GPS STRASBOURG Ouest
LECTURES PLURIELLES POUR ELEVES SINGULIERS
2e volet - Année scolaire 2009/2010
JOURNEE 1 : La dyslexie
lundi 19 octobre 2009 - collège de Heiligenstein
Dans notre projet « lectures plurielles pour élèves singuliers », nous avions repéré le groupe des
élèves souffrant de dyslexie et notre objectif était de voir ce que nous pouvons faire en tant que
professeurs-documentalistes pour amener ces jeunes à la lecture.
1. La dyslexie : apports théoriques en relation avec nos pratiques
[ Une définition scientifique des « dys » et les recommandations médicales (cf.
synthèse sur les « dys » en annexe)
[ Des conseils en matière d’éducation :
Source : GRF Dyslexie, sous la coordination de M-O. Lidy et C Neuhart. Accompagner les élèves
dyslexiques au sein d’une classe hétérogène. IUFM d’Alsace, 2004/06.
o communication essentielle entre les différents acteurs et notamment entre parents
et professeurs de manière à bien spécifier les attentes de chacun.
o Pour la lecture, favoriser une mise en page aérée avec une taille de police lisible
(Tahoma 14 pts semble être la plus appropriée) ; Marquer très nettement les
différentes parties du texte.
o Privilégier la lecture à voix haute en différenciant correctement les syllabes pour
les mots nouveaux. Ce point pourra être développé avec M.Adamiec dans le
cadre de la « lecture offerte ».
o Pour maintenir l’attention en cour, enlever tout élément distracteur, mettre en
place des rituels qui rassurent et permettent de se situer dans le cours. Au CDI,
procéder donc toujours de la même manière pour le prêt, pour les séquences en
partenariat ou lors de recherches documentaires pour éviter la perte de repère.
o Privilégier les séances de type « situation-problème » de manière à découvrir une
règle et récapituler à la fin sous la forme d’un tableau ordonné.
o Toujours utiliser le même code couleur pour le travail effectué au CDI.
o Le découpage d’une heure de cours montre qu’il est essentiel de commencer par
des activités de découverte (problème, énigme, jeu…) puis proposer après une
20aine de minutes une activité de rupture et reprendre la conceptualisation
o Entre deux cours, penser toujours à « fermer » une activité et à « l’ouvrir » à
nouveau l’heure d’après (rôle du feed-back).
o Dans la recherche documentaire comme dans tout travail, préconiser la méthode
des 3QOCP, méthode par ailleurs déjà largement utilisée par les professeurs-
documentalistes.
o Réaliser des activités au CDI sur l’usage du sommaire, de l’index, des différentes
clés du livre.
[ Notre problématique : quelles actions mettre en œuvre dans nos CDI pour
prendre en compte les élèves dyslexiques ?
o Après ce temps de rappels ou de découverte sur les caractéristiques des élèves
dyslexiques et des méthodes employées pour les accompagner, notre constat est
qu’il y a déjà de nombreuses actions menées de manière « naturelle » au
quotidien au sein de nos CDI. En effet, lieu d’innovation pédagogique, nous
sommes habitués à mettre en action les élèves selon des situations-problèmes
ritualisées. Par le biais de la signalétique, des classements, nous offrons un lieu
structuré où l’enfant dyslexique peut, après découverte accompagnée des lieux et
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acquisition d’une méthodologie, se repérer de manière durable tout au long du
collège.
o Mme Neuhart du groupe recherche formation sur les dyslexiques de l’académie
de Strasbourg nous avait préconisé par courriel de travailler sur les typologies de
textes et la manière de les aborder par les élèves. Le temps prévu par notre
formation ne nous permet malheureusement pas de traiter la dyslexie sous cet
angle-là mais plutôt de voir quelles actions concrètes engager dans nos CDI pour
favoriser la lecture personnelle de ces élèves, plus particulièrement la lecture des
ouvrages de fiction même si les documentaires restent aussi attractifs si on
s’appuie sur le goût des élèves pour les amener à lire.
o Nous avons donc décidé d’expérimenter un certain nombre d’actions dans nos
CDI et d’en faire le bilan lors de notre dernière journée de rencontre.
