II) L'ANALYSE DE RAYMOND BOUDON
a) Le personnage
Né en 1934
Chef de f ile de l'individualisme méthodologique. ( on part de l'individu et pour avoir l'ensemble des
individus, on fait la somme des comportements individuels s'inspirant ainsi de Max Weber)
Ex : Pour comprendre l'école, il faut partir de la stratégie des individus.
=> Il existe un HOMO SOCIOLOGICUS, c'est un dire un individu rationnel, libre de ses choix et qui fait
donc la vie sociale (il est actif, acteur et non pas passif ^ Bourdieu).
Comme Bourdieu, il constate qu'il existe dans notre société une « inégalité des chances » selon l'origine
sociale mais, son explication est différente de celle de Bourdieu.
Inégalité des chances 1973
b) Des inégalités scolaires liées au libre choix des familles
PRINCIPE : l'école est neutre ! les inégalités scolaires ne sont que le résultat de stratégies individuelles
qui sont différentes selon l'origine sociale.
EXPLICATIONS : En effet, selon Boudon, l'école est caractérisée par tout un ensemble de points de
bifurcation (choix de la langue, des options au collège, seconde à option, choix des filières en première,
choix post-bac : fac ou grandes écoles).
Or, à chaque point de bifurcation, ils existent des stratégies individuelles qui varient selon l'origine sociale.
En effet, les élèves et leur famille comparent les coûts et avantages de leurs choix à chaque décision.
Coût = Temps perdu, effort financier consenti, rupture avec la culture du milieu familial, risque d'échec...
Avantage = diplôme => salaire élevé + niveau social plus élevé.
Tant que les avantages sont supérieurs au coût => on continue ses études.
Or les familles issues de milieu modeste surestiment le coût et sous-estiment les avantages du diplôme
alors que c'est le contraire pour les enfants issus de milieu privilégié
CSQ : un élève issu d'un milieu modeste choisira plus facilement de s'arrêter au bac (c'est déjà une
réussite par rapport aux parents) ou des filières courtes (rentabilité immédiate) alors qu'un élève issu d'un
milieu aisé s'arrêtera rarement au niveau bac (coût psychologique trop important de l'arrêt des études).
=> Ainsi, les inégalités scolaires et donc sociales s'expliquent par les actions, les stratégies individuelles
des familles dans le système scolaire et non pas par le fonctionnement de l'école !
c) La lutte contre l’inégalité des chances
Pour restaurer l'égalité de chances, il faut combattre les effets pervers des stratégies.
En limitant les choix d'orientation, on pourrait limiter les inégalités mais dans ce cas, l'école ne serait plus en
adéquation avec les besoins professionnels.
L'augmentation des bourses permettrait de limiter les coûts des études.
Mais pour Boudon, la meilleure solution serait de lier la carrière scolaire aux résultats des élèves, les
professeurs orientant les élèves en fonction de leurs résultats.
RMQ : Pour Boudon, la démocratisation de l'enseignement ne permettra pas une égalité des chances, car il n'y a
pas selon lui « congruence » (adéquation) entre la structure sociale et la structure scolaire (répartition des
individus par niveau de diplôme). En effet, si grâce à la démocratisation de l'enseignement (80% au bac), on
compte de plus en plus de diplômés, ça n'est pas pour cela que les postes qualifiés vont être occupés par les
enfants issus de milieu modeste. On risque en effet d'avoir plus de diplômés que de postes qualifiés dans la
société (non congruence entre structure sociale et structure scolaire), si bien que les enfants favorisés
risquent de continuer à occuper les positions sociales élevées, alors que les enfants issus de classes
moyennes ou modestes risquent d'être victimes d'une déqualification de leurs diplômes (malgré des diplômes,
occuper une position sociale peu élevée dans la hiérarchie, car pas suffisamment de postes).