Le grand retour du local

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le mensuel
lapresse
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_les clés de_
La boîte à outils des professionnels de la presse
sommaire
www.lesclesdelapresse.fr
n°23 mai 2011
l’événement............ p.2
Spécial médias locaux.
- La déferlante des hebdomadaires
gratuits de ville.
- Le plan de Ouest France pour
développer des vidéos d’infos
locales.
- 10 modèles économiques au banc
d’essai.
- « L’attachement pour la PHR ne se
dément pas », affirme Eric Lejeune,
président du Syndicat de la presse
hebdomadaire régionale.
la vie de la presse.....p.16
- Comment les éditeurs voient
l’avenir de leurs marques.
- Têtu en quête de rentabilité.
- Pourquoi Lagardère publicité se
dote d’un réseau social interne.
- Comment Libération recrute des
abonnés avec Mediapost.
les cahiers de la
distribution...........p.24
Le Syndicat de l’association des
éditeurs de presse veut devenir
représentatif.
l’étude................p.26
Le fossé numérique est
générationnel, social et culturel.
les bonnes feuilles.. ..p.28
Monétiser l’information sur
le Web, les modèles économiques
gagnants, de Pascal Bonnamour
et Ludivine Garnaud.
le flashback...........p.30
Le mois d’avril au jour le jour.
fiche documentaire.... p.32
Le grand retour du local
LE LOCAL EST À LA MODE DANS LES MÉDIAS. LES LANCEMENTS SE SONT MULTIPLIÉS DEPUIS QUELQUES MOIS, AVEC
DES APPROCHES ET DES MODÈLES ÉCONOMIQUES INNOVANTS. LIRE NOTRE DOSSIER, PAGE 2.
La presse TV s’en sort plutôt bien.
édito > Retour d’expériences
Les médias locaux
sont à la mode.
De plus en plus de
séminaires ou conférences
abordent cette thématique, ou
s’y consacrent entièrement, à
l’instar de la prochaine université d’été de la Wan-Ifra, organisée les 27 et 28 juin à Paris.
De son côté, TNS Sofres vient
de lancer la commercialisation
d’un nouveau dispositif d’étude
pour mieux connaître la relation
qu’une marque de presse
quotidienne régionale noue avec
et son public.
Il faut dire que la presse a
>
été marquée ces derniers mois
par la multiplication de
lancements de médias locaux,
avec des approches et des
modèles économiques variés.
L’un des exemples les plus
flagrants réside dans la
recrudescence d’hebdomadaires
locaux gratuits d’information.
S’il s’agit, dans certains cas,
d’une réponse de la presse
quotidienne régionale face
à l’arrivée des quotidiens
gratuits dans des villes
de moindre importance, cette
tendance s’explique surtout
par la volonté des éditeurs de
presse payante d’élargir leur
lectorat, comme le montre
l’enquête que nous consacrons à
ce phénomène dans ce numéro.
Ce foisonnement de projets
locaux ne se limite pas aux
grands groupes de presse. Ces
dernières années ont aussi été
marquées par l’émergence de
médias locaux alternatifs, dont
nous avons choisi de vous en
présenter une sélection. De
Megalopolis à Com & médias, en
passant par 7 à Neudorf Neuhof
Meinau ou des supports plus
connus comme le Journal des
entreprises, ces exemples
montrent qu’il est encore
possible d’inventer de nouveaux
supports d’information.
Dans ce numéro, vous
trouverez aussi des initiatives
menées par des éditeurs pour
redéployer leur modèle
économique (Têtu), développer
leurs abonnements (Libération)
ou se doter d’une nouvelle
culture d’entreprise (Lagardère
publicité). Sans oublier les
conseils de deux spécialistes
pour monétiser l’information
sur le Web. Alors, bonne lecture
à tous.
Didier Falcand
([email protected])
2
l’événement
Les Clés de la presse - mai 2011
Le grand retour
du local
Le local est à la mode
dans les médias.
Les lancements se
sont multipliés depuis
quelques mois, avec
des approches et des
modèles économiques
innovants.
Les médias locaux sont à la
mode. Aujourd’hui, la plupart
des
grandes
conférences
consacrées au journalisme et à l’avenir
du secteur leur consacrent une place
importante. La prochaine université
d’été de la Wan-Ifra, organisée les 27 et
28 juin à Paris, est même complètement
axée sur cette thématique, avec un intitulé des plus clairs : « Placez le local
et l’hyperlocal au cœur de vos projets
d’avenir » (cf. l’encadré ci-contre). Et
Media institute organisera une nouvelle
fois en septembre sa conférence sur les
médias locaux, avec un titre éloquent :
« De la recherche en ligne à l'achat en
local ».
>
Les ambitions
d’Engagement PQR
De son côté, TNS Sofres vient d’annoncer, le mois dernier, le lancement
d’un nouveau dispositif d’étude susceptible de définir de façon très pointue la
relation entre une marque de presse quotidienne régionale et son public. « Nous
sommes partis du principe que la PQR
subit une concurrence de plus en plus
forte avec la prolifération des gratuits
et des sites d’information, explique
Romain Bendavid, directeur de clientèle
au département médias de TNS Sofres. De
son côté, le consommateur, de plus en
plus expert, fait jouer la concurrence.
Avec Engagement PQR, nous proposons aux
médias locaux de quantifier, à travers un
bilan de marque, comment ils sont réellement perçus par leurs lecteurs ».
Concrètement, Engagement PQR se présente comme une étude ad-hoc, réalisée à
la demande d’un titre, auprès d’un échantillon de 500 lecteurs (recrutement au
téléphone avec des quotas) d’un univers
de concurrence qu’il définit lui-même,
et qui permet de mesurer cinq critères
principaux. 1. La visibilité, c’est-àdire la notoriété de la marque et le
bouche à oreille. 2. La personnalité
(l’image véhiculée par la marque, sa crédibilité, l’agrément qu’elle suscite).
3. La qualité ou, plutôt, le niveau de
satisfaction (j’aime, je n’aime pas).
4. L’affinité (probabilité de choix de la
marque). 5. L’engagement (le lecteur va
recommander, ou non, la marque). « Visiblement, le concept de l’étude intéresse
les éditeurs », estime Romain Bendavid,
qui espère bien convaincre rapidement
ses quatre à cinq prospects de franchir
le cap.
Le boom des médias locaux
Dans un tout autre domaine, la presse
a été marquée ces derniers mois par la
multiplication des lancements d’hebdomadaire locaux gratuits d’information.
S’il s’agit, dans certains cas, d’une
réponse de la presse quotidienne
régionale (très en pointe sur ces
projets) face à l’arrivée récente des
quotidiens gratuits dans des villes de
moindre importance, cette tendance s’explique surtout par la volonté des
éditeurs de presse payante d’élargir
leur lectorat à des publics qui ne lisent
pas forcément la presse quotidienne
régionale. Très axés sur l’information
culturelle et pratique, ces hebdomadaires s’adressent en priorité à une
cible urbaine, jeune et active, à la
recherche d’informations sur tout ce qui
se passe dans leur ville (cf. l’enquête
page 4).
Ces dernières années ont également
Les Clés de la presse - mai 2011
3
été marquées par l’émergence de médias
locaux alternatifs, qui ont pour point
commun d’explorer des voies intéressantes, que ce soit sur le papier ou sur
le Net. A la rédaction des Clés de la
presse, nous en avons sélectionné dix,
dont le positionnement, les contenus ou
les
modèles
économiques
nous
paraissaient intéressants… et duplicables (lire l’enquête page 8). De Megalopolis à Com & médias, en passant par 7 à
Neudorf Neuhof Meinau, Gaillac info ou
des supports plus connus comme Maville
ou le Journal des entreprises, ces exemples montrent qu’il est encore possible
d’inventer de nouveaux supports d’information. Ce qui est plutôt encourageant.
Didier Falcand
||Des rendez-vous
placés sous le signe
du local||
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territoire print et digital de votre
marque ? Comment satisfaire toujours
mieux les attentes des lecteurs au
niveau local pour augmenter ses
ventes ? Le programme de la prochaine
université d’été de la Wan-Ifra,
organisée les 27 et 28 juin à Paris,
est clairement placé sous le signe du
local.
De son côté, la 5ème conférence
de Media institute sur les médias
locaux, organisée le 20 septembre
à Paris, s’intéressera au parcours
du consommateur, en partant de sa
recherche d’informations en ligne
jusqu’à l’achat en magasin, à travers
cinq étapes successives. 1. Retracer
le parcours consommateur (avec un
focus sur la consommation et les
usages des Français dans le territoire
médias en local). 2. Comment assurer
sa présence en ligne (avec les règles
du référencement et de la
recommandation sociale). 3. Provoquer
la rencontre (avec une présentation
de l'offre cross-média en local).
4. Accroître le trafic en point de
vente, à travers les enjeux de la
géolocalisation. 5. Les leviers
du trafic en magasin.
Quand les journaux s’appuient
sur des prestataires régionaux
Pour éditer leurs suppléments
régionaux, quotidiens et news
magazines font souvent appel à des
agences implantées en région.
*
L’Express, le Point ou encore la
Dépêche du midi. De nombreux titres
nationaux ou régionaux confient à des
agences spécialisées la confection, parfois la production ou encore le repositionnement, de leurs suppléments régionaux ou magazines. Le groupe Lagardère,
qui ne souhaite pas s’exprimer sur ce
thème, travaille avec l’agence Relaxnews ; la Dépêche du midi ou encore
l’Union de Reims avec l’agence Com’
presse ; et l’Express ou le Figaro s’appuient sur Objectif une pour plancher sur
certains suppléments. « Une forte
demande d’informations en région s’est
exprimée dans les années soixante-dix et
les médias nationaux ont eu du mal à gérer
leur implantation partout en France »,
analyse Pascal Auclair, ancien de Lyon
Figaro qui a fondé l’agence Objectif une
il y a quelques années. Si les médias
nationaux ont voulu jouer la carte de la
régionalisation, la valeur ajoutée ne
justifiait pas tous les investissements.
Résultat, au milieu des années quatrevingt, « la plupart des éditeurs ont fait
marche arrière », ajoute-t-il.
Une expertise locale
Quelques années plus tard, les
agences de production de contenus ont
repris le flambeau et travaillent plus ou
mois régulièrement sur des thématiques
régionales pour différents médias. « Il y
a beaucoup de potentiel sur l’information régionale, mais les titres n’ont
pas toujours les forces en interne pour
réaliser ces magazines et suppléments,
estime Julien Leclerc, responsable du
marketing et des partenariats médias au
sein de l’agence Com’presse. Sur ces produits, ils sont très exigeants, notamment les quotidiens régionaux qui
s’adressent à une cible pour laquelle ils
sont incontournables. »
Même constat du côté de l’agence
Axentonic, qui a travaillé notamment
pour la Nouvelle république. « Dans le
cadre de ce partenariat, nous sommes en
contact direct avec le rédacteur en chef
qui nous propose de travailler sur les
sujets, détaille Olivier Barbin, directeur de l’agence implantée au sein du
Futuroscope de Poitiers. Nous transmettons le produit fini jusqu’à ce que les
articles soient validés par le client en
fonction de critères établis au préalable. » De son côté, Objectif une n’hésite
pas à mettre en avant son expertise
locale. L’agence dispose d’un réseau de
journalistes implantés à Lyon, Nice,
Lille, Toulouse ou encore Bordeaux. «
Nous travaillons également en symbiose
avec les régies partenaires, responsable
de la commercialisation des supports
éditoriaux, sans interaction sur le
contenu », se félicite Pascal Auclair.
Une offre élargie
Ces agences présentent l’avantage de
proposer aux journaux des produits clés
en main. « Nous avons travaillé à plusieurs reprises pour la Dépêche du midi,
raconte Julien Leclerc. Notre mission
consistait à opérer le repositionnement
des deux magazines Toulouse mag et Toulouse femme. » Sur ces publications, les
journaux, clients des agences, ciblent
un public très local. Les informations
doivent être très pointues en local. « Il
est impératif pour la PQR de rentabiliser
immédiatement ces suppléments, confie
Julien Leclerc. Les contenus doivent
être de qualité et les espaces publicitaires vendus par des régies en région. »
Objectif une, dont le siège est basé à
Lyon, propose également une série de services allant de la création de concepts
éditoriaux Web et Print à la réalisation
de pages, dossier, suppléments et horssérie thématiques. L’agence travaille
notamment pour le Figaro magazine,
Madame Figaro, l’Express ou encore
Fly’on, le magazine de l’aéroport de
Lyon. « Nous sommes capables de répondre
à tous les types de demandes », assure
Pascal Auclair. De son côté Axentonic
propose également une palette complète
sur laquelle les clients peuvent se reposer en plus de l’expertise locale. « Nous
faisons partie d’un groupe d’agences qui
comporte également une activité de communication, une agence Web et un
organisme de formation, détaille Olivier
Barbin. Nous sommes capables d’assurer
toute la chaîne de production d’outils de
communication. » Marie Malaterre-Roques
4
l’événement
Les Clés de la presse - mai 2011
La déferlante
des hebdos gratuits
de villes
Les lancements
d’hebdomadaires
gratuits de villes
se sont accélérés au
cours des six derniers
mois. Bâtis sur un
modèle low cost, ils
ciblent un lectorat
différent de la presse
locale habituelle.
Depuis quelques mois, le
marché de la presse locale est
chamboulé par le lancement
d’hebdomadaires locaux gratuits. A
l’échelle d’une ville, ces journaux font
le pari d’une information différente,
afin de captiver un lectorat peu habitué
à la presse traditionnelle, autrement
dit un lectorat plus urbain et plus
jeune. Ces titres sont, pour la plupart,
lancés par des groupes de presse locale,
déjà présents sur le terrain. C’est le
cas, par exemple, du Dauphiné libéré,
l’un des précurseurs avec Grenews il y a
trois ans devenu Grenoble city local
news, puis Avignon en 2010 et Aix en mars
sur la même déclinaison -même s’il faut
noter que l’un des premiers reste Laurent
Rouault, fondateur de l’hebdomadaire
gratuit la Tribune d’Orléans en 2006.
Plus récemment, Publihebdos (OuestFrance) a créé le Havre info en novembre
2010, Côté Caen en décembre 2010 et Côté
Rouen en février 2011. De son côté, Tendances Ouest (la Manche libre) avait commencé plus tôt, en septembre 2009 avec
Tendance Ouest Caen, avant de récidiver à
>
Rouen en mars dernier. Au même moment, la
Nouvelle république a créé Tours ma ville
en mars. Cette accélération est bien sûr
due à une opportunité de diversification
et à un modèle économique qui semble
efficace, avec un marché publicitaire
adapté, mais aussi à un contexte concurrentiel. Les quotidiens gratuits, en
pleine guerre de diffusion et de contrôle
du territoire, n’en finissent plus
d’étendre leur diffusion à de nouvelles
villes en région. « L’arrivée de 20
minutes, même si ce n’est pas un
concurrent frontal, nous a fait
accélérer le lancement de Tours ma ville,
même si celui-ci était déjà en
gestation », avoue Nicolas Corneau,
directeur général de la Nouvelle république.
Une bonne manière de répliquer : proposer une information gratuite, beaucoup
plus axée sur l’actualité locale et sur
les mêmes points de vente. « Je ne crois
pas au quotidien gratuit local, alors que
l’hebdomadaire possède un bon rythme,
déclare à ce propos Patrick Peltier,
rédacteur
en
chef
chargé
du
développement au sein du Dauphiné
libéré. On trouve ce gratuit à côté d’un
transport en commun, on le lit à la terrasse d’un café, mais on peut aussi le
garder afin d’avoir des informations sur
les loisirs locaux et culturels ». Car
s’ils sont tous différents, ces hebdomadaires gratuits restent proche dans leur
modèle éditorial et économique : avec une
cible spécifique, et donc un pôle urbain
particulier, des contenus adaptés à
cette cible, un vrai pont entre le format
papier et le format numérique et, enfin,
des business plan de court terme, avec
des dépenses minimisées.
