LA VÉRITÉ SUR LES 11-25 ÉTAT DES LIEUX
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© Eyrolles Éditeur
l’enfance qui s’est terminée, de cerner les cibles des métamorphoses
de l’adolescence et leur dynamique au travers de différents
observatoires et des modèles de compréhension dont on dispose.
Il ne s’agira pas d’accumuler – ou d’empiler – toutes les connaissances
sur la physiologie pubertaire, la compréhension sociologique et
culturelle de l’adolescence, l’apport de la psychanalyse ou de
l’épistémologie génétique (cela représenterait une véritable
bibliothèque), mais de montrer comment la compréhension théorique
des sciences et l’observation des pratiques humaines se nourrissent,
s’inspirent constamment de ces divers modèles ; et surtout combien ils
représentent des pistes intéressantes pour mieux accompagner les
adolescents.
ADOLESCENCE : CONCEPT OU RÉALITÉ ?
La sociologie s’intéresse à l’adolescence, d’une part comme une
période d’insertion dans la vie sociale adulte, et d’autre part
comme un groupe social en soi.
Selon l’époque, la culture et le milieu social, l’adolescence se déroule
différemment. Elle a en quelque sorte toujours existé et correspondu à
une période plus au moins repérable dans la vie de l’individu ; avec ses
caractéristiques spécifiques selon l’espace et le temps. On observe
toutefois que l’adolescence telle qu’elle est conçue actuellement, est
un phénomène récent ; même si Jean-Jacques Rousseau avait dès
1762 constaté le phénomène, le premier écrivain à avoir utilisé le
terme « adolescence » est Victor Hugo. Auparavant, l’enfant devenait
tout de suite un petit adulte, habillé comme les hommes ou comme les
femmes, et menant quasiment la même vie qu’eux, sans autre
distinction que la taille. Plus près de nous, on peut vraiment dire que
la recherche sur les adolescents a démarré au début du siècle dernier
avec des psychologues américains comme Stanley Hall.
Aujourd’hui, l’adolescence est identifiée en tant que telle, la société
la pose comme un état reconnu.