le mensuel lapresse + _les clés de_ La boîte à outils des professionnels de la presse sommaire www.lesclesdelapresse.fr n°23 mai 2011 l’événement............ p.2 Spécial médias locaux. - La déferlante des hebdomadaires gratuits de ville. - Le plan de Ouest France pour développer des vidéos d’infos locales. - 10 modèles économiques au banc d’essai. - « L’attachement pour la PHR ne se dément pas », affirme Eric Lejeune, président du Syndicat de la presse hebdomadaire régionale. la vie de la presse.....p.16 - Comment les éditeurs voient l’avenir de leurs marques. - Têtu en quête de rentabilité. - Pourquoi Lagardère publicité se dote d’un réseau social interne. - Comment Libération recrute des abonnés avec Mediapost. les cahiers de la distribution...........p.24 Le Syndicat de l’association des éditeurs de presse veut devenir représentatif. l’étude................p.26 Le fossé numérique est générationnel, social et culturel. les bonnes feuilles.. ..p.28 Monétiser l’information sur le Web, les modèles économiques gagnants, de Pascal Bonnamour et Ludivine Garnaud. le flashback...........p.30 Le mois d’avril au jour le jour. fiche documentaire.... p.32 Le grand retour du local LE LOCAL EST À LA MODE DANS LES MÉDIAS. LES LANCEMENTS SE SONT MULTIPLIÉS DEPUIS QUELQUES MOIS, AVEC DES APPROCHES ET DES MODÈLES ÉCONOMIQUES INNOVANTS. LIRE NOTRE DOSSIER, PAGE 2. La presse TV s’en sort plutôt bien. édito > Retour d’expériences Les médias locaux sont à la mode. De plus en plus de séminaires ou conférences abordent cette thématique, ou s’y consacrent entièrement, à l’instar de la prochaine université d’été de la Wan-Ifra, organisée les 27 et 28 juin à Paris. De son côté, TNS Sofres vient de lancer la commercialisation d’un nouveau dispositif d’étude pour mieux connaître la relation qu’une marque de presse quotidienne régionale noue avec et son public. Il faut dire que la presse a > été marquée ces derniers mois par la multiplication de lancements de médias locaux, avec des approches et des modèles économiques variés. L’un des exemples les plus flagrants réside dans la recrudescence d’hebdomadaires locaux gratuits d’information. S’il s’agit, dans certains cas, d’une réponse de la presse quotidienne régionale face à l’arrivée des quotidiens gratuits dans des villes de moindre importance, cette tendance s’explique surtout par la volonté des éditeurs de presse payante d’élargir leur lectorat, comme le montre l’enquête que nous consacrons à ce phénomène dans ce numéro. Ce foisonnement de projets locaux ne se limite pas aux grands groupes de presse. Ces dernières années ont aussi été marquées par l’émergence de médias locaux alternatifs, dont nous avons choisi de vous en présenter une sélection. De Megalopolis à Com & médias, en passant par 7 à Neudorf Neuhof Meinau ou des supports plus connus comme le Journal des entreprises, ces exemples montrent qu’il est encore possible d’inventer de nouveaux supports d’information. Dans ce numéro, vous trouverez aussi des initiatives menées par des éditeurs pour redéployer leur modèle économique (Têtu), développer leurs abonnements (Libération) ou se doter d’une nouvelle culture d’entreprise (Lagardère publicité). Sans oublier les conseils de deux spécialistes pour monétiser l’information sur le Web. Alors, bonne lecture à tous. Didier Falcand ([email protected]) 2 l’événement Les Clés de la presse - mai 2011 Le grand retour du local Le local est à la mode dans les médias. Les lancements se sont multipliés depuis quelques mois, avec des approches et des modèles économiques innovants. Les médias locaux sont à la mode. Aujourd’hui, la plupart des grandes conférences consacrées au journalisme et à l’avenir du secteur leur consacrent une place importante. La prochaine université d’été de la Wan-Ifra, organisée les 27 et 28 juin à Paris, est même complètement axée sur cette thématique, avec un intitulé des plus clairs : « Placez le local et l’hyperlocal au cœur de vos projets d’avenir » (cf. l’encadré ci-contre). Et Media institute organisera une nouvelle fois en septembre sa conférence sur les médias locaux, avec un titre éloquent : « De la recherche en ligne à l'achat en local ». > Les ambitions d’Engagement PQR De son côté, TNS Sofres vient d’annoncer, le mois dernier, le lancement d’un nouveau dispositif d’étude susceptible de définir de façon très pointue la relation entre une marque de presse quotidienne régionale et son public. « Nous sommes partis du principe que la PQR subit une concurrence de plus en plus forte avec la prolifération des gratuits et des sites d’information, explique Romain Bendavid, directeur de clientèle au département médias de TNS Sofres. De son côté, le consommateur, de plus en plus expert, fait jouer la concurrence. Avec Engagement PQR, nous proposons aux médias locaux de quantifier, à travers un bilan de marque, comment ils sont réellement perçus par leurs lecteurs ». Concrètement, Engagement PQR se présente comme une étude ad-hoc, réalisée à la demande d’un titre, auprès d’un échantillon de 500 lecteurs (recrutement au téléphone avec des quotas) d’un univers de concurrence qu’il définit lui-même, et qui permet de mesurer cinq critères principaux. 1. La visibilité, c’est-àdire la notoriété de la marque et le bouche à oreille. 2. La personnalité (l’image véhiculée par la marque, sa crédibilité, l’agrément qu’elle suscite). 3. La qualité ou, plutôt, le niveau de satisfaction (j’aime, je n’aime pas). 4. L’affinité (probabilité de choix de la marque). 5. L’engagement (le lecteur va recommander, ou non, la marque). « Visiblement, le concept de l’étude intéresse les éditeurs », estime Romain Bendavid, qui espère bien convaincre rapidement ses quatre à cinq prospects de franchir le cap. Le boom des médias locaux Dans un tout autre domaine, la presse a été marquée ces derniers mois par la multiplication des lancements d’hebdomadaire locaux gratuits d’information. S’il s’agit, dans certains cas, d’une réponse de la presse quotidienne régionale (très en pointe sur ces projets) face à l’arrivée récente des quotidiens gratuits dans des villes de moindre importance, cette tendance s’explique surtout par la volonté des éditeurs de presse payante d’élargir leur lectorat à des publics qui ne lisent pas forcément la presse quotidienne régionale. Très axés sur l’information culturelle et pratique, ces hebdomadaires s’adressent en priorité à une cible urbaine, jeune et active, à la recherche d’informations sur tout ce qui se passe dans leur ville (cf. l’enquête page 4). Ces dernières années ont également Les Clés de la presse - mai 2011 3 été marquées par l’émergence de médias locaux alternatifs, qui ont pour point commun d’explorer des voies intéressantes, que ce soit sur le papier ou sur le Net. A la rédaction des Clés de la presse, nous en avons sélectionné dix, dont le positionnement, les contenus ou les modèles économiques nous paraissaient intéressants… et duplicables (lire l’enquête page 8). De Megalopolis à Com & médias, en passant par 7 à Neudorf Neuhof Meinau, Gaillac info ou des supports plus connus comme Maville ou le Journal des entreprises, ces exemples montrent qu’il est encore possible d’inventer de nouveaux supports d’information. Ce qui est plutôt encourageant. Didier Falcand ||Des rendez-vous placés sous le signe du local|| Découvrez les meilleures pratiques de journalisme local. Peaufinez vos projets Web locaux pour créer des expériences utilisateurs uniques. Comment tirer avantage du datajournalisme au niveau local ? Quelles opportunités s’ouvrent à vous avec le business digital et local ? Comment votre application smartphone peutelle vous permettre de renforcer le territoire print et digital de votre marque ? Comment satisfaire toujours mieux les attentes des lecteurs au niveau local pour augmenter ses ventes ? Le programme de la prochaine université d’été de la Wan-Ifra, organisée les 27 et 28 juin à Paris, est clairement placé sous le signe du local. De son côté, la 5ème conférence de Media institute sur les médias locaux, organisée le 20 septembre à Paris, s’intéressera au parcours du consommateur, en partant de sa recherche d’informations en ligne jusqu’à l’achat en magasin, à travers cinq étapes successives. 1. Retracer le parcours consommateur (avec un focus sur la consommation et les usages des Français dans le territoire médias en local). 2. Comment assurer sa présence en ligne (avec les règles du référencement et de la recommandation sociale). 3. Provoquer la rencontre (avec une présentation de l'offre cross-média en local). 4. Accroître le trafic en point de vente, à travers les enjeux de la géolocalisation. 5. Les leviers du trafic en magasin. Quand les journaux s’appuient sur des prestataires régionaux Pour éditer leurs suppléments régionaux, quotidiens et news magazines font souvent appel à des agences implantées en région. * L’Express, le Point ou encore la Dépêche du midi. De nombreux titres nationaux ou régionaux confient à des agences spécialisées la confection, parfois la production ou encore le repositionnement, de leurs suppléments régionaux ou magazines. Le groupe Lagardère, qui ne souhaite pas s’exprimer sur ce thème, travaille avec l’agence Relaxnews ; la Dépêche du midi ou encore l’Union de Reims avec l’agence Com’ presse ; et l’Express ou le Figaro s’appuient sur Objectif une pour plancher sur certains suppléments. « Une forte demande d’informations en région s’est exprimée dans les années soixante-dix et les médias nationaux ont eu du mal à gérer leur implantation partout en France », analyse Pascal Auclair, ancien de Lyon Figaro qui a fondé l’agence Objectif une il y a quelques années. Si les médias nationaux ont voulu jouer la carte de la régionalisation, la valeur ajoutée ne justifiait pas tous les investissements. Résultat, au milieu des années quatrevingt, « la plupart des éditeurs ont fait marche arrière », ajoute-t-il. Une expertise locale Quelques années plus tard, les agences de production de contenus ont repris le flambeau et travaillent plus ou mois régulièrement sur des thématiques régionales pour différents médias. « Il y a beaucoup de potentiel sur l’information régionale, mais les titres n’ont pas toujours les forces en interne pour réaliser ces magazines et suppléments, estime Julien Leclerc, responsable du marketing et des partenariats médias au sein de l’agence Com’presse. Sur ces produits, ils sont très exigeants, notamment les quotidiens régionaux qui s’adressent à une cible pour laquelle ils sont incontournables. » Même constat du côté de l’agence Axentonic, qui a travaillé notamment pour la Nouvelle république. « Dans le cadre de ce partenariat, nous sommes en contact direct avec le rédacteur en chef qui nous propose de travailler sur les sujets, détaille Olivier Barbin, directeur de l’agence implantée au sein du Futuroscope de Poitiers. Nous transmettons le produit fini jusqu’à ce que les articles soient validés par le client en fonction de critères établis au préalable. » De son côté, Objectif une n’hésite pas à mettre en avant son expertise locale. L’agence dispose d’un réseau de journalistes implantés à Lyon, Nice, Lille, Toulouse ou encore Bordeaux. « Nous travaillons également en symbiose avec les régies partenaires, responsable de la commercialisation des supports éditoriaux, sans interaction sur le contenu », se félicite Pascal Auclair. Une offre élargie Ces agences présentent l’avantage de proposer aux journaux des produits clés en main. « Nous avons travaillé à plusieurs reprises pour la Dépêche du midi, raconte Julien Leclerc. Notre mission consistait à opérer le repositionnement des deux magazines Toulouse mag et Toulouse femme. » Sur ces publications, les journaux, clients des agences, ciblent un public très local. Les informations doivent être très pointues en local. « Il est impératif pour la PQR de rentabiliser immédiatement ces suppléments, confie Julien Leclerc. Les contenus doivent être de qualité et les espaces publicitaires vendus par des régies en région. » Objectif une, dont le siège est basé à Lyon, propose également une série de services allant de la création de concepts éditoriaux Web et Print à la réalisation de pages, dossier, suppléments et horssérie thématiques. L’agence travaille notamment pour le Figaro magazine, Madame Figaro, l’Express ou encore Fly’on, le magazine de l’aéroport de Lyon. « Nous sommes capables de répondre à tous les types de demandes », assure Pascal Auclair. De son côté Axentonic propose également une palette complète sur laquelle les clients peuvent se reposer en plus de l’expertise locale. « Nous faisons partie d’un groupe d’agences qui comporte également une activité de communication, une agence Web et un organisme de formation, détaille Olivier Barbin. Nous sommes capables d’assurer toute la chaîne de production d’outils de communication. » Marie Malaterre-Roques 4 l’événement Les Clés de la presse - mai 2011 La déferlante des hebdos gratuits de villes Les lancements d’hebdomadaires gratuits de villes se sont accélérés au cours des six derniers mois. Bâtis sur un modèle low cost, ils ciblent un lectorat différent de la presse locale habituelle. Depuis quelques mois, le marché de la presse locale est chamboulé par le lancement d’hebdomadaires locaux gratuits. A l’échelle d’une ville, ces journaux font le pari d’une information différente, afin de captiver un lectorat peu habitué à la presse traditionnelle, autrement dit un lectorat plus urbain et plus jeune. Ces titres sont, pour la plupart, lancés par des groupes de presse locale, déjà présents sur le terrain. C’est le cas, par exemple, du Dauphiné libéré, l’un des précurseurs avec Grenews il y a trois ans devenu Grenoble city local news, puis Avignon en 2010 et Aix en mars sur la même déclinaison -même s’il faut noter que l’un des premiers reste Laurent Rouault, fondateur de l’hebdomadaire gratuit la Tribune d’Orléans en 2006. Plus récemment, Publihebdos (OuestFrance) a créé le Havre info en novembre 2010, Côté Caen en décembre 2010 et Côté Rouen en février 2011. De son côté, Tendances Ouest (la Manche libre) avait commencé plus tôt, en septembre 2009 avec Tendance Ouest Caen, avant de récidiver à > Rouen en mars dernier. Au même moment, la Nouvelle république a créé Tours ma ville en mars. Cette accélération est bien sûr due à une opportunité de diversification et à un modèle économique qui semble efficace, avec un marché publicitaire adapté, mais aussi à un contexte concurrentiel. Les quotidiens gratuits, en pleine guerre de diffusion et de contrôle du territoire, n’en finissent plus d’étendre leur diffusion à de nouvelles villes en région. « L’arrivée de 20 minutes, même si ce n’est pas un concurrent frontal, nous a fait accélérer le lancement de Tours ma ville, même si celui-ci était déjà en gestation », avoue Nicolas Corneau, directeur général de la Nouvelle république. Une bonne manière de répliquer : proposer une information gratuite, beaucoup plus axée sur l’actualité locale et sur les mêmes points de vente. « Je ne crois pas au quotidien gratuit local, alors que l’hebdomadaire possède un bon rythme, déclare à ce propos Patrick Peltier, rédacteur en chef chargé du développement au sein du Dauphiné libéré. On trouve ce gratuit à côté d’un transport en commun, on le lit à la terrasse d’un café, mais on peut aussi le garder afin d’avoir des informations sur les loisirs locaux et culturels ». Car s’ils sont tous différents, ces hebdomadaires gratuits restent proche dans leur modèle éditorial et économique : avec une cible spécifique, et donc un pôle urbain particulier, des contenus adaptés à cette cible, un vrai pont entre le format papier et le format numérique et, enfin, des business plan de court terme, avec des dépenses minimisées. 