Les causes de la Première Guerre mondiale - Les tensions internationales
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Les causes de la Première Guerre mondiale -
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Les tensions internationales
Les tensions internationales
par Patrice Delpin, Christiane Peyronnard
Mise en ligne : mardi 16 juin 2015
i Histoire contemporaine i H. Première Guerre mondiale i Causes de la 1ère Guerre mondiale
Histoire diplomatique, Première Guerre mondiale, Histoire de l’Europe, Histoire politique, Histoire contemporaine
Les causes de la Première Guerre mondiale - Les tensions internationales
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1914 Les assassins - Bibliothèque
numérique mondiale
, Versailles, signature de la Paix avec la
Hongrie, M. Millerand [passant devant un
piquet d’honneur] : [photographie de presse] /
[Agence Rol]
Cette affiche fut conçue par le graphiste
Maurice Louis Henri Neumont (1868-1930) et
produite à Paris en 1914 par la Maison
d’édition. Elle montre le Kaiser Guillaume II,
empereur d’Allemagne pendant la Première
Guerre mondiale, et François-Joseph Ier
(1830-1916), empereur d’Autriche-Hongrie
jusqu’à la troisième année de la guerre, tous
deux qualifiés « d’assassins ». Chacun tient un
couteau, et l’image menaçante de l’aigle
impérial d’Allemagne dégoulinant de sang est
visible derrière eux. Les papiers au sol
représentent les accords internationaux et les
principes du droit international piétinés par les
empereurs allemands dans leur marche vers la
guerre, notamment le respect des pays
neutres, de la neutralité, des droits de
l’homme, du Congrès de paix de La Haye, etc.
La note en bas à gauche indique que
l’impression est la première d’une série
intitulée « 1914 ». La série, produite au cours
de la guerre, portait sur les « atrocités barbares
contre les peuples qui luttent courageusement
pour la cause sacrée du droit, de la civilisation
et de la liberté ». Dans le cadre de sa
mobilisation pour la guerre, la France rallia
ses citoyens en dépeignant les empereurs
allemands comme des assassins, dont la
politique avait causé la guerre. Lithographe et
peintre, Neumont était membre de l’école
patriotique des artistes français, qui créa des
affiches de propagande profrançaises pendant
la Première Guerre mondiale.
Les tensions internationales
Les tensions internationales
En ce début de siècle, les grandes puissances se
sont groupées en deux camps opposés :
la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie,
Italie)
la Triple Entente (France, Russie, Royaume-Uni)
Cette bipolarisation de l’Europe date de 1907 ;
auparavant, diverses alliances avaient été faites et
défaites entre ces puissances tour à tour amies et
rivales. Ce partage débouche sur de grave tensions
internationales augmentées par les rivalités
impérialistes apparues avec l’expansion
économique de la fin du XIXe siècle.
L’Autriche-Hongrie L’Autriche-Hongrie voit ses
visées expansionnistes en direction de la mer Egée
contrariées par la politique russe. D’autre part, son
empire connaît des difficultés internes à cause des
poussées nationalistes des Slaves du Sud (Croates,
Slovènes, Bosniaques ...).
Oppositions avec les intérêts économiques
allemands
L’Allemagne L’Allemagne est devenue la
deuxième puissance industrielle du monde derrière
les U.S.A. ; l’Empereur veut lui assurer une position
stratégique, des matières premières, des débouchés
commerciaux et des aires d’investissements.
L’empereur Guillaume Il lance son pays dans une
politique mondialiste.
L’essor de sa marine de guerre est un sujet
d’inquiétude pour la Grande-Bretagne, souveraine
sur les mers.
Les intérêts allemands se heurtent à ceux de la
France tant en Europe qu’en Asie et en Afrique.
L’Italie Le jeune impérialisme italien tend à
prendre pied, lui aussi, dans les Balkans (littoral
dalmate, Albanie). Réveil des revendications
concernant le Trentin et Trieste demeurés sous
domination autrichienne.
La Russie Vaincue en Extrême-Orient et secouée
par la révolution de 1905 , la Russie cherche à
remporter un succès. Pour cette raison, elle renoue
avec sa politique des Slaves des Balkans ; elle
espère qu’un jour lui donneront accès aux "mers
chaudes".
Bismarck et la France (1879)
Bismarck et la France (1879)
"On a beaucoup dit que j’étais favorable à la
République en France parce que j’y voyais une
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cause de faiblesse pour votre pays... La vérité, c’est
que la République, sage et modérée comme vous
l’avez en ce moment, est à mes yeux une garantie
de paix parce qu’elle n’a pas besoin de "redorer
dans le creuset de la victoire" le prestige
indispensable aux dynasties sans racines comme la
dernière que vous avez eue ; voilà pourquoi je
souhaite le maintien de la République en France,
voilà pourquoi je suis prêt à vous seconder dans vos
entreprises non contraires à nos propres intérêts.
