PPC FIXE OU AUTOPILOTEE :
LA QUESTION EST-ELLE ENCORE D’ACTUALITE ?
Daniel RODENSTEIN
Clinique Saint Luc - BRUXELLES Belgique
Page 2
L
a pression positive continue (PPC) auto-
pilotée permet en théorie de recevoir des
informations supplémentaires par rapport à la PPC
fixe : en détectant les événements, elle informe sur
l’efficacité du traitement et réajuste celui-ci en mo-
difiant la pression en conséquence. Elle possède le
grand avantage de permettre une titration de la
pression à domicile et d’éviter une nuit d’hospitali-
sation en laboratoire de sommeil. Les PPC autopi-
lotées équipent à l’heure actuelle 80 % des patients
traités par PPC en France (données de l’observatoi-
re sommeil de la Fédération française de pneumo-
logie).
1
Pour le médecin, elle informe sur le niveau
de pression nécessaire pendant 90 % du temps
(P90) qui est donc en théorie le niveau de pression
efficace pour le patient. Cette information est en
réalité limitée par l’algorithme de décision des PPC
autopilotées qui n’assure que la correction et pas
l’atténuation du phénomène : à chaque événement
(apnée ou hypopnée) relevé, l’appareil augmente la
pression en conséquence, mais l’augmente toujours
de la même façon, sans chercher à déterminer une
pression minimale efficace au vu des événements
précédents. Par ailleurs, les différents modèles de
PPC autopilotée ne possèdent pas le même algo-
rithme de fonctionnement.
Une étude en double aveugle a évalué 5 PPC auto-
pilotées chez un sujet normal.
2
Après vérification
de l’absence de trouble du sommeil par polysomno-
graphie, le sujet était équipé d’une PPC fixe (4
cmH
2
O via un masque nasal) avec retour à son do-
micile pour une période d’adaptation à la machine.
L’absence de modification du sommeil sous PPC
avait été préalablement vérifiée par une deuxième
polysomnographie sous PPC. Une fois le sujet habi-
tué à la machine, il revenait en hospitalisation de
nuit pour une polysomnographie sous PPC fixe ou
autopilotée, en double aveugle (camouflage de la
machine et maintien de l’interface habituel du sujet)
et avec randomisation de l’ordre d’utilisation des
machines. Sous PPC autopilotée, on constatait des
variations de pression au cours de la nuit en l’ab-
sence d’événements respiratoires (pas d’apnée,
d’hypopnée ou de limitation excessive de débit).
Ces variations étaient différentes pour chaque mo-
dèle de PPC autopilotée, parfois non associées à un
événement et parfois secondaires à un événement
résolu (limitation modérée du débit se soldant par
un micro-éveil, avec augmentation de la pression
après le micro-éveil). Le nombre d’augmentations
de pression au-dessus de 4 cmH
2
O variait entre
trois et quatorze fois sur la nuit d’enregistrement et
la pression maximale atteinte entre 6 et 8 cmH
2
O
selon les machines.
La durée totale passée avec une pression supérieure
à 4 cmH
2
O était comprise entre 81 et 312 minutes
(15 à 53 % du temps d’enregistrement).
SESSION PLENIERE : Quel choix thérapeutique dans le SAOS ?