LA FRANCE DE 1945 A NOS JOURS
Les années d'après-guerre sont difficiles : reconstruction, vie politique instable, guerres
coloniales...
Ces difficultés résolues, la France peut, au début des années 60, entrer dans une ère de
prospérité qui coïncide avec la mise en place de la Vème République. Cette prospérité fut remise en
cause par la crise de société (mai 1968) et la crise économique (depuis 1973) .
1 LA IVème REPUBLIQUE (1944-1958)
1.1 La mise en place de la IVème République
A la libération, l'une des tâches du gouvernement provisoire est de mettre en place un
nouveau régime. La France n'a plus de pouvoir légal. Le général de Gaulle dirige un gouvernement
provisoire composé de résistants et de représentants des partis politiques. Il veut proposer aux
Français de nouvelles institutions pour la République.
En 1944, le droit de vote est accordé aux femmes. En 1945, les Français élisent une
assemblée constituante chargée de proposer de nouvelles institutions au pays.
Cette assemblée, dominée par 3 partis politiques : la SFIO, le Parti Communiste et le MRP
(Mouvement Républicain Populaire, issu de la résistance) propose un pouvoir législatif dominant
alors que de Gaulle souhaite un pouvoir exécutif fort.
De Gaulle démissionne le 20 janvier 1946 et la nouvelle constitution est adoptée par
référendum en octobre 1946
Elle met en place un régime de type parlementaire : l'assemblée nationale détient tout le
pouvoir législatif et contrôle le pouvoir exécutif. Elle peut renverser le gouvernement.
En 1947, Vincent Auriol est élu président de la République au suffrage universel indirect
par l'assemblée nationale et le Conseil de la République.
Dés 1947, la nouvelle République connaît une opposition farouche de la part des Gaullistes
et de son nouveau parti, le R.P.F. (Rassemblement du Peuple Français), ainsi que des communistes
qui sont exclus du gouvernement avec le début de la guerre froide.
1.2 Les difficultés de la IVème République
La Constitution de 1946 est à l'origine de nombreuses crises gouvernementales : le
pouvoir accordé à l'Assemblée Nationale et l'absence de majorités nettes provoquent l'instabilité : 22
gouvernements vont se succéder de 1946 à 1958 !
Face à la double menace gaulliste et communiste, les défenseurs de la IVème République
forment une troisième force qui va de la SFIO aux modérés. Cependant cette troisième force se
divise sur des questions essentielles comme le rôle de l'état dans l'économie, sur les problèmes
scolaires et surtout sur les problèmes coloniaux.
Les guerres coloniales constituent en effet la principale difficulté. En Indochine, depuis
1946, la guerre oppose l'armée française aux troupes du Viêt-minh qui revendique l'indépendance.
Après la défaite de Diên Biên Phu, Pierre Mendés France, président du Conseil met fin au conflit
en signant les accords de Genève (21 juillet 1954).
Il prépare également l'accession à l'indépendance de la Tunisie, mais le 1er novembre 1954
éclatent des troubles en Algérie qui entraînent la chute du gouvernement de Mendés France.
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1.3 Les réalisations économiques de la IVème République
Le gouvernement provisoire puis la IVème République prennent en main et réussissent la
reconstruction de la France.
A la libération, l'état nationalise les secteurs clés de l'économie (énergie, transports,
banques, assurances...), et intervient dans l'économie en lançant la planification. Jean Monnet, en
1947, définit un plan de modernisation et d'équipement.
L'aide américaine accordée par le plan Marshall (1947) permet de financer le redressement
économique de la France.
Cependant la France connaît encore d'importantes difficultés : l'inflation est forte, le franc
est dévalué de nombreuses fois, les tickets de rationnement sont maintenus jusqu'en 1949,
l'agriculture est lente à se moderniser et l'exode rural accentue le problème du manque de logement
A partir des années 50, la France entre dans une période de prospérité, "les trente
glorieuses". La production industrielle double entre 1948 et 1958 : c'est le résultat du vaste plan de
modernisation et d'équipement lancé à partir de 1950. La France se dote en particulier de nombreux
barrages hydroélectriques pour répondre à la demande croissante d'énergie. Les industries de
l'automobile (la 2CV, la 4CV, la DS) et de l'aéronautique (la Caravelle) sont les symboles de l'essor
industriel.
La création de la Sécurité Sociale, en 1945, et des allocations familiales permettent à tous
les Français de mieux se soigner et de bénéficier d'une couverture sociale.