Mais, je le répète, je crois qu’il faut au peuple
français (bien qu’il fasse preuve maintenant d’une
grande sagesse) des satisfactions d’amour-propre et
je désire sincèrement lui voir obtenir celles qu’il
peut rechercher dans les bassins de la
Méditerranée, sa sphère d’expansion naturelle ;
plus il aura de succès de ce côté, moins il sera porté
à faire valoir contre nous des griefs et les douleurs
dont je ne discute pas la légitimité, mais qu’il n’est
pas en notre pouvoir d’apaiser."
Déclaration de Bismarck à l’ambassadeur de France, Saint-Vallier, le 5 janvier 1879, citée par E.
Bourgeois et G. Pages,"Les Origines et les responsabilités de la Grande Guerre", Paris Hachette, 1921.
Les Balkans, une situation explosive
Les Balkans, une situation explosive
1908-1909 : l’Autriche-Hongrie a décidé d’annexer la province ottomane de Bosnie-Herzégovine
et, de ce fait, se heurte à la Serbie qui est soutenue par la Russie.
La France refuse de faire jouer son alliance avec la Russie et conseille la modération à la Serbie.
oct. 1912 : la guerre éclate entre l’Empire ottoman et les petits Etats du Sud des Balkans (Bulgarie,
Grèce, Monténégro, Serbie) groupés en ligue balkanique.
La ligue, victorieuse des Turcs, doit accepter l’arbitrage des grandes puissances.
La Macédoine et la Thrace sont partagée ; la Serbie doit renoncer à l’Albanie qui devient une
principauté indépendante.
1913 : nouvelle guerre balkanique. La Bulgarie soutenue par l’Autriche s’oppose aux autres
vainqueurs, associés à la Roumanie, pour le partage des dépouilles. La Bulgarie est défaite.
Le traité de Bucarest partage la Macédoine entre la Grèce et la Serbie, la Roumanie s’agrandit vers
le Sud et la Bulgarie garde une étroite façade sur la mer Egée.
La crise marocaine en 1911
La crise marocaine en 1911
« L’accord conclu le 4 novembre 1911 sur le Maroc et le Congo ne contenta ni l’Allemagne, ni la
France. Si chez nous, il a provoqué de la désillusion sur nos gains territoriaux en Afrique, au
double point de vue de leur exiguïté et de leur valeur, en France, il y eut de la mauvaise humeur
provenant de la dignité froissée. On ne pouvait se faire à l’idée de céder des terrains coloniaux
acquis grâce à l’initiative et à l’esprit d’entreprise français, et cela sous une pression qui n’avait
rien de glorieux (...) Le nouvel accord (...) laissait subsister un état d’énervement qui suscita de
nombreuses difficultés (...). »
in Baron de Schoen, Mémoires, Plon.
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L’Allemagne encerclée...
ainsi on justifie d’avoir pris l’initiative des armes et on s’oppose à l’article 231 du Traité de
Versailles désignant l’Allemagne comme responsable de la guerre.
"Nous étions encerclés. Notre voisin occidental, le peuple français, est le plus agité, le plus
ambitieux, le plus vaniteux de tous les peuples d’Europe et, dans la pleine acception du terme, le
plus militariste et le plus nationaliste. Depuis la dernière guerre franco-allemande, nous en
sommes séparés par un fossé, dont un éminent historien français m’écrivait qu’il était absolument
infranchissable. À l’est, nous sommes entourés de peuples slaves, pleins d’aversion pour les
Allemands qui les ont initiés à une civilisation supérieure ; ils les poursuivent de la haine
méchante qu’un écolier récalcitrant et d’instincts brutaux éprouve pour un précepteur sérieux et
digne. Ceci s’applique aux Russes, davantage aux Tchèques et surtout aux Polonais, qui
revendiquent une partie de l’Allemagne orientale.
Les relations entre Allemands et Anglais ont varié au cours des siècles. John Bull daignait favoriser
et protéger son pauvre cousin allemand, et même l’employer, de temps en temps, à quelque grosse
besogne, mais il ne voulait pas admettre qu’il eût les mêmes droits que lui. Au fond, personne ne
nous aimait. Cette antipathie était ancienne, mais la jalousie que suscita l’œuvre de Bismarck, la
puissance et la richesse de l’Allemagne l’avaient singulièrement augmentée. Ce manque de
sympathie avait encore une autre cause : notre mépris de la forme. Déjà le philosophe grec avait
fait remarquer que la grande majorité des hommes ne jugent des choses que sur l’extérieur et non
d’après le fond ; mais cette façon de penser et de sentir était difficile à comprendre pour
l’Allemand sérieux, grave, allant toujours au fond des choses et trop indifférent à leur apparence."
extrait de Prince de Bülow, [1] Mémoires du Chancelier-Prince de BULOW, tome II, Plon, Paris, 1931..
Pressions françaises, allemandes, russes en 1914
Pressions françaises, allemandes, russes en 1914
"De Panafieu (ministre de France à Sofia) à de Margerie (directeur des Affaires politiques au Quai
d’Orsay), Sofia, 11 mars 1914
Vous n’ignorez pas la détresse financière dans laquelle se trouve actuellement le Trésor bulgare,
l’urgente nécessité où il se trouve de mettre fin aux expédients de trésorerie et d’apurer celle-ci par
un emprunt à extérieur. Vous n’ignorez pas non plus que le ministère actuel est, quoi qu’il en dise,
entièrement acquis à une politique d’amicale entente avec l’Autriche, politique qui est par
conséquent en opposition avec celle de la Russie et de la France.