[ Les actions à engager :
o Avec l’aide de nos CPE, réaliser une liste des élèves dyslexiques reconnus dans
notre établissement, leur classe et leurs professeurs.
o Si le nombre le justifie, convoquer spécifiquement ces élèves au CDI - avec leur
professeur de français ou non - et leur proposer des ouvrages adaptés pour leurs
lectures personnelles. (cf propositions de lecture ci-dessous).
o Trouver des collections de livres de fiction qui présentent les personnages avant
le début de l’histoire, avec une mise en page adéquate (texte plus gros et
interligne aussi), sur du papier mat plus propice à la concentration. Privilégier les
textes courts type nouvelles, contes ou albums.
o Offrir des moments de lecture à haute voix (cf travaux avec M.Adamiec)
[ Quelques propositions de lectures qui nous paraissent pertinentes car elle
répondraient aux critères énoncés ci-dessus et sont déjà disponibles dans nos CDI :
o LENAIN Thierry. Pas de pitié pour les poupées B. Syros, Paris, 2008. Coll. Souris
noire.
o MORPURGO, Michaël. Cool !. Gallimard jeunesse, Paris, 2004. Coll.Folio Junior
n°1331.
o MORPURGO, Michaël. Le Lion Blanc. Gallimard jeunesse, 2002. Coll. Folio
Cadet.
o MORPURGO, Michaël. Toro ! Toro ! Gallimard jeunesse, 2002. Coll. Folio Cadet.
o MURAIL Loris, MATOUK Olivier. Le professeur de distraction. L’Ecole des Loisirs,
1994. Coll.Mouche de poche.
o SCHADLICH, Hans-Joachim. Le coupeur de mots. Flammarion, 1998. Coll.
Castor Poche.
o MORGENSTERN, Susie. Joker. L’Ecole des Loisirs, 1999. Coll. Mouche Poche.
o MURAIL Marie-Aude. Le hollandais sans peine. L’Ecole des Loisirs, 1990. Coll.
Mouche.
o FINE Anne. Journal d’un chat assassin. L’école des Loisirs, 1997. Coll. Mouche
de poche.
o DIEUDAIDE Sophie. Ma vie, par Minou Jackson chat de salon. Casterman junior,
2006. Coll. Romans humour.
o DIEUDAIDE Sophie. Grrrrr. Casterman junior, 2005. Coll. Cadet/humour.
o KING-SMITH Dick. L’as de Trèfle. Gallimard jeunesse 1999. Coll. Folio junior.
o LAIRD Elizabeth. Mon drôle de petit frère. Gallimard jeunesse, 2009. Coll. Folio
Junior.
[ Si le nombre d’élèves dyslexiques est important, ne pas hésiter à intégrer dans sa
politique d’achats de la documentation plus spécifique :
o Des livres spécialisés pour les enfants dyslexiques chez l’éditeur « Danger
Public » dans la collection « les mots à l’endroit » avec des fictions mais aussi les
documentaires « Je réussis ma 6e » et « Je réussis ma 5e » pour les élèves
dyslexiques.
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o De nombreuses maisons d’éditions maintenant ont une offre de livres de
littérature jeunesse en format audio.
o Des livres aux éditions « Atouludik »
o Des livres à écouter sur www.audiolivres.net
o Des livres en gros caractère ou à écouter à acheter sur
http://www.livreconfort.com/
o Des extraits à écouter sur www. http://www.etudes-litteraires.com/zoom-1.php
(archivox)
o Des contes du monde entier racontés par des conteurs et parfois mis en musique
à écouter librement sur http://www.clio.org/monde-en-contes/
o Sur le site le point du FLE, vous trouverez de nombreux liens vers des contes que
l’on peut écouter en ligne, certain associant même l’image. Disponible sur
http://www.lepointdufle.net/contes_et_histoires.htm
2. Echange de pratiques
[ Points divers sur les interventions dans nos établissements :
o association « lire et faire lire » qui propose des bénévoles en retraite pour lire avec les
jeunes. On les appelle aussi les « Papis lecteurs ». Quelques expériences sont
concluantes à l’école primaire. Il serait intéressant de lancer des expériences au
niveau du collège. http://www.lireetfairelire.org/LFL/
o Les contes du Callumet : très bien pour les élèves de 6e dans le cycle du conte. Mais
il faut réserver longtemps à l’avance. Il n’y a pas de lieu spécifique, le spectacle dure
2h et est participatif dans sa dernière demi-heure. Pour 60 élèves environ. Les
créneaux disponibles sont sur leur site
http://monsite.wanadoo.fr/contes.calumet/index.jhtml.
o La compagnie CTI et leurs spectacles « Maupassant », « loin de Verdun » :
spectacles de qualité mais qui nécessitent davantage d’infrastructures pour l’accueil.