En 1950, la création du S.M.I.G. assure un salaire minimum à tous les employés.
Un ambitieux projet de construction de logements permet à de nombreux français d'accéder
au confort : électricité, eau courante...
En 1956, la 3ème semaine de congés payés est accordée aux travailleurs.
1.4 La IVème République et la construction européenne
En 1951 naît la C.E.C.A. (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) suite à une
proposition de Jean Monnet et de Robert Schuman de mettre en commun la production et la vente
de la houille et des produits sidérurgiques.
Le 25 mars 1957, est signé le Traité de Rome, qui fonde la Communauté Economique
Européenne. Elle compte alors 6 membres : l'Allemagne de l'ouest, la France, l'Italie, la Belgique,
les Pays-Bas et le Luxembourg.
1.5 La fin de la IVème République
Le nouveau gouvernement, dirigé par Guy Mollet, fait accéder la Tunisie et le Maroc à
l'indépendance en 1956 et la Loi Defferre prépare l'émancipation de l'Afrique Noire.
Cependant l'Algérie continue à poser problème en raison de son statut particulier et du
nombre de Français qui y vivent. Sous la pression de ceux ci, le gouvernement engage contre le
F.L.N. (Front de Libération Nationale) une guerre sans merci qui divise l'opinion publique et nuit à
l'image de la France dans le monde.
Le 13 mai 1958, l'investiture d'un gouvernement favorable à des négociations avec le F.L.N.
provoque à Alger une émeute soutenue par l'armée. Un coup d'état militaire et une guerre civile
menacent le pays.
Le général De Gaulle apparaît comme seul capable de rétablir l'ordre. Le président de la
République René Coty le charge de former un nouveau gouvernement et l'assemblée Nationale lui
accorde les pleins pouvoirs pour préparer une nouvelle Constitution
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2 LA Vème REPUBLIQUE (1958 à nos jours)
2.1 La république gaullienne (1958-1969)
Charles de Gaulle : résistant de la première heure (appel du 18 juin 1940), le général de
Gaulle avait dirigé la France à la libération mais son opposition à la Constitution de 1946 l'avait
contraint à démissionner et à abandonner la politique.
Chef du gouvernement depuis le 1 juin 1958, de Gaulle fait préparer une nouvelle
constitution, qui jette les bases de la Vème République.
Le 2 décembre 1958, Charles de Gaulle devient président de la république au suffrage
universel indirect.
En 1962, les Français acceptent une modification importante de la Constitution : le chef
de l'état sera élu au suffrage universel direct.
Relancer l'économie est une des priorités du nouveau régime : il lutte contre l'inflation, crée
un nouveau franc et s'engage dans la modernisation du pays (premières centrales nucléaires,
autoroutes, Concorde, le paquebot France...).
La France connaît alors une période de prospérité inégalée appelée "Les Trente
Glorieuses" (1945-1973).
Les accords d'Evian (18 mars 1962) mettent fin à la guerre d'Algérie (1954-1962) : le
pays devient indépendant.
En 1965, de Gaulle est réélu président de la République par les Français.
Dans le domaine de la politique extérieure, la France affirme son indépendance : elle se
retire de l'OTAN en 1966 et se dote d'une "force de dissuasion" (arme atomique). de Gaulle prend
ses distances à l'égard des USA : il négocie avec les pays communistes et du Tiers Monde tout en
encourageant la construction européenne.
2.2 Les dernières années du Gaullisme
Parties des universités parisiennes, les manifestations et les grèves s'étendent au monde
ouvrier en mai 1968.
Les troubles, qui s'essoufflent dès la fin du mois ont révélé le malaise de la société :
contestation d'une autorité trop pesante à tous les niveaux de la société, désir de liberté... Le régime
sort affaibli de l'épreuve : de Gaulle propose au pays des réformes sur la régionalisation et la vie
dans l'entreprise mais les Français disent "NON" au référendum sur la régionalisation. Le soir
même, le 28 avril 1969, de Gaulle démissionne de ses fonctions.
Cette démission marque la fin d'une époque : de Gaulle a incarné pendant plus de 10 ans les
idéaux des jeunes résistants de la deuxième guerre mondiale mais le temps a passé et des hommes
nouveaux, des aspirations différentes apparaissent à la fin des années 1960, que ne se satisfont plus
de la société modelée par le "Général".
2.3 La Vème République de1969 à 1981
Georges Pompidou continue la politique du général en essayant cependant de prendre en
compte certaines aspirations issues du mouvement de 1968.
