Mortalité et morbidité en France et dans le monde
O. Kremp *, M. Roussey **
* Faculté libre de Médecine de Lille
**Département de Médecine de l’Enfant et de l’Adolescent - CHU de Rennes - Université de
Rennes 1
Les taux de mortalité et de morbidité constituent d’excellents indicateurs de l’état de
santé d’une population.
Mortalité
La mortalité des enfants se concentre principalement sur la première année de vie. Il
s’agit de la mortalité infantile, qui constitue un bon indice du niveau de santé d’un pays. Son
taux est calculé par le nombre de morts au cours de la première année de vie rapporté à 1000
enfants nés vivants. Très élevé dans les pays sous-équipés (150-300 pour mille), il s’est
fortement abaissé dans les pays occidentaux (moins de 5 pour mille).
La mortalité infantile en France est depuis plusieurs années proche de 4 pour 1000. La
moitié des décès a lieu pendant la première semaine de vie ; il existe une surmortalité
masculine de 30 %. En dehors des décès liés aux problèmes périnatals et aux malformations,
la mort subite du nourrisson représente près de 10 % des causes
La mortalité infantile se différencie en:
- en mortalité néonatale de 0 à 27 jours
- et mortalité post-néonatale de 28 à 365 jours.
Cette distinction repose sur les causes différentes de ces deux types de mortalité.
La mortalité post-néonatale est due principalement aux maladies infectieuses et à la
malnutrition, elles-mêmes liées à la pauvreté et à l’ignorance. Ces causes, dites « exogènes »,
restent majoritaires dans les pays sous-équipés mais, bien connues, elles peuvent être
efficacement combattues par une meilleure hygiène de vie, l’éducation sanitaire, les
vaccinations, les antibiotiques, les lois sociales. L’importante baisse de la mortalité infantile
dans la première moitié du XXème siècle est due avant tout à la baisse de la mortalité post-
néonatale et dans les pays industrialisés, c’est la mort subite du nourrisson qui représente
maintenant la première cause de cette mortalité. Mais même dans cette étiologie, les progrès
ont été importants depuis 15 ans avec un nombre passant en France de 1405 en 1989 à 259 en
2003.
La mortalité néonatale, au contraire, relève surtout de causes dites « endogènes »,
dont les principales sont la prématurité, les malformations, le mauvais déroulement de
l’accouchement. Cette mortalité concerne les décès des enfants nés vivants et morts entre 0 et
27 jours révolus. Elle est elle-même subdivisée en mortalité néonatale précoce entre 0 et 6
jours révolus et mortalité néonatale tardive entre 7 et 27 jours révolus. La grande majorité
des morts se produit pendant les premiers jours de la vie.