Voir ce qu’en pense Mme Françoise Rondeau, documentaliste au collège
d’Eckbolsheim, qui les fait venir. Infos au http:/theatreetcho.blogspot.com
o Jacques Santou : très bon spectacle sur l’odyssée. Jacques Santou a refait le
parcours d’Ulysse et est très documenté sur le sujet. http://ulysse-santou.fr/
o A la bibliothèque alsatique du Crédit Mutuel dans le quartier du Wacken à Strasbourg,
très bonne activité sur les alsatiques. http://www.bacm.creditmutuel.fr/Accueil.html
o Concours organisé par Christian Voltz : à réaliser avec le professeur d’arts plastiques,
la création d’un livre à l’aide de matériaux de récupération.
[ Retour sur la journée de l’ADBEN du 14 octobre sur le web 2.0
o Point sur la conférence générale : les possibilités nouvelles du web 2.0 et
l’interactivité qu’elles supposent.
o Atelier facebook : utiliser un réseau social comme Facebook, très utilisé par nos
élèves, pour se créer un profil du CDI et distiller un certain nombre d’informations sur
notre « mur ». Cela suppose l’accord du chef d’établissement.
o Fil RSS et agrégateurs : présentation des différentes possibilités (e-google,
agrégateur d’explorer, de firefox, netvibes…) de veille documentaire en ligne
simplifiée ou de portails numériques qu’on peut partager avec un public. Nous avons
visionné quelques exemples de portails avec le groupe de secteur.
o Bibliothèque numérique : découverte des possibilités de « feuilletage »en ligne
d’œuvres de la BNF tout particulièrement mais aussi d’œuvre du fonds de la
Bibliothèque universitaire de Strasbourg avec leur exploitation pédagogique possible.
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JOURNEE 2 et 3 : lecture offerte
Mardi 15 décembre 2009 – Collège d’Eckbolsheim
jeudi 18 mars 2010 – collège/lycée Saint-Etienne
Dans le cadre de notre projet, nous sommes partis d’un constat : nous ne pouvons parler de lectures
plurielles pour élèves singuliers sans parler de la « lecture offerte », à voix haute. Dans cette optique,
nous avons fait venir Monsieur Martin Adamiec, comédien, pour nous donner des pistes et nous aider
à capter davantage notre auditoire.
1. Nos pratiques en matière de lecture orale
[ constats dans nos établissements en matière de lecture orale / lecture offerte
o Les demandes des élèves sont assez nombreuses. Même les classes de 3e se
laissent facilement « attrapés » par un texte. Ce constat est le notre mais aussi celui
de nos collègues de français qui multiplient les entrées en lecture par le récit oral de
textes littéraires.
o Devant un texte lu par un adulte, l’élève exerce sa capacité d’écoute et il n’est pas
soumis à ce moment-là aux difficultés qu’il peut rencontrer quand il lit seul
(déchiffrage, ponctuation…)
o Il est important de multiplier à la fois les entrées écrites et les entrées orales dans un
texte pour faire travailler tour à tour mémoire visuelle et mémoire auditive.
o La lecture orale d’un texte semble souvent un moment privilégié de partage entre
enseignants et élèves. Il constitue souvent le point de départ d’échanges, de débats.
[ Nos pratiques
o En tant que professeurs-documentalistes, nous multiplions aussi ces entrées en
lecture.
o Elles peuvent se faire dans le cadre d’une séquence pédagogique ou encore à un
moment privilégié, comme un moment « surprise » où l’on va véritablement offrir un
texte aux élèves, pour le plaisir de donner et de partager.
o Mais nous sommes conscients que notre manière de dire est primordiale : si la lecture
donnée est moyenne, déchiffrée, sans rythme, saccadée… les élèves décrochent
facilement.
Il importe ainsi de travailler chaque texte que l’on va offrir et pour nous donner des pistes de travail,
notre groupe de secteur a fait appel à Monsieur Adamiec.
2. La lecture offerte : conseils de M. Adamiec
[ La lecture selon M. Adamiec
o La lecture offerte, orale, c’est passer de lire à dire.
o C’est un acte de générosité : on donne quelquechose, mais pas n’importe quoi :
on donne un texte qui a été travaillé, répété, un texte sur lequel on a passé du
temps. C’est donc un cadeau de valeur.
o La ponctuation est la respiration du texte, c’est le souffle que l’auteur a voulu
donner à son texte. Il importe de calquer sa respiration sur celle du texte.
o Il y a une tension physique du lecteur qui va jouer sur le sens et sur l’écoute.
o La lecture orale, c’est trouver la profondeur d’un texte linéaire. C’est comme si la
lecture orale permettait le passage de la 2D à la 3D !