La gauche française s'organise et en 1971, au congrès d'Epinay, François Mitterrand prend la
tête d'un nouveau parti socialiste : le P.S.
Georges Pompidou meurt en avril 1974, au moment se font sentir les premiers effets de
la crise.
Valéry Giscard d'Estaing remporte les élections présidentielles contre Mitterrand avec
51% des voix. Il fait adopter certaines mesures de libéralisation de la société française : droit de
vote à 18 ans, légalisation de l'avortement.
Cependant les gouvernements successifs de Jacques Chirac (1974-1976) puis de Raymond
Barre (1976-1981) ne parviennent pas à sortir la France de la crise : l'inflation est importante et le
nombre de chômeurs touche 1.5 Million de personnes en 1979.
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2.4 Les présidences de François Mitterrand (1981-1995)
Le 10 mai 1981, la gauche accède au pouvoir avec 52% des suffrages. L'Assemblée
nationale est dissoute et aux élections de juin, la gauche obtient la majorité absolue des sièges.
D'importantes réformes sociales sont mises en place : semaine de 39 heures, 5ème semaine
de congés payés, retraite à 60 ans, suppression de la peine de mort...
Sur le plan économique, de nombreuses entreprises, banques, groupes d'assurances sont
nationalisés : Parisbas, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain...
Le gouvernement tente de relancer l'économie en développant la consommation mais les
résultats sont décevants, le chômage progresse, le franc s'effondre.
Laurent Fabius, qui succède à Pierre Mauroy tente alors une politique économique de
rigueur qui mécontente l'opinion : c'est la fin de "l'état de grâce".
La droite remporte les élections législatives de 1986 : François Mitterrand nomme Jacques
Chirac premier ministre, c'est la première cohabitation.
François Mitterrand remporte les élections présidentielles de 1988 et dissout l'Assemblée
nationale, mais les élections législatives qui s'ensuivent ne donnent pas à la gauche une majorité
absolue.
Les gouvernements Rocard, Cresson, Bérégovoy ne parviennent pas à endiguer les effets du
chômage et la France se divise à propos du traité de Maastricht.
La droite remporte facilement les élections législatives de1993 et Edouard Balladur
devient premier ministre de cette deuxième cohabitation. Il met en place une politique de rigueur
financière et monétaire, privatise de grands groupes : B.N.P., Elf-Aquitaine, Renault (privatisation
partielle), modifie la loi d'acquisition de la nationalité française.
2.5 Les présidences de Jacques Chirac (1995-2007)
Aux élections de mai 1995, Jacques Chirac est élu Président de la République avec
plusieurs difficiles dossiers à résoudre : la progression du chômage, qui touche plus de 3 Millions de
personnes, la fracture sociale, le déficit de la Sécurité Sociale, le financement des retraites...
Après l'échec du gouvernement Juppé, Jacques Chirac dissout l'Assemblée nationale en
mai 1997. La gauche obtient la majorité des sièges, Lionel Jospin devient le premier ministre d'un
nouveau gouvernement de cohabitation.
Les années 2000 et 2001 sont marquées par une baisse sensible du nombre des demandeurs
d’emplois. Sur le plan institutionnel, la durée du mandat présidentiel est ramenée à 5 ans.
Le 5 mai 2002, Jacques Chirac est réélu président de la République avec 82% des
suffrages contre le candidat de l’Extrême droite Jean Marie Le Pen qui avait éliminé dès le premier
tour le candidat de la gauche Lionel Jospin.
Le premier tour des élections législatives du 9 juin 2002 montre un net recul de la gauche au
profit des candidats de l’UMP (Union pour la Majorité Présidentielle). Deux gouvernements se
succèdent : celui de Jean-Pierre Raffarin (2002-2005) marqué par l’échec du referendum sur la
Constitution européenne puis celui de Dominique de Villepin (2005-2007) qui continue à faire de
la baisse du chômage une priorité mais échoue sur le CPE devant la pression de la rue.
Le recul de la gauche est confirmé par l’élection de Nicolas Sarkozy avec plus de 53% des
suffrages exprimés, mais cette élection marque aussi le recul de l’abstention ainsi que celui de
l’Extrême-droite. François Fillon devient le Premier ministre d’un gouvernement qui compte 8
hommes et 7 femmes. Les élections législatives de juin 2007 donnent une majorité absolue de droite
à L’Assemblée nationale.
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