1. Une cible urbaine, jeune
et active
La cible de ces hebdomadaires
gratuits est radicalement différente des
journaux locaux payants, quelle que soit
la marque derrière. « Dans le cadre d’une
politique d’audience nouvelle, sur
5
Les Clés de la presse - mai 2011
avant tout sur l’actualité, avec des
angles spécifiques, tout en n’oubliant
pas les informations culturelles et les
dossiers pratiques. « Pour Tours ma
ville, les sorties et les informations
pratiques sont essentielles et indispensables,
mais
l’approche
de
l’actualité locale aussi, avec un angle
plus magazine », précise Nicolas
Corneau. Quand à Laurent Rouault, même
si ses hebdomadaires font la part belle à
l’information pratique et culturelle,
il affirme que les trois tribunes « possèdent une ligne éditoriale, c’est l’une
de nos caractéristiques. Nous sommes
plus pertinents que les quotidiens
régionaux, c’est ce qui explique notre
enracinement ».
laquelle
la
presse
quotidienne
régionale
sous-pénètre,
il
faut
s’adresser à des urbains, actifs, de
moins de 40 ans, note Nicolas Corneau.
C’est un moyen de répondre à la fragmentation de l’audience ». Un constat généralisé pour la plupart de ces publications, à quelques variantes près au
niveau de l’âge. Le Dauphiné libéré,
avec ses trois gratuits (Grenoble, Avignon et Aix « local news »), cible un lecteur de moins de 50 ans. Francis Gaunand,
Pdg de Publihebdos, la filiale de presse
hebdomadaire régionale de Ouest France,
parle d’un public cible de moins de 45
ans. « Les lecteurs sont d’ailleurs en
adéquation avec la cible recherchée,
précise-t-il. Nous avons réalisé des
post-études après le lancement de Côté
Caen qui nous ont confirmé que nous élargissions ainsi notre audience à des
publics relativement peu touchés par
notre hebdomadaire payant déjà sur
place ».
Une ville type
Cette cible bien spécifique n’est
bien sûr pas présente dans toutes les
villes. Pour que le projet soit envisageable, il faut une ville plutôt jeune,
avec une vie culturelle importante et de
nombreux loisirs. Bref, une ville où la
cible recherchée aime sortir. « Grenoble
est un bon exemple, avec 65 000 étudiants », précise Patrick Peltier. Les
centres de vie et les transports sont
aussi importants, du fait de la distribution de ces hebdomadaires gratuits.
Enfin, le point assez disparate reste
celui de la taille : si celle-ci doit
être peuplée au minimum de 100 000 habitants pour le Dauphiné libéré, la
Nouvelle
république
est
plus
draconienne avec un minimum de 200 000
habitants. « En dessous, le modèle économique est inexistant », tranche
Nicolas Corneau. Une agglomération de
300 000 habitants semble idéale pour
Laurent Rouault, fondateur des Tribunes
d’Orléans, de Tours et d’Angers, « même
s’il faut surtout des villes dotées
d’une activité économique relativement
importante, insiste-t-il. Il n’y a pas
vraiment de taille critique. Beaucoup de
villes réunissent ces conditions ». Pour
Francis Gaunand, la démarche est
inverse : « nous ne sommes pas arrivés
avec un concept pour le décliner. Nous
avons déterminé quelles villes nous
intéressaient stratégiquement en termes
de territoire, puis nous avons ensuite
bâti un concept éditorial que nous utilisons avec quelques variantes ».
2. Un contenu en fonction
de la cible
A
cible
différente,
contenu
différent. Les hebdomadaires gratuits
se démarquent foncièrement de leurs
confrères payants ou des quotidiens.
D’ailleurs, ils se démarquent aussi
entre eux, même si l’ancrage local reste
au centre de la stratégie. De même, si
elle n’occupe pas toujours la même
place, l’information pratique, de
loisir,
est
toujours
présente.
Totalement liés à la cible, urbaine et
active, ces contenus permettent de
rendre l’hebdomadaire indispensable
pour préparer ses sorties et ses weekends. Ainsi, si Publihebdos met en avant
l’information pratique « pour donner aux
jeunes actifs toutes les informations
pour qu’ils profitent au mieux de la
ville », les hebdomadaires du Dauphiné
libéré semblent vouloir mettre l’accent
Un ton à part
Le ton, lui aussi, est très différent
de la presse payante, avec la volonté de
créer une complicité, de « traiter l’humain, l’humour, l’humeur, précise
Patrick Peltier. On touche à une cible
plus jeune, et on peut donc s’autoriser
des choses que l’on ne ferait pas dans le
quotidien ». Pour Tours ma ville,
Nicolas Corneau précise par exemple que
lors des élections cantonales, si la
Nouvelle république a donné les informations canton par canton, l’hebdomadaire
a de son côté eu une approche « plus pédagogique » : à quoi servent ces élections,
comment fonctionnent-elles, etc. Ce ton
et ces angles spécifiques permettent
aussi une meilleure proximité avec le
lectorat, voire une connivence. Des
liens importants, qui peuvent d’autant
mieux se développer grâce au site
Internet auquel sont reliés les hebdomadaires gratuits.
6
l’événement
3. Une complémentarité
entre le papier
et le numérique
Internet est important à plus d’un
titre pour ces nouveaux modèles. Avant
tout, il colle parfaitement à la cible,
urbaine, jeune et donc adepte du
numérique et de l’information en ligne.
Ainsi, tous les hebdomadaires gratuits
lancés ces dernières années sont accompagnés d’un site Internet. En temps réel,
ils permettent de pallier au rythme hebdomadaire. « En réalité, l’idée ne
consiste pas à simplement lancer un hebdomadaire gratuit, mais bien un concept
bimédia, avec un site Internet en temps
réel, qui puise dans les différentes
sources d’information du groupe et, surtout, a pour vocation d’animer la communauté des lecteurs de l’hebdomadaire en
proposant des échanges, des partages de
photos et d’expériences, ou encore des
critiques culturelles », lance Nicolas
Corneau. Un point de vue quasiment unanime. Les sites des hebdomadaires
gratuits de Publihebdos et du Dauphiné
libéré fonctionnent sur ce système
d’animation de communauté. « Pour nos
trois sites, nous avons bien sûr des
articles et une base de données axée sur
les loisirs et les sorties, mais nous
donnons surtout la possibilité aux
internautes de laisser des messages
visibles directement en Une, ou encore de
commenter une critique de restaurant,
voire d’en rajouter une, note Francis
Gaunand. Nous essayons aussi de
valoriser le Web local, par exemple en
mettant en avant des blogs sur la ville et
ses alentours ».
Loirenet.tv, une volonté
d’expansion
Laurent Rouault voit de son côté plus
grand. Jusqu’en mars, chacune des « Tribune » avait un site Web compagnon indépendant. L’ouverture d’un portail vidéo
a chamboulé cette organisation. « Loirenet.tv compile toutes les informations
écrites sur les trois journaux, ainsi que
des sujets vidéos, axés autour de la culture, du sport et des loisirs », préciset-il. Souhaitant élargir la cible, le
site s’adresse ainsi aux habitants du
bassin de population d’Orléans, Tours et
Angers, mais aussi du reste de la France.
« Nous souhaitons être une fenêtre qui va
permettre à cette zone de rayonner vers
l’ensemble du Net, avec tout ce que cela
implique en termes de géomarketing pour
les communes », précise-t-il. Editorialement, Laurent Rouault souhaite marier
Les Clés de la presse - mai 2011
l’écrit et la vidéo, dans le cadre
d’émissions spécifiques.
4. Un modèle low cost fondé
sur la publicité
Pierre
angulaire
du
modèle
économique des hebdomadaires gratuits,
la publicité locale tient une place
importante, tant pour le papier que pour
le numérique. La manne publicitaire
prend son intérêt du fait de la diffusion
de ces hebdomadaires : près de 30 000
exemplaires pour Tours ma ville, la Tribune d’Orléans et la Tribune de Tours par
exemple. Une distribution importante,
adaptée à la cible, encore une fois, avec
des points de distribution au niveau des
commerces de proximité, des centres commerciaux et des transports, permet d’obtenir une bonne prise en main.
« Nous utilisons aussi la méthode du
colportage, qui permet une visibilité et
une prise en main du journal, explique
Francis Gaunand. Pour le lancement de
Côté Rouen, nous avons aussi mis en place
un dispositif de distribution en boite
aux lettres afin de faire connaître la
marque ». Laurent Rouault affirme de son
côté viser un taux de prise en main de
quatre lecteurs par journal, sans
pouvoir, pour l’heure, le démontrer.
Une rentabilité plus aisée
grâce au low cost
Autre constat général, ces hebdomadaires gratuits fonctionnent tous avec
des coûts faibles, et un nombre de journalistes limité, afin de pouvoir
atteindre le point d’équilibre rapidement. Les grands groupes profitent aussi
de la régie et de l’imprimerie du quotidien. Publihebdos espère par exemple,
pour ses trois lancements, une
rentabilité sur trois ans, contre dix
pour un hebdomadaire payant. Sur
Grenoble et Avignon, c’est d’ailleurs au
bout de trois ans que le Dauphiné libéré a
atteint le seuil de rentabilité. « S’il
est trop tôt pour cela à Aix, nous sommes
en phase avec notre business plan et nous
continuons à gagner des parts de marché,
précise Patrick Peltier. Nous visons la
rentabilité au bout de trois ans », pour
un chiffre d’affaires global de 1,5 million d’euros.
Concernant Tours ma ville, « l’objectif consiste à réaliser un chiffre d’affaires de 400 000 euros en année pleine.
Cela signifiera que nous serons rentable », affirme de son côté Nicolas
Corneau, en précisant qu’ici aussi, les
estimations tablent sur trois ans. « En
tout cas, avec six numéros de recul, nous
voyons qu’il n’y a pas de cannibalisation
avec le quotidien : nous sommes soit sur
de nouveaux annonceurs, soit sur de nouveaux budgets », sans exclure que si le
modèle est concluant, l’idée est de le
déployer à Poitiers ou Blois. « Mais nous
ne prendrons pas de décision avant plus
d’un an ».
Les Tribunes d’Orléans, Tours et
Angers semblent aussi axées sur le même
modèle, avec un équilibre en deux ou
trois ans. « Orléans et Tours sont déjà à
l’équilibre,
profitable
pour
la
première, assure Laurent Rouault. En
2011, Tours devrait gagner de l’argent et
le chiffre d’affaires d’Orléans devrait
augmenter significativement. Quant à
Angers, lancé en novembre, l’augmentation du chiffre d’affaires est
meilleure que pour le lancement de la
Tribune de Tours. Nous sommes au-delà de
nos objectifs prévisionnels ».
Grégory Rozières
7
Les Clés de la presse - mai 2011
Le plan de Ouest-France
pour développer
des vidéos d’infos locales
Fin 2009, OuestFrance a équipé 300
journalistes d’iPhone
afin de réaliser des
vidéos d’actualité
pour le site Web du
quotidien. 15 mois
plus tard, 8 700
vidéos ont été mis
en ligne et ont généré
plus de 10 millions
de clics.
Ouest-France avait ainsi fait
le pari, fin 2009, de mettre à
la disposition des journalistes de la rédaction sur le terrain 330
iPhones. « L’idée consistait à être
réactif, interactif et complémentaire
du journal », précise Jean-Luc Evin,
rédacteur en chef du quotidien breton.
Afin de respecter la réactivité, les
téléphones ont été confiés à 330 des 450
journalistes
de
terrain,
avec
l’objectif de réaliser des séquences
courtes, sans trop de montage. Depuis
fin 2009, plus de 8 700 vidéos ont été
ainsi publiées. « Nous sommes contents
du résultat, nous avons plus de 10 millions de clics depuis le lancement,
affirme-t-il. Nous souhaitons continuer, tout en restant fidèles à nos
trois préceptes ».
>
Entre 15 et 30 minutes pour
mettre en ligne une vidéo
Le principe est en général le même :
une information tombe, un bulletin
rapide est publié, suivi d’une vidéo.
Une fois la vidéo envoyée par le journaliste, il faut moins de 30 minutes pour
qu’elle soit en ligne. C’est l’avantage
de l’iPhone, qui permet à la fois de
filmer facilement, de monter rapidement
et d’envoyer la vidéo à la rédaction, le
tout avec un seul appareil. Concernant
la rentabilité, pas de chiffres, mais
s’il reste difficile de monétiser un
site Internet, « la vidéo fonctionne
bien », note Jean-Luc Evin, en précisant
avoir de plus en plus de publicités
vidéos.
Le succès d’audience de ces vidéos
est « lié à la réactivité », analyse-til. Sans oublier un point essentiel : des
vidéos plus élaborées sont réalisées par
« une petite cinquantaine de personnes
qui ont reçu une formation plus pointue
afin de réaliser des dossiers sur des
sujets anticipés », note-t-il. De plus,
le groupe a ouvert, en complément, deux
studios, à Rennes et à Paris, afin de
réaliser des entretiens vidéo.
Même si l’iPhone est un outil simple à
prendre en main, les journalistes
doivent tout de même être formés. « Au
départ, nous avons réalisé une simple
formation technique pour l’iPhone,
déclare Jean-Luc Evin. Ensuite, nous
avons engagé au début de l’année une nouvelle formation, à la fois technique et
éditoriale sur le plan vidéo ».
Organisée par la Wan-Ifra, elle permet
aux journalistes de comprendre les
règles d’une vidéo sur Internet, la
prise en main de l’iPhone, les cadrages
ou encore les règles du référencement.
Former des formateurs
Etant donné le nombre de personnes à
former, il s’est avéré plus pratique de
« former à la formation » quelques personnes en interne afin qu’ils puissent
eux même former les journalistes. « Au
départ, nous avons formé une soixantaine
de journalistes, ainsi que six formateurs, précise David Sallinen, directeur de la formation et du développement
de la Wan-Ifra. C’est une idée intéressante pour diffuser une formation à un
grand nombre, en baissant les coûts ». Un
site Web a d’ailleurs été mis en ligne
avec les supports de formation et les
vidéos « avant et après » des journalistes, afin de voir les évolutions.
G.R.
8
l’événement
Les Clés de la presse - mai 2011
10 médias locaux
au banc d’essai
L’information locale
constitue un terreau
idéal pour développer
des modèles
économiques variés.
Les Clés de la presse
vous en proposent dix
exemples différents
les uns des autres.
Ils sont encore émergents ou
ont déjà fait leurs preuves.
Ils reposent sur des modèles
associatifs ou sont mis en œuvre par de
grands groupes ou des éditeurs indépendants. Les médias locaux que la rédaction
des Clés de la presse a choisi de vous
présenter sont très différents les uns
des autres, mais ils ont pour point
commun d’explorer des voies intéressantes, que ce soit sur le papier ou sur
le Net. Nous aurions pu ajouter des expériences audiovisuelles (et elles sont
nombreuses au niveau local), mais nous
avons préféré nous concentrer sur des
modèles économiques de l’écrit, qui sont
aussi porteurs d’avenir.
>
Le Bonbon part à la conquête
de la province
Créé en février 2009 par Jacques de la
Chaise, le magazine le Bonbon a
rapidement fait des petits partout dans
Paris. Aujourd’hui, le mensuel compte
neuf éditions, tirées à 25 000
exemplaires chacune, principalement
diffusées dans les commerces, épiceries,
supérettes, cafés et restaurants. « Nous
avons également créé le Bonbon de nuit,
distribué à 80 000 exemplaires partout
dans Paris, et aussi une édition à Aix en
Provence, » souligne Jacques de la
Chaise. Composé de 48 pages d’information hyper-locale, associées à des
bons de réduction dans des boutiques
ciblées par arrondissement, le modèle
économique
du
Bonbon
repose
exclusivement sur la publicité. « Nous
avons réalisé 200 000 euros de chiffre
d’affaires en 2009 et 500 000 euros en
2010, précise Jacques de la Chaise. Nous
visons 1,5 million d’euros pour 2011. »
Cette année sera également synonyme
de développement pour le magazine
gratuit. A compter du mois de mai, le
titre arrive à Lyon avec, dans un premier
temps, une édition unique qui est amenée
à s’étendre. « Nous allons également nous
implanter dans de nouveaux arrondissements, certaines banlieues, mais aussi
d’autres villes de province », complète
Jacques de la Chaise.
M.M-R.
