Au total, le respect des fondamentaux doit permettre d’adapter la technique opératoire à chaque
cas, avec le plus de sophistication. Le systématique n’est pas de mise.
2. La chirurgie du bord narinaire ou résection marginale
C’est l’exception qui confirme la règle, car elle est à la frontière des rhinoplasties internes et
externes.
Peu pratiquée, elle demeure un « challenge » technique depuis sa description princeps, dans le cadre
des corrections d’asymétries narinaires, séquelles de fente faciale ( Meyer 1962, Millard 1967 ).
La résection marginale consiste à corriger un bord narinaire tombant en le « retaillant » et en plaçant
parfaitement la cicatrice sur le bord de la narine. Ce geste technique s’avère ainsi toujours délicat
mais incomparable pour rétablir l’harmonie de l’arrondi narinaire.
3. L’art des rhinoplasties secondaires
Elles sont un « challenge » intégral ! car elles s’adressent à des nez déjà opérés, présentant des
signes alliant stigmates opératoires inesthétiques et résultat inabouti.
Le but de ces reprises de rhinoplasties est de rattraper un aspect naturel en effaçant, si possible, le
« surgical look ».
Nous sommes là dans le domaine des greffes de cartilage, voire d’os, pour rétablir l’harmonie des
proportions nasales. Plus la restauration est complexe, plus il faudra savoir, dans ces cas particuliers,
privilégier la voie dite externe qui permet une vision large et globale du champ opératoire.
4. Le « tissue engineering » : fenêtre ouverte sur un futur proche
Aujourd’hui, grâce à une greffe façonnée du cartilage de la conque de l’oreille, nous pouvons
reconstruire, quasi à l’identique, tout le squelette cartilagineux de la pointe nasale.
Demain, les tissus dont nous avons besoin pour nos reconstructions chirurgicales seront obtenues
par « tissue engineering ».
Pour ces interventions du futur, il n’y aura plus de prises de greffes mais prélèvement de cellules
souches au sein du tissu graisseux, par exemple, puis culture de ces cellules souches pluripotentes
dans des milieux spécifiques pour l’obtention du tissu désiré. « Challenge » de la science.
5. L’utilisation de biomatériaux
En attendant cette révolution du « Tissue Engineering », il existe, aujourd’hui, une alternative aux
greffes de cartilage et d’os.
Cette alternative est l’usage de biomatériaux synthétiques microporeux. Ils peuvent être, soit épais
pour remplacer du tissu osseux, soit d’une finesse extrême dont la souplesse s’apparente à celle du
cartilage, auquel ils suppléent.
Leur utilité est indéniable en rhinoplastie réparatrice. Elle peut être, en revanche, discutable en
rhinoplastie esthétique, où ces biomatériaux sont parfois utilisés pour augmenter la projection du
nez.