Mesure pour mesure
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de William Shakespeare
mise en scène Declan Donnellan / Londres-Moscou
scénographie Nick Ormerod
création en France
coproduction : Cie Cheek by Jowl (Londres), Théâtre
Pouchkine (Moscou), Les Gémeaux / Sceaux / Scène Nationale
du vendredi 9 au samedi 31 janvier 2015
du mercredi au samedi à 20h45, dimanche à 17h
Les Gémeaux
Sceaux / Scène Nationale / Grand Théâtre
49, av Georges Clémenceau / Sceaux
RER B station Bourg-la-Reine
réservations : 01 46 61 36 67
tarifs : 10 à 27
contacts presse / MYRA
Rémi Fort / Valentine Arnaud
01 40 33 79 13 / [email protected] / www.myra.fr
Mesure pour mesure
de William Shakespeare
mise en scène Declan Donnellan
scénographie Nick Ormerod
lumières Sergei Skornetsky
compositeur Pavel Akimkin
chorégraphe Irina Kashuba
assistant mise en scène Kirill Sbitnev
avec
Aleksandr Arsentiev le Duc
Yury Rumyantsev Escalus
Andrei Kuzichev Angelo
Alexander Feklistov Lucio
Peter Rykov Claudio
Alexander Matrosov le Prévôt
Ivan Litvinenko le Bourreau
Nicholay Kislichenko le Coude
Igor Teplov Barnardine
Alexey Rakhmanov Pompey / frère Pier
Anna Khalilulina Isabella
Elmira Mirel Mariana / la Maîtresse Exagée
Anastasia Lebedeva Juliette / Francesca
spectacle en russe surtitré
durée : 1h40
coproduction Cie Cheek by Jowl londres , Théatre Pouchkine moscou, Les Gémeaux /
Sceaux / Scène Nationale
Avant propos
Mesure pour Mesure
est l'une des plus grandes pièces de Shakespeare. Comme
beaucoup de grands thrillers, elle n'est ni pure comédie, ni pure tragédie, ses
changements dramatiques de ton nous tiennent en haleine.
Un gouvernement corrompu, une nonne au dilemme affligeant... Une ville étouffante et
imprévisible, comprenant police, couvents, prisons et bordels. La justice, Dieu, le sexe,
la mort sont les thèmes qui sont brassés en un mélange étonnant jusqu'au final
extraordinaire.
Mais comme les plus grands thrillers, la pièce pose des questions profondes et
troublantes sur notre façon de vivre. Et elle inclut des scènes qui sont sans doute parmi
les meilleures que Shakespeare ait jamais écrites.
Declan Donnellan
entretien avec Declan Donnellan
Pourquoi vingt ans plus tard recréer
Mesure pour Mesure
?
Declan Donnellan : A mes yeux, cette comédie citadine de l’époque inclut des scènes
qui sont sans doute parmi les meilleures que Shakespeare ait jamais écrites. C’est un
grand thriller. Ni pure comédie, ni pure tragédie. Outre ces changements de tonalité, la
pièce pose de profondes et troublantes questions sur notre façon de vivre. Étant
influencé par tout ce qui transpire dans l’air autour de moi, je pars sans idée préconçue.
Cette reprise créée à Moscou m’a é, en quelque sorte, inspirée par ces comédiens
russes avec lesquels je travaille régulièrement. Son actualité m’a sauté aux yeux quand
il a fallu, à partir d’eux, trouver la pièce sur laquelle nous allions collaborer.
En quoi
Mesure pour Mesure
est-elle d’actualité ?
D.-D : La justice, Dieu, le sexe, la mort, sont les thèmes universels qui sont brassés en
un mélange étonnant jusqu’à la fin extraordinaire. Un gouvernement corrompu, une
nonne plongée dans un dilemme effroyable, une ville étouffante et imprévisible,
comprenant police, couvents, prisons et bordels… Au premier regard la pièce n’a rien à
voir avec nous et plus on l’examine plus elle est incroyablement symbolique de nous
tous ; elle met en scène des hommes et des femmes perdus qui ne se retrouvent que
partiellement en descendant en eux-mes ; une descente aux enfers dont personne ne
remonte indemne. En travaillant avec ces comédiens extraordinaires qui ont collaboré
avec moi pour
La Temte
,
Boris Godounov, La Nuit des Rois,
et d’autres pièces, j’ai
découvert que l’un des principaux ressorts de la pièce est le sujet de la honte. est le
miracle de la vie : après avoir choisi une pièce, elle se découvre sous un jour nouveau
que les titions mettent en lumière. C’est ce que je recherche avant tout : rester libre
et ouvert à ce qui se présente. Et la honte est ce qui s’est présenté.
