Chroniques Alimentaires >> %XOOHWLQG·LQIRUPDWLRQGX*URXSH'DQFDXVHHW$VVRFLpVLQF novembre 2011 volume 1 n° 2 ,1129$7,2181&21&(37­/$02'( 2881(237,21675$7e*,48(,1&2172851$%/(" (QLO\DXUDSOXVGHGpFqVTXHGHQDLVVDQFHVDX4XpEHF6HXOHO·LPPLJUDWLRQLQWHUQDWLRQDOH SRXUUDDVVXUHUODFURLVVDQFHGpPRJUDSKLTXHGX4XpEHF 'DQVFHFRQWH[WHOHVIDEULFDQWVTXpEpFRLVGRLYHQWSOXVTXHMDPDLVVHWRXUQHUYHUVOHVPDUFKpV H[WpULHXUVHWYHUVOHVFRQVRPPDWHXUV©HWKQLTXHVªSRXUDVVXUHUOHXUFURLVVDQFH LES DEUX MOTEURS DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE La croissance économique est déterminée par deux moteurs : la démographie et l’innovation. L’économie progresse quand la population augmente et parce que l’innovation améliore la productivité. Au Québec, la croissance démographique est faible et la productivité des entreprises est l’une des plus basses en Occident… /·,1129$7,21« BIEN PLUS QUE LA CRÉATION '(1289($8;352'8,76 L’innovation, c’est l’art de concevoir de nouveaux moyens ou de meilleures façons de faire les choses auxquelles on accorde de la valeur. C’est la principale manière pour les entreprises de renforcer leur compétitivité en améliorant leur positionnement et leur performance opérationnelle. Toutefois, avant de décider à quels produits s’intéresser ou quels services améliorer, il faut connaître son marché et les besoins de ses clients. Les meilleures entreprises l’ont compris : elles font clairement mieux que leurs concurrents en fonction d’avantages concurrentiels qu’elles ont choisi de cultiver et dont leurs clients reconnaissent la valeur. ,1129(55(1)25&(56$&203e7,7,9,7e POUR ACCROÎTRE SON POTENTIEL ­/·(;3257$7,21 6$9(=9286&(48(926 &/,(1769$/25,6(17" Car bien que les opportunités soient plus nombreuses (mondialisation, segmentation, technologies de l’information, etc.), les pressions KWVK]ZZMV\QMTTM[ [¼QV\MV[QÅMV\ TM[ concurrents viennent de partout et sont partout), et il est de plus en plus complexe et coûteux de « faire des affaires ». La capacité d’innovation d’une entreprise devient le nerf de la guerre dans cette nouvelle ère où le pouvoir passe aux mains des consommateurs. La réussite en innovation repose sur la connaissance des tendances de consommation, des marchés, des clients et des consommateurs ainsi que sur les capacités opérationnelles de l’entreprise. Opter pour une nouvelle stratégie, concevoir de nouveaux produits ou améliorer ses processus sans tenir compte de ces facteurs sera de plus en plus risqué… et coûteux, car il est de plus en plus LQNÅKQTML¼WJ\MVQZM\LMKWV[MZ^MZ]VM place dans les linéaires. Pour conserver leur place dans les linéaires des supermarchés québécois et percer de nouveaux marchés, les PME alimentaires devront impérativement améliorer leur capacité d’innovation. La conquête des nouveaux marchés, qu’il s’agisse de l’Ontario, de la Californie ou du Japon, ne pourra se faire que si nos entreprises se différencient vraiment et si elles peuvent commercialiser leurs produits à un prix concurrentiel, tout en étant rentables**. Des LuÅ[Y]MTM[85-ZMTv^MZWV\LQNÅKQTMUMV\[QMTTM[QOVWZMV\ le marketing stratégique ou négligent l’amélioration de leurs performances opérationnelles. L’époque où le dollar canadien était le principal avantage concurrentiel d’un trop grand nombre d’entreprises est révolue…Espérons-le ! * Perspectives démographiques du Québec et des régions, 2006-2056, Institut de la statistique du Québec, éditions 2009. “Les revenus par établissement des PME québécoises du secteur de la transformation alimentaire ont diminué de plus de 2% entre 2004 et 2009 et ce, sans tenir KWUX\MLMT¼QVÆI\QWVº1V[\Q\]\LMTI[\I\Q[\QY]ML]9]uJMK ** wwww.dancause.net 1 0$548(60$,621VS 0$548(61$7,21$/(6 Un récent sondage, réalisé par Ipsos Marketing, révèle que les marques maison semblent perdre leur élan. Les plus récentes LWVVuM[6QMT[MVKWVÅZUMV\KM\\Mu\]LMX]Q[Y]MTIKZWQ[[IVKMLM[ ventes de produits de marques maison a été relativement stable**. Leurs ventes en unités ont augmenté de 3 %, mais leur valeur en dollars est restée constante. Pendant ce temps, les ventes des marques ont respectivement augmenté de 1 % et 2 % . L’étude Ipsos conclut que les manufacturiers de produits de marques nationales ont été particulièrement performants en ce qui a trait à l’innovation et au positionnement de valeur de leurs marques. Cependant, les épiciers ne devraient pas trop s’inquiéter, puisque ces données ont été recueillies au moment où l’économie semblait [¼IUuTQWZMZM\WTM[KWV[WUUI\M]Z[[M[MV\IQMV\XT]\\KWVÅIV\[ En effet, quand l’économie ralentit, les consommateurs ont tendance à économiser aux dépens des innovations, des produits « verts » et même de la saveur des aliments. De plus, les Canadiens sont parmi les consommateurs les plus positifs à l’endroit des marques maison et la part de marché de celles-ci est encore bien en deçà de celle observée dans plusieurs pays européens. >> © Nielsen (2009 pour la plupart des pays ; 2008 pour les plus petits marchés.) 