MISE AU POINT
La Lettre du Neurologue - n° 7 - vol. VIII - septembre 2004
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processus expansif orbitaire (essentiellement apical), masse de la
citerne optochiasmatique (méningiome, anévrisme, etc.), lésion
sellaire (macroadénome hypophysaire) ou suprasellaire. Notons que
les lésions intrinsèques chiasmatiques sont beaucoup plus rares
que les compressions. L’exploration peut retrouver une atrophie
optique, séquellaire (traumatisme, inflammation, glaucome, etc.)
ou lier une atteinte toxique, dégénérative, métabolique, etc.
•Les lésions des voies visuelles postérieures ou rétrochiasma-
tiques (VVP)
Les voies visuelles traversant une large partie de l’encéphale,
toutes les pathologies peuvent être incriminées. Les étiologies
sont dominées par les accidents ischémiques dans le territoire
cérébral postérieur, les tumeurs, les affections inflammatoires
(sclérose en plaque, encéphalomyélite aiguë disséminée, etc.).
Ces diverses pathologies sont explorées soit par scanner (acci-
dent vasculaire, tumeur), soit par IRM, indispensable en particu-
lier dans toutes les affections inflammatoires.
CONCLUSION
L’IRM est très efficace, tant dans le bilan des troubles oculo-
moteurs que dans celui des troubles visuels, au prix de quelques
impératifs : réalisation au moment optimal, dans un contexte
clinique connu, avec des séquences adaptées à ce que cherche le
clinicien (11, 12). Les urgences en IRM sont les troubles oculo-
moteurs douloureux, d’origine vasculaire : atteinte du III complète,
ou au moins intrinsèque, associée à des douleurs, syndrome de
Claude Bernard-Horner douloureux, les suspicions de thrombo-
phlébite. Les performances diagnostiques de l’IRM sont meilleures
que celles du scanner dans l’étude des nerfs (II, III, IV, VI), des
sinus caverneux, de la fosse postérieure. Les urgences en scan-
ner sont représentées par les complications post-traumatiques
immédiates : baisse de l’acuité visuelle, diplopie verticale, les
recherches de saignement, d’accident vasculaire cérébral postérieur,
de processus expansif intracrânien. On le préfère à l’IRM dans les
études fines de la base osseuse, les bilans de maladies muscu-
laires non compliquées. L’EDC est utile dans les recherches de
druses, de dissection carotidienne, de fistule durale du sinus
caverneux.
■
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Figure 7. Névrite optique gauche : IRM orbitaire coupes coronales en T2
(a) et TI injecté avec suppression de graisse (b). Nerf optique G augmenté
de volume, en hypersignal T2, prise de contraste en T1.
a. b.
Figure 8. Baisse de l’acuité visuelle de l’OG. IRM orbitaire. T1 injecté axial
avec suppression de graisse (a), T2 coronal (b). Méningiome de la gaine
du nerf optique gauche.
a. b.
Figure 9. BAV droite progressive. IRM T2 coronal. Anévrisme géant de la caro-
tide interne droite (tête de flèche) comprimant le nerf optique droit intracrâ-
nien (flèche) qui est atrophique.