1. Une cible urbaine, jeune et active La cible de ces hebdomadaires gratuits est radicalement différente des journaux locaux payants, quelle que soit la marque derrière. « Dans le cadre d’une politique d’audience nouvelle, sur 5 Les Clés de la presse - mai 2011 avant tout sur l’actualité, avec des angles spécifiques, tout en n’oubliant pas les informations culturelles et les dossiers pratiques. « Pour Tours ma ville, les sorties et les informations pratiques sont essentielles et indispensables, mais l’approche de l’actualité locale aussi, avec un angle plus magazine », précise Nicolas Corneau. Quand à Laurent Rouault, même si ses hebdomadaires font la part belle à l’information pratique et culturelle, il affirme que les trois tribunes « possèdent une ligne éditoriale, c’est l’une de nos caractéristiques. Nous sommes plus pertinents que les quotidiens régionaux, c’est ce qui explique notre enracinement ». laquelle la presse quotidienne régionale sous-pénètre, il faut s’adresser à des urbains, actifs, de moins de 40 ans, note Nicolas Corneau. C’est un moyen de répondre à la fragmentation de l’audience ». Un constat généralisé pour la plupart de ces publications, à quelques variantes près au niveau de l’âge. Le Dauphiné libéré, avec ses trois gratuits (Grenoble, Avignon et Aix « local news »), cible un lecteur de moins de 50 ans. Francis Gaunand, Pdg de Publihebdos, la filiale de presse hebdomadaire régionale de Ouest France, parle d’un public cible de moins de 45 ans. « Les lecteurs sont d’ailleurs en adéquation avec la cible recherchée, précise-t-il. Nous avons réalisé des post-études après le lancement de Côté Caen qui nous ont confirmé que nous élargissions ainsi notre audience à des publics relativement peu touchés par notre hebdomadaire payant déjà sur place ». Une ville type Cette cible bien spécifique n’est bien sûr pas présente dans toutes les villes. Pour que le projet soit envisageable, il faut une ville plutôt jeune, avec une vie culturelle importante et de nombreux loisirs. Bref, une ville où la cible recherchée aime sortir. « Grenoble est un bon exemple, avec 65 000 étudiants », précise Patrick Peltier. Les centres de vie et les transports sont aussi importants, du fait de la distribution de ces hebdomadaires gratuits. Enfin, le point assez disparate reste celui de la taille : si celle-ci doit être peuplée au minimum de 100 000 habitants pour le Dauphiné libéré, la Nouvelle république est plus draconienne avec un minimum de 200 000 habitants. « En dessous, le modèle économique est inexistant », tranche Nicolas Corneau. Une agglomération de 300 000 habitants semble idéale pour Laurent Rouault, fondateur des Tribunes d’Orléans, de Tours et d’Angers, « même s’il faut surtout des villes dotées d’une activité économique relativement importante, insiste-t-il. Il n’y a pas vraiment de taille critique. Beaucoup de villes réunissent ces conditions ». Pour Francis Gaunand, la démarche est inverse : « nous ne sommes pas arrivés avec un concept pour le décliner. Nous avons déterminé quelles villes nous intéressaient stratégiquement en termes de territoire, puis nous avons ensuite bâti un concept éditorial que nous utilisons avec quelques variantes ». 2. Un contenu en fonction de la cible A cible différente, contenu différent. Les hebdomadaires gratuits se démarquent foncièrement de leurs confrères payants ou des quotidiens. D’ailleurs, ils se démarquent aussi entre eux, même si l’ancrage local reste au centre de la stratégie. De même, si elle n’occupe pas toujours la même place, l’information pratique, de loisir, est toujours présente. Totalement liés à la cible, urbaine et active, ces contenus permettent de rendre l’hebdomadaire indispensable pour préparer ses sorties et ses weekends. Ainsi, si Publihebdos met en avant l’information pratique « pour donner aux jeunes actifs toutes les informations pour qu’ils profitent au mieux de la ville », les hebdomadaires du Dauphiné libéré semblent vouloir mettre l’accent Un ton à part Le ton, lui aussi, est très différent de la presse payante, avec la volonté de créer une complicité, de « traiter l’humain, l’humour, l’humeur, précise Patrick Peltier. On touche à une cible plus jeune, et on peut donc s’autoriser des choses que l’on ne ferait pas dans le quotidien ». Pour Tours ma ville, Nicolas Corneau précise par exemple que lors des élections cantonales, si la Nouvelle république a donné les informations canton par canton, l’hebdomadaire a de son côté eu une approche « plus pédagogique » : à quoi servent ces élections, comment fonctionnent-elles, etc. Ce ton et ces angles spécifiques permettent aussi une meilleure proximité avec le lectorat, voire une connivence. Des liens importants, qui peuvent d’autant mieux se développer grâce au site Internet auquel sont reliés les hebdomadaires gratuits. 6 l’événement 3. Une complémentarité entre le papier et le numérique Internet est important à plus d’un titre pour ces nouveaux modèles. Avant tout, il colle parfaitement à la cible, urbaine, jeune et donc adepte du numérique et de l’information en ligne. Ainsi, tous les hebdomadaires gratuits lancés ces dernières années sont accompagnés d’un site Internet. En temps réel, ils permettent de pallier au rythme hebdomadaire. « En réalité, l’idée ne consiste pas à simplement lancer un hebdomadaire gratuit, mais bien un concept bimédia, avec un site Internet en temps réel, qui puise dans les différentes sources d’information du groupe et, surtout, a pour vocation d’animer la communauté des lecteurs de l’hebdomadaire en proposant des échanges, des partages de photos et d’expériences, ou encore des critiques culturelles », lance Nicolas Corneau. Un point de vue quasiment unanime. Les sites des hebdomadaires gratuits de Publihebdos et du Dauphiné libéré fonctionnent sur ce système d’animation de communauté. « Pour nos trois sites, nous avons bien sûr des articles et une base de données axée sur les loisirs et les sorties, mais nous donnons surtout la possibilité aux internautes de laisser des messages visibles directement en Une, ou encore de commenter une critique de restaurant, voire d’en rajouter une, note Francis Gaunand. Nous essayons aussi de valoriser le Web local, par exemple en mettant en avant des blogs sur la ville et ses alentours ». Loirenet.tv, une volonté d’expansion Laurent Rouault voit de son côté plus grand. Jusqu’en mars, chacune des « Tribune » avait un site Web compagnon indépendant. L’ouverture d’un portail vidéo a chamboulé cette organisation. « Loirenet.tv compile toutes les informations écrites sur les trois journaux, ainsi que des sujets vidéos, axés autour de la culture, du sport et des loisirs », préciset-il. Souhaitant élargir la cible, le site s’adresse ainsi aux habitants du bassin de population d’Orléans, Tours et Angers, mais aussi du reste de la France. « Nous souhaitons être une fenêtre qui va permettre à cette zone de rayonner vers l’ensemble du Net, avec tout ce que cela implique en termes de géomarketing pour les communes », précise-t-il. Editorialement, Laurent Rouault souhaite marier Les Clés de la presse - mai 2011 l’écrit et la vidéo, dans le cadre d’émissions spécifiques. 4. Un modèle low cost fondé sur la publicité Pierre angulaire du modèle économique des hebdomadaires gratuits, la publicité locale tient une place importante, tant pour le papier que pour le numérique. La manne publicitaire prend son intérêt du fait de la diffusion de ces hebdomadaires : près de 30 000 exemplaires pour Tours ma ville, la Tribune d’Orléans et la Tribune de Tours par exemple. Une distribution importante, adaptée à la cible, encore une fois, avec des points de distribution au niveau des commerces de proximité, des centres commerciaux et des transports, permet d’obtenir une bonne prise en main. « Nous utilisons aussi la méthode du colportage, qui permet une visibilité et une prise en main du journal, explique Francis Gaunand. Pour le lancement de Côté Rouen, nous avons aussi mis en place un dispositif de distribution en boite aux lettres afin de faire connaître la marque ». Laurent Rouault affirme de son côté viser un taux de prise en main de quatre lecteurs par journal, sans pouvoir, pour l’heure, le démontrer. Une rentabilité plus aisée grâce au low cost Autre constat général, ces hebdomadaires gratuits fonctionnent tous avec des coûts faibles, et un nombre de journalistes limité, afin de pouvoir atteindre le point d’équilibre rapidement. Les grands groupes profitent aussi de la régie et de l’imprimerie du quotidien. Publihebdos espère par exemple, pour ses trois lancements, une rentabilité sur trois ans, contre dix pour un hebdomadaire payant. Sur Grenoble et Avignon, c’est d’ailleurs au bout de trois ans que le Dauphiné libéré a atteint le seuil de rentabilité. « S’il est trop tôt pour cela à Aix, nous sommes en phase avec notre business plan et nous continuons à gagner des parts de marché, précise Patrick Peltier. Nous visons la rentabilité au bout de trois ans », pour un chiffre d’affaires global de 1,5 million d’euros. Concernant Tours ma ville, « l’objectif consiste à réaliser un chiffre d’affaires de 400 000 euros en année pleine. Cela signifiera que nous serons rentable », affirme de son côté Nicolas Corneau, en précisant qu’ici aussi, les estimations tablent sur trois ans. « En tout cas, avec six numéros de recul, nous voyons qu’il n’y a pas de cannibalisation avec le quotidien : nous sommes soit sur de nouveaux annonceurs, soit sur de nouveaux budgets », sans exclure que si le modèle est concluant, l’idée est de le déployer à Poitiers ou Blois. « Mais nous ne prendrons pas de décision avant plus d’un an ». Les Tribunes d’Orléans, Tours et Angers semblent aussi axées sur le même modèle, avec un équilibre en deux ou trois ans. « Orléans et Tours sont déjà à l’équilibre, profitable pour la première, assure Laurent Rouault. En 2011, Tours devrait gagner de l’argent et le chiffre d’affaires d’Orléans devrait augmenter significativement. Quant à Angers, lancé en novembre, l’augmentation du chiffre d’affaires est meilleure que pour le lancement de la Tribune de Tours. Nous sommes au-delà de nos objectifs prévisionnels ». Grégory Rozières 7 Les Clés de la presse - mai 2011 Le plan de Ouest-France pour développer des vidéos d’infos locales Fin 2009, OuestFrance a équipé 300 journalistes d’iPhone afin de réaliser des vidéos d’actualité pour le site Web du quotidien. 15 mois plus tard, 8 700 vidéos ont été mis en ligne et ont généré plus de 10 millions de clics. Ouest-France avait ainsi fait le pari, fin 2009, de mettre à la disposition des journalistes de la rédaction sur le terrain 330 iPhones. « L’idée consistait à être réactif, interactif et complémentaire du journal », précise Jean-Luc Evin, rédacteur en chef du quotidien breton. Afin de respecter la réactivité, les téléphones ont été confiés à 330 des 450 journalistes de terrain, avec l’objectif de réaliser des séquences courtes, sans trop de montage. Depuis fin 2009, plus de 8 700 vidéos ont été ainsi publiées. « Nous sommes contents du résultat, nous avons plus de 10 millions de clics depuis le lancement, affirme-t-il. Nous souhaitons continuer, tout en restant fidèles à nos trois préceptes ». > Entre 15 et 30 minutes pour mettre en ligne une vidéo Le principe est en général le même : une information tombe, un bulletin rapide est publié, suivi d’une vidéo. Une fois la vidéo envoyée par le journaliste, il faut moins de 30 minutes pour qu’elle soit en ligne. C’est l’avantage de l’iPhone, qui permet à la fois de filmer facilement, de monter rapidement et d’envoyer la vidéo à la rédaction, le tout avec un seul appareil. Concernant la rentabilité, pas de chiffres, mais s’il reste difficile de monétiser un site Internet, « la vidéo fonctionne bien », note Jean-Luc Evin, en précisant avoir de plus en plus de publicités vidéos. Le succès d’audience de ces vidéos est « lié à la réactivité », analyse-til. Sans oublier un point essentiel : des vidéos plus élaborées sont réalisées par « une petite cinquantaine de personnes qui ont reçu une formation plus pointue afin de réaliser des dossiers sur des sujets anticipés », note-t-il. De plus, le groupe a ouvert, en complément, deux studios, à Rennes et à Paris, afin de réaliser des entretiens vidéo. Même si l’iPhone est un outil simple à prendre en main, les journalistes doivent tout de même être formés. « Au départ, nous avons réalisé une simple formation technique pour l’iPhone, déclare Jean-Luc Evin. Ensuite, nous avons engagé au début de l’année une nouvelle formation, à la fois technique et éditoriale sur le plan vidéo ». Organisée par la Wan-Ifra, elle permet aux journalistes de comprendre les règles d’une vidéo sur Internet, la prise en main de l’iPhone, les cadrages ou encore les règles du référencement. Former des formateurs Etant donné le nombre de personnes à former, il s’est avéré plus pratique de « former à la formation » quelques personnes en interne afin qu’ils puissent eux même former les journalistes. « Au départ, nous avons formé une soixantaine de journalistes, ainsi que six formateurs, précise David Sallinen, directeur de la formation et du développement de la Wan-Ifra. C’est une idée intéressante pour diffuser une formation à un grand nombre, en baissant les coûts ». Un site Web a d’ailleurs été mis en ligne avec les supports de formation et les vidéos « avant et après » des journalistes, afin de voir les évolutions. G.R. 8 l’événement Les Clés de la presse - mai 2011 10 médias locaux au banc d’essai L’information locale constitue un terreau idéal pour développer des modèles économiques variés. Les Clés de la presse vous en proposent dix exemples différents les uns des autres. Ils sont encore émergents ou ont déjà fait leurs preuves. Ils reposent sur des modèles associatifs ou sont mis en œuvre par de grands groupes ou des éditeurs indépendants. Les médias locaux que la rédaction des Clés de la presse a choisi de vous présenter sont très différents les uns des autres, mais ils ont pour point commun d’explorer des voies intéressantes, que ce soit sur le papier ou sur le Net. Nous aurions pu ajouter des expériences audiovisuelles (et elles sont nombreuses au niveau local), mais nous avons préféré nous concentrer sur des modèles économiques de l’écrit, qui sont aussi porteurs d’avenir. > Le Bonbon part à la conquête de la province Créé en février 2009 par Jacques de la Chaise, le magazine le Bonbon a rapidement fait des petits partout dans Paris. Aujourd’hui, le mensuel compte neuf éditions, tirées à 25 000 exemplaires chacune, principalement diffusées dans les commerces, épiceries, supérettes, cafés et restaurants. « Nous avons également créé le Bonbon de nuit, distribué à 80 000 exemplaires partout dans Paris, et aussi une édition à Aix en Provence, » souligne Jacques de la Chaise. Composé de 48 pages d’information hyper-locale, associées à des bons de réduction dans des boutiques ciblées par arrondissement, le modèle économique du Bonbon repose exclusivement sur la publicité. « Nous avons réalisé 200 000 euros de chiffre d’affaires en 2009 et 500 000 euros en 2010, précise Jacques de la Chaise. Nous visons 1,5 million d’euros pour 2011. » Cette année sera également synonyme de développement pour le magazine gratuit. A compter du mois de mai, le titre arrive à Lyon avec, dans un premier temps, une édition unique qui est amenée à s’étendre. « Nous allons également nous implanter dans de nouveaux arrondissements, certaines banlieues, mais aussi d’autres villes de province », complète Jacques de la Chaise. M.M-R. Megalopolis de retour dans les kiosques en septembre L’expérience menée l’an dernier « sur un mode artisanal », pour reprendre l’expression de Jérôme Lefiliatre, l’un des fondateurs de Megalopolis, n’aura pas été vaine. La publication