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mesures peuvent avoir un impact plus important que ne le suggèrent les chiffres qui font la une des journaux.
En quoi ce phénomène consiste-t-il ? En termes simples, chaque dollar dépensé par les gouvernements peut
avoir un impact économique total dépassant 1 dollar. Par exemple, si le gouvernement injecte davantage
d'argent dans les soins de santé, cela peut accroître les revenus des médecins, des infirmières et des fournisseurs
de soins, revenus supplémentaires qu'ils peuvent dépenser pour améliorer leur logement, d'où des revenus
supplémentaires pour les entrepreneurs, et ainsi de suite (sans compter les bénéfices sociaux de ces dépenses en
soins de santé). Si un tel processus peut en théorie se poursuivre à l'infini, ce n'est pas le cas dans la pratique.
Une partie de l'argent sera en effet consacrée à l'achat de biens importés, ce dont profiteront les économies
concernées. De plus, l'augmentation des dépenses publiques peut inciter les agents à épargner davantage et à
dépenser moins en prévision des hausses d'impôt qui serviront à l'avenir à payer toutes ces dépenses.
Brian KEELEY et Patrick LOVE, De la crise à la reprise. Causes, déroulement et conséquences de la grande
récession, OCDE, coll. Les essentiels de l'OCDE, 2011.
1) Lire. Quels sont les différents instruments utilisables pour mener une politique de relance ?
La politique keynésienne de l'emploi : le marché étant incapable de rééquilibrer automatiquement une
économie nationale et d'assurer le plein emploi, il faut que l'Etat intervienne avec pour objectif d'atteindre le
plein emploi. Il a sa disposition deux moyens :
La politique budgétaire de relance : l'Etat peut lancer une politique de grands travaux (augmentation des
investissements publics) qui vont susciter un flux de dépenses et provoquer le phénomène du multiplicateur ;
il peut aussi augmenter les revenus sociaux des catégories défavorisées de la population car elles ont une
forte propension à consommer ; il peut aussi diminuer la fiscalité sur les revenus ou sur la consommation
afin de redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs pour qu’ils augmentent leur consommation ; il peut,
enfin, subventionner ou défiscaliser les investissements privés afin d’inciter les agents économiques à
investir.
Revoir les politiques conjoncturelles face aux chocs de demande négatifs (chapitre 2).
La politique monétaire : L'Etat, pour relancer la demande, doit diminuer le taux d'intérêt afin d’inciter les
agents économiques à emprunter pour dépenser. Cela permet aussi d'accroître la profitabilité des entreprises
et les inciter à investir.
Keynes est à l'origine de la plupart des politiques économiques menées par les Etats après la seconde guerre
mondiale (la politique du New Deal de Roosevelt peut être considérée comme une politique pré-
keynésienne).
Cette politique keynésienne semble avoir du succès au moment de la crise de 2008-2009. Les pouvoirs publics
se sont mobilisés avec une rapidité, une vigueur et un degré de coordination relativement sans précédent.
Une politique keynésienne mondiale a répondu au risque systémique pesant sur les institutions financières et
à la menace d'une déflation. Ils ont adopté des plans de relance budgétaire plus ou moins importants : plus
de 2% du PIB aux Etats- Unis, près de 1,5% du PIB en Allemagne et au Japon mais 0,5% du PIB en France.