Connaissance et voies spirituelles. René Polin R :.L :. Fulbert de Chartres Mars 2008 A:L:G:D:G:A:D:L:U: V:M: et vous tous mes F.: en vos G:. et Q.: Traiter de la "connaissance et des "voies spirituelles " suppose que l'on sache ce que sont la "connaissance" et les "voies spirituelles". Au risque de vous décevoir, mes F:., je vous dirais que je ne connais ni l'une ni l'autre. Si je tenais à mon ego, je m'inspirerais d'écrits tout faits sur le sujet ce que je me refuse à faire, quitte à être incomplet, voire dans l'erreur. Ne pas plagier autrui , c'est se rapprocher du "rituel" et en donner ce que l'on comprend, c'est- à-dire "prendre avec", c'est-à-dire "intérioriser " le sens que l'on croit devoir donner. Autrement dit, connaître c'est proche de "conscience", plus proche du sentiment inspiré par ce que Guénon appelle le "cœur symbolique" alliant cœur et raison que d'un "savoir" de dictionnaire. S'en référer au rituel, c’est prendre en compte l'un des 12 points, que je crois avoir compris être le thème de l'année. "La Franc Maçonnerie impose à tous ses membres la pratique exacte et scrupuleuse des rituels, moyens d'accès à la Connaissance par les Voies spirituelles. C'est effectivement du rituel que j'apprends, sans m'enorgueillir d'un "savoir" qui n'est pas mien, "que les trois voyages " et ses purifications successives sont destinés à me "montrer la voie de La vérité". Je prends donc conscience que je ne serai en chemin que lorsque je trouverai en moi-même un Sens à ce chemin entrepris lors de mon initiation, un chemin qui n'est autre que "Vitriol". Se purifier c'est se connaître soi-même, "et se connaître soi-même c'est connaître les Dieux". Je peux déjà déduire une chose c'est que "connaître" c'est « être sur un chemin ». Le sens même "d'initium", c'est "voir autrement", "c'est naître à nouveau "tout en mourant à quelque chose… "Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l'esprit est esprit, ne vous étonnez pas de ce que je vous ai dit qu'il faut que vous naissiez de nouveau ". (ioan III6,7) C'est donc un chemin "ésotérique" dans le sens de "d'intérieur". C’est l’ésotérisme de Jean pour qui "chacun est la demeure de Dieu" de l'exotérisme" de l'église de Pierre qui enseigne les dogmes de l'extérieur C'est en fusionnant avec le rituel d'abord que ni "nu ni vêtu" je chemine vers un but que je ne peux qu'ignorer. En faisant confiance au rituel et au symbolisme dont je dois découvrir le sens que par moi-même, sans craindre mon extrême ignorance, ce que je dois m'avouer sans état d'âme, d'autant que Socrate (que je ne suis pas) me guide sur cette voie en avouant lui-même : " je ne suis sûr que d'une chose c'est que je ne sais rien". Et pour sourire on pourrait rajouter "et encore je n'en suis pas sûr". 1 Le rituel trouve sa source dans les textes sacrés, en l'occurrence la bible, et en faisant l'aller et retour entre la richesse des rituels et des arcanes de la bible, voire de Thomas, on se retrouve sur l'échelle de Jacob. Là ayant bien intégré un élément et se trouvant aux barreaux supérieurs, et là n'ayant rien compris à ce qui apparaît tout limpide au frères en chemin , ce qui m'amène à penser que « ni nu ni vêtu » veut aussi dire qu'en fait si je sais rester sur le chemin tracé par les rituels, certes je ne serais pas encore vêtu de spiritualité , mais un peu quand même, ni ne serais vêtu de mes croyances et superstitions profanes uniquement. Il y a de l’orgueil à se croire trop humble. La bible abonde du sens de ce symbolisme. On y apprend que le vêtement est un "attribut du ciel" (isaie8 14-169,9), pour la résurrection des élus (Hénoch 62, I5) que le "chrétien ne saurait se présenter nu"(ecclésiaste 5 14) signe de pauvreté spirituelle. Ainsi il apparaît de par le rituel que nous ne sommes ni dépouillé de l'obscurité en nous ni même revêtu de lumière mais que comme dans les corinthiens (5 24) le désir de Lumière ode de Salomon 21,1) Ainsi connaître