tient, le visionnage d’albums photos ou de films de
famille, ou encore la simulation par cassette audio de la
présence d’un proche [6, 7, 14, 19-21, 31].
Interventions visant la préservation
de l’autonomie fonctionnelle
Il s’agit de moduler les attitudes du sujet ou de son
environnement dans un but de réadaptation.
•Stimuler pour optimiser les capacités restantes
et pallier les déficits
Il n’est plus question de parler à ce stade de stimu-
lation cognitive au sens ambitieux du terme, mais on
peut néanmoins continuer à mettre en place des procé-
dures de routines de vie en s’appuyant sur la mémoire
procédurale et ainsi proposer des séquences compor-
tementales stéréotypées pour remédier aux difficultés
qui surviennent dans les actes de la vie quotidienne
[23, 28, 29]. Ces stratégies ne doivent pas être ambi-
tieuses, mais demeurer toujours en lien avec la réalité
quotidienne et ne pas mettre en échec le patient [32].
C’est seulement ainsi qu’elles contribuent à renforcer
la confiance et l’estime de soi.
Dans le cadre de l’aménagement de l’environne-
ment on peut introduire dans celui-ci des indices qui
vont l’aider dans les activités de vie quotidienne : pan-
cartes, signalétique, etc.
•Garder une implication dans la vie familiale
ou communautaire
Il faut recommander à l’aidant ou au soignant de ne
pas infantiliser le patient, mais de l’associer, autant que
faire se peut, aux décisions familiales ou de la vie
commune (choix des visites, des activités, décisions de
vie importantes), afin de favoriser un sentiment de maî-
trise de son destin [33]. Il est important également de le
faire participer aux tâches quotidiennes (mettre la ta-
ble, débarrasser, éplucher les légumes, faire le lit, etc.)
ce qui le valorise [29].
•Aider la famille à mettre en place des stratégies
comportementales adaptées
dans les moments clés de la vie quotidienne [23]
Les perturbations affectant les habiletés de la vie
quotidienne (toilette, habillage, alimentation) sont gé-
nératrices d’anxiété pour le patient et source de far-
deau pour l’entourage. Des actions spécifiques peu-
vent porter sur l’orientation et le renforcement du
comportement adéquat pour maintenir la fonction le
plus longtemps possible. Il s’agit d’accompagner sans
assister : incitation verbale, suivie de démonstration
physique, mise en pratique et renforcement positif (féli-
citer pour l’effort réalisé).
Il s’agit également de simplifier les actions de la vie
quotidienne par des stratégies de facilitation et d’œu-
vrer à la restauration des praxies par le ré-
apprentissage des gestes en faisant appel aux automa-
tismes (ergothérapie) :
– l’alimentation est favorisée par le recours à des sets
de tables antidérapants, des couverts ergonomiques,
des assiettes à bords larges qui compensent les consé-
quences des troubles praxiques [6, 23]. L’accompagne-
ment de l’aidant ou du soignant permet d’initier l’ac-
tion ;
– l’habillage est facilité par l’usage de vêtements am-
ples dont la taille est élastique et de chaussures avec
fermeture velcro ;
– la toilette doit être accompagnée le plus longtemps
possible en guidant l’action : approcher la brosse à
dent de la bouche, commencer à savonner avec le
gant ;
– la rééducation de l’incontinence urinaire doit être ten-
tée car cette dernière met à mal le sentiment de dignité
de la personne et de plus sa gestion épuise les proches.
L’incitation à la miction à des moments précis, en fonc-
tion des rythmes temporels et de la diurèse physiologi-
que, semble la stratégie la plus opérante [6, 23]. Il est
nécessaire également d’aider à repérer les toilettes, à
effectuer le déshabillage nécessaire, à adopter la posi-
tion adéquate.
•Maintenir une orientation dans la réalité
Les techniques d’orientation dans la réalité sont ap-
plicables en centre de jour ou en unité de soin Alzhei-
mer, et transposables à domicile en guidant les aidants.
Il s’agit d’aider au repérage spatial (aide-mémoire ex-
ternes : pancartes, plan), temporel (calendrier, lecture
du journal, horloges aisées à lire) et biographique
(groupe de réminiscence) [19-21, 23, 34–36].
Des exercices physiques simples permettent un tra-
vail sur le schéma corporel, la reconnaissance de soi,
les habilités motrices, la prévention des chutes [28].
Les activités en relation avec l’extérieur (sociothéra-
pie) ont pour but de maintenir le patient dans la réalité
(faire une sortie, aller au marché, au restaurant, ren-
contrer de jeunes enfants) [6]. Les cibles doivent être
ludiques : chant, danse, fêtes, stimulation sensorielle et
corporelle. Les groupes de réminiscence déjà évoqués
ont également cette fonction.
À domicile ou en institution, un projet de vie et de
soin qui met en exergue le soin relationnel au même
titre que les autres besoins des patients offre une plus
grande qualité de vie aux patients et prévient la surve-
nue des troubles du comportement.
Prise en charge non médicamenteuse
Psychol NeuroPsychiatr Vieillissement 2005 ; vol. 3 (Suppl. 1) : S42-S50 S45
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