« Rencontre autour du Cadavre : matière et praxis »
Marseille, 15,16, 17 décembre 2010
ATTENDUS DU COLLOQUE
Après la « Rencontre autour des sépultures habillées » (Carry le Rouet 2008) et la
« Rencontre autour de la mort des tout petits » (Saint-Germain-en-Laye 2009), le GAAF
organise, sa Rencontre annuelle en décembre 2010.
Il s’agit d’aborder la mort à travers ce corps singulier qu’est le cadavre. Cette manifestation
est délibérément placée sous le signe de la démarche analytique des gestes et des techniques
qui président au devenir du cadavre. Les concepts de tendance et de fait développés par
André Leroi-Gourhan1 seront si possible la grille d’analyse privilégiée par les intervenants.
Considérer le cadavre comme une matière, un matériau, avec des lois bio-physico-chimiques
qui lui sont propres, nous autorise à appréhender ce corps mort (qui est aussi celui du cousin,
du père, de l’ami, du voisin, du puissant comme de l’indigent) comme un système qui laisse
peu d’alternatives à la lyse, et à son corolaire, la putréfaction.
En quoi les moyens d’actions et les techniques appliqués au cadavre s’articulent-ils avec une
tradition familiale, une eschatologie, une organisation sociale, un évènement extraordinaire
(catastrophe) ? Comment fonder une anthropologie du cadavre à travers le prisme « du fait et
la tendance » pour expliquer les sociétés passées, et comprendre celles d’aujourd’hui ?
Le souhait des organisateurs est de réunir archéologues, historiens, sociologues, praticiens
de la mort (légistes, thanathopracteurs, soignants,…), anthropologues, psychologues, afin
d’engager un dialogue sur le cadavre, en comparant les pratiques selon les époques et en
confrontant les problématiques disciplinaires.
Thème 1
L’entropie du cadavre : de la chair au minéral
- Orientations : biologie / tolérance et perception.
Le cadavre est intrinsèquement un matériau en devenir : cessation des fonctions vitales,
aréflexie, hypotonie, abaissement de la température, rigidité cadavérique, lividités, circulation
posthume, putréfaction, sont des états bien compris et décrits qui se succèdent dans le temps.
Il pourra également être question des effets environnementaux sur la décomposition : taux
d’humidité et température, propriété des sédiments, faune thanatophage,…
Lorsque la putréfaction entreprend son œuvre, le cadavre devient, selon Louis-Vincent
Thomas, un objet « outre-signifiant ». Les peurs et angoisses que génère cet état sont
1 L'Homme et la matière, Paris, Albin Michel, 1943 - Milieu et techniques, Paris, Albin Michel, 1945 -Le geste et la parole, Paris,
Albin Michel, 1964-65