des quatre premiers numéros aura permis de convaincre des investisseurs (des business angels) de l’originalité du projet pour qu’ils participent à un tour de table, dont le « closing » est attendu d’ici à l’été. « Cela va nous donner les moyens de procéder à quelques embauches et de relancer le magazine, toujours sous forme trimestrielle, en septembre prochain, affirme Jérôme Lefiliatre. Nous allons en profiter pour retravailler la maquette ». Le positionnement et le contenu, eux, ne vont pas changer. Megalopolis est un magazine trimestriel d’enquêtes, de reportages et de récits sur l’Ile-de- 9 Les Clés de la presse - mai 2011 France et le Grand Paris, et un site Internet d’actualité sur la métropole parisienne. « Nous voulons montrer la région parisienne, la raconter, la décrypter à travers des sujets susceptibles de toucher aussi bien les Parisiens et les banlieusards, explique Jérôme Lefiliatre. Car au-delà des différences territoriales, culturelles, économiques et sociales, nous sommes tous des habitants d’une seule et même métropole ». De même, le modèle économique reste le même, avec un magazine payant (3,50 euros le numéro), de la publicité (commercialisée par une régie externe) et un site Internet freemium (actualité gratuite et les enquêtes du magazine payantes). Pour compléter l’offre, l’équipe a d’ores et déjà lancé une application iPhone, en attendant l’application iPad après la sortie des premiers numéros. L’objectif, explique Jérôme Lefiliatre, est de dépasser la diffusion de 10 000 exemplaires atteinte par les deux derniers numéros. « Nous réfléchissons à vendre notre magazine avec un quotidien, ajoute-t-il. Les discussions que nous avions menées avec un éditeur ont été suspendues, mais elles pourraient reprendre d’ici à la fin de l’année ». D.F. Des sites d’infos locales encore en quête de modèle économique Le Web a incontestablement aidé à la diffusion de l’information locale, voire hyper-locale. Depuis une dizaine d’années, de nombreux sites d’information centrés sur une ville, un département ou une région informent leurs habitants sur l’actualité locale sous toutes ses formes. Pourtant, malgré cette profusion, la rentabilité n’est pas vraiment au rendez-vous. Rares sont les sites d’information rentables, car le modèle de la plupart d’entre eux, la publicité, n’est pas assez développé en local. « Aucune régie, actuellement, ne peut fournir ce dont nous avons besoin pour toucher les petits commerçants et les annonceurs hyper-locaux », explique Gilles Darbord, fondateur du site d’information Le75020.fr, centré sur le 20ème arrondissement de Paris. Malgré tout, plusieurs solutions sont possibles pour survivre, voire se développer. Le site Aqui, par exemple, né d’un mensuel papier qui a dû s’arrêter voilà cinq ans, essaie de trouver un modèle économique en équilibre entre la publicité, des formations et des partenariats. « Nous avons une régie publicitaire, assurons des formations sur l’écriture pour Internet et couvrons des événements en partenariat avec certaines institutions, comme le salon régional de l’agriculture », détaille Jean-Baptiste Rey, directeur du développement. Le site, qui agrège 200 000 visiteurs uniques par mois, a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 80 000 euros en 2010, sans pour autant réussir à rémunérer ses dirigeants. Un statut associatif A l’origine, de nombreux sites sont partis de rien, et ont d’abord choisi le statut d’association, afin d’avoir une structure juridique qui ne coûte rien et permette même de toucher des subventions. Dailynord fonctionne sur ce système : ce site propose aux habitants de la région une information orientée magazine, avec peu d’articles par semaine (entre trois et six), mais avec un angle travaillé. « Nous sommes des anciens de la PQR, et nous nous sommes dit qu’il y avait un créneau à prendre sur Internet, mais en faisant différemment, en apportant un complément d’information », explique Nicolas Montard, à l’origine du projet. Le site, lancé en février 2009, totalise déjà 50 000 à 60 000 visiteurs uniques par mois. Malgré tout, la publicité n’est pas suffisante pour le rentabiliser, obligeant les auteurs à réaliser des piges à côté. 93 infos est dans la même situation : créé en novembre 2009, le site, dont le statut est associatif, fonctionne sur la publicité. « Nous souhaitons aussi diversifier nos revenus par les dons, les petites annonces », déclare Mélanie Chaluleau, directrice de la publication. Le site totalise actuellement 11 000 visiteurs uniques et publie en moyenne un article par jour. La structure associative permet aussi d’avoir accès à des contrats aidés. Le75020.fr, lancé à l’été 2009, est doté depuis l’été 2010 d’une telle structure. « Nous avons quatre salariés depuis huit mois, décrit Gilles Darbord. Ce sont des postes à mi-temps, dans le cadre de contrats aidés ». Malgré tout, le site n’arrive pas à trouver les annonceurs adaptés à ses lecteurs, pourtant très spécifiques. « 60 à 70 % de nos lecteurs sont parisiens ou habitent la petite couronne », affirme-t-il. S’appuyer sur une agence de communication A l’instar de la diversification réalisée par les pure-players nationaux, l’une des pistes pour l’économie de l’information locale sur Internet consiste à diversifier ses revenus avec des activités plus lucratives, comme la formation et la communication. C’est le pari qu’ont ainsi fait Nice premium ou Essonne-info. « Le site a plus de dix ans et est avant tout associatif et participatif, mais nous avons fait le choix il y a deux ans de créer un modèle économique 10 l’événement Les Clés de la presse - mai 2011 décliné en Bretagne, en Provence-AlpesCôte d’Azur et en Languedoc-Roussillon, et la société (Marketeam) dégage un résultat net positif pour un chiffre d’affaires 2010 de 180 000 euros (1/3 pour les abonnements, 2/3 pour la publicité). Un développement qui a permis le recrutement, en septembre dernier, d’un responsable commercial et devrait accélérer la croissance de l’entreprise avec l’ouverture prochaine d’une autre région. D.F. Ma ville : l’actualité locale aux ambitions nationales pour faire perdurer le média et rémunérer les journalistes, précise Vincent Marty, rédacteur en chef de Nice premium. Nous avons créé une agence de communication indépendante pour financer le média ». La publicité n’étant pas assez rémunératrice, cette diversification permettra peut-être de rentabiliser le site, qui touche pourtant plus de 150 000 personnes par mois. G.R. Com & médias exporte son modèle économique dans d’autres régions Au départ, l’aventure des deux jeunes diplômés de Sciences com, à Nantes, relevait davantage du défi que du projet d’entreprise. Samuel Oudin, l’un des deux protagonistes (avec Dominique Denis), le reconnaît lui-même : la création, en 2004, de trois lettres électroniques régionales gratuites (dans les Pays de la Loire) sur la communication et les médias, l’économie et les jeunes parents, n’avait pas vraiment fait l’objet d’un business plan sérieux. Tout juste devaient-elles « nous permettre de constituer, puis commercialiser, une base de donnée segmentée », explique-til. Changement de décor deux ans plus tard, quand les deux associés se concentrent sur la lettre professionnelle de la communication dans les pays de la Loire, avec la volonté de transformer la centaine de lecteurs gratuits en des abonnés payants, tout en incitant les annonceurs locaux à investir dans des bannières publicitaires. Un pari osé qu’ils parviennent à relever peu à peu : cinq ans plus tard, le modèle économique (dans lequel se sont ajoutés un horssérie papier annuel et un guide des prestataires de la communication) est Maville.com est un réseau qui a pour but de délivrer une information locale dans la plupart des grandes villes de France. Lancé initialement en 1999 par Ouest-France, l’idée originale consistait à proposer, pour seize villes du grand ouest, un site d’information locale de proximité. Le réseau a ensuite grandi petit à petit, jusqu’en 2007, année où le site Web du quotidien OuestFrance a été repris en main par l’équipe du journal papier. « Nous nous sommes alors dit que Maville.com devait être complémentaire du journal, explique Patrick Bonnin, directeur du réseau Maville.com. Celui-ci propose de l’information, alors que Ma ville est participatif, agrégatif et axé sur la proximité ». Les sites proposent de l’information hyper-locale, ainsi que des adresses de restaurants, des résultats sportifs, etc. Une gestion partagée Suite à cette réflexion, la direction a estimé pouvoir intéresser les régies nationales, à condition d’avoir une offre importante. « Nous avons donc proposé des partenariats à la presse locale, précise-t-il. D’abord Nice matin, puis la Nouvelle république du centre-ouest, la Voix du nord, Midi libre ou encore Sud ouest ». En deux ans, le réseau a explosé, passant de 29 à 79 villes, malgré le retrait de Sud ouest qui a préféré se focaliser sur son site Internet, agrégeant ainsi 1,7 million de visiteurs uniques au total (chiffres Nielsen). Au niveau opérationnel, l’équipe technique est composée d’un chef de projet, de trois développeurs et de deux infographistes. « Ensuite, chaque rédaction locale gère le rédactionnel de son côté, précise Patrick Bonnin. Pour s’occuper des 31 villes gérées actuellement par Ouest-France, sept personnes alimente l’actualité locale, dont un community manager et un responsable des différents jeux ». Cette actualité est importante pour le réseau, car elle représente 40 % des pages vues. Sur le plan publicitaire, chaque rédaction gère son réseau. « Nous testons la théorie du « beaucoup de petits ruisseaux ». La publicité reste la base, mais nous expérimentons aussi la billetterie, des offres pour les commerçants de proximité, etc ». Couvrir les 10 plus grandes villes de France Si Ouest-France a fait de Maville.com un réseau utilisable par les autres groupes de presse, il souhaite tout de même le développer. En novembre dernier, le groupe a donc lancé Paris.maville.com, dédié à la capitale. « Pour répondre au besoin d’être un réseau national, il nous fallait couvrir les dix plus grandes agglomérations. Nous avons donc commencé par Paris », précise Patrick Bonnin. Ici, le concept éditorial est différent : pas de partenariats locaux, mais un modèle Les Clés de la presse - mai 2011 11 d’agrégation de l’actualité, en partenariat avec l’AFP, le JDD et 20 minutes. « De plus, nous mettons en avant le participatif, avec un bouton bien visible pour déposer une information et une modération a postériori dans certains cas », détaille-t-il. Ce modèle, différent, devrait être celui utilisé pour les prochaines étapes, y compris pour la première d’entre-elles : Auxerre. Parallèlement, le groupe prépare le lancement de deux applications iPhone, l’une permettant de trouver et de noter les bars et restaurant de la région, l’autre fondée sur l’actualité, avec, encore une fois, un premier test à Paris. G.R. Les DNA testent un nouveau modèle d’hebdo de proximité La direction des Dernières nouvelles d’Alsace tranchera d’ici à l’été pour savoir si elle choisit de poursuivre, ou de suspendre, l’expérience de 7 à Neudorf Neuhof Meinau, un hebdomadaire local lancé en septembre dernier sur un quartier de Strasbourg. « L’idée, explique Christian Bach, le responsable du multimédia du quotidien alsacien, à l’origine du projet, était de descendre d’une marche. Les DNA ont déjà une édition qui couvre le cœur de l’agglomération strasbourgeoise (350 000 habitants environ, NDLR), mais nous souhaitions aller plus loin en matière d’information de proximité, en nous intéressant à un quartier doté d’une vie locale importante, sans pour autant susciter d’effet dissuasif pour les habitants du reste du territoire ». Véritable laboratoire, 7 à Neudorf Neuhof Meinau mélange quatre approches éditoriales : la vie des écoles (à travers le regard des parents), la vie commerciale, la vie associative et la vie politique locale (les conseils de quartiers), avec une démarche commerciale micro-locale. « Pour les commerçants du quartier, l’accès aux espaces publicitaires des DNA est beaucoup trop cher, et pas assez ciblé », décrypte Christian Bach. Avec cet hebdomadaire vendu au prix de 50 centimes, le ticket d’entrée devient accessible, et terriblement efficace, puisque le journal n’est vendu que sur le quartier en question. Et ça marche, puisque le chiffre d’affaires engrangé, via les recettes publicitaires et de diffusion, permettent de payer l’impression du journal (sur les rotatives du groupe) et les salaires de la journaliste et du commercial qui travaillent à 100 % sur le projet. Mais pas les frais de structure, c’est-à-dire le soutien des équipes du siège (administration, service diffusion et la contribution de Christian Bach). Si ce dernier est persuadé qu’il est possible d’améliorer les ventes (1300 exemplaires en moyenne, pour un objectif de 1700/1800 ex), cela passe malgré tout par le recrutement d’une personne dédiée. Les nouveaux actionnaires des DNA souhaiteront-ils le faire, du moins sur une période supplémentaire de quelques mois pour affiner le diagnostic ? Difficile à dire. Seule certitude, l’investissement reste malgré tout limité, et un tiers des annonceurs et un tiers des lecteurs de 7 à Neudorf Neuhof Meinau n’étaient pas clients des DNA auparavant. Autrement dit, l’information de proximité représente un potentiel non négligeable pour un quotidien régional : d’ailleurs, si le feu vert était donné, l’expérience pourrait ne pas se limiter au quartier en question, mais se décliner sur quatre autre quartiers strasbourgeois. D.F. Le Journal des entreprises prend le virage numérique Le Journal des entreprises est un média local aux allures de journal national. Créé au sein du groupe Télégramme en 2003, le mensuel s’est tout d’abord implanté à Nantes. Puis au fur et à mesure, les éditions régionales se sont multipliées un peu partout en France. « Le constat de départ est encore vrai aujourd’hui, témoigne son Pdg, Patrick Richard. Les dirigeants des petites et moyennes entreprises en région sont souvent isolés et ont besoin d’outils d’aide à la décision. » Décliné en vingt-deux éditions, le Journal des entreprises a pour ambition de s’intéresser aux dirigeants d’entreprises en région et leur proposer de l’information économique, mais aussi des articles utiles dans la pratique quotidienne de leur métier. « Aujourd’hui, 70 % de la matière du Journal des entreprises est produite en local par des rédactions dédiées, se félicite Patrick Richard. Les commerciaux sont intégrés à ces équipes. » L’essentiel du chiffre d’affaires publicitaire du Journal des entreprises vient du local. La part de la publicité nationale ne représente que 17 à 18 % du total. Sur le plan de la diffusion, « nous n’avons pas encore atteint notre but », nuance Patrick Richard, qui annonce une diffusion totale de 120 000 exemplaires, dont 20 % diffusés par abonnements et dans les kiosques, 20 % auprès de partenaires et le reste en diffusion qualifiée. « Nous envoyons le journal gratuitement pendant deux ou trois numéros à notre cœur de cible et nous proposons par la suite des abonnements », précise Patrick Richard. Vendu 3,90 euros, le mensuel publie 11 numéros par an, des numéros hors-séries, et est également présent sur le Web. « En 2010, nous avons travaillé sur la refonte du journal. Cette année sera consacrée au site Internet et à d’autres développements dans l’univers numérique. » M.M-R. Gaillac info passe du Web au papier Si le passage du Web au papier a déjà été testé par des pure-players nationaux, comme Rue 89 et Marmiton, la pratique reste exceptionnelle en presse locale. C’est pourtant le choix qu’a fait 12 l’événement Gaillac info. A l’origine, ce site d’information centré sur le bassin