sur
l'étal
54
dit
la
royauté
55
-
l'enseignement des diverses langues de
et
;
l'italien;
France
à
50
la
5G
à (52
GRAMiMAIRE COMPARÉE
PREMIÈRE PARTIE.
—
Svstèmk phonique
C5
philologie comparée, par M. Egger. — La grammaire
Délinition de
par M. Régnier. — Denys
Thrace
entre
mots. — M. Ampère
la
définie
le
.•\nalogie
M.
les
05
06
Fallot
— Voyelles. — Consonnes
— Des voYELLts. — 3L Kersten
07
Sons vocaux.
l.
04
Voyelles graves
,
aigi'ies
,
07
moyennes ou douces
08
Diphlhongues
08
Voyelles simples
09
09
Diphlhongues ou voyelles composées
Changement des voyelles en
Les voyelles
et
En allemand
,
sanscrit
,
—
yma
,
— vriddhi
71
en celto-brelon
En romano-provençal,
09
70
diphthongues en flamand
en basque, en espagnol, en italien, en français.
72
— M. Kersten.
75
Les voyelles seules peuvent-elles constituer une langue?
—
—
264
74
Permutation des voyelles
Toutes
peuvent se réduire
les voyelles
La permutation des
Causes de
^
,
.
,
Lois de
,
la
J.
Grimm
74
7S
voyelles se fait de trois manières différentes
permutation
la
—
ù trois.
)
„
,
[des
,.
permutation
76
voyelles
;
Exemples de permutations
Exception à
77
77
règle de permutation
la
Concordance entre
du sanscrit
les voyelles
et celles
des langues de
France
la
78
Tableau où sont réunies quelques-unes des variations subies dans
Champagne
patois de
p;ir la
prononciation de
à 81
les
82
langue française.,
la
83
indication de travaux sur les différents dialectes de la France
Comment
les voyelles se
permutent dans
les différents dialectes
de
84
France
Exemples de permutations des voyelles du
XVI«
la
en français
latin
Dubois
siècle, d'après le grammairien Jacques
à
87
87
à
92
92
à
94
au
,
Permutation des voyelles en flamand
Permutation des voyelles dans les diverses langues germaniques.
—
M. de Chevallet
Dans
,
la
voyelle est influencée par
position
la
96
occupe
qu'elle
n.
95
poésie germanique
la
— Consonnes
Formation de
la
97
97
consonne
Cinq catégories de consonnes
:
—
gutturales
—
,
linguales
,
—
na-
— dentales —
— sonores
—
Consonnes
sales
,
98
,
fortes,
Le
98
labiales
,
Consonnes sourdes
99
faibles
sanscrit a trente-quatre consonnes
—
deux signes secondaires
Consonnes en usage en flamand
romano-provençal
,
:
~
anusvura,
en allemand
,
en basque, en espagnol
,
—
visarcja
en cclto-brelon
,
en
italien
,
—
,
en
en français. 100
Permutation des consonnes
Fabre d'Olivet.
Lois de
la
breton
,
101
— M. Ampère
101
102
permutation des consonnes
Tableau de
permutation des consonnes en sanscrit,
la
— en
latin
,
—
en cello-
— en grec — en gothique — en basque —
,
,
,
en allemand
Tableau de
la
en espagnol
Tableau de
la
permutation des consonnes en
,
99
100
latin
,
— en
italien
,
—
— en provençal — en français
104
,
permutation des consonnes en gothique,
— en ancien allemand —
,
en ancien saxon
,
103
—
— en nordique,
en ancien frison
—
265
— en suédois, — en danois. — en
liollandais
,
Exemples de
—
anglais,
— en
allemand,
104
même
organe
la
permutation des consonnes de
la
permutation des consonnes en voyelles
el
d'organe
différent
Exemples de
— en
— en flamand
lOS
à
107
107
à
J08
108
Observations de M. Jehan
Permutation des consonnes
,
XVl"
signalées au
siècle par
Jacques
109àli3
Dubois
Lois euphoniques.
Résumé de
— M.
ces lois relatives au sanscrit
DEUXIÈME PARTIE.
Le germe
,
113
Pictet
—
la
racine
,
4
— Système de la formation des mots
—
ou thème
115
115
le radical
115àli7
Leurs définitions
L'anastrophe,
cope,
—
Formation
—
la
mélalbèse,
l'épentlièse,
di;s
—
la
— Tapharèse, — l'apocope, —
prothèse,
—
la
paraguogue
mots
syn-
la
117
1
1
à
9 à
HD
1
20
121
Dcrivution
Deux modes de
H
121
dérivation des mots
122
Préfixes...