est se revêtir d'une Lumière que je ne perçois pas encore .et que je ne percevrai peut être jamais. Jason se revêt d'une peau de lion qui le détruit en fin de compte et laisse le vaisseau de ses argonautes démâté. Si Hildegarde de Bingen me dit: "Homme tu as en toi la terre et le ciel", ou que Feuerbach me dit "Il n'y a pas d'autre Dieu pour l'Homme que Dieu en l'homme luimême", c'est que je dois être " un intermédiaire "entre le ciel et la terre et en extrapolant, mon chemin est de prendre conscience des différents "niveaux de l'être", comme dit Guenon dans la Multiplicité de l'être". "En qui faites-vous confiance, en Dieu,!" revêt ainsi un Sens qui semble être celui indiqué par le chemin montré par les rituels qui insistent sur le fait que le symbolisme qui y est contenu est " la traduction sensible de la connaissance des vérités". Nous pouvons déjà dire en progressant de la sorte par pure logique et intuition, c'est-à-dire par nous-même, que ces plans de l'être sont au moins à trois niveaux, sans arrêt rappelés par les nombre "Trois" "l'être la réalité et la Vérité" et que je dois avoir l'humilité vraie de comprendre que je ne peux tout comprendre, connaître cet ensemble qui si je fais le deux en UN. Et ne peut être qu'en moi même …inscrit dans "mon Vivant" en rapport avec les Lois de l'univers univers manifesté, dont ne suis qu'une infime partie .et que je n'appréhende d'abord que binairement, le trois étant le nombre du sacré . C'est peut-être en cela que réside « cette Vertu » dont la connaissance (la conscience donc) censée "m’amener au Grand Architecte de l’Univers ! ». Une vertu qui consiste à rester sur le chemin de la Tradition que porte le rituel, le mieux que je peux, en partageant avec mes Frères qui ne cessent de m'enrichir.. Or la tradition « trad –ere », c'est « passer d'un état à un autre », on l'aura compris, il s'agit de différents "niveaux de conscience" intériorisés… pour aller vers "cette Lumière" que j'ai tant désirée en entrant. Et les 33 degrés du rituel probablement m'indiqueront des étapes à franchir pour appréhender le « non 2 humain », comme le suggère Guénon, « non humain », que je ne connais bien évidemment pas.»Lorsque Jésus, amené par deux esséniens sortit de l'eau son corps semblait ruisseler de Lumière". Je pourrais m'arrêter, là, à l'instar d'Ourobouros ; je viens de boucler la boucle, je ne peux m'abuser moi-même, et j'ai appris que "vitriol" consistait à remettre toujours en question ce que l'on vient de dire sous peine d'avoir "bien parlé" et de s'être trompé moi même en toute bonne conscience. N’a-t-on pas « un pied déchaussé » lors de notre initiation ? La chaussure perdue de Jason n’est-elle pas comme une entrave à un élan du mental D'une part parce que je ressors probablement ce que j'ai lu et entendu en les faisant miens, donc ce n'est pas entièrement moi, d'autre part par ce que , quelle que soit la qualité des arguments, ils sont peut être extérieurs à moi, à mon corps défendant. Ce en quoi "j'apprends" que le chemin est peut être plus difficile et ardu que l'on ne croit et il est facile de "prendre des mots pour des idées "et d'atteindre ce que l'on appelle d'un nom savant " l’individuation ". Mon devoir est donc de toujours chercher à creuser la même idée d'intériorisation, en remettant sans cesse l'œuvre sur le métier, ce que je crois avoir essayé de démontrer dans cette respectable Loge en suivant le chemin du symbolisme du tapis de Loge. Creuser l'Idée, c'est en méditer sur certains de ses aspects en relation avec la conscience relative que j en ai. Inspiré sans doute par un vieux Frère de la corde qui nous unit, je dois me l'avouer, je me suis posé trois questions: Des questions qui sont à portée de mon intellect sans me prendre pour un grand initié parlant de ce qu'il ne connaît pas. Comme on me l'a dit souvent ; "si tu rencontres quelqu'un qui se dit initié fuis le ! " Dans ce chemin qu'y a-t-il