de population de Gaillac (25 000 habitants) a été fondé par Christophe de Coquis et sa femme, après de premières expériences dans la presse dans des fonctions managériales et en tant qu’infographiste. « A la base, Gaillac info était un outil d’expérimentation, nous sommes partis sans business plan, à l’aventure », se souvient-il. La ligne éditoriale consiste à réunir un maximum d’informations sur Gaillac, de l’information pratique à des choses plus poussées, mais toujours axées sur l’hyper-local. Depuis, deux ans ont passé, et 2 000 articles ont été écrits. Le site engrange actuellement environ 15 000 visiteurs uniques par mois. Un mensuel dans un style news magazine Depuis le 28 avril, Gaillac info a été décliné dans le cadre d’un mensuel gratuit de vingt-quatre pages, tiré à 3 000 exemplaires et diffusé dans les lieux de vie de la ville. « Nous avions depuis longtemps l’idée de créer un magazine papier, afin de toucher les gens qui ne peuvent ou ne veulent pas s’informer via Internet », précise Christophe de Coquis. Ce mensuel, ses deux fondateurs le voulaient qualitatif, à la manière d’un news magazine, avec un dossier central et plusieurs articles d’actualité inédits. « Les articles du magazine seront ensuite disponibles sur le site au bout de quelques semaines, annonce-t-il. Nous souhaitons créer un lien, une passe- Les Clés de la presse - mai 2011 relle entre le Web et le papier ». Ce lancement était aussi bien vu publicitairement. Actuellement, la publicité sur le site a permis de récolter environ 10 000 euros en 2010, ce qui n’est pas suffisant pour que Christophe de Coquis et sa compagne puissent en vivre, les obligeant à cumuler d’autres activités. « L’objectif, à terme, est de vivre uniquement sur l’activité média, explique-t-il. Pour le mensuel, beaucoup d’annonceurs me disaient qu’au niveau local, ils ne trouvaient pas de bon support pour avoir un vrai impact ciblé, car les hebdomadaires locaux sont plutôt régionaux ». Gaillac info semble ainsi combler un vide, car les publicités du premier numéro auraient permis de payer l’impression et la diffusion, ainsi qu’un petit salaire. « Nous avons eu des retours positifs, je pense que le numéro deux intéressera encore plus d’annonceurs », espère-t-il. Ce modèle papier, il espère, à terme, l’utiliser aussi pour Albi info, un autre site sur le même modèle, lancé fin 2010 sur l’agglomération d’Albi, qui possède un bassin de population bien plus important (50 000 habitants). « Il n’y a aucun site d’information sur place, nous avons donc choisi de nous développer là-bas, car nous savons qu’avec la seule population de Gaillac, nous aurons du mal à augmenter encore le nombre de visiteurs uniques ». G.R. Urban press fait le pari d’un news magazine d’information culturel local Lancé la semaine dernière, Spirit est né sur les cendres de Kariboo, un magazine trimestriel gratuit créé en 2002 à l’attention des parents de jeunes enfants de la région Midi Pyrénées. « L’idée, explique Loïc Blanc, directeur du développement d’Urban press, était d’aider les parents désireux de trouver des activités intéressantes pour leurs enfants de 0 à 12 ans ». Un concept qui a connu un grand succès pendant des années, « mais nous avons eu envie de toucher un lectorat plus large, pas forcément des parents, en ouvrant le contenu à de nouvelles thématiques comme l’habitat, le tourisme en région ou le patrimoine », poursuit-il. Réalisé sous forme de test l’an dernier, le projet a été jugé suffisamment concluant pour que les dirigeants d’Urban press, éditeur du magazine culturel Let’s motiv (120 000 exemplaires cumulés sur Toulouse, mais aussi Lille, Bordeaux, Lyon et Montpellier) et de journaux pour des collectivités locales ou des entreprises privées (1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2010), décident d’abandonner Kariboo pour développer le concept sous une nouvelle marque, Spirit, en adoptant un grand format et une périodicité mensuelle. « Nous allons encore élargir les thématiques à la gastronomie, l’architecture, le shopping et les bons plans, pour en faire un vrai magazine d’information culturel, pour un lectorat citadin, urbain, curieux et qui aime sortir sur la métropole toulousaine, précise Loïc Blanc. Mais il ne s’agit pas d’un news magazine, dans la mesure où nous ne traiterons jamais d’économie ou de politique ». Le modèle économique de Spirit, qui sera tiré à 30 000 exemplaires, repose à 100 % sur la publicité. Un schéma qu’Urban press maîtrise parfaitement grâce à sa régie intégrée, même si cette dernière sera épaulée, pour Spirit, par O2 Pub, la régie de la Dépêche du midi, dans le cadre d’un partenariat élaboré pour l’occasion. D.F. Montpellier journal vit des dons de ses lecteurs L’année 2011 n’offre pas de perspectives réjouissantes pour le site www.montpellier-journal.fr. Mis en ligne en octobre 2008 par JacquesOlivier Teyssier, le site d’informations repose uniquement sur son fondateur. Après un passage au quotidien local l’Hérault du jour, Jacques-Olivier Teyssier a participé au lancement du journal papier l’Accroche sur la région de Montpellier. « Je ne viens pas des grands médias traditionnels, souligne-t-il. Mon objectif est de proposer une information locale entièrement indépendante. » Mais l’information a un coût et les temps sont durs pour Montpellier journal. S’il bénéficie d’un contrat aidé, Jacques-Olivier Teyssier peine à joindre les deux bouts avec 7 000 euros de dons annuels. « C’est déjà une satisfaction, précise-t-il. Mais à ce rythme là, il faudrait vingt ans pour atteindre un Smic. » Pourtant, le site connaît un certain succès avec 20 469 visiteurs uniques par mois. Mais sans publicité, difficile de survivre. « Mon avenir n’est pas garanti, prévient-il. Mais c’est une expérience unique. » M.M-R. Éditeurs de presse OSEZ l'INTÉGRALE vidéos Android Web W3C widgets iPad eReaders iPhone Depuis 2006, Newpress, représentant en Europe de Nxtbook Media©, leader aux Etats‐ Unis des technologies de feuilletage, propose une large gamme de services pour transformer, enrichir, protéger et diffuser sur Internet vos MAGAZINES numériques. Et ce en toute indépendance pour l’éditeur, qui reste en lien direct avec ses lecteurs et, dans le cas de magazines payants, bénéficie de 100 % du fruit de ses ventes au format numérique*. 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Ainsi que Michel Barnier, commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, et Jean-Marie Cavada, journaliste et député européen. > Les Clés de la presse. Comment se porte aujourd’hui la presse hebdomadaire régionale ? Eric Lejeune. Elle se porte plutôt bien. Je trouve que nos éditeurs ont passé la crise sans trop de dégâts, du moins pour ceux qui étaient bien ancrés dans leur territoire. Bien sûr, les petites annonces migrent sur le Web et nous avons été touchés, mais cela ne représente pas une part significative de notre chiffre d’affaires commercial. Surtout, l’attachement des lecteurs et des annonceurs locaux ne se dément pas d’une année sur l’autre. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut s’endormir sur nos lauriers. Le congrès annuel a justement pour but d’apporter aux éditeurs des outils précis et concrets pour les aider à aller plus loin. Car il s’agit bien sûr d’un moment de partage, mais également de formation professionnelle. Quelles grandes thématiques allez-vous aborder lors de ce congrès de Mulhouse ? E.L. Les sujets ne manquent pas : du traitement des loisirs en PHR à la commercialisation des petites annonces, en passant par les droits d’auteur, l’utilisation des réseaux sociaux, la formation des commerciaux ou encore la monétisation des contenus. Sans oublier une forte connotation européenne… E.L. Tout à fait. Nous nous sommes rendu compte, notamment dans le cadre de la réforme des annonces judiciaires et légales, que les décisions prises à Bruxelles avaient des conséquences directes sur nos comptes d’exploitation, et que notre famille de presse n’était pas connue par les institutions européennes. C’est pourquoi j’ai souhaité inviter Michel Barnier, commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, à venir faire une intervention devant nos adhérents, et notre grand témoin sera cette année Jean-Marie Cavada, journaliste et député européen. Nous avons aussi invité nos homologues de presse hebdomadaire en Europe à participer à notre congrès : des représentants d’une petite dizaine de pays, essentiellement de l’est de l’Europe, devraient être présents. Au-delà de l’aspect événementiel du congrès, que pouvez-vous faire pour vous rapprocher des institutions européennes ? E.L. Au quotidien, il faut que les citoyens soient mieux informés sur ces institutions. Dans ce cadre, nous avons organisé un concours, « l’Europe et le citoyen », pour récompenser les articles, parus dans nos titres, qui ont le mieux montré les mesures prises par l’Europe pour faciliter l’information Les Clés de la presse - mai 2011 15 vers les citoyens. Nous avons aussi interviewé un député européen, pour qu’il nous parle de son travail et de ses missions. Une interview que tous nos adhérents peuvent publier dans leurs colonnes s’ils le souhaitent. Quels sont les grands enjeux auxquels est confrontée votre famille de presse ? E.L. Je parlerai moins d’enjeux que de dossiers. Dans les mois qui viennent, nous devons bien mener le comité de pilotage sur la presse judiciaire et légale et mettre en place la plateforme numérique. La sensibilisation des institutions européennes, dont je viens de parler, constitue aussi un dossier important, comme nous avons pu le faire dans le passé avec les parlementaires français. Enfin, un gros effort doit être effectué par nos éditeurs pour améliorer leur diffusion. Il y a là un potentiel important de développement, sur lequel notre commission Diffusion a beaucoup travaillé ces derniers mois. Cette réflexion va aboutir en octobre prochain avec le lancement du « Mois national de la PHR », une opération menée conjointement avec l’Union nationale des diffuseurs de presse (UNDP) visant à promouvoir la PHR chez les marchands de journaux. En quoi consiste-t-elle ? E.L. Nous allons publier dans nos colonnes la liste des diffuseurs participant afin d’inciter nos lecteurs à aller nous acheter dans les points de vente. De leur côté, les diffuseurs s’engagent à mettre en avant nos titres pendant un mois. En fait, c’est l’occasion, pour les éditeurs qui le souhaitent, de créer une animation locale, avec la possibilité de gagner de beaux cadeaux, notamment des voitures ou des voyages. Propos recueillis par Didier Falcand ||Chiffres clés|| 287 titres, répartis sur 89 départements 9 millions de lecteurs 10,1 salariés en moyenne, dont le tiers dans une fonction de journaliste 8 500 exemplaires de diffusion en moyenne 1,37 million de chiffre d’affaires moyen : 42 % provient de vente, 33 % de la publicité commerciale, 19 % des annonces judiciaires et légales et 6 % des petites annonces. Les spécificités du journalisme de proximité Si les médias nationaux et la PQR recrutent les jeunes journalistes dans les écoles généralistes, la PHR exige des formations ad-hoc. * la formation. Aujourd’hui, nous travaillons notamment en partenariat avec le groupe la Montagne. » Des compétences uniques Chaque année, plusieurs milliers d’étudiants se pressent au mois de juin pour plancher sur des sujets parfois périlleux, afin d’intégrer les écoles de journalisme reconnues. La concurrence est rude pour ce genre d’épreuve, les écoles n’acceptant qu’une petite trentaine d’élus par promotion. Pourtant, cette année, l’école de journalisme de l’Ouest n’a pas réussi à faire le plein… dans sa filière journalisme de proximité. Mise en place il y a deux ans, en partenariat avec le groupe Publihebdos, la formation, qui atteste d’un niveau Bac+3, a accueilli dix étudiants la première année, six la deuxième année, et moins de cinq cette année. « Dans ces conditions, ça ne valait pas le coup de lancer une session dédiée, regrette Philippe Boisseleau, directeur délégué de l’école de journalisme de l’Ouest. Les interventions de Publihebdos sont donc proposées à l’ensemble des étudiants. » Un secteur peu attractif pour les jeunes Depuis quelques années, la presse hebdomadaire régionale n’a pas franchement la cote auprès des jeunes journalistes. En témoigne l’initiative de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ) qui a lancé, il y a quinze ans, en partenariat avec le SPHR, une filière dédiée. « Les hebdomadaires régionaux avaient besoin de jeunes journalistes de terrain formés à la proximité et avaient du mal à dénicher ces profils, témoigne Sylvie Larrière, responsable de la filière PHR à l’ESJ de Lille (14 étudiants). D’ailleurs, les étudiants bénéficient d’une remise de 1 000 euros par an sur leurs frais de scolarité, s’ils s’engagent à travailler deux ans en PHR. » C’est également pour répondre à cette demande du secteur que l’université Blaise Pascal à Clermont Ferrand a lancé, en 2008, une licence professionnelle journalisme de proximité qui rassemble quinze étudiants. « Il n’y avait aucune formation au journalisme dans la région, souligne Sylvie Boisnier, responsable de Alors que la plupart des journalistes de PHR sont formés sur le tas, tous ces responsables de formation s’accordent à dire que cette famille de presse a besoin de journalistes formés de manière spécifique. « Il faut avoir une certaine finesse dans la connaissance d’un territoire, assure Philippe Boisseleau. Il y a également des techniques et des connaissances à acquérir comme le traitement de l’agenda et de l’information pratique. » L’année dernière, les étudiants de la filière PHR dans l’Ouest ont bénéficié de modules intitulés : « Comment traiter un conseil municipal ? » ou « Comment s’adresser à un élu local ? ». Les cours sont aussi très ciblés du côté de l’ESJ de Lille. « On leur apprend à prendre conscience de la temporalité des supports et à mieux magasiner les sujets, constate Sylvie Larrière. Il faut travailler les angles, favoriser les avant-papiers, les portraits, et avoir une approche transversale. » Pour l’université de Clermont-Ferrand, l’information locale est à la base de la formation de tous les journalistes. « Il est important de commencer par le traitement d’une information de proximité avant de prendre en main des dossiers plus généraux » , argumente Sylvie Boisnier. Evoluer plus rapidement Le secteur de la PHR est, certes, peu attractif mais facilite, bien souvent, l’insertion professionnelle des jeunes journalistes. « La PHR offre un autre accès à la formation et une réelle opportunité de prendre rapidement des responsabilités, témoigne Sylvie Larrière. Les rédactions de PHR sont souvent de petites structures. » Du côté de l’Ouest, le phénomène est encore plus sensible grâce à la proximité géographique avec le groupe Publihebdos. « Plusieurs étudiants qui sortaient de chez nous ont été facilement embauchés à l’issue de leur stage de fin d’étude, assure Philippe Boisseleau. De par notre histoire, nous sommes entrés dans le journalisme par la porte de la proximité. » Marie Malaterre-Roques 16 la vie de la presse Les Clés de la presse - mai 2011 Comment ils voient l’avenir de leurs marques phones, nous développons toutes les plateformes, insiste John Zieser. Aujourd’hui, 65 % du business marketing du groupe se fait sur le digital. » Chaque année, Meredith vend 75 millions de produits en ligne, et 20 % de son activité américaine est réalisée en ligne. « Nous accueillons, au total, 30 millions de visiteurs uniques par mois sur nos sites, précise John Zieser. C’est dans cette direction que le marché se dirige. Nous sommes l’un des premiers groupes à être allé sur le Web, il y a quinze ans. » Cette politique de développement ne se fait pas au détriment des magazines puisque le groupe vend aujourd’hui 3 millions d’abonnements sur le Web, soit 20 % du total des abonnements. « Pour fidéliser nos abonnés, nous ne les lâchons pas, insiste John Zieser. Nous les sollicitons via les réseaux sociaux et l’envoi de newsletters. » Les dirigeants des groupes Meredith, Hubert média, Mondadori France et Roularta ont présenté, lors de la Journée de la presse magazine du 6 avril, leur vision de l’avenir. Verbatim. Le Syndicat de la presse magazine a convié, le 6 avril dernier, à l’occasion de la Journée de la presse magazine, quatre invités prestigieux, dirigeants des groupes Meredith, Hubert média, Mondadori France et Roularta, à évoquer comment ils voyaient le développement de leurs marques de presse et l’évolution de leurs modèles économiques. Si chacun a ses propres méthodes, tous s’accordent à dire qu’il est nécessaire de laisser les magazines au centre des stratégies. > Le groupe Meredith mise sur toutes les plateformes Figure emblématique de la presse magazine américaine, le groupe Meredith est un véritable mastondonte. Editeur de titres comme Recipe, Parents ou encore American Baby, le groupe est composé de trois départements distincts. 