Notre principal moyen d’action pour faire revenir la Bulgarie dans notre sphère d’influence, c’est
évidemment l’emprunt, étant donné qu’aucun marché financier, si ce n’est celui de Paris, n’est en
situation de faire l’opération importante, nécessaire à la régénération des finances bulgares. Cette
situation est si connue ici que la question de l’emprunt est vitale pour le gouvernement M actuel et
qu’il devra modifier complètement sa politique, si ce n’est abandonner le pouvoir, dans le cas
notre concours financier lui serait refusé..."
Documents diplomatiques français, 3ème série, T. IX.
Allemagne : discours de Guillaume II au Reichstag (25 juin 1888)
Allemagne : discours de Guillaume II au Reichstag (25 juin 1888)
"Messieurs,
Je vous ai convoqués, Messieurs, pour faire connaître devant vous au peuple allemand que je suis
résolu à suivre, comme empereur et comme roi, les mêmes voies que celles dans lesquelles feu
mon auguste grand-père a gagné la confiance de ses confédérés, l’amour du peuple allemand et les
hommages bienveillants de l’étranger.
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Les tâches les plus importantes de l’empereur allemand consistent à assurer, sur le terrain militaire
et politique, la sécurité de l’empire au dehors, et à veiller au dedans, à l’exécution des lois de
l’empire.
La première de ces lois est la constitution impériale. La sauvegarder et la défendre dans tous les
droits qu’elle garantit aux deux corps légiférant de la nation et à chaque Allemand, de même que
dans les droits qu’elle garantit à l’Empereur, et à chacun des États confédérés et à leurs
souverains : tel est un des droits et des devoirs principaux de l’Empereur.
Aux termes de la Constitution, j’ai plus à concourir à la législation de l’empire en ma qualité de roi
de Prusse qu’en celle d’empereur allemand. Mais, en cette double qualité, mes efforts tendront à
poursuivre l’oeuvre de législation de l’empire dans le même sens que feu mon auguste grand-père
l’a commencée.
Je m’approprie tout particulièrement et dans toute son étendue le message qu’il a émis le 17
novembre 1881, et, dans le sens indiqué par ce message, je continuerai de faire en sorte que la
législation impériale concernant la population travailleuse s’efforce d’accorder aux faibles et à ceux
qui souffrent la protection qu’elle peut leur donner dans la lutte pour l’existence, conformément
aux principes de la morale chrétienne.
J’espère qu’on réussira de la sorte à avancer la conciliation des contrastes sociaux malsains, et je
suis persuadé que, dans mes efforts pour développer notre prospérité intérieure, je rencontrerai
l’appui unanime de tous les partisans fidèles de l’empire et des gouvernements confédérés, sans
distinction des différents partis.
Mais je crois de même qu’il est nécessaire de maintenir dans les voies de la légalité notre
développement politique et social, et de nous opposer avec fermeté à tous les agissements ayant
pour but et pour effet de miner l’ordre gouvernemental.
Dans le domaine de la politique extérieure, je suis résolu à maintenir la paix avec tout le monde...
L’Allemagne n’a besoin ni d’une nouvelle gloire militaire, ni d’aucune conquête, maintenant
qu’elle a reconquis définitivement ses droits comme nation unie et indépendante.
Notre alliance avec l’Autriche-Hongrie est connue de tout le monde...Je vois dans cette alliance
défensive une base de l’équilibre européen, ainsi qu’un legs de l’histoire d’Allemagne non contesté
jusqu’en 1866.
Des relations historiques semblables et des besoins nationaux pareils nous unissent à l’Italie...
J’ai la satisfaction de constater que les arrangements que nous avons conclus avec l’Autriche-
Hongrie et l’Italie me permettent d’entretenir avec soin mes relations d’amitié personnelle pour
l’empereur de Russie et des relations qui répondent à mes propres sentiments, aussi bien qu’aux
intérêts de l’Allemagne. "
L’opinion d’un journal pangermaniste
L’opinion d’un journal pangermaniste
"La France n’est pas encore prête pour le combat. L’Angleterre est aux prises avec des difficultés
intérieures et coloniales. La Russie redoute la guerre, parce qu’elle craint la révolution intérieure.
Allons-nous attendre que nos adversaires soient prêts ou devons-nous profiter du moment
favorable pour provoquer la décision ? Voilà la question lourde de sens qu’il s’agit de trancher.
L’armée autrichienne est encore fidèle et utile. L’Italie est encore fermement attachée à la Triple
Alliance (1) et même si elle préfère encore (...) le maintien de la paix, pour panser les plaies de la
dernière guerre (2), elle sait (...) que, si l’Allemagne est battue, elle sera livrée sans remède à la
violence de la France et de l’Angleterre et elle perdra sa position indépendante en Méditerranée
(...). Nous pouvons également compter le cas échéant sur la Turquie et la Roumanie. Nous avons
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