3
Unité 8 : Féodaux, souverains et premiers Etats (chapitre 3 manuel français)
LES PREMIERES MONARCHIES NATIONALES
Les grands seigneurs sont devenus partout assez puissants pour élire le roi. Dans la partie
orientale de l’ancien Empire carolingien, le duc Othon reprend le titre d’empereur et fonde le
Saint Empire romain germanique qui est en fait morcelé en une foule de petits Etats
indépendants. En 987 le comte de Paris, Hugues Capet, est élu roi de France par les autres
princes. En 1066, le duc Guillaume de Normandie conquiert l’Angleterre et devient roi tout en
restant le vassal du roi de France.
1)Comment s’est construit le royaume de France ?
En 987, après la mort du dernier roi carolingien, Hugues Capet, élu « roi des Francs » par les
Grands du royaume, fonde une nouvelle dynastie, celles de Capétiens. Il se considère comme
l’héritier de la dynastie carolingienne et, à ce titre, il est sacré.
Le sacre fait du roi un personnage hors du commun. Il fait sous serment une double
promesse : respecter les libertés de l’Eglise et garder paix et justice dans le royaume. Lors de
cette cérémonie qui a lieu dans la cathédrale de Reims, le roi reçoit les insignes de son
pouvoir : la couronne à fleurs de lys, le sceptre, la main de justice et l’épée. Ils sont conservés
à l’abbaye de Saint-Denis, nécropole des rois de France.
Le rite du sacre : Pépin le Bref est en France le premier souverain à recevoir l'onction du sacre.
Après Hugues Capet, chaque roi aura à cœur de renouveler ce rituel en prélude à son avènement jusqu'à Charles X,
sacré en 1825. Un seul fait exception à la règle : Louis XVIII, trop malade pour supporter une cérémonie éprouvante.
Au cours du sacre, le futur souverain reçoit sur le front l'huile sainte qu'aurait reçue Clovis lors de son baptême à
Reims par l'évêque Rémi. La Sainte Ampoule qui contient l'huile aurait été transmise à Remi par un ange et son
contenu se régénèrerait miraculeusement à chaque onction.
APPRONDISSEMENT : LA CEREMONIE DU SACRE
Les Capétiens prolongent la tradition du sacre. Dans le souci d'enraciner leur légitimité au plus
profond de l'Histoire, ils cultivent la confusion entre ce rituel et le baptême de Clovis.
À son arrivée dans la ville, le roi fait serment de protéger l'Église, défendre la foi catholique,
faire régner la paix et la justice, défendre le royaume et faire preuve de miséricorde.
Le clergé et le peuple donnent leur assentiment aux cris de «Fiat, fiat !». Ensuite commence la
cérémonie proprement dite : le roi change de vêtements et reçoit l'épée du sacre ; puis,
l'archevêque l'oint avec le saint chrême.
On remet au roi les vêtements et les objets sacrés qui témoignent de son rang : les regalia
(sceptre...).
Les douze principaux barons du royaume (les pairs) tiennent ensemble la couronne au-dessus
de leur souverain, puis ils s'écartent à l'exception de l'archevêque-duc de Reims et celui-ci
pose la couronne sur la tête.
La cérémonie se conclut par une profession de foi, le baiser de paix et une messe au cours de
laquelle le souverain acquiert le privilège réservé aux prêtres de communier sous les deux
formes, par le pain et le vin; les simples fidèles n'ayant que le droit de communier par le pain
(l'hostie).
Au fil des générations, le peuple et les nobles s'habituent à voir dans le sacre un rite qui place
le roi au-dessus de ses sujets. Ce sentiment est assez fort pour dissuader tout attentat contre
la personne du roi, du moins jusqu'aux guerres de religion.
En droit, le sacre ne fait pas le roi, mais aux yeux du peuple, il est une cérémonie
indispensable.