Megalopolis de retour dans
les kiosques en septembre
L’expérience menée l’an dernier « sur
un mode artisanal », pour reprendre l’expression de Jérôme Lefiliatre, l’un des
fondateurs de Megalopolis, n’aura pas
été vaine. La publication des quatre premiers numéros aura permis de convaincre
des investisseurs (des business angels)
de l’originalité du projet pour qu’ils
participent à un tour de table, dont le
« closing » est attendu d’ici à l’été.
« Cela va nous donner les moyens de procéder à quelques embauches et de relancer
le magazine, toujours sous forme trimestrielle, en septembre prochain, affirme
Jérôme Lefiliatre. Nous allons en
profiter
pour
retravailler
la
maquette ».
Le positionnement et le contenu, eux,
ne vont pas changer. Megalopolis est un
magazine trimestriel d’enquêtes, de
reportages et de récits sur l’Ile-de-
9
Les Clés de la presse - mai 2011
France et le Grand Paris, et un site
Internet d’actualité sur la métropole
parisienne. « Nous voulons montrer la
région parisienne, la raconter, la
décrypter à travers des sujets susceptibles de toucher aussi bien les Parisiens
et les banlieusards, explique Jérôme
Lefiliatre. Car au-delà des différences
territoriales, culturelles, économiques et sociales, nous sommes tous des
habitants
d’une
seule
et
même
métropole ». De même, le modèle
économique reste le même, avec un
magazine payant (3,50 euros le numéro),
de la publicité (commercialisée par une
régie externe) et un site Internet freemium (actualité gratuite et les enquêtes
du magazine payantes).
Pour compléter l’offre, l’équipe a
d’ores et déjà lancé une application
iPhone, en attendant l’application iPad
après la sortie des premiers numéros.
L’objectif, explique Jérôme Lefiliatre,
est de dépasser la diffusion de 10 000
exemplaires atteinte par les deux derniers numéros. « Nous réfléchissons à
vendre notre magazine avec un quotidien,
ajoute-t-il. Les discussions que nous
avions menées avec un éditeur ont été
suspendues, mais elles pourraient reprendre d’ici à la fin de l’année ». D.F.
Des sites d’infos locales
encore en quête de modèle
économique
Le Web a incontestablement aidé à la
diffusion de l’information locale,
voire hyper-locale. Depuis une dizaine
d’années, de nombreux sites d’information centrés sur une ville, un département ou une région informent leurs
habitants sur l’actualité locale sous
toutes ses formes. Pourtant, malgré
cette profusion, la rentabilité n’est
pas vraiment au rendez-vous. Rares sont
les sites d’information rentables, car
le modèle de la plupart d’entre eux, la
publicité, n’est pas assez développé en
local. « Aucune régie, actuellement, ne
peut fournir ce dont nous avons besoin
pour toucher les petits commerçants et
les annonceurs hyper-locaux », explique
Gilles Darbord, fondateur du site d’information Le75020.fr, centré sur le 20ème
arrondissement de Paris.
Malgré tout, plusieurs solutions
sont possibles pour survivre, voire se
développer. Le site Aqui, par exemple,
né d’un mensuel papier qui a dû s’arrêter
voilà cinq ans, essaie de trouver un
modèle économique en équilibre entre la
publicité, des formations et des partenariats. « Nous avons une régie publicitaire, assurons des formations sur
l’écriture pour Internet et couvrons des
événements
en
partenariat
avec
certaines institutions, comme le salon
régional de l’agriculture », détaille
Jean-Baptiste Rey, directeur du développement. Le site, qui agrège 200 000
visiteurs uniques par mois, a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 80 000
euros en 2010, sans pour autant réussir à
rémunérer ses dirigeants.
Un statut associatif
A l’origine, de nombreux sites sont
partis de rien, et ont d’abord choisi le
statut d’association, afin d’avoir une
structure juridique qui ne coûte rien et
permette
même
de
toucher
des
subventions. Dailynord fonctionne sur
ce système : ce site propose aux
habitants de la région une information
orientée magazine, avec peu d’articles
par semaine (entre trois et six), mais
avec un angle travaillé. « Nous sommes
des anciens de la PQR, et nous nous
sommes dit qu’il y avait un créneau à
prendre sur Internet, mais en faisant
différemment,
en
apportant
un
complément d’information », explique
Nicolas Montard, à l’origine du projet.
Le site, lancé en février 2009, totalise
déjà 50 000 à 60 000 visiteurs uniques
par mois. Malgré tout, la publicité
n’est pas suffisante pour le rentabiliser, obligeant les auteurs à réaliser
des piges à côté. 93 infos est dans la
même situation : créé en novembre 2009,
le site, dont le statut est associatif,
fonctionne sur la publicité. « Nous souhaitons aussi diversifier nos revenus
par les dons, les petites annonces »,
déclare Mélanie Chaluleau, directrice
de la publication. Le site totalise
actuellement 11 000 visiteurs uniques et
publie en moyenne un article par jour.
La structure associative permet
aussi d’avoir accès à des contrats
aidés. Le75020.fr, lancé à l’été 2009,
est doté depuis l’été 2010 d’une telle
structure. « Nous avons quatre salariés
depuis huit mois, décrit Gilles Darbord.
Ce sont des postes à mi-temps, dans le
cadre de contrats aidés ». Malgré tout,
le site n’arrive pas à trouver les annonceurs adaptés à ses lecteurs, pourtant
très spécifiques. « 60 à 70 % de nos lecteurs sont parisiens ou habitent la
petite couronne », affirme-t-il.
S’appuyer sur une agence
de communication
A l’instar de la diversification réalisée par les pure-players nationaux,
l’une des pistes pour l’économie de
l’information locale sur Internet
consiste à diversifier ses revenus avec
des activités plus lucratives, comme la
formation et la communication. C’est le
pari qu’ont ainsi fait Nice premium ou
Essonne-info. « Le site a plus de dix ans
et est avant tout associatif et participatif, mais nous avons fait le choix il y
a deux ans de créer un modèle économique
10
l’événement
Les Clés de la presse - mai 2011
décliné en Bretagne, en Provence-AlpesCôte d’Azur et en Languedoc-Roussillon,
et la société (Marketeam) dégage un
résultat net positif pour un chiffre
d’affaires 2010 de 180 000 euros (1/3
pour les abonnements, 2/3 pour la publicité). Un développement qui a permis le
recrutement, en septembre dernier, d’un
responsable commercial et devrait accélérer la croissance de l’entreprise avec
l’ouverture prochaine d’une autre
région.
D.F.
Ma ville : l’actualité
locale aux ambitions
nationales
pour faire perdurer le média et rémunérer
les journalistes, précise Vincent Marty,
rédacteur en chef de Nice premium. Nous
avons créé une agence de communication
indépendante pour financer le média ». La
publicité n’étant pas assez rémunératrice, cette diversification permettra
peut-être de rentabiliser le site, qui
touche pourtant plus de 150 000 personnes
par mois.
G.R.
Com & médias exporte
son modèle économique
dans d’autres régions
Au départ, l’aventure des deux jeunes
diplômés de Sciences com, à Nantes, relevait davantage du défi que du projet
d’entreprise. Samuel Oudin, l’un des
deux protagonistes (avec Dominique
Denis), le reconnaît lui-même : la création, en 2004, de trois lettres électroniques régionales gratuites (dans les
Pays de la Loire) sur la communication et
les médias, l’économie et les jeunes
parents, n’avait pas vraiment fait
l’objet d’un business plan sérieux. Tout
juste devaient-elles « nous permettre de
constituer, puis commercialiser, une
base de donnée segmentée », explique-til.
Changement de décor deux ans plus
tard, quand les deux associés se concentrent sur la lettre professionnelle de la
communication dans les pays de la Loire,
avec la volonté de transformer la
centaine de lecteurs gratuits en des
abonnés payants, tout en incitant les
annonceurs locaux à investir dans des
bannières publicitaires. Un pari osé
qu’ils parviennent à relever peu à peu :
cinq ans plus tard, le modèle économique
(dans lequel se sont ajoutés un horssérie papier annuel et un guide des prestataires de la communication) est
Maville.com est un réseau qui a pour
but de délivrer une information locale
dans la plupart des grandes villes de
France. Lancé initialement en 1999 par
Ouest-France, l’idée originale consistait à proposer, pour seize villes du
grand ouest, un site d’information
locale de proximité. Le réseau a ensuite
grandi petit à petit, jusqu’en 2007,
année où le site Web du quotidien OuestFrance a été repris en main par l’équipe
du journal papier. « Nous nous sommes
alors dit que Maville.com devait être
complémentaire du journal, explique
Patrick Bonnin, directeur du réseau
Maville.com. Celui-ci propose de l’information, alors que Ma ville est participatif, agrégatif et axé sur la
proximité ». Les sites proposent de l’information hyper-locale, ainsi que des
adresses de restaurants, des résultats
sportifs, etc.
Une gestion partagée
Suite à cette réflexion, la direction
a estimé pouvoir intéresser les régies
nationales, à condition d’avoir une
offre importante. « Nous avons donc proposé des partenariats à la presse locale,
précise-t-il. D’abord Nice matin, puis
la Nouvelle république du centre-ouest,
la Voix du nord, Midi libre ou encore Sud
ouest ». En deux ans, le réseau a explosé,
passant de 29 à 79 villes, malgré le
retrait de Sud ouest qui a préféré se
focaliser sur son site Internet,
agrégeant ainsi 1,7 million de visiteurs
uniques au total (chiffres Nielsen).
Au niveau opérationnel, l’équipe
technique est composée d’un chef de projet, de trois développeurs et de deux
infographistes. « Ensuite, chaque rédaction locale gère le rédactionnel de son
côté, précise Patrick Bonnin. Pour s’occuper des 31 villes gérées actuellement
par Ouest-France, sept personnes
alimente l’actualité locale, dont un
community manager et un responsable des
différents jeux ». Cette actualité est
importante pour le réseau, car elle
représente 40 % des pages vues. Sur le
plan publicitaire, chaque rédaction gère
son réseau. « Nous testons la théorie du
« beaucoup de petits ruisseaux ». La
publicité reste la base, mais nous expérimentons aussi la billetterie, des
offres pour les commerçants de
proximité, etc ».
Couvrir les 10 plus grandes
villes de France
Si Ouest-France a fait de Maville.com
un réseau utilisable par les autres
groupes de presse, il souhaite tout de
même le développer. En novembre dernier,
le
groupe
a
donc
lancé
Paris.maville.com, dédié à la capitale.
« Pour répondre au besoin d’être un
réseau national, il nous fallait couvrir
les dix plus grandes agglomérations.
Nous avons donc commencé par Paris »,
précise Patrick Bonnin. Ici, le concept
éditorial est différent : pas de partenariats
locaux,
mais
un
modèle
Les Clés de la presse - mai 2011
11
d’agrégation de l’actualité, en partenariat avec l’AFP, le JDD et 20 minutes.
« De plus, nous mettons en avant le participatif, avec un bouton bien visible pour
déposer une information et une
modération a postériori dans certains
cas », détaille-t-il. Ce modèle, différent, devrait être celui utilisé pour les
prochaines étapes, y compris pour la première d’entre-elles : Auxerre. Parallèlement, le groupe prépare le lancement de
deux applications iPhone, l’une permettant de trouver et de noter les bars et
restaurant de la région, l’autre fondée
sur l’actualité, avec, encore une fois,
un premier test à Paris.
G.R.
Les DNA testent un nouveau
modèle d’hebdo de proximité
La direction des Dernières nouvelles
d’Alsace tranchera d’ici à l’été pour
savoir si elle choisit de poursuivre, ou
de suspendre, l’expérience de 7 à Neudorf
Neuhof Meinau, un hebdomadaire local
lancé en septembre dernier sur un
quartier de Strasbourg. « L’idée,
explique Christian Bach, le responsable
du multimédia du quotidien alsacien, à
l’origine du projet, était de descendre
d’une marche. Les DNA ont déjà une
édition qui couvre le cœur de l’agglomération
strasbourgeoise
(350
000
habitants environ, NDLR), mais nous souhaitions aller plus loin en matière d’information de proximité, en nous intéressant à un quartier doté d’une vie locale
importante, sans pour autant susciter
d’effet dissuasif pour les habitants du
reste du territoire ».
Véritable laboratoire, 7 à Neudorf
Neuhof Meinau mélange quatre approches
éditoriales : la vie des écoles (à
travers le regard des parents), la vie
commerciale, la vie associative et la vie
politique locale (les conseils de quartiers), avec une démarche commerciale
micro-locale. « Pour les commerçants du
quartier, l’accès aux espaces publicitaires des DNA est beaucoup trop cher, et
pas assez ciblé », décrypte Christian
Bach. Avec cet hebdomadaire vendu au prix
de 50 centimes, le ticket d’entrée
devient accessible, et terriblement
efficace, puisque le journal n’est vendu
que sur le quartier en question. Et ça
marche, puisque le chiffre d’affaires
engrangé, via les recettes publicitaires
et de diffusion, permettent de payer
l’impression du journal (sur les
rotatives du groupe) et les salaires de
la journaliste et du commercial qui travaillent à 100 % sur le projet. Mais pas
les frais de structure, c’est-à-dire le
soutien des équipes du siège (administration, service diffusion et la contribution de Christian Bach).
Si ce dernier est persuadé qu’il est
possible d’améliorer les ventes (1300
exemplaires en moyenne, pour un objectif
de 1700/1800 ex), cela passe malgré tout
par le recrutement d’une personne
dédiée. Les nouveaux actionnaires des
DNA souhaiteront-ils le faire, du moins
sur une période supplémentaire de
quelques
mois
pour
affiner
le
diagnostic ? Difficile à dire. Seule certitude, l’investissement reste malgré
tout limité, et un tiers des annonceurs
et un tiers des lecteurs de 7 à Neudorf
Neuhof Meinau n’étaient pas clients des
DNA auparavant. Autrement dit, l’information de proximité représente un potentiel non négligeable pour un quotidien
régional : d’ailleurs, si le feu vert
était donné, l’expérience pourrait ne
pas se limiter au quartier en question,
mais se décliner sur quatre autre quartiers strasbourgeois.
D.F.
Le Journal des entreprises
prend le virage numérique
Le Journal des entreprises est un
média local aux allures de journal national. Créé au sein du groupe Télégramme en
2003, le mensuel s’est tout d’abord
implanté à Nantes. Puis au fur et à
mesure, les éditions régionales se sont
multipliées un peu partout en France.
« Le constat de départ est encore vrai
aujourd’hui, témoigne son Pdg, Patrick
Richard. Les dirigeants des petites et
moyennes entreprises en région sont souvent isolés et ont besoin d’outils d’aide
à la décision. »
Décliné en vingt-deux éditions, le
Journal des entreprises a pour ambition
de s’intéresser aux dirigeants d’entreprises en région et leur proposer de
l’information économique, mais aussi des
articles utiles dans la pratique quotidienne de leur métier. « Aujourd’hui,
70 % de la matière du Journal des entreprises est produite en local par des
rédactions dédiées, se félicite Patrick
Richard. Les commerciaux sont intégrés à
ces équipes. » L’essentiel du chiffre
d’affaires publicitaire du Journal des
entreprises vient du local. La part de la
publicité nationale ne représente que 17
à 18 % du total.
Sur le plan de la diffusion, « nous
n’avons pas encore atteint notre but »,
nuance Patrick Richard, qui annonce une
diffusion totale de 120 000 exemplaires,
dont 20 % diffusés par abonnements et
dans les kiosques, 20 % auprès de partenaires et le reste en diffusion
qualifiée. « Nous envoyons le journal
gratuitement pendant deux ou trois
numéros à notre cœur de cible et nous proposons par la suite des abonnements »,
précise Patrick Richard. Vendu 3,90
euros, le mensuel publie 11 numéros par
an, des numéros hors-séries, et est également présent sur le Web. « En 2010, nous
avons travaillé sur la refonte du
journal. Cette année sera consacrée
au site Internet et à d’autres développements dans l’univers numérique. » M.M-R.