1. Les médias nationaux, qui regroupent principalement les magazines, revendiquent une audience globale de 75 millions de lecteurs sur le papier et de 23 millions sur le Web, et représentent aujourd’hui 49 % de l’activité de l’entreprise. 2. Les médias locaux avec 12 chaînes de télévision et plateformes de vidéo (23 % de John Zieser, directeur du développement du groupe Meredith l’ensemble). 3. Les activités de diversification online et les services en ligne sur les réseaux sociaux ou encore le mobile (27 % cette année, contre 10 % en 2005). Pour développer toutes ces activités, le groupe a commencé par un point essentiel : « Nous avons développé un modèle qui rend nos magazines rentables par leur diffusion », assure John Zieser, directeur du développement du groupe. Les équipes de Meredith ont composé tout un univers où les activités semblent se porter les une les autres. Depuis plusieurs années, le groupe américain s’est largement concentré sur le numérique. « Print, Web, mobiles, smart- Hubert Burda media : l’internationalisation sinon rien Chez Huber Burda, confortablement installé sur le marché allemand depuis plusieurs dizaines d’années, l’international et le digital sont au centre des préoccupations. « En Allemagne, les groupes de presse mènent des stratégies industrielles à long terme, entièrement centrées sur la presse, explique Fabrizio d’Angelo, directeur général du groupe. Nous sommes sur de gros volumes. Aujourd’hui, notre magazine dédié à la vie à la campagne est diffusé à 2,5 millions d’exemplaires tous les mois. » Pour diversifier ses activités, le groupe table sur l’international. « Au global, notre activité de presse magazine est en croissance à deux chiffres », assure Fabrizio d’Angelo. Les magazines du groupe sont présents Les Clés de la presse - mai 2011 17 Fabrizio d’Angelo, directeur général du groupe Hubert Burda media partout dans le monde : en Chine, en Russie, en Inde, en Turquie, ou encore en Europe de l’ouest. « Et il y a beaucoup de choses à faire dans le monde arabe, assure-t-il. Il y a quelque temps, Dubaï était le deuxième pays de diffusion du magazine Grazia (Mondadori). » Pour développer ses marques, le groupe Hubert Burda n’hésite pas à investir dans le domaine du numérique. « Dans un premier temps, nous avons fait des sites de contenus, mais nous avons vite remarqué qu’il n’y avait pas vraiment d’argent à gagner, confie Fabrizio d’Angelo. Nous avons mené plusieurs expérimentations, notamment la prise de participation dans des start-up, pour comprendre ce qui fonctionnait ou non. » Aujourd’hui, le Web représente 20 % du chiffre d’affaires du groupe et 30 % des profits, à travers une quarantaine de sociétés. Pour autant, l’activité magazine reste au centre de ses activités, puisqu’elle représente 70 % de son chiffre d’affaires (50 % en Allemagne et 50 % à l’international). pour en lancer de nouveaux sur des créneaux plus porteurs », décrypte son président, Ernesto Mauri. Une stratégie qui semble avoir porté ses fruits : en 2010, le groupe a vu son chiffre d’affaires progresser de 3,5 %, à 392 millions d’euros. Un succès dû, en partie, au dynamisme du magazine Grazia. « Nous avons réussi à créer un nouveau concept, mélange de people, mode et shopping, se félicite Ernesto Mauri. Il s’agit d’une vraie nouveauté autant dans le ton que dans la maquette. » Aujourd’hui, les magazines féminins, dont Modes & travaux, Biba, Grazia ou encore Top santé et Closer, représentent 44 % du chiffre d’affaires du groupe en France. Les magazines TV comptent pour 29 % du chiffre d’affaires et les titres du pôle hommes 27 %. Sur le digital, on peut dire que le groupe Mondadori France y va progressivement. « Nous avons compris que le Web n’était pas un marché de contenus, assure Ernesto Mauri. En revanche, il est important de se servir des liens établis avec les lecteurs grâce aux magazines pour vendre d’autres produits et services. » Express Roularta met l’accent sur le hors-média Avec une année 2010 marquée par un retour à la rentabilité, le groupe Express Roularta remonte la pente après « une année 2009 catastrophique », dixit Rik de Nolf, Pdg du groupe, propriétaire Le Web n’est pas un marché de contenus pour Mondadori France Pour comprendre le dynamisme du groupe Mondadori en France et le succès du lancement de Grazia, il faut revenir quelques années en arrière lors de la reprise du groupe Emap. « A ce moment-là, nous avons vendu tous les titres ciblés Ernesto Mauri, président de Mondadori France Rik de Nolf, président du groupe Roularta de l’Express en France. Le groupe est donc parti à la conquête de nouveaux développements avec, par exemple, le lancement de Zeste, un nouveau magazine de cuisine testé depuis plusieurs mois et lancé officiellement le 4 mars dernier. « Nous avons trouvé une nouvelle niche enrichissante qui consiste à proposer des recettes pratiques et toute la cuisine du moment », se félicite Rik de Nolf. Pour se développer de manière significative, le groupe Express Roularta, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 235 millions d’euros en 2010, accélère sur le hors-média et organise désormais près de 120 salons et événements chaque année. « Nous faisons beaucoup de choses dans le domaine de l’événementiel, car chaque titre est porteur et montre un intérêt pour de nouveaux développements », assure Rik de Nolf. Après l’Etudiant, qui organise de nombreux salons, ou encore les rendezvous Côté sud, le groupe vient d’acquérir le Forum de l’investissement fiscal. Le deuxième axe de développement se situe au niveau de l’iPad avec une stratégie simple : « Nous donnons la priorité à nos abonnés qui peuvent lire le journal sur tablette la veille de sa parution, rappelle Rik de Nolf. Un abonné est quelqu’un qui a droit à une série de services exclusifs, et qui doit se sentir privilégié par rapport aux autres lecteurs. » Marie Malaterre-Roques 18 la vie de la presse Les Clés de la presse - mai 2011 Têtu en quête de rentabilité Avec l’arrivée d’un nouveau directeur délégué et le lancement d’une nouvelle formule à la rentrée, Têtu se met en ordre de marche pour redresser ses ventes et devenir rentable. Le constat est assez clair. Le mensuel Têtu, détenu à 100 % par Pierre Bergé, observe une chute vertigineuse de ses ventes, passées de 46 897 exemplaires en 2005 à 32 337 exemplaires en 2010. Face à cette situation, les équipes du magazine ont décidé de prendre les choses en main. « Jusqu’alors, la gestion du magazine se faisait dans un contexte isolé, déplore Gilles Wullus, directeur de la rédaction. Nous avons grandi loin de la concurrence et des pratiques professionnelles, il est temps de remettre le magazine dans la galaxie de la presse. » > Changer une image trop cantonnée C’est donc à la rentrée prochaine et, plus précisément, pour son numéro d’octobre, en kiosque le 20 septembre, que le magazine opèrera sa mue. « Nous proposerons aux lecteurs un numéro spécial mode, dévoile Gilles Wullus. Il faut sortir Têtu de son image trop cantonnée, tant vis-à-vis des lecteurs que des annonceurs. » Pour cette nouvelle formule, Têtu ne renonce pas à être un magazine gay, mais entend monter en gamme, notamment au niveau de la couverture, pour attirer de nouveaux annonceurs dans les secteurs porteurs comme la mode, le luxe, la beauté ou encore l’automobile. Face à un lectorat disparate « qui a tendance à l’être de plus en plus », note Gilles Wullus, la nouvelle formule de Têtu va également s’inspirer de ce que font les magazines masculins, avec un important travail mené sur la maquette et la volonté de mieux relier les rubriques. « L’important est de mieux rythmer le magazine en mélangeant les thèmes », résume son directeur de la rédaction. « Remettre Têtu sur les rails » Toutes ces nouveautés sont portées à bout de bras par l’arrivée d’un nouveau directeur artistique, Nicolas Valoteau, en août 2010, mais aussi par Jean-Marc Gauthier, auparavant directeur commercial en charge de pôle actualités, jeunesse et loisirs, chez Lagardère active, nommé directeur délégué de Têtu, début 2011. En lisant entre les lignes, on peut s’apercevoir que les équipes de Têtu préparent l’après Pierre Bergé qui a déjà exprimé sa volonté de prendre du recul par rapport au mensuel. « Les dépenses du magazine ne sont vraiment contrôlées que depuis 2008, estime Gilles Wullus. L’année dernière, nous avons encore perdu 1,5 million d’euros, il faut remettre le titre sur les rails et le rendre viable. » L’objectif, à travers la nouvelle formule, est donc de développer le chiffre d’affaires publicitaire du magazine, autant sur le papier que sur le Web. « Têtu est une marque bien installée, assure Gilles Wullus. Il faut aller à la rencontre de nouveaux marchés. » Dans cette perspective, Têtu entend aller encore plus loin en matière de numérique avec la mise en ligne, en septembre, d’un outil communautaire sur le site tetu.com et, par la suite, d’autres développements sur iPhone et iPad. « 10 % des ventes du magazine se font à l’étranger, c’est un secteur qui n’a jamais baissé, informe Gilles Wullus. D’où l’importance de développer des versions numériques. » Marie Malaterre-Roques TRIAS DEVELOPPEMENT 123, rue Petit Vaux 91360 Epinay Sur Orge Contact : Brice RAUTURIER Tél : 01 69 10 29 42 iPad 20 la vie de la presse Les Clés de la presse - mai 2011 Pourquoi Lagardère publicité se dote d’un réseau social interne La régie du groupe Lagardère dispose désormais d’une sorte de Facebook interne. Une plateforme d’information destinée à décloisonner les services et développer les échanges. Depuis quatre mois, le quotidien des 700 salariés de Lagardère publicité, la régie du groupe éponyme, est rythmé par Youme, un réseau social interne, type Facebook, sur lequel ils peuvent échanger des informations à la fois futiles et professionnelles (veille de marchés, infos glanées dans un rendez-vous). « Cette plateforme d’information interne, que nous avons lancée en début d’année à l’occasion de notre déménagement à Levallois, représente un projet d’entreprise important, pour doter la régie d’une nouvelle culture d’entreprise », explique Constance Benqué, la présidente de Lagardère publicité. Six mois de préparation ont été nécessaires pour faire aboutir le projet, dont le développement a été assumé par la direction de la communication et la direction des ressources humaines. « Avec Youme, notre volonté est de décloisonner, fluidifier l’information et développer les échanges entre les collaborateurs, avec un outil de communication moderne qui est appelé à remplacer > l’Intranet et la newsletter papier actuelle », explique Valérie Blondeau, la directrice de la communication de la régie. « De mon côté, l’objectif est d’instaurer une culture d’entreprise forte et partagée par tous, en impliquant nos collaborateurs, ajoute Anne-Flore le Gal, directrice des ressources humaines. Cet outil permet en effet de fédérer les talents… et d’en attirer de nouveaux. Car je peux vous dire qu’un tel projet –on le voit dans les entretiens d’embauchedonne l’envie d’intégrer notre société ». Le groupe Lagardère observerait l’expérience avec intérêt pour voir s’il n’était pas possible de l’étendre à l’avenir à toutes ses entités. Créer du lien entre les 700 salariés Le défi consiste aujourd’hui à faire vivre le réseau au quotidien. Pour l’instant, 85 % des comptes ont été activés, 54 communautés créées et 561 publications postées au mois de mars. Le fruit d’un travail en amont qui a mobilisé une centaine de salariés dans la phase de préparation, sans oublier des sessions de for- mation individualisées, un jeu-concours lors du lancement, ou encore une hot-line pendant les dix premiers jours... Youme, dont l’investissement financier s’élève à 40 000 euros, a aussi permis de créer du lien entre des collaborateurs qui ne se connaissaient pas et de désamorcer des situations, comme un souci de qualité du restaurant d’entreprise, qui auraient pu prendre de l’ampleur. Dès que la question a été abordée par des salariés, la DRH annoncé en ligne qu’ elle allait réagir. Mais le plus dur reste à faire. Il faut désormais que les collaborateurs s’approprient l’outil, sans se contenter d’attendre les informations officielles émanant de la direction. Une trentaine d’administrateurs (un par service) ont été nommés pour animer les communautés. « C’est effectivement le pari à relever, reconnaît Constance Benqué. Il sera gagné si nous parvenons à convaincre nos salariés que l’échange et le partage d’information leur permettent à la fois d’être plus performants dans leur job et plus à l’aise dans l’entreprise ». Didier Falcand Destination numérique ! Quand la publication multicanal automatisée s'allie à des capacités graphiques professionnelles Les solutions de publication dynamique Quark peuvent vous aider à adopter une approche flexible qui relie tous les participants au processus de publication dans un même flux de travail collaboratif et automatiser la conversion et la diffusion des contenus sur différents types de médias, tant papier quenumériques (iPad, smartphones,...) Web Pub- Design Notre offre à destination des éditeurs : クリエイティブ • • • • Une publication multicanal; Une publication numérique; Un flux de travail collaboratif avec Quark Publishing System; Une collaboration éditoriale avec Microsoft. Interaktiv Print Creativ umérique Pad 印刷 "Grâce à Quark Publishing System, nous disposons dorénavant d'un système éditorial non seulement très économique, mais qui nous permet aussi d'accroître la syndication des contenus et, par conséquent, nos profits." eBooks David Worsfold, directeur des services éditoriaux groupe chez Incisive Media インタラクティブ Stimulez votre productivité, automatisez vos créations graphiques et passez au numérique avec QuarkXPress 9 ! Digital www. quark.com Quark France - tél 01 56 43 44 90 22 la vie de la presse Les Clés de la presse - mai 2011 Comment Libération recrute des abonnés avec Mediapost Imprimés sans adresse, traitement informatique de l’adresse, e-mailing à la performance. Depuis un an, la direction des abonnements de Libération teste avec succès les solutions presse de Mediapost. Jean-Christophe Vaillant ne cache pas sa satisfaction. En recrutant 250 nouveaux abonnés lors du forum de Libération, organisé à Lyon en septembre dernier, le directeur des abonnements du quotidien national a bien rentabilisé l’événement. « A cette occasion, nous avons testé le potentiel de l’imprimé sans adresse, explique-t-il, en nous appuyant sur Mediapost et Neopress, la filiale de la Poste qui s’occupe du portage de nos abonnés dans l’agglomération