8IZ IQTTM]Z[ 4WJTI_[ KWV\QV]M LM NIQZM ÅO]ZM L¼QVVW^I\M]Z LIV[ le domaine des marques maison. La chaîne vient de lancer une nouvelle gamme de produits PC haut de gamme regroupant 200 produits : President’s Choice Black Label. Loblaws décline donc ses marques à tous les niveaux de gamme : « good » (No Name), « better » (President’s Choice) et « best » (Black Label). * Tiré de Canadian Grocer, octobre 2011. ** Pour les douze mois se terminant le 12 mars 2011, Nielsen. 6$9,(=928648(" /(60$5&+e638%/,&6$0e5,&$,16 (13/(,1%280 En 2011, le nombre de marchés publics aux États-Unis a augmenté de 17 %. Plus de 1000 nouveaux marchés de producteurs* se sont ouverts. Dans certaines villes, le marché public devient un pôle d’attraction vers lequel les gens convergent le samedi matin. L’achat local s’insère dans une nouvelle forme de culture communautaire, où le citadin voisine le fermier et où le sentiment de vivre dans un village, à l’intérieur d’une grande ville, est renforcé. Encore une fois, on constate que le consommateur d’aujourd’hui recherche, avant tout, une expérience, puisqu’aujourd’hui, les produits qu’il recherche, il peut les trouver partout… ou presque ! * Traduction libre de « Farmers Markets » tiré de Fresh crop of farmers markets is springing up nationwide, USA Today, novembre 2011 >> 0,//,216 wwww.dancause.net C’est ce que va débloquer le gouvernement fédéral pour soutenir l’innovation en agroalimentaire. Cet argent servira à alimenter le Programme d’innovations agricoles (PIA), lancé le 10 novembre, à Saint-Hyacinthe. Les fonds versés serviront à combler l’écart entre l’énoncé des idées et l’arrivée concrète des produits sur le marché. Le programme comporte deux volets distincts : la création du savoir et le transfert des connaissances ainsi que la commercialisation. Dans le cadre du premier volet, le PIA attribuera des fonds pour accélérer la recherche et le développement, l’application et le transfert des connaissances et de technologies. Quant au volet commercialisation, il servira à accorder des prêts remboursables aux entreprises, aux coopératives et aux organisations à but lucratif pour des projets de nature agro-industrielle. 2 >> 0(752'e9(/233(/(6 683(50$5&+e6$'21,6 Metro annonçait, en octobre dernier, l’acquisition d’une participation majoritaire (55%) dans le groupe Adonis-Phoenicia, propriétaire des supermarchés ethniques Adonis et du grossiste importateur Phoenicia. Selon Metro, les quatre supermarchés Adonis, tous situés dans la région de Montréal, seraient parmi les commerces d’alimentation les plus performants au Canada, en terme de ventes par pied carré. Metro souhaite en ouvrir une dizaine d’autres au Québec et en Ontario. Rappelons qu’en 2009, Loblaws a acquis les 17 magasins de T&T Supermarket, le plus important détaillant de produits alimentaires asiatiques au Canada. 70 % de la croissance des dépenses de consommation proviendra des minorités visibles. On estime que la croissance des ventes des épiciers ethniques canadiens est de 15 % à 20 % par an et que leurs ventes totalisent 4 à 5 milliards de dollars. Quand on compare la croissance des ventes des grandes chaînes canadiennes, on comprend leur intérêt à investir : Loblaws 0,1 %, Metro 0,8 % et Sobeys, la plus performante avec 3,2 % de croissance ! * The Ethnic Consumer in Canada – Understanding a Powerfull Trend, CIBC World Markets, septembre 2010 Une étude de CIBC Marchés Mondiaux, parue en 2010*, estimait qu’au cours des dix prochaines années, 811289($8 352*5$00('·$338, Transformation alimentaire Québec (TRANSAQ) annonçait, en octobre dernier, l’injection de 2,5 millions de dollars supplémentaires dans son programme Stratégie de soutien à la transformation alimentaire. TRANSAQ a mis sur pied un nouveau programme d’appui au développement et à la commercialisation d’aliments à « valeur nutritive améliorée » ou « d’aliments à valeur santé ». Le volet concernant l’accompagnement des entreprises désireuses d’adopter de meilleures pratiques d’affaires (marketing, ventes, management, innovation, production, etc.) est toujours en vigueur. ,1)250$7,216 Marie-Claude Michaud (514) 973-7616 [email protected] wwww.dancause.net >> /(&15&(15(1)257 $8;(175(35,6(6$/,0(17$,5(6 Le Centre national de recherches Canada viendra en aide aux entreprises alimentaires ayant des projets d’automatisation et de robotisation de leurs usines. Ce nouveau programme couvrira une partie des frais de préparation des projets. Citons, à titre d’exemple, les analyses du délai de retour de l’investissement. ­/,5( $/,0(1766$17e75$16$4 >> >> 7+( 1(: 58/(6 2) 5(7$,/FRPSHWLQJLQWKH ZRUOG·V WRXJKHVW PDUNHW SODFH 52%,1/(:,6 0,&+$(/'$57 3$/*5$9(0$&0,//$1 Paru en 2011, The New Rules of Retail offre une solide analyse de l’histoire du commerce de détail depuis le catalogue Sears jusqu’au magasin virtuel. Sur la base d’une vision du futur bien étayée, et de l’observation de plusieurs grands détaillants américains et européens, les auteurs présentent aux détaillants et aux manufacturiers un ensemble de principes dont ils pourraient avoir besoin pour survivre… 3