Gaillac info passe du Web
au papier
Si le passage du Web au papier a déjà
été testé par des pure-players
nationaux, comme Rue 89 et Marmiton, la
pratique reste exceptionnelle en presse
locale. C’est pourtant le choix qu’a fait
12
l’événement
Gaillac info. A l’origine, ce site d’information centré sur le bassin de population de Gaillac (25 000 habitants) a été
fondé par Christophe de Coquis et sa
femme, après de premières expériences
dans la presse dans des fonctions managériales et en tant qu’infographiste. « A
la base, Gaillac info était un outil
d’expérimentation, nous sommes partis
sans business plan, à l’aventure », se
souvient-il. La ligne éditoriale
consiste à réunir un maximum d’informations sur Gaillac, de l’information pratique à des choses plus poussées, mais
toujours axées sur l’hyper-local.
Depuis, deux ans ont passé, et 2 000 articles ont été écrits. Le site engrange
actuellement environ 15 000 visiteurs
uniques par mois.
Un mensuel dans un style
news magazine
Depuis le 28 avril, Gaillac info a été
décliné dans le cadre d’un mensuel
gratuit de vingt-quatre pages, tiré à
3 000 exemplaires et diffusé dans les
lieux de vie de la ville. « Nous avions
depuis longtemps l’idée de créer un magazine papier, afin de toucher les gens qui
ne peuvent ou ne veulent pas s’informer
via Internet », précise Christophe de
Coquis. Ce mensuel, ses deux fondateurs
le voulaient qualitatif, à la manière
d’un news magazine, avec un dossier central et plusieurs articles d’actualité
inédits. « Les articles du magazine
seront ensuite disponibles sur le site au
bout de quelques semaines, annonce-t-il.
Nous souhaitons créer un lien, une passe-
Les Clés de la presse - mai 2011
relle entre le Web et le papier ».
Ce lancement était aussi bien vu
publicitairement. Actuellement, la
publicité sur le site a permis de
récolter environ 10 000 euros en
2010, ce qui n’est pas suffisant
pour que Christophe de Coquis et sa
compagne puissent en vivre, les
obligeant à cumuler d’autres activités. « L’objectif, à terme, est de
vivre uniquement sur l’activité
média, explique-t-il. Pour le mensuel, beaucoup d’annonceurs me
disaient qu’au niveau local, ils ne
trouvaient pas de bon support pour
avoir un vrai impact ciblé, car les
hebdomadaires locaux sont plutôt
régionaux ». Gaillac info semble
ainsi combler un vide, car les
publicités du premier numéro
auraient permis de payer l’impression et la diffusion, ainsi qu’un
petit salaire. « Nous avons eu des
retours positifs, je pense que le numéro
deux
intéressera
encore
plus
d’annonceurs », espère-t-il.
Ce modèle papier, il espère, à terme,
l’utiliser aussi pour Albi info, un autre
site sur le même modèle, lancé fin 2010
sur l’agglomération d’Albi, qui possède
un bassin de population bien plus important (50 000 habitants). « Il n’y a aucun
site d’information sur place, nous avons
donc choisi de nous développer là-bas,
car nous savons qu’avec la seule population de Gaillac, nous aurons du mal à augmenter encore le nombre de visiteurs
uniques ».
G.R.
Urban press fait le pari
d’un news magazine
d’information culturel local
Lancé la semaine dernière, Spirit est
né sur les cendres de Kariboo, un
magazine trimestriel gratuit créé en
2002 à l’attention des parents de jeunes
enfants de la région Midi Pyrénées.
« L’idée, explique Loïc Blanc, directeur
du développement d’Urban press, était
d’aider les parents désireux de trouver
des activités intéressantes pour leurs
enfants de 0 à 12 ans ». Un concept qui a
connu un grand succès pendant des années,
« mais nous avons eu envie de toucher un
lectorat plus large, pas forcément des
parents, en ouvrant le contenu à de nouvelles thématiques comme l’habitat, le
tourisme en région ou le patrimoine »,
poursuit-il.
Réalisé sous forme de test l’an dernier, le projet a été jugé suffisamment
concluant pour que les dirigeants
d’Urban press, éditeur du magazine culturel Let’s motiv (120 000 exemplaires
cumulés sur Toulouse, mais aussi Lille,
Bordeaux, Lyon et Montpellier) et de
journaux pour des collectivités locales
ou des entreprises privées (1 million
d’euros de chiffre d’affaires en 2010),
décident d’abandonner Kariboo pour développer le concept sous une nouvelle
marque, Spirit, en adoptant un grand format et une périodicité mensuelle. « Nous
allons encore élargir les thématiques à
la gastronomie, l’architecture, le shopping et les bons plans, pour en faire un
vrai magazine d’information culturel,
pour un lectorat citadin, urbain,
curieux et qui aime sortir sur la
métropole toulousaine, précise Loïc
Blanc. Mais il ne s’agit pas d’un news
magazine, dans la mesure où nous ne traiterons jamais d’économie ou de politique ».
Le modèle économique de Spirit, qui
sera tiré à 30 000 exemplaires, repose à
100 % sur la publicité. Un schéma
qu’Urban press maîtrise parfaitement
grâce à sa régie intégrée, même si cette
dernière sera épaulée, pour Spirit, par
O2 Pub, la régie de la Dépêche du midi,
dans le cadre d’un partenariat élaboré
pour l’occasion.
D.F.
Montpellier journal vit
des dons de ses lecteurs
L’année 2011 n’offre pas de perspectives réjouissantes pour le site
www.montpellier-journal.fr. Mis en
ligne en octobre 2008 par JacquesOlivier Teyssier, le site d’informations
repose uniquement sur son fondateur.
Après un passage au quotidien local l’Hérault du jour, Jacques-Olivier Teyssier
a participé au lancement du journal
papier l’Accroche sur la région de Montpellier. « Je ne viens pas des grands
médias traditionnels, souligne-t-il.
Mon objectif est de proposer une information locale entièrement indépendante. »
Mais l’information a un coût et les
temps sont durs pour Montpellier
journal. S’il bénéficie d’un contrat
aidé, Jacques-Olivier Teyssier peine à
joindre les deux bouts avec 7 000 euros de
dons annuels. « C’est déjà une satisfaction, précise-t-il. Mais à ce rythme là,
il faudrait vingt ans pour atteindre un
Smic. » Pourtant, le site connaît un certain succès avec 20 469 visiteurs uniques
par mois. Mais sans publicité, difficile
de survivre. « Mon avenir n’est pas
garanti, prévient-il. Mais c’est une
expérience unique. »
M.M-R.
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14
l’événement
Les Clés de la presse - mai 2011
« L’attachement
à la PHR
ne se dément pas »
Le Syndicat de la
presse hebdomadaire
régionale organise,
le 26 et 27 mai à
Mulhouse, son congrès
annuel. L’occasion
de faire le point
sur cette famille
de presse avec son
président, Eric
Lejeune, le patron de
la Presse de Vesoul.
Cette année, le congrès du
Syndicat de la presse hebdomadaire régionale est placé sous
le signe de l’Europe. Plusieurs délégations d’éditeurs d’hebdos locaux européens sont attendues à Mulhouse les 26 et
27 mai. Ainsi que Michel Barnier, commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, et Jean-Marie
Cavada, journaliste et député européen.
>
Les Clés de la presse. Comment se porte
aujourd’hui la presse hebdomadaire
régionale ?
Eric Lejeune. Elle se porte plutôt bien.
Je trouve que nos éditeurs ont passé la
crise sans trop de dégâts, du moins pour
ceux qui étaient bien ancrés dans leur
territoire. Bien sûr, les petites
annonces migrent sur le Web et nous avons
été touchés, mais cela ne représente pas
une part significative de notre chiffre
d’affaires commercial. Surtout, l’attachement des lecteurs et des annonceurs
locaux ne se dément pas d’une année sur
l’autre. Mais cela ne veut pas dire pour
autant qu’il faut s’endormir sur nos lauriers. Le congrès annuel a justement pour
but d’apporter aux éditeurs des outils
précis et concrets pour les aider à aller
plus loin. Car il s’agit bien sûr d’un
moment de partage, mais également de formation professionnelle.
Quelles grandes thématiques allez-vous
aborder lors de ce congrès de Mulhouse ?
E.L. Les sujets ne manquent pas : du traitement des loisirs en PHR à la commercialisation des petites annonces, en
passant par les droits d’auteur, l’utilisation des réseaux sociaux, la
formation des commerciaux ou encore la
monétisation des contenus.
Sans oublier une forte connotation européenne…
E.L. Tout à fait. Nous nous sommes rendu
compte, notamment dans le cadre de la
réforme des annonces judiciaires et
légales, que les décisions prises à
Bruxelles avaient des conséquences
directes sur nos comptes d’exploitation,
et que notre famille de presse n’était
pas connue par les institutions européennes. C’est pourquoi j’ai souhaité
inviter Michel Barnier, commissaire
européen en charge du marché intérieur et
des services, à venir faire une intervention devant nos adhérents, et notre grand
témoin sera cette année Jean-Marie
Cavada, journaliste et député européen.
Nous avons aussi invité nos homologues de
presse hebdomadaire en Europe à
participer à notre congrès : des représentants d’une petite dizaine de pays,
essentiellement de l’est de l’Europe,
devraient être présents.
Au-delà de l’aspect événementiel du
congrès, que pouvez-vous faire pour vous
rapprocher des institutions européennes ?
E.L. Au quotidien, il faut que les
citoyens soient mieux informés sur ces
institutions. Dans ce cadre, nous avons
organisé un concours, « l’Europe et le
citoyen », pour récompenser les
articles, parus dans nos titres, qui ont
le mieux montré les mesures prises par
l’Europe pour faciliter l’information
Les Clés de la presse - mai 2011
15
vers les citoyens. Nous avons aussi
interviewé un député européen, pour
qu’il nous parle de son travail et de ses
missions. Une interview que tous nos
adhérents peuvent publier dans leurs
colonnes s’ils le souhaitent.
Quels sont les grands enjeux auxquels
est confrontée votre famille de presse ?
E.L. Je parlerai moins d’enjeux que de
dossiers. Dans les mois qui viennent,
nous devons bien mener le comité de pilotage sur la presse judiciaire et légale
et mettre en place la plateforme numérique. La sensibilisation des institutions européennes, dont je viens de parler, constitue aussi un dossier
important, comme nous avons pu le faire
dans le passé avec les parlementaires
français. Enfin, un gros effort doit
être effectué par nos éditeurs pour améliorer leur diffusion. Il y a là un
potentiel important de développement,
sur lequel notre commission Diffusion a
beaucoup travaillé ces derniers mois.
Cette réflexion va aboutir en octobre
prochain avec le lancement du « Mois
national de la PHR », une opération menée
conjointement avec l’Union nationale
des diffuseurs de presse (UNDP) visant à
promouvoir la PHR chez les marchands de
journaux.
En quoi consiste-t-elle ?
E.L. Nous allons publier dans nos
colonnes la liste des diffuseurs participant afin d’inciter nos lecteurs à
aller nous acheter dans les points de
vente. De leur côté, les diffuseurs
s’engagent à mettre en avant nos titres
pendant un mois. En fait, c’est l’occasion, pour les éditeurs qui le
souhaitent, de créer une animation
locale, avec la possibilité de gagner de
beaux cadeaux, notamment des voitures ou
des voyages.
Propos recueillis par Didier Falcand
||Chiffres clés||
287 titres, répartis
sur 89 départements
9 millions de lecteurs
10,1 salariés en moyenne, dont le
tiers dans une fonction de journaliste
8 500 exemplaires de diffusion
en moyenne
1,37 million de chiffre d’affaires
moyen : 42 % provient de vente, 33 %
de la publicité commerciale, 19 %
des annonces judiciaires et légales
et 6 % des petites annonces.
Les spécificités du journalisme
de proximité
Si les médias nationaux et la PQR
recrutent les jeunes journalistes
dans les écoles généralistes, la PHR
exige des formations ad-hoc.
*
la formation. Aujourd’hui, nous travaillons notamment en partenariat avec
le groupe la Montagne. »
Des compétences uniques
Chaque année, plusieurs milliers
d’étudiants se pressent au mois de juin
pour plancher sur des sujets parfois
périlleux, afin d’intégrer les écoles de
journalisme reconnues. La concurrence
est rude pour ce genre d’épreuve, les
écoles n’acceptant qu’une petite trentaine d’élus par promotion. Pourtant,
cette année, l’école de journalisme de
l’Ouest n’a pas réussi à faire le plein…
dans sa filière journalisme de
proximité. Mise en place il y a deux ans,
en partenariat avec le groupe Publihebdos, la formation, qui atteste d’un
niveau Bac+3, a accueilli dix étudiants
la première année, six la deuxième année,
et moins de cinq cette année. « Dans ces
conditions, ça ne valait pas le coup de
lancer une session dédiée, regrette Philippe Boisseleau, directeur délégué de
l’école de journalisme de l’Ouest. Les
interventions de Publihebdos sont donc
proposées à l’ensemble des étudiants. »
Un secteur peu attractif
pour les jeunes
Depuis quelques années, la presse
hebdomadaire régionale n’a pas franchement la cote auprès des jeunes journalistes. En témoigne l’initiative de
l’Ecole supérieure de journalisme de
Lille (ESJ) qui a lancé, il y a quinze
ans, en partenariat avec le SPHR, une
filière dédiée. « Les hebdomadaires
régionaux avaient besoin de jeunes journalistes de terrain formés à la proximité
et avaient du mal à dénicher ces profils,
témoigne Sylvie Larrière, responsable de
la filière PHR à l’ESJ de Lille (14 étudiants). D’ailleurs, les étudiants bénéficient d’une remise de 1 000 euros par an
sur leurs frais de scolarité, s’ils s’engagent à travailler deux ans en PHR. »
C’est également pour répondre à cette
demande du secteur que l’université
Blaise Pascal à Clermont Ferrand a lancé,
en 2008, une licence professionnelle
journalisme de proximité qui rassemble
quinze étudiants. « Il n’y avait aucune
formation au journalisme dans la région,
souligne Sylvie Boisnier, responsable de
Alors que la plupart des journalistes
de PHR sont formés sur le tas, tous ces
responsables de formation s’accordent à
dire que cette famille de presse a besoin
de journalistes formés de manière spécifique. « Il faut avoir une certaine
finesse dans la connaissance d’un territoire, assure Philippe Boisseleau. Il y a
également des techniques et des connaissances à acquérir comme le traitement de
l’agenda et de l’information pratique. » L’année dernière, les étudiants
de la filière PHR dans l’Ouest ont bénéficié de modules intitulés : « Comment
traiter un conseil municipal ? » ou « Comment s’adresser à un élu local ? ».
Les cours sont aussi très ciblés du
côté de l’ESJ de Lille. « On leur apprend
à prendre conscience de la temporalité
des supports et à mieux magasiner les
sujets, constate Sylvie Larrière. Il
faut travailler les angles, favoriser
les avant-papiers, les portraits, et
avoir une approche transversale. » Pour
l’université de Clermont-Ferrand, l’information locale est à la base de la formation de tous les journalistes. « Il est
important de commencer par le traitement
d’une information de proximité avant de
prendre en main des dossiers plus généraux » , argumente Sylvie Boisnier.
Evoluer plus rapidement
Le secteur de la PHR est, certes, peu
attractif mais facilite, bien souvent,
l’insertion professionnelle des jeunes
journalistes. « La PHR offre un autre
accès à la formation et une réelle opportunité de prendre rapidement des responsabilités, témoigne Sylvie Larrière. Les
rédactions de PHR sont souvent de petites
structures. » Du côté de l’Ouest, le phénomène est encore plus sensible grâce à
la proximité géographique avec le groupe
Publihebdos. « Plusieurs étudiants qui
sortaient de chez nous ont été facilement
embauchés à l’issue de leur stage de fin
d’étude, assure Philippe Boisseleau. De
par notre histoire, nous sommes entrés
dans le journalisme par la porte de la
proximité. »
Marie Malaterre-Roques
16
la vie de la presse
Les Clés de la presse - mai 2011
Comment ils voient
l’avenir
de leurs marques
phones, nous développons toutes les plateformes,
insiste
John
Zieser.