d’Intéressant, d’Important ? Partager avec ses frères revient-il à de la tolérance ou à de l'amour. ? S’agit-il de religion ou de spiritualité ? Utile ? Intéressant ou important ?Un récent échange sur le sens des métaux, un rituel dit " ni nu ni vêtu, mais décent et dépourvu de métaux", m'inspire pour différencier ce qui m'apparaît comme à mon vieux Frère ce qui est utile, intéressant ou important . Chacun conviendra que ce qui est intéressant n'est pas forcément important et ce qui est important ne l'est pas forcément pour tout le monde. Comme en économie, on peut relier les notions par celle d'utilité relative et par un objectif ou but que l'on s'est fixé. Tous les outils sont utiles, mais un rabot ne sert à rien pour clouer une planche. Ainsi, l’argent est utile mais ne sert pas pour atteindre le but de l'initiation. Le but de tout cheminement initiatique tend vers "Une" vérité. Comme l'indique le rituel. Une vérité inhérente à la nature humaine. Il s'agit donc d’atteindre une Lumière, une dimension cosmique, divine à laquelle notre être est destiné. Pour les grecs, il s'agit d'atteindre la dimension de l'homme parfait. Pour Paul de tarse c'est le Christ " jusqu'à ce que nous soyons parvenus à l'unité de la foi et de la pleine connaissance du fils de Dieu à l'état d'homme parfait en atteignant la taille qui est celle de la plénitude du Christ". (Ephésiens 4 ,13) 3 Rappelons tout simplement que l’initié n'est que sur le chemin" in initionem" L'important donc ne peut concerner que ce qui est directement utile pour tendre vers le but. En pratiquant le rituel, en en cherchant l'Esprit et pas la lettre, en échangeant informellement avec des frères, en cherchant dans les échanges une attitude spirituelle. L'intéressant peut être utile mais dans d'autres perspectives ; ces perspectives peuvent être historiques, culturelles, perfectionnistes. La culture est un outil pas une fin en soi. Sa valeur dépend de l'usage que l'on en fait. L'intéressant devient frivole quand il ne flatte l'ego de celui qui en fait ostensiblement usage. Il n'est pas nécessaire d'être un homme cultivé pour être initié. Ce n'est pas parce que j'enseigne à la Sorbonne que je suis nécessairement sur la voie et que tout ce que je dis est intéressant. "Heureux les pauvres d'esprit" 1. Ceux qui se sont « dépourvus de leurs métaux » à la porte du temple. Nos tenues sont trop rares pour qu’à Fulbert nous nous intéressions à ce qui n'est qu'intéressant et que nous nous attardions sur ce qui est inutile. Ce qui amène à dire "Je", je pense, je me pose la question de savoir si … etc.? Le chemin de la Lumière est aussi partage de ce que l'on a de plus profond en nous puisque nous faisons partie de la même chaîne d’union. Etant bien entendu que nous ne faisons qu'épeler et que l'on attend de l'autre la deuxième lettre. Religion et spiritualité. Quant à la religion et à la spiritualité, il ne s'agit pas des savoirs universitaires mais de la connaissance des choses de l’âme, (le non humain, le pneuma). Le premier Land Mark, la croyance en Dieu, Grand Architecte de l'Univers, en plus de ce qui a été dit, nécessite un deuxième passage : mon ancien Frère, me souffle de faire la différence entre « je crois que » et le fait de Savoir que « Tout est en moi » . Il ne cesse de me répéter "'Croire n'est pas Savoir". Je le suis dans cette voie. Il me faut transgresser mes peurs coutumières, aller plus profondément en moi. Il semblerait que la Spiritualité découverte en Soi est la base de tout cheminement initiatique impliquant la Foi en un Principe transcendant que toutes les religions appellent : « Dieu. » Pour l'initié il ne croit plus …il Sait en vertu des expériences qu'il a vécues un jour ou l'autre. Conformément à « Qu'êtes vous venu chercher ? La Lumière… », « Une Vérité ! », dit le rituel pourtant sans dogme. Mais pour répondre à « Qui est Dieu ?», l'on ne peut répondre que par " je crois que ", chacun y mettra ce qu'il pourra y mettre, une force, une énergie motrice, une source, un principe, la vie l'être le tout puissant le "Un le tout" l’inconnaissable … D’autre part, la spiritualité ne demande-t-elle pas de croire mais de pratiquer ? 