(2015) Olympéa de Paco Rabanne : décryptage d’une publicité
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Mis en ligne par Robert Delord, le 20 octobre 2015 (dernière m.a.j. : 24 janvier 2017)
(2015) OLYMPÉA DE PACO RABANNE :
DÉCRYPTAGE D’UNE PUBLICITÉ
Si vous êtes amateurs de parfums, ou – penchant moins glamour – de plages de publicités télévisées, vous avez
certainement vu passer, l’année dernière, le parfum « Invictus » de Paco Rabanne et son clip télé largement nourri de
mythologie antique. Il y a quelques jours, Paco Rabanne a remis le couvert en présentant, dans un long clip de plus de
quarante secondes, ce qui semble être l’équivalent féminin du parfum Invictus, judicieusement prénommé « Olympéa ».
R. Delord
Pour commencer, visionnons le clip vidéo :
Passons à l’analyse :
capture 01
01. Dès la première image, le décor est planté : un complexe architectural aux multiples colonnades de marbre blanc juché
sur le sommet d’une abrupte montagne noyé dans les nuages (qui rappellera sans doute aux geeks trentenaires qui nous
lisent, le décor de la série Saint Seya, les chevaliers du zodiaque). Nous sommes donc bien dans l’Antiquité grecque,
chanceux mortels invités à découvrir le domaine éthéré des dieux olympiens normalement inaccessible aux simples mortels.
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capture 02
02. Le second plan nous donne accès au coeur de l’Olympe où, paradoxalement, on semble s’ennuyer mortellement. Un
dieu-kouros géant, allongé et acoudé à même le pavé, observe une jeune femme au teint et au vêtement diaphanes qui
semble rester de marbre face au regard appuyé du dieu. Mortelle, prêtresse : la nature de cette « créature » reste difficile à
déterminer. On peut en tous cas présumer que cette dernière n’est pas une déesse, tant la différence de taille avec le dieu
derrière elle est importante. La belle est bien habillée à l’antique, façon peplum, d’une tunique croisée sur le coeur qui met
en valeur les plis et replis (sinus) du vêtement, et d’une paire de sandales aux fines brides dorées.
Cette dernière est assise, non sur un vestige archéologique, mais sur une création de designer, un grand fauteuil en mousse
de polyuréthane appelé « Capitello » car il imite ma forme d’un chapiteau de colonne ionique (un des cinq cent exemplaires
d’une série spéciale en édition limitée qui a vu le jour en 1988). On remarquera en haut à gauche de l’image un monument à
colonnade stylisé rappelant le complexe architectural du plan précédent.
capture 03
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03. Même chose au plan suivant qui présente trois jeunes gens désoeuvrés appuyés sur ce qui semble être un fût de
colonne et un jeune homme et un dieu adossé à un même portique posé là en dépit de toute autre structure ou bon sens
architectural. L’élément central de la scène est le grand escalier qui coupe en deux le sommet de l’Olympe et annonce une
arrivée imminente.
Bref, sur l’Olympe, les dieux s’ennuient et les jolies jeunes femmes boudeuses qui sont à leur côté ne semblent plus suffire à
les distraire. Heureusement…
capture 04
04. Sortie de nulle part une voiture de sport vintage (modèle Ferrari des années 80 ?), à la carrosserie blanche immaculée,
se faufile sous le nez d’un Zeus à la barbe de hipster occupé à écouter la musique de son ghetto-blaster à cassettes. Mode
du vintage des eighties, quand tu nous tiens !
capture 05
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05. Une fois à l’arrêt, on s’aperçoit que le bolide est muni de portières papillons d’un genre peu ordinaire, puisqu’il s’agit des
ailes blanches du mythique cheval ailé, Pégase. Détail moins réussi, les optiques de phare sont agrémentés de faux-cils qui
confèrent au véhicule un aspect plus proche de la décapotable de Barbie ou des voitures du film d’animation « Cars » que du
prestigieux bestiaire mythologique.
Aussi blanche et aussi bien carrossée que la Pégase-mobile, la déesse Olympéa fait son apparition sur ses hauts talons,
vêtue d’une jup(in)ette* plissée vaporeuse et d’un chemisier sans manche qui n’est vraisemblablement pas à sa taille
puisqu’elle na pas réussi à en fermer les boutons. Le système de maintien dudit chemisier reste d’ailleurs un mystère :
scotch double face sur le devant peut-être ?
capture 06
06. Olympéa qui dépasse d’une tête les nuages, marche le front haut. Elle porte une couronne de laurier et des chaines en
or et, sur l’épaule droite, une épaulière du même métal.
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capture 07
07. Un plan plus large, sur fond de Pégase-mobile aux ailes-portières déployées, donne à voir le bracelet manchette que la
déesse porte au bras gauche et qui n’est pas sans rappeler les petites ailettes du dieu Hermès. On découvre également
qu’Olympéa est accompagnée de deux jeunes femmes vêtues d’une robe fourreau blanche également très courte mais
moins blanches que celle de la déesse (moins blanc que blanc, cela me rappelle quelqu’un !) ; faire-valoir d’Olympéa, ses
deux suivantes ne portent bien sûr ni bijoux, ni hauts talons.
capture 08
08. Bon, là, le plan avec le mannequin en plan rapproché poitrine surmonté du nom Olympéa en lettres d’or rose
majuscules, c’est pour ceux qui n’auraient toujours pas compris que c’était elle Olympéa, la nouvelle égérie (tiens, ça aussi
c’est de la mythologie antique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Égérie) de Paco Rabanne.
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