Aujourd’hui, 65 % du business marketing
du groupe se fait sur le digital. » Chaque
année, Meredith vend 75 millions de produits en ligne, et 20 % de son activité
américaine est réalisée en ligne. « Nous
accueillons, au total, 30 millions de
visiteurs uniques par mois sur nos sites,
précise John Zieser. C’est dans cette
direction que le marché se dirige. Nous
sommes l’un des premiers groupes à être
allé sur le Web, il y a quinze ans. »
Cette politique de développement ne
se fait pas au détriment des magazines
puisque le groupe vend aujourd’hui 3 millions d’abonnements sur le Web, soit 20 %
du total des abonnements. « Pour
fidéliser nos abonnés, nous ne les
lâchons pas, insiste John Zieser. Nous
les sollicitons via les réseaux sociaux
et l’envoi de newsletters. »
Les dirigeants des
groupes Meredith,
Hubert média,
Mondadori France et
Roularta ont présenté,
lors de la Journée de
la presse magazine du
6 avril, leur vision
de l’avenir. Verbatim.
Le Syndicat de la presse magazine a convié, le 6 avril dernier, à l’occasion de la Journée de la presse magazine, quatre invités
prestigieux, dirigeants des groupes
Meredith, Hubert média, Mondadori France
et Roularta, à évoquer comment ils
voyaient le développement de leurs
marques de presse et l’évolution de leurs
modèles économiques. Si chacun a ses propres méthodes, tous s’accordent à dire
qu’il est nécessaire de laisser les magazines au centre des stratégies.
>
Le groupe Meredith mise
sur toutes les plateformes
Figure emblématique de la presse
magazine américaine, le groupe Meredith
est un véritable mastondonte. Editeur de
titres comme Recipe, Parents ou encore
American Baby, le groupe est composé de
trois départements distincts. 1. Les
médias nationaux, qui regroupent principalement les magazines, revendiquent une
audience globale de 75 millions de lecteurs sur le papier et de 23 millions sur
le Web, et représentent aujourd’hui 49 %
de l’activité de l’entreprise. 2. Les
médias locaux avec 12 chaînes de télévision et plateformes de vidéo (23 % de
John Zieser, directeur du développement
du groupe Meredith
l’ensemble). 3. Les activités de diversification online et les services en
ligne sur les réseaux sociaux ou encore
le mobile (27 % cette année, contre 10 %
en 2005).
Pour
développer
toutes
ces
activités, le groupe a commencé par un
point essentiel : « Nous avons développé
un modèle qui rend nos magazines
rentables par leur diffusion », assure
John Zieser, directeur du développement
du groupe. Les équipes de Meredith ont
composé tout un univers où les activités
semblent se porter les une les autres.
Depuis plusieurs années, le groupe américain s’est largement concentré sur le
numérique. « Print, Web, mobiles, smart-
Hubert Burda media :
l’internationalisation
sinon rien
Chez Huber Burda, confortablement
installé sur le marché allemand depuis
plusieurs dizaines d’années, l’international et le digital sont au centre des
préoccupations. « En Allemagne, les
groupes de presse mènent des stratégies
industrielles à long terme, entièrement
centrées sur la presse, explique
Fabrizio d’Angelo, directeur général du
groupe. Nous sommes sur de gros volumes.
Aujourd’hui, notre magazine dédié à la
vie à la campagne est diffusé à 2,5 millions d’exemplaires tous les mois. »
Pour diversifier ses activités, le
groupe table sur l’international. « Au
global, notre activité de presse
magazine est en croissance à deux
chiffres », assure Fabrizio d’Angelo.
Les magazines du groupe sont présents
Les Clés de la presse - mai 2011
17
Fabrizio d’Angelo, directeur général du groupe
Hubert Burda media
partout dans le monde : en Chine, en Russie, en Inde, en Turquie, ou encore en
Europe de l’ouest. « Et il y a beaucoup de
choses à faire dans le monde arabe,
assure-t-il. Il y a quelque temps, Dubaï
était le deuxième pays de diffusion du
magazine Grazia (Mondadori). »
Pour développer ses marques, le
groupe Hubert Burda n’hésite pas à investir dans le domaine du numérique. « Dans
un premier temps, nous avons fait des
sites de contenus, mais nous avons vite
remarqué qu’il n’y avait pas vraiment
d’argent à gagner, confie Fabrizio d’Angelo. Nous avons mené plusieurs expérimentations, notamment la prise de participation dans des start-up, pour
comprendre ce qui fonctionnait ou non. »
Aujourd’hui, le Web représente 20 % du
chiffre d’affaires du groupe et 30 % des
profits, à travers une quarantaine de
sociétés. Pour autant, l’activité magazine reste au centre de ses activités,
puisqu’elle représente 70 % de son
chiffre d’affaires (50 % en Allemagne et
50 % à l’international).
pour en lancer de nouveaux sur des
créneaux plus porteurs », décrypte son
président, Ernesto Mauri. Une stratégie
qui semble avoir porté ses fruits : en
2010, le groupe a vu son chiffre
d’affaires progresser de 3,5 %, à 392
millions d’euros. Un succès dû, en
partie, au dynamisme du magazine Grazia.
« Nous avons réussi à créer un nouveau
concept, mélange de people, mode et shopping, se félicite Ernesto Mauri. Il
s’agit d’une vraie nouveauté autant dans
le ton que dans la maquette. »
Aujourd’hui, les magazines féminins,
dont Modes & travaux, Biba, Grazia ou
encore Top santé et Closer, représentent
44 % du chiffre d’affaires du groupe en
France. Les magazines TV comptent pour
29 % du chiffre d’affaires et les titres
du pôle hommes 27 %.
Sur le digital, on peut dire que le
groupe Mondadori France y va progressivement. « Nous avons compris que le Web
n’était pas un marché de contenus, assure
Ernesto Mauri. En revanche, il est important de se servir des liens établis avec
les lecteurs grâce aux magazines pour
vendre d’autres produits et services. »
Express Roularta met
l’accent sur le hors-média
Avec une année 2010 marquée par un
retour à la rentabilité, le groupe
Express Roularta remonte la pente après
« une année 2009 catastrophique », dixit
Rik de Nolf, Pdg du groupe, propriétaire
Le Web n’est pas un marché
de contenus pour Mondadori
France
Pour comprendre le dynamisme du
groupe Mondadori en France et le succès
du lancement de Grazia, il faut revenir
quelques années en arrière lors de la
reprise du groupe Emap. « A ce moment-là,
nous avons vendu tous les titres ciblés
Ernesto Mauri,
président de Mondadori France
Rik de Nolf,
président du groupe Roularta
de l’Express en France. Le groupe est
donc parti à la conquête de nouveaux
développements avec, par exemple, le
lancement de Zeste, un nouveau magazine
de cuisine testé depuis plusieurs mois et
lancé officiellement le 4 mars dernier.
« Nous avons trouvé une nouvelle niche
enrichissante qui consiste à proposer
des recettes pratiques et toute la
cuisine du moment », se félicite Rik de
Nolf.
Pour se développer de manière significative, le groupe Express Roularta,
qui a réalisé un chiffre d’affaires de
235 millions d’euros en 2010, accélère
sur le hors-média et organise désormais
près de 120 salons et événements chaque
année. « Nous faisons beaucoup de choses
dans le domaine de l’événementiel, car
chaque titre est porteur et montre un
intérêt
pour
de
nouveaux
développements », assure Rik de Nolf.
Après l’Etudiant, qui organise de
nombreux salons, ou encore les rendezvous Côté sud, le groupe vient d’acquérir
le Forum de l’investissement fiscal.
Le deuxième axe de développement se
situe au niveau de l’iPad avec une stratégie simple : « Nous donnons la priorité
à nos abonnés qui peuvent lire le journal
sur tablette la veille de sa parution,
rappelle Rik de Nolf. Un abonné est
quelqu’un qui a droit à une série de services exclusifs, et qui doit se sentir
privilégié par rapport aux autres lecteurs. »
Marie Malaterre-Roques
18
la vie de la presse
Les Clés de la presse - mai 2011
Têtu en quête
de rentabilité
Avec l’arrivée
d’un nouveau directeur
délégué et le
lancement d’une
nouvelle formule à la
rentrée, Têtu se met en
ordre de marche pour
redresser ses ventes
et devenir rentable.
Le constat est assez clair. Le
mensuel Têtu, détenu à 100 %
par Pierre Bergé, observe une
chute vertigineuse de ses ventes,
passées de 46 897 exemplaires en 2005 à
32 337 exemplaires en 2010. Face à cette
situation, les équipes du magazine ont
décidé de prendre les choses en main.
« Jusqu’alors, la gestion du magazine se
faisait dans un contexte isolé, déplore
Gilles Wullus, directeur de la
rédaction. Nous avons grandi loin de la
concurrence et des pratiques professionnelles, il est temps de remettre le magazine dans la galaxie de la presse. »
>
Changer une image trop
cantonnée
C’est donc à la rentrée prochaine et,
plus précisément, pour son numéro d’octobre, en kiosque le 20 septembre, que le
magazine opèrera sa mue. « Nous proposerons aux lecteurs un numéro spécial mode,
dévoile Gilles Wullus. Il faut sortir
Têtu de son image trop cantonnée, tant
vis-à-vis des lecteurs que des
annonceurs. » Pour cette nouvelle
formule, Têtu ne renonce pas à être un
magazine gay, mais entend monter en
gamme, notamment au
niveau de la couverture,
pour attirer de nouveaux
annonceurs dans les secteurs porteurs comme la
mode, le luxe, la beauté
ou encore l’automobile.
Face à un lectorat disparate « qui a tendance à
l’être de plus en plus »,
note Gilles Wullus, la
nouvelle formule de Têtu
va également s’inspirer
de ce que font les magazines masculins, avec un
important travail mené
sur la maquette et la
volonté de mieux relier
les rubriques. « L’important est de mieux
rythmer le magazine en
mélangeant les thèmes »,
résume son directeur de
la rédaction.
« Remettre Têtu
sur les rails »
Toutes ces nouveautés sont portées à
bout de bras par l’arrivée d’un nouveau
directeur artistique, Nicolas Valoteau,
en août 2010, mais aussi par Jean-Marc
Gauthier,
auparavant
directeur
commercial en charge de pôle actualités,
jeunesse et loisirs, chez Lagardère
active, nommé directeur délégué de Têtu,
début 2011. En lisant entre les lignes,
on peut s’apercevoir que les équipes de
Têtu préparent l’après Pierre Bergé qui a
déjà exprimé sa volonté de prendre du
recul par rapport au mensuel. « Les
dépenses du magazine ne sont vraiment
contrôlées que depuis 2008, estime
Gilles Wullus. L’année dernière, nous
avons encore perdu 1,5 million d’euros,
il faut remettre le titre sur les rails et
le rendre viable. »
L’objectif, à travers la nouvelle
formule, est donc de développer le
chiffre d’affaires publicitaire du magazine, autant sur le papier que sur le Web.
« Têtu est une marque bien installée,
assure Gilles Wullus. Il faut aller à la
rencontre de nouveaux marchés. » Dans
cette perspective, Têtu entend aller
encore plus loin en matière de numérique
avec la mise en ligne, en septembre, d’un
outil communautaire sur le site tetu.com
et, par la suite, d’autres développements sur iPhone et iPad. « 10 % des
ventes du magazine se font à l’étranger,
c’est un secteur qui n’a jamais baissé,
informe Gilles Wullus. D’où l’importance
de développer des versions numériques. »
Marie Malaterre-Roques
TRIAS DEVELOPPEMENT
123, rue Petit Vaux
91360 Epinay Sur Orge
Contact : Brice RAUTURIER
Tél : 01 69 10 29 42
iPad
20
la vie de la presse
Les Clés de la presse - mai 2011
Pourquoi Lagardère publicité
se dote d’un
réseau social interne
La régie du groupe
Lagardère dispose
désormais d’une sorte
de Facebook interne.
Une plateforme
d’information
destinée à
décloisonner les
services et développer
les échanges.
Depuis quatre mois, le quotidien des 700 salariés de
Lagardère publicité, la régie
du groupe éponyme, est rythmé par Youme,
un réseau social interne, type Facebook,
sur lequel ils peuvent échanger des
informations à la fois futiles et professionnelles (veille de marchés, infos
glanées dans un rendez-vous). « Cette
plateforme d’information interne, que
nous avons lancée en début d’année à
l’occasion de notre déménagement à
Levallois, représente un projet d’entreprise important, pour doter la régie
d’une nouvelle culture d’entreprise »,
explique Constance Benqué, la présidente
de Lagardère publicité.
Six mois de préparation ont été nécessaires pour faire aboutir le projet, dont
le développement a été assumé par la
direction de la communication et la
direction des ressources humaines.
« Avec Youme, notre volonté est de
décloisonner, fluidifier l’information
et développer les échanges entre les collaborateurs, avec un outil de communication moderne qui est appelé à remplacer
>
l’Intranet et la newsletter papier
actuelle », explique Valérie Blondeau,
la directrice de la communication de la
régie. « De mon côté, l’objectif est
d’instaurer une culture d’entreprise
forte et partagée par tous, en impliquant
nos collaborateurs, ajoute Anne-Flore le
Gal, directrice des ressources humaines.
Cet outil permet en effet de fédérer les
talents… et d’en attirer de nouveaux. Car
je peux vous dire qu’un tel projet –on le
voit dans les entretiens d’embauchedonne
l’envie
d’intégrer
notre
société ». Le groupe Lagardère observerait l’expérience avec intérêt pour
voir s’il n’était pas possible de l’étendre à l’avenir à toutes ses entités.
Créer du lien entre
les 700 salariés
Le défi consiste aujourd’hui à faire
vivre le réseau au quotidien. Pour l’instant, 85 % des comptes ont été activés, 54
communautés créées et 561 publications
postées au mois de mars. Le fruit d’un
travail en amont qui a mobilisé une centaine de salariés dans la phase de préparation, sans oublier des sessions de for-
mation individualisées, un jeu-concours
lors du lancement, ou encore une hot-line
pendant les dix premiers jours...
Youme, dont l’investissement financier s’élève à 40 000 euros, a aussi
permis de créer du lien entre des collaborateurs qui ne se connaissaient pas et
de désamorcer des situations, comme un
souci de qualité du restaurant d’entreprise, qui auraient pu prendre de l’ampleur. Dès que la question a été abordée
par des salariés, la DRH annoncé en ligne
qu’ elle allait réagir.
Mais le plus dur reste à faire. Il faut
désormais que les collaborateurs s’approprient l’outil, sans se contenter
d’attendre les informations officielles
émanant de la direction. Une trentaine
d’administrateurs (un par service) ont
été nommés pour animer les communautés.
« C’est effectivement le pari à relever,
reconnaît Constance Benqué. Il sera
gagné si nous parvenons à convaincre nos
salariés que l’échange et le partage
d’information leur permettent à la fois
d’être plus performants dans leur job et
plus à l’aise dans l’entreprise ».
Didier Falcand
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22
la vie de la presse
Les Clés de la presse - mai 2011
Comment Libération
recrute des abonnés
avec Mediapost
Imprimés sans
adresse, traitement
informatique de
l’adresse, e-mailing à
la performance. Depuis
un an, la direction
des abonnements de
Libération teste avec
succès les solutions
presse de Mediapost.
Jean-Christophe Vaillant ne
cache pas sa satisfaction. En
recrutant
250
nouveaux
abonnés lors du forum de Libération,
organisé à Lyon en septembre dernier, le
directeur des abonnements du quotidien
national a bien rentabilisé l’événement.
« A cette occasion, nous avons testé le
potentiel de l’imprimé sans adresse,
explique-t-il, en nous appuyant sur
Mediapost et Neopress, la filiale de la
Poste qui s’occupe du portage de nos
abonnés dans l’agglomération de Lyon ».
Dans un premier temps, Mediapost a
réalisé une étude géomarketing pour
cibler 100 000 adresses postales correspondant à trois cibles recherchées par
Libération, afin de leur distribuer de
façon non nominative un mailing destiné à
les faire venir au forum et à les inciter
à s’abonner au journal avec une offre de
courte durée et un tarif agressif. De son
côté, Neopress a été mandaté pour distribuer le même mailing (à 60 000
exemplaires) dans les boîtes aux lettres
voisines de celles des abonnés du
journal. Une opération peu coûteuse,
>
(6 600 euros sans compter la création et
l’impression du mailing), qui a permis de
recruter 250 abonnés, mais a aussi joué
un rôle dans la communication autour de
l’événement, voire dans la hausse des
ventes au numéro enregistrée à cette
occasion, « même s’il est impossible d’en
quantifier les retombées », reconnaît
Jean-Christophe Vaillant.
