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EN ALLEMAND SURTITRÉ EN FRANÇAIS
20<24 NOVEMBRE 2015
{AU THÉÂTRE DE LA VILLE}
SCHAUBÜHNE BERLIN
ROMEO CASTELLUCCI
FRIEDRICH HÖLDERLIN
DAPRES SOPHOCLE CRÉATION
Dossier pédagogique SAISON 2015 I2016
ÉTABLI PAR LE TNB
2
PIERRE CHODERLOS DE LACLOS
CHRISTINE LETAILLEUR
Les Liaisons dangereusesCRÉATION
AVENTURES LIBERTINES
Dominique Blanc et Vincent Pérez, dans une gamme de jeux inouïe.
Les Liaisons dangereuses, qui ne connaît cet ouvrage aux adaptations si nombreuses? Rédigé par Choderlos
de Laclos en 1781 (alors capitaine dans l’armée), le livre connut immédiatement scandale et succès. Faisant
le récit des aventures libertines de Merteuil et Valmont, il offre à Dominique Blanc et Vincent Pérez une
gamme de jeux inouïe. Séduction et rivalité destructrice, l’incessant combat…
Véritable « machine de guerre », le roman épistolaire est un champ de bataille vertigineux dont Christine
Letailleur garde la sève: entièreté du récit et richesse de la langue, « érotisme de tête », rythme haletant et
dénouement dramatique. En débusquant le jeu des libertins et des manipulés, des témoins et du chasseur,
l’adaptatrice rappelle l’impitoyable cruauté de l’œuvre licencieuse, sa beauté littéraire et l’actualité du sujet,
aussi.
Sylvie Martin-Lahmani
DE Pierre Choderlos de Laclos
ADAPTATION & MISE EN SCÈNE Christine Letailleur
SCÉNOGRAPHIE Emmanuel Clolus,Christine Letailleur
LUMIÈRES Philippe Berthomé
EN COLLABORATION AVEC Stéphane Colin
COSTUMES Thibaut Welchlin
ASSISTÉ DIrène Bernaud
SON Manu Léonard
MAQUILLAGES Suzanne Pisteur
COIFFURES Clémence Magny
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Stéphanie Cosserat
AVEC
Dominique Blanc MME DE MERTEUIL
Vincent Perez VALMONT
Fanny Blondeau CÉCILE DE VOLANGES
Stéphanie Cosserat UNE COURTISANE
Julie Duchaussoy MME DE TOURVEL
Manuel Garcie-Kilian DANCENY
Guy Prévost LE CURÉ
Karen Rencurel MME DE ROSEMONDE
Richard Sammut LE CHASSEUR
Véronique Willemaers MME DE VOLANGES
PRODUCTION DÉLÉGUÉE Théâtre National de Bretagne, Rennes.
COPRODUCTION Fabrik-Théâtre/Compagnie Christine Letailleur Théâtre de la Ville-Paris Théâtre National de Strasbourg
Prospero (Théâtre National de Bretagne, Rennes, Théâtre de Liège, Emilia Romagna Teatro Fondazione, Schaubühne
am Lehniner Platz, Göteborgs Stadsteatern-Théâtre national de Croatie/World Theatre Festival Zagreb, Festival
d’Athènes et d’Epidaure).
Le texte de l’adaptation de Christine Letailleur est édité aux Solitaires Intempestifs.
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SOMMAIRE
Les Mots, des armes vénéneuses p. 4
Présentation p. 5
Piste pédagogiques p. 10
Ressources pédagogiques p. 12
Extrait de l’adaptation p. 14
Corpus de textes
sur le libertinage p. 16
Évolution du personnage
de Cécile de Volanges p. 18
Rencontre ITournée I
Presse IÀ lire p. 20
© Brigitte Enguerand
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Rapatrié dans l’enceinte du théâtre par Christine Letailleur, le roman de Choderlos de Laclos s’y déploie avec
une incroyable et troublante évidence. Parce que plus encore que l’action somme toute répétitive (les cou-
cheries, les tromperies, les adultères), ce sont les mots qui sont le nerf de ce diabolique récit. Ces mots
qu’échangent à flux constant la marquise de Merteuil (Dominique Blanc) et le comte de Valmont (Vincent
Perez), soudés par un pacte dont eux seuls connaissent les termes, ces mots, donc, sont des armes véné-
neuses, imbibées d’un poison sans remède. Dans un décor à deux étages qui expose autant qu’il occulte
celles et ceux qui l’habitent, le traversent ou le hantent de nuit comme de jour, le va-et-vient des person-
nages s’accomplit au rythme de la parole. Lettres échangées avec frénésie, face-à-face colériques ou feutrés,
révélations, injonctions, suppliques, menaces, prières… Le verbe, ici rebondi de la page à la scène, est un pro-
tagoniste qu’il convient de ne jamais lâcher du regard. Par lui, se profile le pire de ce que les humains sont
capables d’accomplir. Car au-delà du complot intime qui se trame entre deux ex-amants en mal d’aventures
pimentées, on entend peu à peu s’élever une chanson dont le refrain a de quoi inquiéter. Cette chanson
raconte la transformation insidieuse d’un jeu de séduction en véritable champ de massacre. Elle met en
perspective les rouages qui font d’un défi amusé, inconséquent, volage, une guerre aveugle, vouée à buter
sur son point de non-retour, laissant derrière elle un sol jonché de cadavres. Il y a dans la confrontation
entre Merteuil et Valmont une radicalisation effrayante. Où les mène-t-elle? À l’absolu. C’est ce pas en avant
fatidique, le pas de trop, que Christine Letailleur scrute avec vigilance. Personne nen sortira indemne. Ni
Merteuil, ni Valmont, ni celles et ceux sur qui s’exerce leur cruauté. Détruire à en perdre la tête, jusqu’à se
détruire soi-même. Cela fait froid dans le dos.