de Lyon ». Dans un premier temps, Mediapost a réalisé une étude géomarketing pour cibler 100 000 adresses postales correspondant à trois cibles recherchées par Libération, afin de leur distribuer de façon non nominative un mailing destiné à les faire venir au forum et à les inciter à s’abonner au journal avec une offre de courte durée et un tarif agressif. De son côté, Neopress a été mandaté pour distribuer le même mailing (à 60 000 exemplaires) dans les boîtes aux lettres voisines de celles des abonnés du journal. Une opération peu coûteuse, > (6 600 euros sans compter la création et l’impression du mailing), qui a permis de recruter 250 abonnés, mais a aussi joué un rôle dans la communication autour de l’événement, voire dans la hausse des ventes au numéro enregistrée à cette occasion, « même s’il est impossible d’en quantifier les retombées », reconnaît Jean-Christophe Vaillant. Une prestation sur-mesure et personnalisée Fort de ce succès, ce dernier a mandaté Mediapost pour une autre mission, qui consistait à « nettoyer nos bases d’abonnés et d’anciens abonnés » : élimination des NPAI (pour « n'habite pas à l'adresse indiquée »), correction des adresses mal formulées, nouvelles adresses des personnes ayant déménagé… « De nombreux prestataires se positionnent pour réaliser de telles missions, reconnaît Camille Benzimera, responsable du pôle Presse de Mediapost. Mais notre appartenance au groupe la Poste nous donne un accès privilégié aux sources internes, comme le fichier des déménagés ». Une telle opération a permis en outre à Libération d’obtenir le label Qualité presse, qui lui assure de meilleurs tarifs d’affranchissement. Jean-Christophe Vaillant a aussi choisi la filiale de la Poste pour tester le recrutement d’abonnés par e-mailing à la performance. « Le principe est simple, explique Camille Benzimera : à partir de notre base de 9 millions d’adresses mail dédupliquées, sur laquelle nous pouvons appliquer 250 critères de ciblage, nous cherchons les fichiers qui ont les meilleurs rendements pour nos clients presse, et ces derniers ne paient que lorsque l’abonné nous a donné son accord, avec un relevé d’identité bancaire à la clé ». Autrement dit, Mediapost inverse le modèle économique de l’abonnement : là où un recrutement par mailing papier repose sur des coûts fixes, sans garantie de résultat, « l’e-mailing à la performance permet de fixer à l’avance le coût de l’opération », précise Jean-Christophe Vaillant. Dans ce cas précis, Libération s’est engagé sur un objectif de 1 000 abonnements avec un coût de recrutement choisi à l’avance. A charge pour Mediapost de l’atteindre dans un délai raisonnable. Didier Falcand Toute l’actualité de la presse en temps réel Téléchargez l’appli iPhone des Clés de la presse 24 les cahiers de la distribution Les Clés de la presse - mai 2011 Le SAEP veut devenir un syndicat représentatif Créé en décembre 2008, en plein cœur des Etats généraux de la presse, par de petits éditeurs inquiets de la tournure des événements, le Syndicat de l’association des éditeurs de presse veut désormais jouer dans la cour des grands. « Si nous ne devenons pas membres des instances représentatives de la profession, nous n’arriverons jamais à faire entendre notre voix ». Pour Roland le Néel, le président du Syndicat de l’association des éditeurs de presse (SAEP), l’objectif est clair : devenir, dans les douze mois à venir, un interlocuteur à part entière des pouvoirs publics, au même titre que le Syndicat de la presse magazine, la Fédération nationale de la presse spécialisée ou le Syndicat de la presse quotidienne régionale, pour défendre correctement les intérêts de ses adhérents. > Une campagne d’adhésion C’est pourquoi les statuts de la structure, créée en décembre 2008 sous la forme d’un collectif d’éditeurs, devenu par la suite une association loi 1901, ont été modifiés pour devenir juridiquement un syndicat. Et c’est aussi la raison pour laquelle ce dernier lance une campagne d’adhésion, en espérant passer de 60 éditeurs aujourd’hui (représentant 200 titres et 50 millions d’exemplaires distribués) à 150 dans l’année qui vient. Surtout, les dirigeants du syndicat s’apprêtent à demander officiellement une place à part entière de membre du Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP). « Il nous faut profiter de la réforme en cours de cette instance pour obtenir gain de cause », estime Roland le Néel. Mais le timing est très serré, dans la mesure où le projet de nouvelle structure devrait être présenté à l’Assemblée nationale et au Sénat pour un vote avant l’été. Dans leur audition, le 11 avril au Sénat, dans le cadre de la proposition de loi relative à la régulation du système de distribution de la presse, les dirigeants du SAEP ont bien insisté sur la nécessité, pour les petits éditeurs indépendants, d’être représentés au sein du CSMP rénové. Devenir membre du CSMP Ils en ont aussi profité pour rappeler leur opposition à la mise en place de l’assortiment, qui vise à réduire le nombre de titres présents sur un point de vente, en lui préférant la définition de « titre vendeur ». « Les éditeurs ont voté le principe de mise à zéro des quantités fournies aux points de vente pour des titres non vendeurs, rappelle Roland le Néel. Il faut les appliquer sans aucune dérogation dans le cadre du dialogue entre l’éditeur, le dépositaire et le point de vente ». Dans le cadre de cette audition, le SAEP a aussi demandé « une grande facilité de saisine de l’Autorité de régulation de la distribution de la presse » et « la mise en place de mécanismes de consultation directe de tous les éditeurs par des procédures de consultation publique ». Ils sauront, dans quelques jours, s’ils ont été entendus. Les Clés de la presse - mai 2011 25 En bref Un homme d’affaires lorgne sur le Boston globe Roland Le Néel, président du SAEP Outre une présence à part entière au sein du CSMP, le SAEP lorgne également une représentativité au sein de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP). « Là aussi, les conditions d’attribution des numéros de commission paritaire nous paraissent très opaques, estime Roland le Néel. Il serait bien que certains de nos éditeurs puissent faire partie des commissions qui étudient les dossiers. Nous sommes tout de même les premiers concernés ». D.F. ||Pour une refonte des rémunérations|| L’autre cheval de bataille du syndicat réside dans une remise à niveau des différences de rémunération du réseau de distribution. Pour Roland le Néel, « il faut tout remettre à plat », que ce soit au niveau des messageries, des dépôts ou des diffuseurs. « Aujourd’hui, l’éditeur ne peut pas payer davantage », estimet-il, en rappelant que le coût de distribution, pour un magazine qui vend 50 % des quantités fournies –« et je peux vous dire que 50 % d’invendus, pour un petit titre, c’est plutôt bien », précise-t-il- oscille entre 47 à 54 % du prix facial. Sa solution ? Abaisser la rémunération des dépôts Soprocom et des SAD au niveau de celle d’un dépôt traditionnel, et profiter de ce « matelas » pour établir des barêmes tenant compte des frais fixes des dépositaires. « Il n’y a aucune raison pour que des structures qui font le même travail n’aient pas les mêmes rémunérations, conclut Roland le Néel. C’est une question d’équité et de transparence. » Le New York times pourrait recevoir une offre de rachat de 200 millions d’euros pour le Boston group de la part de l’homme d’affaire Aaron Kushner. L’offre s’étendrait à l’ensemble du New England media group, comprenant le Boston globe et son site, ainsi que Worcester telegram & gazette, un journal local. Le New York times, qui cherchait depuis 2009 à vendre cet ensemble, avait acheté le Boston globe 1,1 milliard de dollars en 1993. > Be dépasse les 400 000 visiteurs uniques Le groupe Lagardère a annoncé une audience de 427 000 visiteurs uniques en février pour le site du magazine Be (source Nielsen). Un an après sa fusion avec Envy, la marque totalise sur le numérique 80 000 téléchargements pour l’application iPhone et 23 000 fans pour la page Facebook. Cette forte progression est un indicateur important pour cette marque qui, lors de son lancement, avait choisi d’investir le numérique afin de créer une véritable communauté de lecteurs. > A nous Paris va réaliser et diffuser le programme de la fête de la musique 2011 Le journal gratuit du groupe Express-roularta A nous Paris va, pour la huitième année consécutive, concevoir, réaliser et diffuser le programme officiel de la fête de la musique, sous la forme d’un cahier central. Celui-ci, diffusé dans l’édition du 13 juin, comptera 28 pages consacrées à Paris, où il sera même diffusé individuellement dans les lieux officiels. Partout en France, les lecteurs pourront retrouver 6 pages consacrées aux régions. > Après le « j’aime », Facebook teste le « envoyer à un ami » Le réseau social a annoncé, le 27 avril, un nouveau service de partage pour les sites tiers: après le « j’aime » sorti il y a quelques mois, un bouton « envoyer à un ami ». Similaire au « j’aime », celui-ci permet de restreindre la diffusion de l’article à des membres choisis, alors que le « j’aime » montrait à tous les amis le lien en question, ce qui avait été critiqué par un certain nombre d’utilisateurs. > Lancement d’Engine, passion et prestige Engine, passion et prestige, sera en kiosque le 7 mai prochain et sera destiné aux passionnés de l’automobile, des motos ou des bateaux, bref tout ce qui a trait aux moteurs et à la mécanique, ainsi que le style de vie autour de cette passion. Ce bimestriel, vendu 7,80 euros, laissera la part belle aux photoreportages. > Serge Hayek passe de Prisma pub à Prisma presse Serge Hayek est nommé directeur commercial réseau et marketing médias du groupe Prisma presse. Il était auparavant directeur des ventes de Prisma pub, la régie publicitaire du groupe. > Un nouveau responsable commercial pour Shiva communication Grégory Houel rejoint Shiva communication au poste de responsable commercial. Il était avant cela senior business development manager au sein de l’agence LSF interactive. > 26 l’étude Les Clés de la presse - mai 2011 Le fossé numérique est générationnel, social et culturel Le Centre d’analyse stratégique a publié son rapport sur le fossé numérique en France. Un document qui révèle d’importantes disparités. Décidé à lutter contre la fracture numérique en France, le Centre d’analyse stratégique vient de remettre au Parlement un rapport qui apporte des précisions sur les catégories de population qui n’ont pas accès à Internet, qui permet de mieux connaître les « digital natives » et d’établir les conditions de mise en service d’abonnements Internet à tarif social. Si certains critères, comme l’âge ou la catégorie socio-professionnelle, semblent évidents, « il n’y a pas vraiment de différence entre les ruraux et les urbains en termes d’équipement informatique et d’accès à Internet », révèle Vincent Chriqui, directeur général du Centre d’analyse stratégique. > Un tiers des Français n’a pas d’ordinateur Si la France est incontestablement être entrée dans l’ère du numérique, le rapport montre en premier lieu que les Français sont pourtant loin d’être égaux en la matière : ainsi, un tiers de la population française ne possède pas d’ordinateur et n’a donc pas accès à Internet au domicile. « Trois fossés numériques apparaissent nettement, explique Vincent Chriqui. Ils se situent au niveau de l’âge, des revenus du foyer et du niveau d’étude. » Le rapport révèle en effet qu’à partir de 55 ans, l’accès à un ordinateur ou à Internet diminue progressivement. Seuls 16,9 % des plus de 75 ans disposent d’un ordinateur chez eux, et 15 % ont une connexion Internet. D’un autre côté, 90,8 % des 15-24 ans ont un ordinateur et 83,73 % disposent d’un accès Internet à la maison. Autre chiffre à retenir, seuls 18 % des plus de 65 ans utilisent Internet en France, contre 65 % au Danemark et 68 % en Finlande. L’aspect social creuse également le fossé numérique. Selon le rapport, 34 % des personnes aux plus faibles revenus ont un ordinateur chez eux et 28,2 % une connexion Internet. Chez les populations aux revenus les plus élevés, ces chiffres montent respectivement à 91 % et 87,1 %. Enfin, sans surprise, les personnes les moins diplômées ont un moindre accès à un ordinateur à domicile (56 %) et à Internet (50,5 %). Des inégalités persistent chez les jeunes « Ce sont trois fossés auxquels on pouvait s’attendre, remarque Vincent Chriqui. Autre constat, plutôt étonnant, plus un ménage a d’enfants, plus la probabilité qu’il utilise Internet est forte. » Traduction : les ménages sont tirés par la demande des enfants. Tout aussi surprenant, le fossé géographique ne semble pas très prononcé et les différences entre les urbains et les ruraux ne sont pas si évidentes. Si 69,4 % des urbains disposent d’un ordinateur à domicile, ce chiffre est de 65 % chez les ruraux. Même chose, 65,4 % des urbains ont une connexion Internet et 58,7 % des ruraux. « Entre les populations jeunes connues sous le nom de digital natives, on constate des disparités plus inquiétantes en matière numérique », alerte Vincent Chriqui. 16 % des 15-24 ans n’ont pas Internet chez eux et 34 % des jeunes les moins diplômés ne sont pas des utilisateurs réguliers d’Internet. Pourtant, 80 % des enseignants français déclarent aujourd’hui utiliser les nouvelles technologies pendant leur cours. « Internet est un produit de première nécessité » Face à ces différents constats, le rapport formule plusieurs propositions concrètes: accorder une attention particulière aux jeunes en proposant des formations adaptées ou encore permettre un accès haut débit à bas coût pour les plus démunis par la mise en place d’un tarif social. « Aujourd’hui, Internet est devenu un produit de première nécessité, souligne Vincent Chriqui. Il faut proposer une alternative aux offres triple play à 30 euros et proposer uniquement ce qui est indispensable, c’està-dire le téléphone et un accès à Internet. » Le rapport préconise enfin de familiariser les personnes âgées aux outils numériques par un accompagnement personnalisé et des logiciels adaptés. Marie Malaterre-Roques Annonceurs, ajoutez un + à votre trousseau d’outils pour prospecter les décisionnaires de la presse. Depuis 5 ans au service des professionnels de la presse 5 000 contacts hebdomadaires, décideurs professionnels de la Presse, reçoivent la newsletter par email 2 fois par semaine et 2 500 abonnés payants reçoivent les magazines trimestriels print et mensuels web le 1er mardi de chaque mois. Direction de la publicité : Laurence Walser Ligne directe : 06 77 13 79 56 [email protected] - www.lesclesdelapresse.fr +lapresse _les clés de_ La boîte à outils des professionnels de la presse 28 les bonnes feuilles Les Clés de la presse - mai 2011 Quelques conseils pour monétiser l’information sur le Web Dans leur dernier ouvrage, Pascale Bonnamour et Ludivine Garnaud détaillent les modèles économiques qui permettent à un média d’envisager de gagner de l’argent sur le Net. Alors que les éditeurs cherchent toujours la solution pour rentabiliser leurs contenus sur Internet, Pascale Bonnamour et Ludivine Garnaud, journalistes et consultantes, publient aux éditions du CFPJ, Monétiser l’information sur le Web, les modèles économiques gagnants. Un ouvrage qui entend donner des idées aux éditeurs. Extraits. > « Nous plaçons le contenu au centre de l’élaboration du modèle économique d’un site d’information. Dans un environnement ultra-concurrentiel comme Internet, le contenu doit être de qualité, c’est-à-dire rare et adapté aux attentes et aux usages des internautes. Un contenu de qualité permet alors de créer du trafic, d’accroître l’audience qualifiée, d’attirer ses fidèles lecteurs vers des produits et des services payants, de renforcer l’image de marque de son site, etc. L’adaptabilité et la créativité font la différence en termes de performance éditoriale et économique. Au-delà du profil des dirigeants, le bon fonctionnement des différents services (dédiés à la communauté, au marketing, aux développements technologiques et ceux de la rédaction) nécessite une organisation adaptée. Parmi les régies publicitaires, les plus performantes sont celles qui adoptent une démarche bimédia. Elles évitent ainsi la concurrence entre les différents supports pour un même titre de presse. Et elles peuvent, au contraire, exploiter le potentiel des opérations spéciales multisupports organisées autour d’un événement. C’est notamment le cas de l’Équipe qui adopte une démarche de marque globale. Il permet ainsi aux annonceurs de participer à un événement en étant présent sur le quotidien, sur le site Internet et sur la chaîne de télévision. L’éditeur en ligne doit adopter une gestion optimale de ses coûts et trouver de nouvelles sources de revenus.