[ S’entraîner
o Il faut donner à voir pour obtenir une écoute. Il ne s’agit pas d’avoir un jeu d’acteur
mais d’avoir une posture généreuse, qui occupe l’espace et en même temps
permet la prise en charge de celui qui écoute. Conseil de M. Adamiec : privilégier
la position debout, avoir un bon équilibre sur nos deux jambes.
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o Il faut trouver à l’oral le souffle que l’auteur a voulu donner à un texte linéaire à
l’aide de la ponctuation. Conseil de M. Adamiec : au départ, quand on s’exerce à
lire un texte, ne pas hésiter à marquer de grandes respirations lors de
ponctuations.
o Lire un texte est un acte de générosité. Il ne faut donc pas lésiner sur la répétition.
Conseil de M.Adamiec : avant de donner un texte aux élèves, s’exercer en le
lisant des dizaines et des dizaines de fois pour trouver la forme qu’on veut lui
donner quand on le lira aux élèves.
o Passer de lire à dire demande une énergie considérable, c’est un véritable
exercice physique. Conseil de M.Adamiec : répéter, répéter et répéter son texte
de manière à ce que le jour « j », cette tension physique soit maîtrisée et qu’elle
n’entrave pas l’écoute et le sens du texte.
o Soigner le choix des textes. Conseil de M.Adamiec : faire un montage photocopié
du texte, si possible sur une seule page, de manière à mieux pouvoir s’exercer et
à mettre d’éventuelles annotations en marge.
JOURNEE 4 : Bilans
Vendredi 04 juin 2010 Collège Galilée – Lingolsheim
La 4e journée a été l’occasion de réaliser les bilans de nos actions et de mettre en commun les
différentes expériences menées dans le cadre de notre projet au sein de nos établissements.
1. Bilan des expériences menées sur la dyslexie :
Les expériences réalisées dans le cadre de la dyslexie ont été menées à différents niveaux selon les
situations spécifiques à chaque établissement. Plusieurs pistes de travail ont été lancées :
[ L’accompagnement personnalisé
Quand le nombre d’élèves dyslexiques était peu important, nous avons retenu qu’il était tout de même
essentiel pour nous, professeurs-documentalistes, d’en faire la liste et de les connaître de manière à
leur accorder un accompagnement personnalisé qui prenne en compte leur spécificité. Nous avons
notamment utilisé la bibliographie des livres de fiction que nous avions établie lors de notre 1ère
journée de réunion du groupe de secteur pour conseiller plus particulièrement les élèves pointés.
[ La prise en charge plurielle
Dans certains établissements, nous avons mis l’accent sur la prise en charge plurielle des élèves
dyslexiques. En effet, celle-ci existait déjà à l’école primaire et dès lors qu’il y a une volonté d’assurer
une continuité au collège, il est important que les équipes pluridisciplinaires continuent à se réunir.
Dans certains établissements, le professeur-documentaliste fait partie de ces équipes qui regroupent
infirmiers, psychologues professeurs… Au CDI, cela s’est traduit notamment par le tutorat : dans le
travail de recherche comme dans toute action engagée par la documentaliste, les élèves dyslexiques
travaillent en binôme avec un camarade de leur classe.
[ Une action de lecture plus spécifique
Dans un établissement où il y a en moyenne deux élèves dyslexiques par classe, pris en charge par
un dispositif PAPI (Proposition d’Aménagement Pédagogique Individualisé), le professeur-
documentaliste a proposé à l’ensemble de la classe des ouvrages spécifiques dont la forme devait
leur faciliter la lecture. Une politique d’achat dans les éditions spécialisées un peu coûteuses
« Danger public » (collection Mots à l’endroit ») et les « Editions de la loupe » a été menée. Les élèves
ont repéré les spécificités de présentation de ces livres. Ensuite, dyslexiques ou non, les élèves ont
emprunté ces ouvrages et ont discuté de leur lecture. En prolongement de cette action qui a bien
fonctionné, le professeur-documentaliste va continuer à acheter des ouvrages de ces collections et
aussi mener une politique d’achat de cassettes audios pour compléter l’offre aux élèves dyslexiques.
Le compte-rendu complet de cette expérience et ses prolongements est disponible en ligne :
Anne-France SENGER. Vous avez dit dys ? dans Docinfo, n°52, mars 2010. Disponible sur
http://www.andep.org/IMG/pdf/09_Dyslexie.pdf.
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