Une prestation sur-mesure
et personnalisée
Fort de ce succès, ce dernier a
mandaté Mediapost pour une autre
mission, qui consistait à « nettoyer nos
bases d’abonnés et d’anciens abonnés » :
élimination des NPAI (pour « n'habite pas
à l'adresse indiquée »), correction des
adresses mal formulées, nouvelles
adresses
des
personnes
ayant
déménagé… « De nombreux prestataires se
positionnent pour réaliser de telles
missions, reconnaît Camille Benzimera,
responsable du pôle Presse de Mediapost.
Mais notre appartenance au groupe la
Poste nous donne un accès privilégié aux
sources internes, comme le fichier des
déménagés ». Une telle opération a permis
en outre à Libération d’obtenir le label
Qualité presse, qui lui assure de meilleurs tarifs d’affranchissement.
Jean-Christophe Vaillant a aussi
choisi la filiale de la Poste pour tester
le recrutement d’abonnés par e-mailing à
la performance. « Le principe est simple,
explique Camille Benzimera : à partir de
notre base de 9 millions d’adresses mail
dédupliquées, sur laquelle nous pouvons
appliquer 250 critères de ciblage, nous
cherchons les fichiers qui ont les meilleurs rendements pour nos clients
presse, et ces derniers ne paient que
lorsque l’abonné nous a donné son accord,
avec un relevé d’identité bancaire à la
clé ». Autrement dit, Mediapost inverse
le modèle économique de l’abonnement : là
où un recrutement par mailing papier
repose sur des coûts fixes, sans garantie
de résultat, « l’e-mailing à la performance permet de fixer à l’avance le coût
de l’opération », précise Jean-Christophe Vaillant.
Dans ce cas précis, Libération s’est
engagé sur un objectif de 1 000
abonnements avec un coût de recrutement
choisi à l’avance. A charge pour
Mediapost de l’atteindre dans un délai
raisonnable.
Didier Falcand
Toute l’actualité de la presse en temps réel
Téléchargez l’appli iPhone des Clés de la presse
24
les cahiers de la distribution
Les Clés de la presse - mai 2011
Le SAEP veut
devenir un syndicat
représentatif
Créé en décembre 2008,
en plein cœur des
Etats généraux de la
presse, par de petits
éditeurs inquiets
de la tournure
des événements,
le Syndicat de
l’association des
éditeurs de presse
veut désormais jouer
dans la cour des
grands.
« Si nous ne devenons pas membres des instances représentatives de la profession, nous
n’arriverons jamais à faire entendre
notre voix ». Pour Roland le Néel, le président du Syndicat de l’association des
éditeurs de presse (SAEP), l’objectif
est clair : devenir, dans les douze mois à
venir, un interlocuteur à part entière
des pouvoirs publics, au même titre que
le Syndicat de la presse magazine, la
Fédération nationale de la presse spécialisée ou le Syndicat de la presse quotidienne régionale, pour défendre correctement les intérêts de ses adhérents.
>
Une campagne d’adhésion
C’est pourquoi les statuts de la
structure, créée en décembre 2008 sous la
forme d’un collectif d’éditeurs, devenu
par la suite une association loi 1901,
ont été modifiés pour devenir juridiquement un syndicat. Et c’est aussi la
raison pour laquelle ce dernier lance une
campagne d’adhésion, en espérant passer
de 60 éditeurs aujourd’hui (représentant
200 titres et 50 millions d’exemplaires
distribués) à 150 dans l’année qui vient.
Surtout, les dirigeants du syndicat
s’apprêtent à demander officiellement
une place à part entière de membre du
Conseil supérieur des messageries de
presse (CSMP). « Il nous faut profiter de
la réforme en cours de cette instance
pour obtenir gain de cause », estime
Roland le Néel. Mais le timing est très
serré, dans la mesure où le projet de nouvelle structure devrait être présenté à
l’Assemblée nationale et au Sénat pour un
vote avant l’été. Dans leur audition, le
11 avril au Sénat, dans le cadre de la
proposition de loi relative à la régulation du système de distribution de la
presse, les dirigeants du SAEP ont bien
insisté sur la nécessité, pour les petits
éditeurs indépendants, d’être représentés au sein du CSMP rénové.
Devenir membre du CSMP
Ils en ont aussi profité pour
rappeler leur opposition à la mise en
place de l’assortiment, qui vise à
réduire le nombre de titres présents sur
un point de vente, en lui préférant la
définition de « titre vendeur ». « Les
éditeurs ont voté le principe de mise à
zéro des quantités fournies aux points de
vente pour des titres non vendeurs, rappelle Roland le Néel. Il faut les
appliquer sans aucune dérogation dans le
cadre du dialogue entre l’éditeur, le
dépositaire et le point de vente ».
Dans le cadre de cette audition, le
SAEP a aussi demandé « une grande
facilité de saisine de l’Autorité de
régulation de la distribution de la
presse » et « la mise en place de
mécanismes de consultation directe de
tous les éditeurs par des procédures de
consultation publique ». Ils sauront,
dans quelques jours, s’ils ont été entendus.
Les Clés de la presse - mai 2011
25
En bref
Un homme d’affaires lorgne
sur le Boston globe
Roland Le Néel, président du SAEP
Outre une présence à part entière au
sein du CSMP, le SAEP lorgne également
une représentativité au sein de la Commission paritaire des publications et
agences de presse (CPPAP). « Là aussi,
les conditions d’attribution des
numéros de commission paritaire nous
paraissent très opaques, estime Roland
le Néel. Il serait bien que certains de
nos éditeurs puissent faire partie des
commissions qui étudient les dossiers.
Nous sommes tout de même les premiers
concernés ».
D.F.
||Pour une refonte
des rémunérations||
L’autre cheval de bataille du
syndicat réside dans une remise à
niveau des différences de rémunération
du réseau de distribution. Pour Roland
le Néel, « il faut tout remettre à
plat », que ce soit au niveau des
messageries, des dépôts ou des
diffuseurs. « Aujourd’hui, l’éditeur
ne peut pas payer davantage », estimet-il, en rappelant que le coût de
distribution, pour un magazine qui
vend 50 % des quantités fournies –« et
je peux vous dire que 50 % d’invendus,
pour un petit titre, c’est plutôt
bien », précise-t-il- oscille entre 47
à 54 % du prix facial. Sa solution ?
Abaisser la rémunération des dépôts
Soprocom et des SAD au niveau de celle
d’un dépôt traditionnel, et profiter
de ce « matelas » pour établir des
barêmes tenant compte des frais fixes
des dépositaires. « Il n’y a aucune
raison pour que des structures qui
font le même travail n’aient pas les
mêmes rémunérations, conclut Roland le
Néel. C’est une question d’équité et
de transparence. »
Le New York times pourrait
recevoir une offre de rachat de
200 millions d’euros pour le
Boston group de la part de l’homme d’affaire Aaron Kushner. L’offre s’étendrait
à l’ensemble du New England media group,
comprenant le Boston globe et son site,
ainsi que Worcester telegram & gazette,
un journal local. Le New York times, qui
cherchait depuis 2009 à vendre cet ensemble, avait acheté le Boston globe 1,1 milliard de dollars en 1993.
>
Be dépasse les 400 000
visiteurs uniques
Le groupe Lagardère a annoncé
une audience de 427 000 visiteurs uniques en février pour
le site du magazine Be (source Nielsen).
Un an après sa fusion avec Envy, la marque
totalise sur le numérique 80 000 téléchargements pour l’application iPhone et
23 000 fans pour la page Facebook. Cette
forte progression est un indicateur
important pour cette marque qui, lors de
son lancement, avait choisi d’investir le
numérique afin de créer une véritable
communauté de lecteurs.
>
A nous Paris va réaliser
et diffuser le programme
de la fête de la musique 2011
Le journal gratuit du groupe
Express-roularta A nous Paris
va, pour la huitième année
consécutive, concevoir, réaliser et diffuser le programme officiel de la fête de
la musique, sous la forme d’un cahier central. Celui-ci, diffusé dans l’édition du
13 juin, comptera 28 pages consacrées à
Paris, où il sera même diffusé individuellement dans les lieux officiels. Partout en France, les lecteurs pourront
retrouver 6 pages consacrées aux régions.
>
Après le « j’aime »,
Facebook teste le « envoyer
à un ami »
Le réseau social a annoncé, le
27 avril, un nouveau service de
partage pour les sites tiers:
après le « j’aime » sorti il y a quelques
mois, un bouton « envoyer à un ami ». Similaire au « j’aime », celui-ci permet de
restreindre la diffusion de l’article à
des membres choisis, alors que le
« j’aime » montrait à tous les amis le lien
en question, ce qui avait été critiqué par
un certain nombre d’utilisateurs.
>
Lancement d’Engine,
passion et prestige
Engine, passion et prestige,
sera en kiosque le 7 mai prochain et sera destiné aux passionnés de l’automobile, des motos ou des
bateaux, bref tout ce qui a trait aux
moteurs et à la mécanique, ainsi que le
style de vie autour de cette passion. Ce
bimestriel, vendu 7,80 euros, laissera la
part belle aux photoreportages.
>
Serge Hayek passe de Prisma
pub à Prisma presse
Serge
Hayek
est
nommé
directeur commercial réseau et
marketing médias du groupe
Prisma presse. Il était auparavant directeur des ventes de Prisma pub, la régie
publicitaire du groupe.
>
Un nouveau responsable
commercial pour Shiva
communication
Grégory Houel rejoint Shiva
communication au poste de responsable commercial. Il était
avant cela senior business development
manager au sein de l’agence LSF interactive.
>
26
l’étude
Les Clés de la presse - mai 2011
Le fossé numérique
est générationnel,
social et culturel
Le Centre d’analyse
stratégique a publié
son rapport sur le
fossé numérique
en France. Un document
qui révèle
d’importantes
disparités.
Décidé à lutter contre la
fracture numérique en France,
le Centre d’analyse stratégique vient de remettre au Parlement un
rapport qui apporte des précisions sur
les catégories de population qui n’ont
pas accès à Internet, qui permet de mieux
connaître les « digital natives » et
d’établir les conditions de mise en service d’abonnements Internet à tarif
social. Si certains critères, comme
l’âge ou la catégorie socio-professionnelle, semblent évidents, « il n’y a pas
vraiment de différence entre les ruraux
et les urbains en termes d’équipement
informatique et d’accès à Internet »,
révèle Vincent Chriqui, directeur
général du Centre d’analyse stratégique.
>
Un tiers des Français
n’a pas d’ordinateur
Si la France est incontestablement
être entrée dans l’ère du numérique, le
rapport montre en premier lieu que les
Français sont pourtant loin d’être égaux
en la matière : ainsi, un tiers de la
population française ne possède pas
d’ordinateur et n’a donc pas accès à
Internet au domicile. « Trois fossés
numériques apparaissent nettement,
explique Vincent Chriqui. Ils se situent
au niveau de l’âge, des revenus du foyer
et du niveau d’étude. » Le rapport révèle
en effet qu’à partir de 55 ans, l’accès à
un ordinateur ou à Internet diminue progressivement. Seuls 16,9 % des plus de 75
ans disposent d’un ordinateur chez eux,
et 15 % ont une connexion Internet. D’un
autre côté, 90,8 % des 15-24 ans ont un
ordinateur et 83,73 % disposent d’un
accès Internet à la maison. Autre chiffre
à retenir, seuls 18 % des plus de 65 ans
utilisent Internet en France, contre 65 %
au Danemark et 68 % en Finlande.
L’aspect social creuse également le
fossé numérique. Selon le rapport, 34 %
des personnes aux plus faibles revenus
ont un ordinateur chez eux et 28,2 % une
connexion Internet. Chez les populations
aux revenus les plus élevés, ces chiffres
montent respectivement à 91 % et 87,1 %.
Enfin, sans surprise, les personnes les
moins diplômées ont un moindre accès à un
ordinateur à domicile (56 %) et à
Internet (50,5 %).
Des inégalités persistent
chez les jeunes
« Ce sont trois fossés auxquels on
pouvait s’attendre, remarque Vincent
Chriqui. Autre constat, plutôt étonnant,
plus un ménage a d’enfants, plus la probabilité qu’il utilise Internet est
forte. » Traduction : les ménages sont
tirés par la demande des enfants. Tout
aussi surprenant, le fossé géographique
ne semble pas très prononcé et les différences entre les urbains et les ruraux ne
sont pas si évidentes. Si 69,4 % des
urbains disposent d’un ordinateur à
domicile, ce chiffre est de 65 % chez les
ruraux. Même chose, 65,4 % des urbains
ont une connexion Internet et 58,7 % des
ruraux.
« Entre les populations jeunes
connues sous le nom de digital natives,
on constate des disparités plus inquiétantes en matière numérique », alerte
Vincent Chriqui. 16 % des 15-24 ans n’ont
pas Internet chez eux et 34 % des jeunes
les moins diplômés ne sont pas des utilisateurs réguliers d’Internet. Pourtant,
80 % des enseignants français déclarent
aujourd’hui utiliser les nouvelles technologies pendant leur cours.
« Internet est un produit
de première nécessité »
Face à ces différents constats, le
rapport formule plusieurs propositions
concrètes: accorder une attention particulière aux jeunes en proposant des formations adaptées ou encore permettre un
accès haut débit à bas coût pour les plus
démunis par la mise en place d’un tarif
social. « Aujourd’hui, Internet est
devenu un produit de première nécessité,
souligne Vincent Chriqui. Il faut
proposer une alternative aux offres
triple play à 30 euros et proposer uniquement ce qui est indispensable, c’està-dire le téléphone et un accès à Internet. » Le rapport préconise enfin de
familiariser les personnes âgées aux
outils numériques par un accompagnement
personnalisé et des logiciels adaptés.
Marie Malaterre-Roques
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28
les bonnes feuilles
Les Clés de la presse - mai 2011
Quelques conseils
pour monétiser
l’information sur le Web
Dans leur dernier
ouvrage, Pascale
Bonnamour et Ludivine
Garnaud détaillent les
modèles économiques
qui permettent à un
média d’envisager
de gagner de l’argent
sur le Net.
Alors que les éditeurs cherchent toujours la solution
pour
rentabiliser
leurs
contenus sur Internet, Pascale Bonnamour
et Ludivine Garnaud, journalistes et
consultantes, publient aux éditions du
CFPJ, Monétiser l’information sur le
Web, les modèles économiques gagnants.
Un ouvrage qui entend donner des idées
aux éditeurs. Extraits.
>
« Nous plaçons le contenu au centre de
l’élaboration du modèle économique d’un
site d’information. Dans un environnement ultra-concurrentiel comme Internet, le contenu doit être de qualité,
c’est-à-dire rare et adapté aux attentes
et aux usages des internautes. Un contenu
de qualité permet alors de créer du
trafic, d’accroître l’audience qualifiée, d’attirer ses fidèles lecteurs
vers des produits et des services
payants, de renforcer l’image de marque
de son site, etc.
L’adaptabilité et la créativité font
la différence en termes de performance
éditoriale et économique. Au-delà du
profil des dirigeants, le bon fonctionnement des différents services (dédiés à
la communauté, au marketing, aux développements technologiques et ceux de la
rédaction) nécessite une organisation
adaptée.
Parmi les régies publicitaires, les
plus performantes sont celles qui
adoptent une démarche bimédia. Elles
évitent ainsi la concurrence entre les
différents supports pour un même titre de
presse. Et elles peuvent, au contraire,
exploiter le potentiel des opérations
spéciales multisupports organisées
autour d’un événement. C’est notamment
le cas de l’Équipe qui adopte une
démarche de marque globale. Il permet
ainsi aux annonceurs de participer à un
événement en étant présent sur le quotidien, sur le site Internet et sur la
chaîne de télévision.