(…). Cet impératif de diversification des revenus est d’autant plus prégnant dans le cas du développement d’un site que celui-ci doit attendre parfois plusieurs années avant de rentabiliser sa production de contenu. Cela est dû au manque de maturité du marché publicitaire sur l’Internet fixe et mobile, mais aussi à l’évolution lente des usages liés à la consommation payante de contenu. (…) Les dirigeants doivent être capables d’ériger une « muraille de Chine » entre l’activité éditoriale (« cœur ») et les activités annexes (« satellites ») pour éviter tout conflit d’intérêt et préserver l’indépendance de la presse. Le management doit également protéger et renforcer sa marque média, car cette dernière conditionne le succès de certaines activités annexes (organisation de formation, de conférences, conception de sites, vente de contenu à des tiers.) ». ||Le sommaire|| Partie I LES SITES D’INFORMATION SELON LEUR CONTENU Chapitre 1 - Le contexte - L’aide financière publique, une spécificité française - Des revenus publicitaires relativement bas - La maîtrise du format vidéo : un avantage pour les groupes multimédias Chapitre 2 - Typologie des médias en ligne - Le contenu est au centre du modèle économique - Beaucoup de business models, peu de rentabilité Chapitre 3 - Le cœur de métier : production et diffusion d’informations généralistes - Les pure players - Les sites de médias traditionnels Chapitre 4 - Le cœur de métier : production et diffusion d’informations régionales et locales Chapitre 5 - Le cœur de métier : production et diffusion d’informations spécialisées Partie II À QUOI RESSEMBLE UN SITE D’INFORMATION RENTABLE ? Chapitre 1 Un site d’information rentable sait valoriser son contenu 1. La visibilité : une priorité absolue sur Internet 2. La rareté éditoriale 3. La mise en scène 4. Quelle organisation ? Les Clés de la presse - mai 2011 29 Chapitre 2 Un site rentable sait créer et animer une communauté de lecteurs 1.Définir et connaître sa cible 2. Comment gérer et animer sa communauté ? 3. Comment renforcer les liens avec sa communauté ? Chapitre 3 Un site d’information rentable garde la maîtrise de sa démarche marketing et commerciale 1. Connaître la valeur de son lecteur 2. Comment organiser sa démarche marketing et commerciale ? 3. Faire preuve de créativité 4. Quel rôle joue la marque média ? Chapitre 4 Un site d’information rentable a une longueur d’avance technologique -Pourquoi l’éditeur doit-il privilégier l’open source ? -La R&D au service de la performance des équipes -Développer des outils qui font la différence -L’éditeur fait de la technologie un élément de son modèle économique Partie III COMMENT CONSTRUIRE SON MODÈLE ÉCONOMIQUE ? Chapitre 1 - Un site peut-il vivre uniquement de la publicité ? - Évaluer ses coûts - Évaluer ses revenus Chapitre 2 Comment faire payer le lecteur ? Les quatre moyens de vendre son contenu 1. Le modèle payant 2. Le modèle freemium 3. Le paiement au compteur 4. Le micro-paiement Chapitre 3 - Le rôle des autres supports : relais de croissance ? - Le support papier - Pour la presse professionnelle - Pour les pure players - L’internet mobile Chapitre 4 - Le soutien financier des lecteurs Chapitre 5 - Se développer dans des métiers annexes - Une diversification liée à son cœur de métier Chapitre 6 Comment modéliser ses différentes sources de revenus ? Glossaire Bibliographie Le point de vue des auteurs « Il n’y a pas forcément de modèle gagnant, juste des erreurs à éviter » « Monétiser l’information sur le Web » passe au peigne fin les stratégies de plusieurs sites d’informations en France et à l’étranger, et propose plusieurs clés de réussite dont les éditeurs peuvent s’inspirer. * Les Clés de la presse. Comment vous est venue l’idée de rédiger cet ouvrage ? Pascale Bonnamour. La rédaction de ce livre est clairement née d’un besoin identifié. Nous sommes tous confrontés au virage numérique, mais il reste difficile de savoir comment faire. Pour trouver des solutions et guider les éditeurs dans leur démarche, nous avons mené une enquête de six mois auprès de patrons de presse et de médias, en France et à l’étranger. Ludivine et moi-même sommes journalistes, consultantes et formatrices, et nous baignons dans l’univers du Web depuis dix ans. Nous vivons une époque formidable, notamment grâce au multi-support. Pourtant, les éditeurs sont encore dans une période de tâtonnement qu’il faut dépasser pour mettre en place des stratégies claires. Vous proposez cinq clés de réussite. Sont-elles applicables à tous les modèles ? P. B. A l’issue de notre enquête, nous avons identifié cinq clés de réussite indispensables à la pérennité d’une activité d’information sur Internet. Il est essentiel d’avoir une marque forte, un contenu de qualité élaboré en fonction de la cible que l’on veut toucher, une audience qualifiée. Il est aussi nécessaire de créer une communauté qui fidélise et de s’appuyer sur tous les savoir-faire technologiques afin de faire preuve d’un maximum de souplesse. Nous voulons faire comprendre aux éditeurs qu’il n’y a pas forcément de modèle gagnant, juste des erreurs à éviter, notamment selon les typologies de médias. Dans quelle mesure cet ouvrage guide-til les éditeurs dans la recherche du bon modèle économique ? Ludivine Garnaud. Nous sommes parties du constat que le Web est l’avenir de notre métier, mais les éditeurs n’y sont pas suffisamment préparés. D’un point de vue purement économique, ils font beaucoup d’erreurs. Un site d’informations est une entreprise comme les autres, qui évolue dans un contexte ultra-concurrentiel. Or, souvent, les stratégies ne sont pas adaptées aux budgets mis en place. C’est d’ailleurs pour cette raison que les pure-players s’en sortent mieux, ils mettent en adéquation leur stratégie et leur budget. D’où la nécessité de définir une stratégie éditoriale en amont… L. G. Pour lancer un site d’information, il faut commencer par le commencement et élaborer une stratégie à la fois claire et, si possible, inédite. Dans ce contexte, les équipes du site vont pouvoir poursuivre un point précis, s’adresser à une cible définie, mobiliser une audience autour d’un contenu adapté et, par la suite, mettre en place toutes les diversifications qui en découleront presque naturellement. Propos recueillis par Marie Malaterre-Roques 30 le flashback Les Clés de la presse - mai 2011 Le mois d’avril au jour le jour Le mois d’avril 2011 a été riche en actualités en tous genres. Le mensuel des Clés de la presse vous en propose une sélection des meilleures. 4 avril Erik Izraelewicz constitue ses troupes à la direction de la rédaction du Monde Erik Izraelewicz, le nouveau directeur du Monde, a présenté, lundi 4 avril, son équipe de direction pour la rédaction. « Cette équipe, renouvelée, rajeunie et diversifiée, a pour mission de mettre en oeuvre rapidement les priorités du projet sur lequel j'ai été désigné », explique-t-il. Ainsi, Serge Michel et Didier Pourquery sont nommés directeurs adjoints de la rédaction. Ils seront assistés, dans leur mission, de Sylvie Kauffmann (actuelle directrice de la rédaction) le temps de la transition. Le Monde nomme également quatre nouveaux rédacteurs en chef. Serge Michel sera chargé du rapprochement entre les rédactions papier et Internet ; Didier Pourquery travaillera sur l'offre du weekend ; Eric Béziat supervisera les changements du déroulé du journal, tandis que Sandrine Blanchard sera chargée de l'ouverture du journal à de nouvelles thématiques. Luc Bronner dirigera le nouveau pôle société et le pôle > politique, et Jean-Baptiste Jacquin planchera sur le renforcement de l'économie dans le journal. 5 avril Le Figaro se positionne sur la thématique du golf Le groupe Figaro a présenté, mardi 5 avril, un dispositif plurimédia de couverture de l’actualité du golf. Celui-ci est composé d’une page dédiée dans le quotidien chaque vendredi, de dossiers dans Madame figaro et le Figaro magazine, d’un site Internet et d’une application mobile, le tout en partenariat avec BMW et Rolex. L’ambition du Figaro est de se positionner sur un terrain relativement vierge, à la croisée des autres médias. « Nous souhaitons nous situer à la fois sur le papier et le Web, mais aussi entre le sport pur et l’art de vivre, afin de devenir le réflexe média des golfeurs et de leur entourage », explique Etienne Mougeotte, directeur des rédactions. > 6 avril Evian et le Point, grands vainqueurs des palmarès créatifs de presse magazine Le palmarès du 26ème Grand prix de la publicité presse magazine et la neuvième édition des prix des Magazines de l’année se sont déroulés le 6 avril à Paris. Cette année, le Grand prix de la publicité presse magazine a été décerné à la campagne Evian « live young », signée BETC Euro RSCG, vainqueur après un débat animé au sein du jury face à la campagne Diesel. « C’est une vraie campagne de presse, car la presse magazine, ce n’est > pas que de l’écrit, c’est aussi du visuel », estime Jean-Paul Lubot, président du SPM marketing & publicité. L’autre finaliste, Diesel, gagne le Prix spécial du jury, avec sa campagne « Be stupid ». Les autres prix ont été remis à Amnesty international contre la peine de mort (TBWA Paris) pour les grandes causes, à Chupa Chups mini (DDB) en alimentation, à Louis Roederer (Saltimbanque) en boissons alcoolisées, Miss Dior chérie (réalisation interne) pour les parfums, Nissan cube (TBWA Paris) en automobile, à Oui FM (agence Leg) en communication-médias, à la principauté de Monaco (TBWA Paris) en institutionnel, et à Une de Bourgeois (Talents only) en beauté. De son côté, Lacoste (BETC Euro RSCG) gagne le prix de la pérennité, Wrangler (Fred et Farid) celui de la meilleure direction artistique, Oui FM celui de la meilleure rédaction et Citroën le prix de la meilleure opération print-Web pour la diffusion de films dans Enjeux les Echos. A quelques mois de l’élection présidentielle, le SPM a choisi de mettre à l’honneur les news magazines en décernant au Point le Prix du magazine de l’année. Le Prix spécial du jury revient à GQ, récompensé pour « la qualité d’écriture jugée exceptionnelle et le travail d’artisans : précis et méticuleux », de l’équipe de rédaction. Par ailleurs, le prix de l’innovation éditoriale revient, sans surprise, aux Inrockuptibles qui a changé son positionnement en 2010. Le prix de la vitalité, qui récompense un titre dynamique, présent de longue date sur le marché, revient à Psychologies magazine. Un prix décerné à l’unanimité par le jury. Enfin, Télé loisirs remporte le prix de la présence multimédia, tandis que l’Ex- Les Clés de la presse - mai 2011 31 press est récompensé pour son « coup journalistique » avec la révélation du plagiat dans l’ouvrage de Patrick Poivre d’Arvor. La télévision tire toujours le marché vers le haut au premier trimestre Le premier trimestre s’est soldé, selon Kantar média, par des recettes publicitaires brutes en hausse pour tous les médias. La télévision continue d’affirmer son dynamisme (+13,1 %), devant la radio (+10,4 %) et la presse (+6,4 %), alors que les afficheurs accusent une légère baisse de leur activité (-0,8 %). Mais ces données brutes masquent, pour la presse, une situation plus tendue, puisque sa pagination est tout juste stable sur les trois premiers mois de l’année : si la presse magazine a légèrement progressé de 0,9 %, les quotidiens nationaux, eux, sont en baisse de 4,6 % (et même de 9,5 % sur le seul mois de mars). > 11 avril Pelforth remporte le Grand prix PQR 66 La presse quotidienne régionale a récompensé, comme chaque année, dans le cadre des prix Impact 66, les annonceurs et les agences dont les campagnes publicitaires ont été les plus vues et les plus appréciées par les Français en 2010. Cette année, Pelforth remporte le Grand prix avec un score d’impact de 82 %. La campagne a notamment été distinguée grâce à son format double page centrale dans tous les quotidiens régionaux, et son agence média, O’connection, a été la première à utiliser l’offre Access panoramique de PQR 66. Le prix du nouvel annonceur revient à la marque Recyclum, et le prix de l’engagement à Peugeot. Le public a salué la campagne d’Eco emballage, tandis que le prix de l’efficacité revient au Festival des pains et le prix PQR pro à Renault Vu. > 15 avril Bastaque éditions lance Cabotages magazine > Les éditions Bastaque ont lancé Cabotages magazine, un trimestriel nautique destiné aux plaisanciers. Mis en place à 30 000 exemplaires, Cabotages magazine « sera vendu dans les zones côtières, mais aussi au sein des grandes villes », confie Christophe Naigeon, son rédacteur en chef. Il entend présenter de nouvelles escales à découvrir et donner aux lecteurs une vision maritime de leur lieu de vacances. « Nous nous adressons à toutes les personnes qui naviguent et à ceux qui sont en villégiature au bord de la mer », résume Christophe Naigeon. 