L`École de Francfort - Département de sociologie

PLAN DE COURS
Département de sociologie
Université du Québec à Montréal
Sigle : SOC 6107 Groupe : 10
Titre : L’École de Francfort
Session : Été 2017
Enseignant : Benoît Coutu
Téléphone : [phone] poste 8453
Bureau : A-5280
Courriel : coutu.benoi[email protected]
AVIS À TOUTES LES ÉTUDIANTES ET TOUS LES ÉTUDIANTS
Les étudiants (es) doivent se procurer leur adresse normalisée de l’UQAM.
Étapes à suivre :
1. Aller au http://www.info-courrier.uqam.ca
2. Sélectionner « Code d’accès »
3. Vous trouverez votre NIP sur votre relevé facture ou votre bulletin d’inscription
4. Vous pouvez consulter vos messages directement à l’adresse suivante :
http://www.courrier.uqam.ca
REMISE DES TRAVAUX
Au moment de la remise des travaux, les étudiants(es) désireux de les récupérer sont
priés d’y joindre une enveloppe suffisamment affranchie afin qu’ils leur soient
retournés par la poste. Vous devez conserver une copie de vos travaux avant de les
déposer dans la chute située face du local A-5070 du Pavillon Hubert-Aquin.

2
COURS : L’ÉCOLE DE FRANCFORT
SIGLE : SOC 6107-10
SESSION : Été 2017
HORAIRE du cours : Lundi et mercredi de 18h00 à 21h00
Enseignant : Benoît Coutu
Courriel : coutu[email protected]
Horaire de disponibilité : sur rendez-vous
Descripteur
Sous les appellations d’Institut de recherches sociales, de Théorie critique ou
d’École de Francfort, on désigne un des mouvements intellectuels les plus
importants du 20e siècle, indispensable quant à la réflexion critique concernant les
fondements de notre société et le sens de sa destinée historique. L’École de
Francfort, nimbée de l’aura de Walter Benjamin, regroupe des penseurs aussi
différents que Horkheimer, Fromm, Adorno, Marcuse, Habermas, Neumann,
Lowentthal, et de nombreux autres, et elle a été le lieu de réflexion soutenue sur la
philosophie de l’histoire et la philosophie sociale, la crise de la rationalité, sur la
réification et l’aliénation, la nature du libéralisme, de l’État et de la démocratie
moderne, de l’industrie culturelle et de sa production industrielle, des bases
pulsionnelles de la domination, la signification onto-socio-politique de l’art.
À la seule énumération des protagonistes et des champs de recherche, il est évident
qu’une session de 45 heures ne suffit pas à effleurer les nombreux aspects et
différentes avenues de ce mouvement intellectuel qui tente de renaître de ses
cendres en cette époque contemporaine parsemée de crises de toutes sortes. Il est
donc nécessaire, pour que notre réflexion commune soit d’une quelconque utilité et
pour maintenir une cohérence dans les propos du cours, de procéder à des choix
qui pourront paraître arbitraires, mais qui visent à donner aux étudiants les bases
limitées d’une connaissance des perspectives théoriques, auteurs, travaux et
ouvrages de l’École de Francfort. Le premier choix consiste dans le fait que nous
situerons l’émergence de la théorie critique de l’École dans son contexte socio-
historique puisque les écrits des dites trois générations de l’École se comprennent
ainsi. Par la suite, nous dédierons le plus de temps et d’efforts possibles à la
construction de la théorie critique et à certains points précis de celle-ci. Le
deuxième choix concerne les auteurs que nous étudierons au cours de la session.
Choix très difficile, compte tenu de l’importance et de l’intérêt de chacun des
penseurs-clés et de leurs œuvres. Néanmoins, nous concentrerons notre étude sur
quelques auteurs associés aux différentes générations de cette fameuse école :
Horkheimer et Adorno pour la première génération, Marcuse et Habermas pour la
deuxième, Honneth pour la troisième. C’est à travers eux que nous analyserons
certaines thématiques de la théorie critique et que nous établirons les parallèles
avec la pensée des autres membres de l’École. Mais pour que nous courte