L’éditeur en ligne doit adopter une
gestion optimale de ses coûts et trouver
de nouvelles sources de revenus.(…). Cet
impératif de diversification des revenus
est d’autant plus prégnant dans le cas du
développement d’un site que celui-ci
doit attendre parfois plusieurs années
avant de rentabiliser sa production de
contenu. Cela est dû au manque de
maturité du marché publicitaire sur
l’Internet fixe et mobile, mais aussi à
l’évolution lente des usages liés à la
consommation payante de contenu. (…)
Les dirigeants doivent être capables
d’ériger une « muraille de Chine » entre
l’activité éditoriale (« cœur ») et les
activités annexes (« satellites ») pour
éviter tout conflit d’intérêt et
préserver l’indépendance de la presse.
Le management doit également protéger et
renforcer sa marque média, car cette dernière conditionne le succès de certaines
activités annexes (organisation de formation, de conférences, conception de
sites, vente de contenu à des tiers.) ».
||Le sommaire||
Partie I
LES SITES D’INFORMATION SELON
LEUR CONTENU
Chapitre 1
- Le contexte
- L’aide financière publique,
une spécificité française
- Des revenus publicitaires
relativement bas
- La maîtrise du format vidéo : un
avantage pour les groupes multimédias
Chapitre 2
- Typologie des médias en ligne
- Le contenu est au centre du modèle
économique
- Beaucoup de business models,
peu de rentabilité
Chapitre 3
- Le cœur de métier : production et
diffusion d’informations
généralistes
- Les pure players
- Les sites de médias traditionnels
Chapitre 4
- Le cœur de métier : production
et diffusion d’informations
régionales et locales
Chapitre 5
- Le cœur de métier : production
et diffusion d’informations
spécialisées
Partie II
À QUOI RESSEMBLE UN SITE D’INFORMATION
RENTABLE ?
Chapitre 1
Un site d’information rentable sait
valoriser son contenu
1. La visibilité : une priorité
absolue sur Internet
2. La rareté éditoriale
3. La mise en scène
4. Quelle organisation ?
Les Clés de la presse - mai 2011
29
Chapitre 2
Un site rentable sait créer et animer
une communauté de lecteurs
1.Définir et connaître sa cible
2. Comment gérer et animer sa
communauté ?
3. Comment renforcer les liens avec
sa communauté ?
Chapitre 3
Un site d’information rentable garde
la maîtrise de sa démarche marketing
et commerciale
1. Connaître la valeur de son lecteur
2. Comment organiser sa démarche
marketing et commerciale ?
3. Faire preuve de créativité
4. Quel rôle joue la marque média ?
Chapitre 4
Un site d’information rentable a une
longueur d’avance technologique
-Pourquoi l’éditeur doit-il
privilégier l’open source ?
-La R&D au service de la performance
des équipes
-Développer des outils qui font la
différence
-L’éditeur fait de la technologie un
élément de son modèle économique
Partie III
COMMENT CONSTRUIRE SON MODÈLE
ÉCONOMIQUE ?
Chapitre 1
- Un site peut-il vivre uniquement de
la publicité ?
- Évaluer ses coûts
- Évaluer ses revenus
Chapitre 2
Comment faire payer le lecteur ?
Les quatre moyens de vendre son
contenu
1. Le modèle payant
2. Le modèle freemium
3. Le paiement au compteur
4. Le micro-paiement
Chapitre 3
- Le rôle des autres supports : relais
de croissance ?
- Le support papier
- Pour la presse professionnelle
- Pour les pure players
- L’internet mobile
Chapitre 4
- Le soutien financier des lecteurs
Chapitre 5
- Se développer dans des métiers
annexes
- Une diversification liée à son cœur
de métier
Chapitre 6
Comment modéliser ses différentes
sources de revenus ?
Glossaire
Bibliographie
Le point de vue des auteurs
« Il n’y a pas forcément de modèle
gagnant, juste des erreurs à éviter »
« Monétiser l’information sur le
Web » passe au peigne fin les stratégies de plusieurs sites d’informations en France et à l’étranger, et
propose plusieurs clés de réussite dont
les éditeurs peuvent s’inspirer.
*
Les Clés de la presse. Comment vous est
venue l’idée de rédiger cet ouvrage ?
Pascale Bonnamour. La rédaction de ce
livre est clairement née d’un besoin
identifié. Nous sommes tous confrontés
au virage numérique, mais il reste difficile de savoir comment faire. Pour
trouver des solutions et guider les éditeurs dans leur démarche, nous avons
mené une enquête de six mois auprès de
patrons de presse et de médias, en France
et à l’étranger. Ludivine et moi-même
sommes journalistes, consultantes et
formatrices, et nous baignons dans
l’univers du Web depuis dix ans. Nous
vivons une époque formidable, notamment
grâce au multi-support. Pourtant, les
éditeurs sont encore dans une période de
tâtonnement qu’il faut dépasser pour
mettre en place des stratégies claires.
Vous proposez cinq clés de réussite.
Sont-elles applicables à tous les
modèles ?
P. B. A l’issue de notre enquête, nous
avons identifié cinq clés de réussite
indispensables à la pérennité d’une
activité d’information sur Internet. Il
est essentiel d’avoir une marque forte,
un contenu de qualité élaboré en
fonction de la cible que l’on veut toucher, une audience qualifiée. Il est
aussi nécessaire de créer une communauté
qui fidélise et de s’appuyer sur tous les
savoir-faire technologiques afin de
faire preuve d’un maximum de souplesse.
Nous voulons faire comprendre aux éditeurs qu’il n’y a pas forcément de modèle
gagnant, juste des erreurs à éviter,
notamment selon les typologies de
médias.
Dans quelle mesure cet ouvrage guide-til les éditeurs dans la recherche du bon
modèle économique ?
Ludivine Garnaud. Nous sommes parties du
constat que le Web est l’avenir de notre
métier, mais les éditeurs n’y sont pas
suffisamment préparés. D’un point de vue
purement économique, ils font beaucoup
d’erreurs. Un site d’informations est
une entreprise comme les autres, qui
évolue dans un contexte ultra-concurrentiel. Or, souvent, les stratégies ne
sont pas adaptées aux budgets mis en
place. C’est d’ailleurs pour cette
raison que les pure-players s’en sortent
mieux, ils mettent en adéquation leur
stratégie et leur budget.
D’où la nécessité de définir une
stratégie éditoriale en amont…
L. G. Pour lancer un site d’information,
il faut commencer par le commencement et
élaborer une stratégie à la fois claire
et, si possible, inédite. Dans ce
contexte, les équipes du site vont
pouvoir poursuivre un point précis,
s’adresser à une cible définie,
mobiliser une audience autour d’un
contenu adapté et, par la suite, mettre
en place toutes les diversifications qui
en découleront presque naturellement.
Propos recueillis par Marie Malaterre-Roques
30
le flashback
Les Clés de la presse - mai 2011
Le mois d’avril
au jour le jour
Le mois d’avril
2011 a été riche en
actualités en tous
genres. Le mensuel
des Clés de la presse
vous en propose une
sélection des
meilleures.
4 avril
Erik Izraelewicz constitue
ses troupes à la direction
de la rédaction du Monde
Erik Izraelewicz, le nouveau
directeur
du
Monde,
a
présenté, lundi 4 avril, son
équipe de direction pour la rédaction.
« Cette équipe, renouvelée, rajeunie et
diversifiée, a pour mission de mettre en
oeuvre rapidement les priorités du
projet sur lequel j'ai été désigné »,
explique-t-il. Ainsi, Serge Michel et
Didier Pourquery sont nommés directeurs
adjoints de la rédaction. Ils seront
assistés, dans leur mission, de Sylvie
Kauffmann (actuelle directrice de la
rédaction) le temps de la transition. Le
Monde nomme également quatre nouveaux
rédacteurs en chef. Serge Michel sera
chargé du rapprochement entre les rédactions papier et Internet ; Didier Pourquery travaillera sur l'offre du weekend ; Eric Béziat supervisera les
changements du déroulé du journal,
tandis que Sandrine Blanchard sera
chargée de l'ouverture du journal à de
nouvelles thématiques. Luc Bronner dirigera le nouveau pôle société et le pôle
>
politique, et Jean-Baptiste Jacquin
planchera sur le renforcement de l'économie dans le journal.
5 avril
Le Figaro se positionne
sur la thématique du golf
Le groupe Figaro a présenté,
mardi 5 avril, un dispositif
plurimédia de couverture de
l’actualité du golf. Celui-ci est
composé d’une page dédiée dans le quotidien chaque vendredi, de dossiers dans
Madame figaro et le Figaro magazine, d’un
site Internet et d’une application
mobile, le tout en partenariat avec BMW
et Rolex. L’ambition du Figaro est de se
positionner sur un terrain relativement
vierge, à la croisée des autres médias.
« Nous souhaitons nous situer à la fois
sur le papier et le Web, mais aussi entre
le sport pur et l’art de vivre, afin de
devenir le réflexe média des golfeurs et
de leur entourage », explique Etienne
Mougeotte, directeur des rédactions.
>
6 avril
Evian et le Point, grands
vainqueurs des palmarès
créatifs de presse magazine
Le palmarès du 26ème Grand prix
de la publicité presse
magazine et la neuvième
édition des prix des Magazines de l’année
se sont déroulés le 6 avril à Paris. Cette
année, le Grand prix de la publicité
presse magazine a été décerné à la
campagne Evian « live young », signée
BETC Euro RSCG, vainqueur après un débat
animé au sein du jury face à la campagne
Diesel. « C’est une vraie campagne de
presse, car la presse magazine, ce n’est
>
pas que de l’écrit, c’est aussi du
visuel », estime Jean-Paul Lubot, président du SPM marketing & publicité.
L’autre finaliste, Diesel, gagne le
Prix spécial du jury, avec sa campagne
« Be stupid ». Les autres prix ont été
remis à Amnesty international contre la
peine de mort (TBWA Paris) pour les
grandes causes, à Chupa Chups mini (DDB)
en alimentation, à Louis Roederer (Saltimbanque) en boissons alcoolisées, Miss
Dior chérie (réalisation interne) pour
les parfums, Nissan cube (TBWA Paris) en
automobile, à Oui FM (agence Leg) en communication-médias, à la principauté de
Monaco (TBWA Paris) en institutionnel,
et à Une de Bourgeois (Talents only) en
beauté. De son côté, Lacoste (BETC Euro
RSCG) gagne le prix de la pérennité,
Wrangler (Fred et Farid) celui de la
meilleure direction artistique, Oui FM
celui de la meilleure rédaction et
Citroën le prix de la meilleure opération
print-Web pour la diffusion de films dans
Enjeux les Echos.
A quelques mois de l’élection présidentielle, le SPM a choisi de mettre à
l’honneur les news magazines en
décernant au Point le Prix du magazine de
l’année. Le Prix spécial du jury revient
à GQ, récompensé pour « la qualité
d’écriture jugée exceptionnelle et le
travail d’artisans : précis et
méticuleux », de l’équipe de rédaction.
Par ailleurs, le prix de l’innovation
éditoriale revient, sans surprise, aux
Inrockuptibles qui a changé son positionnement en 2010. Le prix de la
vitalité, qui récompense un titre dynamique, présent de longue date sur le marché, revient à Psychologies magazine. Un
prix décerné à l’unanimité par le jury.
Enfin, Télé loisirs remporte le prix de
la présence multimédia, tandis que l’Ex-
Les Clés de la presse - mai 2011
31
press est récompensé pour son « coup
journalistique » avec la révélation du
plagiat dans l’ouvrage de Patrick Poivre
d’Arvor.
La télévision tire toujours
le marché vers le haut
au premier trimestre
Le premier trimestre s’est
soldé, selon Kantar média, par
des recettes publicitaires
brutes en hausse pour tous les médias. La
télévision continue d’affirmer son
dynamisme (+13,1 %), devant la radio
(+10,4 %) et la presse (+6,4 %), alors
que les afficheurs accusent une légère
baisse de leur activité (-0,8 %). Mais
ces données brutes masquent, pour la
presse, une situation plus tendue,
puisque sa pagination est tout juste
stable sur les trois premiers mois de
l’année : si la presse magazine a légèrement progressé de 0,9 %, les quotidiens
nationaux, eux, sont en baisse de 4,6 %
(et même de 9,5 % sur le seul mois de
mars).
>
11 avril
Pelforth remporte le Grand
prix PQR 66
La presse quotidienne régionale a récompensé, comme
chaque année, dans le cadre
des prix Impact 66, les annonceurs et les
agences dont les campagnes publicitaires ont été les plus vues et les
plus appréciées par les Français en
2010. Cette année, Pelforth remporte le
Grand prix avec un score d’impact de
82 %. La campagne a notamment été distinguée grâce à son format double page centrale dans tous les quotidiens
régionaux, et son agence média,
O’connection, a été la première à
utiliser l’offre Access panoramique de
PQR 66. Le prix du nouvel annonceur
revient à la marque Recyclum, et le prix
de l’engagement à Peugeot. Le public a
salué la campagne d’Eco emballage,
tandis que le prix de l’efficacité
revient au Festival des pains et le prix
PQR pro à Renault Vu.
>
15 avril
Bastaque éditions lance
Cabotages magazine
>
Les éditions Bastaque ont
lancé Cabotages magazine, un
trimestriel nautique destiné
aux plaisanciers. Mis en place à 30 000
exemplaires, Cabotages magazine « sera
vendu dans les zones côtières, mais
aussi au sein des grandes villes »,
confie
Christophe
Naigeon,
son
rédacteur en chef. Il entend présenter
de nouvelles escales à découvrir et
donner aux lecteurs une vision maritime
de leur lieu de vacances. « Nous nous
adressons à toutes les personnes qui
naviguent et à ceux qui sont en villégiature au bord de la mer », résume
Christophe Naigeon.
18 avril
Version femina adopte une
formule enrichie, mieux
ancrée dans « l’air du temps »
L’hebdomadaire
Version
femina, édité par Lagardère
active et distribué avec 37
quotidiens régionaux, a adopté une formule enrichie avec, notamment, une augmentation de pagination d’environ 10 %.
Dans le même temps, le chemin de fer du
journal a été revu. « Le début du
magazine propose toute l’actualité
chaude avec des petites informations
zapping, détaille Constance Poniatowski, directrice de la rédaction. La
fin du journal regroupe les formats plus
longs. » Chaque semaine, Version femina
est diffusé à 3,4 millions d’exemplaires
et compte 9,3 millions de lecteurs.
>
26 avril
Vie pratique gourmand part
à la conquête des 200 000
exemplaires
Le quinzomadaire Vie pratique gourmand, édité par
le groupe Axel springer et
vendu en grandes surfaces, adopte une
nouvelle formule à compter du 5 mai.
Si le titre s’était déjà enrichi de
nouvelles
rubriques
l’année
dernière, « là, il s’agit d’un
travail de fond, avertit Stéphanie
Hauville, directrice d’édition. Nous
avons retravaillé la couverture, le
logo et laissé une plus large part à
la photo. » Vie pratique gourmand
accueille également dans ses pages
plusieurs grands chefs, se dote d’une
rubrique Potager, et fait intervenir
de nouveaux experts.
L’objectif
est
simple
:
« dépasser les 200 000 exemplaires de
diffusion », insiste Stéphanie Hauville. Un pari qui pourrait
>
rapidement être gagné au vue de l’ascension fulgurante du titre depuis son lancement, avec une diffusion France payée
passée de 157 129 exemplaires en 2005 à
199 008 exemplaires en 2010.
Une nouvelle formule
pour redresser les ventes
de Capital
Comme la plupart des titres de
la presse économique, Capital
(Prisma presse) a souffert de
la crise, non seulement au niveau de la
publicité, mais aussi de la diffusion.
Le groupe Prisma presse a donc décidé de
reprendre l’offensive avec une nouvelle
formule et l’ambition de casser les
habitudes. L’hebdomadaire, diffusé à
322 534 exemplaires, a donc été revu et
corrigé et se dote d’un nouveau chemin de
fer et de nouvelles rubriques.