1 Le texte réel est « pauvres en Esprit », ce qui n’est pas du tout la même chose (NDLR du Site) 4 Thomas (Logion 2) nous dit par exemple : "Jésus a dit : »Que celui qui cherche ne cesse de chercher. Et quand il aura trouvé, il sera bouleversé,il sera émerveillé, et il régnera sur tout ! » Ce logion sur lequel mon frère attire mon attention reproduit effectivement le parcours de l'initié épris de rationalisme, équerre oblige…Le premier temps, le scepticisme de celui qui ne cesse de chercher. Le deuxième temps, l'étonnement la remise en question « il sera bouleversé ». Le troisième temps, l'adepte « il sera émerveillé ». La pratique du Juste comportement, du maniement de l'équerre, la vérification par lui-même et sur lui-même. Sous peine de devenir dogmatique. Ne pas griller les étapes, notre cerveau est forcément lent à comprendre. Je n'y arriverai moi-même peut-être jamais. A l’instar de la mouche qui butte sur la vitre en cherchant le passage, je vois de l’autre côté sans pouvoir y accéder tant que je n’ai pas vaincu mon mental… Alors bien évidemment le rituel évoque cette vertu qui mène à la Connaissance. Si j'ai mis en avant la nécessaire humilité ce n'est pas par fausse pudeur mais par conviction. Cette pudeur, revient à trouver les mots pour communiquer aux frères, ce qui n'est pas facile et même risqué, on attend d'eux la même "tolérance "que celle que l'on essaye de leur donner puisque nous nous efforçons de ne pas juger (toujours le rituel) les propos des autres. Pour peu qu'ils ne soient pas volontairement de nature à choquer son voisin, ce en quoi la tolérance n'est pas laxisme. Cette tolérance conduit à l'Amour; qui lui en termes initiatiques n'a probablement aucune limite comme le pardon qui, comme ma tolérance, en est un des moyens. Au cas où un frère s’oublie, s’éloigne de nos devoirs ou de notre démarche (cela nous arrive à tous), alors suivons l’exemple de Mathieu sans le juger, sans pourtant tomber dans la complaisance. « Si ton frère commet une faute va reprends le seul, S'il t'écoute tu auras gagné mon frère. S'il ne t'écoute pas , prends encore avec toi ou deux personnes pour que sur la parole de deux ou trois témoins soit réglée l'affaire; S'il ne veut pas écouter dis-le à l'assemblée que s'il n'écoute pas l'assemblée non plus, traite le comme un païen à un publicain. (Mathieu 18 15 17).Que dire encore de ces paroles plus sévères encore : " Ne donnez pas au pourceau des perles, ils en feraient mauvais usage". J'entends par là que si l'on se rappelle Thomas « il régnera en toutes choses » et que le chemin que nous prenons contre notre ego n’est pas pour prendre un pouvoir sur les autres en termes profanes. Et que d'abord c'est sur nous que nous travaillons et que nous essayons en toutes choses de mesurer nos actes et nos paroles et que le premier geste c'est le pardon "comme vous aurez mesuré vous serez mesuré votre tour (Mathieu 7,2), Thomas fait dire à Jésus « je ne boirai pas de cette eau bouillonnante ». En aidant l'autre on ne fait que s'aider soi-même. en pratiquant du mieux possible, le pardon et la tolérance en juste harmonie de ses faits et gestes , de l'esprit et du cœur , on ne fait "que courir droit au but pour obtenir le prix qui est l'appel céleste divin, en christ Jésus "Mais ceci est une autre planche. Ainsi ai-je délimité les limites de la tolérance et l'infini de l'Amour, voie et aboutissement de la spiritualité fondée dans nos rituels, , tel que je ne peux qu 5 l'imaginer. En cela j'ai répondu au sujet dans la limite de mon entendement. Pardon de mon ignorance. Je n'en suis que là. Que celui qui est Amour nous soit en aide. J'ai dit Vénérable Maître. René Polin Image J.P Accard « Le Parthénon » N°573 6