18 avril Version femina adopte une formule enrichie, mieux ancrée dans « l’air du temps » L’hebdomadaire Version femina, édité par Lagardère active et distribué avec 37 quotidiens régionaux, a adopté une formule enrichie avec, notamment, une augmentation de pagination d’environ 10 %. Dans le même temps, le chemin de fer du journal a été revu. « Le début du magazine propose toute l’actualité chaude avec des petites informations zapping, détaille Constance Poniatowski, directrice de la rédaction. La fin du journal regroupe les formats plus longs. » Chaque semaine, Version femina est diffusé à 3,4 millions d’exemplaires et compte 9,3 millions de lecteurs. > 26 avril Vie pratique gourmand part à la conquête des 200 000 exemplaires Le quinzomadaire Vie pratique gourmand, édité par le groupe Axel springer et vendu en grandes surfaces, adopte une nouvelle formule à compter du 5 mai. Si le titre s’était déjà enrichi de nouvelles rubriques l’année dernière, « là, il s’agit d’un travail de fond, avertit Stéphanie Hauville, directrice d’édition. Nous avons retravaillé la couverture, le logo et laissé une plus large part à la photo. » Vie pratique gourmand accueille également dans ses pages plusieurs grands chefs, se dote d’une rubrique Potager, et fait intervenir de nouveaux experts. L’objectif est simple : « dépasser les 200 000 exemplaires de diffusion », insiste Stéphanie Hauville. Un pari qui pourrait > rapidement être gagné au vue de l’ascension fulgurante du titre depuis son lancement, avec une diffusion France payée passée de 157 129 exemplaires en 2005 à 199 008 exemplaires en 2010. Une nouvelle formule pour redresser les ventes de Capital Comme la plupart des titres de la presse économique, Capital (Prisma presse) a souffert de la crise, non seulement au niveau de la publicité, mais aussi de la diffusion. Le groupe Prisma presse a donc décidé de reprendre l’offensive avec une nouvelle formule et l’ambition de casser les habitudes. L’hebdomadaire, diffusé à 322 534 exemplaires, a donc été revu et corrigé et se dote d’un nouveau chemin de fer et de nouvelles rubriques. Le mensuel se dote également d’un nouveau cahier pratique avec des rubriques comme Votre carrière, Votre argent, ou encore Votre vie privée. Les équipes de Capital ont également porté une attention particulière à la réorganisation de la couverture. Pour ce faire, Capital fait le pari de casser les habitudes avec des titres raccourcis en couverture et la présentation de cinq sujets organisés selon une disposition plus souple. Dans le même temps, Capital engage une politique de diversification avec le lancement d’une application iPad, vendue 3,99 euros, qui propose le journal au format PDF et des bonus sous forme de vidéos et de diaporamas. > 32 fiche documentaire Les Clés de la presse - mai 2011 La presse TV s’en sort plutôt bien La presse TV est parvenue en 2010 à limiter la baisse de sa diffusion et a vu sa pagination publicitaire repartir à la hausse après une année 2009 difficile. Dans un contexte globalement baissier sur le plan diffusion pour la presse magazine, la presse TV s’en est plutôt bien sortie en 2010, avec un recul de 2,97 % par rapport à 2009. Sur les 21 familles étudiées par l’OJD dans le cadre de son Observatoire de la presse, 12 d’entre elles enregistrent des évolutions négatives plus accentuées que les magazines de télévision. La tendance est certes en recul depuis des années (en dix ans, la famille a vu sa diffusion globale baisser de 21 %), mais la presse de télévision reste de loin le premier segment de la presse magazine, puisqu’elle représente encore 40,6 % de la diffusion contrôlée par l’OJD en 2010, loin devant la presse féminine (21,7 %) et la presse d’actualité (21,4 %). Signe de cette puissance : sur les huit titres dont la diffusion France payée dépasse le million d’exemplaires, sept sont des hebdomadaires ou quinzomadaires TV. Seul Version femina, supplément féminin de la presse quotidienne, parvient avec ses 3,4 millions d’exemplaires à s’intercaler dans le palmarès dominé par TV magazine, le supplément TV des quotidiens nationaux et > régionaux (5,8 millions d’exemplaires, répartis sur 54 titres), devant Télé Z (1,57 million d’exemplaires), Télé 7 jours (1,42 million d’exemplaires), Télé loisirs (1,07 million d’exemplaires), Télé star et TV grandes chaînes (1,06 million d’exemplaires), et Télé 2 semaines (1,05 million d’exemplaires). Si les ventes au numéro de la famille ont tendance à s’éroder, elles restent néanmoins le premier canal de diffusion de cette famille de presse (53,5 % de l’ensemble), devant les abonnements postés (30,3 %) et les abonnements portés (16,1 %), qui progressent le plus. La pagination publicitaire en hausse de 8 % Si la diffusion continue de baisser, la presse TV a, en revanche, vu sa pagination publicitaire repartir à la hausse l’an dernier. Selon Turbopiges, la croissance de la famille a atteint 8 %, avec des évolutions très contrastées selon les titres. Le leader de la famille a ainsi changé en 2010 : en maintenant sa pagination au même niveau que l’année précédente, Télé 7 jours (Lagardère active) a repris le leadership à TV magazine (groupe Figaro), en recul de 11 % sur l’année. Derrière, on retrouve Télé star (+3 %), puis Télé loisirs (-8 %), Télé Z (+88 %), Télé poche (+20 %), Télé TNT programmes (-5 %), Télé 2 semaines (stable, mais avec deux fois moins de journaux publiés), Télé câble satellite hebdo (-2 %), Télé magazine (stable) et TV grandes chaînes (-10 %). Le classement des vingt premiers annonceurs est également modifié par rapport à celui de 2009, mais la composition du portefeuille de la presse de Les Clés de la presse - mai 2011 33 télévision n’a pas sensiblement évolué. On y retrouve une omniprésence des spécialistes du prêt à la consommation, qui trustent les premières places du classement : derrière le leader, Sofinco, se trouvent Cofidis (5ème), Mediatis (6ème) ou encore Cetelem (7ème). Autre famille d’annonceurs très présente en presse TV, la grande distribution place Lidl à la 2ème place, devant Carrefour (4ème), les centres Leclerc (8ème), Conforama (12ème) ou encore Bricomarché (16ème). Les autres grands consommateurs de publicité en presse TV sont les opérateurs mobiles (Orange, Bouygues telecom et SFR) ou spécialistes du marketing mobile (Cellfish média, Mediaplazza, Pixtel ou Zed France), ainsi que les constructeurs automobiles, dont Toyota et le groupe PSA. Didier Falcand 34 le bloc note Les Clés de la presse - mai 2011 Le coin des offres publicitaires l’agenda 10-11 mai Les 3èmes Rencontres communication et développement durable, organisées par Cap com, le réseau des professionnels de la communication publique et territoriale, se tiendront à Angers. En savoir + rencontres.cap-com.org 12-13 mai L’école supérieure de journalisme de Lille organise une journée d’étude consacrée au Journalisme numérique avec, notamment, des ateliers et des conférences autour des nouveaux formats d’information. En savoir + http://journalismenumerique.esj-lille.fr 14-15 mai La Revue des vins de France (groupe Marie Claire) tiendra la cinquième édition de son salon au Palais Brongniart à Paris avec 250 domaines à découvrir et plus d’un millier de vins renommés à déguster. En savoir + www.larvf.com 16 mai Média institute organise une formation autour du thème : Médias privés-médias publics : avoir une vision complète du marché de l’audiovisuel français, des choix éditoriaux à leurs développements futurs. En savoir + www.mediainstitute.com/ 19 mai L’association Wan Ifra organise à Paris la troisième édition de la conférence « Design de presse, valoriser son contenu par le design », qui propose aux professionnels de la presse d’approfondir des idées plébiscitées par les lecteurs, les internautes et les professionnels du design international. En savoir + www.wan-ifra.org 20 mai La Fédération européenne des press clubs profite de son assemblée générale, programmée le 20 mai à Lyon, pour organiser deux débats autour des pratiques journalistiques. L’un portera sur l’impact des nouvelles technologies sur la validation des sources, l’autre sur l’utilisation du journalisme masqué. En savoir + www.clubpresse.com 7-10 juin Graphitec organise le salon de la chaîne graphique, du multicanal à l’imprimé. L’équipe du salon a créé le comité Graphitec’xperts, rassemblant des professionnels du secteur. En savoir + [email protected] des journaux, le World editors forum et l’Ifra expo 2011 auront lieu au centre Reed Messe à Vienne. En savoir + http://www.wanifra.org/vienna2011/ Bibliographie Bénédicte Gaillard publie, aux éditions de l’Express, un nouvel ouvrage intitulé Conjugaison, testez-vous, révisez, progressez, avec 500 exercices pour améliorer la conjugaison au quotidien. En savoir + [email protected] L’animateur TV Laurent Mariotte publie, aux éditions l’Etudiant, Ma cuisine facile et pas chère, un ouvrage conçu pour les jeunes qui découvrent le plaisir de cuisine, avec « 40 recettes séduisantes et inratables ». Formation 24 juin L’agence de presse russe RIA Novosti organise, le 24 juin, le forum international « Médias de l’avenir » à son centre multimédia à Moscou. Ce forum sera consacré au développement des technologies de l’information et à l’avenir du journalisme. En savoir + http://fr.rian.ru/docs/abou t/feedback.html 20 septembre Media institute organise sa traditionnelle journée consacrée aux médias locaux autour de la thématique : « De la recherche en ligne à l’achat local ». En savoir + http://www.mediainstitute.com/ 12-15 octobre 2011 Le Congrès mondial La presse évolue : restez à la page Les Clés de la presse relance, le 6 juillet, sa journée de formation consacrée au panorama de la presse en 2011. L'occasion de mieux connaître un marché en pleine mutation (de son environnement institutionnel à ses nouveaux modèles économiques) et de comprendre les enjeux auxquels les éditeurs sont confrontés pour assurer le développement et la pérennité de leurs titres. Que ce soit sur le plan numérique ou en termes de déclinaison de marques. En savoir + www.lesclesdelapresse.fr/ nos-formations/liste-desformations/ Figaro médias propose une offre spéciale aux annonceurs à l’approche du tournoi de Roland Garros, à travers un dispositif presse et digital pour 42 000 euros nets. Lagardère publicité lance l’offre Jour de sortie, qui propose aux annonceurs de créer l’événement les jours de sorties de films en salle sur la page d’accueil de SFR et via les sites premiere.fr et premiere.fr/cinéma, pour un budget de 15 000 euros net. Media obs propose, dans le cadre des deux numéros d’été de Beaux arts magazine, une offre spéciale à 8 300 euros net espace pour une page dans le numéro daté juillet, en vente deux mois, une page dans le numéro daté août et une citation dans le guide des 1 000 expos de l’été. GMC factory lance ses offres d’été : pour deux pages achetées dans Marie Claire, Avantages et Cosmopolitan, dans les numéros datés juillet, août et septembre, une page sera offerte. Régie obs attire l’attention des annonceurs sur la préparation, pour le mois de juin, d’un dossier sur la fête des pères. Figaro médias, régie du groupe Figaro, propose une série d’offres spéciales du 7 au 23 mai, à l’occasion de festival du Cannes. Quatre supports sont concernés : le quotidien, Madame Figaro, le Figaro magazine et lefigaro.fr, pour un ticket d’entrée à 25 000 euros. 35 Les Clés de la presse - mai 2011 le coin des études Apple conserverait près de 50 % du marché des tablettes en 2015 L’iPad représenterait 47 % de part de marché au niveau des tablettes tactiles en 2015, d’après une étude du cabinet Gartner publiée le 11 avril. La tablette d’Apple baissera donc progressivement (actuellement à 69 % de part de marché), grignotée entre autres par Google (qui passera sur la même période de 20 à 39 %) et RIM avec sa Playbook. Le marché des applications mobiles atteindra les 38 milliards de dollars en 2015. C’est du moins l’analyse de Forrester research, pour qui l’intérêt des utilisateurs pour les applications, sur mobile mais aussi sur tablettes tactiles, donnera une croissance exponentielle à ce marché, qui représentait déjà 1,7 milliard en 2010. Les Américains plus informés par le Web que par les journaux Selon une étude du Pew research center, le Web a pris le pas sur la presse aux Etats-Unis, où 46 % des sondés affirment s’informer trois fois par semaine sur Internet, contre 40 % pour le papier. Les revenus publicitaires sur Internet auraient aussi dépassé, pour la première fois, les revenus publicitaires des journaux américains. 40 % des Français sont exposés à au moins quatre médias par semaine Les Français consacrent 2h16 par jour à s’informer et sont exposés à quatre médias différents par semaine pour 40 % d’entre eux. Un chiffre qui monte à 95 % pour deux médias par semaine, d’après une étude d’Express roularta services et d’Illigo. Les dirigeants plébiscitent la presse écrite Selon une étude publiée par Eurocom Worldwide, réseau international d’agences de relations publiques indépendantes, 70 % des dirigeants du secteur des NTIC lisent la presse spécialisée au moins une fois par mois, 48 % au moins une fois par semaine et 16 % tous les jours. Les jeunes ont plus regardé la télévision en 2010 En 2010, les jeunes Européens ont regardé la télévision quelques minutes de plus qu’en 2009, selon une étude d’Eurodata TV worldwide avec, en France, une faible augmentation d’une minute par rapport à 2009, à 2h12 par jour. 80 % des utilisateurs de portables ignorent les publicités Seuls 16 % des Français possesseurs d’un portable réagissent aux publicités reçues sur ce support, et 80 % les ignorent totalement, selon une étude du cabinet Deloitte. 40 % de ceux qui réagissent aux publicités visitent le site de la marque ou s’informent sur le sujet. Les facteurs qui peuvent le plus faire réagir les Français sont les bonnes affaires, la gratuité et la confiance. Actualités à venir Les dépenses publicitaires sur Internet vont poursuivre leur croissance Le poids d'Internet dans les dépenses de publicité des grands annonceurs va continuer de croître. En 2011, il atteindra 17 % du total, selon une étude publiée par Benchmark group. Les dépenses publicitaires sur Internet devraient progresser de 12 % en 2011, contre 10 % en 2010 26 % des applications téléchargées ne sont utilisées qu’une seule fois Alors que le marché des applications mobiles est très concurrentiel, avec 400 000 applications pour iPhone et iPad, et 200 000 applications Androïd, 26 % des ces applications, une fois téléchargées, ne sont consultées qu’une seule fois, selon une étude de Localytics, spécialiste américain du mobile. Les Français accrocs aux réseaux sociaux Comscore a publié une étude selon laquelle sur 46,9 millions d’internautes français, 37,8 millions visitent des sites de réseaux sociaux, soit une pénétration de 84,7 %, avec un temps passé moyen par mois de 4,1 heures. Courant mai 2011 Midi libre prépare une application mobile pour iPhone et Androïd axée sur la géolocalisation et la personnalisation de l’information. Une application iPad devrait suivre cet été. Courant 2011 La Gazette de Montpellier, déjà diffusée à Montpellier, Nimes et Sète, prépare la sortie d’une nouvelle édition à Perpignan. Deuxième trimestre Le Nouvel observateur est en train de préparer la sortie d’un site communautaire, baptisé « Le plus », sur un fonctionnement participatif, similaire au Post du groupe le Monde, né en 2007. 2011-2012 Prisma presse planche sur la création de nouvelles marques de presse. « Deux projets sont actuellement dans les cartons », affirme Rolf Heinz, Pdg de groupe, qui espère en voir aboutir un fin 2011, courant 2012. L’un serait une adaptation du magazine allemand Néon, un généraliste pour jeunes adultes diffusé à plus de 400 000 exemplaires ; l’autre un format plus inédit. Publicité L-Média, 37 rue d’Amsterdam, 75 008 Paris Les jeunes générations orientent les modes de vie de leurs parents Selon une étude d’Insites consulting, la génération Y, soit la génération des 14/30 ans, a une influence forte sur la décision de ses parents. 52 % d’entre eux estiment les orienter sur les technologies qu’ils adoptent, 44 % sur les produits qu’ils achètent, et 36 % sur les programmes télévisés qu’ils regardent. Laurence Walser (01 53 32 50 79) Les Clés de la presse. 12 rue Gabriel Péri BP 5, 92 122 Montrouge Cedex Tél.01 46 55 88 40/Fax.01 46 55 88 02 www.lesclesdelapresse.fr Abonnement 260 euros TTC (dont TVA à 2,10 %) par an pour 11 magazines papier et 90 lettres électroniques. Impression Magenta print, 53 rue de la Lys, BP 68, 59 432 Halluin Cedex Directeur de la publication Didier Falcand Rédaction Marie Malaterre-Roques (01 46 55 88 42), Grégory Rozières (01 46 55 88 02) et Marc Prévost. Illustrations et infographies Félé Conception graphique Les Designers Anonymes. Site Internet CVMH solutions Les Clés de la presse est édité par la société Jouillat Presse, Sarl au capital de 38 000 euros, immatriculée au RCS de Nanterre (n°479 276 396). Siège social 8, rue Amaury-Duval, 92 120 Montrouge Code Naf : 5813Z. ISSN : 1777-3059 Numéro de commission paritaire : 0314 I 87643. Dépôt légal: mai 2011. Toute reproduction interdite et passible de poursuites. Lesdi r i geant sd’ ent r epr i sesont besoi nD’ OUTI LSt ouj our spl us PERFORMANTSpouraccél ér er l eurdével oppement . Near beel eurpr oposeuncat al ogue D’ APPLI CATI ONSCOLLABORATI VES surl apl at ef or me HTTP: / / WWW. MYURM. BI Z Logi c i el s c ol l abor at i f s pr of es s i onnel s Cont ac t: 15r ueJeanBapt i s t eBer l i er 75013Par i s 0155437690 ht t p: / / www. near bee. c om c ont ac t @near bee. c om