« L’un des principaux ressorts de la pièce est le sujet de la honte. »
Pourquoi la honte vous paraît-elle être au cœur du sujet ?
D.-D : La manière dont je lis la pièce aujourd’hui grâce au travail effectué avec les
comédiens m’invite à penser qu’elle examine notre besoin de punir. Et tout à coup cela
devient très actuel. Ne rendons-nous pas aujourd’hui les autres honteux parce que nous
nous sentons honteux nous-mêmes ? A la mesure de la punition que nous infligeons,
nous serons nous-mêmes punis. C’est très simple. La loi du talion en somme… Pourtant
la pièce, en elle-même, est très compliquée. Confortablement exotique, de cet exotisme
propre au comique baroque, flirtant avec le tragique pour une fois, il n’y a pas
d’assassinat -, elle se tient dans une ambiguïté de genre inhérente au thème qui, en
profondeur, est le sien. Ne faut-il pas commencer à s’aimer un peu soi-même pour
pouvoir aimer les autres ? Et comment s’aimer soi-me ne pas avoir honte de soi
dans une société qui, sans cesse, culpabilise ? De quelle honte s’agit-il ? A-t-elle une
raison d’être ? Voilà les questions que pose à chacun de nous
Mesure pour Mesure.
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Galfré
(La Terrasse n°224,octobre 2014)
Declan Donnellan mise en scène
Declan Donnellan est en Angleterre de parents irlandais en 1953. Il grandit à Londres
et suit des études de lettres et de droit au Queen’s College de Cambridge. Il est inscrit au
barreau en 1978, puis forme avec Nick Ormerod la compagnie Cheek by Jowl en 1981.
Dans ce cadre, il a mis en scène plus de 50 spectacles qui ont é représentés sur les
scènes du monde entier.
En 1989, il est nommé metteur en scène associé au Royal National Theatre de Londres. Il
y dirige
Fuenteovenjuna
de Felix Lope de Vega,
Sweeney Todd
de Stephen Sondheim,
Le
Mandat
de Nikolaï Erdman et les deux parties
d’Angels in America
de Tony Kushner. Pour
la Royal Shakespeare Company, il met en sne
L’École de la disance
,
Le Roi Lear
et
Les Grandes Espérances.
Il monte également
Le Cid
au Festival d’Avignon,
Falstaff
à
Salzbourg, le ballet
Roméo et Juliette
au Bolchoï de Moscou et
Le Conte d’hiver
au
Théâtre Maly de Saint-tersbourg. En 2000, il rassemble une troupe de comédiens à
Moscou sous l’égide du festival Tchekhov. Cette troupe a interprété
Boris Goudounov
,
La
Nuits des rois
,
Les Trois Sœurs
et
La Tempête
.
Il est l’auteur d’une pièce,
Lady Betty
, qui a é mone par Cheek by Jowl en 1989. Il a
par ailleurs notamment traduit
On ne badine pas avec l’amour
d’Alfred de Musset et
Antigone
de Sophocle.
Declan Donnellan a reçu de nombreuses distinctions à Londres, Moscou, Paris ou New
York, dont trois Laurence Olivier Awards (en 1987, 1990 et 1995). En 1992, il est nommé
docteur honoris causa par l’université de Warwick et est fait Chevalier de l'Ordre des Arts
et des Lettres, en 2004 en France.
D’abord publié en russe (2001), son livre
L’Acteur et la Cible
est ensuite paru en anglais,
en français, en espagnol et en italien. La deuxième édition anglaise est sortie en 2005.
Il est président du Chekhov International Theatre Festival (Moscou).
Il alise avec Nick Ormerod son premier film,
Bel-Ami
d’après la nouvelle de
Maupassant, avec notamment Robert Pattinson, Christina Ricci, Kristin Scott-Thomas,
Uma Thurman (2012).
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