Joëlle Gayot
LES MOTS, DES ARMES VÉNÉNEUSES
Au rythme de la parole, Christine Letailleur scrute dans le roman épistolaire
de Choderlos de Laclos les rouages qui transforment insidieusement un jeu
de séduction en véritable champ de massacre.
© Brigitte Enguerand
5
PRÉSENTATION
1. L’ŒUVRE
RÉSUMÉ DE L’ŒUVRE
La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont se
jouent de la société pudibonde et privilégiée dans la -
quelle ils vivent. Se livrant à la débauche, ils ne ces-
sent, tout au long du livre, de se narrer leurs exploits
au travers des lettres qu’ils s’envoient – car ils ne se
fréquentent pas ouvertement et qui constituent le
corps de l’intrigue. Mais, pour rivaux qu’ils soient, ils
nen sont pas pour autant à égalité. Le vicomte de Val -
mont est un homme et, à ce titre, il peut se montrer
un libertin flamboyant au grand jour et sans rete-
nue. Les lettres qu’il écrit à la marquise de Merteuil
ne sont que le récit triomphant de ses aventures.
Il nen va pas de même pour cette dernière. Si elle se
doit de rivaliser avec le vicomte sur le terrain des aven -
tures d’alcôve, la marquise de Merteuil, de plus, est
contrainte à la dissimulation. Son statut social (elle
est marquise), matrimonial (elle est veuve) et son sexe
(elle est une femme dans un monde dominé par les
hommes) l’obligent à la duplicité et à la tromperie. Si le
vicomte use aussi de ces armes, ce nest que pour sé -
duire puis pour perdre, en les déshonorant, les femmes
dont il fait la conquête. Il ne fait que prendre un chemin
aisé qui ne transgresse que la morale de son époque.
Pour être son égale, la marquise de Merteuil doit, en
plus, réussir à s’extraire du rôle qui lui est dévolu.
Elle a déclaré la guerre aux hommes et, se voulant
«née pour venger [son] sexe » (lettre LXXXI), elle uti-
lise toute son intelligence pour conserver son indé-
pendance, ses amants et sa réputation. Toute la force
du roman réside dans la double narration de ces deux
intrigues entremêlées. Le récit de leurs aventures li ber -
tines respectives, de leurs stratégies et de leurs péri-
péties mais aussi le combat qu’ils se livrent l’un contre
l’autre. Un combat qui apparaît tout d’abord comme
un jeu de séduction pour ensuite se transformer en
rivalité destructrice. En définitive, les deux combat-
tants se prendront mutuellement ce qu’ils ont de plus
précieux. Le vicomte mourra en duel après avoir suc-
combé à l’amour de Madame de Tourvel dont il aura
pourtant causé la perte. Le brillant libertin agonisera
en amoureux déses d’avoir détruit celle qu’il aimait.
La marquise de Merteuil perdra sa réputation, que
toute sa vie elle sétait attachée à préserver, sa fortune,
en perdant un procès et sa féminité qu’une petite vé -
role flétrira en la défigurant.
L’AUTEUR
Pierre-Ambroise-François
Choderlos de Laclos est
le 18 octobre 1741, dans
une famille de petite no -
bles se, à Amiens. Bon
élève, il se destine, dès
l’âge de 18 ans, à une
carrière militaire. Il est
élève à l’École d’artillerie
de La re (ancêtre de
l’École polytechnique)
puis intègre le Corps
royal d’artillerie. Promu lieutenant à 21 ans, le jeune
Choderlos de Laclos rêve de conquêtes et de gloire. Il
s’engage à la Brigade des Colonies afin de mener des
expéditions en outre-mer mais, en 1763, le traité de
Paris met fin à la guerre de Sept ans. Ses espoirs de
combats et d’aventures sont ruinés.
S’ensuit une longue période de paix durant laquelle il
mène une vie monotone en tant qu’officier de garni-
sons: il fait des manœuvres et inspecte des fortifica-
tions à Toul, Strasbourg, Grenoble, Besançon, Valence.
En 1778, il obtient le grade de capitaine en second de
sapeurs: il est responsable de la construction des in fra -
structures cessaires aux armées de combat. En 1779,
la France rentre à nouveau en guerre contre l’Angle -
terre, il est envoyé à lîle d’Aix, près de la Rochelle afin
de travailler à la construction et à l’armement d’un fort;
c’est là qu’il commence Les Liaisons dangereuses. En
septembre 1781, il demande un congé, part pour Paris,
termine son roman, qui paraît au printemps 1782; il
remporte immédiatement un large succès et fait scan-
dale. En mai 1782, il regagne l’île d’Aix, fait la connais -
sance de Marie Soulange Duper dont il a d’abord un
fils et qu’il épousera quatre ans plus tard.
En 1788, Laclos entre au service du duc d’Orléans, hos -
tile au régime et fervent défenseur d’une constitution
à l’anglaise; il devient son secrétaire, rédige ses dis-
cours et lassiste dans ses diverses tentatives pour assu-
rer la Régence. En 1789, il suit le duc d’Orléans, exilé
en Angleterre, puis, revient, un an plus tard, en France;
il devient membre du Club des Jacobins et rédige Le
journal des amis de la Constitution dans lequel il re ven -
dique une monarchie constitutionnelle avec des minis-
tres élus mocratiquement et une place pour les hom -
mes de mérite contre le privilège de la naissance. Par
deux fois, et à cause de ses relations avec le duc d’Orléans,
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