3
exploration ne se limite pas à des auteurs directement associés à l’école de
Francfort, nous proposons un excursus sur des auteurs plus récents qui se posent
dans le droit chemin de la théorie critique sans être directement liés à ladite école :
Moishe Postone et Hartmut Rosa, Stéphane Haber et Frank Fischbach. Le troisième
choix est de suivre une ligne de sociopolitique critique, c’est-à-dire que nous ne
ferons qu’effleurer toute la dimension esthétique présente surtout chez les auteurs
de la première et de la deuxième générations de l’école, mettant l’emphase sur les
contradictions de la société du début du 21e siècle. Enfin, nous procèderons durant
la session à la discussion de quelques grandes thématiques, telles que consignées
dans le plan de cours.
Proposition de plan de cours
Cours 1 (1 mai) – Présentation du plan de cours, excursus sociohistorique et petite
introduction à l’École de Francfort
À lire (au choix) :
Emmanuel Renault et Yves Sintomer « Introduction », chap. dans Emmanuel
Renault et Yves Sintomer (dir.), Où en est la théorie critique?, Paris, La
Découverte, 2003, pp. 7-30.
Jan Spurk, « L'apprentissage des sciences sociales: la contingence des années
vingt et trente, la fondation de l'Institut für Sozialforschung et les premiers
travaux », Critique de la raison sociale. L'École de Francfort et sa théorie de la
société, Québec, PUL, 2001, pp.13-40.
Franz Neumann, « L'effondrement de la République de Weimar », chap. dans
F. Neumann, Béhémoth. Structure et pratique du national-socialisme 1933-
1944, Paris, Payot, 1987, pp.19-47.
Cours 2 (3 mai) – Siegfried Kracauer, critique de la culture à une époque de la
production des masses
À lire :
Siegfried Kracauer, L'ornement de la masse. Essais sur la modernité weimarienne,
Paris, La Découverte, 2008. Textes écrits entre 1921 et 1933.
Extraits (courts textes) : « Le voyage et la danse » ; « L'ornement de la masse » ;
« Révolte des couches moyennes » ; « Le groupe porteur de l'idée ».

4
Cours 3 (8 mai) – Prolégomènes théoriques : Marx-Lukacs-Weber
À lire :
Georg Lukacs, « Le phénomène de la réification (1) », chap. dans G. Lukacs, Histoire
et conscience de classe. Essais de dialectique marxiste, Paris, Éditions de Minuit,
1960, pp.110-141.
Cours 4 (10 mai) – Conférence Pierre Dardot et Christian Laval :
Commun, communauté et institution
À 15h00 au local A-5020, département de sociologie, UQAM
À lire :
Pierre Dardot et Christian Laval, « Post-scriptum sur la révolution au
XXIe siècle », dans Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, Paris, La
Découverte, 2016, pp. 569-583.
Cours 5 (15 mai) – De la théorie traditionnelle et à la théorie critique
À lire :
Max Horkheimer, « théorie traditionnelle et théorie critique », dans Théorie
traditionnelle et théorie critique, Paris, Gallimard, 1997, pp. 15-81.
Cours 6 (17 mai) – La dialectique de la Raison
À lire :
Max Horkheimer et Théodor W. Adorno, « Le concept d'« Aufkrarüng » », La
dialectique de la Raison, Paris, Gallimard, 1974, pp. 21-57.
Claudia Attimonelli et Vincenzo Susca, « Généalogies », dans Pornoculture. Voyage
au bout de la chair, Montréal, Liber, 2017, pp. 15-43.
Cours 7 (22 mai) – congé, Fête des Patriotes
Cours 8 (24 mai) – Marcuse et le paradoxe de la libération
À lire :
Herbert Marcuse, « Le problème du changement social dans la société
technologique », Paris, Homnisphère, 2007, pp. 29-76.

5
Cours 9 (29 mai) – La question de la vérité à une époque de la vérité post-factuelle
À lire :
Max Horkheimer, « Sur le problème de la vérité » (1935), dans Théorie
critique, Essais, Paris, Payot, 2009, pp.153-194 ;
Bruno Latour, « Why Has Critique Run Out of Steam? Matters of Fact to
Matters of Concern », Critical Inquiry, no 30, hiver 2004, pp. 225-248.
Cours 10 (31 mai) – Habermas l’hérétique : revivifier la TC à l’aide de l’agir
communicationnel? (ou conférence d’Éric Pineault sur l’École d’Iéna)
Lecture à déterminer…
Cours 11 (5 juin) – La critique théorique de la théorie critique de la valeur :
conférence de Maxime Ouellet et Éric Martin.
À lire :
Éric Martin et Maxime Ouellet, « Introduction. La crise du capitalisme est
aussi une crise de l'anticapitalisme », dans E. Martin et M. Ouellet (dir.), La
tyrannie de la valeur, Montréal, Écosociété, 2014, pp.7-51.
Cours 12 (7 juin) – Donald Trump et ses électeurs ont-ils une personnalité
autoritaire ?
À lire (au choix) :
Theodor W. Adorno, « Freudian Theory and the Pattern of Fascist
Propaganda », chap. dans Andrew Arato et Eike Gebhardt (ed.), The Essential
Frankfut School Reader, New York, Continuum, 1982, pp. 118-137.
Erich Fromm, « La psychologie du nazisme », chap. dans E. Fromm, La peur
de la liberté, Lyon, Parangon, 2010, pp. 197-225.
Pierre Dardot et Christian Laval, « La fabrique du sujet neoliberal », dans La
nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale, Paris, La
Découverte, 2009, pp. 402-456.
Cours 13 (12 juin) – Le retour des concepts d’aliénation et de réification
À lire (au choix) :
Frank Fischbach, « La privation d'objectivité », dans Sans objet. Capitalisme,
subjectivité, aliénation, Paris, Vrin, 2009, pp.151-208.
Christian Lazzeri, « Réification et reconnaissance. Une discussion avec Axel
Honneth », Revue du MAUSS, vol.2, no.38, 2011, pp.259-285.