Le mensuel se dote également d’un
nouveau cahier pratique avec des
rubriques comme Votre carrière, Votre
argent, ou encore Votre vie privée. Les
équipes de Capital ont également porté
une attention particulière à la réorganisation de la couverture. Pour ce
faire, Capital fait le pari de casser les
habitudes avec des titres raccourcis en
couverture et la présentation de cinq
sujets organisés selon une disposition
plus souple. Dans le même temps, Capital
engage une politique de diversification
avec le lancement d’une application
iPad, vendue 3,99 euros, qui propose le
journal au format PDF et des bonus sous
forme de vidéos et de diaporamas.
>
32
fiche documentaire
Les Clés de la presse - mai 2011
La presse TV
s’en sort plutôt bien
La presse TV est
parvenue en 2010
à limiter la baisse
de sa diffusion et
a vu sa pagination
publicitaire repartir
à la hausse après une
année 2009 difficile.
Dans un contexte globalement
baissier sur le plan diffusion
pour la presse magazine, la
presse TV s’en est plutôt bien sortie en
2010, avec un recul de 2,97 % par rapport
à 2009. Sur les 21 familles étudiées par
l’OJD dans le cadre de son Observatoire
de la presse, 12 d’entre elles enregistrent des évolutions négatives plus
accentuées que les magazines de télévision. La tendance est certes en recul
depuis des années (en dix ans, la famille
a vu sa diffusion globale baisser de
21 %), mais la presse de télévision reste
de loin le premier segment de la presse
magazine, puisqu’elle représente encore
40,6 % de la diffusion contrôlée par
l’OJD en 2010, loin devant la presse
féminine (21,7 %) et la presse
d’actualité (21,4 %).
Signe de cette puissance : sur les
huit titres dont la diffusion France
payée dépasse le million d’exemplaires,
sept sont des hebdomadaires ou quinzomadaires TV. Seul Version femina,
supplément féminin de la presse quotidienne, parvient avec ses 3,4 millions
d’exemplaires à s’intercaler dans le
palmarès dominé par TV magazine, le supplément TV des quotidiens nationaux et
>
régionaux (5,8 millions d’exemplaires,
répartis sur 54 titres), devant Télé Z
(1,57 million d’exemplaires), Télé 7
jours (1,42 million d’exemplaires), Télé
loisirs (1,07 million d’exemplaires),
Télé star et TV grandes chaînes (1,06
million d’exemplaires), et Télé 2
semaines (1,05 million d’exemplaires).
Si les ventes au numéro de la famille ont
tendance à s’éroder, elles restent néanmoins le premier canal de diffusion de
cette famille de presse (53,5 % de l’ensemble), devant les abonnements postés
(30,3 %) et les abonnements portés
(16,1 %), qui progressent le plus.
La pagination publicitaire
en hausse de 8 %
Si la diffusion continue de baisser,
la presse TV a, en revanche, vu sa pagination publicitaire repartir à la hausse
l’an dernier. Selon Turbopiges, la
croissance de la famille a atteint 8 %,
avec des évolutions très contrastées
selon les titres. Le leader de la famille
a ainsi changé en 2010 : en maintenant sa
pagination au même niveau que l’année
précédente, Télé 7 jours (Lagardère
active) a repris le leadership à TV magazine (groupe Figaro), en recul de 11 % sur
l’année. Derrière, on retrouve Télé star
(+3 %), puis Télé loisirs (-8 %), Télé Z
(+88 %), Télé poche (+20 %), Télé TNT programmes (-5 %), Télé 2 semaines (stable,
mais avec deux fois moins de journaux
publiés), Télé câble satellite hebdo
(-2 %), Télé magazine (stable) et TV
grandes chaînes (-10 %).
Le classement des vingt premiers
annonceurs est également modifié par
rapport à celui de 2009, mais la composition du portefeuille de la presse de
Les Clés de la presse - mai 2011
33
télévision n’a pas sensiblement évolué.
On y retrouve une omniprésence des spécialistes du prêt à la consommation, qui
trustent les premières places du classement : derrière le leader, Sofinco, se
trouvent Cofidis (5ème), Mediatis (6ème) ou
encore Cetelem (7ème). Autre famille
d’annonceurs très présente en presse TV,
la grande distribution place Lidl à la
2ème place, devant Carrefour (4ème), les
centres Leclerc (8ème), Conforama (12ème)
ou encore Bricomarché (16ème).
Les autres grands consommateurs de
publicité en presse TV sont les
opérateurs mobiles (Orange, Bouygues
telecom et SFR) ou spécialistes du marketing mobile (Cellfish média, Mediaplazza, Pixtel ou Zed France), ainsi que
les constructeurs automobiles, dont
Toyota et le groupe PSA.
Didier Falcand
34
le bloc note
Les Clés de la presse - mai 2011
Le coin des offres
publicitaires
l’agenda
10-11 mai
Les 3èmes Rencontres
communication et
développement durable,
organisées par Cap com,
le réseau des professionnels
de la communication publique
et territoriale, se
tiendront à Angers.
En savoir +
rencontres.cap-com.org
12-13 mai
L’école supérieure
de journalisme de Lille
organise une journée
d’étude consacrée au
Journalisme numérique
avec, notamment, des
ateliers et des conférences
autour des nouveaux formats
d’information.
En savoir +
http://journalismenumerique.esj-lille.fr
14-15 mai
La Revue des vins de France
(groupe Marie Claire)
tiendra la cinquième édition
de son salon au Palais
Brongniart à Paris avec 250
domaines à découvrir et plus
d’un millier de vins
renommés à déguster.
En savoir +
www.larvf.com
16 mai
Média institute organise
une formation autour du
thème : Médias privés-médias
publics : avoir une vision
complète du marché de
l’audiovisuel français, des
choix éditoriaux à leurs
développements futurs.
En savoir + www.mediainstitute.com/
19 mai
L’association Wan Ifra
organise à Paris la
troisième édition de la
conférence « Design de
presse, valoriser son
contenu par le design »,
qui propose aux
professionnels de la presse
d’approfondir des idées
plébiscitées par les
lecteurs, les internautes et
les professionnels du design
international.
En savoir +
www.wan-ifra.org
20 mai
La Fédération européenne des
press clubs profite de son
assemblée générale,
programmée le 20 mai à Lyon,
pour organiser deux débats
autour des pratiques
journalistiques. L’un
portera sur l’impact des
nouvelles technologies sur
la validation des sources,
l’autre sur l’utilisation
du journalisme masqué.
En savoir +
www.clubpresse.com
7-10 juin
Graphitec organise le salon
de la chaîne graphique,
du multicanal à l’imprimé.
L’équipe du salon a créé le
comité Graphitec’xperts,
rassemblant des
professionnels du secteur.
En savoir +
[email protected]
des journaux, le World
editors forum et l’Ifra expo
2011 auront lieu au centre
Reed Messe à Vienne.
En savoir +
http://www.wanifra.org/vienna2011/
Bibliographie
Bénédicte Gaillard publie,
aux éditions de l’Express,
un nouvel ouvrage intitulé
Conjugaison, testez-vous,
révisez, progressez,
avec 500 exercices pour
améliorer la conjugaison
au quotidien.
En savoir +
[email protected]
L’animateur TV Laurent
Mariotte publie, aux
éditions l’Etudiant, Ma
cuisine facile et pas chère,
un ouvrage conçu pour les
jeunes qui découvrent le
plaisir de cuisine, avec
« 40 recettes séduisantes
et inratables ».
Formation
24 juin
L’agence de presse russe RIA
Novosti organise, le 24
juin, le forum international
« Médias de l’avenir » à son
centre multimédia à Moscou.
Ce forum sera consacré au
développement des
technologies de
l’information et à l’avenir
du journalisme.
En savoir +
http://fr.rian.ru/docs/abou
t/feedback.html
20 septembre
Media institute organise
sa traditionnelle journée
consacrée aux médias locaux
autour de la thématique :
« De la recherche en ligne à
l’achat local ».
En savoir +
http://www.mediainstitute.com/
12-15 octobre 2011
Le Congrès mondial
La presse évolue : restez
à la page
Les Clés de la presse
relance, le 6 juillet, sa
journée de formation
consacrée au panorama de
la presse en 2011.
L'occasion de mieux
connaître un marché
en pleine mutation
(de son environnement
institutionnel à ses
nouveaux modèles
économiques) et de
comprendre les enjeux
auxquels les éditeurs sont
confrontés pour assurer le
développement et la
pérennité de leurs titres.
Que ce soit sur le plan
numérique ou en termes de
déclinaison de marques.
En savoir +
www.lesclesdelapresse.fr/
nos-formations/liste-desformations/
Figaro médias propose une
offre spéciale aux
annonceurs à l’approche du
tournoi de Roland Garros,
à travers un dispositif
presse et digital pour
42 000 euros nets.
Lagardère publicité lance
l’offre Jour de sortie, qui
propose aux annonceurs de
créer l’événement les jours
de sorties de films en salle
sur la page d’accueil de SFR
et via les sites
premiere.fr et
premiere.fr/cinéma,
pour un budget de 15 000
euros net.
Media obs propose, dans le
cadre des deux numéros
d’été de Beaux arts
magazine, une offre
spéciale à 8 300 euros net
espace pour une page dans le
numéro daté juillet, en
vente deux mois, une page
dans le numéro daté août et
une citation dans le guide
des 1 000 expos de l’été.
GMC factory lance ses
offres d’été : pour deux
pages achetées dans Marie
Claire, Avantages et
Cosmopolitan, dans les
numéros datés juillet, août
et septembre, une page sera
offerte.
Régie obs attire
l’attention des annonceurs
sur la préparation, pour le
mois de juin, d’un dossier
sur la fête des pères.
Figaro médias, régie du
groupe Figaro, propose
une série d’offres
spéciales du 7 au 23 mai,
à l’occasion de festival du
Cannes. Quatre supports
sont concernés : le
quotidien, Madame Figaro,
le Figaro magazine et
lefigaro.fr, pour un ticket
d’entrée à 25 000 euros.
35
Les Clés de la presse - mai 2011
le coin des études
Apple conserverait près
de 50 % du marché des
tablettes en 2015
L’iPad représenterait 47 %
de part de marché au niveau
des tablettes tactiles en
2015, d’après une étude du
cabinet Gartner publiée le
11 avril. La tablette
d’Apple baissera donc
progressivement
(actuellement à 69 % de part
de marché), grignotée entre
autres par Google (qui
passera sur la même période
de 20 à 39 %) et RIM avec
sa Playbook.
Le marché des applications
mobiles atteindra les 38
milliards de dollars en
2015. C’est du moins
l’analyse de Forrester
research, pour qui l’intérêt
des utilisateurs pour les
applications, sur mobile
mais aussi sur tablettes
tactiles, donnera une
croissance exponentielle à
ce marché, qui représentait
déjà 1,7 milliard en 2010.
Les Américains plus informés
par le Web
que par les journaux
Selon une étude du Pew
research center, le Web a
pris le pas sur la presse aux
Etats-Unis, où 46 % des
sondés affirment s’informer
trois fois par semaine sur
Internet, contre 40 % pour
le papier. Les revenus
publicitaires sur Internet
auraient aussi dépassé, pour
la première fois, les
revenus publicitaires des
journaux américains.
40 % des Français sont
exposés à au moins quatre
médias par semaine
Les Français consacrent 2h16
par jour à s’informer et
sont exposés à quatre médias
différents par semaine pour
40 % d’entre eux. Un chiffre
qui monte à 95 % pour deux
médias par semaine, d’après
une étude d’Express roularta
services et d’Illigo.
Les dirigeants plébiscitent
la presse écrite
Selon une étude publiée par
Eurocom Worldwide, réseau
international d’agences de
relations publiques
indépendantes, 70 % des
dirigeants du secteur des
NTIC lisent la presse
spécialisée au moins une
fois par mois, 48 % au moins
une fois par semaine et 16 %
tous les jours.
Les jeunes ont plus regardé
la télévision en 2010
En 2010, les jeunes
Européens ont regardé la
télévision quelques minutes
de plus qu’en 2009, selon
une étude d’Eurodata TV
worldwide avec, en France,
une faible augmentation
d’une minute par rapport à
2009, à 2h12 par jour.
80 % des utilisateurs
de portables ignorent
les publicités
Seuls 16 % des Français
possesseurs d’un portable
réagissent aux publicités
reçues sur ce support, et
80 % les ignorent
totalement, selon une étude
du cabinet Deloitte. 40 % de
ceux qui réagissent aux
publicités visitent le site
de la marque ou s’informent
sur le sujet. Les facteurs
qui peuvent le plus faire
réagir les Français sont les
bonnes affaires, la gratuité
et la confiance.
Actualités à venir
Les dépenses publicitaires
sur Internet vont poursuivre
leur croissance
Le poids d'Internet dans les
dépenses de publicité des
grands annonceurs va
continuer de croître. En
2011, il atteindra 17 % du
total, selon une étude
publiée par Benchmark group.
Les dépenses publicitaires
sur Internet devraient
progresser de 12 % en 2011,
contre 10 % en 2010
26 % des applications
téléchargées ne sont
utilisées qu’une seule fois
Alors que le marché des
applications mobiles est
très concurrentiel, avec
400 000 applications pour
iPhone et iPad, et 200 000
applications Androïd, 26 %
des ces applications, une
fois téléchargées, ne sont
consultées qu’une seule
fois, selon une étude de
Localytics, spécialiste
américain du mobile.
Les Français accrocs
aux réseaux sociaux
Comscore a publié une étude
selon laquelle sur 46,9
millions d’internautes
français, 37,8 millions
visitent des sites de
réseaux sociaux, soit une
pénétration de 84,7 %, avec
un temps passé moyen par
mois de 4,1 heures.
Courant mai 2011
Midi libre prépare une
application mobile pour
iPhone et Androïd axée sur
la géolocalisation et la
personnalisation de
l’information. Une
application iPad devrait
suivre cet été.
Courant 2011
La Gazette de Montpellier,
déjà diffusée à
Montpellier, Nimes et Sète,
prépare la sortie d’une
nouvelle édition à
Perpignan.
Deuxième trimestre
Le Nouvel observateur est en
train de préparer la sortie
d’un site communautaire,
baptisé « Le plus », sur
un fonctionnement
participatif, similaire
au Post du groupe le Monde,
né en 2007.
2011-2012
Prisma presse planche sur la
création de nouvelles
marques de presse. « Deux
projets sont actuellement
dans les cartons », affirme
Rolf Heinz, Pdg de groupe,
qui espère en voir aboutir
un fin 2011, courant 2012.
L’un serait une adaptation
du magazine allemand Néon,
un généraliste pour jeunes
adultes diffusé à plus de
400 000 exemplaires ;
l’autre un format plus
inédit.
Publicité L-Média,
37 rue d’Amsterdam, 75 008 Paris
Les jeunes générations
orientent les modes
de vie de leurs parents
Selon une étude d’Insites
consulting, la génération Y,
soit la génération des 14/30
ans, a une influence forte
sur la décision de
ses parents. 52 % d’entre
eux estiment les orienter
sur les technologies
qu’ils adoptent, 44 %
sur les produits qu’ils
achètent, et 36 % sur
les programmes télévisés
qu’ils regardent.
Laurence Walser (01 53 32 50 79)
Les Clés de la presse.
12 rue Gabriel Péri
BP 5, 92 122 Montrouge Cedex
Tél.01 46 55 88 40/Fax.01 46 55 88 02
www.lesclesdelapresse.fr
Abonnement 260 euros TTC (dont TVA
à 2,10 %) par an pour 11 magazines
papier et 90 lettres électroniques.
Impression
Magenta print, 53 rue de la Lys,
BP 68, 59 432 Halluin Cedex
Directeur de la publication
Didier Falcand
Rédaction
Marie Malaterre-Roques
(01 46 55 88 42), Grégory Rozières
(01 46 55 88 02) et Marc Prévost.
Illustrations et infographies
Félé
Conception graphique
Les Designers Anonymes.
Site Internet
CVMH solutions
Les Clés de la presse est édité par la
société Jouillat Presse, Sarl au
capital de 38 000 euros, immatriculée
au RCS de Nanterre (n°479 276 396).
Siège social
8, rue Amaury-Duval, 92 120 Montrouge
Code Naf : 5813Z. ISSN : 1777-3059
Numéro de commission paritaire :
0314 I 87643.
Dépôt légal: mai 2011.
Toute reproduction interdite
et passible de poursuites.
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