QUELQUES NOTES DE GŔAMMAIRE BASQUE COMPARÉE

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QUELQUES NOTES DE
GŔAMMAIRE BASQUE COMPARÉE
Jean-Baptiste ETCHARREN
1.° La distinction entre «bere» et «haren» pour la possession.
Bere # Haren Cf. latín: Suus # ejus.<is, pronom de rappel.
a) Amak-• x •-bere alaba maite du. Mater filiam suam amat. «Bere» se
reflète sur «amak », désigne la même personne. Cette phrase peut être
remplacée par : Amak•-• x 4-amaren alaba maite du. Les flèches aboutissent au
même point.
b) Nun da Piarres? Parisen. Amak ez daki harren zuzenbidea, ce qui
veut dire: Amak ez daki Piarresen zuzenbidea. Comme «amak» et «haren» ne
peuvent désigner la même personne, les fléches ne se coupent pas en un
même point. En latin nous avons «ejus ». Mater nescit ejus domum.
c) Afta-, x 4-bere semeekin ari da lanean = Aita-► x « -aitaren semeekin...
Pater laborat cum suis filiis.
d)
le sien.
Bakoitzari-• x
berea = Cuique suum. A cada uno lo suyo. A chacun
e) Nik ez dakit nun den haren zaldia. = Nescio ubi sit ejus equus.
f) Divers exemples de coincidence entre le sujet et la personne qui
possède:
Ene aita maite dut (nik).
Zure afta maite duzu (zuk).
Bere alta maite du (harek)
g) DiVers exemples de séparation entre le sujet du Verbe et la personne
qui possède: Ene gatua galdu du amak. Zure liburua hartu du aitak. Haren.
liburua hartu du aitak.
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JEAN-BAPTISTE ETCHARREN
En conclusion, le buque, comme le latin, envisage le cas oú le su jet est
aussi le possesseur et le cas où le su jet n'est pas le possesseur. Cette
distinction n'est faite ni par le français, ni par l'espagnol. Dans les deux cas ils
emploient «son» et «su», source d'équivoques.
2.° Remarques sur l'appellation des modes et des temps.
Dans toutes les langues les deux grands modes sont l'indicatif et le
subjonctif et l'on devrait les mettre davantage en opposition pour mieux en
saisir la différence. L'indicatif sert à indiquer la réalité d'un fait; c'est le mole du
certain.
Le subjonctif (< sub- jungere) est un mot mal choisi parce qu'il n'indique
qu'une relation de dépendance et ne mentionne nullement l'incertitude qu'il
doit exprimer. C'est le mole de l'incertain.
Certain
•Nik nahi dut
Haurrak lan egiten du
,
;
Incertain.
. . . . bihar etor dadin ene aita.
lehen saria ukan dezan.
----^ ---Temps. Le mot «imparfait» = non parfait = inachevé. Il exprime une
action qui se répète. EX: Egun oroz ikastegirat joaiten nintzan. ou une action
non ponctuelle, donc continue. Ex: Ari nintzan lanean gosturik hoberna;
horra nun jaun bat sartzen den. (Ce dernier verbe peut être classé «présent
historique »)
t r
lanean ari nintzan
auna sartu zen.
«Parfait» = fait complètement, achevé. Lanean ari nintzan; berbetan
sartu zen jaun bat.
II serait bon que les grammaires basques insistent sur le contenu mêmé
du vocabulaire qu'elles emploient, dans un souci de pédagogie.
Enfin les théories de Gustave Guillaume en psycholinguistique pourraient être plus largement appliquées au basque, à commencer par la
distinction entre l'«infectum» et le «perfectum ». De même des dessins et des
croquis du genre de ceux qui sont utilisés dans les grammaires françaises de
Galichet et autres, seraient efficaces.
3.° La relátive
«explicative» et la relative «déterminative ».
la proposition subordonnée relative dans ses deux variantes:
— la relative déterminative.
— la relative explicative.
Quand elle est déterminative, il n'y a pas de place pour une virgule et le
niveau du ton de la voix reste le même au cours de la lecture. En effet il n'est
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QUELQUES NOTES DE GRAMMAIRE RASQUE COMPAREE
pas possible de séparer cette relative de son antécédent, tellement elle est
indispensable au sens de la phrase. Ex: L'homme qui vient est mon professeur.
Il ne s'agit pas de n'importe quel homme, mais de celui qui est déterminé par
son action de venir. Ton de la Voix: horizontal pour la partie L'homme qui
vient. Espagnol: El hombre que viene es mi prOfesor. Emploi obligatoire de
«que» á l'exclusion de «quien».
En basque: HELDU DEN GIZONA ENE ERAKASLEA DA. Ici plus
qu'en français et en espagnol on se rend compte de l'impossibilité de placer
une virgule entre HELDU DEN et GIZONA, car HELDU DEN est un
véritable adjectif (étymOlogiquement: adjicio, jeter à côté de). La relative
déterminative est en basque plus déterminative encore que dans les deux
autres langues, ce qui est souligné par le fait qu'elle vient avant son...
antécédent!
L'explicative est toujours séparée de son antécédent par une virgule.
Dans la lecture le ton de la voix dessine deux paliers, le palier inférieur
concerne la relatiVe. Mon père, qui est fatigué, dort et ronfle. «Qui est fatigué» =
parte qu'il est fatigué. Mi padre, quien (o que) está cansado, duerme
roncando. ENE RITA, ZOINA AKITUA BAITA, ZURRUNGAN LO
DAGO. Quien = zoina = lequel. Conclusion: Le basque distingue beaucoup
mieux que la langue française et mieux que l'espagnol la déterminative et
l'explicative.
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