IHK-Infos 11/12-2009 56
Le Brésil, locomotive de la croissance latino
Des bases économiques stables
Le Brésil est, tant en superficie qu'en population, le plus grand pays d'Amérique latine, et un
géant industriel et économique. En ce qui concerne la parité de pouvoir d'achat, le pays est la
neuvième plus grande économie mondiale. Aux périodes successives de croissance élevée puis
faible du passé, à la croissance limitée par des taux d'inflation élevés ainsi que par la dette
étrangère succède aujourd'hui une période de stabilité, de croissance et de progrès social, et ce
grâce aux réformes effectuées dans les années '90, auxquelles se sont ajoutées des mesures
macro-économiques et sociales supplémentaires.
Le Brésil a développé au cours des dix
dernières années un cadre macro-
économique solide. L'objectif principal était
de réduire la vulnérabilité de l'économie et
d'en renforcer le dynamisme. Les éléments
les plus importants à cet égard sont la
discipline fiscale continue et une politique
monétaire axée sur la lutte contre l'inflation,
qui ont fait en sorte de réduire la vul-
nérabilité fiscale et externe. Le passage à un
système de cours de change flexible permet
en outre à l'économie de s'adapter
rapidement aux chocs externes. Des
réserves internationales ont également été
constituées en masse au fil des années,
lesquelles peuvent être utilisées pour
prévenir une correction trop radicale du
cours de change. Tous ces éléments pris
ensemble ont fait en sorte que l'économie
brésilienne a pu aborder la crise à partir
d'une position plus solide et enregistrer plus
rapidement de nouveaux chiffres de crois-
sance positifs.
Loi de Responsabilité Fiscale
Un élément important du cadre macro-
économique axé sur la stabilité mérite que
l'on s'y attarde: la 'Loi de Responsabilité
Fiscale' (LRF). Cette loi est décrite par la
Banque mondialecomme une 'meilleure
pratique' sur le plan du fédéralisme fiscal. La
loi mettait enfin de l'ordre dans la politique
fiscale du Brésil, qui causait jadis beaucoup
de soucis. La loi a été approuvée en 2000,
après de longues discussions. Les dispo-
sitions principales de la loi consolident les
institutions fiscales et établissent un cadre
global de planification, d'exécution et de
transparence fiscales et ce, à la fois au
niveau fédéral, régional et communal. La
LRF exige ainsi, entre autres, tous les quatre
mois un rapport détaillé sur l'affectation du
budget et le respect de la LRF par
l'administration fiscale. En ce qui concerne
les dépenses, la LRF prévoit, entre autres,
des plafonds pour les dépenses du
personnel, allant Jusqu'à 60% pour les
dépenses fédérales et jusqu'à 50% pour les
dépenses régionales et communales. Si ces
plafonds sont dépassés dans la période de
quatre mois, la situation doit être rectifiée
au cours des huit mois suivants. Des peines
sévères, d'emprisonnement notamment,
pour ceux qui agissent en contradiction avec
les dispositions de la LRF, garantissent le
strict respect de la loi.
En ce qui concerne la dette publique, la LRF
prévoit un plafond fixé à 120% des revenus
courants au niveau national et régional.
Lorsque cette limite est dépassée, la dette
doit êtreramenée en dessous du maximum
autorisé au cours des 12 mois suivants.
Toute émission de dette est strictement
interdite dans l'intervalle. La LRF ne prévoit
que deux cas dans lesquels ce plafond peut
ne pas être respecté. La première exception
se rapporte à une situation de catastrophe
nationale ou de siège déclarée par le
Congrès. La seconde s'applique en temps de
récession économique, définie comme un
rythme de croissance économique inférieur à
1 % sur une base annuelle. Dans ce cas, le
délai consenti pour ramener la dette
publique en dessous du maximum autorisé
est porté à deux ans.
Impact limité de la crise financière
Les établissements financiers brésiliens n'ont
presque pas été exposés à des produits to-
xiques. D'importants tampons ont en outre
été mis en place dans le passé, ce qui fait
que les établissements financiers brésiliens
n'ont finalement pas fort souffert de
l'actuelle crise financière. La régression
globale a toutefois touché l'économie
brésilienne par le biais d'une soudaine
restriction du crédit externe et d'une forte
baisse des prix des matières premières et de
la demande d'exportation. La dislocation des
marchés financiers mondiaux a en outre