122
Liste des préfixes sanscrits
à
127
128
Suffixes
Trois sortes de suffixes sanscrits
:
les
kridanta,
—
les
imàdi,
—
les
128
taddilu
Liste des suffixes sanscrits.
Liste des suffixes latins.
— Liste des
— Liste des
129
suffixes celtiques
150
suffixes français
133
Suffixes anglo-saxons
—
—
134
propres aux substantifs
135
propres aux adjectifs
140
Suffixes flamands et allemands
155
Suffixes basques
141 à 144
Composition
1
§
1.
I'j5
— Substantif avec substantif
— Substantif avec
II.
141J
147
adjectif
— Substantif avec verbe
% IV. — Verbe ou substantif avec préposition
§
147
III.
ou adverbe
Agglutination
TROISIÈiME PARTIE.
à
148
152
—
Formes grammaticales
155
Déclinaison
1
Le
150
sanscrit reconnaît trois genres
5(5
—
266
—
— Origine de r article
Formation des cas.
1
58
1^9
Singulier
100
Pluriel
Déclinaisoi basque.
—
Fornialion des cas basques.
— Similitude avec
Formalion des cas en aliemnnd
et en
102
le sanscrit
165
flamand
Déclinaison comparée du pronom germanique.
Permutations de
100
Relations primaires et secondaires
164
.
lOo
lettres
166
Division des déclinaisons germaniques en fortes et en faibles
Origine de
dans
l'article
les
168
langues bretonnes et néo-laliues
171
Déclinaison des substantifs
Singulier.
— Nominatif
1
73
Accusatif
176
Datif
178
180
Génitif
Pluriel.
—
Nominatif
181
Accusatif, datif, génitif
185
Adjectifs
184
Déclinaisons fortes
,
185
déclinaisons faibles
Degrés de comparaison
1 87
Noms de nombre
189
Nombres cardinaux
1
Nombres ordinaux
193
Des Pronoms
89
199
Pronom de
la
Pronom de
la
seconde personne (singulier)
200
Pronom de
Pronom de
la
première personne
(pluriel)
203
la
seconde personne
(pluriel)..
203
Pronom de
la
troisième personne (singulier)
205
Pronom de
la
troisième personne (pluriel)
205
200
première personne (singulier)
Déclinaison du pronom de
la
troisième personne dans les idiomes
206
néo-Ialins
Du Verbe
208
— Conjugaison
— Temps spéciaux
Formation des temps.
208
Temps
208
généraux.
208
Formation des temps en sanscrit
lo Verbes qui prennent en sanscrit
—
2°
—
la
210
formalive a
-
212
yu
213
o» Verbes qui insèrent une nasale dans leur racine
4° Verbes qui insèrent en sanscrit «, nu ou nà entre
désinence
le
thème
et la
214
—
î)o
267
—
Verbes qui insèrent en sanscrit uijn devant
la
désinence
51
1
217
Suffixes sanscrits et latins
Singulier,
—
217
pluriel
—
cl
21S
221
Suffixes sanscrits et gothiques
Singulier,
'<
2 o
Suffixes personnels
221
pluriel
Suffixes gothiques, allemands et flamands
221
— pluriel
221
Formation des temps
222
Singulier,
^ i. Modification par cjuna
222
VablaiU allemand
223
Conjugaison forte
,
— conjugaison faible
% 2. Composition de
Présent.
la
racine du verbe avec un auxiliaire
— Indicatif
231
252
Subjonctif
Passé.
223
227
— Prétérit
L'32
255
Parfait
Futur
'257
Infinitif
:244-
Participe présent
24;;
Participe passé
24(»
De
Farrent tonique des langues
ri>"
et
de la tonalité musicale
DR LA TARLi;.
248
ERRATA
Pages 46
—
,
160
ligne 1
,
ligne
,
au
24
,
lieu
au
de bornées
lieu
,
lisez
de primaires
:
bornés.
et relations
daires, auxquelles...., lisez
et relations
—
167
,
ligne 3
,
secondaires.
:
secon-
primaires
Anx premières....
au lieu de zounenondergang ,
lisez
:
zonnen-
ondergang.
ClermoDt,
lyi».
Ferdioand Thibai-d.
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